dujardin bio

Transcription

dujardin bio
du jardin bio
les saisons
n° 182 mai-juin 2010
les saisons
Les plants
labellisés
à la loupe
du jardin bio
Désherber ses allées
et terrasses
Jardin sauvage,
entretien minimum !
Habitat :
Des toilettes sèches
à grande échelle ?
L 16052 - 182 - F: 5,95 € - RD
Cal/S : 900 CFP – Bel/Lux : 6,90€ - CH : 11,30 FS – Can : 11,50$CAD
ARBRES
Prévenir
et soigner
par les plantes
POTAGER
Trois ans de tests :
les meilleures variétés
de tomates et salades
jardin
24
l’écologie
4 C’est de saison
travaux du jardin, actualités et produits
55 C’est de saison
actualités et produits
60 habitat
Toilettes sèches à grande échelle
66 à vos outils
Rénovation : isolez par l’extérieur
68 l’écologie chez vous
Redécouvrez les pots-pourris
72 enjeux
Baignades collectives écologiques
76 Agenda
manifestations, foires et autres événements
78 Livres
une sélection que la rédaction a aimée
18 terrasses et allées Le grand désherbage !
24 potager
Chapeau, les melons !
28 secret de jardinier
Fleurs peu sensibles aux limaces
30 ornement
Jardin sauvage,
entretien minimum
Biosphoto
35 verger
Traiter par les plantes,
la méthode Petiot
40 expérimentations
Tomates et salades : variétés
anciennes au potager
terre vivante
et vous
46 pratique
Labels à la loupe
50 jardins d’ici
Passy, la diversité au sommet
81 Actus Terre vivante
quoi de neuf ?
83 Espace abonnés
courriers, forum et troc
92 Petites annonces
nos lecteurs vous proposent…
40
F. WARNIER
Abonnez-vous
p. 89
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des livres
Qui sommes-nous ?
Ce numéro est imprimé sur un
papier 100 % recyclé blanchi sans
chlore, avec des encres à base
d’huiles végétales.
Les 4 Saisons du jardin bio est édité par Terre
vivante, éditeur pionnier dans l’écologie pratique.
Le magazine, créé en 1980 sous le nom des
Quatre saisons du jardinage, compte 30 000
abonnés. Nous mettons en pratique le jardinage
biologique et l’écologie au quotidien au centre
Terre vivante, ouvert au public depuis 1994 en
Isère. Jardins cultivés sans produits chimiques,
économies d’eau, bâtiments bioclimatiques
p. 75
72
vivre
A. DAVIN / auvergne nature
n°182
Sommaire
mai/juin 2010
utilisant matériaux écologiques et énergies
renouvelables…, ce centre expérimente
régulièrement de nouveaux savoir-faire.
Les expériences de nos collaborateurs – jardiniers,
praticiens, chercheurs, journalistes spécialisés
etc. – enrichissent également le magazine. Terre vivante édite aussi des livres pratiques sur le jardinage biologique, l’alimentation et la santé,
l’habitat écologique et l’énergie, avec près de 80 titres au catalogue.
édito
Après la taxe carbone,
le Grenelle ?
iconos
« Toutes ces questions d’environnement, ça commence à bien faire »
avait annoncé notre Président – avec son élégance coutumière – au
dernier salon de l’Agriculture. La suite ne s’est pas fait attendre très
longtemps. Après des élections régionales désastreuses pour son parti,
qui a visiblement échoué à capter des voix écologistes, le voilà qui décide
l’abandon de la taxe carbone, dont il s’était engagé à faire « un des
piliers de la politique environnementale ».
C’était pourtant une des idées fortes issues du Grenelle de l’environnement, capable d’initier dans notre pays une politique climatique
structurante, d’autant plus nécessaire depuis l’échec de Copenhague.
Défiguré par trop d’exemptions, le projet avait été retoqué par le Conseil
constitutionnel et il était impopulaire, faute d’avoir été clairement expliqué et défendu.
Déjà adoptées par d’autres pays, de telles contributions énergieclimat ont montré qu’elles n’ont pas d’effet négatif durable sur la compétitivité. Car elles sont fortement incitatrices à économiser l’énergie,
à s’engager dans les voies vertueuses de l’efficacité énergétique et de
l’utilisation des énergies renouvelables.
L’abandon pur et simple de la taxe carbone a consterné et scandalisé
les principales ONG françaises de défense de l’environnement impliquées
dans le processus du Grenelle. On peut, dès lors, être très inquiet pour
ce qui reste des promesses d’octobre 2007. Car c’est bien le retard français en matière d’environnement qui devrait préoccuper nos décideurs.
Retard maintes fois dénoncé dans ces colonnes dans les domaines de
l’habitat écologique ou de l’agriculture bio, où la plupart des produits
doivent aujourd’hui être importés…
Ce numéro vous en propose deux nouveaux exemples avec des réglementations inadaptées qui freinent le développement d’alternatives
prometteuses comme les toilettes sèches (page 60) ou les bassins de
baignade écologiques (page 72).
Il va bientôt falloir leur dire, là-haut, que « ça commence à bien
faire ».
Terre vivante
Domaine de Raud 38710 Mens
Tél. 04 76 34 80 80
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Revue bimestrielle publiée par la SCOP SA à capital variable TERRE VIVANTE ©
Les 4 saisons du jardin bio, 2010
Antoine Bosse-Platière
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reproduit sans l’autorisation de la revue.
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Commission paritaire : 0713 G 83447 ISSN 1962-5790
Dépôt légal : 2e trimestre 2010
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 3
c’est de saison
Paillez avec la tonte
de pelouse sèche
Les légumes du potager apprécient un paillis organique qui
évite la formation d’une croûte
de battance quand il pleut fortement, protège l’activité des
microorganismes et évite les
herbes indésirables. Seuls l’ail,
l’oignon et l’échalote supportent mal les paillis sous climat
humide. La tonte de pelouse
convient parfaitement, à condition qu’elle soit assez sèche.
Ne prenez que des tontes sans
graines. Videz le panier de la
tondeuse près de la surface à
pailler, au soleil, et étalez en
couches minces. Le lendemain,
retournez le tas pour faire
sécher toute l’herbe. Désherbez
la surface à pailler et nivelez le
sol. Etalez entre les rangs en
couche de 2 à 3 cm d’épaisseur,
jusqu’au ras des légumes, y
compris les laitues, les navets…
Tassez légèrement avec la main
ou arrosez pour bien plaquer le
paillis sur le sol.
àfaire
Mai
w Dans les régions un peu
gélives, attendez la mi-mai
pour planter ou semer en
pleine terre les courgettes,
potirons, aubergines, tomates,
concombres.
w En cas de retour inopiné
du froid, toujours possible
même dans l’Ouest, couvrez
vite les légumes frileux d’un
voile de forçage (Climatex bio
d’Intermas, en jardinerie).
w Semez les haricots verts début
mai, pour récolter courant
juillet.
w Semez des laitues batavias
résistantes à la chaleur pour une
récolte estivale. Semez peu de
graines à la fois mais tous les
15 jours, plutôt que beaucoup
mais rarement : production
régulière tout l’été garantie !
Haricots violets
pour varier les plaisirs
Décoratif par la couleur violette de ses gousses et de ses
tiges grimpantes, le haricot à
rames mangetout ‘Carminat’
(Clause) se caractérise par
une bonne résistance aux
maladies, en particulier à la
mosaïque qui frappe souvent
les variétés plus anciennes.
Productif et précoce, il est
aussi apprécié pour sa qualité gustative. Ses longues
gousses restent bien tendres
plusieurs jours. Comme tous
les haricots violets, il devient
vert en cuisant. La variété
‘Melissa’ (Vilmorin) lui ressemble beaucoup.
D.pÉpIN
potager
1
3
semez droit
pour désherber vite
Seuls les semis en rangs bien droits
et fins vous permettront de venir
désherber le long du rang avec un
sarcloir (aussi appelé ratissoire). Cet
outil permet de couper les jeunes
4
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
2 Semez en vous aidant d’une
boîte de semis pour répartir les
graines de façon linéaire.
3 Fermez le sillon avec le dos du
râteau et tassez légèrement le sol.
2
D.KLEcKA
D.KLEcKA
A.BossE-pLATIÈRE
herbes indésirables et de désherber
de manière rapide et sans fatigue.
1 Tendez un cordeau le long du
rang à semer et tracez le sillon avec
la “langue” d’une serfouette.
c’est de saison
D.pÉpIN
w Textes : Denis Pépin
Dans la nature, la matière organique n’est jamais enfouie au
pied des plantes, encore moins
sous les plantes. Alors pourquoi le faire dans le jardin ? Les
microorganismes du sol peinent
à ”digérer” les débris organiques enfouis, d’autant plus si
le sol est humide ou si ces débris
organiques sont peu décomposés. La fermentation des feuilles
d’orties fraîches et la libération
importante d’azote risquent
alors de perturber le développement racinaire des tomates et de
favoriser les maladies et les pucerons. Si vous souhaitez apporter
des orties, laissez-les en surface,
un peu sèches, en paillis. Elles se
décomposeront toutes seules en
libérant peu à peu de l’azote et
autres éléments fertilisants, sans
risque pour les tomates.
nouveau voile
pour les carottes
La mouche de la carotte, responsable des carottes véreuses,
vole au ras du sol (pas plus de
50 cm) à la recherche des feuilles
de carotte. Quand elle les a
trouvées, elle descend sur la
terre au pied des plantules pour
y pondre.
Vous connaissez déjà le voile
anti-insecte qui, posé sur des
arceaux au-dessus des rangs,
évite que les mouches n’atteignent les carottes. Le nouveau
Climabio carotte (Intermas) est
un simple voile en polyamide
(50 cm x 15 m). Vendu avec des
tuteurs en bambou et un fil d’attache, il permet de créer une
barrière verticale de 50 cm de
hauteur (photo).
Avantage : vous n’aurez pas à
l’enlever pour éclaircir et désherber les rangs.
conseilnature
Le téléphore fauve,
joli auxiliaire
Ces beaux coléoptères brun
orangé, appelés Rhagonycha
fulva, sont des hôtes fréquents
des jardins de juin à août. Ils
s’affichent souvent en grand
nombre sur les fleurs du jardin
pour se nourrir de pollen et de
petites proies comme les pucerons. Les adultes apprécient
tout particulièrement les fleurs
de poireaux et d’ombellifères :
carotte, aneth, ache, persil,
fenouil, angélique… Après
àfaire
Juin
w Couvrez la terre entre les
rangs d’un paillis (tontes
de pelouse sèche, broyat
de brindilles…) contre le
dessèchement et les mauvaises
herbes, et pour protéger les
insectes auxiliaires et les vers
de terre.
w Apportez du purin d’ortie
et de consoude (mélangés au
dernier moment) au pied des
tomates, tous les 15 jours en
juin et début juillet.
w Semez les carottes d’automnehiver, les choux d’hiver,
courgettes, haricots à récolter
en août, persil, laitues d’été…
w Transplantez les dernières
fleurs entre les rangs des
légumes : zinnias, cosmos,
lavatère, œillet d’Inde, soucis,
reine marguerite, cléome,
ricin… Elles égaieront le
potager et attireront les insectes
auxiliaires et les butineurs.
l’accouplement sur les fleurs,
les femelles descendent en
été pondre dans le sol.
Leurs larves, ressemblant
à celles des vers luisants
(des cousins), poursuivent le travail salutaire
de leurs parents en consommant des petites proies, dont
de jeunes escargots, même en
hiver. Pour les accueillir, laissez
les fleurs s’épanouir et couvrez
le sol d’un paillis de feuilles
mortes au pied des plantes du
potager et des alentours.
J.VALENTIN
Pas d’orties dans
le trou des tomates
mai - juin 2010
uin 2010 | les
| les 4 saisons n° 182 5
c’est de saison
ornement
w Textes : Brigitte Lapouge-Déjean
Les sages asters
se bouturent en vert
w Mettez en place les annuelles
gélives.
w Commencez les traitements
préventifs des rosiers avec une
décoction de prêle : 500 g
de plante sèche pour 10 l
d’eau, diluée à 20 % avant
pulvérisation.
w Fortifiez les jeunes plants en
pulvérisant des préparations à
base d’algues.
w Paillez l’ensemble des
plantations.
w Surveillez les limaces.
s.LApougE
Mai
semez les digitales
Pour être fortes et florifères au
printemps suivant, les digitales
gagnent à être semées avant les
grosses chaleurs. En mai, la terre
chaude permet une levée rapide
et une croissance régulière.
Semez en caissette ou en aménageant un petit coin de pépinière à mi-ombre. Utilisez un sol
de semis humifère, léger. L’idéal
reste un terreau de feuilles bien
décomposé. Semez très clair.
Tassez du plat de la main et
recouvrez à peine d’un mélange
moitié terreau, moitié sable.
Arrosez par pulvérisation pour
ne pas déranger les graines.
Maintenez à mi-ombre en surveillant l’arrosage jusqu’au stade
4 feuilles. Rempotez ensuite.
Mise en place à l’automne.
D.KLEcKA
Marcottez
l’hydrangea petiolaris
6
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 Cet hortensia grimpant n’a
pas son pareil pour habiller
les murs les plus moches ! Les
anciens pieds peuvent fournir
des marcottes au kilomètre,
autant en profiter ! Décrochez
doucement une longue liane
du mur et couchez-la sur le sol
en la maintenant à l’aide de
“sardines” de camping. Ramenez
un mélange de terre et de
s.LApougE
s.LApougE
àfaire
Certains asters cavalent comme
des fous et envahissent tout le
jardin alors que d’autres forment des rosettes bien sages.
Et, bien sûr, c’est de ceux-là
que nous raffolons alors qu’ils
offrent moins de possibilités
de multiplication. Une solution
consiste à les bouturer en début
de période de croissance, en
prélevant des boutures herbacées (encore molles) de 15 cm,
dont on coupe l’extrémité.
Repiquées dans un mélange
léger et drainé, elles s’enracineront pendant l’été. Vous les
rempoterez à l’automne en
godet, pour une mise en place
en fin de printemps suivant.
terreau de feuilles au niveau des
crampons (départ des futures
racines) en formant une petite
butte et couvrez d’une tuile
ronde pour éviter que les merles
viennent tout gratter. Coupez la
partie excédentaire de la liane.
Au bout d’un an, vous pourrez
séparer les jeunes pieds en les
découpant au sécateur puis
les rempoter.
s.LApougE
c’est de saison
Protection solaire intégrée
Dès que les beaux jours arrivent, nous apprécions de lézarder au soleil sur nos terrasses.
Il n’en est pas de même pour
de nombreuses plantes. Dans
ces expositions surchauffées où
l’air circule mal, elles souffrent
et brûlent. Certaines s’adaptent pourtant fort bien à cet
enfer : ce sont les plantes à
feuillages gris. Les feuilles, couvertes de poils, ont développé
une stratégie de climatisation.
L’air y circule et la couleur claire
réfléchit le soleil. Plus il fait
chaud, plus elles sont belles et
certaines virent quasiment au
velours blanc. A adopter : helichrysum (photo), tanacetum
densum, stachys, salvia argentea, ballote, ceraiste…
seringat : on coiffe !
Les arbustes fleurissant en
fin de printemps (deutzia,
seringat) demandent un
nettoyage et une remise
en forme tous les deux ou
trois ans. Au lieu de tailler
l’arbuste entier à la même
hauteur pour obtenir un
vague fagot, il faut au contraire
couper totalement les branches
anciennes pour permettre aux
jeunes pousses de se développer. Eliminez également celles
qui sont en surnombre au centre
pour faire entrer de la lumière
puis rabattez les branches défleuries restant, au-dessus des gros
bourgeons, promesses de nouvelles pousses vigoureuses. Elles
permettront le renouvellement
de l’arbuste et une floraison
abondante les années suivantes.
D.KLEcKA
Terrasseset balcons
àfaire
Juin
w Tuteurez et pincez les grandes
vivaces.
w Otez les fleurs fanées des
rosiers au fur et à mesure.
w Faites des désherbages suivis
et paillez.
w Surveillez attentivement
l’arrosage des plantations.
Choyez vos… pucerons !
La pensée écologique a depuis
longtemps intégré que la
nature est prête à nous donner un coup de main pour
combattre les indésirables.
En pratique, tout n’est pas si
simple ! En effet, comment
attendre l’intervention d’insectes auxiliaires si nous ne
veillons pas à préserver leur
garde-manger. Il est vain d’attendre des coccinelles si nous
exterminons chaque puceron.
La solution : conserver des
pucerons en activité sur des
plantes indestructibles. L’achillée (dessin) ou les armoises,
par exemple, se trouvent souvent envahies
par des colonies de pucerons verts sans aucun
dommage pour elles. Les
coccinelles viendront
naturellement y faire
leur office et se
reproduire, fondant ainsi une
nurserie pour des
interventions
futures !
J.VALENTIN
conseilnature
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 7
c’est de saison
verger
w Textes : Alain Pontoppidan
àfaire
Le paillage réussit bien aux
framboisiers. Dès la première
année, on observe une augmentation sensible du rendement : fruits plus gros et plus
nombreux. Mais il a une incidence encore plus intéressante
sur la production de l’année
suivante. Les nouvelles canes,
porteuses des futures récoltes,
sont à la fois plus nombreuses
et plus vigoureuses. N’hésitez
pas à couvrir généreusement
toute la rangée avec de la
paille, sur 1 mètre de large et
au moins 10 cm d’épaisseur.
Comptez une botte de paille
(entre 2 et 3 ) pour couvrir
6 à 8 mètres de longueur.
w Début mai, plantez un
figuier en conteneur.
w Vers la fin mai, posez des
pièges jaunes englués contre
la mouche de la cerise. Ne les
laissez pas après la récolte,
car ils piègent aussi d’autres
insectes auxiliaires – parfois
même de petits oiseaux.
w Fortifiez vos fruitiers grâce à
deux pulvérisations au purin
d’ortie dilué à 5 % entre
mi-mai et fin juin. A éviter
sur les arbres envahis de
pucerons !
w Traitez la vigne contre
l’oïdium, par un poudrage au
soufre, plus efficace que le
soufre mouillable.
A.poNToppIDAN
Les framboisiers
aiment la paille
Déjouez les rejets
sur les jeunes pruniers
Ne vous laissez pas dépasser
par la croissance parfois très
rapide des rejets qui se forment sur le tronc ou à la base
des jeunes arbres (photo). Les
pruniers, surtout greffés sur
myrobolan, sont spécialistes
de ce genre de fantaisie ! Si
on n’y prend garde, le rejet
apparu sous la greffe devient
en quelques années aussi
gros que le sujet principal, et
finit par le dépasser. Dès que
vous voyez poindre de telles
pousses, supprimez-les le plus
ras possible, même s’il faut y
revenir plusieurs fois dans la
saison.
conseilnature
J.VALENTIN
Capucines au pied
des fruitiers
8
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 La capucine est une belle
annuelle, rampante ou
escaladeuse, qui se plaît
dans le sol travaillé au
pied des jeunes arbres.
A l’entrée de l’hiver, elle
disparaît pour laisser une
résille légère qui protège
le sol. Facile à vivre, elle ne
demande qu’un terrain pas
trop lourd et n’a pas son pareil
pour garnir une vieille souche
qu’on aura conservée par souci
de biodiversité. Les insectes
butineurs apprécient sa présence – ainsi que les pucerons
qui s’y développent parfois de
façon explosive !
Dommage pour les capucines,
mais tant mieux pour les auxiliaires : ils trouvent là une
nourriture de choix qui les
motive pour faire “souche”
dans votre jardin !
c’est de saison
animaux
w Textes : Michel Audureau
La Marans
Un peu comme dans la tradition
de la vie des ports, la Marans
est née des rencontres successives entre une poule du pays et
quelques étrangers de passage,
dont des Combattants, qui ont
transmis parfois au coq, de 3,5 à
4 kg, un tempérament belliqueux.
C’est une excellente poule pondeuse de 3 kg, la plus fameuse
peut-être, avec ses gros œufs roux
de 70 à 80 g. Cette couleur particulière est due à une enveloppe
supplémentaire qui induit une
meilleure conservation.
C’est probablement la race pure
qui possède le plus de variétés
de couleurs. Mais elle est surtout
connue dans sa “version” noire,
avec des flammes cuivrées dans le
camail. Ne vous laissez pas abuser
par les hybrides du marché – par
ailleurs bonnes poules mais nullement traditionnelles –, de couleur
avoisinante et aux œufs foncés.
C’est à ses pattes emplumées que
la Marans reste identifiable.
PouR En sAvoiR PLus
w http://marans-club.perso.neuf.fr
àfaire
w Surveillez l’attitude de
vos animaux pour mieux les
connaître et anticiper leurs
maladies.
w Vermifugez (naturellement)
vos animaux si vous devez les
changer de parcours.
w Avec le retour de la
chaleur, attention aux
parasites externes. Auscultez
régulièrement vos volailles
(photo), sous les ailes et
autour du cloaque, et traitez si
nécessaire au pyrèthre.
M.AuDuREAu
Anémie, arrêt de la ponte, amaigrissement, voire mort... N’en
cherchez pas trop longtemps
la cause ! Dans une basse-cour
familiale bien conduite, la plupart du temps, le responsable
est le parasite interne ! Il en
existe principalement deux
sortes : les vers et les coccidies.
Avec une bonne hygiène, on
s’en protège pour une grande
partie, mais des infestations
ponctuelles restent possibles.
Dans ce domaine, les médications bio sont préventives.
Contre les vers : de l’huile de
pépins de courge (pour une
dizaine de volailles, une cuillerée à café par jour pendant
15 jours, dans la pâtée), de l’ail
(une cuillerée à soupe dans
10 litres d’eau).
Contre la coccidiose : le vinaigre
de cidre est réputé excellent
dilué à 2 % dans l’eau de boisson pendant 5 jours.
Si l’attaque est sévère, il y aura
peu de chance de l’enrayer en
dehors de soins allopathiques.
Demandez au vétérinaire ou
au pharmacien.
J.VALENTIN
Parasites internes
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 9
c’est de saison
panique au potager
w Texte : Antoine Bosse-Platière
w Dessins : Vincent Jeannerot
Ravageurs considérés
comme secondaires,
les larves de
cécidomyies font
parfois de gros dégâts
sur les jeunes
arbres comme sur
les choux-fleurs.
à faire
Mai
w Protégez vos semis (et les
jeunes plants) de carottes et de
choux sous un filet anti-insectes
maintenu par des armatures
pour qu’il ne touche pas le
feuillage.
w Attention aux attaques de
pucerons ou de psylles sur
pommier ou poirier. Remplacez
les colliers englués sur le tronc si
nécessaire. Si l’invasion ne peut
être contenue, traitez au savon
noir ou au pyrèthre.
10
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
Les larves voraces
des cécidomyies
Poirette hébergeant des larves de
cécidomyies (ci-contre). Attaque sur
feuilles de pommier (ci-dessous).
Chou-fleur ”borgne” (page suivante).
Les cécidomyies sont une
grande famille de l’ordre
des diptères (insectes à deux
ailes), qui regroupe différentes
espèces de petits moucherons.
Quelques-uns comme Aphidoletes aphidomyza donnent des
petites larves oranges, grandes
dévoreuses de pucerons et utilisées en lutte biologique. Mais la
plupart des autres espèces sont
phytophages et peuvent causer
des dégâts au jardin.
Les moucherons adultes provoquent ainsi des galles (excroissances tumorales) sur les tissus
végétaux lorsqu’ils les perforent
pour pondre leurs œufs.
Mais les dégâts les plus importants sont le fait des larves. Elles
se nourrissent de façon particulière, en répandant à la surface
des feuilles une salive toxique
qui permet une sorte de prédigestion des tissus végétaux
superficiels qu’elles ingèrent
ensuite.
La cécidomyie des feuilles du
pommier (et celle du poirier)
se nourrit ainsi de la face supérieure des feuilles, provoquant
leur enroulement. Après deux à
trois semaines, les larves âgées
se laissent tomber au sol pour
se nymphoser. Les adultes apparaissent deux semaines plus
tard et le cycle se poursuit :
on compte trois générations
par an. En cas d’infestation, les
feuilles fortement enroulées se
gaufrent, deviennent cassantes
et rougeâtres puis se dessèchent, surtout au niveau des
nouvelles pousses. Les dégâts
peuvent être graves sur de
jeunes arbres. Les symptômes
sont à peu près identiques avec
la cécidomyie des pousses du
cassissier.
Poirettes pas à la fête
Le poirier est également la
cible des attaques de la cécidomyie des poirettes, dont les
adultes viennent pondre entre
les sépales et les pétales dès le
stade gonflement des boutons
floraux (D3), fin mars ou début
avril. Les larves pénètrent dans
c’est de saison
l’ovaire et provoquent gonflement et déformations des poirettes qui finissent par tomber
ou deviennent pierreuses.
Autre cécidomyie à redouter,
celle du chou-fleur, présente de
mai au début de l’automne, là
encore avec trois générations.
Les larves se développent à la
base des feuilles centrales, le
bourgeon central est désorganisé et l’infl orescence centrale ne se forme pas : cela
donne ce que l’on appelle
des choux “borgnes”.
Sur des choux-fleurs
déjà formés, l’attaque
des larves provoque
un développement irrégulier de l’inflorescence
et facilite l’installation de
la pourriture.
àfaire
Moyens de lutte
La lutte n’est nécessaire que si
vous avez constaté d’importants
dégâts l’année précédente. Les
cécidomyies (adultes ou larves)
sont parasitées par plusieurs
hyménoptères qui régulent leurs
populations. Protégez vos semis
et plants de choux-fleurs par
un voile anti-insectes (maille de
0,6 mm minimum). Au verger,
coupez les pousses atteintes sur
jeunes plants et les poirettes
déformées et détruisez-les.
Pour avoir le maximum
d’efficacité, un traitement doit
se faire dès l’apparition des
symptômes, afin de réduire
sensiblement la population dès la
première génération. L’infusion
de tanaisie (300 g de plante
fraîche pour 10 litres) serait
répulsive ; le savon noir (15 à
30 g par litre d’eau) insecticide.
Employez-les un peu avant le
gonflement des boutons floraux.
Considérées comme un ravageur
mineur, les cécidomyies ne font
guère l’objet d’expérimentations.
Le Grab (Groupe de recherche
en agriculture bio) a cependant
testé l’efficacité de différents
insecticides végétaux sur
des cécidomyies faisant de
gros dégâts sur les boutons
floraux des pruniers, cerisiers
et abricotiers dans le sud de la
Drôme. Seule la pulvérisation
foliaire de décoction de bois
de Quassia amara (une plante
tropicale) effectuée au stade C
(bouton ou calice visible) a été
jugée suffisamment efficace.
Malheureusement, le dossier
de demande d’inscription de
cet insecticide végétal à la
réglementation européenne
sur l’agriculture biologique
vient d’être rejeté, alors qu’il
était utilisé sous forme de
“préparations maison” depuis
de nombreuses années sans
inconvénient en bio. Décidément,
les obstacles réglementaires
se multiplient pour les PNPP
(préparations naturelles peu
préoccupantes – voir page 39).
Juin
w Surveillez les premières
attaques de mildiou sur la
vigne, sur les rosiers et les
pommes de terre. Traitez avec
une décoction de prêle (50 g
de plante sèche pour 5 litres,
dilution à 1/5) puis avec un produit à base de cuivre si ce n’est
pas suffisant.
w En cas de problème récurrent avec le ver des pommes
ou des poires (carpocapse),
ensachez les fruits ou installez
un piège à phéromones dans
chaque arbre.
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 11
c’est de saison
santé
w Texte : Sylvie Hampikian
w Dessin : Joël Valentin
L’aubépine
a du cœur
A condition de
l’utiliser avec raison,
l’aubépine saura
réguler vos petits
problèmes de cœur !
à faire
w Récoltez de jeunes pousses
comestibles, sauvages ou
cultivées : épinard, oseille,
asperge sauvage, bardane,
onagre, tamier, épilobe,
ortie… pour en faire des
salades ou des potages.
A condition, bien sûr, de savoir
les reconnaître !
w Consommez des cerises
(aux vertus dépuratives) et
gardez les queues pour vos
tisanes diurétiques.
Est-ce parce que sa fleur est
connue pour soulager l’anxiété et faciliter l’endormissement que Ronsard avait écrit
une ode à l’aubépine ? Qui
sait… Mais la grande vertu de
l’aubépine est surtout d’être
bénéfique pour le cœur. Elle
régule le rythme cardiaque
et la tension artérielle et soulage l’angine de poitrine. Cet
effet est lié à sa teneur élevée
en flavonoïdes, qui exercent
également un rôle protecteur sur la paroi des vaisseaux
et une action diurétique.
Bien entendu, compte tenu
de la gravité potentielle des
troubles cardiovasculaires, il
ne faut pas entreprendre de
traitement d’automédication
sans l’accord de votre médecin. Si vous souhaitez une prise
en charge globale à base de
plantes, il faudra consulter un
médecin naturopathe.
En tisane ou en macérat
Néanmoins, l’aubépine peut
être d’une grande utilité pour
les troubles cardiovasculaires
mineurs (légère hypotension
ou hypertension, tendance
aux palpitations, fatigue cardiaque liée à l’âge). En tisane,
pour faciliter le sommeil et
12
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010
soulager l’anxiété, on emploie
les fleurs séchées : 1 à 2 cuillers
à café par tasse, jusqu’à 3 fois
par jour (pas de contre-indication). On peut également
mélanger les fleurs d’aubépine à d’autres plantes sédatives (tilleul, mélisse, oranger...). Pour réguler le système
cardiovasculaire, on préfèrera
le macérat glycériné de bourgeons, vendu en pharmacie. Il
s’agit d’une formule de gemmothérapie (lire Les 4 saisons
du jardin bio n° 175) qui réunit et concentre les propriétés
des différentes parties de la
plante. Le dosage moyen est
de 15 gouttes par jour (commencez par 5 gouttes puis
augmentez d’une gout te
par jour). Le traitement doit
se poursuivre pendant plusieurs mois pour être efficace.
L’aubépine est très bien tolérée, même à long terme. Un
suivi médical est cependant
recommandé pour vérifier les
effets du traitement (auscultation et prise de la tension au
moins tous les 6 mois).
c’est de saison
des
échos jardins
CG HAUTS-DE-SEINE
w Textes : Véronique Buthod
Neuf Français sur dix
considèrent le vert comme
essentiel pour leur équilibre
quotidien, et sept sur dix
déplorent le manque de
végétation en ville, selon une
récente enquête.
La valeur environnementale
des jardins est importante
pour la moitié d’entre eux,
avant même la notion de
bien-être. Et les Français
redécouvrent le potager !
Un phénomène qui serait lié
à la crise mais aussi à “une
nouvelle prise de conscience”,
ainsi qu’un désir de retrouver
le vrai goût des fruits et
légumes (65 %) et de manger
sain (70 %).
Tous au jardin bio !
Sources : enquêtes Ipsos/
Unep (Union nationale des
entrepreneurs du paysage) et
Efficience 3/GroupeJ.
14
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010
Jardinez au parc
Faire découvrir et pratiquer le jardinage écologique : c’est l’objectif
du conseil général des Hauts-de-Seine, avec une série de cours dispensés dans trois de ses parcs départementaux, L’île-Saint-Germain
(Issy-les-Moulineaux), Chanteraines (Villeneuve-la-Garenne) et la
Vallée aux Loups Chateaubriand (Châtenay-Malabry). Pour les jardiniers qui entretiennent ces parcs en gestion différenciée depuis
plus de dix ans, l’approche n’est pas nouvelle. La faire accepter par
le public n’a pas toujours été simple… mais le conseil général persévère, par l’intermédiaire de ces cours – en mai, le potager, la lutte
biologique, les balcons parfumés et les rosiers –, mais aussi de visites
guidées et de conférences, notamment sur l’eau. 7 D€(8 D hors département) le cours. Tél. 01 49 73 79 27, [email protected]
Berlin,
plus de béton ?
Près d’un cinquième des jardins
ouvriers (Schrebergaerten)
de Berlin pourrait disparaître
face à la pression immobilière.
Et surtout à la nécessité, pour
le Sénat, de réduire sa dette
estimée à près de 60 milliards
d’euros. Nés en Allemagne fin
XIXe, les jardins ouvriers sont
très présents dans sa capitale
– il en existerait 74 500 ! –, et
de plus en plus convoités par
les adeptes de bio. Les jardiniers
berlinois résistent et souhaitent
obtenir des garanties pour que
rien ne soit fait avant 2020.
W.WÄCHTER/BRIGITTE EINFÜHR
Le choix du vert
Restons vigilants : en France,
malgré les listes d’attente qui
s’allongent, certains jardins
familiaux craignent aussi de
perdre quelques hectares.
Sources : Spiegel, Arte.
c’est de saison
formations
Traiter en bio et paillages
au potager, les 24 et 25 mai
w
S.LAPOUGE
au Moulin de Seillant
à Chaillac (Indre).
Avec Xavier Mathias,
maraîcher bio, producteur
de plants et de légumes.
Coup de cœur
Les jardins de l’Albarède (Dordogne), entretenus avec passion par
Brigitte et Serge Lapouge, collaborateurs fidèles des 4 Saisons
du jardin bio, ont obtenu le Coup de cœur de l’Association des
journalistes du jardin et de l’horticulture (AJJH). L’approche novatrice,
mais aussi le mode de culture bio et respectueux de l’environnement
sont mis à l’honneur. « Un encouragement pour tous ceux qui
veulent jardiner autrement ! », estiment Brigitte et Serge Lapouge,
qui agrandissent encore cette année leur collection de plantes
de terres sèches. Plus d’informations sur www.terrevivante.org
(rubrique ”jardins à visiter”) et www.jardins-albarede.com
Ambiance jardin au bistrot
“Humussons-nous !”, invite la jeune association Brin d’grelinette, née
à Grenoble (Isère) pour dynamiser les jardins collectifs de l’agglomération (plus de 40 estimés à ce jour). Mais surtout, elle lance des
initiatives originales pour réconcilier la nature et la ville, et sensibiliser aux enjeux de notre environnement alimentaire. Deux “bistrotjardins” ont été organisés, dans un café cet hiver et au printemps au
jardin des Poucets, dans le quartier de la Villeneuve. Pour se rencontrer, échanger des idées, des graines, des outils. Autres projets : des
composts de cité, une vélo parade des jardins… ou des rond-points
plantés de pommes de terre. Une vision gaie et citoyenne du jardin !
Contact : [email protected], http://brindgre.org/
Tél. 02 54 25 75 69,
www.lemoulindeseillant.org
w Culture biologique
et biodynamique, les 19
et 20 juin, au Domaine
d’Avallon à Arvillard (Savoie).
Techniques et conseils en
culture végétale, jardinage,
arboriculture, viticulture,
plantes aromatiques, avec
Jean-Luc Petit, consultant en
agriculture biologique.
Tél. 04 79 25 78 00,
[email protected]
w Cultiver les plantes
médicinales, le 26 juin
à La Flocellière (Vendée).
Apprendre à les cultiver et
les valoriser en décoction,
infusions, recettes.
Tél. 02 51 57 77 14, [email protected]
Plus de formations sur
www.terrevivante.org
Qui a vu ce bourdon ?
J. THEVENOT/ASTERELLA
Testé depuis deux ans sur 24 départements, l’Observatoire des
bourdons prend une dimension nationale. L’association vendéenne
Asterella, à l’origine du projet (mené avec Noé conservation et le
Muséum national d’histoire naturelle), a enregistré en 2009 plus de
15 000 observations avec près de 400 participants et compte sur vous
pour obtenir des données concrètes et photos des espèces présentes
dans les jardins. Des animations sont prévues dans les écoles – Paris,
Haut-Rhin, Vendée, Finistère –, ainsi que des sorties de “formation”
et une assistance sur le site Internet. Ouvert à tous, inscription de
préférence sur www.observatoire-des-bourdons.fr ou à Opération
bourdons, Association Asterella, rue de Louza, 85440 Talmont-SaintHilaire. Tél. 02 51 20 74 85.
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 15
w c’est de saison
des
échosrecherche
côté
jardins
w Texte : Antoine Bosse-Platière
Le sol mis à l’amende…
Tous ces amendements permettent d’augmenter la teneur en
carbone organique (et donc en
humus) des sols et particulièrement les parcelles ayant reçu
les composts de déchets verts
et d’écorces.
La station d’expérimentation
Rhône-Alpes légumes (Serail) a
présenté, en décembre 2009, les
résultats d’un essai de 15 ans sur
les effets de différents amendements organiques sur les propriétés du sol. La parcelle expérimentale (un sol sablo-argileux de
pH 6,6) a été conduite à partir de
1995 en planches permanentes
avec une rotation de cultures
légumières (en bio depuis 1999).
Chaque année, cinq amendements organiques ont été testés
en comparaison avec un témoin
(voir tableau) : un fumier de
bovins frais ; un fumier de bovins
déshydraté en granulés ; un compost de déchets verts ; un compost d’écorces enrichi en fumier
de volailles, lisier et algues ; un
compost de tourteaux de café
enrichi en bourres de laine et
fumier de moutons.
Complémentarité conseillée
Si les fumiers ont l’effet le
plus favorable sur la biomasse
microbienne, cette différence
s’estompe avec le temps. Ils ne
modifient pas le pH, alors que
les composts, plus riches en calcium, l’augmentent un peu. La
capacité d’échange cationique
(CEC), bon indicateur du potentiel de rétention et de fourniture des éléments minéraux du
sol, est plus importante avec
les composts de déchets verts
et d’écorces. Les profils culturaux observés à l’automne ont
Fumier
de bovins
Fumier
déshydraté
Compost
de déchets
verts
Compost
d’écorces
enrichi
Compost
de tourteaux
de café enrichi
Taux d’humus
du sol
+
+
++
++
+
Biomasse
microbienne
++
++
+
+
++
pH
0
0
+
+
+
CEC
+
+
++
++
+
Effet fertilisant
+
+
0
+
+
w 0 : pas d’effet par rapport au témoin w + : effet positif par rapport au témoin
w ++ : effet très positif par rapport au témoin
16
les 4 saisons n° 182 | mai-juin
182 | mai - juin 2010
2010
Les parcelles sur lesquelles ont
été réalisés ces essais d’une durée
exceptionnelle.
montré une amélioration de la
structure par rapport au témoin
(moins de mottes compactées)
mais sans différences significatives entre les amendements.
Au final, les techniciens de la
station conseillent à leurs adhérents maraîchers d’associer l’utilisation de produits stables comme
le compost de déchets verts (de
préférence en automne) et de
produits plus fermentescibles et
à effet moins durable comme les
fumiers (au printemps) afin de
bénéficier de leurs effets complémentaires. Les premiers pourront
n’être apportés que tous les deux
à quatre ans, les seconds tous les
ans. Des conseils que l’on peut
transposer dans nos potagers car
on trouve facilement en jardinerie du fumier en granulés. Quant
aux composts, ils sont autoproduits et peuvent aussi se trouver
au service des espaces verts de
nombreuses communes.
Pour en savoir plus
w Serail, 123 ch. du Finday,
69126 Brindas
DR
serail
Retour sur 15 ans
de tests d’amendements
organiques et leurs effets
sur la nature du sol.
c’est de saison
à
cabane outils
w Textes : Antoine Bosse-Platière
DR
On ne les trouvait plus que chez les antiquaires, et à prix d’or : renflées comme des
crinolines, ces cloches en verre soufflé ont
fière allure. De nouveau fabriquées, mais
en Inde (bonjour le bilan carbone !), pour
la société britannique Haxnicks, elles sont
distribuées en France par Gardenova chez
Jardiland et quelques autres jardineries. Les inconditionnels du
jardinage à l’ancienne y feront pousser plus vite leurs salades et
mûrir leurs melons, à condition de les surveiller de près, avec une
cale pour l’aération, pour ne pas griller le contenu. Trois modèles,
20, 25 ou 30 cm de diamètre, de 19 € à 39,50 €.
Arrosage malin
Les propriétaires
de grands jardins
apprécieront cet
astucieux dévidoir
proposé par Ribiland.
Il est monté sur un solide
piquet métallique à
planter, qui comprend
aussi un robinet en
laiton et un raccord
rapide permettant de
le relier au point d’eau
via un tuyau. De quoi
simplifier l’arrosage
dans un endroit un peu
éloigné. Il faudra veiller
à ne pas laisser ce tuyau
de raccordement sous
pression lors d’une
longue absence. 31€ en
jardineries, GSB ou sur
le site www.ribimex.com.
un rosier grimpant
très résistant
Dans la gamme des Décorosiers de
Verdia, ‘Opalia’ est un grimpant
(2,50 m et plus) aux belles fleurs
blanches semi-doubles parfumées et
au feuillage vert brillant persistant les
hivers doux. Créé en 1998, il a connu
un grand succès grâce à sa résistance
naturelle aux maladies, au peu d’entretien qu’il nécessite et à sa floraison
généreuse et de longue durée (de mai
jusqu’aux premières gelées). Cette
année, Verdia reverse 3 € à l’Unicef
pour tout achat d’‘Opalia’ (19 €�en
racines nues, 37 € en container de
5 litres), en jardineries et chez de nombreux pépiniéristes et horticulteurs.
DR
Binette et grattoir 2 en 1
Les jardiniers se méfiant de plus en plus des
désherbants, on voit se multiplier des outils
polyvalents permettant de maîtriser manuellement l’enherbement. Ainsi Fiskars/Leborgne
propose une binette/râteau pour sarcler et
décroûter d’un côté, ramasser les herbes coupées et niveler de l’autre (25 ). Quant au grat-
DR
DR
Le retour
des cloches en verre
toir, il offre lui aussi un côté grattoir
avec une large lame cintrée pour
couper les pousses sous le collet et une lame moins large
pouvant faire office
de binet te (20 ).
En GSB et jardineries.
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 17
Terrasses et allées
le grand
désherbage !
N
otre appel aux expériences des lecteurs a généré une
vingtaine de réponses avec une constante : seule la persévérance est payante pour contenir les adventices à
un niveau acceptable. Comme vous le soulignez tous, il ne s’agit
pas de traquer les mauvaises herbes mais d’apprendre à mieux
les connaître, leur laisser de la place – mais pas toute la place. Par
ailleurs, si leur présence est nécessaire à l’équilibre d’un jardin, elles
sont moins désirées sur une terrasse.
Dans les jardins de l’Albarède,
il y a aussi de “mauvaises” herbes
qui colonisent les allées !
Comme tout un chacun, Brigitte
Lapouge se retrousse alors
les manches pour les éliminer,
ici à l’aide d’un sarcloir.
18
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
A la main : long, mais efficace !
C’est le désherbage manuel que vous pratiquez le plus : à l’aide
de la jibinette pour Ghislaine Lopez (Aveyron) ou d’outils inventés, comme cette griffe à trois dents, aplatie par accident par
S. LAPOUGE
Et vous, comment
désherbez-vous vos
terrasses et allées ?
Nos lecteurs ont livré
à Josiane Goepfert
leurs méthodes...
Patience et huile de
coude indispensables !
Terrasses et allées
Le désherbeur utilisé par M.-Th. Tissot-Savet, excellent
pour arracher les pissenlits (en haut). Martina Stumpf
enlève la mousse entre les dalles avec une griffe à
trois dents “aplatie” (en bas).
Ch. STUMPF
M.-Th. TISSOT-SAVET
Martina Stumpf (Isère), ou encore cette invention de Sylvie Nadal (Hautes-Alpes) : « Pour le
dallage, j’ai planté un petit clou tordu en angle
droit dans un petit manche d’outil et je le passe
entre les dalles. Les racines ne sont pas arrachées systématiquement, mais en le passant
régulièrement, c’est vite fait et peu fatigant ».
Certains se passent d’outils et attendent que les
herbes soient assez hautes pour les arracher à la
main, opération facilitée après une bonne pluie.
Dans les régions où les fortes gelées rendent
la terre plus friable, il est intéressant d’intervenir à la sortie de l’hiver, moment où les racines
sont déchaussées, et avant que la végétation ne
reprenne de la vigueur. Evidemment, dans le
Sud, où tout sèche sur pied en été, les interventions sont moindres.
Thermique mais pas très durable
Nombre d’entre vous ont testé le désherbage
thermique : un brûleur alimenté par des cartouches de gaz qui crée un choc thermique au
niveau des cellules lorsqu’on passe la flamme
sur les plantes, à la vitesse d’un promeneur, sans
insister. Dès le lendemain, elles fanent. Evitez de
traiter en cas de vent (attention aux palmiers
et aux résineux, qui flambent facilement) et de
pluie, car cela demande plus d’énergie.
Il vous semble efficace sur les annuelles, avec
toutefois un passage tous les 10 jours, en climat
humide ; les graminées et autres vivaces réapparaissent au bout de deux ou trois jours – comme
l’a constaté Daniel Thierry (Côtes-d’Armor), sur
rumex, chardons et pissenlits – car seule la partie
aérienne est atteinte. Si les résultats semblent
spectaculaires sur le moment, ils ne sont pas
durables. C’est pourquoi Jean Parmentier (Hautsde-Seine), Marie-Line Cattoire (Var) et Thérèse
Wantiez (Nord) ne l’utilisent qu’en appoint
d’autres méthodes. Autre inconvénient, il faut
un adaptateur spécifique pour les bouteilles
Petites pestes
Parmi les plantes qui fâchent, il y a celles qui possèdent des racines longues et pivotantes (pissenlit, rumex et
liseron), et celle qui produisent des petits tubercules, comme l’oxalis. Les “anciens” avaient coutume de couper
les chardons entre le 15 août et le 15 septembre : chez les Celtes, la première date est celle de la vierge blanche ;
la seconde, celle de la vierge noire. La tige du chardon étant creuse, ils y déposaient une pincée de sel ou une
lichette d’huile, à l’effet destructeur d’autant plus efficace que la plante n’a pas le temps de renouveler sa réserve
alimentaire dans sa racine avant l’hiver. Toutefois, n’espérez pas une élimination définitive. Fort heureusement
en un sens, les plantes auront le dernier mot : avec des milliers de mini-tubercules pour l’oxalis et six mètres de
profondeur de racine pour le liseron, on peut juste espérer les “déranger” un peu.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 19
Terrasses et allées
d. pepin
S. LAPOUGE
ou cubes de gaz, pour chaque type d’appareil.
Le gaz n’est pas une énergie renouvelable et
le recyclage des cartouches n’est pas toujours
assuré. Par ailleurs, le désherbage thermique
revient cher à long terme et pour de grandes
surfaces. Les seules personnes à être satisfaites
de ce mode de désherbage sont celles qui le
combinent, en dépannage une ou deux fois l’an,
soit avec le mode manuel, soit avec de l’eau
bouillante.
Vous êtes nombreux à utiliser cette dernière
avec satisfaction, en “recyclant” les jus de
cuisson bouillants des légumes et des pommes
de terre (comme le pratique Denis Pépin, lire
ci-dessous). Cependant, la repousse est assez
rapide chez les herbes vivaces, et la fréquence
des interventions des lecteurs ne dépend pas
d’eux mais de leur climat, plus ou moins pluvieux, voire de micro-climats : ainsi, en exposition sud, les herbes sècheront au soleil, tandis
qu’au nord et à l’ombre, elles repousseront rapidement. Selon les lieux, il faudra donc agir de
quatre à huit fois dans l’année ! Votre record de
la surface à arroser est de 150 m2. C’est énorme
et cela doit certainement, au nord, être complété par de l’eau bouillie exprès pour cet usage.
Une consommation d’énergie qui peut rendre
la méthode moins attrayante. C’est un peu le
cas pour moi, puisque j’utilise toutes les eaux
de cuisson, refroidies, comme engrais pour mes
plantes en pot. Mais je n’avais encore pas pensé
Le désherbage thermique (en haut), spectaculaire mais
peu efficace. « Les graminées réapparaissent rapidement », déplore Jacques Fessard. Vive l’eau bouillante.
Denis Pépin aime l’eau bouillante
Chez notre collaborateur Denis Pépin, près de
Rennes, toutes les eaux bouillantes de cuisson
des légumes, pâtes et pommes de terre sont
immédiatement déversées sur les petites plantes
qui poussent çà et là sur la terrasse et l’entrée
gravillonnée du garage. Et cela suffit pour les
désherber tout au long de l’année, comme le
faisait son arrière grand-mère devant sa cuisine.
Toutefois, lorsque l’hiver doux a favorisé la
germination massive des herbes, il s’avère
nécessaire de faire bouillir deux grands faitouts
d’eau sur le poêle à bois pour venir à bout des
jeunes pousses pleines de vigueur et arroser
d’un coup les 40 m2 de surface à traiter avec un
arrosoir galvanisé (photo) muni d’une pomme en
20
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
fer. Les eaux de cuisson, ajoutées successivement
sur la surface à désherber, vont permettre de la
traiter au cours de l’année. Après avoir comparé
les effets du désherbage thermique, du sel et
de l’eau de cuisson des pâtes et des pommes de
terre, Denis Pépin en a conclu que l’ajout de sel
est inutile ; que l’amidon de la cuisson des pâtes
laisse une pellicule visqueuse inesthétique ; et
que, finalement l’eau bouillante se suffit à ellemême. Quant au désherbage thermique, il s’avère
moins efficace et nécessite deux fois plus de
passages qu’avec l’eau bouillante (6 à 8 passages
par an contre 3 à 4). Sur la durée, il n’agit pas
davantage que l’eau bouillante sur les vivaces
comme les pissenlits.
Terrasses et allées
Jean-Pierre Chatain (Indre) utilise du vinaigre
pur et précise qu’il faut procéder par grand soleil
et au stade “jeunes pousses”. Quant à l’utiliser
sur la mousse entre les dallages, j’avoue préférer
enlever celle-ci et la composter. En revanche, à
ceux qui mélangent vinaigre, sel et savon – avec
des succès variables –, précisons que les mélanges
de produits ne permettent pas de conclure sur
l’efficacité de chacun d’eux. D’une façon générale, je proscris l’usage du sel qui détruit la faune
et la micro-faune du sol. On peut, à la rigueur,
l’utiliser sur des dalles devenues glissantes avec
le temps, ou très localement sur les vivaces de la
terrasse, mais jamais dans le jardin où il modifie
également la chimie du sol et l’assimilation des
éléments nutritifs par les végétaux.
Quant à la question du chiendent, revenue
plusieurs fois dans vos contributions, il y a
des solutions dans le jardin (semer du seigle
deux années de suite et l’enfouir, ainsi que des
œillets d’Inde et des soucis…). Mais s’il s’est
installé dans une allée gravillonnée ou sur la
terrasse, je conseille de tout refaire. Dur, mais
indispensable.
Même en optant pour un jardin vivant, avec
des espaces où les herbes folles évoluent librement et des allées enherbées tondues, voire en
pas japonais, le besoin d’aménager un espace
gravillonné ou empierré peut se faire sentir aux
abords de la maison et du garage. L’usage d’un
film géotextile évitera les remontées de terre
(inévitables lorsqu’on arrache des plantes) et
stabilisera l’ensemble contre d’éventuels fissures et affaissements (voir encadré p.22).
Il existe deux sortes de géotextiles, qui se présentent sous la forme d’une feutrine, poreuse à la
pluie. Les biodégradables, en jute ou fibre de coco
(venant d’Afrique ou d’Inde), sont utilisés lors de
Un sol a horreur d’être nu ! Dès qu’il en a l’occasion,
il se couvre de lichens, mousses et herbes pour se
protéger contre l’érosion, les ardeurs desséchantes du
soleil et l’action lessivante des pluies. Ainsi, pissenlits,
mâche sauvage, lampsane (et autres comestibles parmi
la cinquantaine que je consomme bon an, mal an,
et que je laisse se ressemer dans le jardin), sont aussi
dominants sur ma terrasse et… plus près du saladier !
S’il s’agit de fleurs (myosotis, centaurée, alchemille…),
je les laisse s’épanouir, jusqu’à leur fructification. J’ai
ainsi, chaque année, un nouveau micro-paysage au
pied de ma porte.
Une fine observation des espèces présentes
spontanément me permet de mieux comprendre le
fonctionnement de la vie de mon sol.
A lire : Les plantes bio-indicatrices, par Gérard Ducerf
et Camille Thiry aux éditions Promonature.
J.-J. RAYNAL
Le vinaigre ? Oui, mais pas trop…
De l’utilité des
“mauvaises herbes”
A. BOSSE-¨PLATIERE
à utiliser l’eau bouillante de mon stérilisateur…
Bref, à chacun d’inclure cette méthode à sa
convenance dans sa pratique.
Plus rarement usité mais générant aussi des
satisfactions, le vinaigre blanc, facile à trouver et
bon marché. La méthode consiste à pulvériser un
mélange d’un tiers de vinaigre blanc et de deux
tiers d’eau.
« Pour le chiendent, hélas, il ne reste que le PTB,
“Prends ta binette” », écrit Roland Gallois. En bas, une
fourche à désherber.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 21
Terrasses et allées
E.gAspART
J.goEpFERT
la création d’une haie, pour éviter la concurrence
de l’herbe le temps que les arbustes s’installent ;
les géotextiles de synthèse, à base de polypropylène, sont imputrescibles mais évidemment pas
En travaillant à mains nues, on peut sélectionner les
plantes que l’on souhaite conserver, comme Estelle
Gaspart. Voire les consommer, façon Josiane Goepfert !
“biologiques”. Pour une allée destinée au passage
d’une voiture ou un terrain en pente, il faudra
choisir une résistance supérieure à celle destinée
à une simple terrasse. Vous trouverez ces matériaux en jardinerie ou, avec plus de choix (et moins
chers), dans les magasins de bricolage. Par la suite,
même au bout de 10 ans, peu d’herbes s’installeront. Mais celles qui y parviennent nécessitent un
désherbage régulier.
Depuis quelques années, j’expérimente avec
succès le kärcher sur ma terrasse dallée : comme
il élimine aussi les lichens et les mousses, elle a
même retrouvé une seconde jeunesse ! Vous
n’avez pas de kärcher ? Louez-le, ça vaut vraiment le coup ! Maintenant, vous pourrez toujours me rétorquer qu’il consomme beaucoup
d’eau et d’énergie. En effet, l’avantage – un seul
passage par an – n’en est plus un dans les régions
en manque d’eau.
D’une manière générale, j’insiste sur le fait que
certaines solutions acceptables sur une terrasse
(vinaigre, sel…) sont à proscrire dans le jardin.
Même une simple eau bouillante bouleverserait
l’équilibre d’un sol que l’on souhaite vivant et
productif. Nous n’avons donc pas fini de nous
pencher sur la terre, pour désherber manuellement, ce qui n’est pas du temps perdu, puisque
« cela peut se faire tout en méditant », comme
l’écrit Jean-Pierre Chatain. Estelle Gaspart (LoireAtlantique) prône aussi la méthode “à mains
nues”, qui l’oblige à se pencher et observer « la
vie qui grouille au pied des plantes. »
Josiane Goepfert,
créatrice du Potager d’une curieuse
Avant tout aménagement,
il faut… désherber
soigneusement le terrain !
En effet, chardons, rumex et
autres liserons, s’ils sont déjà
installés, n’auront aucun mal
à traverser le géotextile. Puis
22
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 déroulez un feutre géotextile,
et recouvrez-le de 30 cm de
graviers et de sable, et enfin
du matériau de finition. Par la
suite, balayez les dallages pour
éliminer poussières et graines
d’adventices prêtes à germer.
D.KLEcKA
Les gestes indispensables
24
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
potager
chapeau, les melons
I
l est vrai que le maraîchage fournit, de nos jours, de très bons
fruits sur les marchés et – il faut être honnête – les hybrides F1
ont beaucoup apporté à l’amélioration du melon. Mais faire
pousser ses propres melons, c’est surtout l’occasion de renouer
avec les anciennes variétés, introuvables sur les étals, qui font
partie du patrimoine légumier depuis le XIXe siècle comme le ‘Petit
gris de Rennes’, le ‘Sucrin de Tours’ ou le ‘Prescott à fond blanc’.
Alors, à vos semis.
Le melon est le grand
absent des potagers,
même dans le Sud où
il ne fait pas partie des
priorités des jardiniers.
Une erreur à corriger
très vite pour les
gourmands.
Toute la culture du melon
La conduite de vos melons
dépend pour beaucoup de la
façon dont vous les taillerez
(lire aussi en page 26).
BIOSPHOTO
Le melon a besoin de chaleur et ce, dès les premiers semis, qui
se font mi-mars, au chaud à 20 °C au moins. Ils peuvent se prolonger jusqu’à mi-mai pour des plantations plus tardives. Les graines
sont semées par trois, en godet, à 1,5 cm de profondeur, dans un
mélange léger (un terreau horticole classique, allégé de 1/4 de sable
par exemple) pour favoriser un bon chevelu racinaire. Après la levée,
qui réclame 8 à 12 jours, on conserve le plant le plus robuste.
La culture du melon se fait en 3 à 4 mois, et à 24/26 °C au moins
dans la journée. Elle peut donc se réaliser dans toutes les régions
soumises à un climat tempéré, avec une petite protection au démarrage lorsque les nuits sont fraîches et humides.
La plantation se fait lorsque tout risque de gelée tardive est
écarté. Si elle tarde et que les plants ont trop poussé en godet, on
doit les tailler au-dessus de la deuxième feuille.
Le melon, comme toutes les cucurbitacées, est
assez gourmand : il a besoin de fertilisation organique. Dans le trou de plantation, de 20 à 30 cm de
côté, déposez une couche de 10 cm de compost mûr
ou de fumier bien décomposé. Le melon apprécie
aussi un apport d’engrais riche en magnésium et
en potasse, du type patentkali. Recouvrez d’une
couche de terre de 15 cm, pour éviter le contact
direct avec les racines, et déposez le plant de melon.
Laissez 1 m entre deux plants, et disposez-les en
quinconce pour gagner de la place. Dans les régions
plus froides et surtout plus humides, il peut être
utile de protéger les jeunes plants par une cloche,
durant les deux ou trois premières semaines. Pensez
à les soulever dans la journée.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 25
potager
V.KLECKA
L’entretien du melon est simple : il suffit de
conserver son pied au frais, sans excès, de biner
et de désherber. C’est pourquoi un paillage est
vivement recommandé, surtout à l’approche de
la chaleur. Il conservera en outre les fruits propres
et les préservera du pourrissement en les isolant
du contact du sol. Utilisez de préférence de la
paille neuve et sèche, en couche de 15 à 20 cm,
mais tout autre matériau propre et sec (feuilles,
paillettes de lin…) peut faire l’affaire.
L’oïdium, comme chez toutes les cucurbitacées, est la maladie la plus répandue ; il est
présent tous les ans. Pour l’éviter, arrosez au pied
sans mouiller le feuillage. Traitez dès l’apparition des petites taches caractéristiques (blanches,
feutrées) avec un produit à base de soufre,
compatible avec le jardinage biologique. Une
formulation liquide ou en poudre mouillable,
à pulvériser, est plus pratique à appliquer. Renouvelez si nécessaire.
L’anthracnose touche surtout les cultures sous
abri léger, par excès d’humidité ambiante associé
à la chaleur. Elle se traduit par de petites taches
rondes, brun-noir, déprimées, sur les fruits, mais
elles apparaissent aussi sur les feuilles et les tiges.
DIGITALICE
Entretien et maladies
Une pulvérisation de bouillie bordelaise, à titre
préventif, avant la naissance des fruits, est recommandée. La rotation des cultures permet de s’en
prémunir. Attendez 3 ou 4 ans avant de cultiver à
nouveau le melon sur la même parcelle.
Faites-les vous-mêmes !
Faire ses graines est possible pour les variétés anciennes, pas pour les hybrides F1, il est
utile de le rappeler. Il suffit de les laver, de les
faire sécher et de les stocker dans un lieu sec
et frais. Les semences conservent leur pouvoir
germinatif pendant 5 ans. Attention aux risques
de croisements avec les melons du voisinage : il
faut laisser au moins 400 m entre deux variétés
de melon pour s’assurer d’une bonne conformité variétale.
Serge Schall
Les gestes indispensables
D. KLECKA
1 La taille est indispensable pour
la conduite du melon. Taillez une
première fois au-dessus de la
deuxième vraie feuille (sans tenir
compte des cotylédons), lorsque
les plants en ont 3 ou 4.
26
1
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 2 Sur les deux ramifications
qui naissent, taillez au-dessus
de la 3e feuille et renouvelez de
même sur les nouvelles pousses.
3 Enfin, pincez deux feuilles
au-dessus des fruits pour favoriser
leur grossissement. En général,
2
on conserve 3 à 6 melons par
pied, voire 1 à 2 pour certaines
anciennes variétés à gros fruits.
Certaines variétés se dispensent
de taille, comme ‘F1 Figaro’, ou
‘Ogen’, un melon de petite taille
dit “de poche”.
3
BONNES ADRESSES
w Les variétés citées sont disponibles chez
Baumaux (baumaux.com), le Biau Germe
(biaugerme.com), la ferme de Saint Marthe
(fermedesaintemarthe.com) et Kokopelli
(kokopelli.asso.fr)
Le coin du gourmand
MAP
BIOSPHOTO
De gauche à droite, le ‘Petit gris de Rennes’, le ‘Noir des
Carmes’, l’étonnant ‘Prescott à fond blanc’ et le ‘Sucrin
de Tours’ à la peau “brodée”.
Pensez à la pastèque
La pastèque se sème en même temps que le melon
– et se plante de la même façon. Sa culture est
encore plus simple, car elle ne nécessite pas de
taille, sinon le pincement au-dessus du fruit. Comme
le melon, elle a besoin de trois mois de bonne
chaleur (environ 24/26 °C au moins) et doit être
éventuellement protégée les premières semaines
suivant la plantation. Elle convient donc à toutes
les régions de climat tempéré. Découvrez ‘Moon
and Stars’, une curieuse pastèque constellée de
taches jaunes, dont une plus grande, ou restez plus
classique avec ‘Sugar Baby’ (photo), un beau bébé
de plus de 5 kg, avec peu de pépins !
DIGITALICE
Faites rafraîchir les melons au réfrigérateur,
coupez-les en tranches et débarrassez-les de leurs
graines. Versez du miel liquide sur chaque tranche
et glissez au four, que vous aurez préchauffé,
sur la position gril. Retirez lorsqu’une fine croûte
caramélisée se forme et servez.
Quelques bons melons
Variété
Caractéristiques
Conseils de culture
‘Sucrin de Tours’
Variété traditionnelle de Touraine. Le fruit parfaitement sphérique est
recouvert de broderies très marquées. Petit fruit de 15 cm, chair rouge
et ferme, demi-hâtif.
Conservez 3 fruits par pied.
‘Noir des Carmes’
Un des plus cultivés à la fin du XIXe siècle.
Fruit de 1 à 1,5 kg, côtes bien marquées, peau vert foncée, presque
noire. Melon hâtif, à chair orange, dense, sucrée et parfumée.
Conservez 3 ou 4 fruits par pied.
‘Prescott
à fond blanc’
Introduit à Paris en 1800. Sa peau panachée de vert foncé et de vert
pâle, rugueuse, est couverte de nombreuses gales. Fruit de 2,5 à 4 kg
à côtes très larges. Sa chair rouge-orangé est savoureuse,
fine et juteuse.
Conservez un seul fruit par pied.
‘Petit Gris de Rennes’
Variété hâtive cultivée en Bretagne, à redécouvrir !
Peau lisse vert bronze, mouchetée de doré.
Fruit de 1 kg, chair orange, fine et sucrée.
Conservez 5 à 6 fruits par pied.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 27
secret de jardinier
insensibles...
aux limaces !
Evitez les traitements
contre les limaces et
les escargots : comme
Denis Pépin, choisissez
des plantes vivaces
et annuelles, peu
appétissantes pour ces
mollusques ou capables
de survivre à leurs
baisers mortels.
S
i certaines plantes sont toujours victimes des mollusques
(pied d’alouette, la plupart des hostas, jeunes pousses
de dahlia, iris barbus par exemple), d’autres sont épargnées. Pourquoi alors s’échiner à cultiver et à devoir protéger les
premières et, ce faisant, prendre le risque de tuer aussi les petits
animaux du jardin comme le hérisson, le crapaud, la grive, victimes
innocentes de cet acharnement thérapeutique ? Pourquoi aussi
dépenser de l’argent inutilement en traitements bio assez onéreux
(nématodes, antilimace à base de phosphate de fer) ? Personne
n’oblige les jardiniers à cultiver des plantes fragiles, d’autant que
le catalogue des plantes cultivées en Europe de l’Ouest comprend
plus de 35 000 espèces et variétés ! Il y a donc le choix.
Comment m’est venue cette démarche ?
Des héléniums, à l’abondante
inflorescence, et des aconit napel
(à droite), dont Denis Pépin apprécie le peu d’intérêt qu’ils suscitent
chez les mollusques.
28
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
J’adorais les delphiniums. Mais à chaque printemps, les jeunes
pousses se faisaient manger par les limaces et je rechignais à
épandre des granulés pour les protéger. Quand je me résignais
à intervenir, c’était toujours trop tard. Un jour, ma voisine m’a
secret de jardinier
donné des aconit napel de son jardin, des
plantes sauvages que je connaissais bien en
montagne et dont les fleurs et le feuillage rappellent les pieds d’alouette. J’ai constaté qu’ils
n’étaient pas mangés par les mollusques et j’ai
alors décidé de ne plus jamais cultiver de fleurs
sensibles aux ravageurs et aux maladies.
J’essaie d’être observateur et, lors de l’achat
de vivaces, je demande toujours s’il faut les protéger contre les mollusques ou autres ravageurs.
Il m’arrive encore de me tromper (ou d’être
trompé !), mais si, arrivée dans mon jardin, une
plante est attaquée, elle n’est pas renouvelée.
Le lis et l’hémérocalle
Mes lis étaient toujours victimes des criocères
et j’avais beau ramasser et détruire ces insectes
(fort beaux, au demeurant), je perdais toujours
la bataille. Un jour, j’ai découvert l‘hémérocalle
(photo), alias “lis d’un jour”. Ses fleurs ressemblent
un peu à celles du “vrai” lis, mais ses feuilles ne
sont pas attaquées. Depuis, j’en cultive plusieurs
variétés pour en avoir en fleurs de mai jusqu’en
juillet. Quant aux lis, je les admire lors des vacances
en montagne, là où le criocère est contré par ses
nombreux prédateurs naturels.
Des vivaces rarement attaquées
Outre les différentes variétés d’aconit napel,
l’aconit karmichaelli qui fleurit tout l’automne,
est une merveille. J’apprécie aussi l’anémone
du Japon, l’arum sauvage et son beau feuillage,
l’aunée, les asters, l’astilbe, le brunnera (un adorable myosotis vivace doté de jolies feuilles).
Mais aussi la consoude, les coréopsis, le cyclamen de Naples qui fleurit en automne et dont le
beau feuillage marbré survit tout l’hiver.
Sans oublier la digitale, l’épimédium, les
euphorbes, les fougères, les géraniums vivaces,
l’hélénium, l’hellébore, l’hémérocalle (lire
l’encadré), l’heuchère, l’alstroemère (quelles
belles fleurs !), la knautie, le lamier maculé,
la lysimaque clétroïde (un peu envahissante
toutefois), les népétas et leur longue floraison
estivale, le pavot d’orient, les persicaires et polygonum, les rudbeckias et échinacées... Les narcisses ne sont jamais attaqués et, en choisissant
bien les variétés (petites ou hautes, précoces ou
tardives), je profite longtemps de leur floraison
généreuse.
Tous les hostas
ne sont pas mangés
Bien que j’aime leur large feuillage coloré
et leurs inflorescences estivales, j’ai longtemps
renoncé à cultiver des hostas, car j’en voyais
partout mangés et déchiquetés par les mollusques. Mais un jour, Didier Willery, un jardinier journaliste, m’a parlé des variétés à feuilles
épaisses, peu attaquées comme ‘Halcyon’, ‘Love
Pat’, ‘Sum and Substance’, l’hosta sieboldiana
et ses variétés. Moyennant une petite surveillance – et, parfois, une légère protection en
fin d’hiver–, ils restent beaux.
Quelques annuelles sans soucis
Parmi les fleurs annuelles, je choisis des
plantes faciles à vivre qui, passé le moment
toujours délicat de la germination et de la
croissance des plantules, se débrouillent sans
assistance, comme les cosmos, lavatères, soucis,
zinnias ou tagètes à petites fleurs. Certaines
fleurs se ressèment d’ailleurs toutes seules sans
problème (bourrache, lychnis coronaria, oenanthère biennis, pavots…) et il faut même en supprimer pour ne pas être envahi !
Texte et photos : Denis Pépin, journaliste et ingénieur
agronome
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 29
ornement
jardin sauvage,
entretien minimum
Et s’il n’y avait rien
de plus écologique
que… ne rien faire ?
Leçon de farniente
éclairé avec Guy
Vaultier, pépiniériste
en Charente-Maritime.
30
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
Q
uand la gestion du jardin commence à se faire pesante,
quand les week-ends se transforment en marathon
pour tondre, tailler, désherber ou arroser, le temps est
peut-être venu de retrouver un peu de sérénité, le sens de l’écologie et... du bon sens ! Guy Vaultier, pépiniériste en CharenteMaritime, fait le pari d’aider à l’organisation de jardins sans
contraintes. Il propose de délaisser la tondeuse, de négliger la
binette pour réfléchir à une forme de jardin plus libre, certes
moins fleuri en abondance pendant des mois mais tellement
plus reposant ! La leçon de jardinage est tout ce qu’il y a de plus agréable
puisqu’il nous enseigne tout d’abord à ne rien faire ! Ce qui
ressemble à une boutade prend tout son sens quand il explique
son étrange méthode. Au lieu de se précipiter “pioche au clair”
ornement
pour défricher puis replanter à tout va, il préconise quelques promenades, carnet en main,
pour observer et noter tout ce qui pousse,
fleurit, couvre le sol et occupe le terrain. Une
flore d’utilisation simple peut aider à mettre
un vrai nom sur toutes ces “herbes”. De ce
premier inventaire viendra la sagesse... En
effet, une fois repérées les plantes qui nous
plaisent ou celles que nous aurons remarquées
pour leur rôle écologique (attirer les insectes,
stabiliser les sols ou nourrir les oiseaux), nous
n’aurons déjà plus envie de les arracher pour
en planter d’autres ! Car toutes ces plantes qui prospèrent spontanément nous prouvent qu’elles apprécient
l’endroit. Alors, autant les conserver, les valoriser
et s’appuyer sur ces connaissances pour envisager des achats. On recherchera dans les mêmes
familles de plantes pour trouver des espèces complémentaires et, comme le dit Guy Vaultier, « se
rapprocher d’une évidence de milieu ». Elémentaire ! La suite n’est guère plus fatigante. Elle
consiste à déterminer comment aménager l’espace autour de la maison pour avoir besoin d’un
minimum d’interventions et d’entretien. Une
tonte régulière de la pelouse sur l’ensemble du
jardin n’est pas forcément une nécessité : l’herbe
rase est pratique, pour marcher ou pour installer
chaises et tables. Après, on pourra transformer le
reste en carrés sauvageons ou en prairie. L’idée?
Jardiner de façon plus classique les parties utiles
proches de la maison, puis s’initier au sauvage
au fur et à mesure que l’on s’en éloigne pour
finir avec une prairie fauchée une fois par an et
une vraie haie champêtre au bout du jardin. A
chacun d’envisager, en fonction de la superficie,
de son rapport à la nature ou de sa vie de famille,
comment gérer cet espace qui peut évoluer…
Installer la vie sauvage
Pour créer des massifs de
plantes sauvages, il existe deux
manières de procéder. Soit on
gère l’existant, soit on prépare
le sol pour planter des espèces
botaniques (voir tableau p. 34).
La première méthode est très
intéressante dans les sols qui
contiennent peu d’envahisseuses (chiendent ou liseron).
Elle permet d’avoir rapidement
un effet de masse de fleurs
sauvages (sauge, silène, origan,
scabieuse, marguerite, sainfoin,
achillée, bardane…) sans rien
débourser. La seconde permettra, en septembre-octobre, de
travailler la terre à la grelinette
ou au motoculteur pour les surfaces importantes. Un coup de
griffe pour égaliser et on laisse
lever. Là, c’est la pochette surprise ! On peut y
découvrir, à condition de savoir les identifier,
des pieds de bouillon blanc, cardère, coquelicot, sauge, silène… Les conserver permet d’avoir
une première palette spontanée à compléter.
Les débutants passeront un deuxième coup de
griffe général puis tranquillement au processus
de plantation.
Et maintenant, on plante !
Les achats suivront eux aussi la voie de la
sagesse en privilégiant des espèces botaniques
totalement adaptées au milieu (sol ordinaire
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 31
ornement
ou humide, voir p.34). Rien ne sert de créer un
espace sauvage si c’est pour passer son temps
à les assister. La méthode de Guy Vaultier est
radicale : « On plante et on oublie ! ». Faites
une bonne trame de graminées car ce sont les
plantes les plus faciles à vivre. Elles servent
aussi de jolie transition avec les parties laissées en prairies complètement sauvages.
Plantez le plus tôt possible au printemps
Entretien minimum…
En cours de saison, la première année, surveillez d’éventuelles repousses de mauvaises
herbes coriaces et arrachez-les. Le paillage
empêche la levée d’autres herbes et garde la terre
fraîche. N’arrosez qu’en cas de sécheresse prolongée, si vous constatez que les plantes souffrent.
A l’automne, surtout pas de nettoyage ! Laissez
Avec des plantes adaptées à leur milieu, une fois créé, l’espace sauvage n’a plus besoin d’être assisté.
(mars). Lors de la plantation, apportez une
poignée de compost décomposé par pied.
N’oubliez pas de faire tremper les godets
avant la mise en terre et arrosez ensuite pour
tasser sauf si le sol est déjà humide. Paillez
sur 10 cm avec de la paille, du broyat, de la
fougère. C’est parti ! tout en place comme refuge hivernal pour les
insectes. Coupez les tiges sèches des graminées et
des vivaces en fin d’hiver après les grosses gelées
(mars). Laissez les résidus fins sur le sol en paillage.
Passez les autres au broyeur pour les étaler ensuite
comme nouveau mulch. Inutile de nourrir les
plantes, le cycle de recyclage sur place leur suffit.
Mise en place
1 Première option : gérer l’existant. Il suffit de
commencer par délimiter à la tondeuse les îlots de
plantes intéressantes qui constitueront les futurs
massifs. Ensuite, on désherbe tranquillement autour
des touffes pour trier le bon grain de l’ivraie.
2 Deuxième option : planter. Désherbez les
emplacements des futures plantations en posant
de grands cartons ou des carrés de plastique de
récupération sur le sol préalablement tondu pendant
6 mois à un an.
1
32
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
ornement
Normalement, la deuxième année, vous vous prélasserez dans la chaise longue à partir d’avril ! Une fois implantés, ces massifs deviennent
autonomes. Si le paillage avec leurs propres
résidus s’avère insuffisant, vous pouvez ajouter
du broyat de temps en temps. Les touffes les plus
grosses pourront être divisées tous les 5 ou 6 ans.
Des semis spontanés de certaines vivaces peuvent
apparaître, fournissant des plants robustes pour
Aux Filles du vent, l’équilibre du milieu environnant
garantit une quasi absence de problème.
d’autres emplacements. Vous n’aurez plus qu’à
imaginer d’autres associations, créer de nouveaux
massifs pour tester d’autres plantes de même
milieu et… agrandir le jardin en quelque sorte ! Brigitte Lapouge-Déjean, paysagiste en Dordogne
Photos Serge Lapouge
Les Filles du vent,
une pépinière qui décoiffe
Plutôt que de tout raser sur le terrain pour s’y
installer commodément, Guy Vaultier a préféré
garder la végétation en place (pins, sureaux,
aubépines... ). Coupe-vent, ces arbres garantissent
la présence d’oiseaux nécessaires à l’équilibre du
milieu. Pour compléter, il laisse de grandes plages
d’herbes sauvages et des bisannuelles géantes –
cardère et bouillon blanc – garantes de la fidélité
d’insectes auxiliaires. Les carrés de pépinières se
glissent au milieu ! Les plantes sont élevées à froid, en plein air
pour nécessiter le moins d’assistance possible.
Guy Vaultier tient à suivre sa production de la
graine jusqu’à la vente. Il sème beaucoup et
n’achète quasiment pas de jeunes plants car il
n’a pas confiance dans la qualité des productions
intensives. Le semis lui permet d’obtenir des
systèmes racinaires bien développés. Les levées,
parfois capricieuses, ne sont pas faciles à
gérer : il respecte ces cycles naturels et y calque
l’organisation de la pépinière. Avec 50 000 godets
par an, c’est une sacrée gageure ! Les pieds-mères servant à la multiplication vivent
en pleine terre en grands massifs. « C’est la
seule façon de conserver intacts les caractères
héréditaires d’une plante. Si on les stocke de
façon artificielle, elles perdent ce qui fait leur
résistance. »
2
L. BES
Durant leur croissance, ses végétaux ne reçoivent
aucun traitement phytosanitaire. Les rares fois
où il a dû intervenir, ce fut sur des cochenilles
et des pucerons dont il est venu à bout avec du
purin de fougère. Pulvérisations répétées tous
les 3 jours pendant 15 jours (dilué à 20% avec un
peu de savon noir). Pendant toute la saison, il
stimule la croissance avec un mélange de purins
d’ortie, de consoude et de prêle, additionné à l’eau
d’arrosage. Loin du bouturage intensif surchauffé
et des multiplications in vitro, il est donc possible
de produire des plantes de qualité en se souciant
d’abord d’écologie !
w Pépinière Les Filles du vent, Route de la Ronde ,
17170 Courçon. Tél. 05 46 00 20 72,
www.lesfillesduvent.fr
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 33
ornement
Choix de plantes en sol ordinaire
Plantes
Floraison /Feuillages
Caractéristiques
Achillea millefolium ‘Cerise queen’
(achillée)
Floraison rose vif en juin-juillet.
Feuillage mousseux persistant.
Joli couvre-sol persistant.
Résiste à la sécheresse.
Artemisia (armoises)
Beaux feuillages vert à gris clair.
Différents ports selon espèces.
Très résistantes à la sécheresse.
Euphorbia (euphorbes)
Très florifère et mellifère.
Pas envahissant. Croissance en
touffe. Divers hybrides solides.
Aster ericoides
(aster)
Floraison vert fluo hâtive.
Beaux feuillages persistants.
Grande variété de formes. Aucune
exigence. Fl. utile pour les insectes.
Gaura
Fleurs blanches de juin à Toussaint.
Très mellifère. Les semis spontanés
sont plus résistants au froid.
Knautia macedonica
(Knautie de Grèce)
Floraison pourpre de juin à octobre.
Nourrit les chardonnerets. Semis
spontanés mauve ou pourpre.
Perowskia (lavande d’Afghanistan)
Floraison bleue de juillet à octobre.
Mellifère. Très robuste.
Polygonum scoparium
(persicaire à balai)
Fleurs blanches en avril-mai et à
l’automne. Feuillage persistant.
Ressemble à une prêle.
Effet très léger.
Verveine de Buenos Aires
Fleurs violettes.
Mellifère. Semis spontanés
très résistants.
Graminées : Achnatherum calamogrostis,
calamagrostis ‘Karl Foerster’, panicum
‘Heavy metal’, Stipa gigantea
Epillets aériens.
Fins feuillages verts.
Essentielles pour accueillir
les insectes.
Aucun entretien en cours de saison.
En sol humide
34
Plantes
Floraison /Feuillages
Caractéristiques
Aquilegia (ancolie)
Fleurs de mai à juin
Se ressème à foison en superbes coloris.
Coreopsis tripteris (coréopsis)
Fleurs jaunes en fin d’été
Attractif pour les insectes.
Epilobium (épilobe)
Rose vif
Couper les hampes en fin de floraison
s’il y a trop de semis indésirables.
Eupatorium cannabinum (eupatoire
chanvrine)
Fleurs vieux rose en fin d’été
Essentielle pour les insectes. Nourrit les
oiseaux en hiver. Résiste à la sécheresse.
Filipendula ulmaria (filipendule )
Fleurs rose ou blanc en été.
Beau feuillage
Résiste à la sécheresse passagère.
Son feuillage fait un bon couvre-sol.
Helianthus salicifolius ou ‘Lemon
Queen’
Fleurs jaune en fin d’été
Très résistant. Supporte une sécheresse
passagère. Très mellifère.
Inula magnifica (aunée)
Fleurs jaune vif en juin-juillet
Excellent couvre-sol à désherbage
automatique.
Lythrum salicaria (salicaire)
Fleurs rose pourpre en juillet-août
Mellifère.
Vernonia noveboracensis
Floraison pourpre en fin d’été
Attractive pour les insectes.
Graminées : Deschampsia, miscanthus,
molinie, panicum
Epillets et plumes légères.
Feuillage dense
Indispensable pour abriter les insectes.
Occupent totalement le sol.
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
verger
traiter par les plantes,
sunset
e. petiot
la méthode Petiot
P
aysagiste, spécialiste des soins naturels aux arbres, Eric Petiot
semble mener plusieurs vies en même temps. Tout en dirigeant son entreprise de cinq salariés dans le pays de Gex, il
est devenu une sorte d’électron libre de la recherche sur le végétal,
très demandé pour ses protocoles d’expérimentation ou pour ses
formations aux agriculteurs. Il est en même temps dans le collimateur
des Fraudes depuis la “bataille du purin d’ortie”. On se souvient de la
promulgation, en janvier 2006, de la loi d’orientation agricole interdisant toute publicité et toute recommandation pour des produits
ne bénéficiant pas d’une autorisation de mise en marché, qui visait
notamment les préparations végétales, dont le purin d’ortie.
Des menaces bien réelles
Quelques mois plus tard, Eric Petiot recevait chez lui la visite
d’agents de la Protection des végétaux et du service des Fraudes
pour « examiner la conformité de son entreprise relative à la protection des végétaux ». La mobilisation associative contre cette loi et la
médiatisation de l’affaire ont permis une timide avancée législative
(voir l’encadré page 39). Mais la pression des services des Fraudes et
Eric Petiot a développé
une approche
écologique originale
de la santé des
cultures. Si elle
séduit de plus en plus
d’agriculteurs qui
suivent ses formations,
elle semble beaucoup
irriter les autorités
en la matière.
Formation dans le jardin
pédagogique chez Eric Petiot
(à droite sur la photo).
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 35
P. MEAILLE
du ministère de l’Agriculture ne s’est pas relâchée,
tant pour Eric Petiot que pour les agriculteurs qui
utilisent ce que l’on nomme désormais les PNPP
(Préparations naturelles peu préoccupantes).
Ce solide gaillard de 45 ans reste marqué par
cette menace, moins pour lui-même que pour
tout le travail accumulé. « Je risque 2 ans de prison
et 75 000 € d’amende pour ce que je fais, car je
vante les mérites de préparations naturelles non
homologuées. » Depuis 2006, il met les bouchées
doubles : réunions d’information, formations,
expérimentations, écriture d’un premier livre (1)
et un second sur les huiles essentielles presque
terminé, comme s’il y avait urgence à transmettre
avant qu’on ne l’empêche de le faire. A ce jour, ce
diplômé en horticulture qui a suivi diverses formations (biologie végétale de l’arbre, ethnopharmacologie et biochimie) et poursuivi en autodidacte
en allant rencontrer des spécialistes, a formé plus
de 2 000 professionnels.
tiques que doivent avoir les produits de
traitements à base de plantes pour être plus
efficaces. Expliquez-nous !
Eric Petiot : Il suffit d’une sonde pH et d’une
sonde rédox – qui mesure le facteur d’oxydoréduction (3) – et l’agriculteur peut faire lui-même
une lecture directe des caractéristiques électromagnétiques du végétal, du sol et des produits
de traitement qu’il utilise. Il devient autonome.
La santé du végétal se situe dans la zone acide/
réduit (voir schéma). Un bon extrait fermenté,
par exemple, doit avoir un pH entre 5,9 à 6,2 et
un Rédox entre -70 et + 250 millivolts. C’est ce
qu’on mesure généralement sur la cuticule d’une
feuille saine. En surveillant le pH et le Rédox,
lors de la préparation des traitements à base de
végétaux connus pour leur action répulsive, insecticide, fongicide, stimulante, élicitrice (qui favorise le système de défense de la plante), on met
Une autre approche
de la santé du végétal
Les 4 Saisons : Vous vous inspirez de la bioélectronique de Louis-Claude Vincent (2) pour
définir la santé du végétal et les caractéris36
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
E. Petiot
Curieux de tout et pragmatique, Eric Petiot
n’hésite pas à revisiter des théories peu
académiques lorsqu’elles trouvent des
confirmations sur le terrain.
verger
Les 4 S : Quelle fertilisation préconisez-vous ?
E. P. : Les engrais
chimiques, comme les pesticides, sont des produits
extrêmement solubles, qui
inhibent la synthèse des
protéines et sensibilisent
les plantes aux maladies
et aux ravageurs ainsi que
l’ont montré les travaux de
Francis Chaboussou (4). La
plante stocke ces éléments
solubles au détriment des métabolites secondaires et des oligo-éléments utiles pour son
système de défense. Je préconise d’apporter
le compost ou le fumier à l’automne et un peu
d’engrais organique riche en azote fin févrierdébut mars, juste avant le démarrage de l’activité biologique du sol. Cet azote-là va pénétrer
au cœur des cellules végétales et non se stocker
à leur périphérie. Et il va renforcer le système
de défense de la plante.
a. bosse-platiere
Les 4 S : Comment fonctionnent ces mécanismes de défense des plantes ?
E. P. : Les connaissances ont beaucoup pro-
Différents pHmètres numériques et appareil de mesure
de facteur d’oxydoréduction (Rédox).
d. Klecka
toutes les chances de son côté.
A l’opposé, tous les produits
chimiques de synthèse sont
alcalins et oxydés et cela correspond à ce que l’on mesure
sur des végétaux malades ou
attaqués par des ravageurs. gressé : la plante réagit d’abord à un agresseur
en utilisant des phytohormones messagères
pour avertir toutes les parties végétatives
voire les plantes voisines. Puis elle abandonne
quelques cellules aux agents pathogènes
et commence à créer des zones de barrage
pour stopper leur progression. C’est ce qu’on
observe avec les contours rouges des taches
nécrotiques sur les feuilles. Les phénols jouent
un rôle très important pour élaborer ces zones
de barrage et produire des substances toxiques
pour l’agresseur. Le rôle de l’agriculteur – ou
du jardinier – est de stimuler ces mécanismes
de défense et d’apporter des éléments qui permettent à la plante de reconstituer ses réserves
pour faire face à de nouvelles agressions.
Les 4 S : C’est là qu’interviennent les
traitement à base de plantes ?
E. P. : Oui, en particulier les plantes très riches
en phénols comme l’origan, le thym, la sarriette
des montagnes, le serpolet. Je les utilise surtout
de manière préventive en infusions, mais si c’est
nécessaire aussi sous forme d’huiles essentielles
en curatif. Par exemple, l’an dernier en Alsace,
dans un essai suivi par la Chambre d’agriculture
avec un vigneron, on s’est totalement passé de
cuivre contre le mildiou en utilisant des infumai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 37
verger
ndlr), elle sera plus à même de contenir son
agresseur. Je l’ai constaté à la station fédérale
de recherche de Changins en Suisse, dans un
protocole sur le mildiou, où je me suis aperçu
que la vigne compartimentait très bien sur la
feuille mais ne savait pas le faire dans le bois. Si
on lui apporte des phénols, elle arrive à le faire.
On a pu bloquer des maladies du bois comme
l’eutypiose et l’esca.
E. PETIOT
A. BOSSE-PLATIERE
Les 4 S : Et les extraits fermentés comme
l’ortie ?
E. P. : Ils complètent l’action préventive. Dans
l’ortie, on sait qu’il y a entre autres des acides
aminés qui ont une fonction élicitrice, laquelle
renforce le système de défense de la plante.
En extrait fermenté (purin), l’ortie est un phytostimulant foliaire à pulvériser, comme la
consoude. Apportées au sol, elles accélèrent
les processus de décomposition et améliorent
le rendement. L’infusion de feuilles sèches
d’ortie est acaricide… Selon l’effet recherché,
plus d’une trentaine de plantes peuvent être
utilisées. Il est important de respecter le bon
mode opératoire pour chaque type de préparation. Les pulvérisations foliaires se font de
préférence le matin et les arrosages au sol le
soir. Pour soigner les arbres, j’administre aussi
ces préparations en perfusions, avec des petits
perfuseurs adaptés, l’aiguille étant enfoncée
au-delà de l’écorce.
Modèle de perfuseur utilisé par Eric Petiot (en haut).
Photo du bas : les soins aux grands arbres nécessitent
parfois l’intervention d’un spécialiste.
sions et des extraits fermentés. En prévention,
une infusion par mois suffit : pour un hectare,
seulement 250 g de plante sèche dans 10 litres.
Chauffez à 90 °C puis laissez refroidir et diluez à
1/20e dans de l’eau de pluie (le pH de l’eau de
pluie est généralement à 6). Si on apporte des
phénols à une plante qui compartimente mal
(qui peine à élaborer des zones de barrages,
38
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
Les 4 S : Que conseiller au jardinier
contre le mildiou de la tomate, devenu
très virulent ?
E. P. : En prévention, d’abord de l’extrait
fermenté d’ortie pulvérisé deux fois par mois
dilué à 1/50e. Au sol, à 1/20e, pour renforcer
le système de défense de la plante. Mais il
faut que cet extrait soit bien réalisé. Utiliser
de l’eau de pluie pour avoir un pH de 5,9 - 6.
Puis un traitement par mois avec une infusion
de plante réductrice : origan, thym, sarriette
des montagnes ou thym serpolet, toutes très
riches en phénols, pour leur effet fongicide.
En curatif, intervenir avec l’huile essentielle d’origan. Il faut d’abord la solubiliser et
en mélanger 5 ml dans 5 ml d’huile de colza
puis ajouter quelques gouttes de tensioactif
verger
(par exemple un peu de liquide vaisselle bio)
et mélanger à nouveau. A diluer dans 10 litres
d’eau et à pulvériser. Avec la tisane d’origan,
on libère seulement 35 % de métabolites
secondaires (les principes actifs curatifs). Avec
l’huile essentielle, la totalité des métabolites
secondaires sont libérés. Attention, cela brûle
la peau. Ne pas en abuser, sinon on fatigue la
plante. La sarriette des montagnes est moins
chère et presque aussi efficace. Ce traitement
est également valable contre d’autres maladies comme la moniliose ou la tavelure (5).
Eric Petiot a choisi de dévoiler toutes ses
formulations dans ses formations et ses livres
afin que les agriculteurs puissent être autonomes. Ce n’est pas faute d’avoir été sollicité par des industriels pour commercialiser
des préparations. Mais les homologations
sont tellement coûteuses – même pour un
produit dans le domaine public – que les
considérations financières prennent alors
beaucoup trop de place à son goût. Il est de
plus en plus contacté par des responsables
de Chambres d’agriculture et ses formations,
autrefois fréquentées exclusivement par des
producteurs bio, attirent désormais une majorité d’agriculteurs conventionnels. Un signe
encourageant dans le contexte réglementaire
liberticide actuel (lire ci-contre). Au vu des
résultats annoncés, nul doute que bien des
jardiniers vont se hâter d’expérimenter ces
conseils et formulations. Faites-nous part de
vos essais et de vos résultats : ils serviront à la
mise en place de protocoles d’essais que nous
prévoyons d’élaborer avec la collaboration
d’Eric Petiot.
PNPP : la chasse
est (r)ouverte !
Sous la pression conjuguée de l’opinion publique
et des partisans de traitements naturels,
un amendement, voté par l’Assemblée en
décembre 2006, a exclu des produits soumis
à autorisation quasiment tous les “produits
naturels” couramment utilisés. Et créé l’acronyme
PNPP (produits naturels peu préoccupants).
Cela a été confirmé en 2009 par un second
amendement voté par le Sénat dans le cadre
du Grenelle. Malgré cela, rien n’est fait pour
faciliter l’utilisation et la commercialisation de
ces produits et les services des Fraudes et de
la Protection des végétaux continuent à faire
pression sur leurs utilisateurs. Dernier exemple :
une entreprise française vient d’être mise en
demeure de détruire 10 litres d’huile de neem,
insecticide végétal traditionnellement utilisé en
Asie et en Afrique, suspecté d’être un produit
dangereux. Une tentative de breveter le même
neem a heureusement échoué après 10 ans de
procès gagnés par les organisations paysannes
indiennes et l’organisation mondiale de
l’agriculture biologique. Encore une fois, les biens
communs issus de savoirs populaires sont visés…
L’ASPRO-PNPP, asssociation pour la promotion
des produits naturels peu préoccupants, fédère
producteurs et utilisateurs afin de les faire
reconnaître comme alternative aux produits
chimiques.
ASPRO-PNPP “Le Pied de Chat”,
50490 Muneville-le-Bingard, www.aspro-pnpp.org
1. Les soins naturels aux arbres, par Eric Petiot,
éd. de Terran, 2008.
2. Ingénieur hydrologue français (1906-1988)
3. Comptez près de 700 f pour du matériel de
laboratoire – on peut trouver moins cher.
4. Directeur de la station de zoologie de l’Inra
de Bordeaux, auteur notamment de Les plantes
malades des pesticides, 1980.
5. Essayez, avec un témoin traité au cuivre,
et faite-nous part des résultats.
P. MEAILLE
Antoine Bosse-Platière
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 39
expérimentation
variétés anciennes,
F. WARNIER
les gagnantes sont...
Pendant trois années,
nos fidèles lecteurs
ont testé différentes
variétés anciennes de
tomates et de salades.
Rendement, goût,
maladies : voici les
plus performantes !
Q
uelle belle année 2009 pour les tomates ! J’ai rencontré
nombre de jardiniers heureux de leur saison passée, ayant
fait moisson de récoltes, grâce à un été sec et ensoleillé.
Une année 2009 qui a vu le retour de l’essai sur les anciennes
variétés de tomates proposé par Les 4 Saisons à leurs lecteurs. Ce
travail, mené depuis trois ans avec les producteurs de semences bio
de Graines del Païs et l’association des Croqueurs de Carotte (voir
encadré), a porté ses… fruits en faisant émerger quelques variétés
méritantes et méconnues !
Des challengers pour la ‘Rose de Berne’
Rappelons en effet que, parmi les quelque 1 000 tomates existantes, peu sont en circulation dans les circuits classiques : nombre
d’entre elles sont chouchoutées par des collectionneurs ou dorment
dans des banques de gènes et dans tous les cas, leur diffusion reste
limitée. Alors que, dans une démarche de recherche de qualité,
40
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
expérimentation
Culture : mettre tous les atouts
de son côté
a. bosse-platiere
certaines sont intéressantes, tant pour les maraîchers que pour les jardiniers. Entre 2007 et 2009,
plusieurs dizaines d’abonnés ont testé 39 variétés,
les plus prometteuses étant reprises année après
année. Voici un bilan et une synthèse des principaux résultats obtenus. Pour cerner au mieux
les qualités et défauts de chaque variété, nous
avons retenu trois familles de critères :
w en premier lieu, le goût bien sûr : arôme,
sucrosité, texture en bouche, qualité de la
peau, en nous appuyant sur les tests de dégustation réalisés durant plusieurs années par le
Biocivam 11 (lire l’encadré ci-contre) ;
w rendement et vigueur : en comparaison avec
les variétés habituelles cultivées par le jardinier ;
w rusticité et sensibilité aux maladies : là encore,
en comparant avec les variétés habituellement
cultivées.
Dans la majeure partie des cas, les tomates
ont été cultivées en extérieur, plus rarement
sous serre. Au hit-parade de la réussite, quatre
variétés sortent du lot (voir tableau p. 42-43) :
‘Zongshu 5’, ‘Zuckertraube’, ‘Améliorée de
Montlhéry’, ‘Beef Taninges’, avec une confirmation sur deux années de culture. Et un satisfecit
particulier pour ‘Zongshu 5’ (cette belle tomate
tient la dragée haute à la fameuse ‘Rose de
Berne’, réputée pour sa saveur) et la ‘Zuckertraube’, excellente tomate type “cerise”.
Après les déceptions de 2008, largement dues
à la médiocrité des conditions climatiques et
aux difficultés posées par le mildiou, l’été 2009
a réconcilié nombre de jardiniers avec la culture
de la tomate !
Le principal problème rencontré fut celui
du cul noir. Rappelons qu’il s’agit là non d’une
maladie, mais d’un accident physiologique lié à
un défaut d’assimilation du calcium. Cette carence
est souvent imputable à un arrosage mal maîtrisé. Les variétés de tomates y sont plus ou moins
sensibles (la tomate des Andes est connue pour
cette faiblesse), mais il est toujours possible d’en
limiter l’impact par des pratiques de jardinage
appropriées. Voici comment pratique Jean-Luc
Brault, fondateur de Graines del Païs, près de Carcassonne :
« J’essaie toujours de favoriser l’enracinement
de la plante. Tout d’abord en cultivant les tomates
sur butte : la terre est travaillée à l’aide d’une
grelinette sur la planche cultivée (1 mètre de
large pour deux rangs de tomates), et je passe le
motoculteur dans les allées. Je réhausse ensuite la
planche avec cette terre ameublie, pour atteindre
environ 40 centimètres de haut. Ce travail est particulièrement utile dans ma terre très argileuse
et lourde, propice à l’asphyxie des racines.
Lors de la plantation, les plants sont arrosés
Rappel des faits
En 2003, une association de producteurs bio de
l’Aude, le Biocivam 11, démarre un travail d’évaluation de variétés de tomates, pour la plupart
méconnues, sur les critères suivants : haute qualité
gustative, diversité génétique, résistance aux maladies, adaptation à différents terroirs… Les ressources
viennent principalement de l’Inra d’Avignon, les
semences sont multipliées et mises à disposition
par le semencier bio Graines del Païs. En 2007, les
4 Saisons du jardin bio et ses lecteurs s’associent à
la démarche et complètent les tests de dégustation
réalisés sur les marchés de la région de Carcassonne
et les essais au champ conduits chez des maraîchers
du sud de la France et en Bretagne. Les Croqueurs de
Carotte ont pris la relève du Biocivam 11 en 2009.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 41
F. WARNIER
expérimentation
Le hit-parade 2007-2009 des tomates
Variété
Description
Avis des jardiniers
Commentaire 4 Saisons
Diffusion
‘Zongshu 5’
(ci-dessus,
à gauche)
Fruits roses de 140 à 180 g,
plante vigoureuse.
Arôme intense, chair fondante et
juteuse, peau fine.
Bon rendement.
Plébiscitée en 2008 et 2009. Une des
meilleures. A ne pas planter trop tôt car
sensible en sol froid.
GdP
‘Zuckertraube’
(ci-dessus,
au milieu)
Fruits en grappe type
“cerise” (moins de 20 g),
plante vigoureuse.
Arôme intense, chair sucrée,
fondante. Précoce et très
productive.
Une petite merveille, appréciée en 2008
comme en 2009.
GdP, Ger
‘Améliorée de
Montlhéry’ (dr.)
Fruits ronds et rouges,
environ 175 g.
Chair fruitée et charnue,
rendement moyen.
Originaire de la région parisienne.
Sortie du lot en 2007 et en 2008.
GdP, Ger
‘Beef Taninges’
(p. 43, à g.)
Fruit rouge en forme de
cœur, de 190 à 300 g !
Chair rose, fondante,
très bon rendement.
Très bonne note générale.
Sortie du lot en 2007 et en 2008.
GdP
‘Pinguan 7’
Fruits jaune-orangé, 180 g.
Texture ferme et agréable, chair
juteuse, rendement correct.
Avis contrastés mais ceux qui l’ont
adoptée ne jurent que par elle !
Testée en 2007.
GdP
‘Bargemont’
Fruits allongés, rouge
orangé, jusqu’à 500 g.
Chair rouge. Fruits
de beau calibre.
Plante vigoureuse et robuste.
Très appréciée lors des dégustations sur
les marchés, mais avis partagés parmi les
jardiniers. Testée en 2007.
GdP
w BG (Biau Germe) Tél. 05 53 95 95 04 w CdC (Croqueurs de Carottes) w GdP (Graines del Païs) Tél. 04 68 69 81 79
w Ger. (Germinance)Tél. 02 41 82 73 23 w Sem. (Semailles) Tél. 0032 8157 0297.
copieusement, puis j’attends jusqu’à ce que le
feuillage montre des signes de flétrissement,
et j’arrose à nouveau. De cette façon, le plant
de tomate est encouragé à s’enraciner profondément ».
Complétez cette pratique avec l’indispensable paillage, et soyez très réguliers dans
les arrosages tout au long de la saison : vous
devriez grandement limiter les problèmes.
Ajoutez à cela le fait qu’un bon enracinement
favorise une meilleure utilisation des ressources
nutritives du sol : excellent pour améliorer les
qualités organoleptiques de votre tomate !
42
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
Diffusion : à vous de jouer
Longtemps confidentielles, ces variétés
méritantes commencent à être diffusées.
Logiquement, Graines del Païs, à l’origine
de ce travail, les propose dans son catalogue. Jean-Luc Brault, pour sa part, considère
qu’elles sont par définition accessibles à tous
puisque nées d’un patrimoine collectif et
qu’elles ont donc vocation à être largement
diffusées, par les membres des Croqueurs de
carotte dont c’est l’une des missions majeures.
Et par vous, amis jardiniers.
F. WARNIER
expérimentation
Variété
Description
Avis des jardiniers
Commentaire 4 Saisons
Diffusion
‘Caro Red’
(ci-dessus
au milieu)
Fruits rouge orangé,
de forme aplatie, 100
à 140 g.
Chair fondante et juteuse,
bon équilibre sucre-acide,
bon rendement.
Très appréciée pour son goût,
particulièrement riche en bêta-carotène.
Testée en 2009.
GdP, BG
‘Dwarf Champion’
(ci-dessus,
à droite)
Fruits rouges et
côtelés, 250 g.
Fruits charnus et juteux, peau
fine, rendement correct.
Appréciée pour sa saveur et la belle taille
de ses fruits. Testée en 2009.
GdP
‘Golden Königin’
Fruits jaune-orangé,
en grappe, 60 à 100 g.
Fruits juteux, bon équilibre
sucre-acide, bon rendement.
Appréciée pour sa production longue et
régulière. Testée en 2008
GdP
‘Tomate Russe’
(p.41)
Très grosse tomate
avec peu de graines,
300 g.
Chair dense et juteuse,
à la peau fine.
Rendement correct.
Très appréciée pour sa saveur malgré sa
tendance à l’éclatement, variété tardive
mais productive. Testée en 2007.
GdP
‘Fenhong Tianru’
Fruits roses, poids :
120 g.
Goût prononcé, légèrement
acide. Rendement moyen.
Saveur particulière productive.
Testée en 2007.
CdC
(2011)
‘De Vilvorde’
Fruits ronds et
rouges.
Chair charnue et juteuse,
rendement correct.
Avis partagés : testée en 2009, cette petite
dernière doit encore faire ses preuves.
A tester dans les régions humides.
Sem.
Toutes ces variétés ont été fournies par l’Inra d’Avignon, exceptées ‘Zückertraube’ (sélectionnée en biodynamie par
Kultursat-Saatgut, Allemagne) et ‘de Vilvorde’, originaire de Belgique et proposée par Semailles.
En 2009, le champ des essais variétaux a
également porté sur quelques variétés de
salades, pour la plupart méconnues. Retour
sur les plus méritantes !
w ‘Kagraner Sommer 2’ : appréciée pour sa
saveur douce et son côté croquant, par la
plupart des jardiniers qui l’ont testée, cette
laitue précoce forme des petites pommes
de 20-25 centimètres environ. Cerise sur le
gâteau : elle est lente à monter à graine et
peut être une bonne alternative pour les
biosphoto
Et du côté des salades ?
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 43
expérimentation
Le principal problème rencontré est la
montée à graines prématurée : le choix de
variétés adaptées à la saison est ici essentiel.
Reste les pratiques culturales à appliquer.
productions d’été. Chez Biau Germe, Germinance, Graines del Païs.
w ‘Anthelmette’ : cette variété est une
sélection paysanne ; fraîche et croquante,
sa pomme fait 30-35 centimètres environ ;
bonne note des jardiniers ; destinée à la
culture de printemps car sensible à la montée
à graines ; proposée par Germinance.
w ‘Lattuga a cappuciorisa delle quatro stagioni’ : croquante, cette laitue italienne ne
fait pas de pomme mais est appréciée pour
sa saveur et sa robustesse ; diffusion : chez
Graines del Païs en 2011.
Rémy Bacher
Merci à Sarah Mathé pour la mise en place de
l’essai et à Francine Warnier, fidèle lectrice,
pour ses photos.
‘Croquez’ des carottes
L’association des Croqueurs de carottes s’est
constituée au printemps 2005 afin de sauvegardé des variétés potagères traditionnelles
menacées.
Elle rassemble principalement des entreprises
artisanales spécialisées dans la production de
semences bio. Soutenir leur action, soit en leur
transmettant quelques graines d’une variété
traditionnelle que l’on ne trouve plus dans le
commerce (variété locale ou familiale que vous
cultivez, et que vous souhaitez voir diffuser) ;
soit en les aidant financièrement.
Contact : Graines del Païs.
Voici les conseils d’Yves Perrin, ancien
responsable des jardins de Terre vivante :
« A Terre vivante, nous avons les mêmes
difficultés que vous à faire pousser des salades
en été ! Tout d’abord, il est difficile de faire
germer les graines, que ce soit en godets en
serre ou en pleine terre. Les températures
optimales de germination vont de 15 à 22 °C.
Au-delà, la graine, “comprenant” que les
conditions ne sont pas favorables, bloque les
processus et attend des jours meilleurs.
Il importe donc de ne semer que dans les
endroits les plus frais du jardin. Si vous réalisez
des semis en terrine, mettez-les sous un arbre.
Ensuite, qui dit chaleur, dit montée à graine
rapide : la plante se dépêche de terminer son
cycle naturel tant qu’elle le peut afin d’assurer
sa descendance. Les repiquages doivent aussi
s’effectuer à l’ombre, celle d’une autre plante
potagère de grande taille. Evidemment, il
faut veiller à un arrosage régulier et pailler
généreusement.
Les associations de plantes prennent toute
leur place ici : créez des micro-climats afin
que les plantes se protègent entre elles. En
2009, à Terre vivante, nous avons fait pousser
les salades à l’ombre de grands tournesols :
les mieux protégées du soleil ont eu la
meilleure croissance. Pour un petit jardin,
chaque recoin disponible doit être utilisé :
derrière des haricots grimpants ou, si vous
avez opté pour un potager fleuri, contre
une brassée d’asters. »
44
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
(publicité)
Les salades de Terre vivante
pratique
ALPAcA
labels à la loupe
Aujourd’hui, les plantes
labellisées arrivent en
force dans les grandes
surfaces. Mais que
recouvrent exactement
les différentes
certifications ?
46
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
L
a démarche de certification suppose l’existence d’un
cahier des charges, établi dans des conditions telles qu’il
n’est pas remis en cause, et d’organismes certificateurs
indépendants, qui établissent des contrôles réguliers. La procédure, facultative, est exigeante en temps et argent. Elle donne
aux producteurs candidats le droit d’afficher un label, qui est un
repère pour le consommateur.
Partout dans le monde
Dans le domaine de la production végétale, la certification
MPS (Milieu Programma Sierteelt, Programme environnemental pour l’horticulture) est l’une des plus récentes. L’histoire a
débuté en 1995 aux Pays-Bas, quand des horticulteurs décidèrent de faire savoir aux détaillants comme à la clientèle qu’ils
exerçaient un “métier vert” et s’engagaient pour un développement soutenable. MPS, une fondation sans but lucratif,
est alors créée. Le mouvement,
qui s’est vite internationalisé,
compte aujourd’hui environ
4 000 entreprises, avec une
nette prédominance de l’Europe. En France, où cette certification a démarré en 2000,
les arbres et arbustes labellisés MPS représentent 29 %
de la production. Nombre
de vivaces, plantes à massifs,
bulbes mais aussi plants potagers portent désormais le logo.
Ils sont relativement faciles à
trouver car des jardineries, en
particulier Botanic et Truffaut,
soutiennent l’initiative.
Un comité d’experts a rédigé
le cahier des charges que le
ministère de l’Agriculture et
la Fédération nationale des
producteurs de l’horticulture et des pépinières ont adapté. Les entreprises candidates
doivent enregistrer leur consommation en
engrais, pesticides, énergie et noter comment
sont recyclés les déchets – végétaux ou pas.
Une “liste blanche” répertorie les préparations considérées comme sans impact sur
l’environnement (du type savon noir), dont
l’emploi est encouragé. Seconde phase : les
résultats de chaque exploitation sont comparés à des standards établis par groupes
de plantes et par pays. En fonction de ces
relevés, le producteur se voit attribuer, si ses
résultats sont très bons, la note “A” et tous
ses végétaux sont labelisés MPS-A. Un professionnel moins performant obtiendra B, puis
C ou rien. Les contrôles sont effectués par
un organisme indépendant, une fois tous les
trois ans en moyenne.
A. Bosse-platière
pratique
De petits producteurs de semences bio proposent leurs
produits, comme ici le Potager d’un curieux lors de la foire
de Saint-Priest.
Des efforts qui paient
Les promoteurs du projet ne s’arrêtent pas
là : ils envisagent d’intégrer un indicateur de
biodiversité et ont d’ores et déjà ajouté un
volet social, plus exigeant que le droit français en terme de santé et d’hygiène. Quand
ces conditions sont remplies, le label MPS-SQ
(Social quality) est acquis. Aucune entreprise
française n’a encore été jusque-là.
Les efforts consentis produisent des effets
certains : les évaluateurs estiment ainsi à
un tiers la baisse de consommation des produits phytosanitaires en France pendant les
cinq premières années. Les critiques, quant à
eux, estiment qu’au final, l’acheteur est peu
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 47
pratique
Du côté de l’agriculture bio
ALPAcA
Evidemment, l’objectif du plan Ecophyto ne
pose pas de problème aux exploitations qui pratiquent l’agriculture biologique. En effet, dans
cette technique théorisée au XXe siècle, le recours
aux intrants issus de la chimie de synthèse est
strictement limité à des cas exceptionnels. En
conséquence, les exploitations concernées utilisent, pour fertiliser le sol, les déchets végétaux
et animaux. Elles éliminent les mauvaises herbes
par des procédés thermiques ou des techniques
culturales. Elles luttent contre les maladies et les
dégâts causés par les ravageurs en choisissant des
variétés résistantes, en pratiquant la rotation des
cultures et en favorisant les prédateurs naturels.
Et les OGM sont interdits. La protection de l’environnement est prise en compte : une utilisation
responsable de l’énergie, de l’eau, des sols, de l’air
est recommandée.
En France, la marque AB, gage de sérieux,
est propriété du ministère de l’Agriculture. Les
contrôles sont ici annuels : quatre organismes
indépendants sont habilités et opèrent aussi
des visites inopinées. Depuis janvier 2009, le
règlement applicable n’est plus national, mais
européen.
De plus en plus de jardineries (comme Botanic, page 46
et ci-dessus) commercialisent des plantes, d’ornement
mais aussi potagères, dûment labellisées.
renseigné sur la quantité de traitements effectivement reçus, puisque le système de notation
privilégie sa diminution… et le point de départ
peut être très élevé.
A l’heure où le gouvernement français défend
le plan Ecophyto qui prévoit, entre 2008 et 2018,
une baisse de 50% de la consommation de pesticides, les horticulteurs et pépiniéristes engagés
dans la démarche MPS prennent toutefois une
longueur d’avance. Il faut dire que la situation est
alarmante puisque, au classement des utilisateurs
de phytopharmaceutiques, notre pays est quatrième derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon
(selon l’Union des industries de la protection
des plantes). Il est temps d’agir !
48
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
Les marques privées pas en reste
Les marques privées, telles que Demeter ou
Nature & Progrès, restent autorisées. La première
est attribuée à des produits AB qui respectent
de surcroît les principes de l’agriculture biodynamique, définis à partir de conférences données
par Rudolf Steiner dans les années 1920, en
Allemagne. Lorsqu’une exploitation cherche à
obtenir une certification en biodynamie, l’association Demeter suit le dossier au départ puis
confie les contrôles annuels à un organisme indépendant. Quant à l’association Nature & Progrès,
fondée en 1964, elle établit son propre cahier des
charges. Participent à sa rédaction des paysans
et des consommateurs, également réunis au sein
des commissions qui contrôlent et attribuent la
mention renouvelée tous les ans.
Lorsque le règlement européen s’est substitué
aux règles françaises, de nombreux producteurs
l’ont regretté, en particulier parce que les règles
pratique
applicables à l’élevage sont moins rigoureuses. Ils
se sont regroupés au sein de l’association Alternative Bio 2009 et lancent ce printemps une nouvelle marque privée. L’association affiche d’ores
et déjà une charte (consultable sur http://www.
alternativebio2009.fr) qui, outre les objectifs écologiques, prend en compte les dimensions sociale
et économique. Elle défend une agriculture peu
émettrice de gaz à effets de serre, produisant plus
d’énergie qu’elle n’en consomme. Elle encourage
une économie solidaire et recherche des prix équitables. Concrètement, si nombre de ces points ne
seront pas faciles à certifier, la démarche vise à
inscrire l’agriculture biologique dans un champ
plus vaste.
Une gamme qui s’élargit
A ce jour, le jardinier amateur dispose d’une
gamme végétale portant les marques AB,
Demeter ou Nature & Progès et comptant des
plants potagers, aromatiques, d’ornement et des
graines. En pratique, mettre la main sur la précieuse marchandise n’est pas toujours aisé, mais
la situation s’améliore. Du côté des semences,
un large choix est proposé en vente par correspondance : légumes, engrais verts, fleurs. Depuis
peu, les magasins mettent en rayon quelques
sachets. Il est également possible d’acheter par
correspondance groseilliers, framboisiers, tubercules de pommes de terre et plants potagers. Des
petits producteurs en fournissent également, en
vente au détail. De plus – et c’est une vraie bonne
nouvelle –, de nombreuses jardineries proposent
désormais des plants potagers bio. Il s’en trouve
aussi dans les fêtes des plantes.
Enfin, des producteurs exemplaires refusent
toujours de se prêter au jeu des certifications. Ils
n’en ont souvent, surtout dans les petites exploitations, ni le temps, ni les moyens. Le bouche à
oreille, quelques mots échangés suffisent donc
souvent à savoir quels principes sont mis en
œuvre par tel ou tel professionnel. Quant à la
production végétale certifiée, si elle recouvre
des réalités écologiques bien différentes et reste
encore trop marginale, elle permet d’acheter en
connaissance de cause.
Marie-Pierre Grassi, journaliste
Bouquets de labels
Des roses labellisées Fair Trade
(commerce équitable) Max
Havelaar, en février, dans
une boutique parisienne, ce
n’est pas possible ? Si, parce
que l’Organisation non
gouvernementale qui attribue
le label a souhaité réagir à
une campagne dénonçant les
conditions de travail dans les
plantations situées hors d’Europe.
Ce faisant, elle n’ignore pas que
l’empreinte écologique de ces
productions n’est pas neutre,
puisqu’elles voyagent souvent par
avion. L’association, préconisant
le commerce équitable, est née
en 1988. Elle vise à protéger les
petits producteurs des fluctuations
du coût des matières premières.
Ils perçoivent une rémunération
plus élevée que dans les autres
circuits. Les droits des travailleurs
sont également défendus. Les
détenteurs du label sont aussi
incités à progresser vers une
démarche d’agriculture biologique
qui préserve les ressources
naturelles. Les contrôles sont
assurés par Flocert, émanation de
l’association qui a reçu la norme ISO
65, une référence en la matière.
Il existe un autre label, FFP (Fair
Flower Fair Plant), créé en 2003.
Il vise toutes les productions
horticoles, mais, en France, ne se
trouve que sur des fleurs coupées.
Pour l’obtenir, les entreprises
doivent répondre à des critères
sociaux et environnementaux. Pour
ce dernier volet, la certification
MPS-A est reconnue.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 49
jardin d’ici
la diversité
au sommet
Face au mont Blanc,
le jardin des Cimes,
ouvert il y a deux ans à
Passy, se découvre au
travers d’un parcours
aux allures de course
en montagne.
Suivez le guide !
50
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
C
lématites tangutica, vigne vierge, chèvrefeuille, spirée
d’Auberti, glycine de Chine... L’ascension consacrée aux
écosystèmes d’altitude débute par un tunnel de verdure,
où s’entremêlent de nombreux végétaux. Encadré par une forêt
d’épicéas et une imposante plantation de saules, le visiteur est
alors saisi par les chants du pic noir, du casse-noix moucheté ou de
la mésange noire. Tout au long de la course, les sens seront ainsi
mis en éveil par les bruits de faune enregistrés par le preneur
de son naturaliste Boris Jollivet. Une fois passée cette “porte de
l’ombre”, représentant le couvert forestier riche en biodiversité,
la “porte d’or” dévoile un sous-bois de conifères représentant
l’étage alpin situé entre 1 000 et 1 200 m d’altitude. « En ce
lieu, souvent traversé par de très belles lumières naturelles, un
système de brumisation permet de renforcer l’aspect de brume
matinale », précise David dal Cortivo, responsable technique
du jardin. Des boules en rotin tressé et un ensemble de miroirs
jardin d’ici
permettent en outre de nourrir l’imaginaire
de chacun. Car le jardin se veut un espace de
paix, de méditation et de connaissance. Des
panneaux apportent indications et anecdotes
sur les différents étages alpins, ainsi que sur
certaines espèces de faune et flore rencontrées.
Le visiteur débouche ensuite sur la “porte tellurique”, présentant le milieu qui précède les
sommets de haute montagne, au-dessus de
2 200 m d’altitude. Le végétal cède alors la place
à la roche. Se succèdent cairns d’altitude, granit,
gneiss et calcaire sur de la pelouse alpine.
Retour vers la vallée
Arrivé au sommet du jardin, à la “porte des
anges”, des sons de glace et d’oiseaux d’altitude résonnent dans un grand cylindre en
bois, où les pas laissent une empreinte sur le
calcin (verre pilé fondu), à l’image d’un sol
gelé. « Le visiteur est alors en contact direct
avec le mont Blanc car rien ne perturbe sa
vue exclusive sur le massif » souligne Damien
Girardier, gérant du jardin. Commence alors
la descente, symbolisant le retour de l’homme
dans la vallée. Une passerelle suspendue de
l’artiste plasticien Loïc Tellier, faite de matériaux de récupération de chemins de fer et du
tramway du Mont-Blanc, permet de découvrir, sans la fouler, une magnifique zone de
forêt riche en graminés sauvages. A la “porte
des miroirs”, le majestueux massif se reflète
dans le bassin, avec d’étonnantes plantes
aquatiques : iris d’eau, phragmites australes,
nénuphars, scirpes lacustres, massettes,
menthe aquatique... Le parcours se poursuit
par le verger d’altitude, riche en poiriers,
pommiers et pruniers de Passy. La descente
conduit ensuite à une zone de terrasses en
pierres sèches, avec des plantes mellifères où
butinent les abeilles des ruches voisines, aux
côtés de papillons et autres insectes. Plus bas,
bordant le chemin, de petits cylindres remplis
de végétaux de montagne conduisent le visiteur jusqu’à la “porte des palabres” et ses six
jardins à thèmes. A commencer par le potager
idéal, qui présente des techniques de jardinage écologique.
Idéal et pégagogique
Ici, tous les secrets des jardiniers bio – des
plantes fertilisantes aux soins naturels, en
passant par l’art d’un compostage efficace,
deviennent accessibles aux visiteurs. Les jardiniers se contentent de traitements biologiques
(extrait végétal fermenté à base de fougère,
d’ortie, de consoude et de prêle) et utilisent
parfois un insecticide bio à base de pyrètre.
« Notre volonté est de parvenir à une certification bio en 2011, ce qui implique de se procurer graines et plantes bio », précise David dal
Cortivo. « Cette année, nous avons essayé de
rendre le potager idéal encore plus interactif
et pédagogique, notamment à travers un suivi
de chaque végétal, des démonstrations et des
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 51
jardin d’ici
52
Invitation au(x) voyage(s)
ateliers, » ajoute Damien Girardier. Un petit
hôtel à insectes a ainsi été confectionné à base
de paille et de bois pour présenter les hôtes du
jardin. « Nous envisageons aussi d’écrire des
informations au jour le jour sur des ardoises
En retournant sur ses pas, la parcelle des sauvages donne l’occasion d’admirer aubépine, genévrier, sureau, myrtille, mûre, mauve, roquette ou
de pierre concernant l’évolution du potager
idéal, les techniques de jardinage bio... »
L’accent est également mis sur les associations, comme “Les 3 sœurs” : « Le maïs se sert
de l’azote du haricot, à qui il sert de tuteur, et
la courge protège le sol, tout en évitant l’évaporation », explique Patrick Genty, chargé de
la composition florale. Enfin, dans cet espace
idéal, de l’eau de pluie stockée dans une cuve
sert à irriguer les plantations. « Du fait du
climat, nous consommons assez peu d’eau et
n’arrosons que ponctuellement, quand les
végétaux souffrent trop » précise Damien
Girardier. Pour limiter encore plus les prélèvements dans le réseau d’eau potable, une
quinzaine de mètres cubes devrait être ponctionnée dans un petit ruisseau en bordure du
jardin, entre mai et juillet.
lierre terrestre, ainsi que quelques céréales (sorgo
et blé noir) du début de la culture. Dans le potager
asiatique, un massif de fleurs aux couleurs de
l’Inde rivalise avec du chou, de la coriandre et de
la moutarde de Chine, le tout bordé de rizières.
Envie d’une pause ? Deux pergolas en
structure végétale tressée permettent de se
reposer à l’abri du soleil. Le tressage est très
présent dans le jardin. « Nous avons planté
une sauleraie qui nous fournit de la matière
utilisable », indique Damien Girardier. Roches
noires, plantes blanches et végétaux lointains,
type bananiers ou canne à sucre : la parcelle
de l’insularité s’inspire des îles volcaniques de
l’océan Pacifique.
Puis, dans la parcelle du Nouveau Monde,
de gros contenants tressés à l’image de ceux
des caravelles rapportant des végétaux des
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
jardin d’ici
Amériques, présentent pêle-mêle citrouilles,
poire de terre, patisson, quinoa, ulluco, oca du
Pérou, mais aussi un “espace ratatouille” avec
poivrons, courgettes, tomates... A quelques pas,
la parcelle du “savoir clos”, inspiré d’un jardin de
monastère, fait la part belle aux plantes aromatiques et médicinales. Persil, romarin, sariette,
thym et ciboulette, logées dans de grands bacs
en châtaignier tressé, côtoient mauve, hysope,
verveine, origan, angélique et absynthe, présentées dans des petits bacs en mélèze. Et
voilà le jardin d’amour : une petite banquette
de verdure y invite au repos. Cette année,
Patrick Genty a renouvelé un grand nombre de
végétaux et renforcé la présence des vivaces
et de la stevia rebaudiana, plante au pouvoir
sucrant. « Nous tenons compte du fait que le
jardin se trouve dans des conditions particulières, à 1 000 m d’altitude, tout en cherchant
la diversité. »
Après une heure et demie de marche sur
plus de 3 hectares, le Café du Jardin, parrainé
par Mickey Bourdillat, chef du restaurant étoilé
Le Bistrot, à Chamonix, permet de déguster en
terrasse des plats biologiques dans un cadre
d’exception : 30 % des aliments proviennent du
potager, qui bénéficie en retour des déchets de
cuisine pour le compost.
Vers une démarche scientifique
Grâce à son positionnement original, le jardin
a remporté en 2008 le prix spécial du jury des
trophées “Innovation et écotourisme” de la
région Rhône-Alpes. Le succès ne se dément
pas, le nombre de visiteurs est passé de 7 000
en 2008 à 12 500 en 2009. Grande nouveauté
cette année : un espace dédié à l’aspect scientifique a été créé, avec des loupes pour observer
la faune et la flore et des longues-vues donnant
sur le mont Blanc. « De quoi jeter une passerelle
entre le jardin et ce massif qui lui fait face », note
Damien Girardier. L’équipe travaille également
avec le centre de recherche des écosystèmes d’altitude, dans le cadre du programme pédagogique
PhénoClim qui invite le public à mesurer l’impact
du changement climatique sur la végétation de
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 53
jardin d’ici
montagne. « Nous souhaitons approfondir cette
démarche scientifique, après avoir installé une
station météo PhénoClim qui nous permet d’effectuer chaque jour des relevés de température
et de neige. »
Afin de regrouper les locaux techniques et
administratifs jusqu’alors distants de 8 km, un
bâtiment de 500 m² bioclimatique, avec une ossature bois et des matériaux écologiques, est sur les
rails. La partie “ateliers et bureaux” sera même
passive, avec des isolations en bois de cellulose,
de la récupération d’eau de pluie et des panneaux solaires. D’autres modules photovoltaïques
servant notamment pour l’éclairage des annexes,
devraient être installés en 2011.
Muriel Beaudoing, journaliste spécialisée
en environnement. Photos Damien Girardier
Pour en savoir plus
w Jardin des Cimes, 1133, av. Jacques-Arnaud,
74190 Passy. Tél. 04 50 53 44 75,
Renseignements pratiques, temps forts du jardin
sur www.jardindescimes.com
w A lire
Materia, d’autres matériaux pour le jardin, par
Patrick Genty, Alain Renouf et Olivier Placet, éd.
Le Bec en l’air.
Un jardin au service du social
« L’idée était de créer une
entreprise d’insertion avec un
jardin qui accueille des jeunes sans
qualification ou des chômeurs
longue durée pour leur permettre
d’accéder à un emploi ou à une
formation qualifiante » explique
Damien Girardier, directeur
de Champ des Cimes, qui
accompagne une vingtaine de
personnes en insertion. Un moyen
de les valoriser et de revitaliser
le plateau d’Assy, touché par la
fermeture d’établissements de
soins, avec un taux de retour à
l’emploi d’environ 60 %. La société
54
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
coopérative d’intérêt collectif
a, par ailleurs, couplé au jardin
une activité de chantier reposant
sur l’entretien et la création de
paysages, la maçonnerie du
patrimoine et les travaux de
montagne. Elle travaille aussi à
une meilleure accessibilité des
publics, notamment handicapés,
et des actions sont régulièrement
organisées en direction des
enfants et des établissements
médico-sociaux.
Côté jardin, une parcelle dédiée
à l’agriculteur Pascal Borghini
fournit notamment l’école du
plateau d’Assy en produits
biologiques. En échange, cette
dernière a donné 400 à 500 kg
de légumes au Café du jardin en
2009. « Quand est né le projet
de jardin partagé, nous avons
tout naturellement fait appel
à lui pour l’encadrer », indique
Damien Girardier. Depuis juin
2009, six personnes isolées du
plateau d’Assy, suivies par des
assistantes sociales, ont ainsi une
parcelle individuelle, à laquelle
s’ajoute une parcelle collective.
A terme, elles devraient être une
dizaine à en bénéficier.
j.j. raynal
vivre
l’écologie
Alimentons
les régions
sommaire
Isolez par l’extérieur… ……
60
66
Redécouvrez
les pots-pourris… ……………
68
Bassins de
baignade bio… ………………
Agenda…………………………
Livres……………………………
70
Même si elle n’a pas été beaucoup reprise dans les médias
à l’occasion des récentes élections régionales, il faut souligner
l’intérêt de la campagne “Alimentons les régions” lancée à l’initiative de Minga, Nature et Progrès et Frères des Hommes avec
le soutien de nombreuses personnalités et organisations. Elle a
permis de mettre en lumière l’accélération de l’artificialisation
des terres agricoles avec 74 000 hectares par an (l’équivalent d’un
département en dix ans) qui risque de compromettre l’autonomie
alimentaire de la France. Mais au-delà du constat, il s’agit de
proposer des plans régionaux pour l’installation paysanne visant
à promouvoir les projets de petite taille et les techniques agro-écologiques (avec des volets formation, accompagnement, recherche).
Ces plans devront s’appuyer sur une ambitieuse politique foncière
pour protéger et développer la production alimentaire, surtout en
périphérie urbaine. Faire de la question alimentaire une priorité,
c’est aussi ouvrir de nouvelles perspectives d’emploi aussi bien
pour les nouveaux agriculteurs que le commerce de proximité ou
les infrastructures de stockage et de transformation.
www.alimentons-les-regions.fr
70
76
78
ALPACA
Toilettes sèches
à grande échelle ?……………
mai mai-juin 2010 | les
- juin 2010 | les 4 saisons n° 182 55
43
c’est de saison
échos écolos
w Textes : Antoine Bosse-Platière
Les émissions
de Co2 du bâtiment en hausse
Conformément aux
engagements pris à Kyoto,
la France doit communiquer
chaque année son inventaire
d’émissions de gaz à effet de
serre (GES) de l’avant-dernière
année. Résultat : le total des
émissions de GES a diminué de
0,6 % entre 2007 et 2008, mais
celles du bâtiment (résidentiel
et tertiaire) ont augmenté de
7,7 %. En cause, les conditions
météorologiques plus froides
en 2008 qu’en 2007. Si les
hivers continuent à devenir plus
rigoureux et si nos programmes
de rénovation énergétique ne
sont pas plus ambitieux, on
voit mal comment nous allons
pouvoir tenir nos engagements
en matière de réduction des
émissions de GES.
Tirer les leçons
de la grippe A
L’OMS a-t-elle exagéré la menace de la grippe A sous la pression des laboratoires pharmaceutiques comme l’affirment certains
experts ? Pourquoi, comme le dit l’eurodéputée Michèle Rivasi,
n’a-t-on pas réajusté la politique de vaccination en fonction des
faits et est-on passé « du principe de précaution au principe de
démesure » ? Pourquoi avoir accepté que « cette campagne de vaccination repose sur des vaccins expérimentaux, sans recul clinique
suffisant et pour lesquels les fabricants refusent de supporter les
conséquences d’éventuels effets secondaires graves » ? Face à
l’inquiétante montée des maladies allergiques, pourquoi les laboratoires refusent-ils de remettre en cause les composants des vaccins
connus pour être les plus allergisants : notamment l’aluminium, les
antibiotiques, le formaldéhyde et les résidus du milieu de culture
de la souche vaccinale (protéine d’œuf ou de poulet, gélatine) ?
Gabegie financière, experts et décideurs sous influence, il faut tirer
les leçons de la grippe A, avant la prochaine pandémie.
Pour des coopératives d’habitants
Face aux difficultés d’accès
au logement et à la disparition progressive de la mixité
sociale, l’association Habicoop,
créée en décembre 2005, souhaite promouvoir les coopératives d’habitants. Le principe
est le suivant : la coopérative
est propriétaire des logements
qu’elle loue à ses coopérateurs
en échange d’un loyer et de
56
les 4 saisons n° 182 |mai-juin 2010 l’achat de parts sociales. Les
habitants sont donc collectivement propriétaires du bien,
individuellement locataires et
ils participent à sa conception.
Cela permet d’offrir des loyers
inférieurs aux prix du marché.
De nombreux projets à caractère écologique sont en cours
dans les différentes régions.
www.habicoop.fr
c’est de saison
Les Scop résistent mieux à la crise
Leurs effectifs augmentent quand les autres entreprises licencient, elles résistent mieux à la crise et leurs résultats sont supérieurs à la moyenne. Ce sont les Scop, sociétés coopératives de
production, récemment rebaptisées sociétés coopératives et participatives. En France, on en compte 1 950 (dont Terre vivante) qui
emploient près de 41 000 salariés, dix fois moins cependant qu’en
Italie ou en Espagne. L’implication des salariés, qui détiennent la
moitié du capital et participent aux décisions avec chacun une
voix, ainsi que des règles de gestion spécifiques, expliquent ce
succès. Le statut de Scop se révèle bien adapté à la reprise par les
salariés d’entreprises en difficulté, mais la confédération générale des Scop demande quelques aménagements des règles pour
faciliter encore ce type de reprise.
formations
L’association Aplomb,
à Saint-Marcellin (38)
w
propose des formations
théoriques et pratiques
(isolation écologique par
l’extérieur, enduits chaux ou
terre...). Tél. 06 86 55 74 15,
http://aplomb.sudgresivaudan.org
Plus de formations sur
www.terrevivante.org
Huile de noix à la paraffine
A. BOSSE-PLATIERE
La lecture du numéro de février de 60 millions de
consommateurs nous apprend qu’en décembre 2009,
Lesieur a découvert de l’huile minérale de type paraffine
(issue du pétrole) dans près de 25 000 bouteilles provenant de Californie. Les quantités détectées ne dépassant
pas 400 mg/kg, l’Afssa a décidé qu’il n’y avait pas de
danger pour la santé. Seul le retrait des rayons a été
exigé, mais il n’y a pas eu d’information du consommateur ni de rappel des bouteilles vendues (huile de
noix et Epi d’or de Lesieur, Bouton d’or d’Intermarché
et sous d’autres marques chez Match et Cora). Voilà qui
rappelle le scandale de l’huile de tournesol ukrainienne
coupée à l’huile minérale, qui avait servi à l’élaboration
de nombreux aliments transformés sans qu’aucun rappel
ni information ne soit organisé. Rien n’a changé depuis.
Climategate et services secrets
Alors que les négociations climatiques sont en pleine confusion
depuis l’échec de Copenhague,
on peut s’interroger sur l’origine de ce qu’on a appelé le
“Climategate”. Rappelez-vous,
un mois avant le sommet de
Copenhague, près d’un millier
de messages échangés entre
chercheurs européens et amé-
ricains avaient été divulgués
sur Internet, alimentant une
rumeur selon laquelle les climatologues auraient manipulé
des données pour faire croire
au réchauffement de la planète.
Il s’avère que cette opération
a été d’une grande sophistication et a nécessité de très
importants moyens, avec des
ordinateurs basés en Turquie,
en Arabie saoudite et en
Russie. L’implication de services
secrets est plus que probable,
de même que le financement
par un puissant lobby opposé
à tout accord international
visant à réduire les émissions
de gaz à effet de serre.
(Source : Le Monde 3/02/2010)
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 57
45
c’est de saison
échos écolos
www.robindesbois.org
Atlas des eaux
polluées aux PCB
Trop
de pesticides !
Pour avoir publié les résultats
d’analyses de résidus de pesticides
dans les raisins de table, le MDRGF
(Mouvement pour les droits et le
respect des générations futures)
s’est vu assigner en justice par la
FNRPT, Fédération nationale des
producteurs de raisins de table,
qui lui réclamait 500 000 d pour
dénigrement. Le 6 janvier dernier,
le jugement a légitimé le travail du
MDRGF et débouté la FNRPT qui
s’est vu condamner pour procédure
abusive et a dû payer au MDRGF les
frais engagés pour sa défense. Le
mouvement de François Veillerette
poursuit son travail de salubrité
publique en présentant sur son
site Internet des témoignages
poignants d’agriculteurs et de
particuliers victimes des pesticides.
www.mdrgf.org
58
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 L’association Robin des Bois
répertorie depuis de nombreuses années les sites ayant
fait l’objet d’une pollution
par les PCB (polychlorobiphényles). Elle vient d’en publier
une cartographie avec pas
moins de 404 sites en France,
au premier rang desquels on
retrouve les anciens fabricants de transformateurs et
condensateurs au pyralène,
les sites de stockage et de
retraitement, etc. Robin des Bois réclame de nouvelles interdictions de pêche (carte : en orange, les interdictions partielles ; en rouge, les interdictions pour toutes les espèces),
une campagne d’information sur tous les appareils contenant des PCB (notamment certains radiateurs à bain d’huile),
un renforcement de la réglementation et des contrôles en
matière de récupération des métaux et des déchets électriques.
www.robindesbois.org
Bisphénol A,
toxicité confirmée
Les dernières investigations
menées par l’Afssa (Agence
française de sécurité sanitaire
des aliments) l’ont amenée à
reconnaître enfin des « éléments nouveaux » et des
« signaux d’alerte » concernant
d’éventuels effets toxiques
du bisphénol A. Ce composé
chimique est désigné par des
études de plus en plus nombreuses comme un perturbateur endocrinien, même à doses
extrêmement faibles. Pour le
moment, l’Afssa se contente de
préconiser de « ne pas utiliser
de récipient en polycarbonate
pour chauffer les aliments à
haute température ». Pour certains spécialistes, il faut bannir
ce composé des plastiques, des
biberons mais aussi de tous les
contenants plastiques alimentaires en polycarbonate (identifiés par le code de recyclage
n° 7 inscrit dans un triangle).
On le trouve aussi dans les plastiques codés 3 et 6 ainsi que
dans les boîtes de conserve et
les canettes de boisson. A éviter
par précaution.
c’est de saison
pêle mêle
w Textes : Antoine Bosse-Platière
dr
En 1972, Emile Noël décide de faire
prendre à l’huilerie familiale un tournant
décisif, celui du bio. Aujourd’hui, leader
sur le marché des huiles biologiques,
l’entreprise a su conserver des méthodes
ar tisanales de qualité (presses des
années 40) et se diversifier avec près de
150 références. Une filière sésame à été
mise en place au Mali en 2003, une filière
argan au Maroc en 2007 et une filière
noisette en Turquie en 2008, toutes trois
avec charte Bio-Equitable contrôlée par
Ecocert. Huilerie Emile Noël, Chemin des
Oliviers, 30134 Pont-Saint-Esprit Cedex.
Tél. 04 66 90 54 54, www.emilenoel.com
Capteurs solaires
sans glycol
La route des thés
La route des comptoirs sélectionne et importe des thés bio et
équitables (labels AB et Max Havelaar), les prépare, les aromatise
et les conditionne avant de les distribuer à des revendeurs. Plus
de 70 thés des meilleures provenances, mais aussi des rooïbos
d’Afrique du Sud et des infusions de santé de toutes origines.
Le Ro oï b o s tropic al (arô m e
gingembre orange abricot) a été
élu Saveur équitable 2010 lors du
récent salon européen du commerce
équitable (4,50 e€les 100 g).
La Route des comptoirs, 41 rue
Dautancourt, 75017 Paris. Tél. 01 42 26
34 34, www.laroutedescomptoirs.com
Préfabrication
de maisons en paille
Un artisan charpentier et un
ingénieur bois ont eu l’idée
de proposer un système de
préfabrication en atelier pour
maisons en paille. Il associe
ossature bois, bottes de paille,
contreventement et barbotine
d’accroche pour l’enduit de
finition. Le chantier proprement dit est nettement plus
rapide (assemblage des élé-
ments et finitions), sans paille
qui se répand partout et moins
coûteux en main d’œuvre.
L’entreprise propose une aide
à la conception, la charpente,
la livraison et le montage dans
toute la France.
Daniel Jacobs, charpente artisanale, Au Seignan, 32420
Monties. Tél. 06 87 22 11 27,
www.charpente-artisanale.com
dr
dr
Huilerie bio-équitable
Entreprise alsacienne
spécialisée dans la
distribution de capteurs
solaires, ReSys Alter-Eco
importe notamment les
capteurs thermiques
allemands à tubes sous
vide Ritter Solar qui
peuvent fonctionner à
l’eau, sans glycol (antigel)
et sans échangeur
thermique dans le ballon
tampon. Le rendement
est bien meilleur qu’avec
les capteurs plans et il
n’y a plus de problèmes
de calamine liés à la
dégradation du glycol.
Pour 4 personnes, prévoir
3 ou 4 m² de capteurs
(entre 6 et 7 000 ) ou
entre 9 et 15 m² si vous
voulez en plus un appoint
de chauffage solaire
(entre 14 et 20 000 ).
ReSys Alter-Eco,
16, Grand’Rue, 67420
Sâales. Tél. : 06 81 60 09 30,
www.resys-altereco.fr
mai -juin 2010 | les 4 saisons n° 182 59
47
habitat
BIOSPHOTO
des toilettes sèches
à grande échelle ?
Si elles prêtent
parfois à sourire,
les toilettes sèches
sont pourtant au
cœur d’un enjeu
d’envergure : celui
de l’assainissement
durable. Reportage
en Allemagne.
60
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
O
rganisé par Toilette du monde, association engagée
dans le développement de l’assainissement durable, un
voyage d’études m’a permis de découvrir des techniques
innovantes de toilettes sèches en Allemagne, dont la France ferait
bien de s’inspirer. Ainsi à Hambourg, dans un lotissement pensé et
réalisé il y a 20 ans par des copropriétaires très motivés et engagés,
toutes les habitations disposent à chacun des deux étages de toilettes à compost. Celles-ci sont équipées d’une sorte d’entonnoir,
amovible pour pouvoir être nettoyé : sans utilisation d’eau, il
permet d’envoyer, via des tuyaux, les fèces et les urines dans le
composteur situé dans la cave. Chaque toilette dispose de son
propre tuyau et une dépression évite les odeurs. L’utilisation des
copeaux de bois est déconseillée : elle créerait un film imperméable qui ferait fermenter le compost.
habitat
Cette technique, sans séparation d’urine,
donne environ 20 l par personne et par mois
de lixiviat (liquide résiduel qui provient de la
percolation de l’eau à travers les déchets). A
l’année, 40 l de compost (1) par habitant sont
retirés et ensuite utilisés comme engrais dans le
jardin, sans aucun risque sanitaire.
Ce type d’installation nécessite un peu d’entretien : une heure par mois pour étaler et aérer
le dôme de compostage et récupérer les lixiviats.
Une fois par mois, il faut aussi mélanger à l’aide
d’un outil les différents apports – excréments et
déchets de cuisines compostables, qui arrivent
également dans la fosse intérieure. La manutention – en plus de l’utilisation d’un ventilateur
de 10 W engendrant une petite consommation
électrique d’environ 3,4 e€ par mois – dépend
donc du bon vouloir des habitants et n’est pas
forcément acceptable par tous. Contrairement
à ce qui se fait à Lübeck, un peu plus au nord.
Là, un lotissement a été conçu pour que toutes
les habitations soient raccordées à un système
central de séparation des urines. Un bâtiment
central accueille des logements collectifs ainsi
qu’un local technique en sous-sol. Les habitations individuelles sont réparties autour de
ce bâtiment. Chaque maison ou appartement
est équipé de toilettes à séparation d’urine “à
vacuum” (à chasse sous vide), déclenchée uniquement lorsque l’on s’y assoit. S’entretenant
comme des toilettes classiques, ces toilettes sont
bien acceptées par les habitants.
Comment fonctionnent-elles ? Une très faible
quantité d’eau (moins de 1 litre par chasse) et
un système d’aspiration permettent d’envoyer
les selles dans un digesteur – situé dans le local
technique –, qui les transforme en biogaz utilisé
pour le chauffage des habitations.
Les urines, collectées séparément, sont
stockées dans une grande cuve située près
du bâtiment central. Celle-ci est vidangée
par une entreprise spécialisée tous les six
mois. Les urines, engrais azotés naturels, sont
ensuite utilisées en agriculture pour fertiliser
les sols. Les déchets de cuisine sont mélangés
aux eaux brunes dans le digesteur, vidangé
TDM
Un peu de bon vouloir…
En haut, un modèle à vacuum avec séparation d’urines.
Le système du modèle Separett® (en bas) permet de
composter les matières fécales. Les urines, récupérées
à travers le collecteur bleu, sont ensuite réutilisées en
engrais dans le jardin.
tous les 6 ans ; les boues qu’il contient sont
également utilisées en agriculture.
Enfin, les eaux grises (voir ci-dessous) sont
envoyées dans un filtre planté de roseaux à
écoulement vertical. Ce système, en place
depuis neuf ans, est très bien accepté par les
habitants qui n’ont qu’à déposer leurs déchets
verts au niveau du local technique.
Un peu de vocabulaire
w Eaux vannes : eaux des WC (chargées en germes
pathogènes, notamment).
w Eaux grises : ce sont les eaux usées domestiques
sans les eaux vannes.
w Lorsqu’on parle de séparation d’urine, on à
coutume de différencier les eaux jaunes (eaux
contenant les urines) et les eaux noires (eaux
contenant les matières fécales). Si ces eaux ne sont
pas séparées, on produit des eaux vannes.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 61
habitat
Le coût d’investissement, environ 5 000 e par
maison, est comparable à un équipement sanitaire conventionnel. Et de nouvelles constructions
augmentent le nombre d’habitants raccordés au
système de traitement ; le coût d’exploitation
tend donc à diminuer.
On peut s’interroger sur l’utilité de séparer
ainsi solides et liquides. Nos systèmes d’assainissement, individuel ou collectif, ont été conçus pour
envoyer le plus loin possible hors de notre vue
nos déjections, en utilisant de grandes quantités
d’eau qui sont alors mélangées à des substances
diverses et variées. Si les matières organiques et
les germes pathogènes sont traités avec plus ou
moins de succès, il n’en est pas de même pour les
micropolluants (principalement présents dans les
urines sous forme de résidus de médicaments ou
d’hormones ….) ou le phosphore.
TDM
TDM
Les urines, un bon fertilisant
Les composteurs ont évolué au fil du temps de façon à
améliorer notamment l’accessibilité pour l’entretien du
dôme de compostage, dont le volume intérieur est de
3,5 m3 comme ici à Hambourg.
Eaux grises
Urines
Fèces
Volume
l/pers/an
25 000 à 100 000
500
50
N - 4-5
(Azote)
3%
87%
10%
P - 0,75
(Phosphore)
10%
50%
40%
K - 1,8
(Potassium)
34%
54%
12%
Ce qu’on
pourrait en faire
Réutilisation,
économies
d’eau
Fertilisation
Compost
Répartition des eaux usées, urine et fèces. (Source : Geigy,
Wiss. Tabellen, Basel 1981, Vol. 1 ; Larsen and Gujer, 1996 ;
Fitschen and Hahn, 1998)
62
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
Parallèlement à cela, notre agriculture utilise
de plus en plus de fertilisants, dont la fabrication
nécessite d’importantes quantités de pétrole et
présente des risques chimiques industriels et des
conséquences sur le réchauffement climatique…
sans oublier les impacts sur l’environnement des
engrais eux-mêmes.
Or chacun de nous produit chaque jour 1,5 l
d’urine, riche en substances nutritives NPK (azotephosphore-potassium). Comme l’explique Benjamin Berne, de l’association Toilette du monde,
« nos urines contiennent la majorité des nutriments présents dans les effluents domestiques
et représentent à ce titre un engrais tout à fait
satisfaisant. Etant liquides, elles peuvent être facilement collectées et représentent un volume dix
fois supérieur à celui des fèces ». De nombreuses
expérimentations de par le monde montrent qu’il
est possible d’utiliser de l’urine à la place d’engrais
chimiques, grâce à la collecte séparée des urines.
Cette collecte permet en outre de diminuer la
charge NPK dans les systèmes d’assainissement,
notamment les stations d’épuration. Une généralisation des techniques de séparation d’urine
permettrait de réduire la taille de ces stations et
surtout diminuerait les rejets de phosphore dans
les cours d’eau – et, par voie de conséquence,
limiterait leur eutrophisation.
Eaux usées et micropolluants
Si les urines représentent moins de 1 % des
eaux usées, elles sont néanmoins responsables de
la présence des deux-tiers des résidus de médica-
TdM
ments ! Aucun système d’assainissement n’étant
conçu pour les éliminer, ils se retrouvent dans les
eaux de surface comme dans les eaux souterraines.
Et le problème ne cesse de s’amplifier.
Pour traiter les urines efficacement et les
débarrasser des micropolluants, il faut agir à la
source… Et donc les collecter séparément, sans
matière fécale ni grande quantité d’eau. L’utilisation des toilettes sèches ou à séparation d’urine
s’impose !
A Dübendorf, en Suisse, l’EAWAG (Institut
fédéral de recherche sur les eaux) a développé
la technologie NoMix, capable de réduire les
micropolluants à la source, tout en permettant
un recyclage des nutriments sous forme d’engrais
agricoles. Le canton de Vaud soutient ce type de
projet et a permis d’installer en automne 2008, à
l’hôpital cantonal de Baden, un système permettant de limiter les rejets dans les eaux usées, de
médicaments et désinfectants.
Il est aussi possible de lutter encore plus en
amont et de choisir des médicaments en fonction de leurs impacts sur l’eau. Comme cela se
fait déjà en Suède, nos médecins pourraient nous
prescrire des médicaments en toute connaissance
de cause. Les produits pharmaceutiques seraient
alors classés en fonction de leur risque pour
l’environnement.
TdM
habitat
Le digesteur (en haut), situé dans le local technique du
lotissement de Lübeck, reçoit les selles qui sont ensuite
transformées en biogaz utilisé pour le chauffage, une
fois redistribué dans toutes les habitations (en bas).
En Inde, les toilettes ne sont
pas courantes, surtout dans
les castes pauvres (plus de
600 millions d’Indiens seraient
concernés). Cela pose des
problèmes de salubrité et
un inconfort certain. De
nombreuses ONG installent
des toilettes sèches avec deux
zones de réception : une pour
laisser passer les urines, l’autre
pour les fèces. Les urines sont
collectées dans un petit bidon,
puis utilisées in situ pour arroser
le jardin. Les matières fécales
sont collectées dans un seau
et on y ajoute
de la cendre afin
de neutraliser le
développement des
germes pathogènes.
Ensuite, elles sont
laissées au “repos”
durant six mois – période
pendant laquelle on utilise un
deuxième compartiment –,
avant d’être utilisées en
amendement. Le docteur
Bindeshwar Pathak, lauréat
du ‘Stockholm Water Price
2009’, a lui aussi mis au point
des sanitaires “écologiques”,
d. KLECKA
Des toilettes sèches en inde
équipés d’une
double fosse.
Economes en eau (1,5 l par
utilisation), ils permettent de
stocker les déjections dans
une fosse durant trois ans puis
dans l’autre les trois années
suivantes et ainsi de suite. Dix
millions d’Indiens les utilisent
chaque jour. Simple et génial !
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 63
habitat
La réglementation change
L’arrêté du 7 septembre 2009, fixant les
prescriptions techniques applicables à certaines
installations d’assainissement non collectif,
est enfin paru. L’article 17 précise que « les
sous-produits issus de l’utilisation de toilettes
sèches doivent être valorisés sur la parcelle et
ne générer aucune nuisance pour le voisinage,
ni pollution » et impose que la cuve recevant
les excréments soit « régulièrement vidée sur
une aire étanche, conçue de façon à éviter tout
écoulement, et à l’abri des intempéries ». Cet
arrêté, qui impose une aire étanche, ne va pas
dans le bon sens, car un bon compostage doit
se faire à même le sol, là où se trouvent les
microorganismes décomposeurs….
Pour en savoir plus
Sandrine Cabrit-Leclerc, ingénieure écologue
1. Pour certains spécialistes, il est plus facile d’arriver à
une bonne qualité de compost si les urines sont séparées à la source. Les vers n’aimant pas l’urine, on peut
alors utiliser le lombricompostage des matières fécales,
qui permet en trois mois d’obtenir du compost.
A Lübeck, les eaux grises du lotissement sont traitées
grâce à un filtre planté de roseaux à écoulement vertical
de 240 m2. Ce système permet aux habitants d’économiser 25 000 euros par an sur l’eau potable et la taxe sur
les eaux usées.
TDM
Toute une panoplie de toilettes sèches sur www.
berger-biotechnik.de
w www.ecosanres.org/sanitationnow2008.htm
w www.novaquatis.eawag.ch/tool/nomix121e/
nomix.html
w www.arte.tv, magazine “Comprendre le monde,
22 mai 2009.
w www.novaquatis.eawag.ch/tool/index_EN
w www.janusinfo.se/environment
Mais nous ne sommes pas en Allemagne, en
Suisse ou en Suède ! Si l’on souhaite véritablement
restaurer le bon équilibre de nos cours d’eau, des
mers et des océans et atteindre les objectifs fixés
par l’Europe en la matière, l’assainissement tel
qu’il se fait aujourd’hui n’est tout simplement
pas efficace. Il est grand temps de repenser nos
systèmes. Cela passe par une sensibilisation à ces
problématiques, ce qui, hélas, ne semble pas être
à l’ordre du jour.
64
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
à vos outils
isoler par l’extérieur
en fibre de bois
votre maison n’est
pas bien isolée ? Une
rénovation thermique
reste possible.
Suivez l’exemple de
Roland Dutrey.
F. CLAvEAu
1. Mur d’origine en parpaings
2. Montants en bois
3. Panneaux isolants
en fibre de bois
4. Film pare-pluie respirant
5. Tasseaux et lame d’air
6. Bardage en bois
en Douglas non traité.
66
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010 D
epuis deux ans, avec ma compagne, nous sommes propriétaires d’une petite maison mitoyenne, construite
en parpaings en 1994. Son isolation est modeste : 5 cm
de polystyrène à l’intérieur des murs, 20 cm de laine de roche en
toiture, double vitrage ancienne génération et ventilation mécanique contrôlée simple flux. Ces éléments permettent un calcul
thermique montrant que l’énergie nécessaire pour le chauffage
de l’habitation est d’environ 162 kWh/m²/an. Le poêle à bois ne
suffit pas pour chauffer la maison et nous sommes obligés de compléter avec des chauffages électriques. Une rénovation thermique
s’impose. Le chantier prioritaire est l’isolation des murs car ils sont
responsables de la moitié des déperditions de notre maison.
Isoler par l’extérieur : pourquoi ?
Installer une isolation par l’extérieur permet de fermer les
principaux ponts thermiques et économise, selon les habitations,
10 % à 20 % de chauffage par rapport à une isolation par l’intérieur. L’autre avantage est que nous pouvons continuer à vivre
dans la maison sans être dérangés par les travaux. Nous avons
choisi de poser l’isolant dans une ossature bois fixée directement sur le mur. Le tout est protégé avec un pare-pluie et
un bardage.
Pour l’ossature et le bardage, nous avons utilisé du
pin Douglas local. Il est naturellement résistant aux nuisibles du bois et n’a donc pas besoin de traitement. Pour
l’isolation, nous avons choisi d’utiliser des panneaux
souples de fibre de bois. Ce matériau écologique, à un
prix abordable, est un bon isolant (λ= 0,038, presque
équivalent à celui de la laine de verre), facile à travailler.
Une épaisseur de 12 cm permet de bien compléter l’isolation existante (la résistance thermique (R) mesurée est
de 4,7 m².°C/W).
Lorsque nous avons effectué les travaux, il n’existait
pas encore de pare-pluie à base de fibres de lin. Celui que
nous avons choisi est en polypropylène. Il est étanche à
l’eau liquide et très perméable à la vapeur d’eau, afin de
Pose des plaques d’isolant.
libérer l’humidité qui pourrait se trouver dans
l’isolant. Tous ces matériaux sont disponibles
dans la plupart des magasins de construction.
Ossature, isolant et pare-pluie
L’ossature est constituée de montants de
section 3 cm de largeur sur 12 cm de profondeur.
Elle est fixée sur le mur avec des équerres et avec
des vis à frapper insérées en biais dans le bois
et dans le mur. L’espacement entre les montants
est de 57 cm pour que les panneaux isolants de
58 cm rentrent en force. Le tout est recouvert
avec le pare-pluie qui est simplement agrafé sur
l’ossature – en prenant soin de bien recouvrir les
lés d’au moins 10 cm pour garantir l’étanchéité.
Pour protéger l’isolation des intempéries et
parfaire l’esthétique de la maison, nous avons
posé un bardage. Les tasseaux (27 x 35 mm) qui
le supportent sont cloués sur l’ossature bois. Ils
permettent d’aménager une lame d’air de 27 mm
entre le pare-pluie et le bardage. La lame d’air est
ventilée grâce à des ouvertures situées en haut
et en bas du bardage. Ainsi, la chaleur estivale et
l’humidité du mur peuvent facilement s’évacuer.
La partie basse du mur doit être isolée avec des
matériaux résistants à l’humidité. Le liège et le
polystyrène extrudé sont les plus adaptés. Ils sont
vissés sur le mur puis protégés par un parement
en pierre maçonnée à la chaux (une part de chaux
hydraulique pour deux parts de sable).
Coût et rentabilité
L’isolation par l’extérieur en fibre de bois
nous a coûté 3 270  pour une surface de
90 m² de mur (1). J’ai effectué la pose seul.
Les déperditions des murs sont passées de
5 500  à 1 400  kWh. Cela nous a permis de
diviser par quatre les pertes de chaleur de nos
murs. Au prix actuel de l’énergie, les travaux
seront amortis en huit ans (pour 0,1  du
kWh). Si les travaux sont effectués par des artisans, l’Etat – avec le crédit d’impôt et le prêt à
taux zéro – et l’Agence nationale de l’habitat
(Anah) prennent en charge une bonne partie
du coût des aménagements. La durée d’amortissement est sensiblement la même.
Les travaux d’isolation ont duré deux mois
(pour une personne). Les efforts ne furent pas
vains. Avec la surisolation des murs, la modification des fenêtres et l’installation d’une VMC
double flux, nous avons
pu décrocher les
“grille- pain” qui
nous servaient
de chauffage
électrique et
réduire considérablement notre
consommation
énergétique.
Roland Dutrey
Lame d’air ventilé sous le bardage. 1. Grille de ventilation. 2. Grille antirongeurs.
1. 640 d pour l’ossature, 1 350 d pour l’isolant,
850 d pour le bardage, 280 d de pare-pluie et 150 d
de visserie.
PoUR En SAvoiR PLUS
w Rénovation basse consommation, chronique
d’un chantier écologique par Roland Dutrey,
éd. Terre vivante.
w L’isolation écologique par J.-P. Oliva et S. Courgey,
éd. Terre vivante.
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 67
F. CLAvEAu
à vos outils
l’écologie chez soi
redécouvrez
Oubliez les
pots-pourris artificiels
de grande distribution :
faites vous-mêmes
de véritables potspourris naturels !
68
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
L
e pot-pourri sec, simple mélange de plantes séchées,
est bien connu. La version humide, mélange de plantes
partiellement séchées et de sel, mérite d’être redécouverte. Les deux sont un moyen simple et décoratif de parfumer
la maison ou l’intérieur des armoires.
Que mettre dans vos pots-pourris ?
w Des plantes séchées
Ce sont les ingrédients de base des pots-pourris. Etalez fleurs
et pétales sur un linge ou une clayette dans une pièce bien ventilée et, chaque jour, testez leur texture : pour les pots-pourris
secs, il faudra les faire sécher jusqu’à une texture craquante (elles
doivent s’émietter sous les doigts). Pour les pots-pourris humides,
en revanche, elles devront sécher moins longtemps et rester un
peu souples, leur toucher rappelant celui du parchemin. La durée
de séchage dépend des conditions climatiques et de la nature
des plantes, mais variera, grosso modo, entre une journée et une
semaine, voire plus si vous souhaitez faire sécher écorces ou petits
fruits charnus.
Parmi les fleurs, on conseillera : lavande, géraniums vivaces,
giroflée, camomille, pétales de rose ou de pivoine, fleurs de citronnier et d’oranger, jasmin, chèvrefeuille, violette odorante. Toutes
biosphoto
les pots-pourris
l’écologie chez soi
les plantes aromatiques conviennent : thym,
menthe, romarin, cyprès, laurier... N’oubliez pas
les écorces d’agrumes en copeaux ou en lanières,
séchées sur un radiateur. Et pour la note décorative, ajoutez des pétales de bleuet, bourrache,
mauve, hibiscus... et complétez par de jolis fruits
secs ou boutons floraux. Egalement décoratifs,
les morceaux d’écorce ou d’aubier auront de
plus l’avantage de retenir les parfums.
w Des épices
La plupart des épices sont agréablement parfumées et beaucoup ont le pouvoir de fixer les
parfums (lire encadré). Vous pouvez les ajouter en
poudre ou entières (cannelle, citronnelle, vanille,
girofle, anis étoilé...). Les grains (baie rose, cardamome, coriandre...) devront être concassés légèrement pour donner tout leur parfum.
w Des huiles essentielles
Des huiles essentielles (lavande fine, lavandin, agrumes, géraniums, ylang-ylang, bois de
rose...) peuvent être ajoutées en fin de préparation pour corser les pots-pourris ou pour les
raviver. Il suffit de les verser sur le mélange de
plantes puis de brasser ou de secouer doucement
dans un bocal. Le dosage se fera “à vue de nez”,
mais comptez environ 5-6 gouttes pour 1 bol de
plantes séchées (pour raviver).
Les pots-pourris secs
La variété des compositions est infinie, mais
voici un exemple dont vous pourrez vous inspirer.
w Pot-pourri sec à la rose
3 tasses de pétales séchés de roses parfumées,
3 tasses de pétales séchés de fleurs odorantes
de votre jardin, 1/2 tasse de feuilles séchées de
géraniums vivaces, 3 feuilles de laurier brisées,
quelques feuilles de menthe, quelques branches
de thym, 1 cuiller à soupe rase de clous de
girofle, d’anis étoilé, de grains de cardamome
et de coriandre, 3 ou 4 bâtons de cannelle, en
copeaux, 100 g de poudre d’iris, quelques zestes
ou tranches d’agrumes séchées (orange, citron,
citron vert), 5-6 gouttes d’huile essentielle de
rose ou de géranium.
Ecrasez légèrement les grains. Mélangez
tous les ingrédients dans une coupe évasée et
Pas de bons
pots-pourris sans fixateurs
Un fixateur retient les molécules aromatiques
et prolonge leur durée de vie. Dans les potspourris, ajoutez quelques cuillerées de grains
de moutarde passés au moulin, de racine
d’iris (lire aussi les 4 Saisons n°171), en poudre
ou copeaux, ainsi que des touffes de lichen
(mousse du chêne). Comptez aussi sur les épices
(poivre blanc, girofle, cannelle, muscade) et
huiles essentielles (sauge sclarée, patchouli...).
brassez 2 fois par semaine pendant 2-3 semaines.
Répartissez ensuite dans de petites coupes ou
dans des sachets.
Les pots-pourris humides
Plus difficile à réaliser, mais plus parfumé, le
pot-pourri humide doit se placer dans des récipients appropriés, souvent en céramique ou porcelaine, percés de trous dans leur partie basse. A
défaut, on peut percer des boîtes en bois ou en
carton, employer de petits paniers d’osier, voire
une boule à riz. Dans l’idéal, il faut suspendre ces
objets, pour bien laisser l’humidité s’évacuer et
éviter tout risque de fermentation.
w Pot-pourri humide aux fleurs
140 g de gros sel, 400 g de fleurs partiellement séchées, 20 g de plantes aromatiques
séchées, 20 g d’épices en poudre, 20 g de poudre
d’iris, 3 à 4 gouttes d’huiles essentielles au choix.
Placez dans un bocal une couche de fleurs
séchées puis une couche de sel. Continuez en
alternant ainsi les couches et en tassant bien
avec les mains. Recouvrez le bocal d’un couvercle
en laissant circuler un peu d’air. Placez-le dans un
endroit sec et sombre et laissez reposer 40 jours
en mélangeant de temps en temps et en éliminant le liquide se formant au fond. Emiettez
ensuite le mélange dans une coupe et ajoutez
les autres ingrédients. Versez à nouveau dans
le bocal et laissez reposer 3 semaines en agitant
tous les jours.
Sylvie Hampikian, experte en pharmaco-toxicologie
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 69
enjeux
les baignades bio
au cœur du débat
Si l’intérêt pour les
baignades écologiques
est une réalité,
les piscines collectives
tardent néanmoins
à s’imposer chez nous.
Et la réglementation
attendue cette année
risque de ne pas
arranger la situation.
Etat des lieux...
70
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
« En 2009, alors que la deuxième baignade naturelle était
inaugurée en France, les Allemands fêtaient leur centième »,
résume Jacques Guiton, maire de La Chapelle-Saint-Sauveur.
Cette commune de Saône-et-Loire est dotée d’une baignade
biologique de 1 200 m², ouverte après celle de Combloux,
construite en 2002 au pied du mont Blanc. Une situation révélatrice du retard de la France, où les piscines collectives bio
se comptent sur les doigts de la main. Certes, un petit bassin
écologique destiné aux enfants des environs de Carcassonne
a été inauguré cet hiver ; un autre de près de 2 000 m² vient
tout juste d’ouvrir près de Chambord et la piscine municipale
de Marsac dans la Creuse devrait être convertie en baignade
biologique d’ici le mois de juillet. Mais une douzaine d’ouvrages reste encore au stade de projet. En attendant, certaines
réalisations privées plus modestes dotées de piscines reçoivent
du public : les campings Huttopia de Rambouillet et Senonches
en Eure-et-Loir, le camping Campéole à côté du lac de SerrePonçon ou encore l’auberge La Marguetière, dans l’Allier.
enjeux
Combler le vide juridique
Depuis juillet 2008, l’ouverture de baignades à traitement par filtration biologique
se fait sous la responsabilité de l’exploitant,
avec des prélèvements hebdomadaires. Car
elles ne relèvent ni de la réglementation sur
les piscines – dont l’eau est désinfectée et
désinfectante –, ni de celle sur les baignades
naturelles aménagées, type étangs ou lacs.
Pour mettre fin à ce vide juridique, l’Agence
française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a publié, fin juillet
2009, un rapport sur les baignades ouvertes
au public qui devrait aboutir à un décret
courant 2010.
map
Pourtant, l’intérêt des collectivités est
réel. « J’ai pu réviser ma géographie car la
France entière a défilé ici », plaisante Jacques
Guiton. La raison de ce si petit nombre de
réalisations ? Une grande frilosité des services sanitaires, fortement dissuasive. « Au
A. Davin / auvergne nature
Piscines collectives bio
dans le collimateur
La première piscine collective bio en France, à
Combloux (page de gauche). Ci-dessus, une cascade
pour oxygéner l’eau.
départ, la Ddass nous a donné un avis défavorable. Nous avions alors une piscine non
autorisée. Depuis 2008, nous sommes tolérés,
ce qui est un progrès », ironise l’élu, qui se
félicite d’avoir toujours obtenu les meilleurs
résultats d’analyses du département, malgré
une très forte fréquentation. Suite à deux
analyses bactériologiques défavorables, le
bassin de Combloux a dû fermer cinq jours
en août 2009. « L’eau de surface concentrant
la plus grande partie des microorganismes et
des contaminants, il nous a suffi de remettre
de l’eau pour faire déborder et baisser la
concentration de staphylocoques », relativise
Amandine Davin, responsable de la maintenance du bassin.
Dans son rapport, l’Afsset identifie plusieurs dangers sanitaires : microorganismes
pathogènes, toxines de microalgues et de
cyanobactéries, dont la prolifération est
amplifiée par l’apport de nutriments (azote,
phosphore, etc.) des baigneurs, et contamination microbienne via l’eau de remplissage de
la baignade, les ruissellements d’eau souillée
ou encore l’intrusion d’animaux. A cela
s’ajoutent des dangers spécifiques liés à l’utilisation de solutions azotées ou d’inoculum
bactériens qui peuvent favoriser la multiplication d’agents pathogènes, mais aussi à la présence de végétaux potentiellement toxiques,
comme la cigüe aquatique (Cicuta virosa) ou
la douce-amère (Solanum dulcamara), aux
fruits rouges tentants pour les enfants.
L’Afsset recommande donc des mesures
d’hygiène strictes (douche obligatoire, toilettes à proximité et sensibilisation des
baigneurs), une fréquentation maximale instantanée, mais aussi journalière ; et enfin un
délai maximal de 12 heures pour le renouvellement du volume complet de la baignade,
par apport d’eau neuve ou filtration. Sans
oublier la mise en place d’analyses microbiologiques, notamment pour surveiller les
concentrations en Escherichia coli, entérocoques intestinaux et phosphore total, tout
comme l’absence de prolifération algale.
L’Afsset déconseille, par ailleurs, le recours
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 71
enjeux
aux lampes UV (utilisées comme algicides et
bactéricides) qui peuvent libérer les toxines
des cyanobactéries, ainsi que l’ajout d’algicides susceptibles de favoriser le relargage
massif de matières organiques et d’éléments
nutritifs. Enfin, les constructeurs sont encouragés à faire des efforts de recherche et développement pour améliorer la conception et
la maîtrise de ce type de bassin pour une fréquentation publique.
Curieusement, les professionnels du secteur
ont plutôt bien accueilli ce rapport. Pour
Anne-Cécile Mariet, responsable scientifique
et technique chez Bioteich, « la mise en place
d’une réglementation française, qui serait la
plus complète d’Europe, est très positive car
cela cadrera notre travail ». La société marque
toutefois son opposition à la vidange annuelle
des piscines recommandée par ce rapport.
Techmeister
L’avenir de la filière en jeu
« Cela est antinomique avec notre système,
basé sur l’établissement de l’équilibre d’un
écosystème. Cela implique de repartir à zéro
chaque année, ce qui empêche la stabilisation
Les principales technologies présentes sur le marché
Technique
Caractéristiques
Bionova
06 30 00 04 50 ; www.bionova.fr
Plusieurs options : bassin unique ou double, régénération en partie hors de l’étang ou enterrée, voire
solution tropicale sous serre.
Bioteich
BioTeich France : 04 37 40 32 50 ;
www.bioteich.fr
Circuit fermé avec colonne de décantation, bassin de filtration, cascades pour oxygéner l’eau, ainsi
qu’un bassin de régénération.
BioTop
04 67 44 78 69 ;
www.biotop-natural-pool.com
Dans la zone de régénération, un filtre à sable assure la transparence de l’eau. Un carbonateur relié
à une pompe permet de limiter la présence d’algues.
TeichMeister
www.teichmeister.fr
Brassage permanent du bassin : l’eau de surface aspirée par un skimmer est envoyée sous pression
dans le bas de la zone de filtration, afin de l’épurer.
Aquatiss
05 46 51 02 01 ; www.aquatiss.net
Filtration biologique par lagunage, précédée d’une filtration mécanique limitant l’accumulation
de dépôts, qui peut être complétée par des UV.
Typhas
www.typhas.fr
Elimination des algues, grâce à une filtration performante, de la céramique remplaçant la pouzzolane.
Dominique Genty (architecte
paysagiste dans la Drôme)
Solution 100% écologique basée sur la dynamisation de l’eau et des matériaux naturels, notamment
pour remplacer le PVC des canalisations.
Autres distributeurs et entreprises spécialisées w Biozeo : 02 54 37 72 50 ; www.biozeo.com w Elodée : 05 53
70 02 38 ; www.elodee.fr w Euphorbia : 03 86 41 15 36 ; www.euphorbia.fr w Oase France : 03 20 82 08 22 ;
www.oase.livingwater.com w Auvergne nature : 06 68 41 63 63, http://auvergnenature.com
72
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
enjeux
du milieu. » D’autres professionnels s’inquiètent de la double contrainte imposée par
l’Afsset. « Il est à la fois demandé un apport
de 10 m3 d’eau par baigneur et un renouvellement du volume complet de la baignade en
12 heures. En Allemagne, on demande cela
en 24 heures et en Autriche il n’y a pas d’obligation de renouveler la totalité du bassin ! »
compare Dirk Esser, qui participe au développement du procédé BioTop en France. « Les
recommandations me paraissent vraiment
très sécuritaires, ce qui va renchérir inutilement le coût des baignades publiques. »
UV, les rayons de la discorde
Même son de cloche du côté d’Anne
Laurent, responsable du développement
commercial de TeichMeister sur la France et
l’export. « Ces nouvelles contraintes en terme
de renouvellement d’eau impliqueraient de
diviser la fréquentation actuelle par deux, ce
qui remettrait en cause la pérennité économique de ces structures. »
Dernier sujet de discorde : les UV, utilisés par la plupart des entreprises françaises,
contrairement à leurs homologues suisses et
allemandes présentes sur le marché depuis
une vingtaine d’années. « En France, la
plupart des gens n’aiment pas se baigner au
Le boom des bassins
bio privés
Côté particuliers, la demande explose,
notamment en auto-construction partielle ou
complète, afin de réduire fortement le surcoût
engendré par un bassin écologique. « Il faut
compter au minimum 400 à 500 s/m² de zone
de baignade, mais les solutions clés en main
peuvent s’élever à 1 200 f/ m² », indique Marc
Cotentin. « Avant tout, il ne faut pas oublier
que la philosophie d’une baignade biologique
implique d’accepter la présence d’un léger dépôt
d’algues et la compagnie de libellules, diptyques,
crapauds ou grenouilles », rappelle Patrice
Brunet, responsable des piscines biologiques pour
la société Oase. Enfin, une baignade écologique
ne devrait s’utiliser qu’en été. « Chauffer une
piscine en hiver implique de la couvrir, de
recourir à des plantes tropicales et de consommer
beaucoup d’énergie » précise Nicolas Maltrait,
gérant de la société indépendante Auvergne
nature. Bien loin donc de l’esprit de la baignade
biologique, respectueuse de l’environnement.
contact des plantes, à la différence des Allemands », indique l’architecte paysager Olivier
Brière. « Faute de financement pour prouver
l’efficacité de leur technologie, les Français
seront désavantagés au profit des gros acteurs
Techmeister
La piscine collective de La Chapelle-Saint-Sauveur (ci-dessous) et sa zone de régénération (page de gauche).
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 73
enjeux
qui vont se partager le marché des piscines collectives », juge quant à lui Marc Cotentin, paysagiste spécialisé dans la création de bassins.
En attendant, si les promoteurs des UV font
grise mine, les acteurs majeurs du secteur,
bien que conscients de la force du lobby du
chlore, se montrent plutôt confiants du fait de
la volonté de concertation affichée par le ministère de la Santé. Ils viennent d’ailleurs de créer
une association française pour les baignades
biologiques (AFBB). Pour peser davantage dans
le débat et prouver qu’une installation biologique bien conçue et bien entretenue n’a rien à
envier à une piscine abiotique pleine de chlore.
Muriel Beaudoing, journaliste spécialisée
en environnement
Pour en savoir plus
Sites internet :
w www.passionbassin.com
w www.bassindebaignade.com
w www.aquajardin.net
w www.eauplaisir.com
A lire :
w Guide des piscines naturelles et écologiques,
par Philippe Guillet, éd. Eyrolles (2008).
w Piscines, les solutions écologiques, par Anne-Laure
Soulé et Arnaud Sperat-Czar, éd. Ulmer (2009).
w Une piscine écologique, oui mais... Les 4 saisons
du jardinage, n°147
w Autoconstruction : une piscine à petit budget ?
Les 4 saisons du jardin bio, n°170
Conseils pour piscines bio de particuliers
w Prenez conseil auprès d’un
professionnel, même pour de
l’éco-construction. « Sinon, cela
peut être catastrophique »,
prévient Marc Cotentin. « J’ai
ainsi déjà vu un câble électrique
de 220 V dans un bassin de
baignade ! »
w Privilégiez des pompes peu
énergivores.
w Entretenez le bassin en prélevant
les fleurs en février-mars et
régulièrement les feuilles fanées.
w Nettoyez le bassin au printemps,
en avril-mai, puis mettez des
plantes oxygénantes, comme le
myriophyllum et l’élodée, qui
vont capter les nitrates en excès.
w Attention à la menthe
aquatique, qui peut être
envahissante et diminuer le débit
du lagunage, ou à la phragmite
qui peut percer les bâches.
w En automne, tendez un filet
au-dessus du bassin, afin d’éviter
que feuilles et graines ne
tombent dedans.
ALPACA
w Afin de limiter les déperditions de
chaleur, veillez à isoler le fond de
votre piscine et ses parois latérales.
Les plus frileux peuvent aussi opter
pour des panneaux solaires ou des
pompes à chaleur pour élever la
température de l’eau.
74
les 4 saisons n° 182 | mai -juin 2010
c’est de saison
agenda
w écologie-société w habitat w jardin
Hommage à Charles
de l’Ecluse
Tél. 03 85 78 26 68, monsite.
orange.fr/foireplantesoubliees
Charles de l’Écluse, considéré comme
le fondateur de l’horticulture,
sera à l’honneur des 23e Journées
Doullennaises des Jardins d’agrément
de Doullens (Somme), les 29 et
30 mai. Une exposition – textes,
reproduction de planches botaniques
et de nombreux écrits – retracera son
parcours et sa contribution à l’histoire
de la botanique. Entrée : 6  (gratuit
pour les moins de 15 ans).
22-23 MAI
dr
Tél. : 03 22 77 71 94, www.jdja.net
MAI
8-9 MAI
w 19e exposition florale du
syndicat du Pays du ruffécois
à verteuil (Charente). Le thème de
cette année, “jardinons au naturel”,
réunira plus de 80 exposants.
Tél. 05 45 20 34 94,
www.paysduruffecois.com
8 MAI
w Foire aux plants bio
au Parc écologique Terre vivante
(Isère) Lire p. 82
folle : voilà le principe de la bourse
d’échange !
Tél. 05 61 85 93 37,
www.jardiniersdetournefeuille.org
15-16 MAI
w 2e foire aux plantes rares,
légumes oubliés et jardinage
biologique à Marmagne (Saôneet-Loire). L’objectif ? Faire découvrir
au visiteur des aspects originaux ou
méconnus de la culture familiale
comme le jardinage biologique
ou les légumes oubliés.
w 1e Eco-rencontres
de l’habitat à Clamecy
(nièvre). Eco-habitat et énergies
renouvelables : parce qu’il est
possible de construire bien,
autrement et par soi-même !
Tél. 03 86 27 93 64,
22-23 MAI
w 2e irisiades du château
d’Auvers-sur-oise (val-d’Oise).
Manifestation consacrée à la création
artistique et à l’art de la fleur.
Tél. 01 42 23 09 18
22-23 MAI
w 2e Festival de l’eau
de Mallemort (Bouches-du-rhône).
Piscines naturelles, phyto-épuration,
économiseurs d’eau, consommation,
assainisement et récupération,
toilettes sèches…
Tél. 06 23 76 48 91,
www.festivaldeleau.fr
La Louve en son jardin
9 MAI
la montagne noire, venez découvrir
ou redécouvrir plantes officinales ou
potagères anciennes, légumes, arbres
fruitiers et fleurs anciens ou oubliés.
Tél. 06 80 38 21 50,
www.salon-automne-soreze.com
9 MAI
w Troc’plantes de
Tournefeuille (Haute-garonne).
Plant de pâtisson contre un plant
de tomate, nénuphar contre herbe
76
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 dr
w 3e édition d’Art & passion au
jardin à Sorèze (Tarn). Au pied de
Depuis quatorze ans, Judith Pillsbury perpétue le jardin de la Louve,
à Bonnieux (Vaucluse), créé dans les années 80 par Nicole de Vésian.
Elle vous donne rendez-vous les 5 et 6 juin dans ce lieu unique où
plantes de garrigue taillées, vieilles pierres et fleurs se mélangent et
s’intègrent de façon exceptionnelle à l’environnement.
Tél. 06 79 62 47 92. Visites toutes les heures de 13 h à 18 h. 8 .€
c’est de saison
Retrouvez tous les événements
sélectionnés par Les 4 Saisons
sur notre site internet
www.terrevivante.org
23 MAI
w Fête des plantes de
Calmont-de-Plancatge (Aveyron).
Plantes peu communes, expo
d’épouvantails, diaporama sur les
fjords d’Islande, sortie botanique.
Tél. 06 65 07 64 13,
www.lafetedesplantes.fr
23 MAI
5-6 JUIN
de Combourg (Ille-et-vilaine).
Exposition-vente de végétaux,
plantes rares et objets d’art,
peinture et sculpture. Et baptême
de la rose ‘Chateaubriand’ !
Tél. 02 99 73 13 93
www.combourg.org
Saint-vidal (Haute-Loire). un
agréable moment de pur bonheur
parfumé avec “Les roses Anciennes
dans tous leurs états”, thème
de cette année.
Tél. 04 71 03 50 46 (en soirée),
[email protected]
jardins.fruites.free.fr
w Floréales romantiques
29 MAI
dr
w Jardins en fête à rabastens-
20 ans de
biodiversité
passionnée !
La fête des plantes de
l’Abbaye Nouvelle souffle
ses 20 bougies le 16 mai,
à Léobard (Lot). Le thème
de cette année est “Oui à
l’écologie pour embellir son
jardin“ et, à cette occasion,
en partenariat avec la
librairie Calligramme de
Cahors, un café jardinier
sera organisé et animé par
Brigitte et Serge Lapouge
qui dédicaceront leur
dernier livre Aménagements
écologiques au jardin aux
éditions Terre vivante.
Entrée gratuite.
Tél. 05 46 00 20 72,
www.abbaye-nouvelle.fr
5-6 JUIN
Marcel-les-valence (drôme). une
journée festive pour réveiller par le
goût et la gourmandise notre lien à
la terre et à la nature !
Tél. 06 80 15 70 76,
[email protected]
w Croquons nature, à Saint-
de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
vente et troc de plantes, graines,
produits du jardin, matériel,
mobilier de jardin, conférence sur la
culture des champignons…
Tél. 05 62 96 65 67,
s.i.rabastensdebigorre
@orange.fr
29-30 MAI
w Fête de l’ortie de vernetles-Bains (Pyrénées-Orientales).
Soupe à l’ortie “AOC” (authentique
ortie de Conflent !) et réalisation
de différents purins de plantes
(consoude, ortie...).
Tél. 06 10 64 67 81
JUIN
w 15e fête des plantes de
11-13 JUIN
w Le Saint-Hip’aux cactus
à Saint-Hippolyte-sur-le-doubs
(doubs). L’association Epine
de France (qui a pour but de
promouvoir l’étude des cactées et
plantes succulentes) organise cette
manifestation qui ne manque
pas de piquant !
Tél. 06 07 41 41 06,
www.epinedefrance.net
11-14 JUIN
w Salon bio & construction
saine à dijon (Côte-d’Or). Cuisine
énergétique, santé, beauté,
bien-être, efficacité énergétique,
mode éthique, matériaux naturels,
jardinage bio...
Tél. 03 81 55 73 68,
www.salonbioeco.com
16-18 JUIN
5-6 JUIN
w 8e salon des énergies
à Mérindol (vaucluse)
Paris. Tél. 04 78 17 63 27 - 04 78 17
63 30, www.energie-ren.com
w Rencontre Eco-citoyennes
Lire page 82
renouvelables BlueBat à
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 77
c’est de saison
livres
w Textes
: Antoine Bosse-Platière
Cultivons la biodiversité : les semences paysannes en réseau
Le best of
des plantes
Par Catherine Delvaux, éd.
Larousse, Paris 2010,
160 pages, 17,90 €
En voilà une bonne idée !
23 spécialistes (pépiniéristes,
paysagistes ou journalistes
spécialisés) présentent (sur une
soixantaine de thèmes) leurs
huit plantes préférées, sur une
double page dont la moitié est
consacrée aux photos. Que ce
soient des plantes qui poussent
toutes seules, des plantes pour
jardiner nature, pour séduire,
donner le moral ou épater les
voisins, faites votre marché en
bénéficiant des conseils avisés
de spécialistes parmi lesquels
Brigitte Lapouge-déjean,
Eléonore Cruse, Patrick nicolas,
Claude Bureaux, david Austin…
Ouvrage collectif autoédité, Réseau semences paysannes
(Cazalens, 81600 Brens) 2010, 96 pages, 10 € (+ 3,30 € de port)
L’industrialisation de l’agriculture a réduit le choix et la rusticité des plantes
mises en marché par les entreprises semencières dont une dizaine contrôlent
les deux tiers du marché mondial. Face à cette situation, les membres du réseau
“semences paysannes” revendiquent le droit du paysan à ressemer et à échanger
le grain récolté, hérité de pratiques agricoles
millénaires qui laissent s’exprimer la variabilité des
plantes et facilitent leur adaptation aux évolutions
climatiques et à la diversité des territoires. Ce livre
remarquablement illustré et argumenté vise à
faire connaître à un large public le travail essentiel
de ce réseau où se retrouvent agriculteurs, petits
semenciers bio et associations de jardiniers.
Jardinez avec les insectes
Par Vincent Albouy, éd. de Terran (31 Aspet) 2009,
360 pages, 23 €
Entomologiste et jardinier bio, vincent Albouy veut
rompre avec la vision obsolète et simpliste selon
laquelle il y aurait des insectes utiles s’opposant
aux nuisibles, en négligeant tous ceux qui ne se
classent dans aucune de ces catégories. L’important,
explique-t-il, est de maintenir un équilibre
dynamique entre les plantes cultivés ou sauvages et
les invertébrés, qu’ils soient phytophages, prédateurs, parasites, pollinisateurs
ou recycleurs. Après les indispensables notions d’entomologie, et les conseils
pratiques pour attirer cette diversité ou lutter contre les espèces à problèmes,
l’auteur nous présente en détail pas moins de 84 groupes parmi les plus
fréquents au jardin. une mine d’informations utiles.
Peindre sa maison
avec des couleurs naturelles
Par Iris Via Gardini, éd. Eyrolles, Paris 2009, 112 pages, 12 €
décoratrice et restauratrice pour les Monuments historiques, l’auteur propose ici
des recettes de badigeons et de patines à base de chaux en pâte et de pigments
naturels qui sont à la fois écologiques et économiques. A cette partie pratique
qui aborde aussi la technique de la fresque, s’ajoute un véritable petit traité des
couleurs pour apprendre à les utiliser harmonieusement.
78
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010 c’est de saison
L’Esprit Village
Voyage aux
sources de
la mode éthique
Par Lionel Astruc, éd. Ulmer, Paris 2009,
144 pages, 24,90 €
Alternative aux “usines de la honte” qui
fabriquent nos vêtements, bijoux et autres articles
de mode dans les pays où le coût de la main
d’œuvre est le plus bas, les produits de la mode éthique, écologique et
solidaire commencent à rencontrer le succès. Lionel Astruc a remonté
ces filières, en Inde, à Madagascar, au Cambodge, au Brésil, en Bolivie
et en France pour vérifier comment se traduisent ces engagements sur
le terrain. Ceux qui ont lu son article dans le numéro 180 des 4 Saisons
(page 70) et qui veulent en savoir plus, trouveront dans ce livre tous les
détails de ce reportage original et plein d’espoir, superbement illustré.
Magazine trimestriel, (La
Caillère, 61100 la Carneille),
4,50 €
notre excellent confrère
Villages magazine connaît
– comme beaucoup de journaux – une
passe difficile et vient de changer de
formule en devenant trimestriel et en
modifiant son titre. depuis 16 ans, la
revue a su promouvoir d’innombrables
initiatives capables de revitaliser nos
territoires ruraux et elle est devenue
un des acteurs indispensables de ce
renouveau écologique. A découvrir.
à signaler
Les maladies de la tomate
Ouvrage collectif, éd. Quae (INRA, RD
10, 78026 Versailles Cedex) 2009, 688
pages, 79 € (+ 5 € de frais d’envoi)
réservé aux spécialistes, cet énorme
“pavé” intéressera les passionnés de
ce légume qui souhaitent identifier
les très nombreuses maladies qui
peuvent l’affecter, champignons,
bactéries, virus, nématodes, etc. En
revanche, ne suivez pas les conseils
de protection, très classiques.
Rouge pivoine
Par Jean-Luc Rivière et Pierre-Yves
Nédélec, éd. Marabout, Paris 2009,
312 pages, 24,90 €
La beauté et la délicatesse des
pivoines sont ici célébrées de la plus
belle manière qui soit : 140 pivoines
arbustives ou herbacées superbement
photographiées en grand format et
présentées par des spécialistes passionnés. un must !
P’tit chef bio
Par Cléa, éd. La Plage, Sète 2009,
96 pages, 19,90 €
vos enfants apprécieront les petits
personnages créés pour l’occasion
par la photographe pour illustrer les
étapes de la réalisation de recettes
saines et savoureuses.
pompe, éclairage, tous les
bricolages proposés et détaillés
dans ce livre fonctionnent avec
l’énergie gratuite du soleil
(thermique ou photovoltaïque).
Quelques applications utiles et
éprouvées, avec différents niveaux
de difficulté.
Je veux des poules !
Randonner responsable
Par Patricia Beucher, éd. Larousse,
Paris 2009, 96 pages, 4,90 €
vous êtes tentés par la “poule attitude” ? dans ce petit livre plein
d’humour, Patricia Beucher vous fait
partager son expérience de la création d’un petit poulailler.
Le solaire chez soi
Par Vincent Albouy et Jean-Paul
Blugeon, éd. Edisud, Aix 2009,
192 pages, 20 €
Chauffe-eau, cuiseur, séchoir,
Par Catherine Levesque, éd. Rando
éditions, (65 Ibos) 2010, 80 pages,
8,50 €
Outre d’excellents conseils pratiques
pour prévenir les dangers, choisir son
équipement et son hébergement, ce
petit guide de notre collaboratrice
s’attache à faire partager au public
le plus large les rudiments de l’écologie et de l’observation naturaliste.
Retrouvez les nouveautés
des éditions Terre vivante page 82
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 79
J.-J. RAYNAL
terre vivante
et vous
Bons outils
sommaire
Cette année, dans le jardin “Bancs d’essais et expérimentations”
82
83
87
91
92
du Parc écologique, un espace de test est proposé aux visiteurs.
L’occasion de manipuler et de comparer quatre bio-bêches – ainsi
qu’une “grelinette” spéciale enfants, faite maison –, et quatre outils
de désherbage à manche (sarcloirs, etc.). Alors, préférez-vous la biobêche à manche central ou celle à deux manches ? Les manches,
en bois ou en métal ? Les dents droites ou courbées, décalées ou
alignées ? Après l’essai, place au vote : un système de jetons, à glisser
dans des tubes transparents, permettra de se faire une idée sur
les produits préférés des autres visiteurs… Ces outils seront aussi à
l’honneur le 6 juin, lors de l’opération nationale “Rendez-vous aux
jardins”. Terre vivante a mijoté une journée spéciale “Du hérisson
à la grelinette : les bons outils du jardinier bio”. Au programme,
tests, discussions et apprentissage des bons gestes avec les jardiniers
de Terre vivante… et une présentation d’autres ”outils” non moins
précieux au jardin bio que sont les auxiliaires. Comment les attirer, leur
aménager des lieux de vie ? Démonstrations et ateliers jalonneront
cette journée. Tarif spécial (9 e adulte, gratuit moins de 18 ans).
J.-J. RAYNAL
Actualités… …………………
Courrier des abonnés ………
Forum … ………………………
Troc… …………………………
Petites annonces ……………
Comme pour les ouvriers, pas de bons jardiniers sans bons outils ?
Plus d’informations : www.terrevivante.org
mai- juin 2010 | les 4 saisons n° 182 81
terre vivante et vous
A paraître
Bientôt 10 000 abonnés web !
Le site www.terrevivante.org
a de plus en plus d’aficionados.
Pas étonnant, car l’offre est
alléchante* ! Dans l’espace
abonnés, l’internaute a un accès
privilégié aux archives des
4 Saisons du jardin bio, aux
espaces Troc, Foire aux questions…
Il est aussi invité à participer à
nos expérimentations au jardin et
peut écouter les conférences des
spécialistes de Terre vivante.
Si vous hésitiez, il ne faut plus !
Je fabrique mes produits
ménagers
Et mon shampoing, mon savon…
Laetitia Royant
En librairie, le 25 mai 2010, 12 €
2 livres, 2 auteurs,
recettes futées pour la maison
Ils écrivent pour la première fois et espérons que ce n’est pas la
dernière ! Bruno Gouttry et Laetitia Royant ne se connaissent pas,
ne traitent pas des mêmes sujets. En revanche, ils ont tous les deux
la fibre écologique et surtout la particularité de vouloir partager leur
expérience avec les autres. Quelle aubaine pour nous tous ! Chacun
dans sa spécialité signe un livre pratique, facile d’accès et efficace.
(*): tarif : 10 /an.
Pour les abonnés aux 4 Saisons,
seulement 4€ !
Le 8 mai : c’est jour de marché à
Terre vivante !
La Foire aux plants bio revient
pour sa 10e édition. Un rendezvous exceptionnel pour faire le
plein de plants et de graines bio,
échanger avec des producteurs,
semenciers… et profiter du
somptueux décor des jardins
de Terre vivante.
Entrée : 4 .
Peintures et enduits bio explique comment choisir ses peintures
ou comment les faire soi-même afin qu’elles soient vraiment
écologiques. Il donne des conseils d’application en fonction des
supports, des situations (en neuf ou en rénovation)… et surtout un
cahier de recettes.
Je fabrique mes produits ménagers est un “recueil de
débrouillardise”. Il recense, pièce par pièce, produit par produit,
les recettes les plus élémentaires qui peuvent se substituer à
l’arsenal chimique qui s’est imposé dans nos maisons. Il invite à
passer à la pratique, à retrouver le plaisir du fait-maison, pour des
produits naturels, pas chers et respectueux de l’environnement.
Parions que ces deux livres deviendront très rapidement des
incontournables à Terre vivante…
A. BOSSE-PLATIErE
venez nous rencontrer
82
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010 Peintures et enduits bio
Conseils de choix, recettes
et mise en œuvre
Bruno Gouttry
En librairie, le 18 mai 2010, 18 €
Au salon des éco-énergies, rebaptisé “Rencontres
écocitoyennes”, les 5 et 6 juin à Mérindol (Vaucluse). Avec des
conférences dans lesquelles vous retrouverez des auteurs des
éditions Terre vivante :
w Fabriquer et appliquer des peintures naturelles, par Bruno
Gouttry, samedi 5 juin à 15 h 30 ;
w Les poêles à accumulation. Le chauffage au bois vraiment
écologique, pourquoi ?, comment ?, par Marie Milesi,
dimanche 6 juin à 14 h.
Tél. 04 90 72 38 96, www.rencontres-ecocitoyennes.net
terre vivante et vous
Espace
abonnés
Partagez vos découvertes,
faites-nous part de vos
réactions et poseznous vos questions
concernant le jardinage
et l’écologie pratique.
Poireau perpétuel
ou poireau des vignes Je me permets une petite critique
à propos du poireau perpétuel
dont on parle en page 115 du
numéro 180 des 4 Saisons du
jardin bio. Il ne faut pas confondre
poireau perpétuel et poireau des
vignes ! Le poireau perpétuel
n’a pas de bulbilles mais un gros
bulbe avec des caïeux qui peuvent
se détacher pour se multiplier. Il
grossit beaucoup en terrain fertile,
ne prend jamais la maladie, on
en fait de la soupe tout l’hiver en
coupant ses feuilles et on peut
aussi l’employer en garniture de
tarte avec une sauce béchamel.
Le poireau des vignes, lui, avec ses
bulbilles, est une vraie calamité
dans un potager ! Les bulbilles
ont rapidement envahi tout notre
terrain (qui était une ancienne
vigne avant de construire), et j’ai
passé des heures à les enlever.
Vingt ans plus tard, j’en suis à
peine venue à bout.
Sylvie Kerkhove, Biviers (38).
Greffe de plaqueminier
Sur quoi se greffe le plaqueminier ? Peut-on le bouturer ? Jean-Claude Berthier, Serrières-enChautagne (73).
Réponse d’Alain Pontoppidan :
Le kaki, alias diospyros kaki, se
greffe sur le plaqueminier du
Caucase, diospyros lotus, ou
courrier
sur le plaqueminier de Virginie,
diospyros virginiana. La greffe
est assez difficile à réussir. Ma
préférence va à la greffe en
anglaise, en avril, quand le sol
est bien réchauffé et que le gel
n’est plus à craindre. Les greffons
sont très sensibles au gel de
printemps. En dehors des zones à
climat doux, l’idéal est de greffer
sous serre des jeunes plants en
conteneur, vers la mi-mars. Cet
arbre ne se multiplie pas par
boutures.
Pourquoi jardiner avec
la lune quand on peut
faire sans ?
Je suis choqué par votre chronique
sur le jardinage avec la lune. Tout
le monde a le droit d’observer
le calendrier lunaire, ça va de
soi. Mais de là à faire de cette
méthode la méthode “officielle”
de la revue, c’est un peu fort. Cela
fait plus de 40 ans que je jardine
sans tenir compte de la lune, et
de très nombreux amis font de
même. Et les résultats sont très
satisfaisants. Quand je subis un
échec, je m’en prends à moi-même
et non à ce pauvre satellite !
Un peu de réflexion permet de
trouver les causes. L’essentiel,
c’est le terrain, sans oublier les
conditions climatiques du moment,
l’époque et tout l’environnement.
Faisons appel à l’intelligence,
à l’expérience et au bon sens.
Le calendrier lunaire me paraît
d’une extrême complexité et il me
semble difficile et contraignant
de l’observer scrupuleusement.
Jardiner sans la lune est beaucoup
plus simple et aussi efficace. Par
souci d’équilibre, pourquoi n’avezvous pas donné la parole à des
jardiniers qui n’ont pas besoin de
la position de la lune et des astres
pour exercer leur art ?
André Chaléat, Peyrins (26).
Réponse de Rémy Bacher,
collaborateur des 4 Saisons, auteur
de livres à Terre vivante :
Le thème du jardinage avec la
lune fait débat aux 4 Saisons
depuis 30 ans, c’est-à-dire depuis
sa création ! C’est pour cela que
nous abordons ce thème avec
pragmatisme, comme le souligne
l’introduction de l’article :
“Le jardinier est d’abord sous
l’emprise du temps, de la
nature, de la terre cultivée...”
est-il écrit. Et l’article conclut à
la fin du témoignage de Pierre
Masson : “[celui-ci] n’attribue qu’à
quelques pour cent l’impact du
calendrier lunaire sur un jardin...”
Nous abordons très rarement ce
sujet dans la revue. Car cela ne
nous paraît pas central dans la
pratique du jardinage. Cette foisci, nous avons décidé de présenter
trois témoignages ; la diversité
d’appréciation et d’utilisation
du calendrier de ces jardiniers
illustre elle-même la complexité
de cette approche et de sa mise en
pratique. Dans la rédaction des 4
Saisons, les discussions sont parfois
vives ! Le débat est donc ouvert…
Donnez votre avis dans notre
nouveau forum sur
www.terrevivante.org, “Etes-vous
lune ou pas lune ?”.
Topinambours malades
A l’automne, j’ai récolté mes
topinambours et ils avaient, pour
les deux tiers, de la pourriture.
Quelle en est la cause ? Pourraisje les utiliser pour refaire une
plantation?
Marc Pion, Saint-Sauveur (29).
Réponse de Josiane Goepfert :
Les topinambours sont parmi
les légumes les plus faciles à
cultiver, mais ils ne supportent
pas les sols humides. Pour éviter
une contamination ultérieure,
changez de lieu de plantation,
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 83
terre vivante et vous
courrier
ne plantez que des tubercules
sains et drainez le sol (graviers,
sable). Il s’agit probablement
de champignons de la famille
du mildiou. Ne mettez pas les
plants malades sur le compost et
nettoyez soigneusement les outils
de jardinage pour ne pas propager
la maladie.
Mûroises, marque déposée
Dans l’article d’Alain Pontoppidan
des 4 saisons du n° 178 (sept-oct
2009), une partie est consacrée
aux mûroises. Producteur de petits
fruits, je cultive des mûroises
depuis plusieurs années. Je
transforme ces fruits en gelées
et sirops que je commercialise.
Il y a quelques mois, j’ai reçu
un courrier en recommandé
d’une société me menaçant de
poursuites juridiques, car en
1989, cette entreprise a déposé
le mot “Mûroise” comme
marque (renouvellement de
la marque à l’Inpi effectué en
2009) et m’interdit d’utiliser
ce mot pour dénommer mes
produits (gelée à la mûroise…).
Ayant lu votre article, j’ai essayé
d’en savoir un peu plus : suite
à des démarches d’un autre
producteur qui a rencontré
les mêmes soucis en 2001, le
mot “Mûroise” figure dans
le dictionnaire de l’Académie
française depuis 2003, avec une
certaine ambiguïté : “fruit issu
de l’hybridation naturelle de la
ronce et du framboisier (nom
déposé)”. Le mot mûroise serait
donc aujourd’hui un terme
générique pour désigner ce fruit,
mais l’usage que l’on peut faire
de ce mot serait restreint du
fait du dépôt à l’Inpi. Comment
est ce possible, n’est-ce pas
84
les 4 saisons n° 182 | mai - juin 2010
contradictoire ? J’ai transmis
un premier courrier de réponse
à l’entreprise, expliquant que
j’utilisais le mot mûroise pour
désigner les fruits et qu’il n’y
avait pas de confusion possible
avec sa marque. Cette entreprise
continue ses démarches en
m’envoyant un huissier, pour
une sommation de retirer
immédiatement mes produits
de la vente et de changer
mes étiquettes afin de ne plus
utiliser le mot mûroise. Je suis
maintenant obligé d’utiliser le
mot anglais loganberry, ce qui
est fort gênant. Aujourd’hui,
les pépiniéristes ne vendent
pas de plants de mûroise sous
cette désignation, ils utilisent
les mots loganberry ou hybride.
Aviez-vous connaissance de ce
problème ?
Lecteur souhaitant rester anonyme.
Réponse d’Alain Pontoppidan :
Je sais que certaines personnes
ont pour spécialité de déposer
leur nom à l’Inpi, non pas en
tant qu’obtenteur, mais par
anticipation et dans le but de
faire payer des royalties aux
utilisateurs du nom déposé.
Cette pratique a découragé des
horticulteurs, qui ont renoncé
à utiliser les noms déposés,
pour éviter des ennuis. C’est
probablement le cas pour la
mûroise et le plus sage serait
de renoncer à utiliser ce nom,
plutôt que de se confronter à
quelqu’un qui est probablement
un procédurier aguerri.
Des orties pour les poules Suite au courrier des lecteurs
des 4 Saisons n°180, p.84, voici
une précision pour empêcher
le piquage des poules. L’ortie,
dont on voudrait nous empêcher
de vanter les formidables
vertus, est aussi efficace que les
médicaments pharmaceutiques.
Il suffit simplement de faire sa
provision d’orties en décoction
à la belle saison, et de la faire
prendre dans des bacs à glaçons
au congélateur. Plusieurs glaçons
dans un litre d’eau, une à deux
fois par semaine, suffisent à faire
disparaître ce piquage.
Andrée et Gilbert Tortuyaux,
Machault (08).
Poux des volailles
Nous venons d’acquérir une
maison et les anciens propriétaires
nous ont laissé volailles et lapins.
Je viens de m’apercevoir que
les volailles sont parasitées par
une quantité impressionnante
d’insectes qui se déplacent assez
rapidement et ressemblent à des
araignées, d’une taille de 1 à 2
mm et de couleur brun clair-roux
à jaunâtre. Ces bestioles sont
principalement cantonnées sous
les ailes et les aines des cuisses,
sur la peau et dans les plumes.
Est-ce dangereux et comment
débarrasser les volailles de ces
parasites de manière écologique ?
Joël Rolland, Combs-la-Ville (77).
Réponse de Michel Audureau :
Ce sont des poux. Si, autour du
cloaque, vous voyez des amas
blancs à la base de la tige des
plumes, ce sont des lentes.
Arrachez et brûlez les plumes
atteintes. Traitez vos volailles à la
poudre de pyrèthre en insistant
sous les ailes et autour du cloaque.
Il faut aussi traiter les locaux,
toujours à la poudre de pyrèthre,
en l’absence de vos poules
pour ne pas qu’elles respirent
trop de produit de traitement :
même bio, ce n’est pas très sain.
terre vivante et vous
courrier
Ecrivez à Courrier des abonnés,
Terre vivante, domaine de Raud,
38710 Mens, ou
[email protected],
en indiquant votre numéro
d’abonné. Répondre à chaque
question avec pertinence prend
beaucoup de temps, et ce
service gratuit est réservé
exclusivement aux abonnés.
Recommencez au bout de huit
jours, puis au bout d’un mois
jusqu’à disparition des poux.
Prenez l’habitude d’ausculter
régulièrement vos volailles car
les poux les affaiblissent au point
parfois d’entraîner la mort.
Fruitiers écorcés
par les lapins (photo)
Des lapins de garenne, en
nombre important chez nous, se
sont nourris de l’écorce de nos
arbres fruitiers plantés l’hiver
dernier. J’ai protégé les troncs
par du grillage, mais que faire
pour soigner les troncs ? Merci
de votre réponse.
pollution électromagnétique
avec l’onduleur dans les combles,
bruit… ? Comment se passe le
recyclage de ces panneaux ?
Jean-Marie Mouchette, Bouxièresaux-Chênes (54).
La réponse de Claude Bossard
et d’Antoine Bosse-Platière :
Les panneaux photovoltaïques
posés sur le toit produisent du
courant continu. Ils émettent donc
des champs électriques et des
champs magnétiques constants
et non nocifs, contrairement aux
CEM (champs électromagnétiques)
produits par le courant alternatif.
Bien sûr, ils produisent du
courant seulement quand il fait
jour. L’onduleur, qui transforme
le courant continu en courant
alternatif, émet des champs
magnétiques variables (fréquence
50 hertz). Pour s’en préserver, il
faut un éloignement de 2 mètres
au minimum entre l’onduleur
et les pièces de vie. Concernant
le recyclage de ces panneaux,
un système photovoltaïque est
principalement constitué de
modules et d’onduleurs. Le reste
étant des composants et raccords
électriques classiques. Le recyclage
des modules à base de silicium
cristallin consiste en un simple
traitement thermique servant à
séparer les différents éléments
du module photovoltaïque et
permettant de récupérer les
cellules photovoltaïques, le
verre et les métaux (aluminium,
cuivre et argent). Les fabricants
d’onduleurs doivent assurer la
collecte et le recyclage de leurs
vieux appareils. Les principaux
industriels européens ont créé en
2007 l’association PVCYCLE dont
l’objectif est la structuration de la
filière de recyclage des modules
photovoltaïques et la mise en
place de démarches volontaires
de récupération des déchets
PV. L’objectif de PVCYCLE est
de parvenir à un recyclage de
85% des modules en fin de vie à
l’horizon 2015. Cette association
va lancer la collecte et le recyclage
des modules photovoltaïques en
2010. Infos extraites du site
www.photovoltaique.info.
Alex Robert, Montceaux-l’Etoile (71).
Réponse d’Alain Pontoppidan :
Pour aider à la cicatrisation, vous
pouvez faire un badigeon à base
d’argile et de bouses de vache,
les proportions habituelles sont
un tiers de bouses de vache et
deux tiers d’argile. Les bouses
sont plus actives quand elles sont
fraîches. A ramasser dans une
prairie. L’argile peut être
remplacée par de la terre.
Je suis sur un projet
d’installation de panneaux
solaires sur le toit pour
produire de l’électricité afin
de la revendre à EDF. Y a-t-il
des nuisances quelconques :
DR
Panneaux photovoltaïques
et pollution…
mai - juin 2010 | les 4 saisons n° 182 85
terre vivante et vous
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Nos abonnés sont une mine
d’informations ! Profitez
de leurs trucs et astuces :
posez votre question
et ils vous répondront.
Des abonnés
demandent
Question n°182-1 :
Chauffe-eau solaire
Quelqu’un aurait-il installé un
chauffe-eau solaire “Soleil plus”
chez lui ? Pourriez-vous me
donner des informations quant
à la facilité d’installation et à ses
résultats ? Merci de vos réponses.
Sylvie Salvayre,
Châtillon-en -Diois (26).
Question n°182-2 :
Eau de neige
Connaissez-vous les propriétés
de l’eau de neige ?
Mariadic Queron, Oradour-surGlane (87).
Réponse de la rédaction :
La neige se transforme très
lentement en eau liquide.
L’eau de neige pénètre donc
bien mieux dans le sol et
profite davantage aux nappes
phréatiques et aux cultures que
l’eau de pluie. Pour le reste, la
cristallisation induit peut-être des
modifications plus subtiles, mais
nous n’avons pas d’informations
précises sur le sujet.
Question n°182-3 :
Baies de Goji et germination
Pouvez-vous me dire s’il est
possible de faire germer des
baies de Goji et de conserver
les plantes sous nos climats
aquitains ? Merci.
Isabel Arrouays, Sarlat-la-Caneda (24).
Question n°182-4 :
Digitale laineuse
Je suis à la recherche de graines
de digitales laineuses, où puis-je
en trouver ?
Jean-Philippe Bosc, Boulogne (92).
Question n°182-5 :
Mobilier de jardin en bois
Je ne sais pas où acheter du
mobilier de jardin en essence
locale, type châtaignier ou
robinier. J’ai cherché sur Internet,
je n’ai pas trouvé. Il me faut une
table de jardin 8 places
et 8 chaises. Pouvez-vous
me donner des pistes?
Cécile Davière,
Montigné-Lebrillant (53).
Réponse de la rédaction : voir les
n°159, p.17 et n° 144, p.13 des
4 Saisons du jardin bio.
Question n°182-6 :
Broyeur à végétaux
Je viens d’acheter 10 ha de
terrain en friche avec vieilles
haies à recéper, bois de feuillus
à nettoyer et arbres à débiter.
Je cherche un broyeur qui
m’apportera le plus de
satisfaction pour ce type
d’utilisation. Qui peut me faire
part de son expérience et me
donner des renseignements ?
Marie-Hélène Marrot, Noaillac (33).
Réponse de la rédaction : voir
le n°155 p. 39 des 4 Saisons du
jardin bio.
Question n°182-7 :
Tisane de gratteron
et poux chez les bovins
Quand quelques bovins avaient
des poux, on leur faisait boire
de la tisane de gratteron
vivace “gratte langue”, et si
possible manger les feuilles.
La disparition des poux était
spectaculaire. Si quelqu’un
avait une expérience similaire
pour l’humain, ou l’explication,
cela me serait fort utile.
Fernand Bois, Saint-Laurent-laVallée (24).
Réponse de la rédaction :
Cette plante a des propriétés
parasiticides importantes : on
utilise les plantes fraîches en
décoction et on en fait de la
teinture-mère (en usage externe).
Question n°182-8 :
Boîtier CPL
Actuellement abonné sur
Internet chez un opérateur, j’en
ai contacté un autre pour en
changer ; on me propose une
ligne sans câble avec un boîtier
CPL. Quelqu’un peut-il m’éclairer
sur ce type d’installation
(avantages, inconvénients ?
exposition aux ondes
électromagnétiques ?).
Claude Pokalsky, Isle-Aumont (10).
Réponse de Claude Bossard :
Le CPL est souvent présenté
comme une alternative au wifi.
Avec ce système, on envoie
dans le réseau électrique des
signaux dans les fréquences de
1,6 à 30 MHz (mégahertz). Leurs
effets sont mal connus car il n’y
a pas eu d’études sur les CPL. De
plus, on trouve difficilement des
appareils de mesure adaptés à
ces fréquences.
Des abonnés
répondent Réponse à la question 179-10 :
Rongeurs dans moteur
de voiture
Il existe un appareil électronique,
nommé Xstop, développé
en Suisse, dont les hautes
fréquences émises sont perçues
comme un danger par les
fouines, martres, souris… qui
dévorent les câbles et conduites
en caoutchouc d’un véhicule.
Cela les éloigne immédiatement.
Marc-Antoine Delanne,
Saint-Herblon (44).
Réponse à la question
n°180-6 : L’été des aoûtats
Moi aussi, je souffre des aoûtats,
dans mon jardin et partout dans
mon hameau. La lutte directe
mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 87
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question avec pertinence prend
beaucoup de temps, et ce
service gratuit est réservé
exclusivement aux abonnés.
contre eux est difficile. Mais voici
quelques astuces qui marchent
assez bien : tout d’abord, les
aoûtats prennent leur temps,
parfois plusieurs heures, avant
de piquer. Ils tombent sur nous
quand on frotte les végétaux,
puis ils grimpent sur le corps
à la recherche d’un endroit
(souvent un pli) pour piquer.
Cela donne le temps de se
laver ! En rentrant du jardin ou
de balade, je passe directement
sous la douche. Je prends un
gant de toilette bien savonné,
que je passe sur mon corps,
en partant de la nuque et
en descendant avec soin, sur
toute la surface du corps. Puis
un bon rinçage, c’est suffisant
pour les faire tomber. Si je
n’agis pas assez rapidement,
ou que j’en rate à la douche,
j’applique la méthode que
j’utilise avec toutes les piqûres
de moustiques ou de guêpes :
le chaud. Très souvent, le
venin des insectes est sensible
à la chaleur, qui le neutralise.
Plus tôt on intervient, plus
c’est radical. Mais même le
lendemain, c’est efficace. Je
prends un coton, je l’imbibe
d’eau la plus chaude possible,
et je le tiens sur la piqûre un
bon moment. Cela fait passer la
démangeaison.
Jennifer Gay, Grane (26).
Réponse à la question
n°181-2 : élevage de moutons
et production de laine…
L’établissement d’enseignement
agricole le plus proche
de Metz est celui de Metz
Courcelles Chaussy, qui
possède un CFPPA (centre de
formation professionnelle et
de promotion agricole). Dans
le domaine de l’agriculture, cet
établissement propose un BPA
(brevet professionnel agricole)
Travaux de la production
animale et un BP REA (brevet
professionnel responsable
d’exploitation agricole). Ce
dernier diplôme est de niveau
4 (bac) et permet donc de
s’installer en bénéficiant des
aides. Contenu des formations
et modalités d’inscriptions,
tél. 03 87 64 00 17.
Pour plus d’informations
sur l’enseignement
agricole de votre région,
contacter le Service
Régional de la Formation
et du Développement,
tél. 03.83.18.33.33 ou voir
le site http://www.portea.fr.
Isabelle Thomas, Limoges (87).
Réponse à la question
n°181-3 : Conservation
des châtaignes entières
Je les conserve dans un
récipient en terre (cruche, pot
terre) dans la cave, posé sur la
terre battue. J’en ai encore.
Bonne conservation.
Colette Héron, Bellême (61).
Réponse à la question
n°181-8 : Bois rétifié
et composteur
Voici une société qui propose
des composteurs en pin
Douglas : Quadria, 68 rue
Blaise-Pascal 33 127 Saint-Jean
d’Illac, http://www.quadria.biz/
index2.htlm.
Colette Héron, Bellême (61).
Rectificatifs
Dans le livret Les 30 gestes utiles et malins
au jardin bio, p.6, “Les carottes résistent aux
campagnols”, le dessin figurant au-dessus du
texte peut induire en erreur : le caisson en bois
de 25 cm de hauteur, avec fond grillagé destiné à
empêcher les campagnols de manger les racines,
n’est pas à installer en terre, mais simplement
posé sur le sol. Il peut être enlevé régulièrement
(tous les 2 ou 3 ans) pour être repeint, ce qui évite
une dégradation trop rapide des planches. La
terre est changée également tous les 2 ou 3 ans.
Merci à Catherine et Bernard Sara-Gallet pour ces
précisions importantes.
88
les 4 saisons n° 182 | mai-juin 2010
L’écoquartier Vauban, en photo p. 85 du n°181,
est situé à Fribourg en Allemagne, et non en
Suisse comme indiqué par erreur. Enfin, précisons
que notre article sur la culture du pêcher à Paris
a été illustré de photos prises dans les vergers de
Montreuil (http://mursapeches.wordpress.com/)
mais aussi de Bagnolet (Association des Amis du
Clos à pêches de Bagnolet, Michel Turello p.43).
Plus d’infos sur www.clos-a-peche.sitew.com
Fans des 4 Saisons du jardin bio ?
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terre vivante et vous
troc
Écrivez à Troc des abonnés, Terre vivante,
domaine de Raud, 38710 Mens, ou
[email protected], en indiquant
votre numéro d’abonné. Les propositions sont
insérées en fonction de la place disponible, merci
de vous limiter à 40 mots. Pour les dates limites
de réception, voir la grille de tarifs des petites
annonces en page 93. Les demandes d’ordre
professionnel seront refusées. Ce service gratuit
est réservé exclusivement aux abonnés.
Maisons, coups de main, plants, matériels…
Échangez avec d’autres abonnés !
w Offre : mise à disposition de terres à cultiver en
potager, de 500 à 700 m2 avec outils et eau à volonté. Contre : 4 h par semaine d’aide pour entretenir le reste du jardin. Tél. 02 99 40 30 93
(Saint-Malo-Rothéneuf).
w Offre : à jeune, 18 à 30 ans, 1 savoir-faire pour fabrication et mise en œuvre d’enduits chanvre dans maison ancienne. Nourri, logé, dép. 21. Contre : aide aux
enduits dans la maison. Tél. 03 80 64 46 17 après 19h.
w Offre : gîte indépendant tout confort en montagne, produits du jardin et de la ferme. Contre : aide
à la ferme, aux animaux, parc, foin, jardin, à jeune
couple ou jeune fille aimant la montagne pour une
période de 8 ou 15 jours entre le 10 mai et le 30 juin. Discuter au tél. avant de venir pour plus de précisions. Tél. 06 62 89 56 08.
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de prêle ou de fougère
Dans quelles circonstances utilisez-vous ces purins
de plantes (ou extraits fermentés) au jardin ?
Comment les préparez-vous ? Avec quelle eau ?
Les utilisez-vous en pulvérisation ou en arrosage ?
A quelle dilution ? Quels résultats avez-vous
pu constater ? Avez-vous fait des essais avec un
témoin sans purin ? Partagez vos expériences,
nous nous appuierons sur vos témoignages pour
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mai-juin 2010 | les 4 saisons n° 182 91
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