douce nuit, sanglante nuit

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douce nuit, sanglante nuit
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DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT
SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT
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Titre original : SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT
Autre titre : DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT
Année : 1984
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Toni Nero, Robert Brian Wilson, Britt Leach, Nancy
Borgenicht, H.E.D. Redford, Linnea Quigley, Leo Geter, Randy Stumpf & Will Hare
Réalisateur : Charles E. Sellier Jr.
Scénario : Michael Hickey & Paul Caimi
Musique : Perry Botkin Jr.
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La veille de Noël, le jeune Billy se rend avec ses parents à
l´hospice où réside son grand-père en fin de vie. Dès lors qu´il
se retrouve seul avec le vieil homme, ce dernier lui explique
sadiquement que le Père Noël est en fait un punisseur de vilains
enfants. Sur le chemin du retour, les parents de Billy sont
sauvagement tués sous ses yeux par un malade déguisé en père
Noël. Placé dans un orphelinat catholique, Billy devient le
souffre-douleur de la mère supérieure. Devenu adulte, il trouve
son premier boulot dans un magasin de jouets qui l´obligera à
se déguiser en père Noël pour les animations de fin d´année.
Forcément, ça fait beaucoup pour un seul homme, et notre
pauvre Billy va se transformer malgré lui en implacable serial
killer.
On savait que le père Noël était tête en l´air, à toujours
oublier les piles dans les jouets qu´il nous amène. On le savait
également pingre, à nous offrir que la moitié des cadeaux de
notre liste de Noël. Mais on était loin d´imaginer que cette
vieille bique pouvait aussi être un tueur de la pire espèce, à la
croisée d´un Michael Myers et d´un Jason. Mais rassurons
d´emblée les enfants qui nous lisent (!), ce n´est pas le vrai père
Noël qui est l´anti-héros de ce petit slasher du milieu des
années 80, mais un pauvre bougre qui, à l´instar de nombres de
croquemitaines du sous-genre, a eu une enfance bien difficile.
Si DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT doit son originalité
à son tueur en costume de père Noël, il est loin d´avoir eut la
panacée de cette idée originale. En 1972, HISTOIRES
D'OUTRE TOMBE de Freddie Francis, d'après la bande
dessinée "Tales From The Crypt", conte une histoire de père
Noël tueur dans le segment "All Through The House" avec
Joan Collins. Un sketch remaké en 1989 par Robert Zemeckis
pour les besoins de la série télé LES CONTES DE LA
CRYPTE, avec Larry Drake dans le rôle du malade. En 1980,
YOU BETTER WATCH OUT alias CHRISTMAS EVIL de
Lewis Jackson nous servait déjà l´idée. Et c´est sans compter
les films utilisant la période de Noël comme matière à films
d´horreur comme BLACK CHRISTMAS de Bob Clark en 74,
ou DON´T OPEN TILL CHRISTMAS de Edmund Purdom en
84.
Pur produit de son époque, le milieu des années 80, DOUCE
NUIT SANGLANTE NUIT de Charles E. Sellier Jr.
(réalisateur de séries B/Z devenu producteur télé) est un petit
slasher balisé profitant de la relative fraîcheur du sous-genre à
l´époque pour nous conter son histoire basique mais efficace.
Le film se démarque cependant des VENDREDI 13 et autre
HALLOWEEN par sa volonté de nous faire adopter non pas le
point de vue des victimes, mais bel et bien celui du tueur. Nous
sommes les témoins de la dégradation psychologique de Billy,
dont les actes de barbaries sont justifiés par les terribles
épreuves de son enfance. Le personnage devient ainsi
beaucoup plus intéressant que les bouchers charcutiers alors en
place, ce dernier bénéficiant d´un côté indéniablement tragique.
A noter que le rôle de Billy est tenu par Robert Brian Wilson,
futur playboy de SANTA BARBARA et DYNASTIE, et dont
c´est le premier rôle.
Le film prend donc son temps pour mettre en place son
personnage, et commence le body-count que dans sa deuxième
moitié (on reconnaît d´ailleurs parmi les victimes la Scream
Queen Linnea Quigley). Des meurtres misant plus sur l´attente
et le suspens que sur l´effet gore, vite expédié d´un coup de
hache ou de diverses fantaisies (comme ce furtif empalement
sur des bois de cerf accrochés au mur). En même temps, la
version du film que nous avons visionné est une version
censurée du métrage, expurgée de cinq bonnes minutes. Le
métrage fut coupé à l´époque pour tenter d´apaiser le scandale
que le film provoqua à sa sortie, en imposant son image de père
Noël tueur à des parents très inquiets pour l´innocence de leur
progéniture. Le film fut même rapidement retiré de l´affiche
sous la pression, pour bâtir sa carrière durant son exploitation
vidéo.
DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT n´est donc pas un
grand film du genre. Doté d´une mise en scène et d´une
interprétation correcte bien que limitée, souvent très caricatural
(le tueur lâchant de redondant «méchant(e)» à ses futurs
victimes), le film propose un spectacle néanmoins
suffisamment rythmé et attachant pour faire passer un moment
sympathique. Grâce au soin porté à son anti-héros, le métrage
vieilli même mieux que certains slashers des 80´s, se bornant a
accumuler les morts violentes et les séquences de vaudevilles
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adolescents. DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT donnera
naissance à une confidentielle saga, dont une première séquelle
odieusement malhonnête comme nous vous l´expliquons dans
notre critique dédié au film.
Le film bénéficiait en Zone 1 d´une édition très complète
(version intégrale, de solides bonus), tout en étant couplé avec
sa séquelle. Si le transfert en zone 2 garde ce principe de
double programmes, la qualité a baissé de quelques étages. Le
film n´est disponible qu´en version française et dans sa version
censurée comme nous l´annoncions plus haut. La qualité
technique, image (au format) et son, n´en demeure pas moins
correcte excepté quelques petites sautes d´étalonnage sur
certains plans. Les bonus font plus acte de présence, dans la
mesure où ils se bornent à une archive écrite de quelques
opinions choquées provoquées à l´époque par le film.
Petit slasher sympathique qui risque de faire vibrer
exclusivement les fans du genre ou de l´horreur 80´s, DOUCE
NUIT SANGLANTE NUIT aurait mérité une édition quelque
peu décente. Reste une galette typée «discount» qui aura au
moins le mérite de jouer les sirènes avec son petit prix.
Eric Dinkian
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