Rapport Mise en place surveillance Est Cameroun

Transcription

Rapport Mise en place surveillance Est Cameroun
SURVEILLANCE
PROSPECTIVE DE LA
MORTALITE ET DE LA
MALNUTRITION EN
COMMUNAUTE
VILLES DE GAROUA BOULAI ET
GBITI, CAMPS DE GADO BADZERE
ET GBITI, PROVINCE DE L’EST,
CAMEROUN
Etienne Gignoux
Maud Ginsbourger
Centre Collaborateur de l’OMS
pour la Recherche en Epidémiologie
et la Réponse aux Maladies Emergentes
TÉLÉPHONE :
00 33 (0)1 40 21 55 55
FAX :
00 33 (0)1 40 21 55 00
E-MAIL :
WEB :
[email protected]
http://www.Epicentre.Msf.Org
ASSOCIATION LOI 1901.
Avril-Mai 2014
1|Page
version
Type de surveillance
Investigateur principal
Co-investigateurs
05/06/2014
Surveillance
exhaustive
et
hebdomadaire
en
communauté de la démographie, de la malnutrition et de
la mortalité.
Etienne Gignoux
Epicentre, Genève
[email protected]
Maud Ginsbourger
MSF OCG, Bunia, RDC
[email protected]
Matthew Coldiron
Epicentre,Paris
[email protected]
Klaudia Porten
Epicentre,Paris
[email protected]
Demandeur
Médecins Sans Frontières,
Centre Opérationnel de Genève
2|Page
Remerciement
Nous remercions les autorités sanitaires du Cameroun pour nous avoir permis de mettre en place cette
surveillance. Nous remercions la croix rouges camerounaise ainsi que la fédération de la croix rouge et du
croissant rouge pour avoir facilité la mise en œuvre de la surveillance.
Nous remercions les équipes de MSF au Cameroun et à Genève pour leur disponibilité et leur engagement
auprès des populations.
Merci aux chefs de villages et de quartiers ainsi qu’à toutes les personnes qui se sont rendues disponibles
pour pouvoir répondre aux enquêteurs. Enfin merci aux enfants qui se sont gentiment prêtés à la prise des
mesures.
3|Page
Résumé
Introduction
Depuis décembre 2012, des milices centrafricaines nommé anti-Balaka ont participé au renversement du
pouvoir en place à Bangui qui était soutenu par des forces qui étaient connue sous le nom de Seleka. Les
représailles des anti-Balaka contre les forces ex-Seleka et la population musulmane en général ont conduit
à un exode massif de la population musulmane de Bangui et d'autres villes vers les pays voisins,
notamment le Tchad, le Cameroun, la République du Congo et la République Démocratique du Congo
(RDC). Dans l'est du Cameroun, près de 85 000 réfugiés centrafricains ont traversé la frontière. Au
Cameroun, le centre opérationnel genevois de MSF (MSF-OCG) a commencé dès le début de l’année 2014
à fournir des soins aux réfugiés qui traversent la frontière au point de passage de Garoua Boulaï, un autre
projet MSF s’est installé au niveau de la ville frontière de Gbiti où un camp spontané s’est créé. En plus
d’offrir des soins médicaux, MSF construit des latrines et des douches, assure un accès à l’eau potable
quand ces activités ne sont pas assurées par d’autres acteurs.
Dès le mois de février plusieurs indices collectés par MSF suggéraient une situation sanitaire préoccupante
chez les réfugiés. Afin d’évaluer la situation et d’orienter ses opérations en fonctions des besoins, MSF a
demandé à Epicentre de l’aider à la mise en place d’un système de surveillance.
Objectifs
Les objectifs principaux de la surveillance sont d’estimer hebdomadairement :
• la taille et la structure de la population (enfants de moins de cinq ans, cinq ans et plus, nouveaux
réfugiés, anciens réfugiés, résidents)
• le taux de Mortalité de chaque groupe de population
• la prévalence de la Malnutrition Aigüe Sévère et Modérée chez les enfants de moins de cinq ans.
Les objectifs secondaires sont de dépister et de référer les personnes nécessitants une prise en charge et
d’investiguer les causes de mortalité.
Méthodes
La surveillance est exhaustive et hebdomadaire. La surveillance de la mortalité et de la malnutrition a été
mise en place distinctement sur la ville de Garoua Boulaï et sur le camp voisin de Gado Badzere, ainsi que
sur la ville et le camp de Gbiti. La surveillance cible les réfugiés des camps mais aussi ceux vivant dans les
villes de Garoua Boulai et Gbiti ainsi que les résidents et anciens réfugiés installés dans ces villes (ces
derniers sont arrivés entre 2005 et 2007). Pour chaque site, une équipe de relais communautaires (ReCo) a
été recrutée et formée par Epicentre. En moyenne un ReCo surveille 1000 personnes. La malnutrition est
déterminée par le périmètre brachial et/ou la présence d’œdèmes bilatéraux.
Résultats préliminaires
Dans le camp de Gado Badzere, en semaine 20, 8250 personnes ont été dénombrées. Le taux de mortalité
dépasse le seuil d’urgence tant pour le taux brut de mortalité (1.9/10000 personnes.jour) que pour la
mortalité spécifique des enfants de moins de cinq ans (3.1/10000 personnes.jour). La Malnutrition Aiguë
Globale concerne 44.9 % des enfants et 9.3 % des enfants en sont affectés sous sa forme sévère.
4|Page
Dans le camp de Gbiti, en semaine 20, 6757 personnes ont été dénombrées. Le taux de mortalité dépasse
le seuil d’urgence tant pour le taux brut de mortalité (1.5/10000 personnes.jour) que pour la mortalité
spécifique des enfants de moins de cinq ans (5.4/10000 personnes.jour). La Malnutrition Aiguë Globale
concerne 41.5 % des enfants et 15.7 % des enfants en sont affectés sous sa forme sévère.
La surveillance a débuté en semaine 18, le 28 avril 2014. La surveillance dans les villes de Garoua Boulaï et
de Gbiti a demandé plusieurs ajustements, car les populations de nouveaux réfugiés, d’anciens réfugiés et
de résidents sont mélangées dans le même lieu. Les chiffres suggèrent que La population de nouveaux
réfugiés vivant dans les villes est au moins égale à la population vivant dans les camps.
Recommandations
Cette haute mortalité et ces taux de malnutrition alarmant, doivent continuer à être combattu. Ce n’est
pas dans les objectifs de ce rapport de préconiser des mesures pour cela. En revanche nous recommandons
de continuer et de consolider la surveillance mise en place. La supervision à différents niveaux doit être
maintenue pour que le système s’affine et que sa précision augmente. Cette surveillance doit être intégrée
au suivi de la mission. Les chiffres doivent être relié au contexte et l’interprétation de ces chiffres doit
participer à guider les interventions.
5|Page
Abréviations
CNTI
Centre Nutritionnel Thérapeutique Intensif
CSI
Centre de Santé Intégré
HCR
Haut-commissariat aux Réfugiés
MAG
Malnutrition Aigüe Globale
MAM
Malnutrition Aigüe Modérée
MAS
Malnutrition Aigüe Sévère
MSF
Médecins Sans Frontières
MSF-OCG
Centre Opérationnel Genevois de Médecins Sans Frontières
PB
Périmètre brachial
ReCo
Relais Communautaire
RCA
République centrafricaine
RDC
République Démocratique du Congo
RMT
Responsable Médical Terrain de MSF
RT
Responsable Terrain de MSF
6|Page
Table des matières
Résumé .............................................................................................................................................................. 4
1 Introduction ............................................................................................................................................... 9
1.1
Contexte ............................................................................................................................................ 9
1.2
Interventions MSF dans l’Est du Cameroun .................................................................................... 11
1.3
Justification...................................................................................................................................... 11
2 Objectifs................................................................................................................................................... 12
3 Méthode .................................................................................................................................................. 13
3.1
Présentation générale du système de surveillance ......................................................................... 13
3.2
Population ....................................................................................................................................... 13
3.3
Design du système de surveillance.................................................................................................. 14
3.3.1
Indicateurs sous surveillance ................................................................................................... 14
3.3.2
Définitions................................................................................................................................ 14
3.3.3
Rôles et responsabilités ........................................................................................................... 15
3.3.4
Méthodes de collecte de données .......................................................................................... 16
3.3.5
Gestion des données collectées .............................................................................................. 16
3.3.6
Analyse des données ............................................................................................................... 16
3.4
Mise en place du système ............................................................................................................... 16
3.4.1
Implication des autorités administratives ............................................................................... 16
3.4.2
Formation ................................................................................................................................ 17
3.4.3
Répartition des zones par ReCo............................................................................................... 17
3.4.4
Supervision de la première semaine ....................................................................................... 17
3.5
Calendrier de mise en place ............................................................................................................ 18
4 Considérations éthiques .......................................................................................................................... 18
4.1
Consentement éclairé ..................................................................................................................... 18
4.2
Risques ............................................................................................................................................. 18
4.3
Bénéfices ......................................................................................................................................... 18
4.4
Implication de la communauté et retour d’information ................................................................. 19
5 Résultats préliminaires ............................................................................................................................ 19
5.1
Données de population et mortalité ............................................................................................... 19
5.1.1
Camp de Gado Badzere ........................................................................................................... 19
5.1.2
Camp de Gbiti .......................................................................................................................... 19
5.1.3
Ville de Garoua Boulaï ............................................................................................................. 20
5.1.4
Ville de Gbiti ............................................................................................................................ 20
5.2
Données de malnutrition................................................................................................................. 20
5.2.1
Camp de Gado Badzere ........................................................................................................... 20
5.2.2
Camp de Gbiti .......................................................................................................................... 21
6 Discussion ................................................................................................................................................ 22
7 Recommandations ................................................................................................................................... 23
8 Annexes ................................................................................................................................................... 24
7|Page
Liste des Tableaux
Tableau 1. Données de population ayant servi de base pour projeter le nombre de ReCo nécessaire au
28/04, Est Cameroun, 2014 ............................................................................................................................. 13
Tableau 2. Indicateurs sous surveillance, Est Cameroun, 2014 ...................................................................... 14
Tableau 3. Données démographique du camp de réfugiés centrafricains de Gado Badzere, Cameroun, du 28
avril au 18 mai ................................................................................................................................................. 19
Tableau 4. Données démographique du camp de réfugiés centrafricains de Gbiti, Cameroun, du 28 avril au
18 mai .............................................................................................................................................................. 20
Tableau 5. Données démographique de la ville de Garou Boulaï , Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014 ... 20
Tableau 6. Données démographique de la ville de Garou Boulaï , Cameroun, du 28 avril au 18 mai ............ 20
Tableau 7. Statut nutritionnel des enfants de 6 mois a 5 ans selon le périmètre brachial et les oedèmes
bilatéraux du camp de réfugiés centrafricains de Gado Badzere, Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014 .... 20
Tableau 8. Statut nutritionnel des enfants de 6 mois a 5 ans selon le périmètre brachial et les oedèmes
bilatéraux du camp de réfugié centrafricains de Gbiti, Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014..................... 21
Liste des Figures
Figure 1. Site de réfugiés centrafricains à proximité des zones d’interventions MSF-OCG, province de l’Est,
Cameroun, Avril 2014 ...................................................................................................................................... 10
Figure 2. Taux de mortalité et prévalence de la malnutrition dans le camp de Gado Badzere, province de
l’Est, Cameroun, 28 Avril au 18 mai 2014 (données de mortalité manquante pour la semaine 19) .............. 21
Figure 3. Taux de mortalité et prévalence de la malnutrition dans le camp de Gbiti, province de l’Est,
Cameroun, 28 Avril au 18 mai 2014 ................................................................................................................ 22
8|Page
1 Introduction
1.1
Contexte
Depuis plus de 20 ans, la République Centrafricaine (RCA) est en proie à des crises politico-militaires. Depuis
2005, le pays subit des affrontements opposant rebelles et forces gouvernementales et les populations
sont victimes des combats. Une première vague de réfugiés a fui la RCA entre 2005 et 2007, notamment
dans l’Est du Cameroun.
À la fin 2012, une coalition rebelle connue sous le nom de Seleka a commencé une rébellion contre le
président de la République centrafricaine François Bozizé. La Seleka a finalement pris le contrôle de Bangui
le 24 Mars 2013, quand Bozizé a fui le pays et que le chef rebelle Michael Djotodia s’est proclamé
président.
A la suite de la prise de pouvoir militaire par la Seleka, les conflits et les pillages ont continué.
L'infrastructure sanitaire du pays, faible avant le début de la crise, s’est vue d’autant plus affaiblie,
notamment car les structures de santé ont été pillées et détruites, les travailleurs de la santé ont fui, et les
chaînes d'approvisionnement normales des médicaments, des vaccins et des fournitures ont été
interrompues.
La violence entre les différents groupes armés, tels que les forces ex-Seleka et les milices civiles (également
connu sous le nom de «groupes d'autodéfense» ou «anti-Balaka ») a fondamentalement bouleversé la vie
quotidienne de la population du pays.
La poursuite des violences à Bangui et dans tout le pays a conduit au déploiement de la Force
Multinationale d’Afrique Centrale (FOMAC) en juillet 2013. A ce stade, la violence a commencé à prendre
un aspect inter-religieux, les milices «anti-Balaka » (principalement chrétiennes) attaquant la Seleka
(principalement musulmane). Cette dernière a été officiellement dissoute en septembre 2013.
Le 5 décembre, les forces anti-Balaka ont mené une attaque sur Bangui qui a conduit à plus de 138 morts.
Le même jour, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé une force de maintien de la paix
dirigée par l'Union Africaine, ainsi qu’une intervention militaire française. Le 10 Janvier 2014, le président
Djotodia a été contraint de démissionner et a fui le pays.
Les représailles des anti-Balaka contre les forces ex-Seleka et la population musulmane en général ont
conduit à un exode massif de la population musulmane de Bangui et d'autres villes vers les pays voisins,
notamment le Tchad, le Cameroun, la République du Congo et la République Démocratique du Congo
(RDC).
Selon les chiffres des Nations Unies, à la fin du mois d’avril 2014, environ 20% de la population a été
déplacée. On estime à 601 000 le nombre de personnes déplacées dans le pays, environ un tiers d'entre
eux (180 000) étant à Bangui. On estime également que près de 296 000 personnes ont fui la RCA vers les
pays voisins.
Dans l'est du Cameroun, au mois de mai, le HCR et le PAM estimait que près de 85 000 réfugiés avaient
traversé la frontière. Les réfugiés arrivent dans un état de fatigue intense, après avoir marché de nombreux
kilomètres et en se nourrissant de ce qu’ils trouvaient sur le chemin, d’autres réfugiés arrivent par convois
escortés. De nombreux réfugiés ne rejoignent pas les camps mais retrouvent de la famille en ville ou, pour
9|Page
ceux ayant quelques moyens de subsistance, trouvent un logement dans les villes de Garoua Boulai ou
Gbiti.
Les réfugiés ont été localisés sur plusieurs sites :
•
•
Autour de Garoua Boulaï :
o Camp de Gado Badzere : 8 100 personnes (Source HCR au 5 mai)
o Camp de transit de Garoua Boulaï (population très fluctuante autour de 200 personnes)
o Camp Blanc (MSF n’y accède pas) : environs 500 personnes
o Ville de Garoua Boulaï : nombre de réfugiés inconnu
Autour de Batouri
o Site de Gbiti : 8000 personnes (estimation UNHCR)
o ville de Gbiti : 4500 réfugiés (estimation UNHCR)
o
o
Site de Lolo : 8500 à 10 000 personnes
Site de Mbile : est prévue pour accueillir plusieurs milliers de personnes
Le camp de Mborguene a été occupé puis, fermé pour des raisons d'accessibilité (mauvaise piste en saison
des pluies) ainsi que des problèmes de sécurité (coupeurs de route fréquents,...). Les 2100 réfugiés de
Mborguene ont été déplacés à Gado Badzere en semaine 19.
* la localisation de Mbile est approximative
Figure 1. Site de réfugiés centrafricains à proximité des zones d’interventions MSF-OCG, province de l’Est, Cameroun,
Avril 2014
10 | P a g e
1.2
Interventions MSF dans l’Est du Cameroun
L'organisation humanitaire médicale indépendante Médecins Sans Frontières est présente en RCA depuis
1997 et assure les soins dans un total de 15 projets à travers le pays ; sept étaient présents avant la crise
actuelle et 8 ont été ouverts depuis le début de la crise. MSF fournit aussi actuellement des soins de santé
aux personnes qui ont fui la RCA dans plusieurs projets au Tchad, au Cameroun et en RDC.
Au Cameroun, le Centre Opérationnel Genevois de MSF (MSF-OCG) a commencé à fournir des soins aux
réfugiés qui traversent la frontière au point de passage de Garoua Boulaï. Un autre projet MSF s’est installé
au niveau de la ville frontière de Gbiti, où le HCR a installé un camp d’urgence. D'autres grands groupes de
réfugiés sont répartis plus au sud et MSF s'attend à ce que davantage de gens continuent à traverser la
frontière.
A Garoua-Boulaï, la prise en charge médicale d’urgence a été installée dans le camp de Gado Badzere et à
l’hôpital de district. A Gbiti, la prise en charge se fait au Centre de Santé Intégré (CSI), situé à proximité du
camp et de la ville ainsi que sur la ville de Batouri.
Les équipes constatent de nombreux cas de malnutrition, de paludisme chez les enfants ainsi que des
infections respiratoires. Les infrastructures sanitaires étant très faibles en RCA ces dernières années, la
couverture vaccinale est présumée être basse. Des cas de rougeole se sont déclarés dans les camps et MSF
a répondu en instaurant une vaccination systématique à l’arrivée des convois de réfugiés et au niveau des
camps de transit.
En plus d’offrir des soins médicaux, MSF construit des latrines et des douches, assure un accès à l’eau
potable quand ces activités ne sont pas assurées par d’autres acteurs.
1.3
Justification
La situation des réfugiés est préoccupante même sur les sites où MSF est implanté, plusieurs indices
rapportés par les équipes médicales MSF suggèrent cela.
En termes de nombre de consultations :
On considère que le nombre de consultations dans les trois premiers mois d’un camp est égal à sa
population (par exemple 350 consultations par semaine pour un camp de 4500 personnes).
A Gado Badzere en semaine 14, 538 consultations ont été effectué, au lieu des 350
consultations par semaine attendues pour une population réfugiée de 4500 personnes.
A Gbiti, de 1000 à 1400 consultations par semaine ont eu lieu.
En termes de malnutrition :
A Gado Badzere, 80 cas de malnutrition aigüe sévère (MAS) ont été admis de la semaine 12 à la
semaine 14 (la prise en charge de la MAS a commencé en semaine 12). Pour une population estimée à 900
enfants de 6 mois à 5 ans (20% des 4500 personnes du camp) cela correspond à une incidence cumulée de
8.9% sur trois semaines.
A Mborgene, 53 cas de MAS ont été admis sur la même période pour une population estimée à 420
enfants, soit une incidence cumulé de 12,3%.
11 | P a g e
Ces chiffres sont basés sur des estimations de la taille de la population qui peuvent être imprécis, et donc
doivent être interprétées avec précaution, la population étant très fluctuante.
A Gbiti, selon le registre du Centre de Santé Intégré, entre le 18 mars et le 4 avril, 80 cas de MAS
ont été admis. Parmi eux, 79 étaient des réfugiés, 1 seul a été admis pour œdème. Le périmètre brachial
(PB) médian à l’admission était de 110 mm.
En termes de mortalité :
En semaine 14, à Garoua Boulaï, 5 décès ont eu lieu à l’hôpital et 2 décès ont eu lieu au Centre
Nutritionnel Thérapeutique Intensif (CNTI). Soit 7 décès dont 5 concernaient des enfants de moins de cinq
ans. Tous ces cas de décès étaient des réfugiés. Ces chiffres ne prennent en compte que les décès dans les
structures de santé.
A Gbiti, un agent de la croix rouge travaillant pour MSF a montré le cimetière aux équipes MSF, il
affirme participer à tous les enterrements, que ceux-ci sont gratuits et que ce lieu est le seul où sont
enterrés les réfugiés. Il a montré 72 tombes où seraient enterrés des nouveaux réfugiés arrivés depuis le
mois de janvier. De plus d’autres sources ont indiqué que les réfugiés étaient aussi enterrés dans la forêt
pour éviter des coûts d’enterrement au cimetière.
Autour de Garoua Boulaï et Gbiti, la situation était très inquiétante et il semblait nécessaire de surveiller la
mortalité, mais aussi de surveiller et dépister la malnutrition aiguë. Parallèlement, les causes de décès
devaient être investiguées afin d’avoir une approche plus fine de la situation. Cette surveillance devait être
mise en œuvre dans un premier temps sur les sites de Gbiti (camp et ville) ainsi que sur le site de Gado
Badzere et sur la ville de Garoua Boulaï. Dans les villes où les réfugiés vivent parmi les résidents, la
population résidente devait être intégrée à la surveillance. A l’instar des autres activités de MSF dans le
camp, cette surveillance devra perdurer en fonction des besoins.
2 Objectifs
Les objectifs principaux sont :
•
•
•
Estimer hebdomadairement le Taux de Mortalité Brute de cette population,
Estimer hebdomadairement le Taux de Mortalité des enfants de moins de cinq ans,
Calculer hebdomadairement la prévalence de la Malnutrition Aigüe Sévère et Modérée chez les
enfants de moins de cinq ans.
Les objectifs secondaires sont :
•
•
•
Dénombrer hebdomadairement et suivre les variations de la population résidente et réfugiée pour
laquelle MSF assure les soins de santé,
Investiguer les causes de mortalité,
Dépister et référer les enfants souffrant de malnutrition aigüe.
12 | P a g e
3 Méthode
3.1
Présentation générale du système de surveillance
Un système de surveillance de la mortalité et de la malnutrition a été mis en place distinctement à Garoua
Boulai et Gbiti, de façon à collecter des données représentant l’ensemble de la communauté.
Pour chaque site, une équipe de relais communautaires (ReCo) a été recrutée et formée par le personnel
Epicentre. La supervision est assurée, pour chaque site, par un infirmier qui fait le lien entre les ReCo et
l’équipe MSF sur le terrain. Les ReCo visitent chaque semaine l’ensemble des familles de la zone qui leur a
été attribuée et collectent les informations démographiques et de malnutrition. Devant un enfant malnutri,
les ReCo incitent à aller consulter en donnant un bon de référence. Le superviseur rencontre les ReCo tous
les deux jours et compile ces informations sur des fiches hebdomadaires ; l’information est ensuite
rapportée au Responsable Terrain de MSF (RT). Le superviseur est par ailleurs chargé de l’investigation des
causes de décès auprès des familles. Toutes les informations recueillies sont saisies et analysées par les
équipes MSF sur le terrain.
3.2
Population
La surveillance ne cible pas seulement les réfugiés des camps mais aussi ceux vivant dans les villes de
Garoua Boulai et Gbiti et, par extension, les résidents et anciens réfugiés installés dans ces villes. Nous
voulons connaitre le plus précisément possible la situation des sites où MSF est implanté et nous voulons
référer tous les cas le nécessitant. Pour cela, un système exhaustif a été choisi pour cette surveillance.
Les chiffres présentés dans le tableau 1 ont servi de base pour projeter le nombre de ReCo nécessaire au
début du système de surveillance. Il faut néanmoins souligner que ces données sont labiles. D’autre part,
nous n’avons pu obtenir aucun chiffre fiable de la population résidente des districts en questions. Nous ne
savons pas si le chiffre de 30 000 personnes à Garoua Boulai inclut ou non les réfugiés arrivés entre 2005 et
2007.
Tableau 1. Données de population ayant servi de base pour projeter le nombre de ReCo nécessaire au 28/04, Est
Cameroun, 2014
Projets
Garoua
Boulaï
Sites
Ville de Garoua Boulaï
Camp de Transit de Garoua Boulaï
Camp de Gado Badzere
Total Garoua Boulai
Gbiti
Ville de Gbiti
Camp de Gbiti
Total Gbiti
TOTAL
Population
Réfugiés
Résidents
Réfugiés
Réfugiés
Réfugiés
Résidents
Réfugiés
4000
30 000
200
7200
41 400
4 500
5 000
8 000
17 500
58 900
6 mois5 ans
800
6000
40
1440
Source
MSF
MSP
UNHCR
UNHCR
900 UNHCR
1 000 MSF
1 600 UNHCR
11 780
13 | P a g e
3.3
3.3.1
Design du système de surveillance
Indicateurs sous surveillance
Le système de surveillance est conçu pour calculer prospectivement les indicateurs énumérés dans le
tableau 2.
Tableau 2. Indicateurs sous surveillance, Est Cameroun, 2014
Indicateurs généraux
Taille de la population
Nombre de personnes recensées (par localité et par statut :
nouveaux réfugiés, ancien réfugiés, résidents)
Taux brut de mortalité
Nombre de décès dus à toutes les causes, pour 10 000 personnes par
jour, tout âge confondu
Taux de mortalité des
Nombre de décès dus à toutes les causes chez les enfants de moins
enfants de moins de 5 ans
de 5 ans, pour 10 000 enfants par jour
Indicateurs liés à la malnutrition : enfants de 6 mois à 5 ans
Prévalence de la
Proportion d’enfants de 6 mois à 5 ans dont le périmètre brachial est
malnutrition aigüe globale
inférieur à 125mm et/ou atteint d’œdèmes bilatéraux
Prévalence de la
Proportion d’enfants de 6 mois à 5 ans dont le périmètre brachial est
malnutrition aigüe sévère
inférieur à 115mm et/ou atteint d’œdèmes bilatéraux
Proportion d’enfants référés Proportion d’enfants ayant reçu un bon de référence MSF
Proportion d’enfants inclus
Proportion d’enfants faisant déjà partie du programme nutritionnel
dans le programme
thérapeutique de MSF
Indicateurs liés aux décès
Répartition par cause de
Nombre de décès par cause de décès / Nombre total de décès
décès
3.3.2
Définitions
•
Période de rappel : la période de rappel est le temps entre deux visites et correspond à 7 jours
•
Ménage : Un ménage est défini comme un groupe de personnes qui dorment dans la même pièce
(tente, abri, parcelle) et mangent la même nourriture au moins 3 fois par semaine, et qui ont le
même statut (nouveaux réfugiés, ancien réfugiés, résident).
•
Arrivée : une personne qui fait partie du ménage selon la définition ci-dessus (visiteur non
temporaire), mais qui n'était pas dans la famille à la dernière visite.
•
Départ : une personne qui faisait partie du ménage selon la définition ci-dessus (visiteur non
temporaire), mais qui a quitté les lieux depuis la dernière visite et ne sera pas de retour avant la
prochaine visite (7 jours plus tard).
14 | P a g e
•
Décès : est une personne qui appartient au ménage qui est mort au cours de la dernière période
entre deux visites. Fausse couche et mort nés sont exclus.
•
Nouveau-né : est une personne qui appartient au ménage qui est né au cours de la dernière
période entre deux visites. Fausse couche et mort nés sont exclus.
•
Malnutrition Aigüe sévère : Enfants de 6 à 59 mois ou d’une taille comprise entre 65 et 110 cm dont
le périmètre brachial est strictement inférieur à 115 mm et/ou ayant des œdèmes bilatéraux.
•
Malnutrition Aigüe Globale : Enfants 6 à 59 mois ou d’une taille comprise entre 65 et 110 cm dont
le périmètre brachial est strictement inférieur à 125 mm et/ou ayant des œdèmes bilatéraux..
•
Œdème : Ils doivent être bilatéraux et repérés chez des enfants de 6 à 59 mois.
3.3.3
3.3.3.1
Rôles et responsabilités
Les Relais Communautaires (ReCo)
Des relais communautaires ont été embauchés par MSF afin de collecter les données sur le terrain. Ils sont
issus de la population locale, et des camps de réfugiés. Ils savent lire, écrire et parlent français et au moins
une langue locale.
L’objectif était d’avoir 1 ReCo pour environs 1 000 personnes. Pour Garoua Boulai, 36 ReCo ont été
recruté : 29 pour la ville et 7 pour le camp. Pour Gbiti, 20 ReCo ont été recruté : 14 pour la ville et 6 pour le
camp.
Ils ont reçu une formation les préparant à la récolte de données (voir partie 5 : Mise en place de la
surveillance). Une zone leur a été attribuée en fonction des quartiers avec lesquels ils étaient familiers.
Leur rôle consiste à visiter tous les ménages de la zone qui leur a été attribué dans le même ordre chaque
semaine et d’administrer le formulaire après consentement oral du chef de famille. En cas de décès dans le
ménage, ils doivent en informer leur superviseur. Tous les jours / deux jours, ils remettent les formulaires à
leur superviseur, lui font part d’informations ou problèmes rencontrés.
3.3.3.2
Les superviseurs
Chaque site a un superviseur local ayant une formation d’infirmier. Les superviseurs sont les responsables
hiérarchiques des relais communautaires et sont sous la hiérarchie du Responable Terrain (RT) de MSF. Ils
ont suivi la même formation que les ReCo et font le lien entre eux et le RT.
Il supervise et vérifie le travail des ReCo en allant avec eux sur le terrain régulièrement.
Il est responsable de la distribution des formulaires vierges et des bons de référence aux ReCo. A Garoua
Boulai, il rencontre les ReCo les lundi, mercredi et vendredi, à 16h, à l’Hôpital de District et ceux de Gado
Badzere les lundis et jeudis à 8h30, au triage MSF. A Gbiti, les ReCos viennent remettre leurs formulaires
chaque jour au CSI.
Il est aussi responsable de la collecte des données concernant les causes de mortalité. Il rejoint ou retourne
avec le ReCo parmi les familles déclarant un décès afin d’investiguer les causes directement. Un formulaire
« Causes de décès » est dédié à cette tâche.
15 | P a g e
Il apporte les formulaires hebdomadaires récapitulatifs chaque semaine. Il est responsable du stockage des
formulaires remplis et de la distribution des formulaires vierges. Il est aussi l’intermédiaire par rapport au
matériel fourni à chaque ReCo.
Il peut être aussi appelé pour des tâches occasionnelles, par le RT (vaccination, etc…).
3.3.3.3
Les RT-RMT
La gestion de l’activité sur le terrain est sous la responsabilité du RT ou si nécessaire il déléguera à
quelqu’un de son équipe, préférentiellement le responsable Médical terrain (RMT).
Le RT ou son RMT est responsable de la saisie des données chaque semaine. Il est chargé de faire remonter
les fichiers de données à la coordination nationale. Les informations tirées des données de surveillance
seront discutées afin de tirer profit au mieux de la mise en place de la surveillance en termes opérationnels.
3.3.4
3.3.4.1
Méthodes de collecte de données
Données de mortalité et de malnutrition
Ces données sont collectées par les ReCo à l’aide du formulaire « Démographie, mortalité et malnutrition »
(Annexe). Ils utilisent un formulaire différent selon le type de population : nouveaux réfugiés, anciens
réfugiés, résidents. Dans ce formulaire, une ligne correspond à un ménage.
3.3.4.2
Données relatives aux causes de décès
Les ReCo ne sont pas qualifiés pour identifier les causes de décès, c'est le superviseur qui effectue une
enquête rapide pour chaque décès et complète le formulaire « Causes de décès ».
3.3.5
Gestion des données collectées
Chaque site est responsable de la saisie de ses données. Par conséquent, il existe un fichier par site et par
type de données.
Le résumé hebdomadaire des données de mortalité et de malnutrition est réalisé par les superviseurs en
compilant les données de chaque population. Ce sont les totaux de ces différents résumés qui sont ensuite
saisis dans le fichier Excel « Surveillance ».
Les données concernant les causes de décès sont compilées dans le fichier Excel « Causes de décès ».
3.3.6
Transmission des données
Les fichiers de données saisis sont transmis le plus rapidement possible à la coordination médicale à
Yaoundé.
3.4
Mise en place du système
La mise en œuvre et la formation ont été assurées par Epicentre, la gestion de l’activité se fait sous la
responsabilité du RT ou si nécessaire il délègue à quelqu’un de son équipe.
3.4.1
Implication des autorités administratives
Les autorités administratives et sanitaires ont été rencontrées et ont été associées à la mise en place de la
surveillance. Pour le recrutement des relais communautaires, deux approches ont été établies:
16 | P a g e
-
sur Gbiti, 25 ReCo ont été proposés par les autorités sanitaires, 20 ont alors été sélectionnés pour
faire partie de l’équipe dédiée à la surveillance.
-
sur Garoua Boulaï, MSF a fait appel aux ReCo sous la responsabilité de la Croix Rouge. L’objectif
était de passer un accord avec la Croix Rouge afin de coopter ces agents et d’assurer leur
rémunération.
3.4.2
Formation
Une formation de trois jours a été mise en place, du 22 au 24 avril, simultanément à Garoua Boulai et Gbiti.
Le programme de ces formations était identique.
Jour 1
•
•
•
•
•
•
•
Présentation de MSF, présentation de la surveillance
Présentation de la formation et des participants
Module théorique : Surveillance de la mortalité, définition et objectifs
Module pratique : population-cible, période de rappel, données à collecter
Distribution du Guide des enquêteurs
Etudes de cas sur le remplissage des questionnaires
Sélection exhaustive des ménages
Jour 2
•
•
•
•
•
•
Module théorique : Surveillance de la malnutrition, objectif, définitions
Formation sur la prise de mesure au PB et œdèmes
Etudes de cas malnutrition
Utilisation des bons de référence
Test de standardisation sur la prise de mesure des PB
Restitution du test de standardisation
Jour 3
•
•
•
•
3.4.3
Directive pour la pré-enquête
Pré-enquête
Débriefing pré-enquête
Distribution du matériel, planification des jours à venir et des prochains rendez-vous
Répartition des zones par ReCo
Les zones ont été réparties pour que chaque ReCo ait le même nombre de ménages à surveiller soit
environs 1 000 personnes.
3.4.4
Supervision de la première semaine
Lors de la première semaine de surveillance, les ReCo et les superviseurs ont été encadrés par Epicentre, à
Garoua Boulai et Gbiti, et ce afin de corriger les erreurs, harmoniser le recueil et faire les point avec les
superviseurs.
17 | P a g e
3.5
Calendrier de mise en place
Activité
Durée
(jours)
Sélection des sites, collecte de
données de population, d'éléments
de contexte et de justification
Rencontre des autorités, réunion de
préparation avec les acteurs du
système, recrutement des
superviseurs
S15-S16
S17
S18 et
prospectivement
S19 et
prospectivement
X
X
X
X
3
Recrutement et formation des relais
3
communautaires
Collecte des données
Saisie et analyse des données
* Epicentre
* Relais communautaires et superviseurs
* RT - RMT MSF CH
X
X
4 Considérations éthiques
4.1
Consentement éclairé
Lors de la visite des relais communautaires, le chef de ménage ou un adulte du ménage est informé des
objectifs de la surveillance et il lui est demandé de fournir son consentement oral pour la participation. Si
aucun adulte n’est présent au moment de la visite, le ReCo revient visiter le ménage plus tard dans la
journée.
4.2
Risques
Toutes les données recueillies par le système de surveillance sont anonymes. Aucune intervention
expérimentale ou prélèvement de tissus n’ont été envisagé, il n'y avait donc pas de risques pour les
ménages à participer à ce système de surveillance.
4.3
Bénéfices
Le système de surveillance nutritionnelle à travers le dépistage, améliore la précocité d’accès à un
traitement nutritionnel.
La collecte de données permet à MSF de mieux gérer la mobilisation de ressources supplémentaires
(humaines et opérationnelles). La collecte de données pourra aider MSF à mieux analyser leurs services de
santé et à planifier la prévention et les activités d'intervention. L'amélioration de la prestation de services
peut non seulement entraîner une réduction de la morbidité, la mortalité et des dépenses
18 | P a g e
communautaires, mais peut aussi conduire à des économies de coûts dues à une programmation plus
rationnelle des dépenses.
4.4
Implication de la communauté et retour d’information
Les informations générées par le système font l’objet de retour d’information à la communauté et aux
autorités administratives et traditionnelles par MSF.
5 Résultats préliminaires
5.1
5.1.1
Données de population et mortalité
Camp de Gado Badzere
Le Tableau 3 présente les résultats principaux de Gado Badzere. En semaine 18, première semaine
de surveillance, les ReCo ont recensé 8 072 personnes au camp de Gado Badzere, ce qui était supérieur à ce
qui était attendu (7 200 réfugiés enregistrés par le HCR). Parmi eux, 24,3 % étaient âgés de moins de 5 ans.
En semaine 19, peu de données ont été récoltées à Gado Badzere pour des raisons opérationnelles, mais on
retrouve, en semaine 20, 8 250 personnes. En semaine 19 les données de surveillance ne sont pas
exhaustives et ne sont donc pas comparable aux semaines 18 et 20. Le taux de mortalité dépasse le seuil
d’urgence en semaine 20 1 tant pour le taux brut de mortalité que pour la mortalité spécifique des enfants
de moins de cinq ans
Tableau 3. Données démographique du camp de réfugiés centrafricains de Gado Badzere, Cameroun, du 28 avril au
18 mai
Semaine
18 (du 28 avril au 4 mai 2014)
Population
< 5 ans ≥ 5 ans
Total
Décès
< 5 ans
≥ 5 ans
Taux de mortalité (pour
10000 pers.jour)
< 5 ans
Brut
Total
1 958
6 114
8 072
2
3
5
1.5
19 (du 5 au 11 mai 2014)*
689
2 099
2 788
-
-
-
-
-
20 (du 12 au 18 mai 2014)
1 869
6 381
8 250
4
7
11
3.1
1.9
*la surveillance en semaine 19 n'a pas été exhaustive
5.1.2
Camp de Gbiti
Pour le camp de Gbiti, la population est passée de 5 747 en semaine 18 à 6 757 en semaine 20. Le
taux de mortalité dépasse très largement le seuil d’urgence pour toute les semaines tant pour le taux brut
de mortalité que pour la mortalité spécifique des enfants de moins de cinq ans.
1
Seuil d’urgence du taux brut de mortalité: 0,8 décès /10 000 personne.jour Seuil d’urgence du taux de mortalité
spécifique des enfants de moins de cinq ans : 2,1 décès /10 000 personne.jour (projet Sphère, edition 2011)
19 | P a g e
0.9
Tableau 4. Données démographique du camp de réfugiés centrafricains de Gbiti, Cameroun, du 28 avril au 18 mai
Population
< 5 ans
≥ 5 ans
Semaine
Total
Décès
< 5 ans
≥ 5 ans
Total
Taux de mortalité (pour
10000 pers.jour)
< 5 ans
Brut
18 (du 28 avril au 4 mai
2014)
1 130
4 617
5 747
5
3
8
6.3
2.0
19 (du 5 au 11 mai 2014)
1 262
5 409
6 671
10
6
16
11.3
3.4
20 (du 12 au 18 mai 2014)
1 321
5 436
6 757
5
2
7
5.4
1.5
5.1.3
Ville de Garoua Boulaï
Plusieurs ajustements du système ont été nécessaires, car la population de nouveaux réfugiés, d’anciens
réfugiés et de résidents est mélangée dans le même lieu. C’est pourquoi les données fluctuent sur la
première période et doivent être considéré avec précaution. Seules les données de population sont
présentées ici.
Tableau 5. Données démographique de la ville de Garou Boulaï , Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014
Nouveaux réfugiés
Semaine
< 5 ans
≥ 5 ans
Ancien Réfugiés
Résidents
Total < 5 ans ≥ 5 ans Total
< 5 ans
Total
≥ 5 ans Total
< 5 ans
≥ 5 ans
Total
18
2984
9917
12901
4700
8539
13239
5588
19727
25315
13272
38183
51455
19
2704
7950
10654
1578
4868
6446
5441
16853
22294
9723
29671
39394
20
3099
11502
14601
2510
8626
11136
4072
15021
19093
9681
35149
44830
< 5 ans
≥ 5 ans
Total
5.1.4
Ville de Gbiti
Les mêmes limites peuvent être exprimé que pour la ville de garoua Boulaï .
Tableau 6. Données démographique de la ville de Garou Boulaï , Cameroun, du 28 avril au 18 mai
Nouveaux réfugiés
Semaine
< 5 ans
Ancien Réfugiés
Résidents
≥ 5 ans
Total < 5 ans ≥ 5 ans Total
< 5 ans
Total
≥ 5 ans Total
18
698
2381
3079
1211
3994
5205
1152
4368
5520
3061
10743
13804
19
2256
8695
10951
1781
5889
7670
1033
3968
5001
5070
18552
23622
20
1622
5344
6966
1976
6628
8604
1564
5618
7182
5162
17590
22752
5.2
5.2.1
Données de malnutrition
Camp de Gado Badzere
Tableau 7. Statut nutritionnel des enfants de 6 mois a 5 ans selon le périmètre brachial et les oedèmes bilatéraux du
camp de réfugiés centrafricains de Gado Badzere, Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014
Effectif dépistés
Semaine
Oedème
PB <115
Prévalence
115<PB<125
PB≥ 125
Total
MAS
MAG
20 | P a g e
18 (du 28 avril au 4 mai 2014)
0
205
458
19 (du 5 au 11 mai 2014)*
20 (du 12 au 18 mai 2014)
1 249
1 912
0
49
152
407
608
1
183
704
1 086
1 973
10.7%
8.1%
9.3%
34.7%
33.1%
44.9%
*la surveillance en semaine 19 n'a pas été exhaustive
La prévalence de la malnutrition aigüe sur le camp de Gado Badzere est très élevée et reste relativement
stable sur les trois semaines. On note qu’un seul cas avec des œdèmes a été notifié. Les données de la
semaine 20 contiennent probablement quelques erreurs d’inclusion car le nombre total d’enfants dépisté
(1973) est supérieure au nombre total d’enfants de moins de cinq ans dénombré (1869).
50%
MAG
45%
TM < 5 ans
3
40%
35%
30%
2
25%
TBM
20%
15%
1
10%
MAS
Prévalence de la Malnutrition Aiguë
Taux de mortalité (décès/10 000 pers.jour)
4
5%
0
0%
18 (du 28 avril au 4 mai 2014)
19 (du 5 au 11 mai 2014)
20 (du 12 au 18 mai 2014)
Semaine
Figure 2. Taux de mortalité et prévalence de la malnutrition dans le camp de Gado Badzere, province de l’Est,
Cameroun, 28 Avril au 18 mai 2014 (données de mortalité manquante pour la semaine 19)
5.2.2
Camp de Gbiti
Dans le camp de Gbiti les taux de malnutrition aigüe sont également très élevés.
Tableau 8. Statut nutritionnel des enfants de 6 mois a 5 ans selon le périmètre brachial et les oedèmes bilatéraux du
camp de réfugié centrafricains de Gbiti, Cameroun, du 28 avril au 18 mai 2014
Effectif dépistés
Semaine
Prévalence
PB≥
125
Oedème
PB <115
115<PB<125
Total
18 (du 28 avril au 4 mai 2014)
3
245
200
655
1 100
19 (du 5 au 11 mai 2014)
2
195
230
731
1 156
20 (du 12 au 18 mai 2014)
4
185
304
684
1 173
MAS
MAG
22.2%
16.8%
15.7%
40.3%
36.7%
41.5%
21 | P a g e
45%
MAG
11
40%
10
35%
9
30%
8
7
25%
6
5
TM < 5 ans
20%
4
MAS
15%
3
10%
2
TBM
1
0
5%
Prévalence de la Malnutrition Aiguë
Taux de mortalité (décès/10 000 pers.jour)
12
0%
18 (du 28 avril au 4 mai 2014)
19 (du 5 au 11 mai 2014)
20 (du 12 au 18 mai 2014)
Semaine
Figure 3. Taux de mortalité et prévalence de la malnutrition dans le camp de Gbiti, province de l’Est, Cameroun, 28
Avril au 18 mai 2014
6 Discussion
Les données collectées dans le système de surveillance de la mortalité et de la malnutrition dans les
camps de Gbiti et de Gado Badzere sont largement au-dessus des seuils d’urgence. Elles sont cohérentes
avec les taux de malnutrition aiguë sévère observée qui sont extrêmement élevés. Ces taux peuvent être
due à l’état désastreux dans lequel arrive les réfugiés, il est possible également pour certain que leur
situation se soit détérioré dans le camp. Quoi qu’il en soit, ces chiffres appelle à une réponse urgente
efficace et exhaustive.
Les données en dehors des camps ne sont pas encore stabilisées, de grandes variations en termes de
population surviennent d’une semaine à l’autre. Ceci dit, les chiffres de population sont supérieurs à ce qui
était attendu, tant dans les camps dont le nombre de réfugiés est fourni par le HCR, que dans les villes dont
le recensement est assuré par le district. Nous n’avions aucune estimation concernant le nombre de
nouveaux réfugiés installés dans les villes de Gbiti et de Garoua Boulai. Ces données, et leur évolution, sont
donc très intéressantes, pour MSF mais aussi pour les autorités locales et peuvent plaider en faveur d’un
renforcement du personnel médical.
La tendance est à la diminution de la prévalence de la malnutrition mais elle doit être confirmée par les
chiffres des prochaines semaines. De plus, elle est sensible au nombre de réfugiés qui continue d’arriver. Le
nombre d’œdèmes semble inférieur à celui que l’on pourrait attendre avec un tel taux de malnutrition. Il
22 | P a g e
faut s’assurer que la vérification des œdèmes est systématiquement exécutée, et qu’elle est faite
correctement.
Les causes de mortalité sont en cours d’investigation par les superviseurs. Ces données seront très
importantes pour affiner la réponse opérationnelle. Il faudra s’assurer que leur collecte est bien réalisée.
7 Recommandations
-
Lire et interpréter les données issue de la surveillance afin d’orienter les opérations.
-
Poursuivre le suivi hebdomadaire des chiffres de mortalité et de malnutrition mais aussi les corréler
avec les chiffres de consultations de MSF,
-
s’assurer que la vérification des œdèmes est systématiquement exécuté, et qu’elle est faite
correctement
-
S’assurer de la cohérence des données : Le nombre d’enfants dépisté doit être égal ou inférieur au
nombre d’enfants de moins de cinq ans. Les chiffres de population ne devraient pas varier
brutalement d’une semaine à l’autre sans cause (déplacement de population par exemple). Les
taux de malnutrition de devraient pas varier brutalement d’une semaine à l’autre.
-
Implémenter les données traitant des causes de décès afin de connaitre plus précisément la
situation,
-
Renforcer la supervision.
Nous recommandons de continuer et de consolider la surveillance mise en place. La supervision à
différents niveaux doit être maintenue pour que le système s’affine et que sa précision augmente.
Cette surveillance doit être intégrée au suivi de la mission. Les chiffres doivent être reliés au contexte
et l’interprétation de ces chiffres doit participer à guider les interventions.
23 | P a g e
8 Annexes
Formulaire Causes de décès
Semaine : ……………………………….
Du …../…../….. au …../…../….
Démographie
Age
Sexe
Site
Superviseur : …………………….
Causes de
mortalité
Causes de mortalité
maladie
1=Maladie
2=Violence
3=Accident
4=Mort naturelle
5=Autre (préciser)
1=Diarrhée
2=Toux
3=Fièvre
Autres
4=Paludisme (préciser)
5=MAS
6=Autre
Statut
R=Résident
Cas
C=Camp
AR=Ancien
Date du décès
En années H=Homme
de
GB=Garoua- réfugié
(sinon <1) F=Femme
(si possible)
Boulai / Gbiti NR=Nouveau
décès
réfugié
1
2
3
4
5
6
7
24 | P a g e
Formulaire ReCo : Démographie, mortalité et nutrition
Date :____________
Zone: ___________________________
Travailleur Communautaire: ___________________________
Semaine :__________________
Feuille:…………………../……………………..
Demographie
Tente
Membres du
ménage
0 – 4 >=5
Total
Arrivées
0 – 4 >=5
Total
Départs
0 – 4 >=5
Total
Décès
0 – 4 >=5
Statut
Naissance
Total
Résident
Ancien
réfugié
Nutrition
Nouveaux
réfugié
oedemes
< 115
mm
115-124
mm
>125
mm
Total
Dans le
progra Référé
mme
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Total
25 | P a g e
Surveillance de la mortalité et de la malnutrition parmi les populations
de RCA réfugiées au Cameroun depuis le 1er décembre 2013 et dont les
soins de santé sont assurés par MSF
Manuel de l’enquêteur
Informations générales :
Justification :
Depuis décembre 2013, la région de l’Est du Cameroun reçoit de nombreux
réfugiés provenant de RCA. MSF veut connaitre la situation des réfugiés
centrafricains dans l’Est du Cameroun afin d’adapter ses activités dans la région
Objectifs :
Dénombrer hebdomadairement et suivre les variations de la population résidente
et réfugiée pour laquelle MSF assure les soins de santé,
Estimer hebdomadairement le Taux de Mortalité
Dépister et référer les enfants malnutris aigus
Type d’enquête :
Surveillance prospective de la mortalité et de la malnutrition
Méthode :
Surveillance exhaustive hebdomadaire de la ville de Garoua Boulaï et des camps
de réfugiés de Gado Badzere et Gbiti
Durée :
Formation de 3 jours et surveillance prospective continue
Lieu :
Province de l’Est du Cameroun
Enquêteurs :
RECO de la ville de Garoua Boulaï et des camps de réfugiés
Equipement :
Un sac à dos
Un porte document
Un protège documents
Un carnet pour prendre des notes
Une calculatrice
Une craie
Bons de référence au CNT
Stock de questionnaires
Au moins 2 stylos
Un bâton avec marques à 65 et 110 cm
Au moins 2 MUAC
Contacts :
Pour toute question, contactez le superviseur, qui se chargera le cas échéant de référer à MSF.
26 | P a g e
Superviseur :
Définitions :
-
Période de rappel : la période de rappel est le temps entre deux visites et correspond à 7 jours
Ménage : Un ménage est défini comme un groupe de personnes qui dorment dans la même pièce (tente, abri,
parcelle) et mangent la même nourriture au moins 3 fois par semaine.
Arrivée : une personne qui fait partie du ménage selon la définition ci-dessus (visiteur non temporaire), mais qui
n'était pas dans la famille à la dernière visite.
Départ : une personne qui faisait partie du ménage selon la définition ci-dessus (visiteur non temporaire), mais qui
a quitté les lieux depuis la dernière visite et ne sera pas de retour avant la prochaine visite (7 jours plus tard).
Décès : est une personne qui appartient au ménage qui est mort au cours de la dernière période entre deux
visites. Fausse couche et mort nés sont exclus.
Nouveau-né : est une personne qui appartient au ménage qui est né au cours de la dernière période entre deux
visites. Fausse couche et mort nés sont exclus.
Malnutrition Aigüe sévère : Enfants de 6 mois à 5 ans ou d’une taille comprise entre 65 et 110 cm dont le
périmètre brachial et strictement inférieur à 115 mm ou ayant des œdèmes bilatéraux.
Malnutrition Aigüe modérée : Enfants de 6 mois à 5 ans ou d’une taille comprise entre 65 et 110 cm dont le
périmètre brachial et supérieur à 115 mm et strictement inférieur à 125 mm.
Œdème : Ils doivent être bilatéraux et repérés chez des enfants de 6 mois à 5 ans.
Comment procéder :
Au début de chaque jour, ne pas oublier de remplir le haut du questionnaire.
Tous les ménages doivent être enquêtés une et une seule fois pendant la période de rappel.
Pour s’assurer de cela, il est préférable queles ReCo fassent le même trajetà chaque fois et procède de manière
systématique (par bloc, par rue).Sinon, l'intervalle entre deux visites sera différentetla période de rappelserabiaisée. Les
Reco devront visiter chaque ménage en allant abri par abri, et quartier/block par quartier/block.
Il est aussi possible de marquer à la craie la date de passage et de s’assurer qu’il s’est écoulé 7 jours avant de
réinterroger le ménage.
Devant chaque ménage, inscrire un numéro en début de ligne dans le questionnaire.
S’il n’y a personne dans la maison ou du moins aucun adulte, tentez de repasser plus tard dans la journée.
Dans chaque ménage, se présenter et expliquer simplement et succinctement les raisons de votre visite et le but de la
surveillance au chef de famille. Ne pas oublier lors de votre premier passage, de dire que vous reviendrez chaque
semaine, poser les mêmes questions. Ne pas oublier de dire qu’il s’agit d’un recueil anonyme, qu’aucun nom de famille
ne sera écrit. Le passage du questionnaire ne dure que quelques minutes.
Demander son consentement au chef de famille pour participer à la surveillance.
S’il refuse, expliquer une seconde fois, demander pourquoi il refuse et répondre à ses questions. Préciser que son refus
n’entraine aucune conséquence sur l’accès aux soins par sa famille.
S’il refuse toujours, inscrire « Refus de participation » en face du numéro de ménage. Cette donnée est importante
pour nous. La semaine suivante, expliquer de nouveau et insister sur le fait que les voisins participent et que cela peut
être bénéfique pour la communauté.
S’il accepte, commencez à remplir le questionnaire.
27 | P a g e
Démographie
Membres du ménage : Demander le nombre de personnes dans le ménage, puis le nombre par tranche d’âge. Pour les
jeunes enfants, obtenez l’âge le plus précisément possible (calendrier des événements, carnet de vaccinations, etc…). Si
vous ne pouvez pas définir d’âge, utilisez le bâton portant les mesures. Un enfant sera classé dans la catégorie « 0-4 »
s’il fait moins de 110 cm. On ne recueille pas le sexe.
Arrivées : Par classe d’âge, nombre de personnes qui fait partie du ménage (visiteur non temporaire), mais qui n'était
pas dans la famille à la dernière visite.
Départs : Par classe d’âge, nombre de personnes qui faisait partie du ménage (visiteur non temporaire), mais qui a
quitté les lieux depuis la dernière visite et dont le retour n’est pas prévu avant la prochaine visite (7 jours plus tard).
Décès : Par classe d’âge, nombre de personnes qui appartient au ménage et qui est mort au cours de la dernière
période entre deux visites. Fausse couche et mort nés sont exclus (ils n’ont partagé aucun repas).
Naissances : Nombre de nouveau-né au cours de la dernière période entre deux visites. Fausse couche et mort nés
sont exclus.
Nutrition : concerne tous les enfants de 6 mois (65 cm) à 5 ans (110 cm)
Si l’enfant n’est pas présent mais qu’il est non loin, envoyez quelqu’un le chercher. S’il est prévu que l’enfant revienne
plus tard dans la journée, demandez à quelle heure et revenez. Ces informations sont essentielles pour la surveillance,
faites le maximum pour le collecter.
Si vous n’avez pas l’âge précis, mesurez l’enfant afin de vérifier qu’il a entre 6 mois et 5 ans. Dépistez la malnutrition
chez tous ces enfants, même s’il semble bien nourri.
Inscrivez le nombre de ces enfants dans la colonne « Total » et, les concernant, reportez :
Œdèmes : Appuyer sur les deux pieds de l’enfant avec le pouce pendant 3 secondes (compter 121, 122, 123). Si une
dépression persiste sur les deux pieds, alors il y a œdème. Reportez le nombre d’enfants chez lesquels vous constatez
des œdèmes bilatéraux par ménage.
Périmètre brachial : Mesurez le périmètre brachial sur le bras gauche de l’enfant, à mi-hauteur entre l’épaule et le
coude. Le bras doit être ballant. Inscrivez le nombre d’enfants dans chacune des catégories « Rouges », « Orange » et
« Vert ».
Dans le programme : Nombre d’enfants qui sont déjà dans le programme nutritionnel thérapeutique selon les dires
des parents.
Référé : Nombre d’enfants à qui vous avez donné un bon de référence pour le programme MSF.
Vous donnerez un bon de référence pour les enfants si l’enfant a un périmètre brachial inférieur à 125mm (« rouge » et
« orange ») ou des œdèmes bilatéraux. Dites aux parents d’y aller le plus rapidement possible, il seront reçus par un
soignant qui fera un examen clinique et jugera si l’enfant nécessite un traitement.
Fin de l’entretien
Avant de quitter le foyer, vérifiez que toutes les données ont été recueillies. Vérifiez que vous avez tout votre matériel
(n’oubliez pas le bâton), vous êtes responsable de votre matériel.
N’oubliez pas de remercier les personnes pour leur temps et dites-leur que vous repasserez la semaine suivante.
28 | P a g e
D’une semaine à l’autre
Vous devez vous réapprovisionner en questionnaires et en matériel auprès du superviseur. Vous êtes responsable de
votre matériel et devez vous assurer d’avoir assez de questionnaires pour chaque jour.
BONNE SURVEILLANCE !
29 | P a g e