Doc tekhelet - Harissa.com
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Amon-Râ : le dieu des Egyptiens cité dans la Hagada de Pessah Amon-Râ, sur sa barque solaire, protégé chaque nuit du serpent Apophis par le serpent bâton Mehen jusqu’à l’aube. Tombe de Ramsès Ier. Amon-Râ et sa tête de bélier. A noter, la couleur ebleu de sa peau et de sa coiffe. Une autre représentation d’Amon sous la forme d’un bélier, qui nous rappelle aussi beaucoup l’image du veau d’or. Un détail frappant est celui du bleu égyptien utilisé pour représenter la carnation du dieu Amon-Râ. Adulé et célébré sous la plupart des dynasties entre -2000 et -1360, période dont on sait maintenant avec certitude qu'elle couvre largement celle durant laquelle les hébreux ont séjourné en Egypte, Amon-Râ est le dieu universel, une forme d'incarnation divine conçue pour exalter la royauté, donc le pouvoir des pharaons. Ce même pouvoir qui a asservi le peuple juif durant plusieurs centaines d'années. Bien que souvent représenté sous la forme d'un homme coiffé d'une haute couronne à plumes de faucon, Amon-Râ apparaît aussi souvent sous les traits d'un homme à tête de bélier, aux cornes recourbées et torsadées, avec son bâton serpent. Et plus tard, même, sous la forme d’un bélier entier. Et cela n'est pas sans nous évoquer le sacrifice du mouton à Pessah, le bâton de Moshe se transformant en serpent ou encore le son du choffar, nous permettant d'exprimer ainsi tout notre mépris pour ce dieu Amon-Râ... ainsi que notre victoire finale sur le pouvoir royal égyptien. "Ra", d'ailleurs, le mal en hébreu... Alors, le fil bleu de nos tsitsits ne trouverait-il pas, aussi, tout son sens dans le souvenir que Hachem nous a délivrés du joug des pharaons ? 1/3 Amon-Râ et son bâton serpent, emprunté à Osiris. Quand la Torah et les scientifiques nous éclairent sur la mitsva du bleu azur du talith par Rony Zaghdoun jusqu'à son arrivée à la station de Kadesh Barnea. Un périple qui l'a parfois vu approcher des côtes de la Mer Rouge, mais jamais de celles de la Méditerranée, seul lieu d'habitat du mollusque Hilazon. Depuis des siècles, l'origine de la couleur bleu azur du talith a fait l'objet de maintes discussions et polémiques et la question n'est, aujourd'hui encore, pas complètement résolue. Et même si, ces dernières années, un certain consensus a été trouvé pour désigner le coquillage Hexaplex trunculus (syn. Murex trunculus) comme étant le véritable "hilazon" utilisé pour teinter le fil bleu du tsitsit, le doute subsiste dans nos esprits. Ce qui explique que beaucoup d'entre nous s'abstiennent encore aujourd'hui de porter le tsitsit bleu, par crainte de ne pas respecter scrupuleusement la mitsva du Teinture bleue du coton tekhelet. C'est notamà partir de l’Hilazon. ment le cas chez les grands posskim séfarades, qui n'ont pas validé la thèse du hilazon, ainsi que pour la majorité des guedolim ashkénazes. Tombée aux oubliettes depuis le deuxième exil du peuple hébreu en l'an 70, la véritable "recette" du thekelet est, il faut bien le dire, l'objet de bien des confusions. Mais s'il en est une qui, jusque là, n'a jamais été relevée, c'est celle de son origine ! Et s'il fallait remonter encore plus loin ? De toute évidence, le peuple hébreu a immédiatement commencé à appliquer la mitsva des tsitsit après le don de la Thora... c'est à dire aux alentours de -1450. Or, à cette époque et pendant près d’un an, le peuple juif a erré dans le désert, au départ du Mont Sinaï Alors, comment Moshe et son peuple ont-ils pu teinter les fils du Tsitsit dès leur départ du Mont Sinaï ? Vraisemblablement auront-ils cherché immédiatement, sur place, de quoi fabriquer un colorant bleu azur. Et il se trouve que les alentours du Mont Sinaï recèlent de nombreuses ressources en cuivre, silice (sable) et, dans une moindre mesure, en lapis-lazuli (pierre semi-précieuse de couleur bleue). C'est d'ailleurs pour cette raison que les Egyptiens ont longtemps conservé les régions du Sinaï sous leur domination. Depuis les premières dynasties au moins, de nombreuses mines y étaient exploitées. Les pigments bleus utilisés par les Egyptiens pour leurs peintures et sculptures étaient fabriqués à partir de ces matières premières... et il ne fait aucun doute que le peuple de Moshe connaissait déjà ces pigments ainsi que leurs recettes, après leur long séjour en Sur les fresques, la peau terre égyptienne. Leur d’Amon-Râ est souvent présence massive sur représentée en bleu. 2/3 les chantiers des pharaons, qui les utilisaient pour fabriquer des briques et construire des édifices les avaient forcément mis en présence d'artistes égyptiens travaillant aussi sur place et créant leurs pigments. Bleu azur ou bleu azur ? Une confusion qui date de l'Egypte ancienne. On trouvait, parmi ces pigments, deux nuances de bleu, dont les procédés de fabrication ont été récemment découverts par des chercheurs du CNRS (voir lien ci-dessous) qui en connaissent aujourd'hui précisément la formule chimique : - le vert égyptien, "nesemet" en égyptien, qui était en fait un bleu turquoise, se fabriquait à partir d'azurite (un carbonate de cuivre) et de silice. Il représentait l'eau (le Nil fertile) et symbolisait la maternité et la résurrection ; - le bleu égyptien, ou "khesebedh" en égyptien, dit bleu lapis-lazuli du nom de la pierre semi-précieuse éponyme, était quant à lui d'un bleu nuit tirant légèrement sur le violet (présence de rouge). Il évoquait la couleur du ciel constellé d'étoiles et symbolisait aussi le divin en étant utilisé comme couleur pour la peau du Dieu Amon-Râ. On ne le fabriquait qu’exceptionnellement à partir de lapis-lazuli grossièrement broyé et plus couramment à partir des mêmes métaux et minéraux que le vert égyptien, mais dans des proportions et températures Pierre semi-précieuse de cuisson différentes. lapis-lazuli à l’état brut. D'un simple point de vue phonétique, la similitude entre les noms de khesebedh, nesemet et thekelet est d'ailleurs frappante ! Le Lapis-lazuli étant beaucoup plus rare et précieux que l'azurite, Fragments de pigments on sait maintenant bruts du Département qu'il n'était que très «Antiquités égyptiennes» rarement utilisé (et du Musée du Louvre. En plutôt réservé à la haut du bleu égyptien, en bas du vert égyptien. création de bijoux) et les artistes égyptiens procédaient parfois même en deux couches, le bleu égyptien (à base d'azurite) se trouvant au dessous et le bleu lapis en fine couche par dessus, afin de n'en utiliser que d'infimes quantités. L'existence de ces 2 pigments de bleu égyptien ainsi que du "vert" et leur utilisation parfois en mélange de couches n'est pas sans nous rappeler la confusion permanente concernant la teinte exacte du bleu azur du taleth. Souvenez-vous : "Rabbi Méir demande : Pourquoi la couleur du tekhelet doit être bleue ? Parce que le tekhelet ressemble à la couleur de la mer, qui ressemble à celle du ciel, qui elle-même ressemble à celle du trône de gloire de Dieu." Traité Houlin, 89a. Rappelons-nous, aussi, les positions contradictoires de deux de nos plus grands rabbins : Maimonide disant que le thekelet ressemble à la couleur du ciel par une journée ensoleillée ; et Rachi affirmant qu'il est vert ou de la couleur du ciel qui s'assombrit le soir. Tout cela nous porte donc à penser que le bleu azur imprégnant les fils du tsitsit aurait pour origine l'un de ces pigments égyptiens, si ce n'est les deux, le peuple de Moshe les ayant peut être utilisés indifféremment, selon les ressources naturelles qu'ils trouvaient sur place au cours de leur errance dans le désert. Ce qui expliquerait de plus cette confusion historique sur la teinte exacte du thekelet. Hexaplex trunculus, plus connu sous le nom de Murex. De même, l'utilisation ultérieure du coquillage Hexaplex trunculus comme colorant n'est pas forcément à remettre en cause. Car une fois installés en terre de Judée, les hébreux n'eurent plus tous les ingrédients pour fabriquer leurs pigments et se tournèrent sans doute alors effectivement vers le hilazon comme colorant de substitution, sa fabrication étant par ailleurs beaucoup moins complexe. Là, ils étaient arrivés près des côtes de la Méditerranée ! Contact : Rony Zaghdoun - Tél. 06 17 01 01 84 - [email protected] Pour plus d’informations sur les pigments égyptiens : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/loupe_pigments3.html 3/3