méthodologie d`autodiagnostic de la gestion de l`énergie en entreprise

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méthodologie d`autodiagnostic de la gestion de l`énergie en entreprise
MÉTHODOLOGIE D'AUTODIAGNOSTIC DE LA
GESTION DE L'ÉNERGIE EN ENTREPRISE
Dernière révision du document : août 2015
La Cellule des Conseillers en Environnement de l'UWE a élaboré cette méthodologie afin d'aider les PME
à optimiser la gestion de l'énergie. Cette démarche d’auto-diagnostic structurée en 4 phases vise à
améliorer la gestion quotidienne en matière d'énergie et à adopter des mesures d'amélioration.
AVANT-PROPOS
POURQUOI ?
La gestion de l'énergie est aujourd’hui une nécessité permettant aux entreprises de rester compétitives.
Il est important de s'informer et de s’adapter à la libéralisation des marchés de l'énergie, à l’évolution
des technologies, à l’augmentation des coûts, …
Se lancer dans une démarche globale de gestion de l'énergie génère de nombreux avantages parmi
lesquels:
mieux gérer les consommations
réaliser des économies
optimiser le fonctionnement des équipements
renforcer l'image de marque de l'entreprise
limiter les impacts environnementaux
La démarche proposée permettra donc d’analyser les performances actuelles en matière de gestion de
l'énergie et de mettre en place des actions efficaces pour améliorer les faiblesses identifiées.
Voici quelques questions préalables permettant d'évaluer la gestion actuelle de l'entreprise en
matière d'énergie :
Connaissez-vous les consommations énergétiques et les coûts associés ?
Avez-vous déjà réalisé (ou fait réaliser) un diagnostic énergétique de l'entreprise ?
Suivez-vous les consommations des principaux postes énergivores (chauffage,
climatisation, ventilation, éclairage, eau chaude sanitaire, bureautique, …) ?
Lors de l'achat d'un nouvel équipement, tenez-vous compte de sa consommation
d'énergie ?
Votre entreprise a-t-elle des objectifs annuels de réduction des consommations
d'énergie?
Méthodologie d'autodiagnostic de la gestion de l'énergie en entreprise (août 2015)
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Disposez-vous d'un plan d'actions permettant d'atteindre les objectifs fixés ?
Avez-vous déjà réalisé une campagne de sensibilisation des travailleurs ?
Votre entreprise a-t-elle recours aux énergies renouvelables ?
Si la majorité des réponses est non, il est temps d'agir !
COMMENT ?
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE vous propose une méthode inspirée de leur
expérience de terrain. Cette démarche en 4 phases est basée sur le principe de l’amélioration continue.
PHASE I
Bien connaître les
consommations et les
équipements
PHASE IV
Evaluer les actions engagées
PHASE II
identifier les faiblesses et
actions à mettre en oeuvre
PHASE III
Elaborer un plan d'actions
Schéma des 4 phases du système d’évaluation et d’amélioration de la gestion de
l'énergie élaboré par la CCE
Ce document détaille les 4 phases de la démarche et reprend pour chacune d’elle des informations
pratiques telles que les compétences et pré-requis, les facteurs de réussite, les obstacles, …
Différents documents et outils pratiques (identifiés par le symbole
) sont associés à cette
méthodologie d’auto-diagnostic afin de vous aider dans sa mise en œuvre. Tous ces documents sont
disponibles gratuitement sur notre site www.environnement-entreprise.be (rubrique "boite à outils").
QUI ?
Il n'est pas nécessaire d’avoir des connaissances approfondies en énergie pour se lancer dans une telle
démarche. En effet, ces différentes phases peuvent être réalisées par :
un membre de l’entreprise (ex. : responsable énergie, responsable environnement ou
maintenance, …)
un stagiaire ayant des compétences en énergie, enmanagement et/ou en environnement. Ce
stagiaire devra toutefois être encadré par une personne au sein de l'entreprise (responsable
énergie, …)
une personne extérieure à l'entreprise (consultant, juriste, bureau d'études spécialisé, …)
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La phase II peut également se faire en collaboration directe avec le personnel,
notamment via la mise à disposition d’une "boîte à suggestions" afin que chacun puisse
alimenter celle-ci à sa guise.
Les phases IV et V nécessitent une étroite collaboration avec la direction afin d'identifier
l’ensemble
des
paramètres
à
considérer
(aspects
financiers,
légaux,
environnementaux,…).
De plus, l’appui d’un groupe de travail énergie instauré au sein de l'entreprise et
réunissant des travailleurs des de différents services peut également être un atout.
DURÉE
L'estimation des temps de réalisation des différentes phases est un
exercice très difficile et dépend du degré initial de gestion et de suivi de
l'énergie de l'entreprise.
Le temps nécessaire à la réalisation est aussi directement lié à la
complexité de l’entreprise (taille, multi site ou non, …) mais aussi à sa
structure organisationnelle, aux compétences en interne, aux ressources
disponibles (temps, moyens financiers, …) et à la présence ou non d'un
responsable déchets.
IV
I
III
II
Dans la mesure du possible, nous avons donc établi une estimation des
journées nécessaires à une personne se consacrant à temps plein à
l'énergie dans une PME moyenne.
Ainsi, selon la disponibilité des données, l'implication du personnel, la
taille de l’entreprise et l’influence de facteurs extérieurs, 2 semaines à 6
mois seront nécessaires pour réaliser un premier cycle complet de la
démarche d'amélioration continue.
Il est bien évident également que l'intervention de sociétés extérieures
pour effectuer des campagnes de mesures, de la consultance ou pour la
réalisation de travaux sur site peut influencer fortement ces différentes
phases (appels d'offre, délais de livraison, durée de l'étude, retard
éventuels, …).
PHASE DURÉE ESTIMÉE
I
½ jour à 5 jours
III
2 à 10 jours
IV
2 à 5 jours
V
½ jour
Si vous avez peu de temps à votre disposition, allez à l'essentiel et consacrez la majorité des efforts au
choix et à la mise en place des actions correctives (phase III). Inutile de perdre trop de temps à chercher
des informations que vous n'obtiendrez que difficilement… voire pas du tout.
La réalisation de la phase IV est estimée à ½ journée de travail (hors encodage des
données reprises dans les factures qui doit être planifié dans le plan d’actions).
Il est important de réaliser un bilan au moins une fois par an et planifier ce dernier dans le
plan d’actions (défini à la phase III).
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PHASE I
BIEN CONNAITRE LES CONSOMMATIONS
ET LES EQUIPEMENTS
INTÉRÊT DE LA PHASE I
Cette phase est incontournable pour améliorer la gestion énergétique. Elle permet :
de suivre et d'analyser les consommations et coûts des différents vecteurs énergétiques
(électricité, gaz, mazout…)
de contrôler l'exactitude des factures énergétiques et vérifier la concordance par rapport au(x)
contrat(s) d'approvisionnement conclu(s) avec le(s) fournisseur(s)
d’identifier les équipements les plus énergivores
de dresser un état des lieux et d'identifier les pistes d'amélioration
de mettre en évidence les faiblesses et les points forts
Au terme de cette première phase, il sera possible de :
réaliser des graphiques permettant de repérer d'éventuelles dérives (augmentation anormale des
coûts, consommations très fluctuantes…)
suivre l’évolution des coûts et des quantités consommées sur les dernières années
réaliser un relevé des différents équipements énergivores (puissances installées, durées de
fonctionnement…)
évaluer les résultats d'actions entreprises et justifier des investissements consentis
compiler des données concrètes pour mieux informer et sensibiliser les utilisateurs ou la direction
COMPÉTENCES ET PRÉ-REQUIS
Une bonne connaissance de l’entreprise : équipements installés, horaires de fonctionnement…
(peut être acquise au cours de cette étape)
Une bonne connaissance des différents flux énergétiques : utilisation du gaz/mazout, contrats
souscrits… (peut être acquise au cours de cette étape)
Une bonne capacité de synthèse et d’interprétation
La connaissance d'Excel ou tout autre programme d'encodage
De la disponibilité et de l'engagement
ETAPES
A ce stade il faudra dresser un état des lieux des consommations d'énergie et des équipements. Plus la
quantité d'informations collectée sera importante, plus le diagnostic de départ sera précis et permettra
par la suite de dégager des pistes d'actions pertinentes. Toutefois, même avec un minimum
d'informations, il est possible de mener à bien votre projet de gestion énergétique.
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PRÉPARER LA DIRECTION ET LE PERSONNEL À DES CHANGEMENTS
Un nouveau système de gestion ne saurait être efficace sans la participation active de la direction et de
l’ensemble du personnel.
Pour faciliter les futurs échanges, il est donc recommandé dès le début du projet :
d'obtenir le soutien de la direction
d'organiser une séance d’information générale pour présenter le projet (objectifs, avantages,
méthode employée, rôles du personnel, …)
de mettre en place un groupe de travail "énergie" afin d'impliquer dès le départ des personnes de
différents services/départements au sein de l'entreprise
RASSEMBLER LES DOCUMENTS
Afin de réaliser les étapes ultérieures, il convient de rassembler un certain nombre de documents utiles :
les contrats de fourniture d'énergie (électricité, gaz, mazout, …)
les factures mensuelles des 2 à 3 années antérieures
les éventuels relevés de compteurs d'énergie
les éventuels rapports d'audits énergétiques déjà réalisés
les données d'activités de l'entreprise (chiffre d'affaires, effectifs, horaires de fonctionnement, …)
un plan de l'entreprise avec les surfaces et les attributions des locaux (chaufferie, bureaux,
ateliers, …). Celui-ci pourrait aussi mentionner la localisation des compteurs, des compresseurs,
des postes gros consommateurs, …
d'autres documents utiles tels que : fiches d'entretien des chaudières, schémas de principe de
certaines installations, fiche technique des compresseurs, …
METTRE EN PLACE UNE COMPTABILITÉ ÉNERGÉTIQUE
Il s'agit ici d'encoder les données relatives aux coûts et consommations reprises dans les factures des
fournisseurs ou relevées sur les compteurs. Cela doit se faire via un tableur dans lequel doivent être
mentionnées, pour chaque compteur, les informations suivantes :
la période de facturation (ou la date de relevé)
la consommation (en kWh)
le coût (en € hors TVA)
Pour les factures d'électricité haute tension, il faut également suivre :
l'appel de puissance ou la pointe ¼ horaire (en kW)
le cos phi ou la consommation d'énergie réactive
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré un document afin de mieux
comprendre les factures d'énergie.
Celui-ci contient des informations afin de mieux comprendre les factures de gaz et
d'électricité des fournisseurs et rappelle les différents paramètres influençant le coût de
l'énergie.
Il est téléchargeable gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be (rubrique
"boite à outils")
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Pour les factures de gaz, il faut aussi tenir compte des rigueurs climatiques via les "degrés jours".
Les degrés-jours sont des indicateurs de la sollicitation du climat. Plus les degrés-jours
sont grands, plus le mois considéré aura été froid. Comme les consommations de
chauffage sont normalement proportionnelles à l'écart de température entre l'intérieur et
l'extérieur, elles sont également proportionnelles aux degrés-jours.
L’encodage régulier des données permettra d’assurer un suivi des consommations et des coûts des
différents vecteurs énergétiques (électricité, gaz, mazout…). Pour faciliter l’interprétation de ces
données, nous vous suggérons de réaliser une série de graphiques qui vous permettront quant à eux :
de comparer l'évolution des coûts et consommations d'une année à l'autre ou d'un mois à l'autre
d’identifier d’éventuels problèmes et dérives (surconsommation, erreurs de facturation,
augmentation des tarifs, …)
de mettre en relation la consommation d'énergie avec la production de produit fini, le nombre
d’heures de fonctionnement de l’entreprise, le nombre d’employés, …
…
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré des tableurs (format Excel)
d'encodage des données énergétiques et graphiques d’analyse.
Ces tableurs permettent d'encoder toutes les informations pertinentes en ce qui concerne la
gestion de l'énergie (consommations, coûts, …) et d'obtenir des tableaux de synthèse et des
graphiques d'analyse de ces informations.
Ils sont téléchargeables gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be
(rubrique "boite à outils")
Cette étape permettra donc d'identifier les postes les plus coûteux, de repérer les potentiels
d'économies les plus importants et de détecter d'éventuels dysfonctionnements dans l'entreprise.
Afin d'homogénéiser les informations, il est important d'exprimer toutes les
consommations en kWh.
La puissance d'une installation est exprimée en watts (W), le temps en heures (h)
et l'énergie en kilowattheures (kWh).
1 kWh correspond à la consommation de 1000 W pendant 1 heure.
RÉALISER UN ÉTAT DES LIEUX DES BÂTIMENTS ET DES INSTALLATIONS
La réalisation d'un état des lieux des bâtiments et des installations techniques consiste à détailler les
caractéristiques :
des équipements énergétiques (âge, puissance, politique de maintenance, …)
des contrats souscrits (services de maintenance, abonnements, tarifs, …)
des usages et ambiances des locaux (occupation, rénovation, …)
des comportements des travailleurs
Si vous êtes confronté à un manque de disponibilité ou de compétences, l'intervention d'un organisme
extérieur peut s'avérer pertinente pour vous aider à réaliser cette étape. De plus, ce regard extérieur
apportera certainement un avis objectif et permettra de susciter des questions sur le fonctionnement de
l'entreprise (comportements "par habitude" mais à contre sens des économies d'énergie, organisation et
structure de l'entreprise, …).
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La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré des dossiers thématiques
énergie.
Ceux-ci sont consacrés à différentes thématiques énergétiques (éclairage, chauffage,
bureautique, ventilation, …) ont pour but d'aider à mieux comprendre le fonctionnement de
certains équipements, d'obtenir des informations techniques et de diagnostiquer
d'éventuels dysfonctionnements.
Ils sont téléchargeables gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be
(rubrique "boite à outils")
FACTEURS DE RÉUSSITE
La disponibilité et la collaboration des services et personnes concernées pour fournir les
informations utiles (service administratif, production, maintenance, …)
Une excellente communication avec l’ensemble du personnel
Un accès aisé aux documents "papier" (contrats de fourniture, factures, …)
Des documents clairs et concis pour le relevé des données (tableau de synthèse, …)
OBSTACLES
Le manque de temps
La difficulté à obtenir des informations dans les différents services
Le manque d’objectivité, d'expérience et/ou de compétences pour interpréter les graphiques de
suivi
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PHASE II
IDENTIFIER LES FAIBLESSES ET LES ACTIONS
A METTRE EN OEUVRE
INTÉRÊT DE LA PHASE II
Sur la base des informations collectées lors de la phase I (état des lieux de la gestion de l'énergie), il sera
possible d'identifier les faiblesses et d’inventorier les actions possibles à mettre en place pour remédier
aux problèmes identifiés.
PERSONNES CONCERNÉES
Idéalement, cela doit être la même personne ayant déjà réalisé la phase I de cette méthodologie, soit :
la personne ayant en charge la gestion de l'énergie sur le site (responsable environnement,
responsable de la maintenance, …) en collaboration éventuelle avec un groupe de travail dans
lequel on retrouve au moins un représentant de la direction et le responsable du projet
un stagiaire qualifié et encadré par une personne au sein de l'entreprise
une personne extérieure à l'entreprise (consultant, bureau d'études spécialisé, …)
COMPÉTENCES ET PRÉ-REQUIS
Une bonne connaissance de l’entreprise
Une connaissance des résultats de la phase I
Une bonne connaissance générale du domaine de l'énergie (personnes ressources, techniques
disponibles, …)
De la disponibilité et de l'engagement
ETAPES
IDENTIFIER LES FAIBLESSES
Au terme de la phase I de la méthodologie que nous avons élaborée, il convient de se poser un certain
nombre de questions afin d’identifier les faiblesses de la gestion actuelle de l'énergie au sein de
l'entreprise. Il est aussi nécessaire de vérifier si les services proposés par les sociétés extérieures
(bureaux d'études, fournisseurs d'énergie, …) sont en adéquation avec les besoins réels, si les coûts de
gestion évoluent de manière cohérente et justifiée, …
Cette étape est indispensable pour pouvoir planifier ultérieurement des actions d’amélioration
pertinentes en accord avec les besoins de l'entreprise.
Afin de vous aider dans la réalisation de cette étape, voici quelques exemples de questions à vous poser
afin d’évaluer vous-même vos forces et vos faiblesses :
Existe-t-il un responsable énergie au sein de l'entreprise ? Dispose-t-il d'une certaine légitimité ?
Est-il appuyé par la direction ? Aura-t-il du temps pour mener des actions efficaces en énergie ?
Méthodologie d'autodiagnostic de la gestion de l'énergie en entreprise (août 2015)
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Existe-t-il une réelle politique énergétique au sein de l'entreprise ? L'entreprise dispose-t-elle d'un
groupe de travail énergie ?
La communication entre les différents services de l'entreprise est-elle optimale ?
Est-ce que le matériel présent (chaudières, compresseurs, …) est performant ? Est-il adapté aux
besoins réels de l'entreprise (pas de surdimensionnement) ? Enfin, est-il bien utilisé ?
L'entreprise est-elle bien informée des différentes technologies existantes ? Si oui par quels
canaux ? Est-elle conseillée par un bureau d'études (négociation de contrats, audit énergétique,
…)?
Fait-on régulièrement appel à des sociétés extérieures en matière d'énergie (maintenance,
campagnes de mesures, …) ?
Signalons ici que vous pourrez réutiliser ces mêmes questions afin d’évaluer les actions
mises en œuvre et comparer de la sorte la situation "avant – après".
INVENTORIER LES ACTIONS À METTRE EN ŒUVRE
Alors que l’étape précédente a permis de mettre en évidence certains manquements ou
dysfonctionnements dans l'entreprise, cette seconde étape a pour objectif d’inventorier une série
d’actions à mettre en œuvre pour remédier à ces problèmes.
Il se peut que vous éprouviez quelques difficultés à mener cette étape à bien car il n’est pas toujours aisé
d’imaginer les actions permettant de corriger efficacement les faiblesses identifiées.
Cependant, le choix des actions à mener ne doit pas être aléatoire, il doit évidemment dépendre des
faiblesses que vous aurez identifiées antérieurement.
Quoiqu’il en soit, veillez à respecter une suite logique dans la définition des actions à mettre en œuvre. Il
est, par exemple, inutile d'investir dans les énergies renouvelables si vous gaspillez cette énergie au sein
de votre entreprise. La meilleure énergie est celle que l'on ne consomme pas…
Pour vous aider, nous avons regroupé en 4 catégories une série d’actions réalisables afin de corriger les
faiblesses les plus couramment identifiées en entreprise.
1. La négociation du prix de l'énergie
La libéralisation du marché de l’énergie offre l’opportunité de diminuer (légèrement) le prix de l’énergie
en choisissant un contrat de fourniture adapté au profil de consommation de l'entreprise et en mettant
différents fournisseurs en concurrence (pour les plus gros consommateurs). Néanmoins, beaucoup
d’entreprises n’ont pas profité de cette opportunité et se sont vues attribuer un contrat de fourniture
"par défaut" qui, dans la plupart des cas, n’est pas le plus intéressant.
La résiliation de ce contrat "par défaut" est gratuite et aisée. Elle peut, dans certains cas,
mener à une réduction de 5% à 10% de la facture énergétique.
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré un document intitulé
Négocier un contrat de fourniture d'énergie.
Celui-ci a été conçu afin de mieux comprendre le marché de l'énergie depuis sa libéralisation
et décrire les principales étapes de la négociation d'un nouveau contrat de fourniture.
Il est téléchargeable gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be (rubrique
"boite à outils")
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2. Les mesures d'Utilisation Rationnelle de l'Energie
Avant de se lancer dans des investissements relatifs aux énergies renouvelables, il est toujours plus
intéressant de mettre en place des mesures d'Utilisation Rationnelle de l'Energie (URE). Ces actions
représentent une source importante d'économies d'énergie et nécessitent généralement de faibles
investissements financiers.
Dans la mesure où il n’est pas toujours facile de se faire une idée de l’importance des différents postes
de consommation, vous trouverez ci-après un graphique présentant la répartition moyenne des postes
consommateurs d'énergie dans le secteur tertiaire wallon.
Données sources: Statistiques des conseillers en énergie de l'UWE + MRW, Mémento
énergie – Secteur Tertiaire, Mai 2006 ICEDD (2005), Bilan énergétique de la Wallonie
Pour le secteur industriel/manufacturier, il est plus difficile d'établir une telle répartition car le process
de fabrication peut intervenir de manière très importante. Nous pouvons toutefois mentionner certains
postes généralement très consommateurs tels que l'air comprimé, la production de vapeur, les fours, les
bains de traitement, …
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré un document reprenant des
actions concrètes d'Utilisation Rationnelle de l'Energie.
Ce document reprend une liste non exhaustive d’actions à mettre en place pour réduire les
consommations d'énergie (excepté pour le transport).
Il est téléchargeable gratuitement sur le sitewww.environnement-entreprise.be (rubrique
"boite à outils")
3. La sensibilisation des utilisateurs
L’énergie concerne de nombreuses personnes à des degrés divers au sein de l'entreprise (le service
comptabilité prend en charge du payement des factures, le service maintenance assure le bon
fonctionnement des équipements, la direction négocie les contrats de fourniture et de sous-traitance, le
responsable énergie établi le budget, un technicien effectue les relevés des compteurs, …). La mise en
œuvre et la réussite d’une politique de gestion énergétique implique la mobilisation et l’association de
l’ensemble des acteurs du projet (direction, travailleurs, …). Cela passe donc par une campagne
d'information et de sensibilisation à ne jamais négliger.
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Quel est le potentiel d’une campagne de sensibilisation ?
Lorsqu’une entreprise décide d’investir de l’argent pour la mise en place de nouveaux équipements ou
de nouvelles techniques, le personnel doit devenir acteur à part entière. Avoir un équipement
performant ne sert à rien lorsqu’un technicien l’utilise de manière incorrecte.
Dans tous les cas, il est primordial de bien informer les travailleurs sur l'utilisation adéquate du matériel
(existant ou futur). Ils doivent prendre conscience de l'impact (économique, environnemental, …) que
peuvent avoir leur comportement et leur attitude dans la maîtrise des consommations.
Le facteur humain est très important dans la gestion énergétique d'une entreprise
Efficacité, résultat, impact global
=
Installations techniques
X
Comportements humains
La sensibilisation du personnel est une mesure généralement rentable car l'investissement financier est
relativement faible et les résultats souvent très bons. Il faut toutefois garder à l'esprit que la mise en
place d'une campagne efficace demande du temps et de l'énergie. On estime qu’elle peut mener à une
diminution de 10 à 20% des consommations totales d’énergie dans le secteur tertiaire.
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré un document sur la
sensibilisation à l'environnement.
Celui-ci reprend une liste non exhaustive de sites internet et ouvrages, belges, européens et
internationaux, traitant de la sensibilisation du personnel en matière environnementale.
Il est téléchargeable gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be (rubrique
"boite à outils")
4. Les énergies renouvelables
Enfin, une dernière possibilité pour réduire la facture énergétique de l'entreprise est de s'orienter vers
les énergies renouvelables.
Pourquoi recourir aux énergies renouvelables ?
pour produire sa propre énergie à prix fixe et de manière respectueuse pour l’environnement
pour participer à l’effort collectif de développement des énergies renouvelables et de limitation
des émissions de gaz à effet de serre
pour améliorer l’image de marque de l’entreprise
pour réduire la dépendance énergétique
pour anticiper de futures réglementations
Quelles sont les différentes sources d'énergies renouvelables ?
Les énergies renouvelables sont les énergies générées au départ de sources autres que les combustibles
fossiles (charbon, pétrole, gaz) et nucléaires. Il s'agit notamment de :
l'énergie solaire photovoltaïque
l'énergie solaire thermique
l’énergie éolienne
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l’énergie géothermique
l’énergie hydraulique
la biomasse
la cogénération
L’énergie produite à partir des sources renouvelables est actuellement encore assez chère comparée à
l’énergie produite à partir des sources traditionnelles (combustibles fossiles, nucléaire). Pour les rendre
concurrentielles sur le marché de l’énergie et ainsi promouvoir leur développement, la Wallonie a
instauré le système des certificats verts ainsi que d'autres aides et primes (voir
http://energie.wallonie.be).
La Cellule des Conseillers en Environnement de l’UWE a élaboré des dossiers thématiques
énergie.
Certains de ceux-ci sont consacrés aux énergies renouvelables : comprendre le mécanisme
des certificats verts, les différentes sources d'énergies renouvelables, concevoir un projet
photovoltaïque en 10 étapes, la cogénération.
Ils sont téléchargeables gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be
(rubrique "boite à outils")
FACTEURS DE RÉUSSITE
Une excellente communication avec l’ensemble du personnel : quotidiennement confronté à la
réalité de terrain, le personnel est souvent à l'origine d'idées très pertinentes
Le soutien et l'implication de la direction
Des connaissances techniques en énergie (facilite l'identification des faiblesses et le choix des
actions)
OBSTACLES
Le manque de temps
La difficulté à obtenir des informations dans les différents services
Le manque d’objectivité et de recul par rapport aux "mauvaises" habitudes ou aux modes de
fonctionnement de l'entreprise
Des contrats (fourniture d'énergie, maintenance d'équipements…) négociés au niveau du groupe
dont fait partie l'entreprise
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PHASE III
ELABORER UN PLAN D'ACTIONS
INTÉRÊT DE LA PHASE III
Après avoir recensé, au cours de la phase II, les différentes améliorations envisageables au sein de
l'entreprise, la réalisation d’un plan d’actions permettra :
de hiérarchiser les actions retenues
de les programmer (délais, moyens, …)
de les mettre en œuvre
d’en assurer le suivi (cf. phase IV de cette méthodologie)
En outre, cela permettra d'avancer de manière progressive et réfléchie.
COMPÉTENCES ET PRÉ-REQUIS
Avoir pris connaissance des résultats des trois premières phases de la méthodologie proposée
Etre en contact direct avec la direction
Avoir le temps, la légitimité et les compétences nécessaires pour convaincre le personnel
d’adhérer aux actions à mettre en œuvre
Une bonne capacité de synthèse
ETAPES
Le plan d’actions doit tenir compte des faiblesses mises en évidence dans la phase II. Il va permettre de
définir pour chaque axe de progrès identifié (renégociation du contrat de fournitures, Utilisation
Rationnelle de l'Energie, sensibilisation du personnel, énergies renouvelables) des objectifs opérationnels
qui seront concrétisés par des actions.
HIÉRARCHISER LES ACTIONS
Le recensement effectué à la phase II aboutira probablement à un nombre d’actions trop important pour
pouvoir envisager de les réaliser toutes simultanément. Ainsi, il conviendra de hiérarchiser ces actions
afin de déterminer celles qui seront mises en œuvre prioritairement parmi la liste présentée. Il faut avant
tout pointer les enjeux prioritaires et les bénéfices attendus dans cette démarche d’amélioration.
La démarche la plus aboutie consiste à rechercher l’amélioration continue en adoptant
par exemple un système de management environnemental avec à la clé une certification
de type ISO 14001 ou l'enregistrement EMAS. Vous trouverez plus d’informations sur le
sujet dans la partie Management environnemental du site Internet de la Cellule des
conseillers en environnement de l’UWE : www.environnement-entreprise.be
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La méthode de hiérarchisation permettant d’apprécier une action comme étant plus importante qu’une
autre doit être établie en fonction des attentes de l'entreprise et de la politique interne qui y est menée.
Les critères intervenant dans la hiérarchisation peuvent être, notamment :
le gain financier
le gain environnemental
l'investissement de départ
le délai de mise en œuvre
la facilité de réalisation
les moyens humains à consacrer
…
Si vous connaissez l'investissement à réaliser au départ et si vous êtes en mesure de calculer le gain
financier escompté suite à la mise en place de l'action, vous pouvez calculer le temps de retour simple
sur investissement (TRS).
Temps de retour simple (TRS) = Investissement / Gain annuel net
En réalisant ce calcul pour toutes les actions envisagées, il sera possible de classifier celles-ci en fonction
du TRS et de mettre en œuvre celles qui sont financièrement les plus intéressantes (par exemple, TRS < 3
ans).
Concentrez-vous dans un premier temps sur les postes les plus consommateurs, sur les actions les plus
faciles à mettre en œuvre et nécessitant un budget limité… ou ayant des résultats rapides et visibles.
Fixez-vous des objectifs réalistes, chiffrés et mesurables au moyen d'indicateurs de performance.
En outre, pour chaque solution retenue, le plan d'actions doit permettre d'identifier :
son champ d'application (concerne un atelier, un équipement particulier ou toute l'entreprise, …)
ses modalités de mise en œuvre ainsi que les responsables concernés
une estimation de sa contribution à la réduction des consommations, des coûts de
fonctionnement et/ou des émissions de CO2
le coût des investissements à réaliser (budget à allouer) et l'estimation du temps de retour calculé
à partir de la baisse des consommations attendues (en prenant en compte l'évolution à la hausse
du prix de l'énergie)
Rappelez-vous qu'il ne sert à rien de prévoir des investissements lourds si l'utilisation de l'énergie se fait
en dépit du bon sens. Il est donc indispensable d'impliquer l'ensemble des travailleurs dans les
démarches et d'accompagner le projet d'une campagne de d'information et de sensibilisation.
Vous trouverez plus d'informations sur la manière de mener une campagne de
sensibilisation des travailleurs ainsi que différents outils pratiques dans l'étape 2 du
document relatif à la phase II de notre méthodologie ("Identifier les faiblesses et les
actions à mettre en œuvre").
Si vous désirez prendre plusieurs critères de hiérarchisation en considération simultanément, la méthode
la plus simple est sans doute d’appliquer à chaque critère une cotation et ensuite d’additionner les
valeurs attribuées pour chaque critère. Le résultat obtenu vous permettra de classer les actions selon
l’importance que vous leur avez donnée.
En définitive, quelle que soit la méthode que vous choisirez pour hiérarchiser vos actions,
retenez que l’essentiel n’est pas de mettre au point une méthode reprenant le plus grand
nombre de critères mais bien d’établir une procédure non contestable au sein de
l’entreprise quant à la détermination du caractère prioritaire de l’action.
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PROGRAMMER LES ACTIONS
L’établissement d’un programme d’actions (après hiérarchisation) permet de formaliser les décisions
visant à améliorer la gestion des déchets de l'entreprise.
Cette étape consiste à :
répartir les responsabilités en désignant directement la (ou les) personne(s) ou la fonction
concernée
établir un calendrier de réalisation en y consignant les dates limites de mise en œuvre
Il est important de tenir compte ici d'éventuels délais de livraison d'équipements ou de
l'intervention de sociétés extérieures
déterminer les moyens disponibles au niveau humain (nombre de personnes, nombre
d’heures,...), financier, technique, ...
Exemple de tableau de programmation des actions
Actions
Isoler les
conduites d'eau
chaude
Responsable
Mr Dupont
Date de
démarrage
01/01/11
Moyens (financiers,
humains, techniques)
• 200 €
Echéance
Indicateur de
suivi
20/01/11
Consommation
gaz chaudière
01/05/11
Consommations
totales du site
• 1 personne pendant 1
journée complète
• Pas de moyens
techniques particuliers
Mettre en place
une campagne
de sensibilisation
via des
affichettes
M Durand
(responsable
énergie) et Mme
Janssen (service
communication)
01/01/11
• 1500 €
• 2 personnes, 3 jours par
mois + appui éventuel
société extérieure
(réalisation affiches)
Afin d’établir un programme d’actions cohérent, il est important de prendre en considération les avis et
informations des différents services concernés de votre entreprise de manière à obtenir des estimations
de coûts, de niveaux de performance ou de bénéfices attendus. Consultez également des professionnels
du secteur pour obtenir des conseils techniques afin de confirmer les chiffres (durée prévue, moyens à
engager, …) mentionnés dans le plan d’action.
MISE EN ŒUVRE ET SUIVI DES ACTIONS
Afin que les informations relatives à la mise en œuvre de l’action soient disponibles pour tous et à tout
moment, il convient de consigner chaque étape clé dans un document de suivi.
Cela permettra également d'uniformiser les documents de travail et de pouvoir garder un historique des
actions menées au sein de l'entreprise.
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Exemple de document de suivi d'une action
ACTION 1
Isoler les conduites d'eau chaude
DATE DE DÉMARRAGE
1 janvier 2012
ECHÉANCE
20 janvier 2012
TEMPS NÉCESSAIRE
/
RESPONSABLE
M. Dupont
PERSONNE(S) EN CHARGE DE
Commande : M. Durand
LA MISE EN ŒUVRE
Mise en œuvre : Service maintenance
Service achat : Mme Legrand (secrétariat)
GROUPE DE TRAVAIL ASSOCIÉ
/
PARTENAIRE À MOBILISER
Néant
MODALITÉS DE MISE EN
ŒUVRE
Prévoir la commande de l'isolant (voir au moins trois fournisseurs et demander des
offres)
Prévoir accès zones techniques
DATE
SUIVI
ANNEXE
10/01/2012
Signature bon de commande pour isolant tuyauteries d'eau
chaude
1 (copie bon
commande)
14/01/2010
Réception matériel en magasin
2 (copie bon de
réception)
21/01/2012 &
22/01/2012
Intervention service maintenance pour isolation conduites
Action clôturée le 22/01/2012
2 jours de retard car l'opération a nécessité plus de temps que prévu suite à la détection d'une fuite sur une des
conduites à isoler.
FACTEURS DE RÉUSSITE
Définir des critères de hiérarchisation cohérents
S’être fixé des objectifs ambitieux mais réalistes
Bien choisir des responsables de projet et des relais au sein de l’entreprise
Impliquer activement tous les services concernés
Obtenir le soutien de la direction
OBSTACLES
La priorité des actions pour les personnes concernées
L'intervention de sociétés extérieures peut ralentir le planning défini au départ
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PHASE IV
EVALUER LES ACTIONS ENGAGEES
INTÉRÊT DE LA PHASE IV
Après avoir identifié, hiérarchisé, programmé et mis en œuvre les actions pour améliorer la gestion des
déchets de l'entreprise, il est primordial d’évaluer les actions mises en œuvre.
Cette phase va permettre de quantifier (par la mise en place d’indicateurs) et de qualifier les résultats
des actions et de visualiser les améliorations réellement apportées à la gestion des déchets.
Au terme de cette évaluation, il sera possible de prévoir et de planifier de nouvelles actions de manière à
poursuivre l’amélioration de la performance en matière de gestion des déchets.
Cette phase représente donc l’élément final de la démarche engagée, mais puisque le système est basé
sur le principe de l’amélioration continue, elle assume également la fonction de point de départ d’un
nouveau cycle d’améliorations.
COMPÉTENCES ET PRÉ-REQUIS
Etre bien informé des actions initiées lors de la phase III
Avoir une bonne capacité de synthèse et d’interprétation
Avoir une très bonne connaissance de l’entreprise (production, employés, répartition des tâches
administratives, …) pour juger de la pertinence du choix des indicateurs
ETAPES
L’évaluation des actions engagées passe par la réalisation de bilans quantitatif et qualitatif de celles –ci.
BILAN QUANTITATIF
La manière la plus efficace d’analyser les résultats des actions entreprises passe par le choix et
l'utilisation d’indicateurs de performance pertinents, facilement mesurables et compréhensibles par
tout un chacun (ex.: nombre d'heures de fonctionnement, nombre de travailleurs, tonnes de produits
finis, ratios par m² ou par nombre de travailleurs, …). Voici quelques exemples :
consommation totale d'électricité par employé (en €/employé ou en kWh/employé)
consommation totale d'électricité par m² (en €/m² ou en kWh/m²)
consommation liée au chauffage par m² de locaux chauffés (en €/m² ou en kWh/m²)
consommation électrique par poste de travail (par ordinateur par exemple)
consommation totale d'énergie rapportée au chiffre d'affaires
Attention, des variations de consommations peuvent être dues, non seulement à la
fluctuation de l'activité de l'entreprise, mais également aux rigueurs climatiques ou à une
modification de la surface occupée ou du nombre de travailleurs. Et ces facteurs sont
indépendants de la performance énergétique de l'entreprise.
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Remarquons que le choix de l’indicateur est difficile et délicat. En effet, il doit être comparable à la
consommation énergétique et doit permettre de vérifier que, par exemple, la diminution des coûts est
liée à réalisation d'actions en matière d'énergie ou, au contraire, que l’augmentation des consommations
est liée à l’augmentation de la production.
De manière pratique, en fonction de ce qui a été développé précédemment (analyse quantitative de la
phase I), le bilan quantitatif est réalisé en 3 temps :
le choix d’indicateurs de performance pertinents
la réalisation de graphiques identiques à ceux réalisés à l’étape 1 mais avec les données actuelles
la comparaison des données chiffrées actuelles et antérieures sur base des indicateurs de
performance
Les tableurs (format Excel) d'encodage des données énergétiques et graphiques d’analyse
référencés dans la partie I de cette méthodologie vous aidera dans la réalisation ce de bilan
quantitatif et permettra de définir des indicateurs dès le début de l'encodage des
informations relatives à l'énergie.
Il est téléchargeable gratuitement sur le site www.environnement-entreprise.be (rubrique
"boite à outils")
BILAN QUALITATIF
L’évaluation qualitative vise à avoir un regard critique sur la manière dont les actions se sont déroulées
et de vérifier si la méthodologie de travail a été efficace :
Le message est-il bien passé auprès des personnes concernées ?
La méthode de travail utilisée a-t-elle demandé trop de ressources en temps, en moyens
humains,… ? Y a-t-il moyen de l'améliorer ?
Les critères de hiérarchisation des actions étaient-ils pertinents ? Faut-il les revoir pour les actions
futures ?
Le choix des indicateurs de suivi était-il bon ? De nouveaux indicateurs sont-ils nécessaires ?
…
EVALUER LES RÉSULTATS ET PRÉVOIR DE NOUVEAUX OBJECTIFS
Au terme de ces étapes d’analyses qualitative et quantitative, il sera possible de :
revoir les actions engagées : les valider ou éventuellement les adapter
planifier des actions qui n’avaient pas été déterminées comme prioritaires lors de la première
hiérarchisation
définir de nouveaux axes stratégiques pour l’amélioration de la gestion des déchets
En plus de cette évaluation finale, il est primordial de prévoir des évaluations périodiques
(à une fréquence déterminée) pour communiquer (auprès de l'ensemble du personnel) sur
l’état d’avancement des actions et les difficultés rencontrées.
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FACTEURS DE RÉUSSITE
Les bilans doivent être effectués sur des périodes équivalentes (ex : années calendrier) pour
faciliter les comparaisons
Un encodage des données relatives aux quantités et coûts doit être fait préalablement
OBSTACLES
Le manque de temps
La difficulté à obtenir des informations dans les différents services
Le manque d’objectivité, d'expériences et/ou de compétences pour interpréter les graphiques
-----------------------------------------
Document réalisé par :
Union Wallonne des Entreprises
Chemin du Stocquoy 3 - B-1300 WAVRE
Tél : 010/47.19.43
[email protected]
www.environnement-entreprise.be
Avec le soutien de :
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