1 Discours d`ouverture de Monsieur Jimmie Rodgers, Directeur
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1 Discours d`ouverture de Monsieur Jimmie Rodgers, Directeur
Discours d’ouverture de Monsieur Jimmie Rodgers, Directeur général de la Communauté du Pacifique à la dixième Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens 2-4 juillet 2013, Apia (Samoa) Monsieur le Ministre de la santé du Samoa et hôte de cette dixième Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens, Tuitama Leao Talalelei Tuitama, chers membres de l’équipe dévouée qui travaille à vos côtés, Mesdames et messieurs les Ministres de la santé des États et Territoires insulaires océaniens et membres des délégations océaniennes, Monsieur le Directeur régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, Dr Shin Young-soo, chers membres de l’équipe qui vous accompagne, Monsieur le Directeur de la Division santé publique de la CPS, Dr Colin Tukuitonga, chers collègues de la CPS, Mesdames et messieurs les représentants des partenaires du développement et des autres acteurs de la santé, Mesdames et messieurs les participants, chers invités, Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique vous souhaite la bienvenue à cette dixième Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens. D’emblée, permettez-moi de me faire l’écho des propos de Monsieur Shin Young-soo et de vous transmettre, Monsieur le Ministre, à vous, et par votre entremise, à toute votre équipe, ainsi qu’au gouvernement et au peuple du Samoa, nos remerciements les plus chaleureux et sincères pour l’excellente organisation de notre Réunion cette semaine et pour les efforts que vous n’avez eu de cesse de tous déployer pour accueillir dans votre belle contrée cette dixième Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens et pour la conduire avec succès. Monsieur le Ministre, je tiens à revenir avec gratitude sur votre discours d’ouverture, lequel incarne la vision que vous embrassez et les vœux que vous formulez pour ces quelques prochains jours. Nous nous félicitons de pouvoir travailler main dans la main avec vous et votre équipe pour concrétiser les résultats que vous avez dessinés dans votre discours. Permettez-moi également, Monsieur le Ministre, de saluer votre projet de rénovation des services de santé du Samoa. Ainsi, vos homologues et les chefs de délégation des autres États et Territoires océaniens ont été témoins des premiers fruits de ce projet, alors qu’ils étaient conviés hier à l’inauguration de la première phase de développement de votre nouveau complexe hospitalier. Façonner une vision est certes le début du voyage, mais il ne saurait s’arrêter là, sans que cette vision se concrétise et prenne la forme d’un héritage que vous et votre équipe remettrez aux enfants de la nation. Si la deuxième phase n’est pas encore achevée, ce projet est déjà une réussite sur tous les fronts. Je tiens aussi à m’associer au Directeur régional pour féliciter le Premier Ministre du Samoa, Tuilaepa Lupesoliai Sailele Malielegaoi, auteur d’un discours remarquable à l’inauguration des nouvelles ailes et du pôle médico-technologique de l’hôpital Tupua Tamasese Meaole II hier matin, et d’un discours galvanisant à l’ouverture de notre Réunion ce matin. Dans ces deux discours, le Premier Ministre a livré une ébauche des principaux messages, des défis et des perspectives qui peuvent enrichir et alimenter nos débats ces prochains jours. En particulier, j’aimerais ici paraphraser deux messages du discours prononcé par le Premier Ministre hier qui méritent toute notre attention. On ne saurait espérer une amélioration notable du secteur de la santé sans la participation des acteurs intervenant dans d’autres secteurs ; on ne saurait espérer un développement durable sans soigner les maux qui affectent le secteur de la santé. J’aimerais compléter ce message par une citation : La santé n'est pas tout, mais sans elle, le reste n'est rien. 1 Mesdames et messieurs les Ministres, il y a 18 ans, en mars 1995, à l’occasion de la toute première Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens, tenue sur l’île de Yanuca au large de la côte de corail fidjienne, vos prédécesseurs ont avalisé la Déclaration de Yanuca sur la santé dans le Pacifique au XXIe siècle, dont est né le concept des îles-santé. Cette Déclaration a, depuis lors, guidé le développement de la santé en Océanie et s’inscrit en complément de la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires, adoptée 17 ans plus tôt, en 1978. Je me félicite de compter dans l’assistance Madame Tauveve O’Love Jacobson, Haut-Commissaire de Niue auprès de la Nouvelle-Zélande et ancienne Ministre de la santé du pays, qui n’est autre que l’une des deux derniers mousquetaires ici présents à avoir participé à cet événement historique de 1995, aux côtés de votre humble serviteur. Madame Jacobson nous confiera quelques réflexions en fin de matinée sur le « chemin parcouru depuis Yanuca en 1995 jusqu’à Apia aujourd’hui ». Depuis la toute première réunion ministérielle de 1995, de nombreux jalons ont été posés. Certains d’entre eux ont façonné le paysage régional de la santé, tandis que d’autres recèlent encore ce potentiel inexploité. L’évolution du secteur de la santé est guidée en partie par la communauté internationale. On peut ainsi citer l’Assemblée mondiale de la Santé, les réunions du Comité régional OMS, la Déclaration du Millénaire des Nations Unies (2000) ), la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (2001) et la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles (2011), la Conférence Rio+20 de 2012 et le programme de développement post-2015 (les Objectifs de développement durable et l’après Objectifs du Millénaire pour le développement), le programme d’action des petits États insulaires en développement et l’Alliance des petits États insulaires, les principes de la Déclaration de Paris (2005), le Programme d’action d’Accra (2008) et le Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement (2011). Mais le secteur de la santé est aussi façonné par les décisions prises aux échelons régional et national. À l’échelon national, la santé est influencée par le degré de priorité qui lui est accordé et par les circonstances économiques, sociales et politiques qui prévalent dans le pays. La santé est aussi fonction du degré de résilience de chaque pays face aux difficultés intersectorielles, dont le changement climatique, les risques de catastrophe, l’insécurité alimentaire et hydrique, la dégradation du milieu et la pollution, la défense des droits de la personne et de l’égalité des sexes ou encore les enjeux des transports, de l’énergie et de la communication numérique. Cela dit, tous les États et Territoires insulaires océaniens ont parcouru un long chemin depuis 1995 et ce constat plaisant fait honneur au travail que vous tous avez engagé aux côtés de vos équipes respectives. Dans tous les pays océaniens, on signale des améliorations dans le secteur de la santé. Et si le rythme de progression varie selon les pays, les progrès n’en sont pas moins réels. Il reste toutefois beaucoup à faire pour que tous les pays de la région atteignent leurs objectifs. À l’échelon régional, les priorités d’action et l’évolution du secteur sanitaire ont été influencées par plusieurs instruments régionaux adoptés par les chefs d’État et de gouvernement des pays membres du Forum, dont le Plan pour le Pacifique (1995), le Pacte de Cairns, ou plus récemment la déclaration de 2011 sur la crise des maladies non transmissibles en Océanie. Alors que le Plan pour le Pacifique est en cours de révision, les Ministres présents cette semaine ont une occasion unique à saisir pour élargir la place accordée à la santé dans ce document-cadre et, surtout, permettre une reconnaissance plus large de cette auguste assemblée en tant que principal organe de décision 2 pour les questions touchant au développement de la santé, au sein de la nouvelle architecture régionale et des nouveaux dispositifs de gouvernance prévus par le Plan pour le Pacifique. Mesdames et messieurs les Ministres, il y 18 ans déjà, vos prédécesseurs ont permis la genèse de deux concepts, dont nous avons gardé un double héritage : la Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens et les îles-santé. Si ce double héritage a résisté à l’épreuve du temps et profité à la région pendant de longues années, il me semble que les nombreux changements et obstacles qui sont apparus en 18 ans nous imposent de revoir ces concepts pour les porter plus haut, de façon à permettre les avancées progressives requises et, surtout, à jeter les bases solides d’un programme complet de développement du secteur de la santé tourné vers les décennies à venir. Comme vous le savez, mesdames et messieurs les Ministres et membres de délégation, et comme l’a si bien dit le Premier Ministre hier, nombre des solutions propres à renforcer les acquis en santé sont à rechercher en dehors du secteur sanitaire, ce qui montre toute l’importance des nouvelles approches et des partenariats novateurs avec des acteurs clés d’autres secteurs si l’on veut appuyer la mission des ministères et services de la santé en faveur d’une meilleure santé pour tous. Je félicite le Samoa pour la création d’une mission parlementaire bipartite sur la santé, initiative qui, me semble-t-il, porte déjà ses fruits dans le pays. C’est une initiative dont pourraient s’inspirer d’autres pays de la région. La Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens se déroule à un moment charnière de l’histoire de notre région. Jamais auparavant les décisions attendues d’une réunion ne s’étaient combinées de telle sorte que, à la façon des astres formant un parfait alignement, elles puissent influer sur le futur positionnement stratégique de cette auguste assemblée dans le calendrier régional des réunions et les dispositifs de gouvernance connexes. Mesdames et messieurs les Ministres, vous avez l’occasion cette semaine non seulement de faire fructifier l’héritage qui vous a été confié il y a 18 ans par vos prédécesseurs, signataires de la Déclaration de Yanuca et fondateurs du concept des îles-santé, mais aussi de léguer à vos successeurs un patrimoine nouveau dans lequel s’ancrera l’élan de développement de la santé en Océanie. Vous bâtirez ce patrimoine en : examinant et approuvant la proposition de cadre d’action global pour le développement de la santé dans le Pacifique, qui s’inscrira dans le prolongement de la Déclaration de Yanuca et du concept des îles-santé, et la feuille de route pour son élaboration. examinant et approuvant la proposition visant à instaurer une réunion annuelle des directeurs et secrétaires de la santé afin que ces derniers i) vous transmettent, pour examen et décision, des avis analytiques, politiques et stratégiques annuels sur les principales questions qui ont une incidence sur les acquis en santé dans notre région ; ii) analysent et contribuent à définir, d’une part, les types de services qu’il vaut mieux confier à un prestataire régional et qui s’inscrivent en complément des services nationaux, et, d’autre part, les services qui sont fournis plus efficacement par les prestataires nationaux ; et iii) supervisent et suivent, en votre nom, la mise en œuvre du cadre d’action pour le développement de la santé et en fassent rapport chaque année aux Ministres de la santé des pays océaniens. À l’examen de cette proposition, les Ministres garderont à l’esprit que, dans tous les autres secteurs techniques, une réunion consultative rassemblant les secrétaires et directeurs compétents est organisée régulièrement pour mettre à l’étude des questions politiques et stratégiques de premier plan et 3 recommander une ligne de conduite aux ministres compétents. La création d’une réunion sectorielle consacrée à la santé permettra de corriger cette anomalie et serait extrêmement profitable au développement de la santé dans notre région, ainsi qu’à cette réunion ministérielle. examinant et approuvant une architecture régionale de la santé qui établisse une passerelle plus directe entre la Réunion des Ministres de la santé et les décisions qu’elle adopte, d’une part, et le Sommet du Forum, d’autre part. Mesdames et messieurs les Ministres, en politique, il est rare qu’au cours d’un même mandat, les occasions de changer la donne soient si nombreuses. Autant occasions qui, si elles sont mises à profit, seront synonymes d’une identité nouvelle et d’un immense bond qualitatif pour nos services de santé, nos systèmes, nos communautés, nos nations ou même notre région. J’ai le sentiment que vous avez cette semaine une occasion en or de façonner l’avenir du secteur de la santé en Océanie, une occasion qui se nourrit de la Déclaration de Yanuca et porte plus haut le concept des îlessanté, une occasion qui permettra aux Ministres de la santé, épaulés par leurs directeurs et secrétaires, de prendre les rennes du programme d’action et du développement de la santé dans notre région. Les décisions que vous prendrez sur ces questions clés influeront profondément sur l’avenir de nos communautés. À vous de bâtir aujourd’hui le patrimoine que vous souhaitez donner en héritage aux prochaines générations, un patrimoine que nous pourrons tous revendiquer avec fierté. Mesdames et messieurs les Ministres, beaucoup d’entre vous le savent, c’est la dernière fois que je participe à vos travaux en tant que Directeur général de la CPS. J’étais présent à la toute première réunion en 1995 et, bien que je n’aie pas assisté en personne aux neuf éditions suivantes, j’y ai chaque fois été associé, assumant des fonctions différentes au sein de la CPS. Malheureusement, je ne pourrai prendre part à l’ensemble de vos travaux, étant donné que je quitte ces merveilleux rivages ce soir pour vous représenter à la Conférence des Ministres de l’économie du Forum, qui se tient à Nukualofa cette semaine. Il nous a fallu près de deux ans pour faire inscrire la crise des maladies non transmissibles à l’ordre du jour des Ministres de l’économie. Je profiterai de ma présence aux Tonga pour présenter, en votre nom, un exposé sur ce fléau océanien aux Ministres des finances jeudi prochain. Mesdames et messieurs les Ministres, j’ai eu le plaisir et le privilège de travailler aux côtés de nombre d’entre vous au cours de ces 17 dernières années. Cette pensée restera chère à mon cœur lorsque je quitterai la CPS. J’ai aussi eu le plaisir et le privilège de travailler avec trois directeurs régionaux de l’OMS, messieurs S.T.Han, S. Omi et Shin Young-soo. J’y trouve également un précieux réconfort. Au sein de la CPS, j’ai œuvré aux côtés de trois directeurs de l’ancien Département santé publique entre 1996 et 2006, messieurs Clement Malau, Mark Jacobs et Thierry Jubeau, et, depuis 2007, avec les deux directeurs qui se sont succédé à la tête de la Division santé publique, messieurs Bill Parr et Colin Tukuitonga. L’idée force qui guide tout ce que je fais tient en dix mots : « Les Océaniens et leur quotidien au cœur de notre action ». Pendant mon mandat à la tête de la CPS, il m’a semblé que la meilleure façon de suivre cette maxime était d’assurer le positionnement stratégique de l’Organisation aux échelons national, régional et international, afin de promouvoir les partenariats et de travailler avec les gens, en mettant en avant le facteur humain, pour parvenir à des résultats tout en honorant les principes de respect et de décence. Après plus de dix ans passés à servir la région et les Océaniens, et à soutenir votre travail, et fort de mon 4 expérience de l’architecture régionale, de ses processus et de ses dispositifs de gouvernance, je nourris la certitude que les trois points que je porte à votre attention, pour examen et approbation, recueilleront votre adhésion. Pour rappel, il s’agit de : i. l’élaboration d’un cadre d’action général pour le développement de la santé dans le Pacifique, dans le prolongement de la Déclaration de Yanuca ; ii. la création d’un forum régional annuel rassemblant vos directeurs et secrétaires de la santé, afin que ces derniers formulent des conseils avisés sur les différents enjeux politiques et stratégiques et les engagements à prendre pour développer la santé dans notre région (par exemple, débattre et consolider la position défendue par la région devant l’Assemblée mondiale de la Santé, les réunions du Comité régional OMS, ou même les Sommets annuels du Forum), et assurent une mission de supervision et de suivi du futur cadre d’action pour le développement de la santé dans le Pacifique ; et iii. l’établissement, au sein de l’architecture régionale et de ses dispositifs de gouvernance, d’une passerelle entre la Réunion des Ministres de la santé des pays océaniens et le Sommet du Forum. J’ai la conviction que vous avez choisi d’être présents au Samoa pour vivre une semaine qui pourrait bien ouvrir un chapitre majeur de l’histoire de la santé dans notre région ; une semaine au cours de laquelle, mesdames et messieurs les Ministres, vous fixerez un nouveau cap pour le renforcement de la santé dans notre région ; une semaine à marquer d’une pierre blanche et dont on mesurera l’importance au patrimoine nouveau que vous pouvez ensemble bâtir et transmettre aux générations actuelles et futures de notre région. Alors que je me prépare à tirer ma révérence en tant que Directeur général de la CPS, je m’en remets à vous et prie avec vous pour que les astres s’alignent de façon à porter cette dixième Réunion vers des décisions historiques, qui ancreront l’avenir du secteur de la santé dans notre région et dont nous pourrons tous tirer fierté, lorsque dans une vingtaine d’années, nous regarderons dans notre rétroviseur, de la même façon que nous rendons encore hommage aujourd’hui à ceux qui ont fait naître le concept des îles-santé dans le Déclaration de Yanuca il y a 18 ans. Monsieur le Président, j’ai la conviction que vous mènerez notre embarcation à bon port et obtiendrez les résultats attendus de cette réunion au cours des prochains jours. Que Dieu tout-puissant vous accorde sa grâce et vous guide sur la voie de la sagesse et de la connaissance lorsque vous délibérerez cette semaine et prendrez des décisions porteuses d’innombrables avancées pour les enfants de Dieu, les enfants de la nation, vos pays et notre région. Soifua; Fa’afetai Lava 5