NEWSLETTER Francia 3/00
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NEWSLETTER Francia 3/00
L’escargot Numero 02/2001 France, de la Newsletter Slow Food Je mange et j'apprécie le fromage au lait cru. Je vous laisse le coke et son goût de lavasse, le mac do, son palais si fadasse . Je vous laisse le pop corn, grand bien me fasse. Je vous laisse votre mode de vie, mais laissez moi je vous en prie,le lait cru, les fromages à la louche, la boulette d'Asvènes, l'époisse et le chaource Laissez-moi…Laissez-moi ma bouche . A. P 2001 : nouvelle odyssée ? Président du Convivium Roussillon -Jean Lhéritier Q ue réservent les mois et les années qui viennent : hyperhygiénisme, manipulation des aliments, règne du film plastique et du sous vide ? Ce que nous mangeons, parfois depuis 2000 ans, est menacé de mise aux normes, menacé de disparition, menacé d'affadissement programmé. Les artisans vont-ils disparaître ? Où iront nos enfants pour acheter les ingrédients d'une bonne ollada*, d'une bullinada* ou d'un freginal* ? Qui nous permet de croire qu'ils connaîtront les saveurs de l'agneau de la ferme, des tomates qui s'abîment mais dont le goût reste profond et parfumé (idéal pour les aubergines à la tomate comme les préparait ...)? Comment se procureront-ils un fuet*, une botifarra*, un fromaget* ou un biscotin ? La liste serait bien longue, même en se limitant aux produits de chez nous ! Faut-il baisser les bras ? NON ! ceux qui ont adhéré à Slow Food savent que notre association n'accepte ni le pessimisme ni un certain onanisme : "faisons-nous plaisir, après nous le déluge!" Au contraire, nous avons le projet de l'Arche du goût : Noé au service 2 des saveurs et des produits menacés de disparition. La bio-diversité est le maître-mot : c'est le message que nous avons fait passer à quelques 300 journalistes réunis à Bologne en octobre 2000 pour élire les 5 lauréats du PRIX SLOW FOOD de la BIODIVERSITÉ, événement que sa périodicité annuelle risque de transformer en une sorte de Prix Nobel de la défense des pratiques culturales, des variétés végétales et animales à base de l'alimentation des hommes . A Turin, toujours en octobre, le SALONE DEL GUSTO 2000 présentait les 100 premières sentinelles de l'Arche : des produits oubliés ou en péril bénéficiaient là d'une incroyable promotion auprès des journalistes du monde entier et du grand public, dans le seul but d'éviter qu'ils disparaissent . En France, le projet de l'Arche va bientôt prendre corps et l'opinion publique est sensible à ces dangers . Nous devons nous préoccuper de ces menaces : Slow Food doit catalyser les énergies dans ce but, par des événements dont on parle, des laboratoires du goût, des activités de sauvegarde ou de relance mise et place avec des producteurs . Espérons que 2001 sera l'année qui nous permettra d'atteindre de tels objectifs, que 2001 sera à nouveau pour nous une grande aventure du goût, un voyage dans l'univers menacé des saveurs, une nouvelle odyssée. *Petit lexique Roussillonnais : Ollada : la potée - Bullinada : la bouillabaisse - Freginat : ragoût - Fuet : saucisse sèche fine - Botifarra : boudin - Fromaget : petit fromage blanc . Le voyage du goût Michele Tommasi, Président du Convivium Provence L e Salone fut une expérience inoubliable. Pour le Convivium Provence quatre personnes ont fait le voyage, Gerlind et Eugenio de Marseille y ont passé 4 jours, et ma femme Catherine et moi 3 jours. Nous sommes arrivés à Turin le jeudi 26 octobre à midi, nous avions à peine mis le badge que nous avons rencontré Jean Lhéritier et Charlotte Paressant devant le stand de Slow. Le temps de se donner rendez-vous pour le soir, de manger une saucisse de veau crue de Bra avec un verre de Dolcetto d'Alba, puis une visite au stand de Line Paressant avec ses foies gras et voilà qu'il est temps de nous rendre à notre premier laboratoire du goût, "Le delizie del Caffé Sicilia". Le vendredi nous arrivons à 11h30 pour le rendez-vous "devirtualisation" organisé par Francesco Venier, le sympathique leader du Convivium de Maniago dans le Friuli. Tout a commencé avec un message de Francesco le 19 septembre dernier sur SlowIt, le forum des slo- wistes italiens: "Hi all, is there a chance to meet anybody of the list in Turin at the "Salone del Gusto" between 25th and 29th of October? Why don't we arrange to meet and drink a toast in order to devirtualize a bit our acquaintance? Lothar, Ralph, Roger, Nina, Pentti, Constantine, Mike, etc. if you do really exist, please show up. Hope to hear from you, slow regards, Francesco". A 14h nous sommes tous à l’ Enoteca, nous sommes 12 autour d'une table : Francesco Venier de la Condotta Maniago, Wolfgang et Andrea Schneider des Conviviums Wien et Mostviertel (Autriche), Juliet et Michael Pierce de Edmonton (Canada), Rosa Maria Travaglini du Convivium Buenos Aires, M. et Mme Wigton du Convivium Omaha Nebraska, Gerlind Sulzbacher e Eugenio Mailler du Convivium Provence, et Catherine et moi. L'idée de partager 8 vins doux dans une dégustation improvisée plaît à tout le monde, question de contri- buer 6000 lires (20F) chacun et nous allons donc chercher les verres et les vins. Dans l'ordre : • Noble One 1995 - De Bortoli - Bilbul, Australie • Ruster Ausbruch Pinot, Cuvée 1996 • Feiler Artinger - Rust, Autriche • Vidal Icewine Limited Edition 1998 • Magnotta Winery - Vaughan, Ontario, Canada • Sauternes, Ch. de Rayne Vigneau 1996 - France • Colli Orientali del Friuli, Picolit 1998 • Paolo Rodaro - Cividale del Friuli, Italie • Passito di Pantelleria Ben Ryé 1999 • Tenuta di Donnafugata - Sicilia, Italie • Tokaji Asu 5 puttonyos Chateau Megyer 1993 • Chateau Pajzos Megyer - Hongrie • Tokaji Aszu Blue Label 5 puttonyos 1993 • Royal Tokaji Wine Co. - Hongrie Conclusion unanime, le Sauternes n'est pas des meilleurs, le Icewine Canadien est évanescent, le Picolit est très bon mais un peu timide en présence de toutes ces stars, le Passito di Pantelleria est puissant et plein de soleil, l'australien est séduisant, intense et très aromatique, le Tokaji de Ch. Pajzos fait pâlir celui de la RTWC, mais tout le monde est d'accord sur le champion, le Ausbruch issu de Pinot Blanc de Feiler Artinger en Autriche, longueur incroyable, une vraie intoxication d'aromes! Après une rencontre à l'Enoteca avec Mauro Zabot, animateur du newsgroup italien sur le vin et luimême producteur dans la région des Langhe dans le Piemont, nous décidons de découvrir la section du Salon dédiée aux Sentinelles, les produits adoptés et protégés par Slow Food. Il faut dire que c'est la partie la plus passionnante du Salon, des dizaines de produits en voie de disparition qui retrouvent une nouvelle vie grâce à Slow Food. Première découverte, le stand de l'huile d'olive "Libera", produite par les toxicomanes réhabilités de la communauté de Castelvetrano en Sicile, sur des terres récupérées de la Mafia par pétition. Le prix ? On accepte toute offre supérieure au coût de revient de 13000 lires ! ... Et ensuite les cicciarelli, petits poissons traditionnels de la ville de Noli en Ligure, les tomates de San Marzano, les vraies qui poussent sur les cendres du Vesuve, le sarrasin de la Valtellina, les amandes de Noto, le lard aromatisé de la ville de Colonnata, les porcs de race "cinta senese", et mille autres merveilles. A 18h, nous avons un laboratoire de dégustation de chocolat et vins Maury et Banyuls organisé et présenté par Jean Lhéritier. Le micro refuse de fonctionner, Jean doit hurler pour se faire entendre au dessus de la cacophonie des laboratoires voisins, mais rien n'obstrue cette combinaison magique de chocolats produits par Guido Gobino de Turin et les vins de Banyuls du Domaine de la Rectorie de Marc Parcé et des Vignerons de Maury représentés par leur président Michel Lafage. La perfection : médaillons de chocolat Amarissimo, chocolat amer du Venezuela avec brisures de fève de cacao, avec vin Maury "Les Chaberts" de 1983. Gobino est aussi producteur de "gianduiotti", les chocolats à la praline de noisettes typiques de Turin, et il en fait deux versions, la traditionnelle au chocolat au lait ainsi qu'une variation sans lait, avec plus de caractère. Le soir, encore rendez-vous avec Jean Lhéritier pour un dîner Slow (Les rendez-vous à Table) à La Carmagnole . Inutile de chercher le restaurant classique, puisque cet établissement, qui est reconnu avec un macaron Michelin, n'est autre que la salle à manger du génie culinaire Renato Dominici, située à l'étage de son palais sur la rue principale de la petite ville de Carmagnola, identifié par une minuscule plaque à côté de la sonnette. Une chose devient immédiatement claire : on ne vient pas ici pour un dîner romantique à deux, puisque tout le monde est assis ensemble et Renato est très présent en salle, animateur d'une convivialité chaleureuse et bruyante qui fond la glace immédiatement entre les convives, très Slow. Nous sommes invités par le noble patron de la maison à partager son enthousiasme contagieux pour une cuisine très innovante mais qui respecte la tradition du terroir. L'apéritif est servi, un Chardonnay pétillant "Valentino Brut Zéro Riserva 1996" de Rocche dei Manzoni accompagné d'huîtres de Bretagne. Valentino Migliorini, le producteur, est là, tout comme les producteurs des autres vins qui seront servis dans la soirée. Nous sommes en bonne 3 5 4 compagnie : avec Valentino nous rencontrons aussi Conterno, Domenico Clerico et Giorgio Rivetti. Mais il y a aussi Marc Parcé du Domaine de la Rectorie, et Michel Lafage des Vignerons de Maury. Et même Marie Farines (producteur du célèbre Roquefort Papillon) est à notre table. On commence avec un petit Chateaubriand de magret de canard flambé au Cointreau et gambas "tigrées" revêtues de culatello au parfum de vanille accompagné de Langhe Chardonnay Bastia 1998 de Conterno Fantino. Renato nous fait remarquer que le canard et les gambas, il faut les manger ensemble ! Et quelle combinaison improbable mais très réussie, bien soutenue par le Chardonnay du Bricco Bastia, la vanille du plat en équilibre avec les arômes de bois neuf (il faut remarquer que les producteurs présents sont de la vague moderniste du Piemont...). On continue avec une petite assiette de bolets dans leur crème servie avec un vin Sorriso de Paolo Scavino, puis une "revival" de soupes du Vieux Piemont avec truffe noire des Langhe, une création d'une grande complexité (la liste des ingrédients était sans fin) mariée avec un Langhe Blanc Bricco Rovella 1997 de Parusso à base de Chardonnay et Sauvignon. Ensuite omble chevalier étuvé au beurre d'anchois et truffe blanche du Roero nappé de son jus monté en crème et accompagné de Renesium, produit par Malvirà. Renesium est le nom ancien du cépage Arneis (l'appellation est Roero Arneis). Voilà la pièce de résistance du virtuose Dominici : filet de sanglier au parfum d'herbes fines et d'épices douces entouré de lapin, servi en médaillons glacés à la moutarde de raisins au gingembre voilé de chocolat et terrine de cardons gratinés au Parmesan avec croûte noire, servi avec deux grands vins rouges du Piemont, le Barbaresco 1997 de Pellissero et le Barolo "Percristina" 1995 de Clerico ! La soirée est très animée, applaudissement pour les cuisiniers et les vignerons, et petite pause de fruits exotiques et sorbet de figues de barbarie avec biscuits et zestes d'orange confits. Dessert: biscuit au maïs avec tranches de poire martin caramélisées, sabayon et crème Chantilly servie avec Moscato d'Asti Passito "La Spinetta" de Giorgio Rivetti. Nous sommes bien loin de l’ "Asti spumante" conventionnel, il s'agit d'une vraie méthode traditionnelle, issu de jus de Muscat d'Alexandrie maintenu sous pression pour 60 jours sur levures locales, filtré huit fois, la fermentation arrêtée à 5-7% d'alcool et le même taux de sucre résiduel, ce procédé répété dix fois dans l'année en cuves de 50hl. Ce qui donne un vin très élégant en finale, d'un moelleux intense qui reste délicat et très persistant. En conclusion le café, les friandises et la grappa, je suis donc prêt à faire face au brouillard de la plaine du Po qui rend la rentrée à l'hôtel une sorte d'expérience surréaliste, j'avais l'impression qu'à un certain moment une voiture immatriculée 66 m'avait doublé à 200 à l'heure dans la brume... Le Salone est en effet un événement extraordinaire, qui coïncidait avec le Prix Slow Food à Bologne et la remise des prix du guide des vins d'Italie de Slow Food et Gambero Rosso. L'opportunité de rencontrer et de parler avec des leaders de convivium qui ont beaucoup d'expérience et d'énergie, comme Jean Lhéritier, Pier Bottà et Francesco Venier, la possibilité de déguster tant de vins et de produits issus de la passion de l'homme pour son travail, l'occasion de rencontrer tant de gens venus du monde entier pour se réunir sous le signe de l'escargot, même les membres de notre Convivium comme Eugenio et Gerlind, tout cela est passionnant et donne envie d'essayer de faire mieux, d'apprendre, de s'impliquer dans cette belle chose qu'est Slow Food. L'incroyable retour de Jonköping Président du Convivium Sud-Est, Jean-Pierre Rous (Article qui a été publié dans Saveurs&Vins- hiver 2000) L 6 es marchandises (Champagne Heidsieck et Co Monopole, Cognac, Bourgogne) ont été d'abord acheminées au Havre puis à Gävle, en Suède . De là elles ont été transférées à bord du Jonköping . La cargaison devait normalement être acheminée, par la route à Saint Petersbourg (ces vins et alcools étant destinés à L'Etat Major de l'armée Impériale Russe, la maison Heidsieck Monopole étant fournisseur de l'Empereur, Le Tsar Nicolas II ). C'est au cours de la traversée Suède/ Filande que le Jonköping a été coulé par un sous-marin allemand, le 3 novembre 1916 . Son épave a été retrouvée par une équipe de plongeurs suédois au cours de l'été 1997 . Elle a été ramenée à la surface en 1998 . Cognacs et Bourgognes n'avaient pas résisté à plus de 80 années d'immersion . Par contre les bouteilles de Champagne Heidsieck et Co Monopole "goût américain" millésime 1907 sont en état de conservation et de qualité extraordinaire (miracle de la nature). Mais il y a des paramètres logiques, qui peuvent l'expliquer . Les bouteilles reposaient par une profondeur de 63 mètres dans l'obscurité totale, dans une eau froide, sans grande pression et courant déreangeant. De plus en mer baltique, on ne trouve pas de vers ou parasites attaquant le bois (les bouchons ont donc résisté parfaitement, ils ont immédiatement été protégés par une fine couche de cire lors des remontées de bouteilles). Tout cela fait que Heidsieck et Co Monopole "goût américain" 1907 n''a subi aucune altération . Il faut également savoir que l'année 1907 a été pratiquement dasn tout le vignoble français assez mauvaise, les récoltes endommagées ou détruites par de très mauvaises conditions climatiques (pluies abondantes et grêles). Et si l'on analyse la fiche technique d'un échantillon de ce millésime dont la fermentation malolactique n'a pas été faite, un dosage très fort pour le goût américain (42,55 g de sucre), un taux d'alcool à 12,35°, un pH de 2,93 et une acidité totale de 5,33g H2904/litre, on comprend aisément pourquoi ce Champagne a résisté au temps et s'est maintenu dans une qualité parfaite. Et nous allons le voir lors de cette dégusattion. " Au cours de mon séjour au Salon du Goût au Lingotto de Turin, organisé par Slow Food International, j'ai été convié avec quelques privilégiés dont Carlo Petrini, Président du Mouvement, entouré de personnalités de la région Piémont, des responsables socio-professionnels, de la presse écrite et télévisée dans un salon d'honneur pour une dégustation de Champagne dont j'ignorais pratiquement tout . J'ai tout de suite compris en voyant sur l'entracte Laurent Davaine que je connaissais de longue date, avec quelques flacons de Champagne prestigieux . Il me fit l'honneur de venir à ses côtés après m'avoir présenté à l'assistance afin de déguster tout d'abord pour se mettre dans l'ambiance et comprendre ensuite le cheminement qui nous mènera à l'ouverture du millésime 1907, le superbe millésime 1969 d'Heisieck Monopole récemment dégorgé . Tout en finesse, élégance, avec une certaine complexité des arômes mâtures de fruits secs, de torréfaction, de pain d'épices . Une pure Merveille . Ensuite vient le moment magique un peu angoissant . Un silence cérémonial dans l'assistance au moment où Laurent Davaise casse délicatement la cire qui entoure le muselet et le bouchon du Heidsieck Monopole 1907 "goût américain". On verse précieusement ce nectar dans les verres et, miracle et joie intense, on aperçoit une robe jaune dorée, nette, d'une belle luminosité, aucune trace d'oxydation . Un fin ballet de bulles encore bien effervescentes monte régulièrement, on croit rêver en pensant que l'on regarde un Champagne 1907 . Un nez complexe de sherry, de fruits confits, de miel. La bouche est douce, ample avec encore beaucoup de fraîcheur . On reste comme ébahi, interloqué, on est heureux d'être présent . Une bouche exceptionnelle, avec beaucoup de suavité et de profondeur. Quel plaisir ! Si le bonheur existe, je peux dire que je l'ai découvert….". 7 L’huile d’olive en Languedoc : de la catastrophe à la renaissance Président du Convivium Languedoc, Didier Chabrol L 8 e gel de 1956 hante encore la mémoire du Midi de la France. L’hiver avait été doux et humide. En ce début de février, les arbres étaient déjà gonflés de sève. Quand est arrivé le froid à moins dix, ils ont éclaté comme des allumettes. On raconte encore le bruit déchirant des arbres qui craquaient dans la nuit. Le vrai printemps venu, tout était désolation. Pas d’arbres fruitiers en fleurs, pas de jeunes feuilles vert tendre, si peu d’oiseaux pour chanter. Et les oliviers dont la couronne avait pris cette teinte de feuille morte… Une rupture culturelle Ici, les oliviers gèlent, on le sait. Pas souvent, deux fois, une fois par siècle, parfois moins. Mais assez souvent pour qu’on n’oublie pas et qu’on sache faire : couper le tronc à la base, mais sur- tout ne pas arracher. Très vite la vieille souche bourgeonne. Il suffit de sélectionner quelques brins et de bien les mener pour avoir un nouvel arbre en quelques années, qui profite de l’enracinement du précédent. Mais en cinquante-six, on a arraché, dessouché, éliminé. Dans le cœur des hommes aussi, quelque chose était mort. Souvent planté au milieu des vignes, l’olivier gênait les passage des tracteurs. Chacun gardait le mauvais souvenir de la cueillette des olives, à mains nues dans le froid piquant de décembre ou janvier. Pendant la guerre, on avait dû se contenter de cette huile rustique, au goût puissant de scourtin et de moulin. Alors que pour pas cher on avait aujourd’hui des huiles pures, raffinées, brillantes et dorées comme l’avenir radieux que l’on entrevoyait. C’était le premier tiers des Trente glorieuses, les privations étaient encore dans le souvenir de chacun, mais l’abondance et la modernité étaient déjà là : électricité, autocuiseur, formica, pain blanc et poulet aux hormones… Quatre millions d’arbres ont été arrachés. Des six moulins de l’Hérault, un seul a survécu, celui de Clermont l’Hérault, créé sous forme coopérative dans les années 20 par M. Pagès. Une patiente renaissance C’est sa petite fille qui nous reçoit, ce samedi 12 janvier. Ici, on n’a jamais désespéré et les efforts finissent par payer : la récolte en cours sera la plus importante depuis 1954, 1000 tonnes. Mais tout est différent. 600 adhérents à la coopérative en 1981, 3500 aujourd’hui. Depuis vingt ans, la coopérative forme ses membres : récolter les olives bien mûres, éliminer les fruits abîmés, les amener rapidement au moulin dans des récipients aérés… Tout cela pour obtenir une huile plus fine, avec moins de 1% d’acidité, et mériter ainsi l’appellation « vierge extra ». Au moulin aussi, tout a changé. Une chaîne continue a remplacé les opérations successives de broyage et de pressage. Autrefois, on plaçait la pâte d’olive dans des sortes de sacs en vannerie, les scourtins, qui étaient comprimés à haute pression une fois empilés. Plus ou moins bien nettoyés entre chaque opération, les scourtins pouvaient laisser un goût. Et puis l’huile absorbe toutes les mauvaises odeurs qui traînent dans le moulin et pouvait prendre des goûts désagréables. Depuis dix ans, le moulin propose même des huiles de variétés pures. Car si le Gard cultive surtout les picholines, et l’Aude les lucques, on dispose ici de nombreuses autres variétés : verdale, rougette, ametlau… Et depuis trois ans, vous pouvez même trouver l’huile de Noël, une huile « primeur », au goût de fruit, encore trouble. Chacune a ses caractéristiques propres, et des dégustations commentées permettent d’affiner le goûts des producteurs comme des utilisateurs, de repérer les meilleurs terroirs. Toutes ces huiles, et l’huile traditionnelle issue de plusieurs variétés, sont en vente à la boutique qui propose aussi des vins et des produits du terroir. Les gens d’ici, mais aussi de nombreux étrangers y ont leurs habitudes. En cinquante ans, une révolution s’est opérée. L’huile d’olive est à la mode, les cardiologues la recommandent et les grands chefs la mettent à leur carte. L’arbre plaît, on en voit dans les jardins et les ronds-points. L’olivier est redevenu une culture noble. On le plante à nouveau, mais cette fois en vergers purs, irrigués et fertilisés, et la récolte assistée mécaniquement par vibreur permet de diminuer les frais de cueillette. Inquiétude et qualité Pourtant, Mme Pagès est inquiète. Pour les règlements, les huiles d’olive peuvent être appelées « de production française » si elles sortent d’un moulin français, même si les olives viennent d’Espagne, où elles coûtent beaucoup moins cher. A Clermont, on presse aussi des olives espagnoles, mais on l’affiche sur l’étiquette, malgré les règlements qui interdisent de mentionner cette provenance, et on la vend 40 F contre 70 F l’huile du pays. Mais ailleurs, certains jouent sur l’ambiguïté et font une marge exceptionnelle en faisant passer de l’huile espagnole pour de l’huile de pays : concurrence déloyale et tromperie du consommateur. Et trouble dans les papilles. Pas d’autre solution que la qualité, mais une qualité garantie par une appellation protégée. Cinquante producteurs préparent deux demandes d’appellation contrôlée, l’une pour l’huile traditionnelle de Clermont, à base de plusieurs variétés, l’autre pour l’huile d’olives lucques, avec les exploitants de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Inquiets, mais décidés, les producteurs ont retrouvé foi en l’olive, pour notre plus grand plaisir. Huilerie coopérative de Clermont l’Hérault, 33 4 67 96 10 36 9 Pomme de Reinette et Pomme d'Api Présidente du Convivium Guillaume le Conquérant, Line Paressant D ans la ligne de Slow Food qui prône la biodiversité exactement dans le même sillon, en Normandie un mouvement, pour que les espèces rares de pommiers continuent à vivre et que les très anciennes renaissent, se crée . Pépiniéristes, producteurs de cidre, producteurs de pomme "à couteaux" se rassemblent afin que sur les étals des marchés et autres lieux de vente les pommes standards telles que golden, elstar, boskoop, granny smith de Belgique, de Hollande ou d'ailleurs ne soient plus les seules souveraines. Entendre à nouveau des jolis noms comme "grand-mère", "claque Pépins", " cabarette", "teint frais ou pomme d'Adam" réjouit et leurs goûts oubliés enrichissent nos palais . Pour obtenir l'AOC Pays d'Auge, le producteur de cidre doit cultiver au moins 16 variétés de pommiers de différentes saveurs . Une "antoinette" amère se marie à une "moulin à vent" douce-amère, une "rambauet" acidulée à une "moulin des champs" douce- ou à une "rouge duret" "pomme de cheval" douce amère s'allie avec une "frequin rouge" amère et à une "doux verret de carrouge". Ainsi dans cette mouvance à Cambremer, un couple de pépiniéristes, élèvent comme leurs enfants 130 variétés de pommes véritable trésor ou s'approvisionnent professionnels et quelques amateurs passionnés. Ceci dans un cadre, vitrine de l'architecture normande rurale, originisé en constructions bâties de leurs mains avec des matériaux d'origine. Le Four à Pain"- "Le Moulin" "La Forge". Pépinières du Pays d'Auge Mr et Mme Noppe Route des trois rois 14340 Cambremer tel : 02 31 63 01 81 La véridique histoire de la soupe au caillou 10 Présidente du Convivium Guillaume le Conquérant, Line Paressant D ans le bocage normand entre "Canapville" et "Touques" Martin qui revenait de guerre avec tout viatique dans sa besace,un pot, une assiette,une cuillère et une flûte fit hâlte dans un hameau sans nom, la faim le tenaillait . Dans la première maison, il demanda un oignon ou un morceau de pain . Le vieillard entrebaillant sa porte, lui dit, que la disette était là et qu'il n'avait rien pour un étranger . Des sept maisons où il fit la même demande : qui carotte, qui un poireau, qui un morceau de lard, la même réponse : Rien . Le soldat afin au moins d'étancher sa soif, partit à la rivière; et sur la berge trouva un gros caillou, bien plat et de forme douce . Il le lava et la mît dans son pot avec de l'eau et cala le tout sur un grand feu . Il sor- tit sa flûte et sur un air guilleret annonçant l'été, le beau temps, attendit que l'eau bout; les habitants du hameau, charmés et intrigués par cette musique et le pot sur le feu s'avancèrent : “Soldat, que fais-tu ?” “De la soupe au caillou! Voulezvous la partager ?” Honteux, ils rentrèrent dans leurs maisons et aussitôt en ressortirent . Le viellard qui n'avait pas d'oignon et de pain dit : • J'ai trouvé dans mon grenier quelques oignons de la saison passée pour améliorer la soupe au caillou . Et des sept masures venait la même offre carottes, poireaux, lard, pomme de terre . Ils se servirent tous dans le pot, le soldat jouant , entre deux assiettes, de la flûte . Et tous les paysans dirent : Jamais nous n'avons mangé une si bonne soupe au caillou . Morale de l'Histoire : Convivialité tel est son nom . Recette de la soupe au caillou selon Marc Veyrat dans "La cuisine paysanne"ed. Hachette. Le caillou brûlant déposé dans la marmite pleine sert à faire bouillir l'eau, puis quand il danse, à écraser les légumes du potage . Pour 4 personnes : Préparation : 15 minutes . Cuisson : 1h30 à 2h00. Ingrédients : 200g de poitrine fumé, un petit chou rave, 2 carottes, un petit céleri rave, 1 oignon, un beau navet, une belle pomme de terre, 4 cuillères à soupe de crème, sel et poivre sans oublier le gros caillou . Les limaçons sont de retour! Présidente du Convivium Massalia, Céline Damiani A près les fortes pluies de l’automne dernier, on n’avait pas vu ça depuis longtemps à Marseille, le Vieux Port débordant sur la Canebière... les Caragòus (escargot en provençal!) n’avaient plus qu’à sortir de leur coquille. Ce fut fait, mais discrètement, ayant trop peur d’être cuisinés pour le grand Souper de Noël... Je n’irais pas plus loin dans le langage folklorique marseillais qui oscille entre Pagnol et celui de “Marius et Jeannette”. Marseille est devenue la nouvelle coqueluche des médias et des cinéastes. Son image de ville méditerranéenne ouverte, hors normes, populaire et conviviale est dans l’air du temps. Centre urbain et économique de la Provence, on y trouve toutes sortes de produits et de mets traditionnels allant de la Bouillabaisse aux pieds Paquets et en passant par le marché à l’ail. Portuaire et cosmopolite, elle regroupe une multitude de communautés avec leurs nourritures venues d’ailleurs ( du Maghreb et l’Afrique francophone, des arméniens, des juifs et aussi des asiatiques...) La ville, vit sur ces images qui tendent plus du folklore que de la réalité. Elle détient aussi une des plus grosses densités de Fast Food en France, des centres commerciaux gigantesques entourent et alimentent l’agglomération. La bouillabaisse, sortie de son contexte initial (plat de pêcheur où étaient cuisinés les poissons qui n’étaient pas destinés à la vente), est devenu le met sophistiqué des restaurateurs ou l’on chacun parle haut et fort pour revendiquer son authenticité. Les marchés dit 11 12 traditionnels vivent du soutien des municipalités qui s’en servent pour coller à l’image du folklore provençal. Les “petits” producteurs qui se revendiquent du bio mais qui proposent tous les mêmes variétés de fruits et légumes, les vendeurs de fromages fermiers qui vous trouvent un fromage de chèvre en hiver, période de tarissement du lait, le tout décoré avec un tissu type Soleilado. Et pourtant la demande de produits goûteux et variés existe. Au Marché aux Plantes du Cours Julien qui a lieu chaque année au mois de septembre, Daniel et Denise Vuillon (voir l’article”un plaisir interdit par la Loi” dans L ’escargot n°1) proposent leur collection de tomates. Il y a foule devant leur stand, les gens ne s’y trompent pas, ces tomates là c’est un pur plaisir gustatif. Et d’autres encore, qui bien trop occupés, travaillent dans l’ombre, tranquillement et sans tapage, ignorant deux préceptes de la commercialisation moderne: communication et marketing. De même que les produits exotiques (non provençaux) semblent plus réalistes car les communautés qui leur sont attachées n’ont pas le souci de leur donner un image commerciale. Slow Food et la multiplication des conviviums, peut en rapprochant professionnels et simples amateurs, par le bais de manifestations, dégustations et débats faire prendre conscience de la sauvegarde du patrimoine ecogastronomique, partie intégrante de la culture.L’appui de Slow Food international avec son arsenal en communication, se doit de faire la promotion pour des petits producteurs et artisans du goût dépourvus de moyens marketing. Essayons d’une façon conviviale et professionnelle d’apprendre, de découvrir, d’échanger et de travailler en commun pour garder nos papilles en éveil, et laisser pour nos enfants un coin d’identité coloré dans la grisaille de la standardisation. Pour finir voici une petite histoire à déguster, extraite Du “Grand Dictionnaire de Cuisine” d’Alexandre Dumas. “Thouin, le pépiniériste du Jardin des Plantes, avait chargé un domestique fort simple de porter à Buffon deux belles figues de primeur. En route le domestique se laissa tenter et mangea une de ces fruits. Buffon, sachant qu’on devait lui envoyer deux, demanda l’autre au valet, qui avoua sa faute. Comment as-tu fais? s’écria Buffon. Le domestique pris la figue qui restait et dit en l’avalant: -j’ai fait comme cela!” La Campagne de Slow Food Par Jean-Pierre Rous - Président du Convivium L 'European Alliance for Artisan and Traditionnal Raw Milk Products ("Alliance Européenne pour les produits au lait cru artisanaux et traditionaux) est un groupe de pression né à Bruxelles l'automne dernier suite à l'initiative du producteur et éleveur anglais Julian Rose avec le but de plaider la cause du fromage artisanal . De ce groupe font parti aussi Slow Food et ANFOSC (Association Nationale Fromages Sous le Ciel). L'idée - simple - à la base de cette "alliance" est la suivante : la nouvelle tendance hyper-hygièniste dans les réglementations du secteur alimentaire et la pression de l'homologation et de l'homogénéisation qui résultent de la grande production massive, ont miné inexorablement la production artisanale du fromage au lait cru. La pasteurisation du lait tue certes les microbes - et tranquilise les grandes compagnies- mais tue aussi la saveur, annule le sens gustatif du pâturage que chaque lait "documente"en lui : en d'autres termes mortifie le fromage, et le plaisir de ceux qui le goûte. Les objections qui habituellement sont soulevées sur ce point par des défenseurs de la "santé publique" (et les maladies ? Et la sécurité du consommateurs ?)ne sont pas à notre avis convainquants : le fromage au lait cru s'est mangé durant des siècles et des siècles et n'a jamais causé de tragédies. Les phénomènes d'intoxication les plus sensationnels sont plutôt arrivés par les fromages industriels avec le lait pasteurisé, où il suffit d'un incident dans la chaîne du froid parceque ces produits, désormais privés des défenses biologiques autochtones, dégénèrent rapidement et dangereusement . Qui ai- Manifeste de défense du fromage au lait cru Le fromage au lait cru est beaucoup plus qu'un aliment merveilleux, c'est l'expression authentique d'une des meilleures traditions gastronomiques. C'est un art et un style de vie. C'est une culture, un patrimoine et un paysage aimé. Et c'est en danger d'extinction ! En danger parceque ses qualités intrinsèques, et les valeurs qu'il incarne 'opposent à la stérilisation et la standardisation abusive des produits alimentaires . Nous lançons un appel à tous les amoureux de la bonne table, dans l'espoir qu'ils répondent promptement à la défense de cette noble tradition fromagère. Oui, défendre cette tradition fromagère au lait cru, qui durant des siècles a offert plaisir et subistance, mais qui aujourd'hui risque de périr sous les coups de boutoir des nouveaux contrôles hygiéniques imposés par les lois de la grande production. Nous lançons un appel afin que soient abolies toutes les lois discriminatoires de l'Union Européenne, de l'OMC, de la Food and Drug Administration et des nombreux autres organismes gouvernementaux du monde qui restreignent arbitrairement la liberté du citoyen/consommateur à choisir et acquérir ces fromages, cherchant à miner inexorablement les sources de subsistance des artisans qui les produisent. Nous déplorons la tentative des autorités compétentes d'imposer des standards prohibitifs de production, au nom de la protection de la santé du consommateur. Nous croyons que de telles normes produiront des effets inverses à leurs intentions . La qualité bactériologique de nos produits fromagers non pasteurisés est mise à zéro par les procédures de stérilisation zélées . Au même moment notre santé risque d'être sérieusement compromise par un régime à base de produits uniquement stériles . Si notre organisme cesse d'être continuellement "défié", notre système immunitaire en pâti, rendant inefficace les soins médicaux. En outre toutes les propriétés organoleptiques du fromage sont détruites par la pasteurisation. Nous lançons par conséquent un appel à tous ceux qui ont le pouvoir de sauvegarder la diversification et la complexité de nos aliments régionaux, la santé et le bien-être de nos communautés rurales : agissez maintenant et déterminez un système de réglementations qui soit approprié, flexible et adapté à une réalité multiple, réglementations qui assurent des contrôles adéquates et pour la pérennité de ces nobles traditions . Prenez conscience de votre responsabilité : la culture du fromage au lait cru s'est transmise au fil des siècles, ses savoirs-faire sont en danger, et risquent à jamais d'être perdu. Signez le manifeste ! Remplissez le module joint* ou envoyez le message "Moi aussi je mange du fromage au lait cru " à l'adresse e-mail: [email protected]. * Il vous suffit d'inscrire votre nom -adresse-ville et le renvoyer à votre Convivium ou au Bureau International. 13 me le fromage ne peut croire que lui devienne interdit de choisir le plus savoureux, celui qui est "vrai", et qu'il soit contraint de se replier sur un substitut - plus ou moins bon, mais de toute façon moins authentique - comme est celui au lait pasteurisé . Sollicités par les producteurs artisanaux de fromages américains, européens, australiens - leurs produits au lait cru sont o bstrués, si ne sont pas mis hors la loi, par les pressions des autorités sanitaires natio- nales - nous avons considéré juste de rédiger un manifeste en défense du fromage au lait cru, à diffuser dans le monde entier . Slow Food a présenté officiellement le Manifeste au Salone del Gusto à Turin lors d'une conférence de presse . Slow Food, avec d'autres nombreuses associations, s'engagera pour toute l'année à promouvoir une campagne de sensibilisation du fromage au lait cru qui prévoit de nombreuses dégustations et d'événements organisés dans nos 600 convivia du monde et un rassemblement des adhésions au Manifeste à travers notre site internet ( il est suffisant d'envoyer un e-mail à [email protected] avec votre nom et prénom, ville et pays de provenance, plus la phrase "je mange le fromage au lait cru"). Les adhésions recueillies par Slow Food et par les autres asssociations impliquées dans la campagne, seront présentées à Cheese 2001, en présence d'une véritable "O.N.U. des fromages" . Escargot Notes Les activités passées de fibres . Alors, vive les céréales? Oui, mais CONVIVIUM MASSALIA comment manger sain sans manger triste ? Ce nom historique de la ville de Marseille CONVIVIUM ROUSSILLON Hélène Magariños, membre du convivium reprend du blason avec une ambiance Jean Pruja, professeur de cuisine au Lycée et auteur de plusieurs livres de cuisine na- slow food. Un soirée d’inauguration a eu Hôtelier de Perpignan a préparé quelques turelle, nous a initié pratiquement à la va- lieu le lundi 5 mars avec des produits et soupes traditionnelles de France et de Na- riété des céréales et aux façons simples de des vins de la région dans la librairie-res- varre sur une idée de Michel Tomas, le ven- les cuisiner gaies . taurant Les Arcenaulx . lieu les "Gaubizzareries". Des sélections de CONVIVIUM PARIS-RABELAIS CONVIVIUM AUDE CARCASSONNE grains nobles, un mourvèdre pur de 1995, Au mois de janvier : deux animations pour Le mardi 7 mars, une soirée sur le thème du la cuvée de blanc "réservée à l'importateur les enfants, une rencontre avec Michel Moi- fromage ,avec le Manifeste du Fromage au de…", le Carignan de Gaudy, l'Oum des san qui leur a appris à fabriquer le pain, à la Lait cru ,a été organisée à Carcassonne . vignes arrachées, que voilà des raretés, des boulangerie Le Pain au Naturel ; et la décou- bizarreries excitant la curiosité de ceux, verte du café chez Marne Torréfacteur . Pour nombreux aujourd'hui, qui portent intérêt les plus grands, les frères Mavrommatis ont aux vins de Gérard et Ghyslaine Gauby (et fait découvrir les subtilités de la cuisine chy- CONVIVIUM ROUSSILLON de Lionel maintenant…)! Pour finir le mois priote, grecque, méditerranéenne. Les Fromages selon Paul Schramm ,épisode dredi 2 février . Le vendredi 9 février a eu Slow Food arrive en Béarn Président du Convivium Biarn, Gilbert Dalla Rosa 14 L ’existence en Béarn de réseaux de producteurs comme la Route des Vins de jurançon, de Terroir et l’Art de Vivre, ainsi que la réflexion menée depuis plus d’un an pour la constitution d’une Ecole du Goût avec le concours de l’Université de Pau ont servi de support pour la création d’un nouveau Convivium dans cette extrémité Sud-Ouest de la France. Une invitation pour une assemblée générale constitutive avait été lancée et le 19 janvier 2001 soixante personnes ont répondu à l’appel. Dans l’amphithéâtre de l’Université on notait des restaurateurs réputés, des viticulteurs du Jurançon et du Madiran, des professionnels des métiers de bouche, des chroniqueurs gastronomiques, des universitaires et ainsi que des curieux ou amis d’amis. Jean Lhéritier du Convivium Roussillon avait eu l’amabilité de venir prêter main forte et campait avec enthousiasme l’histoire de Slow Food, les objectifs et initiatives du mouvement. Le Béarn représentera, désormais, la pointe avancée de cette progression vers l’ouest qui se conforte toujours plus à partir du quart Sud-Est de la France. On passa ensuite à la phase plus formelle de création de l’association avec examen des statuts et élection du 1er conseil d’administration où, fait notable, 15 personnes firent acte de candidature. La discussion s’engagera sur le nom a choisir. Il est clair que « Slow Food » passe mal auprès du public français d’où, finalement, un vote en faveur de « Convivium Biarn », car une majorité des présents souhaitaient ainsi rétablir un peu la prégnance anglosaxone en occitanisant le mot Béarn ! Pour déjà donner une idée positive des initiatives à venir un laboratoire de dégustation de pains et de vins du Languedoc-Roussillon suivait cette réunion. Jan Demaitre artisan boulanger à Bordeaux à l’issue d’une reconversion professionnelle a présenté avec cette modestie qui fait la force du propos toute sa démarche pour créer des produits de qualité et surtout transmettre son savoir faire. Les quatre variétés de pains qu’il offrit avec son épouse firent l’unanimité. Un groupe de viticulteurs fit ensuite découvrir à des palais peut-être trop marqués par la culture bordelaise les subtilités et la finesse de quelques vins du rivage méditerranéen. Bon départ pour « Slow Food Biarn . » Après cette sympathique soirée, une quarantaine de nouveaux membres sont déjà à jour de leur cotisation. Activités à venir III : les pâtes molles à croûte lavée . Une de février en beauté, il y avait le rendezvous Le Panier à Salades : une histoire de CONVIVIUM BIARN vraie saga du fromage à épisodes annuels salades avec Patrice et Christophe Ey (Patri- Ce nouveau venu a fait une belle entrée. très suivis, pour le plus grand bonheur de ce Ey avait en juin dernier proposé un voya- Le 19 janvier dernier, le convivium a orga- ceux qui veulent comprendre un peu mieux ge là où les melons ont des saveurs ) . Dé- nisé une conférence afin de présenter la cet univers complexe et malodorant qui couvertes de la scarole, la frisée et la frisée philosophie de Slow Food et a convié pourtant nous envoûte . Dans la famille des fine avec la visite des cultures, un labora- chaque participant à un laboratoire du pâtes molles à croûte lavée, on trouve le toire du goût et qui s'est terminée par un goût sur "Pain et vins Languedoc/Rous- maroilles, le pont-l'évêque, le reblochon, le succulent déjeuner à la Galinette, Perpi- sillon" (cf. article de Gilbert Dalla Rosa) . munster, le vacherin…dont plusieurs seront à l'honneur le 30 mars, avec une sélection gnan, sur ce même thème et réalisé par Christophe Comes. CONVIVIUM GUILLAUME LE CONQUÉRANT CONVIVIUM SUD-EST Le convivium a invité à partager cette Février, la Chandeleur, tout en douceur dans journée avec tous les adhérents du Convi- CONVIVIUM SUD-EST sa candeur…Le vendredi 9 février, le convi- vium Les Agapes de Paris . Cette rencontre Au mois de mars, le temps change,un vrai vium Sud-Est a proposé de se rendre chez le gourmande s'est déroulée à Honfleur dans mois de Fous ; vivement qu'arrive le Prin- beau Pierre-Yves Fouqué pour faire un labo- le site unique du Manoir d'Apreval, hâvre temps…Alors pour faire plaisir à nos sens, ratoire du goût sur la thématique des ga- de douceurs aux 4000 pommiers hautes un rendez-vous saumoné est prévu le ven- lettes salées, sucrées, de pur grain qui ont tiges, au cidre élaboré par le maître de dredi 16 mars au Restaurant La Mère Ger- été déclinées avec le Cidre Breton en Bolée. maison - Gérard Sibourg-Baudry, avec les maine, à Villefranche-sur-Mer . Ah Mon soins dignes des plus grands vins. Le di- Dieu, que c'est Bon..le saumon présenté, CONVIVIUM LANGUEDOC manche 4 mars, était prévu pour 13h00 au cuisiné et traité de plusieurs façons. Pour Le samedi 13 janvier, le convivium a pris menu du déjeuner : dirigée par un maître le mois d'avril, le convivium se réunira au rendez-vous à l'Huilerie coopérative de fromager, une dégustation des seigneurs Restaurant Le Marbella pour la Farandole Clermont l'Hérault . (cf article de Didier normands - livarot, camembert, pont- des Moules Cuisinées. Qu'elles viennent Chabrol). Le samedi 3 février le convivium a l'évêque - et de leurs vassaux, en suivant d'Espagne, de Bouchot ou de Bouzigues mis en place un atelier sur les céréales avec les préceptes du Manifeste du fromage au en Méditerranée, tous seront auprès des Hélène et Mateo Magariños . Manger sain lait cru de Slow Food, puis, une dégusta- Amis Baudet pour les déguster le vendredi aujourd'hui, cela signifie moins de viande, tion comparée d'un fromage sous sa ver- 6 avril 2001 . Le mardi 26 juin , le convi- de graisses et de sucre, plus de végétaux et sion "lait cru" et "pasteurisée" . vium prévoit la Rencontre de l'Eté au Vista de vins adéquats. Ce troisième épisode aura lieu à la Maison du Muscat à Rivesaltes. 15 Palace (à Roquebrune Cap Martin) , rencontre pour participer à des causeries et pour un somptueux diner de gala . CONVIVIUM LANGUEDOC 16 Les premiers vendredis de chaque mois, des rencontres autour d'un verre sont organisés au "Vert Anglais", place Castellane à Montpellier, sans autre objectif que la convivialité et le plaisir de l'instant partagé, une rencontre spontanée autour d'un verre . Deux activités sont programmées sans que nous ne connaissions encore les dates . L'une de celle-ci sera un dîner-débat sur le thème "Mangeons-nous de la viande, ou de l'animal ? Dans toutes les sociétés, les tabous alimentaires concernent des animaux, et jamais des végétaux . C'est que la consommation de l'animal renvoie toujours d'une certaine façon au cannibalisme . Mais consommons-nous seulement encore de l’animal, ou seulement de la viande, sans peau ni poil ni forme, livrée en barquette close et lisse ? Nous explorerons ces questions avec Mme Noélie Vialles, anthropologue qui les a longuement étudiées et nous ouvrira des perspectives nouvelles, autour d’un dîner résolument animal, genre pied de porc, tête de veau ou tripes… L'autre événement devrait être un dîner musical arabo-andalou. Nous dégusterons des mets caractéristiques de cette cuisine, sucrés-salés et richement épicés, que l’on retrouve aujourd’hui au Maroc et que Didier Chabrol nous présentera . Jean-Michel Cornut nous parlera du livre qu’il vient d’éditer et qui (…). Enfin des musiciens nous feront découvrir les instruments et la musique de cette civilisation. et cet été en collaboration avec des associations de producteurs et des restaurants. CONVIVIUM PROVENCE Le Convivium prepare une grande Bouillabaisse pour le 17 juin qui sera aussi l'occasion d'inaugurer 2 ou 3 jumelages de Convivium... En mars le Convivium Provence et Frankfurt organisent ensemble une degustation de Bandol à Frankfurt. CONVIVIUM LES AGAPES DE PARIS : Dans le courant du mois de mars un dinerconférence sur les épices aura lieu . Un grand événement sera organisé avec comme thème Le Carnaval de Venise. Pour tous ceux qui n'ont pas eu la chance de s'y rendre, le Convivium tâchera d'apporter un peu de cette magie italienne. Rendez-vous donc le vendredi 30 mars 2001. Pour le 24 avril est un dine-conférence sur le "bien manger" se tiendra à l'Ecole de cuisine Ferrandi . LES RESPONSABLES DES CONVIVIA DE F RANCE se rencontreront le week- CONVIVIUM MASSALIA Bra . Thème : AOC-IGP d'Europe • Slow Food on Film en mars 2002. Le Festival européen Cinema Corto et Slow Food s'unissent pour le premier concours mondial de courts métrages dédiés entièrement à l'amour des mets. Pour avoir plus d'information : [email protected] Le convivium prépare : ”Accords et désaccords” dégustation de vins autour d’un plat (inspirée d’une rubrique dans la revue Cuisine et Vin de France des années 80): 1er accord: les pieds paquets . Une série en plusieurs épisodes spécial fromages fermiers au lait cru est prévue au printemps end du 31 mars à Tain l'Hermitage . Deux jours durant lesquels Michel Chapoutier nous reçoit dans une ambiance Slow mais sans omettre un travail assidu pour continuer avec vous cette belle évolution de Slow Food en France. Agenda International: • Cheese 2001 du 21 au 24 septembre à Les Conviviums de France Slow Food Roussillon Jean Lhéritier 9 rue Michel Boher, 666000 Rivesaltes e-mail : [email protected] Slow Food Toulouse Franck Bayard 3 rue Ninau, 31000 Toulouse e-mail : [email protected] Slow Food Sud-Est Jean-Pierre Rous 1 rue du Val Fleuri 06190 Roquebrune Cap Martin Slow Food Languedoc Didier Chabrol 210 rue de Sicile, 34080 Montpellier e-mail : [email protected] Slow Food Châteauneuf du Pape Michel Blanc, BP 68 8 rue du Maréchal Foch 84232 Châteauneuf du Pape cedex e-mail : [email protected] Slow Food Les Agapes de Paris Catherine Jouvin-Sénéjean 185 rue Saint Jacques, 75005 Paris e-mail [email protected] Slow Food Paris Champs-Elysées Jacques-Lionel Aubert 4,rue de l'Amiral Cloué, 75016 Paris e-mail : [email protected] Slow Food Paris Rabelais Roger Feuilly 1,rue de liège, 75009 Paris e-mail: [email protected] Slow Food Paris-Madeleine Louis-Jacques Vannucci 6 place de la Madeleine, 75008 Paris e-mail : [email protected] Slow Food Provence Michele Tommasi 16 rue Augias, 83140 Six Fours e-mail : [email protected] Slow Food Guillaume Le Conquérant Line Paressant, "La Lipomerie" Chemin de Colandon, 14100 Glos e-mail : guillaumeleconqué[email protected] Slow Food Massalia Céline Damiani 8,impasse des Marthes, 13012 Marseilles e-mail : [email protected] Slow Food Dolce Vita Monte Carlo Franco Tibs 25 bv Albert 1er, 98000 Monaco Slow Food Aude-Carcassonne Eliane Bosc Le Jardin d'Esclarmonde 11 avenue Saint-Hilaire, 11250 Leuc Slow Food Biarn Gilbert Dalla Rosa IFR.SUFFO, 3 rue Jules Ferry , 64000 PAU Mél : [email protected] Tel France : 01 45 51 90 44 Slow Food International Via della Mendicita Instruita,8 12042 BRA (Cn) - Italie Fax : 00 39 0172 421 293