des projets et des places à prendre dans la

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des projets et des places à prendre dans la
n°1222 23 novembre 2015
@monexport
CANADA
Province du Québec : des projets et des places
à prendre dans la construction
Si le secteur a ralenti depuis 2 ans, le niveau d’activité reste élevé entre projets de tours à Montréal et politique
volontariste du nouveau gouvernement fédéral. Et des opportunités se sont ouvertes pour les entreprises
étrangères depuis que les majors locaux ont été frappés par des scandales de corruption. p. 14
Les tours du "down-town" de Montréal, principale métropole de la Belle Province. Artur Staszewski
Côte d'Ivoire
Talent & Co
Distribution
Quel avenir pour le Ils accompagnent
Leroy Merlin
Plan Universités ? les archis à l’export en Roumanie
Royaume-Uni
Ecobuild, le salon
du green building
D'ici fin 2017, le pays
d’Afrique de l’Ouest
souhaite en édifier
quatre nouvelles p. 2
Le rendez-vous londonien
est une référence dans le
domaine de l’éco-construction et des ENR p. 11
L’un est un ancien de
chez Jean Nouvel, l’autre
a travaillé dans l’industrie
du disque p.9
L’enseigne disposera de
8 points de vente à son
concept dès la fin 2015 et
17 avant octobre 2016 p. 10
Le BEM devient
CHAQUE ANNÉE
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à l’international
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Ingénieristes • Constructeurs • Industriels
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(BEM) avec pour ambition d’accompagner la stratégie des dirigeants
sur les marchés européens, puis internationaux de la construction.
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à l’international
de
veille sur les filières
émergentes
Aujourd’hui, la mutation des marchés s’accélère : nouvelles régions émergentes, diversification des projets, évolution de
la réglementation… Pour accompagner ces changements, le BEM évolue et devient Le Moniteur Export. Cette lettre hebdomadaire s’adresse aux entreprises de BTP, aux sociétés d’ingénierie et aux industriels de la construction, actifs à l’international ou
souhaitant le devenir.
Dorénavant, c’est donc Le Moniteur Export (48 numéros par an) que vous recevrez chaque semaine.
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Rédacteur en chef
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17/11/2015 20:05
2
n°1222
PROJETS & CONTRATS
23 novembre 2015
Côte d'Ivoire
Quel avenir
pour le Plan
Universités ?
D'ici fin 2017, le pays
d’Afrique de l’Ouest
souhaite en édifier quatre
nouvelles. Un programme
de 1,74 milliard d’euros.
Le chantier qui s'amorce est vaste.
Un programme de 1 600 hectares,
réparti dans quatre villes pour un
investissement total de 1 146 milliards
de FCFA (environ 1,74 milliard
d'euros). En vue, le mois de décembre
2017. À cette période, le gouvernement ivoirien et le maître d'œuvre
du programme, le Bureau National
d'Études Techniques et de
Développement (BNETD), comptent
avoir inauguré quatre nouvelles
universités dans les villes de SanPédro, Man, Bondoukou et d'Adiaké.
La promesse en a été faite lors de la
campagne présidentielle d’Alassane
Ouattara, élu le 28 octobre.
Ce programme pour les universités
s’inscrit dans le cadre du "Plan national
de développement" (PND) 2015-2020,
qui se monte à 13 119 milliards de FCFA
(environ 20 milliards d’euros).
25% seront consacrés à la réalisation
des grands projets d’infrastructures
(voir en p. 18 de ce n°). « Ce PND est
plus ambitieux que le précédent car,
même s’il y a moins de projets,
ils seront réalisés jusqu’au bout », a
annoncé Pascal Kra Koffi, directeur
général du BNETD, lors d’une
conférence à Batimat, le 5 novembre.
Retard et mutisme
Pas certain, toutefois, que la mission
sera remplie d’ ici deux ans pour les
universités. Ces quatre projets
prennent du retard et leurs initiateurs
se montrent bien discrets. Interrogés
par le Moniteur Export, le BNETD et le
ministère de l'Enseignement
supérieur, après un accueil positif,
n'ont finalement pas donné suite à nos
sollicitations. Autre signe inquiétant :
en février, Eiffage avait signé un
Ministère de l’Enseignement supérieur de Côte d’Ivoire
accord avec le gouvernement ivoirien
pour construire les douze bâtiments
de la future Université de sciences et
techniques de San-Pédro, ville côtière
du sud-ouest du pays. Mais depuis, le
groupe de BTP français semble vouloir
se retirer du projet. « Nous n'avons pas
réussi à nous mettre d'accord sur le
prix (initialement de 184 milliards de
FCFA, NDLR) », regrette un cadre
d'Eiffage Concessions. Les autorités
cherchent-elles un nouvel
investisseur à San-Pédro ? Mystère.
Si l’université de Man est déjà
« réalisée à 40% », rappelle Eugénie
N’Dri N’Gou, directrice département
Communication/marketing du
BNETD, celle de Bondoukou en est « au
stade des études de programmes
fonctionnels, avec des résultats
prévus pour fin 2016 », a indiqué
Pascal Kra Koffi. Mais le plus important
des quatre projets est sans aucun
doute celui d'Adiaké. Dans cette
commune située à une centaine de
kilomètres d'Abidjan, le ministère de
l’Enseignement supérieur compte
ériger une « ville universitaire » où
pourraient loger près de 50 000
étudiants. Un campus à l'américaine
de plus de 594 milliards de FCFA
(911 millions d'euros) qui devait
initialement être inauguré en
décembre 2017. Mais les études
topographiques ne sont toujours pas
terminées et les résultats du concours
d'architecture n'ont pas encore été
dévoilés. Ils devaient pourtant être
rendus publics en janvier 2014.
Malgré le retard sur le calendrier, ce
programme de construction n'a pas
laissé insensible un géant de l’industrie
BTP, LafargeHolcim. Une source au
sein du groupe affirme qu'il étudie de
près les projets.
Des ressources suffisantes
Si la mise en œuvre de ces universités
traine en longueur, la Côte d’Ivoire a
tout de même les moyens financiers et
politiques de ses ambitions. Le nouvel
élan économique pris par le pays
depuis trois ans attire les investisseurs.
Ainsi, en 2014, la croissance a atteint
les 8%, soit deux points de plus que
celle enregistrée dans les autres pays
de l'Union Économique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA). Et
politiquement, le pays s'est relevé de
sa crise post-électorale de 2010. Cette
année, la tenue des élections a laissé
planer le doute quant à un potentiel
regain de crise. Mais fin octobre, c'est
dans le calme que Ouattara a été réélu.
Une bonne nouvelle qui devrait
pousser la Côte d'Ivoire à multiplier les
chantiers dans le but de réaliser son
objectif de long terme : devenir un
pays émergent à l'horizon 2020.
Morgane Le Cam, Célia Mascré et
Hugues Boulet
PROJETS & CONTRATS
PROJETS
Pologne Olsztyn veut
redynamiser son centre
La ville d'Olsztyn prépare un projet de
revitalisation d'une partie de son
territoire, soit 8 km² habités par plus de
50 000 personnes. Le programme, qui
doit être financé par des fonds de l’Union
européenne, comprend la valorisation
des espaces publics, la rénovation de
bâtiments, la restauration de
monuments historiques, la création de
lieux de rencontre et de loisirs.
Les financements de l’UE, à hauteur de
85% du coût total, viendraient surtout du
FEDER et du FSE, a indiqué au Moniteur
Export la responsable de la mairie
chargée des subventions de l'UE, Justyna
Sarna Pezowicz. Elle s’est toutefois
refusée à en estimer le montant.
La voïvodie de Varmie-Mazurie, dont
Olsztyn (175000 habitants) est le cheflieu, compte en tout cas consacrer
quelque 100 millions d'euros de
financements européens à la
revitalisation jusqu’en 2020. Le
programme comprendra de nombreux
projets, dont certains porteront sur les
infrastructures. Les quartiers concernés
se trouvent dans le centre-ville, victime
de la désurbanisation du passé.
Ils abritent de nombreux logements
sociaux en piètre état, ainsi qu’un refuge
pour SDF. Selon les règles émises par le
ministère de l’Infrastructure et du
Développement, le secteur à revitaliser
ne peut représenter plus de 20% de la
surface de la ville ni plus de 30% de sa
population. Le programme en cours
d’élaboration à Olsztyn couvre 9% du
territoire et concerne 30% des habitants.
Il devrait être adopté au premier
semestre 2016 et les financements
européens être approuvés avant la fin de
l’année prochaine.
Allemagne À Munich,
le tunnel de la
Landshuter prioritaire
Parmi les projets de tunnels à construire
sur le boulevard circulaire de
28 kilomètres autour de la vieille ville de
Munich ("Bundesstraße 2 R" ou "Mittlerer
Ring"), le conseil municipal de la capitale
de la Bavière a décidé de donner la
23 novembre 2015 n°1222
priorité à celui de la Landshuter Allee
(segment nord-ouest) en raison de la très
haute pollution sonore (122 000 à
149 000 véhicules par jour). Le tunnel
aura une longueur de 1 450 mètres et sera
– éventuellement – équipé aux deux
sorties de murs antibruit de 5 mètres de
hauteur sur 350 mètres. Selon une
première étude de faisabilité, les coûts
sont estimés à près de 540 millions
d’euros et la durée des travaux à 7 ans.
Une variante prévoit la construction de
logements au-dessus du tunnel pour
permettre une réduction des coûts de
l'ouvrage. Pour éviter trop
d'embouteillages dans le centre de
Munich, aucun des autres projets de
tunnel prévus (Tegernseer Landstrasse,
Englischer Garten, Schleissheimer
Strasse) ne sera lancé simultanément.
Le début des travaux a été programmé
en 2023. Les deux principaux partis
politiques (CSU et SPD) du conseil
municipal y étant favorables, le projet
devrait obtenir la majorité des voix.
Contact : Landeshauptstadt München Referat für Stadtplanung und Bauordnung
- Abt. 3 Verkehrsplanung (Blumenstraße
31 | 80331 München).
E-Mail: [email protected].
Étude de faisabilité : http://goo.gl/YJ3JEO
Colombie Un Musée de
la Mémoire à Bogota
Prévu par la loi colombienne de 2011
pour la réparation aux victimes du conflit
colombien, le Musée National de la
Mémoire prend enfin forme. Baptisé
"Entre la terre et le ciel", le projet se
compose de plusieurs grands blocs de
béton surmontés de toits-terrasses
communiquant entre eux. Il a été
sélectionné par le Centro Nacional de la
Memoria Historica (CNMH), l’organisme
public maître d’ouvrage. Vainqueurs du
concours, les agences colombienne MGP
Arquitectura y Urbanismo et espagnole
Estudio Entresitio ont remporté un
3
contrat de 3,2 milliards de pesos
(965 000 euros) pour réaliser le design
architectural définitif et les études
techniques. Les travaux doivent
commencer au second semestre 2016 et
le musée être inauguré en 2018. L’appel
d’offres travaux n’a pas encore été
lancé. Le bâtiment sera construit sur un
terrain de 20 000 m² et devrait avoir une
surface de 11 000 m². Aucun budget n’a
été communiqué pour le moment. Le
musée prendra place sur la Calle 26, une
des principales avenues de la ville, qui
fera elle-même l’objet d’une « rénovation
visuelle et urbaine », dont les termes
n’ont pas été détaillés pour le moment.
Ce projet de rénovation de la Calle 26 a
été signé, le 11 novembre, entre les
différentes entités responsables du
projet, l’ONG AsoSandiego, le secrétariat
de l’Aménagement de Bogota et des
organismes privés comme la CCI de la
capitale. L’idée est de convertir cette
artère en un « axe de la mémoire » dans
lequel sera intégré le Musée.
CONTRATS
Nouvelle-Zélande
Vinci pour l’éclairage du
nord-ouest d’Auckland
Vinci Énergies vient de remporter le
contrat d’exploitation, de maintenance
et de renouvellement du patrimoine
d’éclairage public des zones nord et
ouest de l'agglomération d'Auckland
(1,5 million d'habitants) en NouvelleZélande. Ce contrat, d’un montant de
14,4 millions d’euros et qui court sur
quatre ans, sera réalisé par Electrix, filiale
locale de Vinci Énergies. L’entreprise
française devra entretenir et moderniser
le réseau électrique qui comprend
37 000 points lumineux. Cela passe par
la transition du réseau vers un dispositif
économe en énergie et connecté appelé
le "smart lighting". La ville d’Auckland
cherche en effet à optimiser ses
dépenses énergétiques et à améliorer
son environnement urbain. Ainsi,
environ 9 000 points lumineux seront
remplacés par des LED (diodes
électroluminescentes) dotés d’un
système de télégestion communiquant
par radio. La ville, et non pas Vinci,
choisira le fournisseur pour les LED.
4
n°1222 23 novembre 2015
AVIS DE PRÉ-PROJET
LIBÉRIA / MONROVIA
Consolidation du transport et
de la distribution d'électricité
Type de marché
Programme d'aide extérieure –
Marché de travaux
Date de lancement pour avis
06/11/2015
DESCRIPTION
« Le projet "Consolidation du transport
et de la distribution d'électricité à
Monrovia" vise à améliorer
l'exploitation et la fiabilité du transport
et de la distribution d'électricité à
Monrovia et d'améliorer l'accès à
l'électricité.
Ledit projet se compose des
2 principaux volets suivants :
- le volet " transport" : améliorer
l'exploitation et la fiabilité du réseau de
transport alimentant la zone de
Monrovia. Ce volet consiste à
consolider les réseaux de transport de
66 kV par la remise en état d'une ligne
aérienne (OHL) de 66 kV biterne,
le remplacement d'une OHL de 66 kV
monoterne par une OHL biterne, et la
création d'une nouvelle sous-station
66/22 kV à Monrovia,
- le volet "distribution" : renforcer
l'accès à l'électricité dans la capitale de
Monrovia et dans ses alentours par des
extensions de réseau à 22 kV et à basse
tension, et par le raccordement de
particuliers totalisant 58 180 clients et
23 consommateurs importants, avec
une puissance totale estimée à
18 050 kVA.
Le marché de travaux comprendra
1 lot pour la consolidation du réseau de
transport alimentant la zone de
Monrovia et 3 à 4 lots pour les travaux
de distribution (extensions et
raccordement de 58 180 clients et
23 consommateurs importants). »
Nom de l'adjudicateur
Ordonnateur national, ministère des
Finances et de la Planification du
développement
Adresse postale de l'adjudicateur
Executive Mansion Grounds, Capitol
Hill, 1000 Monrovia, LIBERIA.
Source
http://goo.gl/QOlljT
excluding VAT : Range: between
900 000 000 and 1 500 000 000 ISK
4) Indication about different date for
start of award procedures and/or
duration of contract. Scheduled date
for start of award procedures : 0.1.2016
Scheduled date for start of works :
20.2.2016. Completion of works :
28.12.2016
. Title attributed to the contract by the
contracting authority : Lot No : 2 Lot
title : Reconstruction of 2 main
runways at Keflavik airport
1) Short description : Isavia plans to
reconstruct the 2 main runways at
ISLANDE / K EFLAVIK
Keflavik airport. The scope of work
Reconstruction de pistes
includes also renewal of the airfield
aéroportuaires et du système
lighting systems at runways, taxiways
d'éclairage et d'énergie
and aprons.
Type de marché
2) Common procurement vocabulary
(CPV) 45230000, 51000000
Marché de travaux
3) Quantity or scope : Isavia plans to
Date de lancement pour avis
reconstruct the 2 main runways at
31/10/2015
Keflavik airport. The scope of work
Montant
includes also renewal of the airfield
Entre 7 000 000 000 et 10 500 000
lighting systems at runways, taxiways
000 ISK hors TVA (environ 6,3 et 10,6
and aprons. Estimated value excluding
millions d’euros)
VAT : Range : between 6 000 000 000
and 9 000 000 000 ISK
DESCRIPTION
4) Indication about different date for
« Runway reconstruction 02/20 and
start of award procedures and/or
11/29 with renewal of lighting systems
duration of contract. Scheduled date
and 11 kV power distribution system.
for start of award procedures: 15.2.2016
Information about lots
Scheduled date for start of works:
. Title attributed to the contract by the
1.4.2016. Completion of works:
contracting authority: Lot No : 1 Lot title
1.11.2017 »
: 11 kV power distribution system
1) Short description : Renewal of 11 kV
Nom de l'adjudicateur
power distribution system within the
Isavia
airport area.
à l'attention de
2) Common procurement vocabulary
Atli Bjorn Levy
(CPV) 45230000, 51000000
Adresse postale de l'adjudicateur
3) Quantity or scope : Renewal of 11 kV
Keflavik Airport / 235 Keflavik,
power distribution system within the
ISLANDE
airport area. Estimated value
Tél. de l'adjudicateur
LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION
+354 8626196
Email de l'adjudicateur
[email protected]
Source
http://goo.gl/e7LCzU
BAHREÏN / MUHARRAQ
Rénovation urbaine et
conservation du patrimoine lié
aux activités perlières
Type de marché
Marché de travaux
Date de l'annonce
30/09/2015
Date du lancement de l’appel
d’offres
Deuxième semestre 2016
Date remise des plis
17/09/2020
DESCRIPTION
« Muharraq pearling heritage
conservation and urban economic
revival (Istisna’a No. BH-0061)
The Government of the Kingdom of
Bahrain has received financing in the
amount of US$ 48 million from the
Islamic Development Bank (IDB)
towards the costs of the Muharraq
Pearling Heritage Conservation and
Urban Economic Revival Project in the
city of Muharraq and intends to apply
the proceeds to payments for the
eligible goods and works to be
procured under this project.
The principal objective of this project
is to foster the socio-economic and
cultural development of Muharraq
and to improve the living conditions of
the residents by developing new
commercial services and improving
urban mobility.
The proposed investment program,
financed will require the procurement
of the following works:
The proposed project involves the
rehabilitation and conservation of
12 historical buildings (included in
UNESCO World Heritage List) linked to
the Muharraq’s pearling heritage and
connects them through a 3.5 km long
walking trail. In addition to these
buildings, a number of properties of
significant historic value would also be
conserved and rehabilitated under this
project along with façade upgrading
for an estimated of 750 houses. The
project also involves construction of
17 open public spaces, a visitor centre,
pedestrian bridge and 4 parking
buildings.
The project would be executed into
the following contracts :
1. Conservation and Rehabilitation
Works for the Southern Section of the
City (monuments, historic buildings,
and façade upgrading), International
Competitive Bidding for Member
Countries (ICB/MC).
2. Conservation and Rehabilitation
Works for the Northern Section of the
City (monuments, historic buildings,
and façade upgrading), (ICB/MC).
3. Development of the Pearling Trail
(17 open public spaces, indicators
along the trail), (ICB/MC).
4. Visitors Center and Bu Maher
Pedestrian Bridge, National
Competitive Bidding.
5. Car Park Buildings (ICB/MC).
23 novembre 2015 n°1222
5
Coordinator of the Project,
Management Unit, Building 455 Road
2209 Block 322, Manama, BAHREÏN
Tél de l'adjudicateur
(+973) 17298768
Email de l'adjudicateur
[email protected]
[email protected]
Source
http://goo.gl/VW5H5V
APPELS D'OFFRES
SUISSE / LAUSANNE
Relocalisation TES et
construction nouvelle caserne
Renens Pont-Bleu
Type de marché
Procédure ouverte – Marché de
services
Date de l'annonce
04/11/2015
Date remise des plis
06/01/2016 à 12:00
DESCRIPTION
Bidding for the above contracts is
envisaged to commence in the second
half of 2016. Procurement of contracts
financed by the Islamic Development
Bank will be conducted through the
procedures as specified in the Islamic
Development Bank’s Guidelines for
Procurement of Goods and Works
Under Islamic Development Bank
Financing (current edition), and is
open to all eligible bidders, as defined
in the guidelines.
Specific procurement notices for
contracts to be bid under the Islamic
Development Bank’s international
competitive bidding limited to
Member Countries (ICB-MCs)
procedure will be announced, as they
become available in IsDB website
(www.isdb.org) and international
newspapers. »
« Construction de la caserne y compris
aménagements extérieurs ainsi que la
voie du train d'extinction et de
sauvetage.
Prestations pluridisciplinaires
d'architecture et d'ingénierie
(planification générale y c. chef de
projet pilote, DLT, architecte, ing. génie
civil, géotechnique, ing. CVSE et autres
spécialistes) pour les phases SIA 31
(avant-projet), 32 (projet de l'ouvrage),
33 (procédure de demande
d'autorisation), 41 (appel d'offres) et 51,
52 et 53 (réalisation).
Lieu principal d’exécution des travaux,
de livraison des fournitures ou de
prestation des services : Commune :
Ecublens (parcelle 685). Site : Renens
Pont-Bleu. »
Nom de l'adjudicateur
Ministry of Culture
à l'attention de
Ghassan Chemali
Adresse postale de l'adjudicateur
« Des offres partielles ne sont pas
admises.
Études préliminaires : les mandataires
suivants ont participé à l'élaboration
de l'étude préliminaire du projet de
Informations diverses
6
n°1222 23 novembre 2015
relocalisation du TES en gare de
Renens sur le site Pont-Bleu sur la
commune d'Ecublens. Leurs mandats
respectifs sont clos. Les documents du
projet élaborés par ces entreprises sont
joints dans leur intégralité en annexe
au descriptif du projet et des
prestations.
• Architectes : atelier du Rond-Point,
Lausanne ;
• Ingénieur CVS : Pierre Chuard SA, Le
Mont/Lausanne ;
• Ingénieur en électricité : Perrin &
Spaeth SA, Lausanne ;
• Ingénieur civil : Boubaker ingénieursconseils SA, Crissier ;
• Ingénieur dépollution : De Cérenville
géotechnique, Ecublens. »
Nom de l'adjudicateur
Chemins de fer fédéraux suisses CFF
SA Immobilier, gérance, région Ouest
IM-BW-RWT
à l'attention de
M. Benoît Grégoire
Adresse postale de l'adjudicateur
SA IM-BW-RWT, Pl. de la Gare 1 — CP
345 , à l'attention de : Mme Lara Galli
1001 Lausanne / SUISSE
Email de l'adjudicateur
[email protected]
Source
http://goo.gl/zwQ26O
NORVÈGE / BERGEN
Reconversion d'un bâtiment
industriel en complexe sportif
(fysak)
Type de marché
Procédure ouverte, marché de
services (service de conception
technique)
Date de lancement pour avis
13/11/2015
Date remise des plis
21/12/2015 à 14:00
DESCRIPTION
« This assignment is for engineering
design services for the new ‘Physical
all activity centre — FYSAK’ in the
LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION
existing building, title no 154, cadastral
no 126, Øvre Fyllingsveien 35.
The property is regulated for
business/industry. The Agency for
Development has engaged a separate
planning consultant to have the
regulation purpose changed to sports.
The property has 2 buildings:
- the main building, from 1983 with
1 090 m², was originally a workshop
and warehouse building. This is
currently used as stores/workshop for
Hjelpemiddelsentralen. This appears
as a solid construction, with columns,
beams and concrete covers, which
make the building relatively flexible
for alterations. The building has had
normal maintenance;
- the additional building is a
store/garage of approximately 450 m²
from 1942, which has a large
maintenance backlog.
It is a prerequisite that both buildings
are renovated and included in FYSAK.
New Activity Centre in accordance
with the FYSAK Model. Short
description from Sports Service :
- the realisation of Fysak Melkeplassen
is being planned, the aim is that
children and youths in the Laksevåg
district shall have an activity centre in
their local environment that is based
on physical activity. Fysak all activity
centre is currently run at Slettebakken
with great success and the experience
from here shall be used to build an
activity environment at Melkeplassen.
Sports Service sees new needs for
activity initiatives and will largely
bring creative new thinking on
physical activity. In order to meet
some of the needs, Sports Service will
facilitate finding an alternative to the
commercial offers and for those who
do not fit into traditionally organised
sports. The building shall allow
creativity and facilitate users to
explore and run a broad spectrum of
physical activity.
Fysak Melkeplassen will have
particular focus on exciting and nontraditional activities for children and
youths. There is also an aim that this
shall be an activity centre that
facilitates activities for elderly persons
as well as groups with special needs.
The alteration to Øvre Fyllingsvei 35
from offices/warehouse to an activity
centre at Melkeplassen will meant that
it will be a centre for all of west Bergen
and Laksevåg/Fyllingsdalen. The
garage building will also be a part of the
sports centre.
The alteration will consist of the
demolition of some existing internal
walls and room dividers. New room
dividers are to be designed. Changing
rooms, different activity halls, duty
room/office, WC and stairs/possibly a
lift must be established. Decisions
must be made on the materials for all
surfaces. Upgrading facades, doors,
windows, as well as the entrance area.
The ventilation must be
altered/adapted.
Universal design of the building
A new access zone, with universal
design, is to be established in
connection with the stairway in the
south gable, where there must also be
an option for establishing a lift.
Existing old garage
The southernmost of the 4 rooms has
been partly renovated and ventilation
has been installed here. It requires
surface treatment and can be used for
storage. The 3 southernmost garages
can be merged and used as a
skateboarding hall.
Outside areas between the main
building and garage are to be used as
an activity areas, e.g. sand-volley ball,
parcour etc. »
Nom de l'adjudicateur
Bergen kommune, Etat for utbygging
(Bergen municipality, the Agency for
Development)
Adresse postale de l'adjudicateur
964 338 531, Postboks 7700, 5020
Bergen, NORVÈGE
Tél. de l'adjudicateur
+47 55565530
Email de l'adjudicateur
[email protected]
Source
http://goo.gl/Do0vrn
LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION
ROYAUME-UNI / BIRMINGHAM
Snow Hill Public Realm Project
Type de marché
Procédure ouverte – Conception et
support
Date de lancement pour avis
11/11/2015
Date remise des plis
09/12/2015 à 12:00
Montant
1 695 968, 14 euros HTVA
DESCRIPTION
« Birmingham City Council is inviting
tenders for the provision of design and
support services for the Snow Hill
Public Realm project.
To support the Snow Hill Public Realm
project, design and support services
are required to prepare and
subsequently support the delivery of
the capital schemes in the Snow Hill
area, in line with the Cabinet decision
and the programme entry funding
approval from the LGF. These projects
are likely to be focused on delivering
works to the public highway. A range
of specialist services are needed to
support the development of the
project including :
- urban realm design ;
- landscape architecture ;
- transportation ;
Registration and use of in-tend is free.
All correspondence for this
procurement process must be via the
in-tend correspondence function. If
you are unable to register with in-tend
please either email us at:
[email protected] or call
+44 1214648000.
Your completed Invitation to Tender
documents should be returned by
noon on Wednesday 9.12.2015 using
the Supplier Portal.
For more information contact Charlie
Short, Assistant Category Manager on
+44 1214640099 or email
[email protected]
Time limit for receipt of requests for
documents or for accessing
documents: 7.12.2015 - 12:00”
Nom de l'adjudicateur
Birmingham City Council, Corporate
Procurement Services
à l'attention de
Corporate Procurement Services
Adresse postale de l'adjudicateur
10 Woodcock Street, B4 7WB
Birmingham, ROYAUME-UNI
Tél. de l'adjudicateur
+44 1214648000
Email de l'adjudicateur
- cost management ;
- contract administration.
The organisation appointed will need
to be capable of delivering all of these
services.
The Council will be using its etendering system (in-tend) for the
administration of this framework and
providers must register with the
system to be able to express an interest
and download details.
The web address is https://intendhost.co.uk/birminghamcc/aspx/H
ome
The council now want to appoint
exceptional architects to work with
our project team to implement the
Phase 1 design solution to reconfigure
a variety of Grade I and II listed spaces
within Brighton Dome to help achieve
the charity‘s artistic vision and ensure
the long term sustainability of the
venue.
Contract awarded for RIBA Stage 4 to
Stage 7 architects to work with our
project team to implement the Phase 1
design solution to reconfigure a
variety of Grade I and II listed spaces
within Brighton Dome to help achieve
the charity's artistic vision and ensure
the long term sustainability of the
venue. »
Nom de l'adjudicateur
Brighton and Hove City Council
à l'attention de
Neil Robb
Adresse postale de l'adjudicateur
http://goo.gl/6Z2n0Z
n/a, King's House, Grand Avenue
- civil engineering ;
- lighting designers ;
The capital works are being phased
across the RPE and Phase 1 involves
works to Brighton Dome.
Brighton and Hove City Council
AVIS D'ATTRIBUTION
ROYAUME-UNI / BRIGHTON
Rénovation du Pavillon Royal
Phase 1
Type de marché
Procédure ouverte – Service de
création architecturale
Date de l'annonce
06/11/2015
Montant
1,78 million d’euros
DESCRIPTION
« Royal Pavilion Estate Capital
Redevelopment Project: Phase 1
7
Brighton & Hove City Council and
Brighton Dome & Brighton Festival
(BD&BF) have embarked on a major
remodelling project to revitalise the
Royal Pavilion Estate (RPE) and secure
its long term financial viability.
[email protected]
Source
- architecture ;
- highway engineering ;
23 novembre 2015 n°1222
BN3 2SR Hove, ROYAUME-UNI
Tél. de l'adjudicateur
+44 1273290000
Email de l'adjudicateur
[email protected]
Nom de l'adjudicataire
Feilden Clegg Bradley Studios
Adresse postale de l'adjudicataire
Feilden Clegg Bradley Studios, GB 318
6442 53, Bath Brewery, Toll Bridge
Road, BA1 7DE Bath, UK
Tél. de l'adjudicataire
+44 1225852545
Email de l'adjudicataire
[email protected]
Source
http://goo.gl/A9PD49
8
n°1222
MARCHÉS
23 novembre 2015
ROYAUME-UNI
BIRMANIE
Cinq prisons à construire d'ici 2020
Le gouvernement britannique a annoncé, le 9 novembre, qu’il
allait faire construire neuf nouvelles prisons en Angleterre et
au Pays de Galles, dont cinq d’ici 2020. Objectif : moderniser le
parc pénitentiaire en fermant les établissements les plus
insalubres et revendre les sites afin d’y construire à la place
3 000 nouveaux logements. L’emplacement des nouvelles
prisons n’a pas encore été décidé, mais on sait qu'environ
10 000 détenus seront déplacés dans le but de réaliser des
économies d’environ 80 millions de livres sterling par an
(environ 114 millions d’euros). Les prisons neuves sont en effet
moins coûteuses à exploiter.
De nombreuses prisons sont « des reliques de l’époque
victorienne » situées « sur du foncier ayant une très grande
valeur », selon le ministre des Finances britannique, George
Osborne. Les établissements de Pentonville, Wormwood
Scrubs, Wandsworth et Brixton se trouvent en plein cœur de
Londres et pourraient permettre de lever des fonds
importants, alors que le gouvernement effectue des coupes
budgétaires tous azimuts. « Nous allons pouvoir nous
débarrasser de tous les recoins sombres et inaccessibles des
vieilles prisons », a déclaré Michael Gove, secrétaire d’État à la
Justice, suggérant que l’architecture jouera un rôle clé dans les
projets. Selon des sources gouvernementales, le programme
de construction de prisons pourrait coûter au gouvernement
plus de 1 milliard de livres (1,4 milliard d’euros). « Les gens sont
sceptiques à l’égard des déclarations d’Osborne et Gove. Le
dernier gouvernement dont ils faisaient partie avait fait la
promesse d’une "révolution de la réhabilitation" que, selon
l’inspecteur en chef des prisons, "nous attendons toujours" », a
déclaré Lord Falconer of Thoroton, secrétaire à la Justice du
"Shadow cabinet".
Actuellement la population carcérale au Royaume-Uni s’élève
à plus de 85 000 individus. Le gouvernement est en train de
faire construire la plus grande prison du pays à Wrexham
(nord du Pays de Galles), qui comptera plus de 2 100 détenus.
C'est le promoteur-constructeur australien Lend Lease qui est
en charge de sa réalisation (livraison prévue fin 2017). On
ignore encore quel sera le modèle juridique choisi pour la
construction de ces prisons, mais des sources pénitentiaires
suggèrent que le financement pourrait prendre la forme d'un
accord de "prêt-bail" ("lend-lease") dans lequel des promoteurs
construiraient une nouvelle prison afin d'acquérir par la suite
le foncier des anciens sites. Dans le cadre de la privatisation
des prisons, le modèle du Private Finance Initiative (PFI),
le "PPP britannique", a jusqu'à présent été utilisé.
Charlotte Kan, correspondante au RU
La transition démocratique
prometteuse pour le BTP
« La France ne joue pas dans la cour des grands en Birmanie »,
mais à la faveur de la transition démocratique qui se profile
pour début 2016, « il y a des places à prendre ». Voilà le constat
d’un diplomate français recueilli à Rangoun. Il en dit long sur
l’espoir que suscite, pour les entreprises hexagonales, la
victoire écrasante de l’opposante Aung San Suu Kyi aux
élections législatives du 8 novembre.
Ce n’est qu’en mars que les militaires, au pouvoir depuis 1962,
devraient céder la place à un nouveau gouvernement. Mais en
attendant, les spéculations vont bon train. Même si le Prix
Nobel de la paix 1991 est resté flou sur son programme
économique, son arrivée au pouvoir devrait parachever
l’ouverture engagée en 2011, à la suite de l’auto-dissolution de
la junte. D’ici 2020, la Birmanie pourrait ainsi afficher la
quatrième plus forte croissance au monde et le FMI table sur
un PIB en hausse de 8,5% pour 2015. « C’est une croissance de
rattrapage. À ce rythme il faudra quarante ans à la Birmanie
pour atteindre le niveau de développement de la Thaïlande »,
calcule notre diplomate.
Le besoin le plus criant concerne les centrales électriques et les
réseaux de distribution d’électricité. Le pays dispose de
seulement 4 000 MW de puissance installée, alors qu’il lui en
faudrait 15 000. Ensuite, les ports sont tous engorgés. Quatre
zones industrielles sont en développement autour des
infrastructures en eaux profondes de Thilawa, près de
Rangoun, de Sittwe (sur financements indiens), de Kyaukpyu
(sur financements chinois) et de Dawei (sur financements
thaïlandais et japonais). Enfin, d’autres grands projets sont
dans les cartons, comme l’aéroport international de Bago,
appelé à soulager celui de Rangoun. Sa construction a été
confiée à un consortium rassemblant les singapouriens Changi
Airport et Yongnam, ainsi que le japonais JGC. À noter
également la rénovation de l’aéroport de Mandalay, convoité
par Vinci et finalement attribué au japonais Mitsubishi.
Bouygues Bâtiment et Lafarge sont déjà implantés en
Birmanie, de même que Razel-Bec (groupe Fayat) qui réalise
les travaux souterrains du barrage d’Upper Yeywa. Parmi les
grandes entreprises locales, on peut citer Yoma Construction,
Max Myanmar, Shwe Taung Group... Le salon Building &
Construction Myanmar 2015, à Rangoun, du 26 au 28
novembre, permettra de les approcher.
Philippe Guérard, envoyé spécial en Birmanie
Le Maroc lance de grands
projets en territoire sahraoui
La "smart house" a de l’avenir
aux États-Unis
Mohammed VI va débourser
10 milliards d’euros pour
construire, entre autres, une voie
rapide de 1 000 km au Sahara
Occidental.
Selon une enquête d’Intel,
7 Américains sur 10 estiment que
les maisons connectées seront
aussi banales qu’un smartphone
en 2025.
Le pétrole chute, Riyad privatise
ses aéroports L’Arabie saoudite
lance un plan de privatisation de
ses aéroports sur cinq ans. Le King
Khaled International Airport sera
le premier sur la liste .
ENTREPRISE
Architecture – Ingénierie
Talent & Co accompagne
les archis à l’export
L’idée est née fin 2014 dans un restaurant. L’agence Talent &
Co a été créé dans la foulée, en février 2015, par deux amis,
Alain Trincal et Guillaume Courchay (photo/ crédit : Hubert
Fanthome). Le premier, architecte diplômé d'UP7 Paris, a été
directeur du développement de Jean Nouvel. Il connaît le
monde de l'architecture sur le bout des doigts et détient un
carnet d’adresses conséquent. Le second a travaillé dans
l’industrie du disque et a l’habitude de "manager" des artistes et
n’a pas peur de parler d’argent. Pour les deux acolytes, tout est
parti d’un constat simple : un architecte est avant tout un
artiste et n’a pas toujours le temps ni les outils pour gérer sa
propre communication ou négocier les contrats. « Signer un
marché à l’étranger suppose de bien connaître le terrain, les
codes du pays et tout simplement la langue. Nous sommes là
pour leur apporter ces compétences qu’ils n’ont pas forcément
», détaille Alain Trincal, qui a beaucoup appris des
négociations à l’étranger lors de son expérience auprès de
Jean Nouvel.
« Nous sommes les seuls à faire cela actuellement », estime
Alain Trincal à propos de Talent & Co. Mais le concept est-il si
nouveau ? Une association existe déjà, celle des Architectes
23 novembre 2015 n°1222
9
français à l’export (Afex). « Nous avons la même vocation »,
reconnaît Alain Trincal. Quelle différence, alors ? « Nous
sommes plus opportunistes, nous ciblons nos interlocuteurs.
L’Afex, elle, rayonne de manière plus large et a moins de
contacts directs. Elle aura tendance à se rapprocher des
ambassades françaises à l’étranger ou les CCI, tandis que nous
avons des liens privilégiés avec des promoteurs, par exemple.
» Enfin, et surtout, l'Afex est une association, Talent & Co est un
professionnel du conseil qui se rémunère à hauteur d’environ
5% de commission sur le montant des projets de ses clients.
Les deux consultants se perçoivent comme une « conciergerie
élitiste » : elle prémâche le travail à des clients soigneusement
choisis qui la rétribuent pour ce service. Les deux acolytes
racontent ainsi leur dernière réussite. « Un promoteur nous a
contactés afin qu’on lui présente des agences d’architectes
pour un projet résidentiel à Manhattan. » Et c’est leur client qui
a remporté le projet. En l'occurrence,
l’agence Loci Anima, fondée par
Françoise Raynaud, qui a collaboré
« Le projet doit
avec Jean Nouvel en tant que chef
me plaire,
de projet associée durant 17 ans. On
je dois pouvoir
le voit, les clients de Talent & Co ne
sont pas des débutants. L’agence trie l’assumer »,
ses candidats sur le volet. « Le projet
doit me plaire, je dois pouvoir l’assumer », reconnaît Alain
Trincal. Mais ce n’est pas seulement une question de talent.
« On ne prend pas d’agence en dessous d’un certain chiffre
d’affaires », ajoute Guillaume Courchay.
Alors, Talent & Co, une solution pour des architectes français
talentueux, mais souffrant de l'actuelle atonie du marché
hexagonal ? Interrogé par le Moniteur Export, un architecte
parisien actif sur les réseaux sociaux se montre critique :
« L’architecture va mal en France. Il y aura donc toujours des
gens qui vont prétendre prospecter pour vous en se prenant
pour l’Amazon ou l’Airbnb de l’architecture. » En attendant,
l’agence dit avoir atteint tous ses objectifs. Elle compte
aujourd’hui 12 clients et ne souhaite pas en recruter d’autres
pour l’instant. Avec quasiment 250 000 euros de chiffre
d’affaires, Talent & Co dit être sur le point d’atteindre le but
qu’elle s’était fixé en début d’année.
Célia Mascré
10
n°1222
ENTREPRISE
23 novembre 2015
Industrie – Distribution
Le turc Dal Engineering construit
une cimenterie en Ouzbékistan
L’industriel turc prévoit de construire une nouvelle usine de
ciment à Cherabad, dans la région de Surkhan-Daria (sud de
l’Ouzbékistan). C’est lors du Forum international
d'investissement de Tachkent, le 6 novembre, que
Dal Engineering Group a annoncé la nouvelle. L’industriel a
signé un mémorandum de coopération avec l’ouzbek Almalyk
Mining and Metallurgical Plant (AMMP). Le coût approximatif
de la nouvelle installation est estimé à 225 millions de dollars
(210 millions d’euros), dont environ 90 seront alloués par le
Fonds pour la reconstruction et le développement de
l'Ouzbékistan. Lors de sa mise en service, en 2018, l'usine
devrait produire 1,5 million de tonnes de ciment par an. Ce
n’est pas le premier projet de la société turque en Ouzbékistan.
Une filiale de Dal Engineering Group (Dal Teknik Makina
Sanayi ve ticaret) a inauguré en mars 2014 une usine de ciment
à Jizzakh (région de Zafarabad). Un projet de 114 millions de
dollars (106 millions d’euros) pour une production de 2
millions de t. par an.
Actuellement, l'Ouzbékistan compte six cimenteries, dont trois
d'importance. La plus grosse est celle de Kizilkymtsement.
Située au sud-ouest du pays, elle produit 3,1 millions de t. par
an. Elle est détenue par l’État à 87%. L’allemand HeidelbergCement est en train de finaliser des négociations pour acheter
des parts à hauteur de 36%. Vient ensuite la cimenterie
d’Akhangarantsement (province de Tachkent), qui a été
englobée dans le russe Eurocement en 2006 et qui produit
1,9 million de t. de ciment par an. Enfin, JSC Kuvasaycement
(est du pays) produit 170 000 t. de ciment par an et est détenue
par le holding kazakhstanais United Cement Group.
En 2014, l'Ouzbékistan a produit environ 8,8 millions de t.
Engagé dans une transition vers des techniques plus
modernes, le gouvernement espère que seront produites
16 millions de t. en 2020. Selon les statistiques officielles, la
production en 2014 a augmenté de 5,1% par rapport à 2013.
Le ciment représente 76% de l'ensemble de l'industrie des
matériaux de construction du pays. Depuis la chute de l’URSS,
les entreprises turques investissent massivement en Asie
Centrale, région turcophone. Mais leur implantation reste
limitée, notamment pour des raisons géopolitiques. Ankara fait
partie de l’OTAN et souhaite intégrer l’UE, tandis que les pays
d’Asie Centrale sont proches de Moscou et ont adhéré, pour
certains, à une union douanière de la région pilotée par la
Russie, dans le cadre de l'Union économique eurasiatique.
Salini-Impregilo rachète Lane
Le major du BTP italien
continue son implantation aux
États-Unis en s’offrant le
principal constructeur
d’autoroutes du pays pour
406 millions de dollars.
Leroy Merlin croit au dynamisme
du bâtiment roumain
L’enseigne de distribution française Leroy Merlin, positionnée
sur la construction, l’amélioration et la décoration de l’habitat,
a annoncé qu’elle disposera de 8 points de vente à son
concept en Roumanie, fin 2015. Un réseau qui sera porté à
17 unités avant octobre 2016. Ainsi, l’équipe locale dirigée par
Frédéric Lamy aura-t-elle transformé en moins de deux ans les
15 magasins rachetés fin 2014 à l’enseigne autrichienne
Baumax. Avec cet investissement, Leroy Merlin entend
profiter au maximum du dynamisme du marché local.
« Le marché de la construction en Roumanie a crû de 10% sur
les neuf premiers mois de l’année, rappelle Frédéric Lamy.
Les Roumains adorent leurs maisons. Ils y consacrent 10 à 12%
de leurs revenus. Et les besoins sont énormes car le parc, bâti
essentiellement entre 1960 et 1980, nécessite un important
travail de rénovation, notamment thermique. »
Le marché roumain des matériaux et équipements pour le
résidentiel est donc un marché de volume. « Ceux qui veulent
travailler ici doivent être prêts à assumer de grosses
quantités », confirme le patron de Leroy Merlin Roumanie.
D’autant plus qu’après des années de marché en situation de
pénurie, le client roumain est très à cheval sur la disponibilité
du produit. En revanche, étant donné le niveau de vie moyen
(revenu moyen par ménage autour de 400 euros), c’est un
marché de prix bas. « Les fournisseurs le savent, même les
grandes marques dont les Roumains sont très demandeurs, les
prix de vente peuvent être trois fois inférieurs à ceux des
marchés d’Europe de l’Ouest », souligne Frédéric Lamy. Malgré
les prix bas, les fournisseurs français sont présents.
Malgré cette pression sur les marges, le potentiel du marché a
donc convaincu Leroy Merlin. Mais pas seulement. Le leader
du marché, le roumain Dedeman (chiffre d’affaires record en
2014 à 758 millions d’€) annonce un objectif de 50 points de
vente pour 2017. Son concurrent Arabesque –plus positionné
sur les matériaux et le second œuvre technique avec 18
entrepôts – approchera les 340 millions d’€ de ventes en 2015.
Et les grands acteurs internationaux sont là : Brico Dépôt est
arrivé en 2013 en rachetant Bricostore (15 points de vente).
L’allemand Hornbach a ouvert en 2015 son sixième magasin.
Praktiker (27 unités), racheté en 2014 par le turc Search
Chemicals, a ouvert 5 magasins en 2015 et vise les 45 points de
vente pour 2017. « La distribution moderne capte déjà la moitié
de ce marché estimé entre 3,2 et 4 milliards d’€, note Frédéric
Lamy. La consolidation des réseaux est en marche et le
commerce traditionnel, plutôt spécialisé sur de petits
segments, va céder des parts de marché. » M-H Nougaret
Arabtec veut construire
13 000 logements en Égypte
Le constructeur dubaïote a fait
une nouvelle proposition au
gouvernement avec lequel il
avait déjà signé un accord, qui
avait échoué en 2014.
Costain cherche PDG
David Allvey, directeur général
du groupe de construction
britannique depuis 14 ans, a fêté
ses 70 ans. L’occasion pour lui
de laisser la place à un
successeur dès 2016.
AGENDA
23 Novembre 2015 n°1222
11
À VENIR
ZOOM
Londres 8-10 Mars 2016 Ecobuild
Au fil des ans, Ecobuild est devenu l’un des
salons mondiaux de référence dans le
domaine de l’éco-construction et des énergies
renouvelables. L’an dernier, il a attiré 40 000
visiteurs et 1 000 exposants venus de 120 pays
(photo/crédit : DR). La 12ème édition se déroulera,
comme à l’accoutumée, au centre d’Exposition
Excel, dans cet est de Londres en pleine
rénovation. Le premier des trois jours que
compte l’évènement abordera le thème du
logement à travers des conférences. Le gouvernement britannique a en effet l’ambitieux projet de
construire chaque année 200 000 nouveaux logements de qualité et économes en énergie. La
deuxième journée sera consacrée à l’architecture. Et la troisième à la “Nouvelle Génération” – ou
comment les technologies intelligentes, les grandes mutations démographiques et le concept du
bien-être vont changer l’industrie du bâtiment. La question du manque de main-d'œuvre qualifiée
sera également abordée lors du troisième jour.
Ecobuild est ouvert au grand public, mais les professionnels du BTP y sont fortement représentés :
71% des visiteurs sont des dirigeants et acheteurs responsables d’un budget moyen d’environ
1 million de livres sterling (1,4 million d’euros). Les 25 plus grandes agences d’architecture
britanniques y seront présentes, ainsi que 84% des 25 plus grands groupes de BTP britanniques.
Les exposants réalisent en moyenne, au salon, des ventes de 91 224 livres (environ 130 000 euros).
Selon les organisateurs, les exposants hexagonaux qui ont pour l’instant confirmé leur présence
sont Nidaplast Honeycombs, SVH Energie et Imerys TC. « Il y a des packages de tous types pour
tous types de budgets pour les exposants français souhaitant participer à Ecobuild », expliquent les
organisateurs. Ecobuild offre un package clé en main (meubles, éclairages, électricité…) pour les
stands : 9 m² = 5 985 livres (environ 8 542 euros) ; 12 m²= 7 980 livres (environ 11 389 euros) ; 18 m²=
11 970 livres (environ 17 082 euros). Il est à noter que le cout d’hébergement est très élevé à Londres.
Pour plus d’info :
www.ecobuild.co.uk / E-mail : [email protected]
Contact en France : Arnaud Wigniolle (E-mail : [email protected]/ Tel : + 33 650 242 600)
Index
Almalyk Mining and Metallurgical Plant, 10
Baumax, 10
Bernard Nicod, 20
BNETD, 2
Bouygues, 8, 15, 19
Brico Dépôt, 10
Bricostore, 10
Cadillac Fairview, 15
Changi Airport, 8
Colas, 15
Dal Engineering Group, 10
Dalkia, 16
Dedeman, 10
Demathieu & Bard, 15
Dessau, 15
Dongsan, 19
Dongsan Engineering, 19
Egis, 19
Eiffage, 2, 15, 19
Eurocement, 10
Eurovia, 15
Fayat, 8
Ganotec, 15
Gauf Engineering, 18
Heidelberg-Cement, 10
Hornbach, 10
Huyndai Rotem Company, 19
Hydro-co, 18
JGC, 8
JSC Kuvasaycement, 10
Lafarge, 8
LafargeHolcim., 2
Lend Lease, 8
Leroy Merlin, 10
Max Myanmar, 8
Mitsubishi, 8
Orllati, 20
Pomerleau, 15
8 déc. 2015/Londres
Financement et
gouvernance des grands
projets d’infrastructure
Rails et histoire organise, avec
Vinci, le deuxième colloque
sur les projets d’infrastructures et les PPP d’aujourd’hui
en se basant sur l’exemple du
Tunnel sous la Manche.
http://tiny.cc/vcvc6x
16-17 fév. 2016/Madrid
Rencontres Business France :
vendre à Acciona
L’agence publique d’aide à
l’export organisera des
rencontres entre sociétés
françaises et acheteurs du
groupe de BTP espagnol.
http://tiny.cc/iavc6x
15-16 mars 2016/Cannes
Mipim 2016
La 27ème édition du Marché
international des
professionnels de l’immobilier
rassemblera promoteurs,
architectes, consultants et
collectivités locales.
http://www.mipim.com/
22-25 mars 2016/Paris
SITL
Organisée par Reed
Exhibitions Transport &
Logistics, la semaine
internationale du transport et
de la logistique (SITL)
accueillera 250 exposants
http://www.sitl.eu/
29 mai-2 juin
2016/Jakarta
Rencontres Business France
Malaisie/Indonésie pour le
ferroviaire
L’agence publique d’aide à
l’export organisera un
colloque pour présenter aux
autorités des deux pays d’Asie
du Sud-Est l’expertise
hexagonale en matière de
projets de transport ferroviaire
et urbain.
http://tiny.cc/p0uc6x
Le Moniteur Export – Antony Parc II , 10 place du général de Gaulle. BP 20156, 92 186 Antony Cedex. Tél. : 01.79.06.71.48. E-mail : [email protected] Directeur de la publication: Christophe Czajka Directeur de la rédaction : Michel Dalloni. Rédacteur en chef délégué : Hugues Boulet. Tél. : 01.79.06.71.48 ; E-mail : [email protected] - Journaliste :Célia Mascre. Tél. : 01.79.06.71.50 ; E-mail :
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jusqu’au 31/12/2016.Impression : AB Printed – 6 rue Eugène Barbier – 92400 Courbevoie – Dépôt légal : novembre 2015. Le Moniteur Export est édité par Groupe Moniteur, SAS au capital social de 333 900 €.
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n°1222
JURIDIQUE
23 novembre 2015
Peter Rosher, cabinet Pinsent Masons, avocat à la Cour & Solicitor (Angleterre/Pays de Galles)
Émirats arabes unis : investir et contracter
dans le secteur de la construction
Les Émirats arabes unis, en particulier
Dubaï, sont devenus depuis plusieurs
années un "hub" économique de première
importance au Moyen-Orient, induisant une
forte activité dans le secteur de la
construction. Quelles sont les règles à
connaître et les précautions à prendre pour
les investisseurs et les entreprises
étrangères ? L’avocat britannique Peter
Rosher nous éclaire sur ces questions.
Diversité culturelle et richesses naturelles
Région du monde intéressante de par la diversité de ses
cultures et de ses ressources, le Moyen-Orient désigne une
zone géographique au sein du MENA (Moyen-Orient et Afrique
du Nord) allant de la frontière est de la méditerranée jusqu'au
Pakistan. Si l'on se concentre sur la péninsule arabique, il est
notoire qu'elle possède de vastes réserves de pétrole et de gaz
naturel. Politiquement et religieusement, la grande majorité de
ces pays est musulmane, la Charia étant en place chez un
certain nombre d'entre eux. Si la richesse de ces pays repose
en majeure partie sur ces ressources, ils ont su diversifier leurs
économies. Les Émirats arabes unis (EAU) sont ainsi devenus
un "hub" régional et mondial pour le commerce et la finance.
Une croissance de 3,7% du PIB réel est prévue en 2016 pour ce
pays du Golfe Persique composé de sept émirats : Abou Dhabi,
la capitale, Dubaï, le plus peuplé, mais aussi Ajman, Charjah,
Fujaïrah, Ras el Khaïmah et Oumm al Qaïwaïn.
En mai 2015, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait
une croissance globale du produit intérieur brut (PIB) réel dans
la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) de 3,8%
pour 2016. Plusieurs pays de ces régions feront l'objet d’une
attention toute particulière de la part de la communauté
internationale dans les années à venir, notamment les EAU qui
seront l’organisateur de l'Exposition universelle en 2020.
Citons également le Qatar en tant que pays hôte de la Coupe du
monde en 2022. Ces chiffres se couplent à quelques
innovations juridiques pour le secteur de la construction au
sein des Émirats arabes unis, ce qui ne doit pas occulter
certaines précautions à prendre lorsque l'on y investit.
Une loi sur les PPP
Dubaï, ville phare des EAU, a vu l'entrée en vigueur ce
19 novembre d'une nouvelle loi1 visant à faciliter
l'investissement privé et la participation des entreprises
étrangères dans les projets d'infrastructures et d'équipements
publics utilisant le modèle du partenariat public-privé (PPP) au
sens large (que ce soit avec loyer ou sous forme de
concession). Les contraintes budgétaires croissantes liées à la
baisse des prix du pétrole incitent le secteur public à se tourner
toujours plus vers le financement privé pour mettre en œuvre
ses projets de construction. Jusqu'à présent, l'approche des
Émirats pour réaliser des marchés publics d’ampleur était une
simple méthode EPC (Engineering, Procurement and
Construction / conception, fourniture d'équipements et
construction). Nous assistons à la création d'un cadre
juridiquement plus certain afin que les agences
gouvernementales contractent avec des entreprises privées.
Ceci était possible auparavant2, mais le niveau de sécurité
pour les acteurs privés étrangers se retrouve renforcé par la
création d'un cadre juridique formalisé. À Abou Dhabi, bien
que les PPP n'y soient pas inconnus, aucun cadre juridique
spécifique n'a récemment été mis en place comme à Dubaï.
Malgré l'absence d'un tel cadre, des modèles de PPP ont été
utilisés avec succès et y demeurent des modèles pour d'autres
projets à venir3.
L'approche des EAU illustre une tendance plus générale au
sein du MENA. L'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Égypte,
le Koweït, l'Oman et la Jordanie figurent ainsi parmi la liste de
pays ayant vu l'entrée en vigueur récente de dispositions
juridiques similaires concernant les PPP. Cette évolution va
permettre au secteur privé d'avoir un rôle plus important à
jouer dans la conception, la construction, le financement et
l’exploitation des infrastructures des pays du Golfe.
Quels contrats pour la construction ?
D'un point de vue strictement contractuel, les modèles de
contrat FIDIC4 (Fédération internationale de l’ingénierie et du
conseil) sont les plus utilisés dans le domaine de la
construction aux EAU. Des sondages démontrent qu'une
majorité d'utilisateurs (55%)5 ont recours à des formes très
modifiées de ces contrats, ou qui ne sont pas forcément
adéquates. Le Red Book6 est sans aucun doute la forme la plus
utilisée dans cette région, pour des projets qui demanderaient
pourtant plutôt l'utilisation du Yellow7 ou du Silver Books8.
L'utilisation d'un modèle de contrat non approprié implique
de plus grands aléas, et requiert d'autant plus d'attention lors
des négociations. Dans le même sens, un défaut de bonne
gestion contractuelle est sans aucun doute un des premiers
facteurs de litiges dans le secteur de la construction dans cette
région. Au stade de l'exécution du contrat, un rapport de 2014
du groupe de la Banque Mondiale a classé les EAU à la 121ème
JURIDIQUE
place sur 189 pour l'appréciation de la « facilité dans
l'exécution » (le Qatar est à la 104ème place et l'Arabie Saoudite à
la 108ème). La nature complexe des infrastructures à construire,
couplée à une certaine méfiance vis-à-vis des bureaux de
conciliation, augmente le risque de différends. Lorsque la
phase contentieuse de l'arbitrage est atteinte, encore faut-il
réussir à faire exécuter la sentence rendue. C'est pourquoi, et
comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir, et se doter
de contrats adéquatement rédigés.
Les entreprises privées et les investisseurs étrangers visant à
travailler aux EAU devront également tenir compte des
spécificités du cadre
juridique en place, par
« Une majorité
rapport à l'établissement
d’une société par exemple. d'utilisateurs ont
Malgré une nouvelle loi du recours à des formes
1er juillet 20159 précisant le
très modifiées des
régime précédent,
contrats FIDIC qui ne
certaines considérations
sont pas forcément
pratiques demeurent.
adéquates.
»
Lorsque l'entreprise
étrangère ou l'investisseur
s'installe aux Émirats en tant que "Limited Liability Company"
(société à responsabilité limitée), par exemple, subsiste
l'obligation qu'un "national" des EAU, ou une entreprise
possédée par des nationaux des EAU, détienne au moins 51%
du capital de la LLC, à moins de se trouver en "Zone franche".
23 novembre 2015 n°1222
13
Des grands chantiers de
construction pour des
évènements d'ampleur
internationale,
combinés à une volonté
des pouvoirs publics
d'attirer les entreprises
et investisseurs
étrangers, en font une
région clef en termes de
construction.
Il convient toutefois de
porter une attention
particulière à la
rédaction des contrats
de construction, celle-ci
étant d'une importance
capitale au stade de leur exécution. Il convient également de
prêter attention aux spécificités culturelles et religieuses de
ces pays, où l'islam impose certaines façons de faire, certains
modes de pensée, certaines pratiques et traditions qui ne sont
pas toujours identiques à ceux du monde occidental.
(1)
Loi n° 22 de 2015 concernant les partenariats publics-privé (PPP). Des
décrets d'application sont à venir.
(2)
D'autres projets avaient été mis en œuvre par le biais de PPP
auparavant, comme le métro de Dubaï, par exemple.
(3)
Nous pensons notamment au modèle utilisé par l'Abu Dhabi Water
and Electricity Authority, utilisé de nombreuses fois, et à l'épreuve
Se protéger des difficultés contractuelles
d'autorités étrangères.
Le principe est de s'assurer que les dispositions contractuelles
soient rédigées de manière claire et intelligible, et qu'elles
respectent les dispositions juridiques impératives du pays
dans lequel le contrat doit être exécuté. En ce sens, le recours
aux formes du contrat FIDIC est conseillé aux Émirats arabes
unis : si leur rédaction a rencontré du succès au Moyen-Orient,
c'est bien du fait de leur efficacité. Attention toutefois à
l'impact des nouvelles réglementations PPP sur ces contrats,
mais également à la tendance que nous avons relevée de
s'éloigner de leur rédaction type : une trop grande spécificité
du contrat empêchera l'application de principes
jurisprudentiels établis en cas de contentieux.
Que le contrat corresponde aux formes de contrat FIDIC ou
non, il est important de s'assurer que des clauses relatives à la
suspension des travaux et à la résiliation du contrat par
l'entrepreneur y soient insérées. Le Code civil des EAU
contient certes des dispositions relatives à la suspension des
travaux et la résiliation du contrat10, qui pourraient trouver à
s'appliquer à défaut de stipulations contractuelles, mais leur
application n'est pas automatique, et leur interprétation par les
tribunaux n'a pas toujours bénéficié d'homogénéité. Il
convient de minimiser ces risques le plus possible par le biais
de stipulations contractuelles claires et précises.
(4)
(5)
Sondage mis en œuvre par le cabinet d'avocats Pinsent Masons en
2015, disponible en ligne à l'adresse suivante : http://goo.gl/7XzQ7t
(6)
Ce modèle de contrat concerne les travaux de construction et de génie
civil conçus par le maître de l'ouvrage.
(7)
Ce modèle de contrat concerne les marchés de conceptionconstruction pour les travaux électriques et mécaniques et pour des
travaux de bâtiment et génie civil conçus par l'entrepreneur.
(8)
Ce modèle de contrat concerne les projets clé en main.
(9)
Loi n° 2 de 2015 concernant les sociétés commerciales.
(10)
Voir les articles 106 à 247du Code civil des EAU, ainsi que l'article 892.
Conseils et suggestions
•
•
•
•
Conclusion
Le Moyen-Orient est une zone attirante pour toute entreprise
et investisseur étranger de par sa diversité et ses richesses. La
croissance économique de cette région, quelque peu ralentie
par la baisse des prix du pétrole, n'en est pas moins à la hausse.
Nous visons la série "arc-en-ciel" des modèles de contrat FIDIC, qui
concernent divers types de construction.
•
Une connaissance des coutumes islamiques est
essentielle pour tout investisseur travaillant aux EAU.
Le contact face-à-face est important. Il est essentiel
d'établir dès le commencement de toute relation un
rapport de confiance. Un certain temps pour échanger
des courtoisies est possible.
Pendant un rendez-vous d'affaires, le langage
corporel, le ton de la voix et le silence sont plus utilisés
que des mots directs.
L'accueil et le sens de l'hospitalité sont très importants.
Il est ainsi impoli de refuser une offre de
rafraichissements. Les étrangers sont traités avec le
même niveau de respect que celui accordé aux amis.
Les poignées de main sont courantes, mais en cas de
différence de sexe, il vaut mieux attendre que
l'interlocuteur fasse le premier pas.
14
n°1222
FOCUS PAYS
23 novembre 2015
Québec : des projets et des places à prendre
• 8,2 millions
d’habitants (6,3/km²)
• PIB : 363 milliards
de dollars canadiens
(+1,5%)
• Investissements en
2014 dans le BTP :
45,4 mds de dollars
Si le secteur de la construction a ralenti
depuis deux ans dans la province
canadienne, le niveau d’activité reste élevé,
entre projets de tours et politique
volontariste du nouveau gouvernement
fédéral. Et des opportunités se sont
ouvertes pour les entreprises étrangères
depuis que les majors locaux ont été
frappés par des scandales de corruption.
Partir à l'aventure export chez nos cousins québécois ? Pour
beaucoup d'entreprises françaises – et celles du BTP ne font
pas exception à la règle – la tentation est grande. Imaginez : un
territoire grand comme deux France et demie, un statut de
deuxième province en termes de population et de PIB dans un
pays riche où entreprenariat et réglementation "light" à
l'américaine se conjuguent à l'usage de la langue française.
Du pain béni pour des dirigeants et cadres hexagonaux qui,
bien souvent, manient encore mal la langue de Shakespeare.
Pourtant, derrière cet "american dream", version fleur de Lys
se cache une réalité un peu moins rose dans le domaine de la
construction. D’un sommet à plus de 165 millions d’heures
travaillées en 2012, l'activité dans le BTP devrait représenter
148,5 millions d’heures d’ici fin 2015. Et de 2012 à 2014, les
investissements dans la construction sont passés de 48,6 à 45,4
milliards de dollars canadiens
(32,5 à 29,8 milliards d’euros).
« La construction
Les TP et le bâtiment non
reste très forte, on résidentiel représentent 23,3
milliards (-8,5%) et le résidentiel
est à des niveaux
22,1 (+0,7%) *.
exceptionnels. »
Le gouvernement du Québec –
le plus grand donneur d’ordre
public de la Province – va dans les prochaines années
diminuer ses investissements. Ceux prévus dans le "Plan
québécois des infrastructures 2015-2025" publié en mars
passeront ainsi de 9,9 milliards de dollars sur l’année 2015-2016
à 9,4, milliards de dollars pour 2016-2017, avant de diminuer
autour de 8,7-8,6 milliards de 2017-2018 à 2024-2025. Plusieurs
énormes projets – notamment ceux des deux "superhôpitaux"
universitaires montréalais, le CUSM et le CHUM – tirent à leur
fin. Et le chantier monstre de "La Romaine", un complexe
hydroélectrique sur la Côte-Nord, débuté en 2009, s’achèvera
en 2020. Deux autres projets géants ont commencé : en juin,
le nouveau pont Champlain sur le fleuve Saint-Laurent, un
investissement de 4 milliards de dollars dépendant du
gouvernement fédéral ; en aout, la reconstruction de
l’échangeur Turcot, pour lequel la province du Québec va
dépenser des milliards de dollars. Au final, le génie civil et la
voirie sont passés de 32,3 à 33,5 millions d’heures travaillées
entre 2013 et 2015. Dans le secteur résidentiel aussi, la situation
est un peu délicate : les mises en chantier de logements ont
reculé de 47 367 en 2012 à 38 810 en 2014, selon la Société
canadienne d’hypothèques et de logement. Les heures
travaillées sont passées de 28,9 à 27 millions entre 2013 et fin
2015. Quant aux mises en chantier, elles se stabiliseront cette
année avant d’augmenter légèrement en 2016. Victime d'un
stock trop important de logements, le marché se rajuste.
Il représente toutefois « un volume raisonnable », estime
l’économiste Louis Delagrave, ancien directeur de la
recherche à la Commission de la construction du Québec.
L’immobilier institutionnel et commercial**, après avoir bien
résisté, a chuté en en 2015, avec 75 millions d’heures travaillées
(contre 78,3 en 2013).
Plan Nord à venir
Si le BTP québécois se porte un peu moins bien, il n'en
demeure pas moins un marché attractif. Malgré des prévisions
d’activité plus modestes pour les prochaines années, « la
construction reste très forte, on est à des niveaux
exceptionnels », relativise l’économiste Louis Delagrave.
D’autant que nombre de grands projets restent à venir.
Aujourd’hui, tous les regards sont dirigés vers le "Plan Nord",
programme de développement économique des régions audessus du 49ème parallèle de la province. Il avait fait naître de
grands espoirs à l'époque de l’ancien gouvernement libéral du
Premier ministre du Québec Jean Charest. C'était en particulier
le cas du secteur de la construction, désireux de réaliser les
nombreuses infrastructures ferroviaires et routières
nécessaires pour faire le lien entre les sites d'exploitation
miniers et le sud de la province. Leur réalisation devait être
facilitée par la participation de groupes étrangers. Le "Plan
Nord" a été relancé en avril par le nouveau Premier ministre,
Philippe Couillard, mais il demeure pour le moment ralenti par
la chute des cours des minéraux. Au niveau de la Province,
selon le "Plan québécois des infrastructures" ***, 42 projets au
stade de l’étude sont recensés lors des dix prochaines années.
Le réseau routier (20) et le secteur santé-services sociaux (8) se
taillent la part du lion, tandis que les transports collectifs sont
les parents pauvres des financements publics (3). Priorité est
donnée aux rénovations. Beaucoup d'ouvrages datant des
années 1960-70 ont vieilli.
À Montréal, les grands projets continuent : l’ancienne gare de
triage du Canadien Pacifique, dans le quartier Outremont,
deviendra en 2019 un campus universitaire de plus de
300 000 m² (350 millions de dollars / début des travaux
principaux en 2016 / architectes : Menkès Shooner Dagenais
Letourneux Lemay NFOE). Plus à l’ouest, la Société
immobilière du Canada a acheté le site de l’ancien centre de tri
FOCUS PAYS
postal, le long du Canal Lachine, et prévoit de construire dans
les prochaines années 2 000 unités résidentielles, dont un
quart de logements sociaux. Enfin, le centre-ville de la
métropole, autour de la gare Windsor, est en effervescence
avec la construction, actuellement et dans les 15 prochaines
années, de plusieurs tours résidentielles et de bureaux. Initié
par le promoteur de Toronto Cadillac Fairview, qui investira
2 milliards de dollars, le programme "Quad Windsor"
comprendra 3 phases, correspondant à la construction de
8 tours. Autour du Center Bell, stade des "Canadiens de
Montréal", l’équipe de hockey locale, a déjà été construite la
Tour Deloitte tandis que la Tour des Canadiens 1 (50 étages) est
déjà en construction. La "2", plus petite (37 étages, 438 unités
d’habitation, 5 millions de pieds carrés soit 464 000 m²), doit
commencer en 2017 (image de synthèse p. suivante). Dans une
phase 2 est programmée la construction de deux tours de
bureaux rue Peel (1,1 million de pieds carrés, soit 102 000 m²,
niveau Leed Platine visé). Les architectes seront Adrian Smith
et Gordon Gill. La phase 3 consiste en la construction de trois
tours résidentielles, toujours rue Peel. Plus au nord, sur la Place
des festivals, un projet de tour est annoncé : l'îlot Balmoral,
pour accueillir le futur siège social de l'ONF (Office national du
Film du Canada). Ce sera un immeuble en verre ouvert sur la
place des Festivals.
Élections : un effet Trudeau ?
L’activité dans le secteur de la construction canadien – et donc
québécois – pourrait par ailleurs se voir doper par la victoire
aux élections fédérales du Parti libéral (PLC) et la nomination
de son chef, Justin Trudeau, au poste de Premier ministre le
4 novembre dernier. Lors de la campagne, l’homme politique
avait promis de doubler les investissements dans les
infrastructures, en passant de 65 à 125 milliards de dollars
(44 à 83 milliards d’euros) dans les dix prochaines années.
À rebours de ce que prévoyait en mars dernier le "Plan
d’Infrastructure du Québec", l’accent serait mis sur les
transports collectifs. Le PLC parle même de « quadrupler
l'investissement fédéral dans le transport en commun au
cours de la prochaine décennie en investissant près de
20 milliards dollars de plus ». Autres sujets d’intérêts des
libéraux : le logement social, les résidences pour ainés,
les garderies ainsi que les infrastructures vertes (aqueduc,
traitement des eaux usées, énergie renouvelable). Les routes et
ponts ne seraient pas oubliés avec l’adoption d’un processus
plus rapide d’approbation d’investissement dans ces
ouvrages. Enfin le Parti libéral prévoit de mettre en place une
"Banque de l’infrastructure du Canada" (BIC), qui fournira du
financement à faible taux aux projets de construction de
nouvelles infrastructures ». L’objectif est aussi pour le PLC de
mobiliser « d’autres sources de capitaux et en investissant les
grands fonds de pension dans les projets d’infrastructure
d’envergure des collectivités urbaines et rurales, par
exemple. » Pour Louis Delagrave, cette élection « aura un bon
effet sur le BTP du Québec. Trudeau a beaucoup insisté sur
cette promesse relative aux infrastructures, de sorte qu'il lui
sera difficile de reculer. Mais il faut tout de même la relativiser.
Le Premier ministre a annoncé 60 milliards de dollars de plus
en 10 ans, soit 6 milliards par an, ce qui voudrait dire
23 novembre 2015 n°1222
15
Artur Staszewski
potentiellement 1,5 milliard pour le Québec. Ceci représenterait 3 % en plus de travaux par an (sur 50 milliards de dollars)
au Québec. Ceci n'est pas négligeable, mais pas non plus
spectaculaire. Cela permettrait tout de même de compenser la
baisse du Plan québécois d'infrastructures. »
On le voit, un important marché de la construction existe au
Québec. Encore faut-il pouvoir le pénétrer. Or la province
francophone est plutôt protectionniste en ce domaine, même
s’il n’existe pas au Canada l’équivalent d’un "Buy American
Act", comme aux États-Unis. Les marchés publics sont ouverts,
mais restent en pratique majoritairement confiés à des
entreprises du cru. Le Québec a également ses propres
réglementations contraignantes : pour pouvoir travailler, tout
entrepreneur doit obtenir une licence de la Régie du bâtiment
(valable aussi pour les travaux publics).
Les points d’entrée
•
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•
•
Chambre de commerce française au Québec –
Frédéric Maisonnasse, spécialiste des marchés
publics. E-mail : [email protected]
Business France Canada – Élodie Relier, spécialiste
BTP. E-mail : [email protected]
Site d’appels d’offres du Québec : www.seao.ca
Salons Contech Bâtiment : Québec (octobre 2016) et
Montréal (novembre 2016). http://goo.gl/mcGDol
BOMA Québec : organisation de 400 membres
professionnels gérant 4,1 millions de m².
Majors locaux : Pomerleau et Ganotec (constructeurs),
SNC-Lavalin et Dessau (constructeurs-ingénieristes).
Les majors français au Québec : Vinci Concessions,
Eurovia (et ses filiales Asphalte Trudeau, Construction
DJL, Groupe Lechasseur, Pavage Rolland Fortier),
Vinci Construction Grands Projets, Soletanche Freyssinet
(dont Geopac Inc. et Reinforced Earth Company),
Bouygues Énergies & Services (et sa filiale Plan Group),
Bouygues Building Canada, Colas (filiale Sintra), Eiffage
(avec sa filiale Innovative Civil Constructors Inc./ICCI),
Construction Demathieu & Bard (CDB) inc.
16
n°1222
FOCUS PAYS
23 novembre 2015
L’entrepreneur général qui décroche un contrat doit en outre
faire affaire avec une multitude de sous-traitants spécialisés.
Or la main-d’œuvre de la construction au Québec est
syndiquée par métier et peu polyvalente. Résultat, les contrats
sont obtenus en grande partie par les firmes québécoises – les
grands groupes de BTP comme Pomerleau et Ganote, ainsi que
les ingénieristes constructeurs SNC-Lavalin et Dessau. Mais les
scandales de corruption qui ont récemment ébranlé la
province ont sans doute changé la donne. Un rapport de
l’Unité permanente anticorruption, publié en 2011, avait mis au
jour un système organisé de collusion à grande échelle
impliquant des sociétés d’ingénierie, des constructeurs, des
membres du crime organisé et des employés du ministère des
Transports et des municipalités. Ces révélations ont entraîné la
création d’une commission d’enquête sur l’octroi et la gestion
des marchés publics dans la construction, présidée par la juge
France Charbonneau. Son rapport final doit être rendu public
fin novembre. Elles ont également poussé le gouvernement du
Québec à mettre en place un système de contrôle, avec
notamment l’introduction de la loi sur l’intégrité du 7
décembre 2012. Dorénavant, pour décrocher un marché
public de plus de 5 millions de dollars (3,3 millions d’euros), les
entreprises doivent montrer "patte blanche" à l’Autorité des
marchés financiers. Ce texte concerne les marchés de
construction, mais aussi de partenariat public-privé (PPP).
Dans la foulée, des sociétés d’ingénierie comme Dessau se sont
vues exclues un temps des grands contrats publics, d’autres
ont dû se restructurer. Malgré de nombreux scandales à
l’international, SNC-Lavalin n’a, elle jamais été exclu des
marchés publics de la "belle province".
dans les prochaines années. Enfin, dans le domaine des grands
projets, la fragilité des majors locaux est rehaussée par le fait
qu’elles restent de taille modeste comparée aux majors
européens. « Financer ces projets en PPP demande des
organisations importantes [comme en ont les firmes
étrangères] qui ont des ressources ou des réseaux. Le Québec
n’a pas une tradition de PPP », affirme André Rainville, PDG de
l’Association des ingénieurs-conseils du Québec.
Si les PME hexagonales auront du mal à candidater à ces
grands projets en partenariat, il est une filière où ils ont une
carte à jouer, c’est la construction durable. « Il y a une vraie
expertise, une technologie du côté français », souligne Élodie
Relier de Business France. Dans le domaine du "green
building", le Québec fait figure d’enfant pauvre des provinces
canadiennes. La loi qui prescrit les exigences d’efficacité
énergétique pour les grands bâtiments neufs (plus de 600 m²)
n’a pas été modifiée depuis 32 ans, même si sa révision est
envisagée ! Le Code de construction du Québec a toutefois été
mis à jour en 2012 pour les petits bâtiments (moins de 600 m²)
afin de réaliser des économies énergétiques. Et pour les tours
du centre-ville, les investisseurs exigent de plus en plus
l’obtention du certificat du cadre bâti, en particulier
l’américain Leed ou le québécois Boma Best.
Laurence Niosi, Célia Mascré et Hugues Boulet
* https://goo.gl/hnaWNa
** englobe la construction de bâtiments à des fins institutionnelles ou commerciales,
ainsi que tout ce qui ne peut être compris dans le résidentiel, industriel et génie civil.
*** http://goo.gl/eZ6XI1
PPP et construction durable pour les Français
La porte s’est ainsi entrouverte pour des entreprises
étrangères, qui ont su profiter de l’image ternie des firmes
locales. Elles sont ainsi de plus en plus nombreuses à obtenir
de grands contrats, notamment en PPP. C’est le cas par
exemple pour le Centre hospitalier de l’Université de Montréal
(CHUM), réalisé par un consortium formé uniquement de
groupes étrangers, dont la filiale Canada du français Dalkia.
Signé l’année dernière, l’accord de libre-échange entre le
Canada et l’Union européenne devrait par ailleurs assouplir les
règles et ouvrir davantage les marchés publics aux Européens
« La réglementation du BTP est plus souple »
L’architecte français Thierry Roche est
l’initiateur du projet d’urbanisation
Colibri, à Lac-Mégantic (240 km à l’est de
Montréal), qui vise à reconstruire la
capitainerie de la marina du centreville, dévastée en 2013 par un accident
ferroviaire.
Quels avantages à travailler au Québec ?
La réglementation pour le BTP est plus souple. En France, nous
sommes vraiment assommés par celle-ci. Par exemple, chez
nous, lorsque l’on dépose un permis de construire, on doit
réaliser exactement ce qui a été mis dedans. Ici, les choses
peuvent changer en cours de route. Toutefois, le marché du
BTP, où tout le monde est vigilant à l’extrême en ce moment,
est plus réglementé depuis la commission Charbonneau.
Quelle est la plus-value des entreprises
françaises du secteur du BTP ?
C’est notre expertise dans le domaine du développement
durable. Au Québec, l’énergie n’est pas chère, alors que pour
nous, c’est presque devenu une question de survie. La France
est obligée de faire des bâtiments ultra-performants. Donc,
nous réalisons beaucoup de R&D et nous avons une
connaissance qui est très exportable.
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OIPI5
18
n°1222
DOCUMENT SPÉCIAL
23 novembre 2015
Infrastructures & équipements publics
Les grands projets en Côte d’Ivoire
Le Bureau national d’études
et de développement
(BNETD) du pays d’Afrique
de l’Ouest a présenté lors de
Batimat les grands projets
d’infrastructure et
d’équipements publics
prévus sur 2016-2020.
Le BNETD
Créé en 1978 sous la dénomination de
Direction et Contrôle des Grands
Travaux (DCGTx), le Bureau national
d’études et de développement est une
société d’État avec un fonctionnement
de type privé. Il n’a pas de fonctionnaires
ni de subventions de l’État, et facture ses
prestations à l’État. La structure est
placée sous le contrôle du chef de l’État
et est dépositaire des bases de données.
Elle détient par exemple la cartothèque
nationale.
Le BNETD assure la maîtrise d’œuvre ou
la maîtrise d’ouvrage déléguée dans le
suivi, le contrôle technique et financier
de l’exécution des travaux afin de
garantir le respect du cahier des charges,
des normes et des performances, des
délais et des enveloppes financières.
Ses missions consistent à enrichir la
réflexion stratégique, soutenir les
réformes structurelles, garantir
l’optimisation des investissements
publics, et appuyer la faisabilité du cadre
Partenariat public-privé (PPP). C’est le
BNETD qui a été contrôleur du dernier
projet du Pont de la lagune Ebrié et
maître d’œuvre pour la cathédrale SaintPaul d'Abidjan, émanation de l'église
Saint-Paul du Plateau.
Le BNETD est un bureau d’études
multidisciplinaire intervenant en Côte
d'Ivoire, mais aussi à l’étranger (Gabon,
Congo, Bénin, Guinée Équatorial, etc.)
dans les domaines des routes et
ouvrages d’art, des transports,
des bâtiments et des équipements
publics (agriculture, urbanisme,
environnement, assainissement et
hydraulique, ingénierie financière,
industrie, énergie et mines, TIC,
cartographie et télédétection). Il détient
un réseau de partenaires, français et
américains notamment, auquel il fait
appel dans des domaines où le BNETD
n’est pas compétent, à savoir les projets
ferroviaires, maritimes et aéroportuaires.
● Construction d’une autoroute
Abidjan-San Pedro (deuxième ville
portuaire du pays, 348 km à l’ouest) :
- 2x2 voies ;
- prolongement prévu du corridor LagosAbidjan ;
- coût : 721 milliards de FCFA
(1,1 milliard d’euros).
Plan national de
développement 2016-2020
● Construction de 120 km de voie
bitumée par an prévue
Le dernier Plan national de
développement 2012-2015s’achève. Il
prévoyait l’investissement de 11 151
milliards de FCFA et a été réalisé à 6570% grâce à des financements internes et
externes comme le Contrat de
désendettement et de développement
(C2D) de l’AFD ou des bailleurs de fonds
internationaux. Le Plan 2016-2020 porte
sur 13 119 Milliards de FCFA (20 milliards
d’euros). Il se compose de 94 projets (49
en PPP et 45 publics). 25% du Plan seront
consacrés aux infrastructures.
Ponts routiers
Projets routiers
Le réseau routier est composé de 6 500
kilomètres de routes bitumées, qui ont
vieilli. Le plan consisterait dans un
premier temps à les réhabiliter. Il est
aussi question de construire ou étendre
les grands axes autoroutiers.
● Prolongation de l’autoroute du Nord :
- afin de relier Yamoussoukro (240 km au
nord d'Abidjan) à Bouaké (350 km au
nord d'Abidjan) ;
- la section Yamoussoukro-Bouaké
passerait par la ville de Tiébissou et
s’étendrait sur 100 km ;
- études d’avant-projet sommaire et
d’avant-projet définitif réalisées par le
groupement réunissant l’ivoirien Hydroco et de l’allemand Gauf Engineering ;
- financement pour partie par l’Union
économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) ;
- coût : 164 milliards de FCFA
(250 millions d’euros).
● Pont routier Azito ("quatrième
pont") :
- reliera la ville de Yopougon (commune
du district d’Abidjan) à l’île Boulay et sera
construit sur la lagune Ebrié ;
- longueur : 970 mètres ;
- construction d’une route d’accès de
834 mètres, dont 443 du côté de l’île
Boulay et 400 du côté de Yopougon ;
- station de péage et des bâtiments
annexes ;
- différentes études achevées ;
- lancement de l’appel d’offres
international pour la construction du
pont ;
- matériaux : métal privilégié plutôt que le
béton, car « moins lourd et moins long à
installer » selon le BNETD ;
- coût : 26 milliards de FCFA
(40 millions d’euros).
● "Cinquième pont" :
- désenclaver la ville de Yopougon ;
- 600 mètres de long ;
- autoroute de 2x3 voies sur la lagune
Ebrié ;
- échangeur ;
- 8 km de route en 2x3 voies dans la
commune de Yopougon ;
- études de préfaisabilité en cours
(groupement du marocain Egis-BNETDLBTP) ;
- coût : 82 milliards de FCFA
(125 millions d’euros).
Train urbain
● Train urbain Yopougon-Bingerville :
DOCUMENT SPÉCIAL
- passe par Adjamé et Cocody ;
- 30 km ;
- deuxième axe ferroviaire structurant la
capitale ivoirienne ;
- objectif : décongestionner des grands
axes d’échanges aux heures de pointe ;
- construction : consortium BouyguesDongsan Engineering -Huyndai Rotem
Company ;
- études de préfaisabilité en cours de
réalisation (Egis-BNETD) ;
- études de faisabilité : Dongsan
Engineering ;
- coût : 328 milliards de FCFA
(500 millions d’euros).
Enseignement supérieur
● Extension des Universités Jean
Lorougnon et Peleforo :
- sites disponibles ;
- études topographiques en cours de
réalisation ;
- dossiers de purge des droits de
propriété cours de réalisation ;
- coût : 104 milliards de FCFA x 2 =
208 milliards (317 millions d’euros).
● Construction des universités San
Pedro, Mans et Bondoukou (voir en p.2
de ce n°) :
- sites disponibles ;
- études topographiques réalisées ;
- dossier de purge des droits de propriété
réalisé ;
- PPP en négociation entre l’État ivoirien
et Eiffage pour San Pedro ;
- coût : 184 milliards de FCFA x 3 =
552 milliards (842 millions d’euros).
● Ville universitaire d’Adiaké:
- site de 700 ha identifié dans la ville
d’Adiaké (100 km à l’est d’Abidjan) ;
- études topographiques en cours de
réalisation ;
- coût : 594 milliards de CFA
(906 millions d’euros).
Projets santé
● Réhabilitation, équipement et
entretien du CHU de Yopougon :
- réhabilitation des locaux existants ;
- construction de nouveaux locaux à
usage de bureaux et logements et de
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locaux techniques ;
- construction d’ouvrages et
infrastructures ;
- achat d’équipements ;
- études en cours par Bouygues ;
- coût : 40 milliards de FCFA
(60 millions d’euros).
- améliorer le taux de couverture
sanitaire du pays en soins de bases ;
- travaux de construction ;
- équipements ;
- identification en cours (carte sanitaire) ;
- coût : 24 milliards de FCFA (36 millions
d’euros).
● Réhabilitation, équipement et
entretien du CHU de Cocody :
Projets eau et
assainissement
- réhabilitation des locaux existants ;
- construction de nouveaux locaux à
usage de bureaux, logements et de
locaux techniques ;
- construction d’ouvrages et
infrastructures ;
- achat d’équipements ;
- nombre de lits : 628 ;
- réhabilitation et extension des urgences
en cours ;
- études du bâtiment principal à réaliser ;
- coût : 20 milliards de FCFA
(30 millions d’euros).
● Réhabilitation, équipement et
entretien du CHU de Treichville :
- réhabilitation des locaux existants ;
- construction de nouveaux locaux à
usage de bureaux et logements et de
locaux techniques ;
- construction d’ouvrages et
infrastructures ;
- achat d’équipements ;
- nombre de lits : 852 ;
- études pas démarrées ;
- BNETD (maîtrise d’œuvre) ;
- coût : 30 milliards de FCFA
(45 millions d’euros).
● Réhabilitation, équipement et
entretien du CHU de Bouaké :
- réhabilitation des locaux existants ;
- construction de nouveaux locaux à
usage de bureaux et logements et des
locaux techniques ;
- construction d’ouvrages et
infrastructures ;
- achat d’équipements ;
- nombre de lits: 250 ;
- études (pas démarrées) ;
- BNETD (maîtrise d’œuvre) ;
- coût : 15 milliards de FCFA
(23 millions d’euros).
● Réhabilitation et équipement de
600 centres de santé :
● Projet d’hygiène et d’accès à l’eau
potable (HAEP) de la ville d’Abidjan à
partir du fleuve Bandama :
- garantir l’alimentation en eau potable
d’Abidjan et ses villes environnantes ;
- prise d’eau sur le Bandama près de
Tiassalé y compris la station de pompage
d’eau brute ;
- conduite d’eau brute et usine de
traitement ;
- conduite d’eau traitée Tiassalé-Dabou et
Dabou-Abidjan ;
- station de surpresseur à Dabou +
réservoir + station de ré-chloration ;
- bâche de stockage à Abidjan+ station de
ré-chloration ;
- études de préfaisabilité disponibles ;
- coût : 282 milliards de FCFA
(430 millions d’euros).
TIC
● Projet toile numérique de
l’émergence :
- déployer de la fibre optique d’une
longueur de 7 000 km sur toute
l’étendue du territoire national :
Phase I – 1 600 km (en cours), Phase II –
600 km (en cours), Phase III – 5000 km
(appel d’offres lancé) ;
- coût : 120 milliards de FCFA
(183 millions d’euros).
Source : document "Projets de développement
en Côte d’Ivoire" du BNETD, présenté le 3
novembre au Mondial du bâtiment (Batimat).
Contact : Eugénie N’Dri N’Gou, directrice
département communication et marketing du
Bnetd. E-mail : engou@bnetd.
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n°1222
REPÈRE
23 novembre 2015
Suisse : une "forêt verticale"
signée Stefano Boeri
Le quartier "Les Cèdres", à Chavannes
près-Renens (à proximité de
Lausanne), pourra bientôt se vanter
d’accueillir un édifice résidentiel signé
Stefano Boeri. L’architecte milanais
s’apprête à réaliser une tour quasiidentique à son "Bosco Verticale" de
Milan, ensemble de deux "immeublesforêts".
« La Terrasse des Cèdres [nom de la
tour, NDLR] sera haute de 117 mètres et
accueillera 195 appartements de grand
standing sur 35 étages, agrémentés de
100 arbres et 3 000 m² de verdure.
Le bâtiment sera à énergie positive.
« L’édifice produit de l’oxygène,
absorbe le CO2 et la pollution du
trafic », explique Stefano Boeri au
média en ligne "24heures.ch". Pour
verdir les façades, Boeri a choisi
d’alterner terrasses et loggia. Ces
dernières seront composées d’un
plancher extérieur, de panneaux en
béton armé et de garde-corps en verre.
Des bacs de 3 mètres sur 3 seront
installés sous chaque terrasse. Ceux-ci
seront arrosés grâce à de l’eau de pluie
récupérée.
Le maître d’ouvrage de ce projet,
dévoilé le 3 novembre, est le
promoteur Bernard Nicod, un des
leaders suisses de l’immobilier.
« Normalement, et sous réserve
d’éventuelles oppositions, nous
devrions avoir le permis de
construire au printemps 2017 et
débuter le chantier en juin », détaille
M. Nicod, contacté par le Moniteur
Export. L’Entreprise Générale Bernard
Nicod SA, propriétaire du terrain et
constructeur, s’est associé au groupe
Orllati, un acteur important de la
construction en Suisse romande, pour
réaliser le projet. « Cela ne nous
empêchera pas de faire appel à de
tierces personnes le cas échéant »,
précise Bernard Nicod. Le projet est
estimé à 200 millions de francs
(185 millions d’euros). Le promoteur ne
souhaite pas préciser quels seront les
financements.
Célia Mascré

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