IL ÉTAIT UNE FOIS… UN GARÇON ET UNE FILLE
Transcription
IL ÉTAIT UNE FOIS… UN GARÇON ET UNE FILLE
IL ÉTAIT UNE FOIS… UN GARÇON ET UNE FILLE Comment parler des relations à deux… sans rentrer dans l’intimité de chacun mais simplement pour dire que ce n’est pas toujours chose aisée que de se comprendre et d’avancer à deux vers la même direction ? Pourquoi n’est-ce pas une chose aisée de le faire? Parce qu’on a tous des images plein la tête qui nous influencent parfois, un peu, beaucoup, … et que de ce fait, on pense que les garçons sont comme « ceci» et que les filles sont comme « cela ». Pas étonnant alors que dans certains cas, quand on met ces deux spécimens ensemble, on obtienne des mélanges explosifs. « Entre filles, on se comprend mieux », « entre mecs, on parle plus facilement de choses que les filles peuvent pas comprendre », entend-on nous dire. D’où viennent ces idées ? Sans vouloir se prendre la tête, on peut quand même se demander pourquoi on pense ces choses là… Un exemple ? L’autre week-end, j’étais invitée chez des amis, garçons et filles, avec qui je discute souvent de tout et de rien. Pendant l’apéro, on parlait tous ensemble de vacances, du boulot, des vieux copains dont on n’avait plus trop de nouvelles… Puis est arrivé le moment de passer à table et là, la question cruciale : où va-t-on s’asseoir ? C’est ainsi que la maîtresse de maison a proposé qu’on mette « les filles ensemble » et « les garçons ensemble »… « Ce sera plus sympa et plus facile pour discuter ». Voici un premier exemple et pourtant, il n’a rien d’exceptionnel. Qu’est-ce qui fait que c’est « plus sympa » et « plus facile » de discuter ensemble si on sépare les garçons des filles ? Parce qu’on n’a pas les mêmes centres d’intérêt ? Quels sont justement nos centres d’intérêt respectifs ? On croit tout savoir de l’autre sexe, de ce que les garçons aiment comme hobbies, de ce que les filles feront plus tard dans la vie. Et si on se trompait ? Pourtant, il y a tellement d’exemples qui semblent nous dire que la vie des filles est peinte en rose et celle des garçons en bleu. A l’école primaire, à l’heure de la récré, si une fille avait le malheur de se retrouver au milieu de la cour, là où les garçons avaient tracé les limites virtuelles de leur terrain de foot … aïe aïe, au mieux elle se prenait des « insultes » et était renvoyée vers le groupe de filles qui jouaient à l’élastique. Au pire, elle se recevait le ballon sur la tête. Et pourtant, les filles qui avaient été élevées avec des garçons savaient bien que les règles du foot leur étaient tout à fait accessibles. Ces exemples nous poursuivent partout : dans nos discours, dans la publicité, les films ou les séries télé. Ils portent tous un même nom : « stéréotype ». Un stéréotype, c’est …. … dire par exemple : « femme au volant, mort au tournant ! » © Centre d’Education à la Famille et à l’Amour (CEFA asbl) 2004 Plus sérieusement, un stéréotype, c’est une opinion toute faite (un comportement ou un cliché) exagérée qui est liée à la façon de percevoir les rôles de l’homme et de la femme. En fonction du sexe de la personne, on va lui attribuer toute une série de caractéristiques qui lui sont propres et exclusives. Comme on l’a dit, on retrouve les stéréotypes partout : dans la publicité, au cinéma, dans nos conversations, dans l’éducation reçue des parents. On dira d’une petite fille qui grimpe aux arbres que c’est « un garçon manqué », d’un garçon qui pleure, que ce n’est pas normal, … et avec toutes ces idées, on définira des rôles bien spécifiques aux hommes et aux femmes : L’homme est fort et donc plus doué pour le bricolage La femme est sensible et préfère les romans d’amour Les garçons jouent au foot et les filles avec des poupées,… Etc,. La relation amoureuse Il était une fois… Une fille et un garçon. Ils se sont échangé quelques regards, quelques sourires et déjà, sentent battre leur cœur à la chamade. Autour d’eux, frères et sœurs, amis et amies un peu plus âgés ou parfois même de leur âge ont passé déjà ce cap des premiers grands battements de cœur et sont en couple depuis quelques jours, quelques mois… qui sait, pour la vie ? Au début de la relation, les partenaires sont dans les nuages, heureux. Il naît en eux un désir très fort d’être avec l’autre, c’est le choc amoureux que l’on appelle aussi parfois le coup de foudre. Et lorsque les sentiments persistent après le choc de la rencontre, nous pouvons parler d’une relation amoureuse. Par définition, on peut dire qu’une relation amoureuse renvoie à l’affection, l’admiration, l’attachement, la tendresse, le désir de bâtir des liens solides et l’engagement entre deux personnes. Comment voit-on cette grande aventure ? Se sent-on toujours prêt(e) pour le grand amour… ou du moins pour un bout de chemin ensemble. Comment se lancer ? … autant de questions qui traverseront toujours la tête des amoureux et ceci à tout âge. On se dit qu’après tout, cela ne doit pas être si terrible… on se rencontre, on se plait, on s’aime… Et pourtant une relation à deux, ce n’est pas toujours aussi simple. Un garçon, une fille, des différences ? On ne parle pas toujours de ce qu’on attend de l’autre, encore moins de ce qu’on est prêt à donner. A tolérer. En fait, c’est bien simple, quand on est amoureux, on n’y pense tout simplement pas. On verra bien plus tard. Tout individu réagit de manière personnelle et différente, selon le caractère, l’éducation reçue, la situation vécue. © Centre d’Education à la Famille et à l’Amour (CEFA asbl) 2004 L’affirmation de soi et la connaissance de ses limites Se connaître et savoir ce que l’on veut tout en respectant l’autre, ce n’est pas toujours simple. Pouvoir mettre des mots sur ce que l’on ressent, ce n’est déjà pas évident mais savoir exprimer ces choses à son copain/ sa copine sans en être gêné(e), là, ça devient carrément la panique. Et pourtant, ça s’apprend, ça se travaille. Et tout le monde peut y arriver ! Il faut d’abord connaître ses limites et les exprimer. Il faut également être capable d’écouter le point de vue de l’autre. Pour y arriver, il faut discuter ensemble. Pourquoi on n’ose pas dire « Non ! » ? Quand on dit "non", on a peur de blesser, de déplaire, c'est-à-dire finalement d'être rejeté(e). On a tous et toutes fait l’expérience du « non ». D’abord avec les parents, aussi avec les profs… et on sait que ce n’est pas gai d’entendre une réponse négative à ce qu’on a demandé, espéré. Alors, par rapport à ce sentiment désagréable qui met celui qui dit « non » dans une mauvaise position (le méchant), on n’a pas envie d’avoir ce rôle-là. On préfère faire plaisir et donner l’impression d’être quelqu’un de sympa, de cool, de facile à vivre. Ceci n’est pas loin des stéréotypes. Même si on a beaucoup insisté sur les stéréotypes liés au sexe (les filles font ça et les garçons plutôt ça), la crainte des stéréotypes nous obligent parfois à nous conduire d’une certaine façon pour ne pas tomber dans une image négative de fille/garçon « chiant(e) » qui dit non. Et c’est là, qu’on se trompe parce que ce n’est pas parce qu’on exprime son désaccord, qu’on est à « ranger » dans la catégorie des gens embêtants. L’image qu’on pense donner aux autres est souvent plus une production de l’esprit que ce que les gens pensent vraiment. C’est une idée fausse. On s’imagine que les autres nous voient de telle ou telle manière alors que ce n’est pas vrai. Pourquoi est-ce bénéfique de dire « Non ! » ? Dans une discussion, un refus clair et poli améliore presque toujours la relation. D’abord parce qu’on se sent en accord avec soi et qu’on n’accepte pas tout et n’importe quoi. C’est très important pour son identité personnelle. On a tous des limites et des besoins et il faut pouvoir les exprimer. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il faut tout imposer, sinon on risque de renverser la situation ! Il faut trouver un équilibre dans le respect de chacun. Négocier, entendre le point de vue de l'autre, cela permet de mieux se connaître. Cela ne veut pas dire non plus influencer ou se laisser convaincre. Il est important d'identifier les choses pour lesquelles tu n'es en aucun cas prêt(e) à transiger. Il y a des choses pour lesquelles tu ne te sens pas encore mur(e) ou simplement que tu n’aimes pas. Pourquoi est-ce si important ? Parce qu’il arrive, dans certains couples, qu’un des partenaires (le garçon ou la fille) cherche à prendre le pouvoir, à décider seul(e). Parfois, il s’agit de décisions © Centre d’Education à la Famille et à l’Amour (CEFA asbl) 2004 anodines qui peuvent se prendre seules mais dans certains cas, les choses sont plus importantes et se décident à deux… ce qu’il/elle oublie trop vite. On ne s’en rend peut-être pas compte mais le problème, c’est que la relation évolue et qu’on prend très vite des habitudes. Et parfois de mauvaises habitudes. En n’osant pas dire « non », l’autre prend tout doucement le pouvoir car il/elle s’habitue à avoir toujours raison. Du moins, c’est ce qu’il/elle croit tant qu’on ne lui a pas fait remarquer. Il/elle devient de plus en plus fort(e) et sur(e) de lui/elle et fait perdre à l'autre sa confiance en soi et son indépendance. Cela peut conduire à des situations dangereuses de violence psychologique, économique, physique, sexuelle,… et à beaucoup de souffrance. La situation est alors difficile à vivre et à revenir en arrière. NE JAMAIS OUBLIER qu’on ne communique pas de manière respectueuse avec une personne si on ne la considère pas comme son égale! © Centre d’Education à la Famille et à l’Amour (CEFA asbl) 2004