Hervé Bourges : "Le Pacifique va devenir une région

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Les actualités de Tahiti et ses îles
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Hervé Bourges : "Le Pacifique va devenir une région
essentielle"
Hervé Bourges, président du jury des trois premiers FIFO (Festival international du film
documentaire océanien), mais également ex-président de Radio France International, de TF1,
de France Télévisions, et du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), se réjouit de l'évolution
du Festival ces dernières années.
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Tahitinews: Quelle est votre impression lorsque vous voyez l'envergure que le FIFO a
pris au fil des années?
Hervé Bourges: "Je reste très proche des îles polynésiennes, de cette région du Pacifique que
le monde connait peu, que la France connait mal et qui, comme toutes les îles enclavées, sont
d'ailleurs souvent très heureuses de vivre entre elles, en disant 'on est là pour défendre notre
culture, notre passé, nos traditions', sans se rendre compte que dans le monde qui évolue
aujourd'hui, ou elles seront amenées à disparaître un jour, ou elles seront amenées à se faire
connaître".
Tahitinews: Y a-t-il eu, selon vous, un évolution dans l'organisation de cet évènement
depuis sa création en 2003?
Hervé Bourges: "Oui, il y a eu une évolution considérable. Au départ, l'essentiel c'était de faire
connaître les productions audiovisuelles de la région et ça a été ensuite, après mon départ, la
volonté de réunir les radios et les télévisions de ces régions pour qu'ensemble elles puissent
améliorer ce qu'était le FIFO et qu'elles puissent collaborer entres elles. Et enfin, il y a eu une
prise de conscience de l'actualité, du numérique, et de la nécessité de pouvoir exploiter ce
numérique de façon à mieux faire connaitre les cultures, les histoires, et les pays et permettre
ainsi un vrai dialogue des cultures".
Tahitinews: Pourquoi est-il important que le reste du monde connaisse les différentes
cultures des pays de l'Océanie?
Hervé Bourges: "Le Pacifique va devenir une région essentielle, on le sait. Aux Etats-Unis
Obama a dit 'aujourd'hui ce n'est plus le Moyen Orient qui est une priorité, c'est le Pacifique'. Il
va se passer des choses importantes dans les grands pays du Pacifique, on le voit venir. Il ne
faudrait pas que les petits pays en fassent les frais, et il ne faudrait pas non plus qu'ils se
tiennent à l'écart, et il ne faudrait pas non plus qu'ils soient amenés à s'intégrer dans un grand
ensemble et à disparaître d'où la nécessité d'affirmer ce qu'on est. Pas pour se refermer sur soi
mais au contraire pour s'ouvrir aux autres".
Tahitinews: Avez-vous constaté une évolution dans la qualité des documentaires et des
films proposés lors de ce festival?
Hervé Bourges: "Il y eu une évolution très intéressante de la qualité et ça m'a paru une très
bonne chose. Au départ, l'essentiel, pour chacun était de faire connaitre son pays. Aujourd'hui,
il y a une profusion de productions. Ce qu'il faut éviter, c'est que devant une production
abondante, on fasse des choix politiques et qu'on donne le prix à un pays qui ne le mériterait
pas. Le FIFO doit rester un organisme qui sache trouver la qualité et la faire connaitre et qui,
pour le reste, dit aux gens de faire des efforts afin qu'ils soient mieux reçus. Le FIFO prend de
l'importance et doit rester très exigeant (...) Si cette production, qui se base sur une identité, sur
une culture, a une audience mondiale c'est une bonne chose, et c'est ça qu'il faut viser".
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