Fidel Castro, mort d`un symbole

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Fidel Castro, mort d`un symbole
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Fidel Castro, mort d’un symbole
Thierry Verhoeven
lundi 28 novembre 2016, par Lydia Magnoni
Fidel Castro vient de mourir à l’âge de 90 ans. Fidel Castro a dirigé Cuba de 1959 à 2006. Il a
fait tout un symbole de cette petite île. Le symbole d’une révolution qui a amélioré les
conditions de vie de la population. Le symbole de la lutte contre les États-Unis d’Amérique. Mais
aussi le symbole d’un régime politique autoritaire.
(Sur la photo, Fidel Castro et Che Guevara)
Fidel Castro vient de mourir à l’âge de 90 ans. Fidel Castro était l’ancien chef de l’État de Cuba. Située
dans l’Océan atlantique, Cuba est une île pas très grande, 110 mille km2, et de seulement 11 millions
d’habitants. La mort de Fidel Castro est pourtant un événement. Toute la presse en parle et les plus
grands dirigeants du monde ont fait des déclarations. Pourquoi ? Parce que Fidel Castro est un symbole.
Le symbole d’une révolution qui a donné beaucoup d’espoir à celles et ceux qui veulent un monde plus
juste, une société avec plus d’égalité. Le symbole d’un petit pays pauvre qui a osé s’opposer aux
États-Unis d’Amérique, première puissance mondiale. Le symbole d’un dirigeant autoritaire qui est resté
au pouvoir pendant presque 50 ans.
Symbole de la révolution
En 1959, Fidel Castro et quelques dizaines de guérilleros renversent le régime politique du dictateur
Batista à Cuba. Fidel Castro et son ami Ernesto Che Guevara représentent bien la révolution cubaine. Che
Guevara veut continuer à faire la révolution dans d’autres pays. Il y perdra la vie. Fidel Castro, lui, dirige
Cuba et fait de grandes réformes. On étatise l’économie. On améliore le sort des paysans pauvres.
Beaucoup de Cubains sont analphabètes : on ouvre des écoles et on développe partout l’éducation. On
construit des logements. On améliore la santé. On prend des mesures pour plus d’égalité. Ce sont des
réformes sociales et même socialistes.
Et Fidel Castro ne veut plus que les États-Unis gardent des intérêts à Cuba. Les États-Unis soutenaient
l’ancien dictateur Batista. Les États-Unis ont toujours considéré Cuba comme toute la région d’Amérique
latine et des Caraïbes comme leur « arrière-cour ». Les États-Unis veulent que ces pays servent les
intérêts des États-Unis. Ils n’acceptent donc pas le nouveau régime cubain.
Symbole de la lutte contre les États-Unis
Les États-Unis tentent d’envahir le pays, d’assassiner Castro, de créer une opposition politique au régime
cubain. Ils échouent. Mais ils imposent quand même à Cuba un embargo embargo interdiction de vendre
des marchandises à un pays économique. Le pays a donc du mal à se développer. Face aux États-Unis,
Castro n’hésite pas à dire qu’il fait une révolution socialiste. Et Cuba reçoit l’aide du grand pays socialiste
de l’époque : l’Union soviétique. Même si Cuba garde une certaine indépendance, il est proche de l’Union
soviétique. Et cela plaît encore moins aux Américains.
Avec la chute du Mur de Berlin en 1989, la fin de l’Union soviétique et des pays socialistes d’Europe de
l’Est, Cuba perd des pays amis et une aide économique importante. La population manque de tout. Castro
et les dirigeants cubains font bien quelques réformes mais elles ne suffisent pas à améliorer les conditions
de vie. Mais pour Castro, il n’est pas question de remettre en cause la révolution socialiste.
Symbole d’un long pouvoir
Depuis 1959, Castro et le Parti communiste cubain dirigent le pays. Le Parti communiste est le seul parti
autorisé à Cuba. Castro a un pouvoir autoritaire. Il met en prison les opposants politiques. Avec le temps
et les difficultés du pays, les Cubains croient moins en Castro et à la révolution cubaine. Le pouvoir, ça
use. Castro, symbole de la révolution, dirige Cuba depuis trop longtemps. En 1960, le philosophe français
Jean-Paul Sartre visite Cuba et soutient Fidel Castro. Mais Sartre prévenait déjà : « Quand l’
homme-orchestre homme-orchestre personnes qui sait faire beaucoup de choses différentes et qui dirige
est trop vieux, la révolution grince, elle est raide. »
Symbole de la fin d’une époque
En 2006, Fidel Castro, trop malade, laisse son frère Raul Castro diriger le pays. Raul Castro fait des
réformes pour améliorer la situation du pays. Avec Barack Obama, président des États-Unis, les relations
sont meilleures entre les deux pays. Ils font maintenant plus de commerce même si l’embargo décidé par
les États-Unis n’est pas encore levé. Cela ne saurait tarder. Mort à 90 ans, Fidel Castro ne verra pas ces
changements.
Fidel Castro restera le symbole d’un dirigeant autoritaire d’un pays où il y a de grandes difficultés
économiques et où les droits de l’homme ne sont pas respectés. Mais il restera aussi le symbole d’un petit
pays qui a osé s’opposer aux États-Unis. Le symbole d’un système politique qui a fortement amélioré la
santé et l’éducation de la population. En 2014, 33 dirigeants de la région Amérique latine-Caraïbes
déclaraient ensemble Fidel Castro comme le « guide politique et moral d’Amérique. » Le système cubain
est loin d’être parfait mais il a été et est encore un exemple dans certains domaines pour beaucoup de
pays pauvres.
L’évolution des relations entre les Etats-Unis d’Amérique et Cuba depuis la révolution de 1959

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