les poteries lapita - Nouvelle

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les poteries lapita - Nouvelle
LES POTERIES LAPITA
Les plus anciennes traces indiscutables de la présence de l’homme en Nouvelle-Calédonie sont
datées de 2.500 ans av JC avec l’arrivée des austronésiens. La poterie la plus originale apportée par
ces navigateurs est la poterie Lapita.
La tradition Lapita est représentée dans toutes les îles du Pacifique Sud jusqu’aux Iles Marquises où
quelques tessons ont été découverts. Adoptant des formes évoluées, assez fragile, cette poterie aurait
été réservée à des usages définis. En général dispersée sur les côtes, face à l’entrée des passes dans
le récif, elle disparaît complètement au IIème et IIIème siècle après JC. La fin brutale de la période
Lapita marque sans doute un tournant dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. C’est
vraisemblablement une période de mutation où une partie de la population gagne l’intérieur de la
Chaîne sur la Grande Terre et où prend naissance la culture du peuple Kanak. L’exceptionnelle qualité
des décors présents sur les poteries de cette tradition a entraîné un intérêt jamais démenti du grand
public par ces étranges motifs pointillés, retrouvés sur plus de 4.500 km de rayon dans tout le
Pacifique sud-ouest. La Nouvelle-Calédonie a le privilège d’être l’archipel océanien où le plus grand
nombre de tessons bien conservés de poteries Lapita a été découvert à ce jour.
Un peu d’histoire
Le passage du peuple Lapita est antérieur à l’ère des Etrusques en Italie. Si les premiers tessons ont
été signalés en Papouasie Nouvelle-Guinée au siècle dernier, l’origine du nom vient d’un site archéologique
situé à Koné sur la Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie.
Des morceaux de ces poteries ont été testés au carbone 14 et furent estimés à plus de 2500 ans avant
JC. Ce peuple était-il simplement de passage ? ….les archéologues cherchent toujours.
En 1952, débarquèrent 2 archéologues américains. Il s’agit de E.W Gifford et de D. Shuttler Jr. Leur
but était de faire une étude des potentiels archéologiques de la Grande Terre. En 7 mois, il recensèrent 53
sites. Grâce à l’utilisation depuis 1950, de la méthode de datation au Carbone 14, ils bâtirent une chronologie.
La date la plus ancienne fut celle du site de Foué à Koné.
Ensuite, c’est un anglais, Jack Colson, qui arriva pour effectuer des fouilles sur le site de SaintFrançois près de Vao (Ile des Pins) et dans la région de Naïa (Païta). Il découvrit qu’il existait 2 styles de
poteries à la même période, la poterie imprimée et la poterie Lapita ce qui amène à dire qu’il y a eu
coexistence de 2 groupes culturels à la fin du deuxième millénaire av JC.
La période de Koné (jusqu’à 200 ap JC) est connue grâce à l’étude des poteries de deux types (les
Lapita et les Podtanéan). Les poteries Lapita, aux formes variées sont plus fragiles que les poteries Podtanéan
qui se limitent à des pots.
La majorité des sites découverts sont situés en bord de mer. Les nouveaux arrivants choisissent des
lieux près de points d’eau et si possible des terres fertiles. Les villages sont près des passes et des platiers ce
qui facilite la pêche.
Les poteries sont réalisées avec de l’argile de sédimentation (provenant des marécages) qui est
mélangé à un dégraissant (sable calcaire ou de rivière). L’avantage est que cette technique pouvait être utilisée
immédiatement sur les sites où les navigateurs arrivaient. Les pots étaient montés en utilisant la technique du
colombin ou des plaques assemblées. Ils étaient ensuite affinés par la technique du battoir et de l’enclume.
Les fouilles archéologiques ont permis de reconstituer les aspects de la vie quotidienne durant la
période de Koné pendant laquelle les poteries Lapita ont sans doute été utilisées pour les cérémonies et les
poteries Podtanéan comme ustensiles de cuisine.
La fin brutale des poteries Lapita fait entrer la Nouvelle-Calédonie dans la période de Naïa-Oundjo
(200 ap JC à 1700).
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Les sites Lapita en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie est à ce jour un des archipels de Mélanésie les plus riches en sites bien
conservés renfermant des tessons de poteries Lapita. Pas moins de 30 localisations différentes ont été
répertoriées permettant la mise au jour de gros fragments de poteries.
Il existe des sites Lapita sur la Grande Terre (Côte Ouest et Goro dans le Sud), à l’Ile des Pins et aux Iles
Loyauté (Lifou, Maré et Ouvéa). Parmi ceux-ci, le site de Foué, à Koné, forme une concentration majeure.
Il faut attendre le début du XXème siècle pour que la présence des restes des marmites situées à Foué
soit mentionnée par le géologue M. Piroutet et par le muséographe-naturaliste F. Sarasin. En 1917, ce dernier
écrit : « la décoration, très variée et originale ne rappelle en rien celle des poteries canaques d’époque plus
récente, quoique assez ancienne, que j’ai pu recueillir de-ci de-là. Parmi bien d’autres motifs, il est curieux de
retrouver des imbrications incisées telles que celles des vases de style corinthien du VIIème siècle et un autre
rappelant des motifs étrusques. Bien entendu, je signale ces analogies sans prétendre en tirer la moindre
conséquence, considérant ces poteries calédoniennes beaucoup plus récentes ». En publiant ces lignes, M.
Piroutet ignorait que ces étaient encore plus anciens que les poteries corinthiennes.
Lors de fouilles, l’espace est divisé en carrés délimités par des cordelettes. Les objets sont dégagés à
l’aide de truelles et sont dessinés et mis sur un plan. Il faut ensuite extraire le sel marin qui s’est accumulé,
sécher les poteries et les consolider à la colle.
Différents styles de poteries ont été extraits de ces sites : des poteries à labyrinthe, à motifs
géométriques, à pustules…
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