Il aimait la musique, le rock`n roll : Credence Gold, Deep Purple

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Il aimait la musique, le rock`n roll : Credence Gold, Deep Purple
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Il aimait la musique, le rock’n roll :
Credence Gold, Deep Purple, Lynyrd Skynyrd, Chuck Berry et Johnny
Mais aussi la symphonie n° 7 de Beethoven, les valses de Vienne et le blues :
Muddy Waters, John Lee Hooker et Berthe Silva.
Il aimait chanter en yaourt et danser un rock avec Kugatz et Status Quo.
Il aimait faire la fête. Il aimait ses amis.
Il aimait Marseille comme on aime une femme, trouvant du charme dans ses
moindres défauts. Il aimait aussi « Plus belle la vie » et le personnage de Bree
Van de Kemp dans Desperate Housewifes.
Il aimait nous expliquer ce qui allait se passer et qui était le méchant quand
nous regardions un film.
Il aimait la voix de petite fille de France Gall et écouter France Culture dans
sa voiture.
Il aimait marcher seul dans la colline et promener avec nous à condition de
marcher en avant ;
Il aimait se reposer dans la chaise longue sous la véranda.
Il aimait la campagne française et les façons des gens à la campagne.
Il aimait sa promenade du samedi matin sur le port de Sanary.
Il aimait les vielles pierres de sa grange à Thory.
Il aimait le Monde Diplomatique et le Canard enchaîné.
Il aimait son garagiste à qui il faisait totalement confiance ;
Il aimait les livres : Asimov, Marcel Proust, la sagesse des mythes de Luc
Ferry. Et les dictionnaires qui sont des mondes à eux seuls.
Quand il était petit il aimait le rugby avec les curés et sa panoplie de Cisco
Kid pour jouer aux cow-boys et aux outlaws avec son frère et sa sœur.
Il aimait tendrement sa mère, sa famille et ses voisins de Thory qui étaient
plus que des amis.
Il aimait les gâteaux faits maison qui lui rappelaient sa mère,
Mais aussi le chocolat et le fromage qui pue.
Il aimait la justice sociale et savait aider les autres.
Il n’aimait pas faire semblant.
Il n’aimait pas les faux semblants, ce qui brille, et n’aimait que les choses
authentiques : la vraie laine, le vrai coton, le vrai cuir.
Et la vraie nourriture, ce qui exclut les pizzas et la bouffe industrielle.
Il aimait rire. Il n’aimait pas qu’on dise « je suis désolé ».
Il aimait inviter ses collègues étrangers chez Etienne, au Vallon des Auffes,
chez Miko ou au Petit jardin pour partager avec eux un peu de terroir et de
bon vin. Il aimait le vin rouge : Bourgogne, Château Simone et Château
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Brillette ; C’était l’occasion de transmettre à d’autres son amour pour la
France quitte à paraître plus gaulois qu’il n’était.
Il n’était pas consumériste et respectait les choses, les traitant avec soin en
cirant ses chaussures ou en utilisant ses crayons jusqu’au bout.
Mais il aimait aussi les Mac Intosh.
Il aimait ses collègues et ses étudiants et se consacrait à son travail comme
un sacerdoce. Il aimait la science et la recherche.
Il avait le sens du devoir et du service.
Il souffrait parfois du manque de reconnaissance.
Il trouvait du bon en chaque être humain et savait pardonner. Chaque fois qu’il
s’est trouvé victime d’un vol, il disait tranquillement « C’est qu’ils en ont plus
besoin que moi ».
Il aimait les autres et rencontrer l’autre au fil de ses voyages et des cultures.
Il aimait argumenter en français, en espagnol, en anglais, en allemand. Pourvu
qu’il s’agisse de discuter vraiment.
Il n’aimait pas les interviews de sportifs mais adorait l’information et la
politique. Il n’aimait pas la mode du politiquement correct.
Il aimait les guignols de l’info et Coluche.
Il aimait les enfants dont ma mère avait la charge et s’est montré à ses côtés
un éducateur attentif.
Il aimait nos chats qu’il caressait en douce pour ne pas avoir l’air trop tendre.
Parce qu’il l’était.
Il aimait la vie et disait souvent « La vie est belle »
Il aimait sa femme et a su être pour elle un mari, un ami, un frère, un père…
Il a été bien plus un père pour ma sœur et moi que notre père biologique parce
qu’il a vraiment partagé notre vie dans ses hauts et ses bas. C’est sans doute
cela que l’on appelle l’amour.
Il nous aimait et nous l’aimions.
Il n’aimait pas que je parle pour ne rien dire, je vais donc m’arrêter en
espérant que ces quelques mots auront su éclairer vos souvenirs comme ils ont
éclairé les miens.
Merci.

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