des projets et des places à prendre dans la
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n°1222 23 novembre 2015 @monexport CANADA Province du Québec : des projets et des places à prendre dans la construction Si le secteur a ralenti depuis 2 ans, le niveau d’activité reste élevé entre projets de tours à Montréal et politique volontariste du nouveau gouvernement fédéral. Et des opportunités se sont ouvertes pour les entreprises étrangères depuis que les majors locaux ont été frappés par des scandales de corruption. p. 14 Les tours du "down-town" de Montréal, principale métropole de la Belle Province. Artur Staszewski Côte d'Ivoire Talent & Co Distribution Quel avenir pour le Ils accompagnent Leroy Merlin Plan Universités ? les archis à l’export en Roumanie Royaume-Uni Ecobuild, le salon du green building D'ici fin 2017, le pays d’Afrique de l’Ouest souhaite en édifier quatre nouvelles p. 2 Le rendez-vous londonien est une référence dans le domaine de l’éco-construction et des ENR p. 11 L’un est un ancien de chez Jean Nouvel, l’autre a travaillé dans l’industrie du disque p.9 L’enseigne disposera de 8 points de vente à son concept dès la fin 2015 et 17 avant octobre 2016 p. 10 Le BEM devient CHAQUE ANNÉE 1000 PROJETS à l’international en avant-première Ingénieristes • Constructeurs • Industriels DÉCOUVREZ LA NOUVELLE FORMULE os par an 48 numér PB161 Règlement : BULLETIN D’ABONNEMENT A compléter et à renvoyer à : Le Moniteur Export - Service Abonnements - Antony Parc 2 10 place du Général de Gaulle – BP 20156 - 92186 Antony Cedex Tél. : 01 79 06 70 00 • Email : [email protected] 3O q ui, je m’abonne au Moniteur Export pour 1 an (48 numéros) : Coordonnées : M. Nom : Mme Mlle Prénom : Fonction : Société : Adresse : Version Papier & Numérique 1 750 e HT (1 786,75 e ttc) Version Numérique 1 470 e HT (1 500,87 e ttc) TVA 2,10%. Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 31 décembre 2016. Etranger et DOM TOM : nous consulter. Conformément à la loi du 06/01/1978, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, les rectifier et vous opposer à leur transmission éventuelle en écrivant au Service diffusion. Moniteur_export_15_11_Autoprom_210x297_ PB161.indd 1 Cachet et/ou signature obligatoire Code Postal : Tél. : Code NAF : Ville : E-mail : Nombre de salariés : R CS Nanterre 403 080 823 OU C hèque bancaire à l’ordre : Groupe Moniteur Virement à réception de facture 12/11/2015 20:40 LEMXA NOUVELLE FORMULE + d’opportunités d’affaire + de conseils pour se déployer Cher(e) Abonné(e) , En 1990, Le Moniteur créait Le Bulletin Européen du Moniteur (BEM) avec pour ambition d’accompagner la stratégie des dirigeants sur les marchés européens, puis internationaux de la construction. + à l’international de veille sur les filières émergentes Aujourd’hui, la mutation des marchés s’accélère : nouvelles régions émergentes, diversification des projets, évolution de la réglementation… Pour accompagner ces changements, le BEM évolue et devient Le Moniteur Export. Cette lettre hebdomadaire s’adresse aux entreprises de BTP, aux sociétés d’ingénierie et aux industriels de la construction, actifs à l’international ou souhaitant le devenir. Dorénavant, c’est donc Le Moniteur Export (48 numéros par an) que vous recevrez chaque semaine. Nous avons le plaisir de vous adresser le premier numéro de cette nouvelle formule. Comme vous allez le découvrir, Le Moniteur Export s’articule autour de 3 axes sur lesquelles reposent aujourd’hui les stratégies de développement à l’international des entreprises. Etre au courant des nouveaux projets le plus en amont possible : grâce à son réseau de correspondants à l’étranger, Le Moniteur Export vous offre en avant-première, au total 1000 projets par an sur l’ensemble des marchés internationaux. De quoi identifier, avant vos concurrents, de nouvelles opportunités d’affaires pour votre entreprise ! Disposer de toutes les clés pour pénétrer les nouveaux marchés : chiffres-clé, points d’entrée, réglementation, analyses des facteurs de succès… Chaque mois, Le Moniteur Export vous propose un focus sur un pays et vous donne les éléments indispensables et des idées pour faciliter votre approche commerciale dans ces nouvelles régions. Identifier les filières porteuses : émergence de nouvelles filières, mutation de certaines autres, innovations… Le Moniteur Export vous fait part des nouvelles tendances, des modes constructifs et des réseaux de distribution selon les régions. De quoi vous positionner au plus tôt sur les filières en développement. Pour vous permettre d’avoir une longueur d’avance à l’international avec une efficacité optimale, faites du Moniteur Export votre allié en matière de décision stratégique. Toutes nos équipes vous remercient de votre fidélité ! Bien sincèrement, Hugues Boulet Rédacteur en chef PS : Comme votre fonction nécessite une mobilité constante, retrouvez votre magazine en version numérique sur le site lemoniteur.fr ou sur l’application tablette Moniteur Kiosk, compatible iPad et android. Groupe Moniteur S.A.S • Antony Parc 2 - 10 place du Général de Gaulle - BP 20156 - 92 186 Antony Cedex • SAS au capital de 333 900 e RCS Nanterre 403 080 823 • N° TVA intracommunautaire FR 32 403.080.823 • Téléphone : 01 79 06 70 00 3•Lettre_Moniteur_export_LEMXA_A4_recto_seul.indd 1 17/11/2015 20:05 2 n°1222 PROJETS & CONTRATS 23 novembre 2015 Côte d'Ivoire Quel avenir pour le Plan Universités ? D'ici fin 2017, le pays d’Afrique de l’Ouest souhaite en édifier quatre nouvelles. Un programme de 1,74 milliard d’euros. Le chantier qui s'amorce est vaste. Un programme de 1 600 hectares, réparti dans quatre villes pour un investissement total de 1 146 milliards de FCFA (environ 1,74 milliard d'euros). En vue, le mois de décembre 2017. À cette période, le gouvernement ivoirien et le maître d'œuvre du programme, le Bureau National d'Études Techniques et de Développement (BNETD), comptent avoir inauguré quatre nouvelles universités dans les villes de SanPédro, Man, Bondoukou et d'Adiaké. La promesse en a été faite lors de la campagne présidentielle d’Alassane Ouattara, élu le 28 octobre. Ce programme pour les universités s’inscrit dans le cadre du "Plan national de développement" (PND) 2015-2020, qui se monte à 13 119 milliards de FCFA (environ 20 milliards d’euros). 25% seront consacrés à la réalisation des grands projets d’infrastructures (voir en p. 18 de ce n°). « Ce PND est plus ambitieux que le précédent car, même s’il y a moins de projets, ils seront réalisés jusqu’au bout », a annoncé Pascal Kra Koffi, directeur général du BNETD, lors d’une conférence à Batimat, le 5 novembre. Retard et mutisme Pas certain, toutefois, que la mission sera remplie d’ ici deux ans pour les universités. Ces quatre projets prennent du retard et leurs initiateurs se montrent bien discrets. Interrogés par le Moniteur Export, le BNETD et le ministère de l'Enseignement supérieur, après un accueil positif, n'ont finalement pas donné suite à nos sollicitations. Autre signe inquiétant : en février, Eiffage avait signé un Ministère de l’Enseignement supérieur de Côte d’Ivoire accord avec le gouvernement ivoirien pour construire les douze bâtiments de la future Université de sciences et techniques de San-Pédro, ville côtière du sud-ouest du pays. Mais depuis, le groupe de BTP français semble vouloir se retirer du projet. « Nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur le prix (initialement de 184 milliards de FCFA, NDLR) », regrette un cadre d'Eiffage Concessions. Les autorités cherchent-elles un nouvel investisseur à San-Pédro ? Mystère. Si l’université de Man est déjà « réalisée à 40% », rappelle Eugénie N’Dri N’Gou, directrice département Communication/marketing du BNETD, celle de Bondoukou en est « au stade des études de programmes fonctionnels, avec des résultats prévus pour fin 2016 », a indiqué Pascal Kra Koffi. Mais le plus important des quatre projets est sans aucun doute celui d'Adiaké. Dans cette commune située à une centaine de kilomètres d'Abidjan, le ministère de l’Enseignement supérieur compte ériger une « ville universitaire » où pourraient loger près de 50 000 étudiants. Un campus à l'américaine de plus de 594 milliards de FCFA (911 millions d'euros) qui devait initialement être inauguré en décembre 2017. Mais les études topographiques ne sont toujours pas terminées et les résultats du concours d'architecture n'ont pas encore été dévoilés. Ils devaient pourtant être rendus publics en janvier 2014. Malgré le retard sur le calendrier, ce programme de construction n'a pas laissé insensible un géant de l’industrie BTP, LafargeHolcim. Une source au sein du groupe affirme qu'il étudie de près les projets. Des ressources suffisantes Si la mise en œuvre de ces universités traine en longueur, la Côte d’Ivoire a tout de même les moyens financiers et politiques de ses ambitions. Le nouvel élan économique pris par le pays depuis trois ans attire les investisseurs. Ainsi, en 2014, la croissance a atteint les 8%, soit deux points de plus que celle enregistrée dans les autres pays de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Et politiquement, le pays s'est relevé de sa crise post-électorale de 2010. Cette année, la tenue des élections a laissé planer le doute quant à un potentiel regain de crise. Mais fin octobre, c'est dans le calme que Ouattara a été réélu. Une bonne nouvelle qui devrait pousser la Côte d'Ivoire à multiplier les chantiers dans le but de réaliser son objectif de long terme : devenir un pays émergent à l'horizon 2020. Morgane Le Cam, Célia Mascré et Hugues Boulet PROJETS & CONTRATS PROJETS Pologne Olsztyn veut redynamiser son centre La ville d'Olsztyn prépare un projet de revitalisation d'une partie de son territoire, soit 8 km² habités par plus de 50 000 personnes. Le programme, qui doit être financé par des fonds de l’Union européenne, comprend la valorisation des espaces publics, la rénovation de bâtiments, la restauration de monuments historiques, la création de lieux de rencontre et de loisirs. Les financements de l’UE, à hauteur de 85% du coût total, viendraient surtout du FEDER et du FSE, a indiqué au Moniteur Export la responsable de la mairie chargée des subventions de l'UE, Justyna Sarna Pezowicz. Elle s’est toutefois refusée à en estimer le montant. La voïvodie de Varmie-Mazurie, dont Olsztyn (175000 habitants) est le cheflieu, compte en tout cas consacrer quelque 100 millions d'euros de financements européens à la revitalisation jusqu’en 2020. Le programme comprendra de nombreux projets, dont certains porteront sur les infrastructures. Les quartiers concernés se trouvent dans le centre-ville, victime de la désurbanisation du passé. Ils abritent de nombreux logements sociaux en piètre état, ainsi qu’un refuge pour SDF. Selon les règles émises par le ministère de l’Infrastructure et du Développement, le secteur à revitaliser ne peut représenter plus de 20% de la surface de la ville ni plus de 30% de sa population. Le programme en cours d’élaboration à Olsztyn couvre 9% du territoire et concerne 30% des habitants. Il devrait être adopté au premier semestre 2016 et les financements européens être approuvés avant la fin de l’année prochaine. Allemagne À Munich, le tunnel de la Landshuter prioritaire Parmi les projets de tunnels à construire sur le boulevard circulaire de 28 kilomètres autour de la vieille ville de Munich ("Bundesstraße 2 R" ou "Mittlerer Ring"), le conseil municipal de la capitale de la Bavière a décidé de donner la 23 novembre 2015 n°1222 priorité à celui de la Landshuter Allee (segment nord-ouest) en raison de la très haute pollution sonore (122 000 à 149 000 véhicules par jour). Le tunnel aura une longueur de 1 450 mètres et sera – éventuellement – équipé aux deux sorties de murs antibruit de 5 mètres de hauteur sur 350 mètres. Selon une première étude de faisabilité, les coûts sont estimés à près de 540 millions d’euros et la durée des travaux à 7 ans. Une variante prévoit la construction de logements au-dessus du tunnel pour permettre une réduction des coûts de l'ouvrage. Pour éviter trop d'embouteillages dans le centre de Munich, aucun des autres projets de tunnel prévus (Tegernseer Landstrasse, Englischer Garten, Schleissheimer Strasse) ne sera lancé simultanément. Le début des travaux a été programmé en 2023. Les deux principaux partis politiques (CSU et SPD) du conseil municipal y étant favorables, le projet devrait obtenir la majorité des voix. Contact : Landeshauptstadt München Referat für Stadtplanung und Bauordnung - Abt. 3 Verkehrsplanung (Blumenstraße 31 | 80331 München). E-Mail: [email protected]. Étude de faisabilité : http://goo.gl/YJ3JEO Colombie Un Musée de la Mémoire à Bogota Prévu par la loi colombienne de 2011 pour la réparation aux victimes du conflit colombien, le Musée National de la Mémoire prend enfin forme. Baptisé "Entre la terre et le ciel", le projet se compose de plusieurs grands blocs de béton surmontés de toits-terrasses communiquant entre eux. Il a été sélectionné par le Centro Nacional de la Memoria Historica (CNMH), l’organisme public maître d’ouvrage. Vainqueurs du concours, les agences colombienne MGP Arquitectura y Urbanismo et espagnole Estudio Entresitio ont remporté un 3 contrat de 3,2 milliards de pesos (965 000 euros) pour réaliser le design architectural définitif et les études techniques. Les travaux doivent commencer au second semestre 2016 et le musée être inauguré en 2018. L’appel d’offres travaux n’a pas encore été lancé. Le bâtiment sera construit sur un terrain de 20 000 m² et devrait avoir une surface de 11 000 m². Aucun budget n’a été communiqué pour le moment. Le musée prendra place sur la Calle 26, une des principales avenues de la ville, qui fera elle-même l’objet d’une « rénovation visuelle et urbaine », dont les termes n’ont pas été détaillés pour le moment. Ce projet de rénovation de la Calle 26 a été signé, le 11 novembre, entre les différentes entités responsables du projet, l’ONG AsoSandiego, le secrétariat de l’Aménagement de Bogota et des organismes privés comme la CCI de la capitale. L’idée est de convertir cette artère en un « axe de la mémoire » dans lequel sera intégré le Musée. CONTRATS Nouvelle-Zélande Vinci pour l’éclairage du nord-ouest d’Auckland Vinci Énergies vient de remporter le contrat d’exploitation, de maintenance et de renouvellement du patrimoine d’éclairage public des zones nord et ouest de l'agglomération d'Auckland (1,5 million d'habitants) en NouvelleZélande. Ce contrat, d’un montant de 14,4 millions d’euros et qui court sur quatre ans, sera réalisé par Electrix, filiale locale de Vinci Énergies. L’entreprise française devra entretenir et moderniser le réseau électrique qui comprend 37 000 points lumineux. Cela passe par la transition du réseau vers un dispositif économe en énergie et connecté appelé le "smart lighting". La ville d’Auckland cherche en effet à optimiser ses dépenses énergétiques et à améliorer son environnement urbain. Ainsi, environ 9 000 points lumineux seront remplacés par des LED (diodes électroluminescentes) dotés d’un système de télégestion communiquant par radio. La ville, et non pas Vinci, choisira le fournisseur pour les LED. 4 n°1222 23 novembre 2015 AVIS DE PRÉ-PROJET LIBÉRIA / MONROVIA Consolidation du transport et de la distribution d'électricité Type de marché Programme d'aide extérieure – Marché de travaux Date de lancement pour avis 06/11/2015 DESCRIPTION « Le projet "Consolidation du transport et de la distribution d'électricité à Monrovia" vise à améliorer l'exploitation et la fiabilité du transport et de la distribution d'électricité à Monrovia et d'améliorer l'accès à l'électricité. Ledit projet se compose des 2 principaux volets suivants : - le volet " transport" : améliorer l'exploitation et la fiabilité du réseau de transport alimentant la zone de Monrovia. Ce volet consiste à consolider les réseaux de transport de 66 kV par la remise en état d'une ligne aérienne (OHL) de 66 kV biterne, le remplacement d'une OHL de 66 kV monoterne par une OHL biterne, et la création d'une nouvelle sous-station 66/22 kV à Monrovia, - le volet "distribution" : renforcer l'accès à l'électricité dans la capitale de Monrovia et dans ses alentours par des extensions de réseau à 22 kV et à basse tension, et par le raccordement de particuliers totalisant 58 180 clients et 23 consommateurs importants, avec une puissance totale estimée à 18 050 kVA. Le marché de travaux comprendra 1 lot pour la consolidation du réseau de transport alimentant la zone de Monrovia et 3 à 4 lots pour les travaux de distribution (extensions et raccordement de 58 180 clients et 23 consommateurs importants). » Nom de l'adjudicateur Ordonnateur national, ministère des Finances et de la Planification du développement Adresse postale de l'adjudicateur Executive Mansion Grounds, Capitol Hill, 1000 Monrovia, LIBERIA. Source http://goo.gl/QOlljT excluding VAT : Range: between 900 000 000 and 1 500 000 000 ISK 4) Indication about different date for start of award procedures and/or duration of contract. Scheduled date for start of award procedures : 0.1.2016 Scheduled date for start of works : 20.2.2016. Completion of works : 28.12.2016 . Title attributed to the contract by the contracting authority : Lot No : 2 Lot title : Reconstruction of 2 main runways at Keflavik airport 1) Short description : Isavia plans to reconstruct the 2 main runways at ISLANDE / K EFLAVIK Keflavik airport. The scope of work Reconstruction de pistes includes also renewal of the airfield aéroportuaires et du système lighting systems at runways, taxiways d'éclairage et d'énergie and aprons. Type de marché 2) Common procurement vocabulary (CPV) 45230000, 51000000 Marché de travaux 3) Quantity or scope : Isavia plans to Date de lancement pour avis reconstruct the 2 main runways at 31/10/2015 Keflavik airport. The scope of work Montant includes also renewal of the airfield Entre 7 000 000 000 et 10 500 000 lighting systems at runways, taxiways 000 ISK hors TVA (environ 6,3 et 10,6 and aprons. Estimated value excluding millions d’euros) VAT : Range : between 6 000 000 000 and 9 000 000 000 ISK DESCRIPTION 4) Indication about different date for « Runway reconstruction 02/20 and start of award procedures and/or 11/29 with renewal of lighting systems duration of contract. Scheduled date and 11 kV power distribution system. for start of award procedures: 15.2.2016 Information about lots Scheduled date for start of works: . Title attributed to the contract by the 1.4.2016. Completion of works: contracting authority: Lot No : 1 Lot title 1.11.2017 » : 11 kV power distribution system 1) Short description : Renewal of 11 kV Nom de l'adjudicateur power distribution system within the Isavia airport area. à l'attention de 2) Common procurement vocabulary Atli Bjorn Levy (CPV) 45230000, 51000000 Adresse postale de l'adjudicateur 3) Quantity or scope : Renewal of 11 kV Keflavik Airport / 235 Keflavik, power distribution system within the ISLANDE airport area. Estimated value Tél. de l'adjudicateur LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION +354 8626196 Email de l'adjudicateur [email protected] Source http://goo.gl/e7LCzU BAHREÏN / MUHARRAQ Rénovation urbaine et conservation du patrimoine lié aux activités perlières Type de marché Marché de travaux Date de l'annonce 30/09/2015 Date du lancement de l’appel d’offres Deuxième semestre 2016 Date remise des plis 17/09/2020 DESCRIPTION « Muharraq pearling heritage conservation and urban economic revival (Istisna’a No. BH-0061) The Government of the Kingdom of Bahrain has received financing in the amount of US$ 48 million from the Islamic Development Bank (IDB) towards the costs of the Muharraq Pearling Heritage Conservation and Urban Economic Revival Project in the city of Muharraq and intends to apply the proceeds to payments for the eligible goods and works to be procured under this project. The principal objective of this project is to foster the socio-economic and cultural development of Muharraq and to improve the living conditions of the residents by developing new commercial services and improving urban mobility. The proposed investment program, financed will require the procurement of the following works: The proposed project involves the rehabilitation and conservation of 12 historical buildings (included in UNESCO World Heritage List) linked to the Muharraq’s pearling heritage and connects them through a 3.5 km long walking trail. In addition to these buildings, a number of properties of significant historic value would also be conserved and rehabilitated under this project along with façade upgrading for an estimated of 750 houses. The project also involves construction of 17 open public spaces, a visitor centre, pedestrian bridge and 4 parking buildings. The project would be executed into the following contracts : 1. Conservation and Rehabilitation Works for the Southern Section of the City (monuments, historic buildings, and façade upgrading), International Competitive Bidding for Member Countries (ICB/MC). 2. Conservation and Rehabilitation Works for the Northern Section of the City (monuments, historic buildings, and façade upgrading), (ICB/MC). 3. Development of the Pearling Trail (17 open public spaces, indicators along the trail), (ICB/MC). 4. Visitors Center and Bu Maher Pedestrian Bridge, National Competitive Bidding. 5. Car Park Buildings (ICB/MC). 23 novembre 2015 n°1222 5 Coordinator of the Project, Management Unit, Building 455 Road 2209 Block 322, Manama, BAHREÏN Tél de l'adjudicateur (+973) 17298768 Email de l'adjudicateur [email protected] [email protected] Source http://goo.gl/VW5H5V APPELS D'OFFRES SUISSE / LAUSANNE Relocalisation TES et construction nouvelle caserne Renens Pont-Bleu Type de marché Procédure ouverte – Marché de services Date de l'annonce 04/11/2015 Date remise des plis 06/01/2016 à 12:00 DESCRIPTION Bidding for the above contracts is envisaged to commence in the second half of 2016. Procurement of contracts financed by the Islamic Development Bank will be conducted through the procedures as specified in the Islamic Development Bank’s Guidelines for Procurement of Goods and Works Under Islamic Development Bank Financing (current edition), and is open to all eligible bidders, as defined in the guidelines. Specific procurement notices for contracts to be bid under the Islamic Development Bank’s international competitive bidding limited to Member Countries (ICB-MCs) procedure will be announced, as they become available in IsDB website (www.isdb.org) and international newspapers. » « Construction de la caserne y compris aménagements extérieurs ainsi que la voie du train d'extinction et de sauvetage. Prestations pluridisciplinaires d'architecture et d'ingénierie (planification générale y c. chef de projet pilote, DLT, architecte, ing. génie civil, géotechnique, ing. CVSE et autres spécialistes) pour les phases SIA 31 (avant-projet), 32 (projet de l'ouvrage), 33 (procédure de demande d'autorisation), 41 (appel d'offres) et 51, 52 et 53 (réalisation). Lieu principal d’exécution des travaux, de livraison des fournitures ou de prestation des services : Commune : Ecublens (parcelle 685). Site : Renens Pont-Bleu. » Nom de l'adjudicateur Ministry of Culture à l'attention de Ghassan Chemali Adresse postale de l'adjudicateur « Des offres partielles ne sont pas admises. Études préliminaires : les mandataires suivants ont participé à l'élaboration de l'étude préliminaire du projet de Informations diverses 6 n°1222 23 novembre 2015 relocalisation du TES en gare de Renens sur le site Pont-Bleu sur la commune d'Ecublens. Leurs mandats respectifs sont clos. Les documents du projet élaborés par ces entreprises sont joints dans leur intégralité en annexe au descriptif du projet et des prestations. • Architectes : atelier du Rond-Point, Lausanne ; • Ingénieur CVS : Pierre Chuard SA, Le Mont/Lausanne ; • Ingénieur en électricité : Perrin & Spaeth SA, Lausanne ; • Ingénieur civil : Boubaker ingénieursconseils SA, Crissier ; • Ingénieur dépollution : De Cérenville géotechnique, Ecublens. » Nom de l'adjudicateur Chemins de fer fédéraux suisses CFF SA Immobilier, gérance, région Ouest IM-BW-RWT à l'attention de M. Benoît Grégoire Adresse postale de l'adjudicateur SA IM-BW-RWT, Pl. de la Gare 1 — CP 345 , à l'attention de : Mme Lara Galli 1001 Lausanne / SUISSE Email de l'adjudicateur [email protected] Source http://goo.gl/zwQ26O NORVÈGE / BERGEN Reconversion d'un bâtiment industriel en complexe sportif (fysak) Type de marché Procédure ouverte, marché de services (service de conception technique) Date de lancement pour avis 13/11/2015 Date remise des plis 21/12/2015 à 14:00 DESCRIPTION « This assignment is for engineering design services for the new ‘Physical all activity centre — FYSAK’ in the LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION existing building, title no 154, cadastral no 126, Øvre Fyllingsveien 35. The property is regulated for business/industry. The Agency for Development has engaged a separate planning consultant to have the regulation purpose changed to sports. The property has 2 buildings: - the main building, from 1983 with 1 090 m², was originally a workshop and warehouse building. This is currently used as stores/workshop for Hjelpemiddelsentralen. This appears as a solid construction, with columns, beams and concrete covers, which make the building relatively flexible for alterations. The building has had normal maintenance; - the additional building is a store/garage of approximately 450 m² from 1942, which has a large maintenance backlog. It is a prerequisite that both buildings are renovated and included in FYSAK. New Activity Centre in accordance with the FYSAK Model. Short description from Sports Service : - the realisation of Fysak Melkeplassen is being planned, the aim is that children and youths in the Laksevåg district shall have an activity centre in their local environment that is based on physical activity. Fysak all activity centre is currently run at Slettebakken with great success and the experience from here shall be used to build an activity environment at Melkeplassen. Sports Service sees new needs for activity initiatives and will largely bring creative new thinking on physical activity. In order to meet some of the needs, Sports Service will facilitate finding an alternative to the commercial offers and for those who do not fit into traditionally organised sports. The building shall allow creativity and facilitate users to explore and run a broad spectrum of physical activity. Fysak Melkeplassen will have particular focus on exciting and nontraditional activities for children and youths. There is also an aim that this shall be an activity centre that facilitates activities for elderly persons as well as groups with special needs. The alteration to Øvre Fyllingsvei 35 from offices/warehouse to an activity centre at Melkeplassen will meant that it will be a centre for all of west Bergen and Laksevåg/Fyllingsdalen. The garage building will also be a part of the sports centre. The alteration will consist of the demolition of some existing internal walls and room dividers. New room dividers are to be designed. Changing rooms, different activity halls, duty room/office, WC and stairs/possibly a lift must be established. Decisions must be made on the materials for all surfaces. Upgrading facades, doors, windows, as well as the entrance area. The ventilation must be altered/adapted. Universal design of the building A new access zone, with universal design, is to be established in connection with the stairway in the south gable, where there must also be an option for establishing a lift. Existing old garage The southernmost of the 4 rooms has been partly renovated and ventilation has been installed here. It requires surface treatment and can be used for storage. The 3 southernmost garages can be merged and used as a skateboarding hall. Outside areas between the main building and garage are to be used as an activity areas, e.g. sand-volley ball, parcour etc. » Nom de l'adjudicateur Bergen kommune, Etat for utbygging (Bergen municipality, the Agency for Development) Adresse postale de l'adjudicateur 964 338 531, Postboks 7700, 5020 Bergen, NORVÈGE Tél. de l'adjudicateur +47 55565530 Email de l'adjudicateur [email protected] Source http://goo.gl/Do0vrn LA SÉLECTION DE LA RÉDACTION ROYAUME-UNI / BIRMINGHAM Snow Hill Public Realm Project Type de marché Procédure ouverte – Conception et support Date de lancement pour avis 11/11/2015 Date remise des plis 09/12/2015 à 12:00 Montant 1 695 968, 14 euros HTVA DESCRIPTION « Birmingham City Council is inviting tenders for the provision of design and support services for the Snow Hill Public Realm project. To support the Snow Hill Public Realm project, design and support services are required to prepare and subsequently support the delivery of the capital schemes in the Snow Hill area, in line with the Cabinet decision and the programme entry funding approval from the LGF. These projects are likely to be focused on delivering works to the public highway. A range of specialist services are needed to support the development of the project including : - urban realm design ; - landscape architecture ; - transportation ; Registration and use of in-tend is free. All correspondence for this procurement process must be via the in-tend correspondence function. If you are unable to register with in-tend please either email us at: [email protected] or call +44 1214648000. Your completed Invitation to Tender documents should be returned by noon on Wednesday 9.12.2015 using the Supplier Portal. For more information contact Charlie Short, Assistant Category Manager on +44 1214640099 or email [email protected] Time limit for receipt of requests for documents or for accessing documents: 7.12.2015 - 12:00” Nom de l'adjudicateur Birmingham City Council, Corporate Procurement Services à l'attention de Corporate Procurement Services Adresse postale de l'adjudicateur 10 Woodcock Street, B4 7WB Birmingham, ROYAUME-UNI Tél. de l'adjudicateur +44 1214648000 Email de l'adjudicateur - cost management ; - contract administration. The organisation appointed will need to be capable of delivering all of these services. The Council will be using its etendering system (in-tend) for the administration of this framework and providers must register with the system to be able to express an interest and download details. The web address is https://intendhost.co.uk/birminghamcc/aspx/H ome The council now want to appoint exceptional architects to work with our project team to implement the Phase 1 design solution to reconfigure a variety of Grade I and II listed spaces within Brighton Dome to help achieve the charity‘s artistic vision and ensure the long term sustainability of the venue. Contract awarded for RIBA Stage 4 to Stage 7 architects to work with our project team to implement the Phase 1 design solution to reconfigure a variety of Grade I and II listed spaces within Brighton Dome to help achieve the charity's artistic vision and ensure the long term sustainability of the venue. » Nom de l'adjudicateur Brighton and Hove City Council à l'attention de Neil Robb Adresse postale de l'adjudicateur http://goo.gl/6Z2n0Z n/a, King's House, Grand Avenue - civil engineering ; - lighting designers ; The capital works are being phased across the RPE and Phase 1 involves works to Brighton Dome. Brighton and Hove City Council AVIS D'ATTRIBUTION ROYAUME-UNI / BRIGHTON Rénovation du Pavillon Royal Phase 1 Type de marché Procédure ouverte – Service de création architecturale Date de l'annonce 06/11/2015 Montant 1,78 million d’euros DESCRIPTION « Royal Pavilion Estate Capital Redevelopment Project: Phase 1 7 Brighton & Hove City Council and Brighton Dome & Brighton Festival (BD&BF) have embarked on a major remodelling project to revitalise the Royal Pavilion Estate (RPE) and secure its long term financial viability. [email protected] Source - architecture ; - highway engineering ; 23 novembre 2015 n°1222 BN3 2SR Hove, ROYAUME-UNI Tél. de l'adjudicateur +44 1273290000 Email de l'adjudicateur [email protected] Nom de l'adjudicataire Feilden Clegg Bradley Studios Adresse postale de l'adjudicataire Feilden Clegg Bradley Studios, GB 318 6442 53, Bath Brewery, Toll Bridge Road, BA1 7DE Bath, UK Tél. de l'adjudicataire +44 1225852545 Email de l'adjudicataire [email protected] Source http://goo.gl/A9PD49 8 n°1222 MARCHÉS 23 novembre 2015 ROYAUME-UNI BIRMANIE Cinq prisons à construire d'ici 2020 Le gouvernement britannique a annoncé, le 9 novembre, qu’il allait faire construire neuf nouvelles prisons en Angleterre et au Pays de Galles, dont cinq d’ici 2020. Objectif : moderniser le parc pénitentiaire en fermant les établissements les plus insalubres et revendre les sites afin d’y construire à la place 3 000 nouveaux logements. L’emplacement des nouvelles prisons n’a pas encore été décidé, mais on sait qu'environ 10 000 détenus seront déplacés dans le but de réaliser des économies d’environ 80 millions de livres sterling par an (environ 114 millions d’euros). Les prisons neuves sont en effet moins coûteuses à exploiter. De nombreuses prisons sont « des reliques de l’époque victorienne » situées « sur du foncier ayant une très grande valeur », selon le ministre des Finances britannique, George Osborne. Les établissements de Pentonville, Wormwood Scrubs, Wandsworth et Brixton se trouvent en plein cœur de Londres et pourraient permettre de lever des fonds importants, alors que le gouvernement effectue des coupes budgétaires tous azimuts. « Nous allons pouvoir nous débarrasser de tous les recoins sombres et inaccessibles des vieilles prisons », a déclaré Michael Gove, secrétaire d’État à la Justice, suggérant que l’architecture jouera un rôle clé dans les projets. Selon des sources gouvernementales, le programme de construction de prisons pourrait coûter au gouvernement plus de 1 milliard de livres (1,4 milliard d’euros). « Les gens sont sceptiques à l’égard des déclarations d’Osborne et Gove. Le dernier gouvernement dont ils faisaient partie avait fait la promesse d’une "révolution de la réhabilitation" que, selon l’inspecteur en chef des prisons, "nous attendons toujours" », a déclaré Lord Falconer of Thoroton, secrétaire à la Justice du "Shadow cabinet". Actuellement la population carcérale au Royaume-Uni s’élève à plus de 85 000 individus. Le gouvernement est en train de faire construire la plus grande prison du pays à Wrexham (nord du Pays de Galles), qui comptera plus de 2 100 détenus. C'est le promoteur-constructeur australien Lend Lease qui est en charge de sa réalisation (livraison prévue fin 2017). On ignore encore quel sera le modèle juridique choisi pour la construction de ces prisons, mais des sources pénitentiaires suggèrent que le financement pourrait prendre la forme d'un accord de "prêt-bail" ("lend-lease") dans lequel des promoteurs construiraient une nouvelle prison afin d'acquérir par la suite le foncier des anciens sites. Dans le cadre de la privatisation des prisons, le modèle du Private Finance Initiative (PFI), le "PPP britannique", a jusqu'à présent été utilisé. Charlotte Kan, correspondante au RU La transition démocratique prometteuse pour le BTP « La France ne joue pas dans la cour des grands en Birmanie », mais à la faveur de la transition démocratique qui se profile pour début 2016, « il y a des places à prendre ». Voilà le constat d’un diplomate français recueilli à Rangoun. Il en dit long sur l’espoir que suscite, pour les entreprises hexagonales, la victoire écrasante de l’opposante Aung San Suu Kyi aux élections législatives du 8 novembre. Ce n’est qu’en mars que les militaires, au pouvoir depuis 1962, devraient céder la place à un nouveau gouvernement. Mais en attendant, les spéculations vont bon train. Même si le Prix Nobel de la paix 1991 est resté flou sur son programme économique, son arrivée au pouvoir devrait parachever l’ouverture engagée en 2011, à la suite de l’auto-dissolution de la junte. D’ici 2020, la Birmanie pourrait ainsi afficher la quatrième plus forte croissance au monde et le FMI table sur un PIB en hausse de 8,5% pour 2015. « C’est une croissance de rattrapage. À ce rythme il faudra quarante ans à la Birmanie pour atteindre le niveau de développement de la Thaïlande », calcule notre diplomate. Le besoin le plus criant concerne les centrales électriques et les réseaux de distribution d’électricité. Le pays dispose de seulement 4 000 MW de puissance installée, alors qu’il lui en faudrait 15 000. Ensuite, les ports sont tous engorgés. Quatre zones industrielles sont en développement autour des infrastructures en eaux profondes de Thilawa, près de Rangoun, de Sittwe (sur financements indiens), de Kyaukpyu (sur financements chinois) et de Dawei (sur financements thaïlandais et japonais). Enfin, d’autres grands projets sont dans les cartons, comme l’aéroport international de Bago, appelé à soulager celui de Rangoun. Sa construction a été confiée à un consortium rassemblant les singapouriens Changi Airport et Yongnam, ainsi que le japonais JGC. À noter également la rénovation de l’aéroport de Mandalay, convoité par Vinci et finalement attribué au japonais Mitsubishi. Bouygues Bâtiment et Lafarge sont déjà implantés en Birmanie, de même que Razel-Bec (groupe Fayat) qui réalise les travaux souterrains du barrage d’Upper Yeywa. Parmi les grandes entreprises locales, on peut citer Yoma Construction, Max Myanmar, Shwe Taung Group... Le salon Building & Construction Myanmar 2015, à Rangoun, du 26 au 28 novembre, permettra de les approcher. Philippe Guérard, envoyé spécial en Birmanie Le Maroc lance de grands projets en territoire sahraoui La "smart house" a de l’avenir aux États-Unis Mohammed VI va débourser 10 milliards d’euros pour construire, entre autres, une voie rapide de 1 000 km au Sahara Occidental. Selon une enquête d’Intel, 7 Américains sur 10 estiment que les maisons connectées seront aussi banales qu’un smartphone en 2025. Le pétrole chute, Riyad privatise ses aéroports L’Arabie saoudite lance un plan de privatisation de ses aéroports sur cinq ans. Le King Khaled International Airport sera le premier sur la liste . ENTREPRISE Architecture – Ingénierie Talent & Co accompagne les archis à l’export L’idée est née fin 2014 dans un restaurant. L’agence Talent & Co a été créé dans la foulée, en février 2015, par deux amis, Alain Trincal et Guillaume Courchay (photo/ crédit : Hubert Fanthome). Le premier, architecte diplômé d'UP7 Paris, a été directeur du développement de Jean Nouvel. Il connaît le monde de l'architecture sur le bout des doigts et détient un carnet d’adresses conséquent. Le second a travaillé dans l’industrie du disque et a l’habitude de "manager" des artistes et n’a pas peur de parler d’argent. Pour les deux acolytes, tout est parti d’un constat simple : un architecte est avant tout un artiste et n’a pas toujours le temps ni les outils pour gérer sa propre communication ou négocier les contrats. « Signer un marché à l’étranger suppose de bien connaître le terrain, les codes du pays et tout simplement la langue. Nous sommes là pour leur apporter ces compétences qu’ils n’ont pas forcément », détaille Alain Trincal, qui a beaucoup appris des négociations à l’étranger lors de son expérience auprès de Jean Nouvel. « Nous sommes les seuls à faire cela actuellement », estime Alain Trincal à propos de Talent & Co. Mais le concept est-il si nouveau ? Une association existe déjà, celle des Architectes 23 novembre 2015 n°1222 9 français à l’export (Afex). « Nous avons la même vocation », reconnaît Alain Trincal. Quelle différence, alors ? « Nous sommes plus opportunistes, nous ciblons nos interlocuteurs. L’Afex, elle, rayonne de manière plus large et a moins de contacts directs. Elle aura tendance à se rapprocher des ambassades françaises à l’étranger ou les CCI, tandis que nous avons des liens privilégiés avec des promoteurs, par exemple. » Enfin, et surtout, l'Afex est une association, Talent & Co est un professionnel du conseil qui se rémunère à hauteur d’environ 5% de commission sur le montant des projets de ses clients. Les deux consultants se perçoivent comme une « conciergerie élitiste » : elle prémâche le travail à des clients soigneusement choisis qui la rétribuent pour ce service. Les deux acolytes racontent ainsi leur dernière réussite. « Un promoteur nous a contactés afin qu’on lui présente des agences d’architectes pour un projet résidentiel à Manhattan. » Et c’est leur client qui a remporté le projet. En l'occurrence, l’agence Loci Anima, fondée par Françoise Raynaud, qui a collaboré « Le projet doit avec Jean Nouvel en tant que chef me plaire, de projet associée durant 17 ans. On je dois pouvoir le voit, les clients de Talent & Co ne sont pas des débutants. L’agence trie l’assumer », ses candidats sur le volet. « Le projet doit me plaire, je dois pouvoir l’assumer », reconnaît Alain Trincal. Mais ce n’est pas seulement une question de talent. « On ne prend pas d’agence en dessous d’un certain chiffre d’affaires », ajoute Guillaume Courchay. Alors, Talent & Co, une solution pour des architectes français talentueux, mais souffrant de l'actuelle atonie du marché hexagonal ? Interrogé par le Moniteur Export, un architecte parisien actif sur les réseaux sociaux se montre critique : « L’architecture va mal en France. Il y aura donc toujours des gens qui vont prétendre prospecter pour vous en se prenant pour l’Amazon ou l’Airbnb de l’architecture. » En attendant, l’agence dit avoir atteint tous ses objectifs. Elle compte aujourd’hui 12 clients et ne souhaite pas en recruter d’autres pour l’instant. Avec quasiment 250 000 euros de chiffre d’affaires, Talent & Co dit être sur le point d’atteindre le but qu’elle s’était fixé en début d’année. Célia Mascré 10 n°1222 ENTREPRISE 23 novembre 2015 Industrie – Distribution Le turc Dal Engineering construit une cimenterie en Ouzbékistan L’industriel turc prévoit de construire une nouvelle usine de ciment à Cherabad, dans la région de Surkhan-Daria (sud de l’Ouzbékistan). C’est lors du Forum international d'investissement de Tachkent, le 6 novembre, que Dal Engineering Group a annoncé la nouvelle. L’industriel a signé un mémorandum de coopération avec l’ouzbek Almalyk Mining and Metallurgical Plant (AMMP). Le coût approximatif de la nouvelle installation est estimé à 225 millions de dollars (210 millions d’euros), dont environ 90 seront alloués par le Fonds pour la reconstruction et le développement de l'Ouzbékistan. Lors de sa mise en service, en 2018, l'usine devrait produire 1,5 million de tonnes de ciment par an. Ce n’est pas le premier projet de la société turque en Ouzbékistan. Une filiale de Dal Engineering Group (Dal Teknik Makina Sanayi ve ticaret) a inauguré en mars 2014 une usine de ciment à Jizzakh (région de Zafarabad). Un projet de 114 millions de dollars (106 millions d’euros) pour une production de 2 millions de t. par an. Actuellement, l'Ouzbékistan compte six cimenteries, dont trois d'importance. La plus grosse est celle de Kizilkymtsement. Située au sud-ouest du pays, elle produit 3,1 millions de t. par an. Elle est détenue par l’État à 87%. L’allemand HeidelbergCement est en train de finaliser des négociations pour acheter des parts à hauteur de 36%. Vient ensuite la cimenterie d’Akhangarantsement (province de Tachkent), qui a été englobée dans le russe Eurocement en 2006 et qui produit 1,9 million de t. de ciment par an. Enfin, JSC Kuvasaycement (est du pays) produit 170 000 t. de ciment par an et est détenue par le holding kazakhstanais United Cement Group. En 2014, l'Ouzbékistan a produit environ 8,8 millions de t. Engagé dans une transition vers des techniques plus modernes, le gouvernement espère que seront produites 16 millions de t. en 2020. Selon les statistiques officielles, la production en 2014 a augmenté de 5,1% par rapport à 2013. Le ciment représente 76% de l'ensemble de l'industrie des matériaux de construction du pays. Depuis la chute de l’URSS, les entreprises turques investissent massivement en Asie Centrale, région turcophone. Mais leur implantation reste limitée, notamment pour des raisons géopolitiques. Ankara fait partie de l’OTAN et souhaite intégrer l’UE, tandis que les pays d’Asie Centrale sont proches de Moscou et ont adhéré, pour certains, à une union douanière de la région pilotée par la Russie, dans le cadre de l'Union économique eurasiatique. Salini-Impregilo rachète Lane Le major du BTP italien continue son implantation aux États-Unis en s’offrant le principal constructeur d’autoroutes du pays pour 406 millions de dollars. Leroy Merlin croit au dynamisme du bâtiment roumain L’enseigne de distribution française Leroy Merlin, positionnée sur la construction, l’amélioration et la décoration de l’habitat, a annoncé qu’elle disposera de 8 points de vente à son concept en Roumanie, fin 2015. Un réseau qui sera porté à 17 unités avant octobre 2016. Ainsi, l’équipe locale dirigée par Frédéric Lamy aura-t-elle transformé en moins de deux ans les 15 magasins rachetés fin 2014 à l’enseigne autrichienne Baumax. Avec cet investissement, Leroy Merlin entend profiter au maximum du dynamisme du marché local. « Le marché de la construction en Roumanie a crû de 10% sur les neuf premiers mois de l’année, rappelle Frédéric Lamy. Les Roumains adorent leurs maisons. Ils y consacrent 10 à 12% de leurs revenus. Et les besoins sont énormes car le parc, bâti essentiellement entre 1960 et 1980, nécessite un important travail de rénovation, notamment thermique. » Le marché roumain des matériaux et équipements pour le résidentiel est donc un marché de volume. « Ceux qui veulent travailler ici doivent être prêts à assumer de grosses quantités », confirme le patron de Leroy Merlin Roumanie. D’autant plus qu’après des années de marché en situation de pénurie, le client roumain est très à cheval sur la disponibilité du produit. En revanche, étant donné le niveau de vie moyen (revenu moyen par ménage autour de 400 euros), c’est un marché de prix bas. « Les fournisseurs le savent, même les grandes marques dont les Roumains sont très demandeurs, les prix de vente peuvent être trois fois inférieurs à ceux des marchés d’Europe de l’Ouest », souligne Frédéric Lamy. Malgré les prix bas, les fournisseurs français sont présents. Malgré cette pression sur les marges, le potentiel du marché a donc convaincu Leroy Merlin. Mais pas seulement. Le leader du marché, le roumain Dedeman (chiffre d’affaires record en 2014 à 758 millions d’€) annonce un objectif de 50 points de vente pour 2017. Son concurrent Arabesque –plus positionné sur les matériaux et le second œuvre technique avec 18 entrepôts – approchera les 340 millions d’€ de ventes en 2015. Et les grands acteurs internationaux sont là : Brico Dépôt est arrivé en 2013 en rachetant Bricostore (15 points de vente). L’allemand Hornbach a ouvert en 2015 son sixième magasin. Praktiker (27 unités), racheté en 2014 par le turc Search Chemicals, a ouvert 5 magasins en 2015 et vise les 45 points de vente pour 2017. « La distribution moderne capte déjà la moitié de ce marché estimé entre 3,2 et 4 milliards d’€, note Frédéric Lamy. La consolidation des réseaux est en marche et le commerce traditionnel, plutôt spécialisé sur de petits segments, va céder des parts de marché. » M-H Nougaret Arabtec veut construire 13 000 logements en Égypte Le constructeur dubaïote a fait une nouvelle proposition au gouvernement avec lequel il avait déjà signé un accord, qui avait échoué en 2014. Costain cherche PDG David Allvey, directeur général du groupe de construction britannique depuis 14 ans, a fêté ses 70 ans. L’occasion pour lui de laisser la place à un successeur dès 2016. AGENDA 23 Novembre 2015 n°1222 11 À VENIR ZOOM Londres 8-10 Mars 2016 Ecobuild Au fil des ans, Ecobuild est devenu l’un des salons mondiaux de référence dans le domaine de l’éco-construction et des énergies renouvelables. L’an dernier, il a attiré 40 000 visiteurs et 1 000 exposants venus de 120 pays (photo/crédit : DR). La 12ème édition se déroulera, comme à l’accoutumée, au centre d’Exposition Excel, dans cet est de Londres en pleine rénovation. Le premier des trois jours que compte l’évènement abordera le thème du logement à travers des conférences. Le gouvernement britannique a en effet l’ambitieux projet de construire chaque année 200 000 nouveaux logements de qualité et économes en énergie. La deuxième journée sera consacrée à l’architecture. Et la troisième à la “Nouvelle Génération” – ou comment les technologies intelligentes, les grandes mutations démographiques et le concept du bien-être vont changer l’industrie du bâtiment. La question du manque de main-d'œuvre qualifiée sera également abordée lors du troisième jour. Ecobuild est ouvert au grand public, mais les professionnels du BTP y sont fortement représentés : 71% des visiteurs sont des dirigeants et acheteurs responsables d’un budget moyen d’environ 1 million de livres sterling (1,4 million d’euros). Les 25 plus grandes agences d’architecture britanniques y seront présentes, ainsi que 84% des 25 plus grands groupes de BTP britanniques. Les exposants réalisent en moyenne, au salon, des ventes de 91 224 livres (environ 130 000 euros). Selon les organisateurs, les exposants hexagonaux qui ont pour l’instant confirmé leur présence sont Nidaplast Honeycombs, SVH Energie et Imerys TC. « Il y a des packages de tous types pour tous types de budgets pour les exposants français souhaitant participer à Ecobuild », expliquent les organisateurs. Ecobuild offre un package clé en main (meubles, éclairages, électricité…) pour les stands : 9 m² = 5 985 livres (environ 8 542 euros) ; 12 m²= 7 980 livres (environ 11 389 euros) ; 18 m²= 11 970 livres (environ 17 082 euros). Il est à noter que le cout d’hébergement est très élevé à Londres. Pour plus d’info : www.ecobuild.co.uk / E-mail : [email protected] Contact en France : Arnaud Wigniolle (E-mail : [email protected]/ Tel : + 33 650 242 600) Index Almalyk Mining and Metallurgical Plant, 10 Baumax, 10 Bernard Nicod, 20 BNETD, 2 Bouygues, 8, 15, 19 Brico Dépôt, 10 Bricostore, 10 Cadillac Fairview, 15 Changi Airport, 8 Colas, 15 Dal Engineering Group, 10 Dalkia, 16 Dedeman, 10 Demathieu & Bard, 15 Dessau, 15 Dongsan, 19 Dongsan Engineering, 19 Egis, 19 Eiffage, 2, 15, 19 Eurocement, 10 Eurovia, 15 Fayat, 8 Ganotec, 15 Gauf Engineering, 18 Heidelberg-Cement, 10 Hornbach, 10 Huyndai Rotem Company, 19 Hydro-co, 18 JGC, 8 JSC Kuvasaycement, 10 Lafarge, 8 LafargeHolcim., 2 Lend Lease, 8 Leroy Merlin, 10 Max Myanmar, 8 Mitsubishi, 8 Orllati, 20 Pomerleau, 15 8 déc. 2015/Londres Financement et gouvernance des grands projets d’infrastructure Rails et histoire organise, avec Vinci, le deuxième colloque sur les projets d’infrastructures et les PPP d’aujourd’hui en se basant sur l’exemple du Tunnel sous la Manche. http://tiny.cc/vcvc6x 16-17 fév. 2016/Madrid Rencontres Business France : vendre à Acciona L’agence publique d’aide à l’export organisera des rencontres entre sociétés françaises et acheteurs du groupe de BTP espagnol. http://tiny.cc/iavc6x 15-16 mars 2016/Cannes Mipim 2016 La 27ème édition du Marché international des professionnels de l’immobilier rassemblera promoteurs, architectes, consultants et collectivités locales. http://www.mipim.com/ 22-25 mars 2016/Paris SITL Organisée par Reed Exhibitions Transport & Logistics, la semaine internationale du transport et de la logistique (SITL) accueillera 250 exposants http://www.sitl.eu/ 29 mai-2 juin 2016/Jakarta Rencontres Business France Malaisie/Indonésie pour le ferroviaire L’agence publique d’aide à l’export organisera un colloque pour présenter aux autorités des deux pays d’Asie du Sud-Est l’expertise hexagonale en matière de projets de transport ferroviaire et urbain. http://tiny.cc/p0uc6x Le Moniteur Export – Antony Parc II , 10 place du général de Gaulle. BP 20156, 92 186 Antony Cedex. Tél. : 01.79.06.71.48. E-mail : [email protected] Directeur de la publication: Christophe Czajka Directeur de la rédaction : Michel Dalloni. Rédacteur en chef délégué : Hugues Boulet. Tél. : 01.79.06.71.48 ; E-mail : [email protected] - Journaliste :Célia Mascre. Tél. : 01.79.06.71.50 ; E-mail : [email protected] - Le Moniteur Export est réalisé avec la collaboration de la rédaction du Moniteur du BTP et de ses correspondants exclusifs dans le monde. Chargée de diffusion : Nina Yingui. Tél. : 01.79.06.73.02 ; E-mail : [email protected]. Abonnement : 1 an (48 nos) : 1 470 € HT (numérique) ou 1 750 € HT (print + numérique). Prix du numéro : 33 euros. Tarifs valables jusqu’au 31/12/2016.Impression : AB Printed – 6 rue Eugène Barbier – 92400 Courbevoie – Dépôt légal : novembre 2015. Le Moniteur Export est édité par Groupe Moniteur, SAS au capital social de 333 900 €. Siège social, 17, rue d’Uzès, 75108 Paris cedex 02. RCS Nanterre B 403.080.823. Code APE 5814 Z. N° SIRET 403.080.823.00012. N° TVA intracommunautaire - FR 32 403.080.823. Principal actionnaire : Info Services Holding. Commission paritaire n°0619 I 85014.. 12 n°1222 JURIDIQUE 23 novembre 2015 Peter Rosher, cabinet Pinsent Masons, avocat à la Cour & Solicitor (Angleterre/Pays de Galles) Émirats arabes unis : investir et contracter dans le secteur de la construction Les Émirats arabes unis, en particulier Dubaï, sont devenus depuis plusieurs années un "hub" économique de première importance au Moyen-Orient, induisant une forte activité dans le secteur de la construction. Quelles sont les règles à connaître et les précautions à prendre pour les investisseurs et les entreprises étrangères ? L’avocat britannique Peter Rosher nous éclaire sur ces questions. Diversité culturelle et richesses naturelles Région du monde intéressante de par la diversité de ses cultures et de ses ressources, le Moyen-Orient désigne une zone géographique au sein du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) allant de la frontière est de la méditerranée jusqu'au Pakistan. Si l'on se concentre sur la péninsule arabique, il est notoire qu'elle possède de vastes réserves de pétrole et de gaz naturel. Politiquement et religieusement, la grande majorité de ces pays est musulmane, la Charia étant en place chez un certain nombre d'entre eux. Si la richesse de ces pays repose en majeure partie sur ces ressources, ils ont su diversifier leurs économies. Les Émirats arabes unis (EAU) sont ainsi devenus un "hub" régional et mondial pour le commerce et la finance. Une croissance de 3,7% du PIB réel est prévue en 2016 pour ce pays du Golfe Persique composé de sept émirats : Abou Dhabi, la capitale, Dubaï, le plus peuplé, mais aussi Ajman, Charjah, Fujaïrah, Ras el Khaïmah et Oumm al Qaïwaïn. En mai 2015, le Fonds monétaire international (FMI) prévoyait une croissance globale du produit intérieur brut (PIB) réel dans la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) de 3,8% pour 2016. Plusieurs pays de ces régions feront l'objet d’une attention toute particulière de la part de la communauté internationale dans les années à venir, notamment les EAU qui seront l’organisateur de l'Exposition universelle en 2020. Citons également le Qatar en tant que pays hôte de la Coupe du monde en 2022. Ces chiffres se couplent à quelques innovations juridiques pour le secteur de la construction au sein des Émirats arabes unis, ce qui ne doit pas occulter certaines précautions à prendre lorsque l'on y investit. Une loi sur les PPP Dubaï, ville phare des EAU, a vu l'entrée en vigueur ce 19 novembre d'une nouvelle loi1 visant à faciliter l'investissement privé et la participation des entreprises étrangères dans les projets d'infrastructures et d'équipements publics utilisant le modèle du partenariat public-privé (PPP) au sens large (que ce soit avec loyer ou sous forme de concession). Les contraintes budgétaires croissantes liées à la baisse des prix du pétrole incitent le secteur public à se tourner toujours plus vers le financement privé pour mettre en œuvre ses projets de construction. Jusqu'à présent, l'approche des Émirats pour réaliser des marchés publics d’ampleur était une simple méthode EPC (Engineering, Procurement and Construction / conception, fourniture d'équipements et construction). Nous assistons à la création d'un cadre juridiquement plus certain afin que les agences gouvernementales contractent avec des entreprises privées. Ceci était possible auparavant2, mais le niveau de sécurité pour les acteurs privés étrangers se retrouve renforcé par la création d'un cadre juridique formalisé. À Abou Dhabi, bien que les PPP n'y soient pas inconnus, aucun cadre juridique spécifique n'a récemment été mis en place comme à Dubaï. Malgré l'absence d'un tel cadre, des modèles de PPP ont été utilisés avec succès et y demeurent des modèles pour d'autres projets à venir3. L'approche des EAU illustre une tendance plus générale au sein du MENA. L'Algérie, le Maroc, la Tunisie, l'Égypte, le Koweït, l'Oman et la Jordanie figurent ainsi parmi la liste de pays ayant vu l'entrée en vigueur récente de dispositions juridiques similaires concernant les PPP. Cette évolution va permettre au secteur privé d'avoir un rôle plus important à jouer dans la conception, la construction, le financement et l’exploitation des infrastructures des pays du Golfe. Quels contrats pour la construction ? D'un point de vue strictement contractuel, les modèles de contrat FIDIC4 (Fédération internationale de l’ingénierie et du conseil) sont les plus utilisés dans le domaine de la construction aux EAU. Des sondages démontrent qu'une majorité d'utilisateurs (55%)5 ont recours à des formes très modifiées de ces contrats, ou qui ne sont pas forcément adéquates. Le Red Book6 est sans aucun doute la forme la plus utilisée dans cette région, pour des projets qui demanderaient pourtant plutôt l'utilisation du Yellow7 ou du Silver Books8. L'utilisation d'un modèle de contrat non approprié implique de plus grands aléas, et requiert d'autant plus d'attention lors des négociations. Dans le même sens, un défaut de bonne gestion contractuelle est sans aucun doute un des premiers facteurs de litiges dans le secteur de la construction dans cette région. Au stade de l'exécution du contrat, un rapport de 2014 du groupe de la Banque Mondiale a classé les EAU à la 121ème JURIDIQUE place sur 189 pour l'appréciation de la « facilité dans l'exécution » (le Qatar est à la 104ème place et l'Arabie Saoudite à la 108ème). La nature complexe des infrastructures à construire, couplée à une certaine méfiance vis-à-vis des bureaux de conciliation, augmente le risque de différends. Lorsque la phase contentieuse de l'arbitrage est atteinte, encore faut-il réussir à faire exécuter la sentence rendue. C'est pourquoi, et comme toujours, il vaut mieux prévenir que guérir, et se doter de contrats adéquatement rédigés. Les entreprises privées et les investisseurs étrangers visant à travailler aux EAU devront également tenir compte des spécificités du cadre juridique en place, par « Une majorité rapport à l'établissement d’une société par exemple. d'utilisateurs ont Malgré une nouvelle loi du recours à des formes 1er juillet 20159 précisant le très modifiées des régime précédent, contrats FIDIC qui ne certaines considérations sont pas forcément pratiques demeurent. adéquates. » Lorsque l'entreprise étrangère ou l'investisseur s'installe aux Émirats en tant que "Limited Liability Company" (société à responsabilité limitée), par exemple, subsiste l'obligation qu'un "national" des EAU, ou une entreprise possédée par des nationaux des EAU, détienne au moins 51% du capital de la LLC, à moins de se trouver en "Zone franche". 23 novembre 2015 n°1222 13 Des grands chantiers de construction pour des évènements d'ampleur internationale, combinés à une volonté des pouvoirs publics d'attirer les entreprises et investisseurs étrangers, en font une région clef en termes de construction. Il convient toutefois de porter une attention particulière à la rédaction des contrats de construction, celle-ci étant d'une importance capitale au stade de leur exécution. Il convient également de prêter attention aux spécificités culturelles et religieuses de ces pays, où l'islam impose certaines façons de faire, certains modes de pensée, certaines pratiques et traditions qui ne sont pas toujours identiques à ceux du monde occidental. (1) Loi n° 22 de 2015 concernant les partenariats publics-privé (PPP). Des décrets d'application sont à venir. (2) D'autres projets avaient été mis en œuvre par le biais de PPP auparavant, comme le métro de Dubaï, par exemple. (3) Nous pensons notamment au modèle utilisé par l'Abu Dhabi Water and Electricity Authority, utilisé de nombreuses fois, et à l'épreuve Se protéger des difficultés contractuelles d'autorités étrangères. Le principe est de s'assurer que les dispositions contractuelles soient rédigées de manière claire et intelligible, et qu'elles respectent les dispositions juridiques impératives du pays dans lequel le contrat doit être exécuté. En ce sens, le recours aux formes du contrat FIDIC est conseillé aux Émirats arabes unis : si leur rédaction a rencontré du succès au Moyen-Orient, c'est bien du fait de leur efficacité. Attention toutefois à l'impact des nouvelles réglementations PPP sur ces contrats, mais également à la tendance que nous avons relevée de s'éloigner de leur rédaction type : une trop grande spécificité du contrat empêchera l'application de principes jurisprudentiels établis en cas de contentieux. Que le contrat corresponde aux formes de contrat FIDIC ou non, il est important de s'assurer que des clauses relatives à la suspension des travaux et à la résiliation du contrat par l'entrepreneur y soient insérées. Le Code civil des EAU contient certes des dispositions relatives à la suspension des travaux et la résiliation du contrat10, qui pourraient trouver à s'appliquer à défaut de stipulations contractuelles, mais leur application n'est pas automatique, et leur interprétation par les tribunaux n'a pas toujours bénéficié d'homogénéité. Il convient de minimiser ces risques le plus possible par le biais de stipulations contractuelles claires et précises. (4) (5) Sondage mis en œuvre par le cabinet d'avocats Pinsent Masons en 2015, disponible en ligne à l'adresse suivante : http://goo.gl/7XzQ7t (6) Ce modèle de contrat concerne les travaux de construction et de génie civil conçus par le maître de l'ouvrage. (7) Ce modèle de contrat concerne les marchés de conceptionconstruction pour les travaux électriques et mécaniques et pour des travaux de bâtiment et génie civil conçus par l'entrepreneur. (8) Ce modèle de contrat concerne les projets clé en main. (9) Loi n° 2 de 2015 concernant les sociétés commerciales. (10) Voir les articles 106 à 247du Code civil des EAU, ainsi que l'article 892. Conseils et suggestions • • • • Conclusion Le Moyen-Orient est une zone attirante pour toute entreprise et investisseur étranger de par sa diversité et ses richesses. La croissance économique de cette région, quelque peu ralentie par la baisse des prix du pétrole, n'en est pas moins à la hausse. Nous visons la série "arc-en-ciel" des modèles de contrat FIDIC, qui concernent divers types de construction. • Une connaissance des coutumes islamiques est essentielle pour tout investisseur travaillant aux EAU. Le contact face-à-face est important. Il est essentiel d'établir dès le commencement de toute relation un rapport de confiance. Un certain temps pour échanger des courtoisies est possible. Pendant un rendez-vous d'affaires, le langage corporel, le ton de la voix et le silence sont plus utilisés que des mots directs. L'accueil et le sens de l'hospitalité sont très importants. Il est ainsi impoli de refuser une offre de rafraichissements. Les étrangers sont traités avec le même niveau de respect que celui accordé aux amis. Les poignées de main sont courantes, mais en cas de différence de sexe, il vaut mieux attendre que l'interlocuteur fasse le premier pas. 14 n°1222 FOCUS PAYS 23 novembre 2015 Québec : des projets et des places à prendre • 8,2 millions d’habitants (6,3/km²) • PIB : 363 milliards de dollars canadiens (+1,5%) • Investissements en 2014 dans le BTP : 45,4 mds de dollars Si le secteur de la construction a ralenti depuis deux ans dans la province canadienne, le niveau d’activité reste élevé, entre projets de tours et politique volontariste du nouveau gouvernement fédéral. Et des opportunités se sont ouvertes pour les entreprises étrangères depuis que les majors locaux ont été frappés par des scandales de corruption. Partir à l'aventure export chez nos cousins québécois ? Pour beaucoup d'entreprises françaises – et celles du BTP ne font pas exception à la règle – la tentation est grande. Imaginez : un territoire grand comme deux France et demie, un statut de deuxième province en termes de population et de PIB dans un pays riche où entreprenariat et réglementation "light" à l'américaine se conjuguent à l'usage de la langue française. Du pain béni pour des dirigeants et cadres hexagonaux qui, bien souvent, manient encore mal la langue de Shakespeare. Pourtant, derrière cet "american dream", version fleur de Lys se cache une réalité un peu moins rose dans le domaine de la construction. D’un sommet à plus de 165 millions d’heures travaillées en 2012, l'activité dans le BTP devrait représenter 148,5 millions d’heures d’ici fin 2015. Et de 2012 à 2014, les investissements dans la construction sont passés de 48,6 à 45,4 milliards de dollars canadiens (32,5 à 29,8 milliards d’euros). « La construction Les TP et le bâtiment non reste très forte, on résidentiel représentent 23,3 milliards (-8,5%) et le résidentiel est à des niveaux 22,1 (+0,7%) *. exceptionnels. » Le gouvernement du Québec – le plus grand donneur d’ordre public de la Province – va dans les prochaines années diminuer ses investissements. Ceux prévus dans le "Plan québécois des infrastructures 2015-2025" publié en mars passeront ainsi de 9,9 milliards de dollars sur l’année 2015-2016 à 9,4, milliards de dollars pour 2016-2017, avant de diminuer autour de 8,7-8,6 milliards de 2017-2018 à 2024-2025. Plusieurs énormes projets – notamment ceux des deux "superhôpitaux" universitaires montréalais, le CUSM et le CHUM – tirent à leur fin. Et le chantier monstre de "La Romaine", un complexe hydroélectrique sur la Côte-Nord, débuté en 2009, s’achèvera en 2020. Deux autres projets géants ont commencé : en juin, le nouveau pont Champlain sur le fleuve Saint-Laurent, un investissement de 4 milliards de dollars dépendant du gouvernement fédéral ; en aout, la reconstruction de l’échangeur Turcot, pour lequel la province du Québec va dépenser des milliards de dollars. Au final, le génie civil et la voirie sont passés de 32,3 à 33,5 millions d’heures travaillées entre 2013 et 2015. Dans le secteur résidentiel aussi, la situation est un peu délicate : les mises en chantier de logements ont reculé de 47 367 en 2012 à 38 810 en 2014, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Les heures travaillées sont passées de 28,9 à 27 millions entre 2013 et fin 2015. Quant aux mises en chantier, elles se stabiliseront cette année avant d’augmenter légèrement en 2016. Victime d'un stock trop important de logements, le marché se rajuste. Il représente toutefois « un volume raisonnable », estime l’économiste Louis Delagrave, ancien directeur de la recherche à la Commission de la construction du Québec. L’immobilier institutionnel et commercial**, après avoir bien résisté, a chuté en en 2015, avec 75 millions d’heures travaillées (contre 78,3 en 2013). Plan Nord à venir Si le BTP québécois se porte un peu moins bien, il n'en demeure pas moins un marché attractif. Malgré des prévisions d’activité plus modestes pour les prochaines années, « la construction reste très forte, on est à des niveaux exceptionnels », relativise l’économiste Louis Delagrave. D’autant que nombre de grands projets restent à venir. Aujourd’hui, tous les regards sont dirigés vers le "Plan Nord", programme de développement économique des régions audessus du 49ème parallèle de la province. Il avait fait naître de grands espoirs à l'époque de l’ancien gouvernement libéral du Premier ministre du Québec Jean Charest. C'était en particulier le cas du secteur de la construction, désireux de réaliser les nombreuses infrastructures ferroviaires et routières nécessaires pour faire le lien entre les sites d'exploitation miniers et le sud de la province. Leur réalisation devait être facilitée par la participation de groupes étrangers. Le "Plan Nord" a été relancé en avril par le nouveau Premier ministre, Philippe Couillard, mais il demeure pour le moment ralenti par la chute des cours des minéraux. Au niveau de la Province, selon le "Plan québécois des infrastructures" ***, 42 projets au stade de l’étude sont recensés lors des dix prochaines années. Le réseau routier (20) et le secteur santé-services sociaux (8) se taillent la part du lion, tandis que les transports collectifs sont les parents pauvres des financements publics (3). Priorité est donnée aux rénovations. Beaucoup d'ouvrages datant des années 1960-70 ont vieilli. À Montréal, les grands projets continuent : l’ancienne gare de triage du Canadien Pacifique, dans le quartier Outremont, deviendra en 2019 un campus universitaire de plus de 300 000 m² (350 millions de dollars / début des travaux principaux en 2016 / architectes : Menkès Shooner Dagenais Letourneux Lemay NFOE). Plus à l’ouest, la Société immobilière du Canada a acheté le site de l’ancien centre de tri FOCUS PAYS postal, le long du Canal Lachine, et prévoit de construire dans les prochaines années 2 000 unités résidentielles, dont un quart de logements sociaux. Enfin, le centre-ville de la métropole, autour de la gare Windsor, est en effervescence avec la construction, actuellement et dans les 15 prochaines années, de plusieurs tours résidentielles et de bureaux. Initié par le promoteur de Toronto Cadillac Fairview, qui investira 2 milliards de dollars, le programme "Quad Windsor" comprendra 3 phases, correspondant à la construction de 8 tours. Autour du Center Bell, stade des "Canadiens de Montréal", l’équipe de hockey locale, a déjà été construite la Tour Deloitte tandis que la Tour des Canadiens 1 (50 étages) est déjà en construction. La "2", plus petite (37 étages, 438 unités d’habitation, 5 millions de pieds carrés soit 464 000 m²), doit commencer en 2017 (image de synthèse p. suivante). Dans une phase 2 est programmée la construction de deux tours de bureaux rue Peel (1,1 million de pieds carrés, soit 102 000 m², niveau Leed Platine visé). Les architectes seront Adrian Smith et Gordon Gill. La phase 3 consiste en la construction de trois tours résidentielles, toujours rue Peel. Plus au nord, sur la Place des festivals, un projet de tour est annoncé : l'îlot Balmoral, pour accueillir le futur siège social de l'ONF (Office national du Film du Canada). Ce sera un immeuble en verre ouvert sur la place des Festivals. Élections : un effet Trudeau ? L’activité dans le secteur de la construction canadien – et donc québécois – pourrait par ailleurs se voir doper par la victoire aux élections fédérales du Parti libéral (PLC) et la nomination de son chef, Justin Trudeau, au poste de Premier ministre le 4 novembre dernier. Lors de la campagne, l’homme politique avait promis de doubler les investissements dans les infrastructures, en passant de 65 à 125 milliards de dollars (44 à 83 milliards d’euros) dans les dix prochaines années. À rebours de ce que prévoyait en mars dernier le "Plan d’Infrastructure du Québec", l’accent serait mis sur les transports collectifs. Le PLC parle même de « quadrupler l'investissement fédéral dans le transport en commun au cours de la prochaine décennie en investissant près de 20 milliards dollars de plus ». Autres sujets d’intérêts des libéraux : le logement social, les résidences pour ainés, les garderies ainsi que les infrastructures vertes (aqueduc, traitement des eaux usées, énergie renouvelable). Les routes et ponts ne seraient pas oubliés avec l’adoption d’un processus plus rapide d’approbation d’investissement dans ces ouvrages. Enfin le Parti libéral prévoit de mettre en place une "Banque de l’infrastructure du Canada" (BIC), qui fournira du financement à faible taux aux projets de construction de nouvelles infrastructures ». L’objectif est aussi pour le PLC de mobiliser « d’autres sources de capitaux et en investissant les grands fonds de pension dans les projets d’infrastructure d’envergure des collectivités urbaines et rurales, par exemple. » Pour Louis Delagrave, cette élection « aura un bon effet sur le BTP du Québec. Trudeau a beaucoup insisté sur cette promesse relative aux infrastructures, de sorte qu'il lui sera difficile de reculer. Mais il faut tout de même la relativiser. Le Premier ministre a annoncé 60 milliards de dollars de plus en 10 ans, soit 6 milliards par an, ce qui voudrait dire 23 novembre 2015 n°1222 15 Artur Staszewski potentiellement 1,5 milliard pour le Québec. Ceci représenterait 3 % en plus de travaux par an (sur 50 milliards de dollars) au Québec. Ceci n'est pas négligeable, mais pas non plus spectaculaire. Cela permettrait tout de même de compenser la baisse du Plan québécois d'infrastructures. » On le voit, un important marché de la construction existe au Québec. Encore faut-il pouvoir le pénétrer. Or la province francophone est plutôt protectionniste en ce domaine, même s’il n’existe pas au Canada l’équivalent d’un "Buy American Act", comme aux États-Unis. Les marchés publics sont ouverts, mais restent en pratique majoritairement confiés à des entreprises du cru. Le Québec a également ses propres réglementations contraignantes : pour pouvoir travailler, tout entrepreneur doit obtenir une licence de la Régie du bâtiment (valable aussi pour les travaux publics). Les points d’entrée • • • • • • • Chambre de commerce française au Québec – Frédéric Maisonnasse, spécialiste des marchés publics. E-mail : [email protected] Business France Canada – Élodie Relier, spécialiste BTP. E-mail : [email protected] Site d’appels d’offres du Québec : www.seao.ca Salons Contech Bâtiment : Québec (octobre 2016) et Montréal (novembre 2016). http://goo.gl/mcGDol BOMA Québec : organisation de 400 membres professionnels gérant 4,1 millions de m². Majors locaux : Pomerleau et Ganotec (constructeurs), SNC-Lavalin et Dessau (constructeurs-ingénieristes). Les majors français au Québec : Vinci Concessions, Eurovia (et ses filiales Asphalte Trudeau, Construction DJL, Groupe Lechasseur, Pavage Rolland Fortier), Vinci Construction Grands Projets, Soletanche Freyssinet (dont Geopac Inc. et Reinforced Earth Company), Bouygues Énergies & Services (et sa filiale Plan Group), Bouygues Building Canada, Colas (filiale Sintra), Eiffage (avec sa filiale Innovative Civil Constructors Inc./ICCI), Construction Demathieu & Bard (CDB) inc. 16 n°1222 FOCUS PAYS 23 novembre 2015 L’entrepreneur général qui décroche un contrat doit en outre faire affaire avec une multitude de sous-traitants spécialisés. Or la main-d’œuvre de la construction au Québec est syndiquée par métier et peu polyvalente. Résultat, les contrats sont obtenus en grande partie par les firmes québécoises – les grands groupes de BTP comme Pomerleau et Ganote, ainsi que les ingénieristes constructeurs SNC-Lavalin et Dessau. Mais les scandales de corruption qui ont récemment ébranlé la province ont sans doute changé la donne. Un rapport de l’Unité permanente anticorruption, publié en 2011, avait mis au jour un système organisé de collusion à grande échelle impliquant des sociétés d’ingénierie, des constructeurs, des membres du crime organisé et des employés du ministère des Transports et des municipalités. Ces révélations ont entraîné la création d’une commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des marchés publics dans la construction, présidée par la juge France Charbonneau. Son rapport final doit être rendu public fin novembre. Elles ont également poussé le gouvernement du Québec à mettre en place un système de contrôle, avec notamment l’introduction de la loi sur l’intégrité du 7 décembre 2012. Dorénavant, pour décrocher un marché public de plus de 5 millions de dollars (3,3 millions d’euros), les entreprises doivent montrer "patte blanche" à l’Autorité des marchés financiers. Ce texte concerne les marchés de construction, mais aussi de partenariat public-privé (PPP). Dans la foulée, des sociétés d’ingénierie comme Dessau se sont vues exclues un temps des grands contrats publics, d’autres ont dû se restructurer. Malgré de nombreux scandales à l’international, SNC-Lavalin n’a, elle jamais été exclu des marchés publics de la "belle province". dans les prochaines années. Enfin, dans le domaine des grands projets, la fragilité des majors locaux est rehaussée par le fait qu’elles restent de taille modeste comparée aux majors européens. « Financer ces projets en PPP demande des organisations importantes [comme en ont les firmes étrangères] qui ont des ressources ou des réseaux. Le Québec n’a pas une tradition de PPP », affirme André Rainville, PDG de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec. Si les PME hexagonales auront du mal à candidater à ces grands projets en partenariat, il est une filière où ils ont une carte à jouer, c’est la construction durable. « Il y a une vraie expertise, une technologie du côté français », souligne Élodie Relier de Business France. Dans le domaine du "green building", le Québec fait figure d’enfant pauvre des provinces canadiennes. La loi qui prescrit les exigences d’efficacité énergétique pour les grands bâtiments neufs (plus de 600 m²) n’a pas été modifiée depuis 32 ans, même si sa révision est envisagée ! Le Code de construction du Québec a toutefois été mis à jour en 2012 pour les petits bâtiments (moins de 600 m²) afin de réaliser des économies énergétiques. Et pour les tours du centre-ville, les investisseurs exigent de plus en plus l’obtention du certificat du cadre bâti, en particulier l’américain Leed ou le québécois Boma Best. Laurence Niosi, Célia Mascré et Hugues Boulet * https://goo.gl/hnaWNa ** englobe la construction de bâtiments à des fins institutionnelles ou commerciales, ainsi que tout ce qui ne peut être compris dans le résidentiel, industriel et génie civil. *** http://goo.gl/eZ6XI1 PPP et construction durable pour les Français La porte s’est ainsi entrouverte pour des entreprises étrangères, qui ont su profiter de l’image ternie des firmes locales. Elles sont ainsi de plus en plus nombreuses à obtenir de grands contrats, notamment en PPP. C’est le cas par exemple pour le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), réalisé par un consortium formé uniquement de groupes étrangers, dont la filiale Canada du français Dalkia. Signé l’année dernière, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne devrait par ailleurs assouplir les règles et ouvrir davantage les marchés publics aux Européens « La réglementation du BTP est plus souple » L’architecte français Thierry Roche est l’initiateur du projet d’urbanisation Colibri, à Lac-Mégantic (240 km à l’est de Montréal), qui vise à reconstruire la capitainerie de la marina du centreville, dévastée en 2013 par un accident ferroviaire. Quels avantages à travailler au Québec ? La réglementation pour le BTP est plus souple. En France, nous sommes vraiment assommés par celle-ci. Par exemple, chez nous, lorsque l’on dépose un permis de construire, on doit réaliser exactement ce qui a été mis dedans. Ici, les choses peuvent changer en cours de route. Toutefois, le marché du BTP, où tout le monde est vigilant à l’extrême en ce moment, est plus réglementé depuis la commission Charbonneau. Quelle est la plus-value des entreprises françaises du secteur du BTP ? C’est notre expertise dans le domaine du développement durable. Au Québec, l’énergie n’est pas chère, alors que pour nous, c’est presque devenu une question de survie. La France est obligée de faire des bâtiments ultra-performants. Donc, nous réalisons beaucoup de R&D et nous avons une connaissance qui est très exportable. Professionnels de l’immobilier vos opérations immobilières Urbanisme • Construction • Vente • Gestion • Financement • Fiscalité la revue mensuelle décrypte pour vous l’information réglementaire et jurisprudentielle du secteur immobilier + 1 site dédié à l’information immobilière sur lemoniteur.fr donnant accès aux archives et dossiers essentiels + Opé Opérations immobiliè immobilières sur tablet tablette via l’application “Le Moniteur Kiosk” + La newsletter hebdomadaire pour suiv suivre la veille juridique immobilière ABONNEZ-VOUS ! 1 an – 10 numéros Pour vous abonner : + les services numériques 449 € TTC Opérations Immobilières 17 rue d’Uzès 75108 Paris cedex 02 2 ans – 20 numéros www.lemoniteur.fr/ope-immo 654 € TTC Renseignements : 01 40 13 50 65 + les services numériques OIPI5 18 n°1222 DOCUMENT SPÉCIAL 23 novembre 2015 Infrastructures & équipements publics Les grands projets en Côte d’Ivoire Le Bureau national d’études et de développement (BNETD) du pays d’Afrique de l’Ouest a présenté lors de Batimat les grands projets d’infrastructure et d’équipements publics prévus sur 2016-2020. Le BNETD Créé en 1978 sous la dénomination de Direction et Contrôle des Grands Travaux (DCGTx), le Bureau national d’études et de développement est une société d’État avec un fonctionnement de type privé. Il n’a pas de fonctionnaires ni de subventions de l’État, et facture ses prestations à l’État. La structure est placée sous le contrôle du chef de l’État et est dépositaire des bases de données. Elle détient par exemple la cartothèque nationale. Le BNETD assure la maîtrise d’œuvre ou la maîtrise d’ouvrage déléguée dans le suivi, le contrôle technique et financier de l’exécution des travaux afin de garantir le respect du cahier des charges, des normes et des performances, des délais et des enveloppes financières. Ses missions consistent à enrichir la réflexion stratégique, soutenir les réformes structurelles, garantir l’optimisation des investissements publics, et appuyer la faisabilité du cadre Partenariat public-privé (PPP). C’est le BNETD qui a été contrôleur du dernier projet du Pont de la lagune Ebrié et maître d’œuvre pour la cathédrale SaintPaul d'Abidjan, émanation de l'église Saint-Paul du Plateau. Le BNETD est un bureau d’études multidisciplinaire intervenant en Côte d'Ivoire, mais aussi à l’étranger (Gabon, Congo, Bénin, Guinée Équatorial, etc.) dans les domaines des routes et ouvrages d’art, des transports, des bâtiments et des équipements publics (agriculture, urbanisme, environnement, assainissement et hydraulique, ingénierie financière, industrie, énergie et mines, TIC, cartographie et télédétection). Il détient un réseau de partenaires, français et américains notamment, auquel il fait appel dans des domaines où le BNETD n’est pas compétent, à savoir les projets ferroviaires, maritimes et aéroportuaires. ● Construction d’une autoroute Abidjan-San Pedro (deuxième ville portuaire du pays, 348 km à l’ouest) : - 2x2 voies ; - prolongement prévu du corridor LagosAbidjan ; - coût : 721 milliards de FCFA (1,1 milliard d’euros). Plan national de développement 2016-2020 ● Construction de 120 km de voie bitumée par an prévue Le dernier Plan national de développement 2012-2015s’achève. Il prévoyait l’investissement de 11 151 milliards de FCFA et a été réalisé à 6570% grâce à des financements internes et externes comme le Contrat de désendettement et de développement (C2D) de l’AFD ou des bailleurs de fonds internationaux. Le Plan 2016-2020 porte sur 13 119 Milliards de FCFA (20 milliards d’euros). Il se compose de 94 projets (49 en PPP et 45 publics). 25% du Plan seront consacrés aux infrastructures. Ponts routiers Projets routiers Le réseau routier est composé de 6 500 kilomètres de routes bitumées, qui ont vieilli. Le plan consisterait dans un premier temps à les réhabiliter. Il est aussi question de construire ou étendre les grands axes autoroutiers. ● Prolongation de l’autoroute du Nord : - afin de relier Yamoussoukro (240 km au nord d'Abidjan) à Bouaké (350 km au nord d'Abidjan) ; - la section Yamoussoukro-Bouaké passerait par la ville de Tiébissou et s’étendrait sur 100 km ; - études d’avant-projet sommaire et d’avant-projet définitif réalisées par le groupement réunissant l’ivoirien Hydroco et de l’allemand Gauf Engineering ; - financement pour partie par l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) ; - coût : 164 milliards de FCFA (250 millions d’euros). ● Pont routier Azito ("quatrième pont") : - reliera la ville de Yopougon (commune du district d’Abidjan) à l’île Boulay et sera construit sur la lagune Ebrié ; - longueur : 970 mètres ; - construction d’une route d’accès de 834 mètres, dont 443 du côté de l’île Boulay et 400 du côté de Yopougon ; - station de péage et des bâtiments annexes ; - différentes études achevées ; - lancement de l’appel d’offres international pour la construction du pont ; - matériaux : métal privilégié plutôt que le béton, car « moins lourd et moins long à installer » selon le BNETD ; - coût : 26 milliards de FCFA (40 millions d’euros). ● "Cinquième pont" : - désenclaver la ville de Yopougon ; - 600 mètres de long ; - autoroute de 2x3 voies sur la lagune Ebrié ; - échangeur ; - 8 km de route en 2x3 voies dans la commune de Yopougon ; - études de préfaisabilité en cours (groupement du marocain Egis-BNETDLBTP) ; - coût : 82 milliards de FCFA (125 millions d’euros). Train urbain ● Train urbain Yopougon-Bingerville : DOCUMENT SPÉCIAL - passe par Adjamé et Cocody ; - 30 km ; - deuxième axe ferroviaire structurant la capitale ivoirienne ; - objectif : décongestionner des grands axes d’échanges aux heures de pointe ; - construction : consortium BouyguesDongsan Engineering -Huyndai Rotem Company ; - études de préfaisabilité en cours de réalisation (Egis-BNETD) ; - études de faisabilité : Dongsan Engineering ; - coût : 328 milliards de FCFA (500 millions d’euros). Enseignement supérieur ● Extension des Universités Jean Lorougnon et Peleforo : - sites disponibles ; - études topographiques en cours de réalisation ; - dossiers de purge des droits de propriété cours de réalisation ; - coût : 104 milliards de FCFA x 2 = 208 milliards (317 millions d’euros). ● Construction des universités San Pedro, Mans et Bondoukou (voir en p.2 de ce n°) : - sites disponibles ; - études topographiques réalisées ; - dossier de purge des droits de propriété réalisé ; - PPP en négociation entre l’État ivoirien et Eiffage pour San Pedro ; - coût : 184 milliards de FCFA x 3 = 552 milliards (842 millions d’euros). ● Ville universitaire d’Adiaké: - site de 700 ha identifié dans la ville d’Adiaké (100 km à l’est d’Abidjan) ; - études topographiques en cours de réalisation ; - coût : 594 milliards de CFA (906 millions d’euros). Projets santé ● Réhabilitation, équipement et entretien du CHU de Yopougon : - réhabilitation des locaux existants ; - construction de nouveaux locaux à usage de bureaux et logements et de 23 novembre 2015 n°1222 19 locaux techniques ; - construction d’ouvrages et infrastructures ; - achat d’équipements ; - études en cours par Bouygues ; - coût : 40 milliards de FCFA (60 millions d’euros). - améliorer le taux de couverture sanitaire du pays en soins de bases ; - travaux de construction ; - équipements ; - identification en cours (carte sanitaire) ; - coût : 24 milliards de FCFA (36 millions d’euros). ● Réhabilitation, équipement et entretien du CHU de Cocody : Projets eau et assainissement - réhabilitation des locaux existants ; - construction de nouveaux locaux à usage de bureaux, logements et de locaux techniques ; - construction d’ouvrages et infrastructures ; - achat d’équipements ; - nombre de lits : 628 ; - réhabilitation et extension des urgences en cours ; - études du bâtiment principal à réaliser ; - coût : 20 milliards de FCFA (30 millions d’euros). ● Réhabilitation, équipement et entretien du CHU de Treichville : - réhabilitation des locaux existants ; - construction de nouveaux locaux à usage de bureaux et logements et de locaux techniques ; - construction d’ouvrages et infrastructures ; - achat d’équipements ; - nombre de lits : 852 ; - études pas démarrées ; - BNETD (maîtrise d’œuvre) ; - coût : 30 milliards de FCFA (45 millions d’euros). ● Réhabilitation, équipement et entretien du CHU de Bouaké : - réhabilitation des locaux existants ; - construction de nouveaux locaux à usage de bureaux et logements et des locaux techniques ; - construction d’ouvrages et infrastructures ; - achat d’équipements ; - nombre de lits: 250 ; - études (pas démarrées) ; - BNETD (maîtrise d’œuvre) ; - coût : 15 milliards de FCFA (23 millions d’euros). ● Réhabilitation et équipement de 600 centres de santé : ● Projet d’hygiène et d’accès à l’eau potable (HAEP) de la ville d’Abidjan à partir du fleuve Bandama : - garantir l’alimentation en eau potable d’Abidjan et ses villes environnantes ; - prise d’eau sur le Bandama près de Tiassalé y compris la station de pompage d’eau brute ; - conduite d’eau brute et usine de traitement ; - conduite d’eau traitée Tiassalé-Dabou et Dabou-Abidjan ; - station de surpresseur à Dabou + réservoir + station de ré-chloration ; - bâche de stockage à Abidjan+ station de ré-chloration ; - études de préfaisabilité disponibles ; - coût : 282 milliards de FCFA (430 millions d’euros). TIC ● Projet toile numérique de l’émergence : - déployer de la fibre optique d’une longueur de 7 000 km sur toute l’étendue du territoire national : Phase I – 1 600 km (en cours), Phase II – 600 km (en cours), Phase III – 5000 km (appel d’offres lancé) ; - coût : 120 milliards de FCFA (183 millions d’euros). Source : document "Projets de développement en Côte d’Ivoire" du BNETD, présenté le 3 novembre au Mondial du bâtiment (Batimat). Contact : Eugénie N’Dri N’Gou, directrice département communication et marketing du Bnetd. E-mail : engou@bnetd. 20 n°1222 REPÈRE 23 novembre 2015 Suisse : une "forêt verticale" signée Stefano Boeri Le quartier "Les Cèdres", à Chavannes près-Renens (à proximité de Lausanne), pourra bientôt se vanter d’accueillir un édifice résidentiel signé Stefano Boeri. L’architecte milanais s’apprête à réaliser une tour quasiidentique à son "Bosco Verticale" de Milan, ensemble de deux "immeublesforêts". « La Terrasse des Cèdres [nom de la tour, NDLR] sera haute de 117 mètres et accueillera 195 appartements de grand standing sur 35 étages, agrémentés de 100 arbres et 3 000 m² de verdure. Le bâtiment sera à énergie positive. « L’édifice produit de l’oxygène, absorbe le CO2 et la pollution du trafic », explique Stefano Boeri au média en ligne "24heures.ch". Pour verdir les façades, Boeri a choisi d’alterner terrasses et loggia. Ces dernières seront composées d’un plancher extérieur, de panneaux en béton armé et de garde-corps en verre. Des bacs de 3 mètres sur 3 seront installés sous chaque terrasse. Ceux-ci seront arrosés grâce à de l’eau de pluie récupérée. Le maître d’ouvrage de ce projet, dévoilé le 3 novembre, est le promoteur Bernard Nicod, un des leaders suisses de l’immobilier. « Normalement, et sous réserve d’éventuelles oppositions, nous devrions avoir le permis de construire au printemps 2017 et débuter le chantier en juin », détaille M. Nicod, contacté par le Moniteur Export. L’Entreprise Générale Bernard Nicod SA, propriétaire du terrain et constructeur, s’est associé au groupe Orllati, un acteur important de la construction en Suisse romande, pour réaliser le projet. « Cela ne nous empêchera pas de faire appel à de tierces personnes le cas échéant », précise Bernard Nicod. Le projet est estimé à 200 millions de francs (185 millions d’euros). Le promoteur ne souhaite pas préciser quels seront les financements. Célia Mascré