Interview Nathalie RAVIER

Transcription

Interview Nathalie RAVIER
Interview Nathalie RAVIER
Bonjour Nathalie Ravier, vous êtes maire adjoint depuis mars 2008, pouvez-vous nous parler
de votre délégation ?
Quand il m'a choisi pour sa liste municipale, il y a six ans, Yves Leblanc m'a dit qu'il souhaiterait me
confier la culture, les fêtes et cérémonies, les relations avec les associations et le tourisme. Vaste
programme !
Alors, une fois élue, par quoi avez-vous commencé ?
Avant de me lancer dans de nouvelles manifestations, j'ai voulu bien connaître le tissus associatif de
notre ville. Vous savez les associations culturelles, sportives et diverses sont nombreuses, elles sont
dynamiques mais souvent elles travaillaient les unes à côté des autres sans vraiment se rencontrer. Je me
suis dit qu'il était dommage qu'elles ne mettent pas en commun leurs valeurs, leurs ressources, leurs
idées.
Et le premier chantier ?
Il se nomme « la Fête du Parc », car c'est en 2009 que notre commune a célébré le centenaire de
l'acquisition de ce magnifique espace vert. Nous avons pour le 14 juillet voulu valoriser le Parc de la ville,
des panneaux ont été installés dans l'allée, ils retraçaient les méandres de l'acquisition, avec des fac
similé des délibérations du Conseil municipal de l'époque. Ce joyau de notre patrimoine « vert » a fait
l'objet d'un rencensement des arbres remarquables, auprès desquels des fiches descrptives ont été
installées. Et bien sûr « que la fête commence », des animations, des jeux, des structures gonflables ont
permis d'accueillir des centaines de méruviens, petits et grands venus s'initier aux jeux picards. Chaque
année, cette fête attire de nombreux participants et les associations contribuent au succès populaire de
cet événement. Un thème annuel est choisi, souvenez-vous en 2012 on a célébré Jean-Jacques Rousseau,
en 2013 ce fut Louis de Funès et pour 2014, nous ne manquerons pas de nous souvenir de 1914.
Notre région a été marquée par cette grande guerre.
Effectivement, pour rappeler aux habitants de notre ville ce passé douloureux, nous avons fait appel à la
mémoire des familles méruviennes. Nous avons réussi à faire sortir des albums photo familiaux des
clichés inédits, car malgré le conflit, on vivait à Méru.
Pour les scolaires, vous avez mis en place des animations particulières.
Dans ma conception de la culture, personne ne doit rester en chemin et puis la culture est variée, elle
peut être festive, elle peut être récréative, elle peut être source de connaissances. Ainsi nous avons invité
à Méru le camion de « C'est pas sorcier ». Nos scolaires, de toutes les écoles sont venus profiter des
expériences de Jamy et de ses complices. D'autres communes proches de nous auraient bien aimé
profiter de cette immersion dans la science à la portée de tous, mais le camion a dû repartir vers d'autres
villes.
Dans le même esprit le « camion des mots » est venu pour faire chanter notre vocabulaire. Nous faisons
régulièrement venir des spectacles (concerts, théâtre) à destination des scolaires .Ces initiatives ont
marqué les esprits, c'est ça aussi la culture.
En 2010, vous avez pris un peu de hauteur, pour honorer un vol transatlantique.
C'est un hommage à un de nos hommes célèbres originaire de Méru. Maurice Bellonte est né à Méru le 25
octobre 1896, cet aviateur s'est rendu populaire quand avec son ami Costes il a effectué la première
traversée de l'atlantique dans le sens Paris > New York, sur l'avion nommé le Point d'Interrogation en
1930. En face de notre gare, une statue et une maquette de son avion rappellent cet exploit.
Pour honorer Maurice Bellonte, nous avons créé une exposition en quinze panneaux qui a circulé dans
toute la ville. La fête du parc lui avait été consacrée, mais les intempéries en on décidé autrement.
Toutefois, en septembre, le club d'aéromodélisme a pu présenter une magnifique maquette du Point
d'interrogation et effectuer quelques démonstrations « Indoor » et « Outdoor ».
Nous avons même reçu le petit fils de Maurice Bellonte qui a tenu à se déplacer dans notre ville afin de
nous remercier pour ce si bel hommage à son aïeul.
Et si on reparlait de Jean-Jacques Rousseau
Cette année 2012 a été riche en évènements. Jean-Jacques Rousseau en a été l'illustration, cet auteur
m'est particulièrement cher, car il a longtemps vécu à quelques lieues de ma Savoie natale. Nous ne
pouvions donc pas passer à côté de la célébration du tri centenaire de sa naissance.
A cette occasion, nous avons répondu à un appel à projet et déposé notre dossier auprès du Conseil
Général de l'Oise, certains sceptiques n'y croyaient pas cependant nous avons été labellisés. Il faut dire
que la découverte des multiples facettes de Jean-Jacques Rousseau a étonné plus d'un habitant de la
ville, ainsi certains ont découvert le philosophe, d'autres le botaniste ou encore le naturaliste et l'écrivain
de talent.
Les conférences ont succédé aux expositions à la médiathèque, le centre social a accueilli un repas
thématique, et on parlé recettes de tisanes, on s'est intéressé au musicien. Pour faire court, nous avons
parlé Rousseau, philosophé Rousseau, écouté Rousseau, herborisé Rousseau...
A côté des manifestations studieuses, notre commune a proposé une féria, une soirée cabaret,
une fête foraine...
Il faut des animations pour tous les publics, jeunes et seniors, scolaires et familles, sportifs ou
humanitaires...
La fête foraine est revenue il y a quelques années, en effet elle avait disparu du fait de difficultés
d'installation des forains. Elle se tient en même temps que la Foire d'Octobre. Forte de son nouveau
succès, les forains depuis l'année dernière ont décidé de revenir au printemps pour la plus grande joie de
tous.
La soirée cabaret a rencontré un énorme engouement, deux semaines avant son déroulement, il n'y avait
plus de places disponibles, la salle Charles de Gaulle a accueilli plus de 500 spectateurs. Des numéros de
choix ont donné un spectacle de grande qualité. Certains d'entre eux se produisant lors de grandes
émissions de télévision comme Le Plus Grand Cabaret du Monde.
Avec la féria nous nous sommes transportés dans le Sud Ouest avec les vachettes d'Interville, les bandas,
une ambiance chaleureuse et conviviale dans le cadre de Méru festival.
Mais il y a aussi des animations pour le week end de Pâques ou pour le marché de Noël...
Nous ne manquons pas d'occasions pour offrir aux habitants de Méru et des environs des divertissements
variés et multiples. Pour faire connaître la vie associative et culturelle de notre ville, nous avons lancé un
« agenda culturel », petit opuscule trimestriel qui est devenu semestriel, ainsi deux fois par an, nous
présentons la programmation de l'offre culturelle méruvienne.
Vous vous attachez à la mémoire, à sa conservation, à sa présentation...
Oui, je suis étonnée de voir avec quelle facilité nous perdons ce riche patrimoine : les vieilles pierres, on
arrive à les conserver, à la conforter, à les rénover, mais la mémoire des hommes et des femmes, elle
disparaît avec leur départ. Je souhaite que l'on garde ces témoignages des tablettiers, des ouvriers
boutonniers, des dominotiers, notre Musée de la Nacre est un vivant exemple de la conservation du
savoir faire.
Vous participez à la Communauté de Communes des Sablons je crois ?
C'est exact, je suis déléguée communautaire et à ce titre j'ai participé à la transformation de notre
syndicat d'initiative en Office de tourisme, je me suis impliquée dans toutes les actions visant à
développer le tourisme dans notre ville, dans notre canton.
J'ai gardé un sujet en réserve, pour la fin de cet entretien, vous devinez qu'il s'agit du Centre
culturel
Ce n'est pas un mince morceau. Il est en construction à côté de notre cinéma Le Domino, qui il faut le
rappeler est un des plus moderne de la région avec ses projections en numérique et en 3D. Mais
revenons au Centre culturel, il s'inscrit dans un secteur où seront regroupés la médiathèque, le cinéma et
le centre culturel.
Notre projet est solide et intéressant puisqu'il a reçu l'aval du Conseil Régional de Picardie, qui vient de
lui allouer une subvention de 834 000 euros.
Pour moi l'action culturelle doit être variée, de qualité et surtout elle doit ravir tous les publics, c'est ce à
quoi je me suis attachée durant ce mandat de six ans.

Documents pareils