24- 09 09 le contractuel 84-16 N16bis - La fnte
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24- 09 09 le contractuel 84-16 N16bis - La fnte
N°16bis FNTE Septembre 2009 Journal d’information de la CGT FEDERATION NATIONALE DES TRAVAILLEURS DE L’E TAT SOMMAIRE : Editorial p.1- déclaration liminaire p-2 Compte rendu CCPMD p-3 Les non titulaires dans la fonction publique p-5. Discussions avec la Fonction Publique p-7 C.C.P.M.D EDITORIAL L’avenir des contractuels apparaît assez ambigu. La fonction publique organise un cycle de réunions pour améliorer la situation de l’ensemble des contractuels de la fonction publique mais refuse d’emblée toute possibilité de titularisation. Pendant ce temps 87 députés ont déposé (sans succès) une proposition de loi faisant du recours au droit privé la norme du recrutement dans les collectivités locales. Les réformes en cours de tout acabit, recentrage des fonctions RH, achats etc.. , la possibilité de mettre à disposition de fonctionnaires et contractuels auprès des sociétés privées (agents qui travailleraient dans certains types de service), les fermetures d’établissements et la suppression d’emplois par milliers, tout cela c’est autant de points négatifs pour notre avenir. Cependant nous ne devons pas baisser les bras. Les élus et militants CGT s’engagent à œuvrer pour que les agents 84-16 aient les mêmes droits au Ministère comme dans les EPA. Il est important que les niveaux de recrutement soient uniformisés par niveau et que les niveaux d’avancement soient encadrés avec des grilles de références donnant un droit à un véritable déroulement de carrière. Allons plus loin et exigeons de la fonction publique une prime de précarité lorsqu’un contrat n’est pas transformée en CDI ainsi qu’une prime de départ à la retraite comme dans le privé (Nous sommes au même régime général de retraite). Enfin à terme la titularisation des agents qui occupent des postes permanents s’impose car c’est conforme à la loi actuelle. La création de nouveaux corps de fonctionnaires comme le A+ technique qui semble refaire surface. (Il y manque au moins un verbe, la phrase n’est pas complète.) Tout cela n’est il pas équitable et juste ? Sachons cependant que l’on n’obtient jamais ce que l’on ne demande pas. Bon courage à toutes et à tous. L A F ONCTION du 25 juin 2009 La CPAD crée par le Ministère de la défense en 2002 a vécu. Elle est remplacée par deux commissions la CCPAD qui concerne les agents « BERKANI C34 » et les agents relevant du décret 49, et la CCPMD qui concerne l’ensemble des agents du Ministère et de ses EPA, à l’exception de l’INI et de l’ONAC, relevant de divers articles de la Loi 84-16 notamment les agents relevant des article 4 et 6 (CDI et saisonniers) ainsi que les agents « BERKANI A et B ». La CCPMD est composée de 3 collèges. er Le 1 collège compétent pour les agents médecins, est composé d’un élu titulaire et de son suppléant qui sont élus CFDT . Le 2ème collège compétent pour les agents de niveau 1 techniques et administratifs, est composé de quatre élus titulaires et autant de suppléants : deux représentants CFDT, un CGC, un CGT (M.F. LALANCETTE du SHOM BREST et O. LAVILLE suppléant du Musée Marine). le 3ème collège compétent pour les agents de niveau 2 et 3 techniques et administratifs, est composé de quatre élus titulaires : deux représentants de la CFDT, un FO un et un CGT (M. NIN Musée Armée et Yves INTESSE BERKANI B – suppléant de AA Metz. Cette commission doit permettre une meilleure prise en compte des revendications des agents concernés. Cette première réunion a permis une prise de contact. La CGT, que ce soit au niveau fonction publique ou du ministère de la défense, lors de cette CCPMD ou à d’autres occasions, milite et militera pour revenir à une situation plus restrictive quant à l'emploi des contractuels au Ministère et principalement dans ses EPA. PUBLIQUE SE PREOCUPE ENFIN DES C ONTRACTUELS Depuis deux mois, plusieurs réunions ont eu lieu avec la DGA-FP. D’autres vont avoir lieu, dès la rentrée. Quelle est la place des contractuels dans la fonction publique ? Quel déroulement de carrière ? autant de questions qui sont enfin abordées. Des informations documentées ont été fournies aux organisations syndicales sur la population contractuelle dans les trois fonctions publiques. Les agents dits 84-16 en CDD ou CDI voire les vacataires sont les plus nombreux et les plus précaires. (Lire nos informations en page intérieure.) 1 Paris, le 25 juin 2009 FNTE Déclaration CCPMD 25 juin 2009 Monsieur le président, Mesdames, Messieurs, Ce 25 juin 2009 a lieu la première réunion de la CCPMD élue en novembre 2008. Nous espérons qu'elle donnera lieu à un débat constructif qui permettra d'améliorer la situation de l'ensemble des agents concernés. Pour les trois ans à venir l'objectif pour les élus CGT est de parvenir à une situation de déblocage pour l'ensemble des agents « Berkani A et B » : possibilité d'avancement et de déroulement de carrière comme lorsque les agents étaient de droit privé et à plus ou moins long terme, l'intégration par concours réservé dans un corps de la fonction publique, ou comme ouvrier d'état (TSO PTL en particulier). Pour les agents relevant de la loi 84-16, il est urgent de travailler sur un canevas qui situe les niveaux de recrutement et d'augmentations salariales pour l'ensemble des agents, qu'ils soient dans un service du Ministère de la Défense ou dans un EPA. Notre demande est de prendre comme référence les corps de fonctionnaires équivalents au niveau de diplômes exigés lors du recrutement pour les catégories de C à A sup. Nous revendiquons pour la situation des contractuels dans les EPA, qu’un groupe de travail se mette en place afin d'éviter les aberrations qui se perpétuent. - Dans certains EPA, les postes de contractuels sont plus nombreux, parfois plus que ceux des titulaires. - Certains contractuels (art 6 CDD 10 mois) peuvent être recrutés sur des emplois permanents. - Certaines clauses dans les contrats ne sont pas correctes (contrats non renouvelables, mais renouvelés). A l'ISAE par exemple, en fin de contrat l'agent n'est pas renouvelé, le processus d'appel d'offre emploi est recommencé et s'il s'avère infructueux chez les fonctionnaires, l'agent est de nouveau embauché avec un nouveau CDD. Il peut y avoir aussi confusion entre la notion de fonctionnaire et de corps de fonctionnaire dans les textes. Tout cela est anormal et doit être corrigé. La loi doit être la même pour tout le monde. Que les droits des contractuels des EPA soient respectés, c’est de la responsabilité du Ministère Nous vous rappelons que pour la CGT les contractuels recrutés par les EPA sont, de fait, des contractuels du Ministère de la Défense. Nous attendons la création d'un corps A sup technique au Ministère de la Défense ou tout au moins du corps A+ afin de permettre l'intégration des agents 84-16 exerçant dans des emplois équivalents dans ce corps. Enfin cette CCPMD se réunit dans un climat très lourd, dû aux restructurations en cours, accompagnées de baisses sensibles des effectifs et de nombreuses fermetures d'établissements au sein du Ministère de la Défense dans le cadre de la RGPP. Par ailleurs les heures supplémentaires sensées donner du pouvoir d'achat sont récupérées mais ne peuvent soit disant être payées. Elles ne donnent par conséquent pas de pouvoir d'achat. Les prestations IRCANTEC ont été également revues à la baisse bien que les cotisations ne soient pas réduites pour autant. Croyez Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, en notre détermination à défendre avec les autres élus de cette CCPMD et par tous les moyens légaux qui le permettent, les intérêts des agents que nous représentons. Pour les élus CGT Marie-Françoise Lalancette 2 Compte-rendu de la CCPMD du 25 juin 2009 M. PUYBERTIER ; président de séance, constate que le quorum est atteint, la séance commence à 14 h 10. Ordre du jour de la CCPMD des agents non titulaires de ce 25 juin 2009 : FORMATION PLENIERE 1) Désignation du secrétaire adjoint : Mme AUZOU-CONNES CFDT 2) Validation du règlement intérieur : Vote à l’unanimité. 3) Désignation de trois experts amenés à siéger au CTPM conformément à l’art. 31 de ce même règlement : Collège 1 : PELLETIER-SEGOND CFDT CFDT - Collège 2 : M.-F. LALANCETTE CGT Collège3 : BOUZELLOC 4) Enregistrement du procès-verbal de la séance du 6 novembre 2008. 5) Informations du Ministère : Un système d’entretiens d’évaluation professionnelle a été mis en place en prenant exemple sur celui du corps des attachés. Ce système est proposé aux EPA du Ministère ; libre à eux de les appliquer ou pas. (En ce qui concerne la note d’évaluation.) Commentaires CGT : L’entretien d’évaluation est mis en place par un décret Fonction Publique et les EPA doivent à notre avis l’appliquer. M. PUYBERTIER précise : « application partielle mais non ex-nihilo » - Les EPA sont autonomes en ce qui concerne leurs masses salariales + leur politique contractuelle (« mais doivent rendre compte »). - La commission se réunit en principe une fois par an ; on peut toutefois demander une réunion si un besoin apparaît. - Revalorisation annuelle : (« on en est loin ») impossible à cause du contrôleur financier qui s’y refuse. Commentaires CGT : Les EPA sont autonomes et non indépendants. Par ailleurs en ce qui concerne les revalorisations annuelles, le texte fonction publique indique simplement qu’elles doivent se faire au moins tous les trois ans. Cela signifie qu’elles peuvent s’appliquer plus fréquemment. Le contrôleur financier a t il pouvoir d’appliquer les textes officiels ? 6) Réponse aux questions : Q : N’est-il toujours pas prévu l’intégration de ces agents dans un statut existant au ministère, de fonctionnaire ou d’ouvrier d’état ? Un recrutement exception en TSO2 n’est-il pas envisageable pour les agents qui y auraient intérêt financièrement ? (exceptionnel par le nombre de postes ouverts en interne mais traditionnel dans son application ?) - Réponse de M. PUYBERTIER : Il n’existe pas à ce jour de disposition législative ni de concours réservé, il n’y aura pas de possibilité de titularisation en dehors de la voie classique (pas de concours réservé). L’administration nous fait remarquer que c’est un effet pervers du passage en CDI. Pas d’intégration comme ouvrier d’état non plus. - Commentaires CGT : Les « BERKANI A et « B bien que très peu nombreux doivent être intégrés dans un statut de fonctionnaire ou d’ouvrier d’état tout comme les agents « BERKANI C » qui sont souvent d’anciens catégorie B déclassés e « BERKANI C ». Q : Quelles sont les possibilités de déroulement de carrière en tant que « Berkani A ou B » ? N’y a-t-il pas une possibilité de pérenniser les mécanismes d’avancement qui existaient lorsque ces agents étaient de droit privé ? (avancement par analogie avec les ouvriers d’état pour ceux qui relevaient de ce type d’avancement). En effet, ces agents relevaient du droit privé jusqu’en 1996. Leur contrat de travail en 1996 était enrichi par les évolutions et les mécanismes acquis depuis leur recrutement. En reprenant dans l’avenant établi de droit public, les seuls termes du contrat initial, les droits des agents n’ont-ils pas été méconnus ? - Réponse de M. PUYBERTIER : Les « Berkani » ont des contrats qui d’après l’administration ont intégré les règles d’avancement qu’ils avaient dans le privé, donc pas de problème : les agents « Berkani A et B » ont gardé le bénéfice de leur contrat d’origine. Ces agents bénéficient de l’immutabilité du contrat « Berkani », scellé sous fiche, Le Contrôle Financier a donné son aval. Q : Un agent recruté en CDD en catégorie B, titulaire d’un diplôme pouvant lui permettre d’accéder à la catégorie A et exerçant des fonctions relevant de la catégorie A ne doit-il pas bénéficier d’un avenant le « reclassant » en catégorie A avec une revalorisation ? 3 Réponse de M. PUYBERTIER : Non, le contrat demeure – Vide juridique. Si on change d’emploi ou que l’on passe de la catégorie B en A, on ne garde pas le bénéfice du contrat antérieur. Un nouveau contrat doit être établi. Si la techno évolue et que la fiche de poste évolue naturellement on ne fait pas un nouveau contrat. Le président fait un rappel concernant les règles de mobilité d’un agent contractuel , la mise à disposition dans un autre service, le congé de mobilité : si l’agent en CDI change de ministère ou d’EPA, il est obligé de signer un nouveau contrat en CDD. Commentaires CGT : La fonction publique considère qu’en cas de changement de ministère il n’y a pas de changement d’employeur. Ce cas se poserait seulement si l’agent va ou vient d’un EPA ce que nous contestons. (Voir compte rendu des réunions avec la fonction publique dans le chapitre suivant de cette revue. Question de la CFDT portant sur la demande d’un complément d’information sur l’ENSTA, qu’il est prévu de déménager à Palaiseau. Réponse de l’Administration : Dans l’éventualité que cela se produise un avenant au contrat serait fait pour les agents non titulaires le cas échéant comme cela a été fait pour le SHOM. Par contre, si un agent veut réintégrer la DGA et rester à un poste à Balard il lui faudra faire la demande d’un contrat de mobilité. L’administration ajoute que cela peut être discuté et que cette dernière pourrait étudier les cas concernés. Q : A ce jour il n’existe aucun barème indicatif de niveau de recrutement des agents 84-16 ni même de niveau d’augmentation lors des renouvellements de contrats ou des augmentations salariales pour les CDI. Réponse de M. PUYBERTIER : Le ministère de la Défense a une politique bien définie pour fonctionner. Mais il ne peut en aucun cas imposer à l’EPA qui gère son propre contrat d’objectif de par son autonomie sur le plan juridique et financier. Il n’est pas question pour les EPA d’instituer des grilles. Les seuls EPA autorisés sont les 3 musées du ministère : les musées de la Marine, de l’Air et de l’Espace, et de l’Armée ainsi que l’Ecole Polytechnique dont la notoriété sur le plan international exige un recrutement très particulier. Pour ces quatre EPA, une dérogation leur a été accordée afin de pouvoir attirer « des cerveaux » et rendre intéressant le non statut de contractuel du ministère. Le président de la CCPMD résume les propos en terme de problématique : juridique, contrat 84-16 ; de rémunération (grille de référence et fonctionnelle), les EPA sont maîtres du recrutement et de la masse salariale. Commentaires CGT : La question de la CGT portait sur les grilles de référence pour l’évolution de carrière. Pour l’Administration et pour les 5 EPA en question, on ne peut constater que seule Polytechnique possède un tel corps créé par un décret de 2003. Cette même question a été reprise par la CFDT en ce qui concerne les enseignants chercheurs et par la CGT en ce qui concerne les chercheurs du type employés par le SHOM. On nous a répondu qu’un GT avait été mis en place pour les écoles de la Défense mais que cela n’avait pas abouti. L’administration renvoie les écoles devant la DGA qui doit faire remonter le besoin. Pour le SHOM et les autres EPA non DGA, il faudra le faire via les CTP locaux. L’administration de la défense oublie de mentionner l’existence de négociations en cours à la fonction publique qui pourraient amener une certaine uniformisation de ces situations en matière de recrutement et d’avancement. Pas de réponse spécifique aux questions (CGT), mais un rappel des règles. Le ministère est vigilant et son rôle n’est que de rappeler les EPA dans « le bon chemin s’ils s’en écartent », les EPA étant autonomes. Suite à l’intervention de la CGT, le président est d’accord sur l’organisation d’une réunion ministère / EPA d’administration à administration :. Q : Pour les agents recrutés par des EPA et relevant de cette CCPMD, qui détient l’autorité disciplinaire ? Réponse de M. PUYBERTIER : Le directeur de l’EPA, mais la CP peut aussi émettre un avis. Le directeur d’un EPA a l’autorité disciplinaire. Si un dossier est examiné en CCPMD, un avis alors donné est ensuite retourné à l’EPA pour action et non pas au ministère. Questions (CFDT) : Les moyennes des revalorisations indiciaires par niveaux peuvent elles évoluer ? Non, les 10, 20 et 30 points de revalorisation sont imposés par le contrôleur financier. Sinon, il faut voir en interne et justifier. Question (CFDT) : Evaluation des contractuels ? Cela peut se faire tous les ans comme pour les attachés, en sachant que les revalorisations ne seront proposées que tous les 3 ans. EN CONCLUSION : Bonnes relations cordiales avec l’administration. Néanmoins, le non statut des contractuels doit être « pourfendu ». L’administration n’est pas prête à admettre un déroulement de carrière ni des revalorisations encadrées. Les EPA font et feront de plus en plus appel aux non titulaires. Nous avons fait remarquer que c’était un peu hypocrite de continuer de dire qu’on embauche un non contractuel pour un emploi fini dans le temps alors que la plupart de ces recrutements conduit à des emplois pérennes C’est inacceptable. D’après l’administration, pour être réévalué il faut changer de poste. Or si on change de poste on peut être amené à refaire un contrat en CDD et remettre les compteurs à zéro par rapport aux possibilités de cédéisation. REUNION FORMATION RESTREINTE : Le Collège 3 se réunit pour terminer afin d’aborder un cas de demande de sanction disciplinaire. Pour les élus CGT : Marie-Françoise LALANCETTE - Nadia NIN. 4 D0SSIERS : LES NON TITULAIRES DANS LA FONCTION PUBLIQUE Les agents non titulaires représentent 15 % de l’effectif total de la fonction publique, soit 777 600 agents, mais 11,7% des effectifs de la fonction publique de l’Etat (300 000 agents), en proportion moindre par rapport aux effectifs des deux autres fonctions publiques (respectivement 20,8 % pour la fonction publique territoriale et 13,3 % pour la fonction publique hospitalière). Il convient toutefois de noter que ces chiffres ne comprennent ni les ouvriers d’Etat (50 119 personnes), ni les emplois aidés (145 100 bénéficiaires). Sur la période de 1996 à 2006, le recours aux non titulaires est stable dans la fonction publique de l’Etat. Depuis quelques années, il a tendance à diminuer (- 5,8 % en 2006) (cf. tableau V.1.2-8) Les établissements publics administratifs demeurent les principaux employeurs d’agents non titulaires (plus de 150 000 agents contre près 140 000 dans les ministères en 2006). Au sein de ces organismes, les agents non titulaires représentent également la majeure partie des personnels (62% des effectifs en 2006). S’agissant des ministères, l’Education nationale est le premier employeur d’agents non titulaires (environ 68.000 personnes dont 33.000 enseignants). Hors enseignants, les agents non titulaires se répartissent de manière équilibrée entre les trois catégories hiérarchiques : 35,9% des agents relèvent de la catégorie A, 32,5% de la catégorie B et 31,6% de la catégorie C. Il s’agit d’une population jeune (près de 40% des non titulaires employés par les ministères ont moins de 30 ans, seulement 20% ont plus de 50 ans, en 2006), et plutôt féminine (56,5% des non titulaires des ministères, avec toutefois des différences importantes selon la catégorie hiérarchique : environ 70% pour les catégories B et C, contre 46,5% pour la catégorie A). Il est possible de regrouper les agents non titulaires en 3 catégories, en fonction de la nature des besoins pour lesquels ils sont recrutés. 1 – Accompagnement et soutien à la mise en œuvre de missions particulières de service public. Peuvent être regroupés dans cette catégorie : • les assistants d’éducation et les maîtres d’internat / surveillants d’externat (MI-SE) (environ 73.000 personnes) ; • les adjoints de sécurité (environ 9.500 agents) ; • les enseignants et chercheurs temporaires (près de 32.000 personnels) ; • ainsi que les recrutés locaux du ministère des affaires étrangères (11.000 employés). Tous ces agents assistent les fonctionnaires dans l’exercice des missions de service public, fondamentales pour l’Etat (enseignement, sécurité, etc.). Ils sont recrutés pour une durée déterminée, Ils occupent des emplois qui sont temporaires par nature. 2 – Offre d’une expertise ou de compétences techniques particulières Peuvent être regroupés au sein de cette catégorie les agents recrutés par les établissements publics administratifs dits dérogatoires, c’est-àdire ceux qui, en raison du caractère particulier de leur mission et sous réserve d’être inscrits sur une liste annexée à un décret spécifique1, peuvent recruter des non titulaires sur leurs emplois permanents par des contrats à durée indéterminée. Parmi ces établissements, on peut mentionner le Centre National pour l’Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles (CNASEA 1 900 personnes), l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP - 1 800 agents), l’Ecole Polytechnique (2 400 agents) ou encore les Agences de l’eau (1 500 agents). 3 – Occupation d’emplois permanents classiques, à titre subsidiaire Peuvent, par exclusion, être regroupés au sein de cette catégorie les agents qui occupent des emplois permanents « classiques » de l’administration normalement occupés par des fonctionnaires, pour lesquels il existe soit une difficulté de recrutement, soit un besoin urgent de pourvoir un emploi vacant, soit un besoin de compétence spécialisée ou très technique. Ces agents relèvent, en général, de la catégorie A. Le recrutement en catégorie B ou C demeure exceptionnel dans la mesure où il ne concerne que des emplois pour lesquels il n’existe aucun corps de fonctionnaires susceptibles d’assurer les fonctions correspondantes. Ces agents sont recrutés par des contrats à durée déterminée de trois ans maximum, renouvelables dans la limite de six ans, éventuellement reconduits en CDI au-delà. Peuvent également être intégrés dans cette catégorie, les agents non titulaires recrutés pour des fonctions qui impliquent un service à temps incomplet ou qui correspondent à un besoin occasionnel ou saisonnier. Ils représentent 51,6 % des agents non titulaires de l’Etat, soit 166 511 agents. 69 % de non titulaires, présents au 31 décembre 2006, ont été employés plus de 10 mois sur l’année par un ministère ou par un établissement public, 24 % d’entre eux sont présents depuis moins de six mois. Tableau V 1.2-8 : Évolution des non-titulaires dans les trois fonctions publiques depuis 1996 FPE FPT FPH FPE + FPT + FPH 1996 Part de Non nontitulaires titulaires (en %) 294 316 12,3 271 445 21,5 70 318 8,2 636 079 14,1 2006 Évolution 1996 - 2006Évolution 2005 Part de En Non En En nonmoyenne En titulaires titulaires effectifs annuelle effectifs (en %) (en %) 296 578 11,7 2 262 0,1 -18 400 346 128 20,8 74 683 2,5 21 055 134 897 13,3 64 579 6,7 -1 963 777 603 15,0 141 524 2,0 692 2006 % -5,8 6,5 -1,4 0,1 Sources : Insee, Drees, DHOS. Traitement DGAFP, bureau des statistiques, des études et de l’évaluation. Champ : emplois principaux, tous statuts. Hors bénéficiaires d’emplois aidés. Note : les adjoints de sécurité (Police nationale) sont intégrés à partir de 2002. Le renouvellement du contrat d’un agent non titulaire (Info. administration) L’agent engagé pour une durée déterminée n’a jamais droit au renouvellement de cet engagement lorsqu’il est parvenu à son terme. L’administration conserve le choix de renouveler ou non le contrat d’un agent. En effet, elle recrute ses agents non titulaires par dérogation à la règle de l’occupation des emplois permanents de l’Etat et de ses établissements publics administratifs par des fonctionnaires. En conséquence, elle ne peut recruter ou renouveler le contrat d’un non titulaire que dans l’hypothèse où elle n’aura pu recruter un fonctionnaire sur le poste. Il lui revient, à titre exclusif, de prendre la décision de renouveler ou non le contrat d’un agent non titulaire. L’administration doit respecter le délai de prévenance indiqué à l’article 45 du décret du 17 janvier 1986 et informer l’agent de sa décision de renouveler ou non le contrat, notamment au cours d’un entretien, lorsque le renouvellement doit se réaliser pour une durée indéterminée. Le fait pour l’administration de ne pas prolonger l’engagement contractuel ne saurait être assimilé à un licenciement, la cessation de fonction étant liée à l’échéance du contrat. En outre, un engagement qui prévoit une date de fin n’est jamais réputé être à durée indéterminée. La décision de non renouvellement ne doit cependant pas être prise en considération de la personne. Certaines décisions juridictionnelles opèrent un contrôle de la légalité du motif avancé par l’administration pour ne pas reconduire l’engagement. Les principaux motifs de non renouvellement du contrat sont notamment : - le recrutement d’un fonctionnaire ; - la fin d’une mission, lorsque l’agent non titulaire est, par exemple, recruté sur un projet limité dans le temps ; - l’intérêt du service : il est notamment possible de ne pas renouveler un contrat lorsqu’une réorganisation du service ne justifie plus le contrat ou en cas de suppression d’emploi. 5 Tableau 1.6-1 : Effectifs physiques de non titulaires des ministères par catégorie hiérarchique au 31 décembre 2006 Ministères Catégorie A Catégorie B Catégorie C Catégorie inconnue Total non-titulaires Part de Part de Part de Part de Part de Effectifs femmes Effectifs femmes Effectifs femmes Effectifs femmes Effectifs femmes (en %) (en %) (en %) (en %) (en %) Affaires étrangères 3 123 42,0 849 58,1 4 109 41,5 978 58,3 9 059 45,0 Agriculture 1 323 46,3 334 50,3 250 75,6 151 50,3 2 058 50,8 Culture 911 44,0 227 65,2 110 69,1 774 60,2 2 022 54,0 Défense 3 691 31,6 1 303 28,7 2 005 65,8 509 44,6 7 508 41,1 Économie et finances 1 600 39,9 617 57,7 5 778 80,6 1 734 48,3 9 729 66,7 Éducation (1) Enseignement scolaire 17 170 57,1 22 408 74,2 2 888 85,6 3 464 63,8 45 930 67,8 Enseignement supérieur et recherche (2) 18 608 41,8 410 68,5 2 236 72,7 934 44,8 22 188 45,5 779 64,7 834 90,3 1 945 84,1 1 307 88,4 4 865 83,2 Autres Équipement, écologie et aménagement 1 943 32,7 1 036 34,4 1 109 84,9 3 925 32,5 8 013 40,0 Intérieur 944 33,7 311 35,0 2 193 81,7 10 298 38,2 13 746 44,8 Jeunesse et sports 435 26,0 279 69,5 45 66,7 1 278 30,1 2 037 35,4 Justice 924 39,5 1 148 77,3 133 59,4 4 139 64,0 6 344 62,7 37 43,2 12 25,0 192 55,2 186 29,6 427 42,2 1 081 64,4 353 72,0 587 74,4 339 65,8 2 360 68,2 680 47,1 438 67,8 123 48,8 236 39,0 1 477 52,1 734 59,5 128 79,7 196 88,8 423 65,7 1 481 66,9 53 983 46,5 30 687 69,8 23 899 72,4 30 675 48,4 139 244 56,5 Outre-mer Santé Services du Premier ministre Travail et emploi Total en % (3) Total hors enseignants hors enseignants en % (3) 49,7 27 119 35,9 28,3 41,5 24 568 32,5 22,0 69,0 23 897 100,0 72,4 30 675 48,4 106 259 31,6 56,8 100,0 Source : Fichier de paie des agents de l'Etat (FGE), Insee. Traitement DGAFP, bureau des statistiques, des études et de l'évaluation. Champ : emplois principaux, tous statuts. Hors bénéficiaires d'emplois aidés. Métropole, Dom, Com et étranger. L'appellation des ministères est générique donc stable pour éviter la multiplicité des libellés qui peuvent varier selon les années de référence. Y compris budgets annexes. Enseignants : y compris élèves enseignants ; hors chercheurs, directeurs d'établissement, inspecteurs, personnels d'orientation et de surveillance. (1) Du fait de la Lolf, la distinction Enseignement supérieur-Enseignement scolaire, n'est plus possible pour les fonctions support. (2) Dont allocataires de recherche. Hors agents non-titulaires des établissements publics nationaux de recherche. (3) Pourcentages par catégorie calculés hors agents dont la catégorie n'est pas renseignée, soit 22,0% de l'ensemble des nontitulaires. Droit au chômage des agents non titulaires Conformément aux dispositions du code du travail, notamment de l’article art. L.5424-1, les non titulaires ont droit à un revenu de remplacement, qui leur est attribué dans les mêmes conditions et selon les mêmes modalités qu’aux salariés du secteur privé. Les règles d’indemnisation sont donc fixées par le régime d’assurance chômage et géré par Pôle emploi. Cependant, l’Etat est en la matière son propre assureur car c’est à lui qu’incombe la charge d’assurer directement l’indemnisation de l’allocation chômage. C’est le système d’auto assurance (L.5424-2 du code du travail). Il peut toutefois passer une convention avec l’UNEDIC pour la gestion des dossiers. La perte involontaire d’emploi ne se limite pas au licenciement proprement dit. Elle concerne toutes les formes de perte d’emploi qui ne résultent pas de la volonté manifeste de l’agent (par exemple, l’arrivée à terme d’un contrat à durée déterminée). Dès l’instant où la rupture du contrat de travail incombe à l’employeur, le chômage est toujours considéré comme involontaire, même en cas de licenciement pour faute de l’agent. L’indemnité de licenciement Cette indemnité est attribuée en cas de licenciement proprement dit, c'est-à-dire lorsque le contrat ou l’engagement est à durée indéterminée, ou lorsque, étant à durée déterminée, il est interrompu avant son terme. Elle n’est versée que lorsque le contrat ou l’engagement a été confirmé après une éventuelle période d’essai. Elle n’est pas due si l’agent est licencié au cours ou à l’expiration de cette période. Le licenciement peut intervenir au cours de l’exercice des fonctions ou lorsque l’agent, physiquement apte n’a pu être réintégré à l’issue d’un congé. Dans cette dernière hypothèse l’indemnité de licenciement est versée en cas de non réemploi, à l’issue de différents types de congés. Par ailleurs, l’indemnité de licenciement est aussi versée lorsque le licenciement est prononcé pour inaptitude physique. En revanche, cette indemnité n’est pas servie dans les circonstances énoncées ci-dessous, si l’intéressé arrive au terme de son contrat à durée déterminée, démissionne ; est fonctionnaire détaché sur un emploi ne conduisant pas à pension civile ; c'est-à-dire un emploi de contractuel ou retrouve un emploi dans le secteur public ou encore est licencié à titre de sanction disciplinaire ; Que recouvre la notion de contrats reconduits successivement pendant six ans qui conditionne l’accès à un CDI ? (Info administration). Par contrats reconduits successivement on entend la détention de façon continue d’un contrat pour exercer les mêmes fonctions ou des fonctions identiques, pour le compte du même employeur et pour répondre au même besoin que celui défini initialement. • Que signifie occuper des mêmes fonctions ou des fonctions similaires ? La définition de fonctions identiques ou similaires peut être objectivement analysée comme étant des fonctions que l’on pourrait confier à un fonctionnaire relevant d’un même corps ou à un contractuel ayant la même spécialité professionnelle, le même niveau de diplôme et la même expérience. Lorsqu’au terme d’un CDD la nature des fonctions confiées à un agent contractuel est modifiée de façon importante et que l’administration envisage de confier ces nouvelles fonctions au même agent, il convient de ne pas le reconduire dans ses fonctions antérieures par avenant mais de conclure avec lui un nouveau contrat au titre de ses nouvelles fonctions. Il y a donc nécessité à définir très précisément dans chaque contrat les fonctions exercées par l’agent non titulaire afin de pouvoir justifier de la conclusion ou non d’un nouveau contrat. • Que recouvre la notion d’employeur ? Il y a changement d’employeur dès lors qu’il y a changement de personne morale. Un changement de ministère au sein de l’Etat n’est pas considéré comme un changement d’employeur dans la mesure où l’Etat constitue une seule et même personne morale. En revanche, il y a bien un changement d’employeur en cas de recrutement par un ministère puis par un établissement public, y compris si celui-ci est sous la tutelle du ministère. (La CGT a de sérieux doutes sur cette affirmation). • Que signifie recruter pour satisfaire au même besoin que celui défini initialement ? La loi du 11 janvier 1984 distingue trois catégories de besoins à satisfaire en matière de recrutement d’agents contractuels : un besoin permanent à temps complet (article 4), un besoin permanent à temps incomplet (article 6-1) et un besoin saisonnier ou occasionnel (article 6-2). Chaque catégorie est génératrice d’un contrat distinct de la précédente. Ainsi, l’occupation de fonctions similaires pour satisfaire tout d’abord à un besoin permanent à temps complet puis à un besoin permanent à temps incomplet interdit de reconduire le contrat initial et justifie la passation de contrats distincts à raison de la différence des besoins à satisfaire. 6 Comment computer la durée des contrats reconduits successivement ? Le calcul s’effectue de date à date sans « proratisation » liée au temps de travail de l’agent. Il n’est en effet pas précisé dans la loi que l’agent doit justifier de services effectifs au moins égaux à six années d’équivalent temps plein. Tableau V1.2.1 : Effectifs physiques et équivalents temps plein (ETP) des trois fonctions publiques par statut au 31 décembre 2006 Ministères et collectivités territoriales EPA à recrutement de droit public Total Effectifs ETP Effectifs ETP Effectifs ETP Titulaires 1 667 997 89 272 1 732 006 92 031 1 824 037 1 757 268 Non-titulaires 114 308 122 878 139 244 157 334 296 578 237 186 FPE Ouvriers d'État 47 810 999 964 49 120 50 119 48 774 Militaires et volontaires militaires 351 800 351 800 1 906 1 906 353 706 353 706 Total FPE 2 181 914 2 272 170 252 270 215 020 2 524 440 2 396 934 Titulaires 947 879 891 346 311 927 293 738 1 259 806 1 185 085 Non-titulaires 242 510 186 137 103 618 81 007 346 128 267 145 FPT Assistantes maternelles 51 244 50 650 5 323 5 157 56 567 55 807 Total FPT 1 241 633 1 128 134 420 868 379 902 1 662 501 1 508 036 Titulaires 785 238 746 822 785 238 746 822 Non-titulaires 134 897 123 006 134 897 123 006 FPH Médecins 94 007 67 205 94 007 67 205 Total FPH 1 014 142 937 033 1 014 142 937 033 Titulaires et militaires 3 031 685 2 911 143 1 191 102 1 131 738 4 222 787 4 042 881 Non-titulaires 381 754 300 445 395 849 326 891 777 603 627 336 Ouvriers d'État 49 120 47 810 999 964 50 119 48 774 3 FP Assistantes maternelles 51 244 50 650 5 323 5 157 56 567 55 807 Médecins 0 0 94 007 67 205 94 007 67 205 Total 3 513 803 3 310 048 1 687 280 1 531 955 5 201 083 4 842 003 Sources : fichier de paie des agents de l’État (FGE), Insee ; enquête sur les effectifs des collectivités territoriales (Colter), Insee ; statistique annuelle des établissements de santé (SAE), Drees ; enquête SPE, DHOS.Traitement DGAFP, bureau des statistiques, des études et de l’évaluation. Champ : emplois principaux, tous statuts. Hors bénéficiaires d’emplois aidés. FPE : métropole, Dom, Com et étranger. FPT : métropole, Dom et St-Pierre-et-Miquelon. FPH : métropole et Dom ; y compris internes et résidents, non-titulaires sur crédits de remplacement. Non compris les praticiens hospitalouniversitaires (recensés avec les effectifs de la FPE) et médecins libéraux. Note : les adjoints de sécurité (Police nationale) sont intégrés à partir de 2002. DISCUSSIONS AVEC LA FONCTION PUBLIQUE. Dans le cadre de l’agenda social et suite aux insistances de la CGT, le ministère de la Fonction publique a organisé des discussions sur « l’amélioration de la gestion des emplois précaires dans la Fonction publique » avec l’ensemble des organisations syndicales. Le 5 mai 2009 , la CGT des 3 fonctions publiques a réaffirmé ses orientations fondamentales sur ce dossier sur : • l’ouverture de réelles négociations et non de seules discussions. • l’urgence d’un plan de titularisation qui nécessite, pour résorber l’emploi précaire, l’arrêt immédiat du recours abusif à l’emploi contractuel. • la modernisation et l’évolution des missions du service public impliquant la création de nouveaux corps statutaires, comme par exemple les socio-physiciens. • l’accès à des formations professionnelles et qualifiantes pour tous, dans la perspective d’intégration dans les emplois adéquats. • de nouvelles conditions de reclassement assurant mieux la transférabilité et la portabilité des parcours professionnels. Lors de la réunion du 29 mai 2009, le directeur général a présenté cette réunion comme la première d'un cycle de discussions devant déboucher sur des conclusions opérationnelles. Trois thèmes seront traités de front ; l'état des lieux et les besoins statistiques (l'objet de la réunion du 29 mai) ; les conditions du recours aux contractuels (GT du 10 juin) ; les questions relatives à la gestion des contractuels (GT du 30 juin). L'objectif serait de s'assurer que les contractuels « occupent leur juste place ». Pour cela, il envisage un important travail de mise en cohérence des pratiques pour aboutir à de « meilleures garanties des droits ». Ce qui pourrait signifier la rédaction d'un recueil méthodologique organisé valant pour les trois fonctions publiques. La DGAFP jouerait un rôle fédérateur des 3 versants (état, territorial et hospitalier), remplissant sa fonction de pilotage des ressources humaines de la fonction publique. Le premier champ de la concertation sera les contractuels de l'état dont la gestion relève du décret de 1986, y compris les agents CDI des établissements publics et des autorités administratives dérogatoires, ainsi que les Berkanis, soit plus de la moitié des 300.000 agents non titulaires la DGAFP a affirmé qu'elle souhaite revenir à une situation plus restrictive quant à l'emploi des contractuels, améliorer leur gestion, et s'en donner réellement les moyens. Cet affichage ne doit pas masquer l'évidence que la fonction publique veut mettre en cohérence le recours aux contractuels et leur gestion avec la réforme statutaire vers une fonction publique de métiers, objectifs qui ne sont pas les nôtres à l’évidence. M. Santini a explicitement exclu une nouvelle loi de titularisation mais… La CGT considère, vu la gravité de la situation concernant les contractuels, nécessaire de prendre la fonction publique au mot et de participer à la concertation dans le sens d'un meilleur outil statistique, d'une restriction des conditions de recours au nontitulariat et à une amélioration de la gestion en particulier concernant rémunération et carrière. REUNION DU 10 JUIN 2009. La réunion s'est tenue en présence de M. Parmentier, sous-directeur des politiques interministérielles. Le document de travail a été remis sur table. Nous avons rappelé en liminaire que notre objectif est l'ouverture de véritables négociations sur les non titulaires. Nous avions noté que le directeur général de la fonction publique souhaite un recours plus restrictif aux contractuels sans s'interdire de modifier les textes réglementaires. Nous avons réaffirmé que nous souhaitions une véritable « fermeture du robinet » du recours aux contractuels, y compris par des dispositions règlementaires opposables aux employeurs. 7 Nous restons persuadés que la question d'un plan de titularisation est devant nous, surtout si un travail sérieux est fait sur les conditions de recours au non titulariat. L'absence de recrutement de titulaires explique beaucoup le recours aux contractuels. La DGAFP souhaite approfondir le constat et aboutir à une règle interministérielle réintégrant les règles ministérielles, réintégrant le décret liste sur les EPA dérogatoires (pouvant recruter directement en CDI), en élargissant le constat à la jurisprudence existante, avec pour objectif de couvrir les trois fonctions publiques. La DGAFP affirme qu'il peut y avoir des réflexions sur des modalités de titularisation et invite les syndicats à s'y associer, mais cite en exemple la validation de l'expérience professionnelle (VAEP) qui facilitera l'accès à un emploi de titulaire pour des contractuels. C’est notoirement en deçà des besoins. Le sous-directeur a répondu qu'il n'y avait « pas de tabous pour faire bouger les lignes», que le rapport Silicani n'était pas la ligne actuelle et qu'il n'était pas envisagé une modification radicale des frontières entre titulaires et non titulaires. Le document transmis est porteur de très peu d'ambition quant au changement des pratiques actuelles, la critique la plus poussée par la DGAFP étant celle d'un recours abusif aux vacataires sur des missions ne relevant pas de vacations (normalement une tâche précise et déterminée). La logique avancée est celle d'une doctrine interministérielle précisant ce que signifie un besoin permanent, occasionnel, saisonnier et une vacation, et d’en limiter les recours. La CGT a rappelé que la première obligation de l'administration est d'appliquer les textes, et qu'elle devait d'abord se préoccuper du retour à la normalité, qu'aucune conséquence n'en est tirée par la DGAFP dans la présentation de ce jour. Alors que toutes les dérives se mettent en place au moment du recrutement initial, ce n'est pas cette démarche qui permettra de mettre en place les verrous nécessaires pour éviter les abus largement pratiqués par les employeurs. La DGAFP a invité les organisations syndicales à faire des propositions écrites sur les sujets en discussion dans les 3 groupes de travail. Mais on ne peut pas oublier la multiplication des déclarations visant à généraliser le recours aux contractuels ; Pour le président de la république « le statut doit être l'exception », à fragiliser le statut de la fonction publique (rapport Silicani malgré tout ), à liquider en fait le statut de la fonction publique territoriale. 87 députés ont déposé une proposition de loi faisant du recours au droit privé la norme du recrutement dans les collectivités locales), s'accorde mal avec une affirmation de la DGAFP de ne pas bouleverser les frontières titulaires / non titulaires mais au contraire de recourir de façon plus restrictive aux non titulariat. REUNION DU 30 JUIN 2009. Cette réunion était la dernière du 1er cycle de 3 groupes de travail de ce printemps (état des lieux, recrutement, gestion des contractuels). Elle était présidée par M. Parmentier, sous-directeur. La CGT a insisté sur la nécessité de faire un point de méthode avant la reprise des discussions à l’automne. Alors que la DGAFP a procédé à un simple exercice d’état des lieux, en avançant quelques propositions manquant fortement d’ambition, la CGT juge nécessaire d’inscrire dans les sujets à aborder les demandes des organisations syndicales, parmi lesquelles; les mesures contraignantes par lesquelles on « fermera le robinet » du recrutement trop large de contractuels ; la question de l’amélioration des droits sociaux (maladie, licenciement, précarité, action sociale,…) ; les questions d’une rémunération et d’une progression opposable et transparente, se traduisant par une référence à une grille indiciaire ; le rôle des CCP et le renforcement de leurs prérogatives. La réunion portait sur la gestion des non titulaires avec 3 points : renouvellement des contrats, construction de « parcours professionnels », règles de représentation des personnels. Après avoir affirmé en réponse à la lettre intersyndicale envoyée à l’occasion de cette réunion que le statut dans la fonction publique était toujours la règle et le contrat l’exception, la DGAFP a insisté sur le fait que la mise en place de CDI suite à la loi du 26 juillet 2005 contraint à envisager les emplois de contractuels dans la durée et à construire des « parcours professionnels ». La CGT a fermement dénoncé les dérives que constitue le fait d’employer des personnels sur contrat temporaire (occasionnels et saisonniers) sur d’authentiques besoins permanents à temps complet. Pour la CGT c’est la nature du besoin et de l’emploi qui doit commander et non la nature du contrat. S’agissant du cas particulier des personnels recrutés sur l’article 4 et 6-1 de la loi 84-16, et éligibles au bout de 6 ans à la « cédéisation », il n’est pas acceptable que l’administration puisse s’en débarrasser sans devoir motiver sa décision et sans recours possible. La DGAFP a convenu qu’il fallait approfondir ces sujets avec des « marges de progression importantes pour revenir à des pratiques acceptables » et étendre les propositions à venir aux fonctions publiques territoriales et hospitalières : Cet objectif sera réaffirmé dans le document de synthèse qui sera produit en septembre pour commencer le nouveau cycle de discussion. Par ailleurs les contrats mal fondés, ne visant pas d’article de la loi 84-16 correspondant au besoin réel, devraient pouvoir être requalifiés et donc éventuellement ouvrir l’accès au CDI. La revendication d’une prime de précarité pour les contractuels en CDD comme dans le privé est notée par la DGAFP. L’article 62 de la loi du 11 janvier 84 (besoins occasionnel et temporaire) devrait être mieux encadré. Pour la construction des « parcours professionnels » la DGAFP considère que les agents en CDI ayant vocation à la durée d’emploi doivent se voir offrir des perspectives de mobilité et de « parcours professionnels » via la mise à disposition et le congé de mobilité (quasi-détachement). Concernant la titularisation la DGAFP a convenu qu’on n’évitera pas la question, mais plutôt que de recourir à un plan de titularisation la solution est pour elle dans l’accès des contractuels au statut par des épreuves de concours renouvelées, en particulier par la RAEP (reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle). En ce sens si pour la DGAFP on ne devrait pas réduire la question de la titularisation à un débat de principe, il est inévitable cependant qu’un plan de titularisation assis sur des créations nettes d’emplois apparaisse nécessaire. A l’automne la question des conditions d’emploi en CDI et des rémunérations sera abordée. Concernant l’avenir des travaux la DGAFP envisage une réunion de synthèse en septembre permettant de faire le point, ouvrant ensuite un cycle de discussions plus techniques sur les questions recensées pour fin 2009. La DGAFP a proposé aux organisations syndicales de lui transmettre des propositions écrites avant la tenue de la réunion de synthèse de septembre 2009, ce que la CGT ne manquera pas de faire. Un numéro spécial du contractuel 84-16 sera édité d’ici la fin des discussions en cours avec la DGAFP. 8