LA ChAUssURE fAçon hAUTE CoUTURE
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LA ChAUssURE fAçon hAUTE CoUTURE
rubriques il était une fois patine texte juliette labaronne haute coutur La chauss ure façon E 30 31 © j.m. weston © john lobb Depuis 1902, l’atelier parisien du boot maker John Lobb crée sur mesure des bijoux de bottes, derbies et autres mocassins dans le respect d’une tradition ancestrale. Visite guidée du discret temple de l’ultraluxe de la cordonnerie. Ici, tout n’est que cuir, calme et savoirfaire. Les rares machines sont d’époque, le geste de la main experte est roi. Tout commence par la prise de mesures. Voûtes plantaires chinoises, russes, américaines... Les mesures sont d’abord relevées dans le réseau de boutiques John Lobb du monde entier. Trois mois plus tard, essayages compris, la précieuse paire est dans sa boîte, prête pour l’expédition... Bien entretenue, elle pourra accompagner de longues années les pas de son propriétaire. Mais comment fabrique-t-on une paire de richelieu sur mesure en 2008 ?... Comme en 1908, à de rares exceptions près ! Ici, pas de polyvalence, mais de l’excellence. L’atelier sur-mesure compte une dizaine d’artisans, gardiens du savoir-faire John Lobb de l’une des cinq grandes étapes de fabrication. A chaque artisan correspond une liste de clients attitrés. Exigences particulières, préférences pour un détail, une patine, ils savent tout, mais ne diront rien : peoples ou anonymes, chez Lobb, les clients ont droit à leur intimité. La culture maison, c’est aussi la discrétion, au même titre que ce style chic et classique anglais, sans cesse revisité, qui a fait sa réputation. De la forme à la patine, cinq étapes de fabrication Les formiers ont l’honneur de commencer. A partir des croquis de mesures, ils élaborent les formes en bois de charme qui serviront de « mannequin » à toutes les étapes de la fabrication. Puis direction le patronage pour créer les patrons de carton correspondant à chaque pièce du modèle sélectionné parmi la centaine du catalogue. Redessinés à la main, ils s’adaptent à la forme unique de chaque pied, dans le respect des proportions du modèle et des points de construction maison. Box de première qualité, crocodile, coloris exceptionnels... Les matériaux sont rigoureusement sélectionnés, les éventuels défauts traqués. A la coupe et au piquage, c’est une affaire de femmes. Pointer, tracer, couper... Diverses techniques sont utilisées, permettant même de proposer une bottine exempte de couture... A la fin, l’assemblage donne naissance à la tige de la chaussure. Un travail de précision où la touche finale revient aux piqueuses, qui font de certaines pièces une véritable dentelle de cuir en travaillant les « fantaisies ». A l’atelier « pied », la chaussure prend sa forme finale. Pas moins de quinze pièces s’assemblent pour former semelle et talon. il était une fois On joue du marteau, on coud au fil de lin, on colle. Dix-huit à dix-neuf heures de travail sont nécessaires pour cette seule étape avant de pouvoir enfin passer la main au cireur qui créera la patine souhaitée par le client. C’est dans la boîte ? Car, presque au pays de l’ultraluxe, les détails comptent. On marque la semelle intérieure d’une signature spécifique au sur mesure. Sans oublier la fabrication des embauchoirs en hêtre massif, véritables cintres qui maintiendront la forme de chaque pièce. C’est aussi le moment de réaliser les éventuelles demandes particulières : messages, numérotation maison, logos à inscrire dans le chausson... Avant l’expédition. observe un rajeunissement sensible de notre clientèle », souligne Julie Raynal, assistante commerciale de Renaud PaulDauphin, directeur général. Elle explique ce succès par l’augmentation planétaire du nombre de milliardaires et le regain d’intérêt pour le sur-mesure, tous domaines du luxe confondus. Finalement, dans un monde de plus en plus standardisé, le luxe serait l’unique ? Coup de jeune sur la clientèle lobb © john 32 Mais, à l’heure de la basket reine et de sa petite sœur tong, vous vous demandez peut-être qui a l’idée saugrenue d’attendre trois mois avant d’enfiler des derbies ou des richelieus sur mesure ? Une poignée de gentlemen anglais peut-être ? A 6 800 francs – premier prix – la paire (contre 1 400 francs en moyenne pour un modèle en série), le premier critère est bien sûr économique. Europe, Etats-Unis, Russie, Emirats arabes, Chine... Les commandes sont de plus en plus internationales. « Depuis 2005, on indépendante ison » , est une entreprise e tannerie « ma la chaussure homme de fils, nom e nd J.M WESTON : Un gra tre cle XX siè . Eugène, le ston, l’au son essor au début du l’indique pas, J.M. We hnique du s, la fabrique prend Comme son nom ne tec oge la re Lim à end 1 ppr 189 d’a en n où il vient Edouard Blanchard sin e américaine Westo française. Créée par ui, la maison au mocas iliale du nom de la vill ira jamais. Aujourd’h iser l’entreprise fam ent apt dém reb se de ne ée e l’id rqu rs ponibles selon ma la dis a alo t de son lité d pie vita de La s ui. eur sept larg ore utilisé aujourd’h te en revanche, trois à cousu Goodyear, enc donc de qualifier cet parler de sur-mesure, binaison leur permet e pas à proprement com pos de pro ne iété e var tiqu nde ma gra r à semelle. te cui emblé Cet de . ie res ner intu tan i-po pre e sa pro linent tous en dem au fait qu’elle possèd les modèles, qui se déc é devenu unique: rque tient également mis au point un procéd L’originalité de la ma ont e ». y sur rs me neu n mitan « de les , de ans offre des e fil au uis 2000, J.M. Westo , cle Dep siè ue. II chimiq ousin depuis le XVI tion sans adjonction rica la fab de une nom r Installée dans le Lim nd pou é gra n nt d’u de solidit raffinement et le tale ralent. Une garantie utant une clients masculins le le tannage végétal ext e de la marque en y ajo siècle, en offrant à ses ues XXI thiq le my s es dan dèl ied mo in-p uis les dep me. rète gom est entré de pla terp elle réin sem er ville à design ure, Michel Perry. Le comme cette ligne de produits inattendus, création de la chauss des à me gam la t e et en élargissan touche contemporain ohnlobb.com John Lobb 22 310 75 77, www.j , 1204 Genève, tél. +41 4, place Longemalle