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Transcription

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Chef de l’Armée
1 / 09
Spécialiste de montagne : le défi
« C’est la nuit qu’on voit le mieux »
 4
Recherche et sauvetage avec le Super Puma FLIR
L’amour de l’armée passe lui aussi par l’estomac
 6
Des candidats chefs de cuisine aux fourneaux pour la population
L’apprentissage en réseau a le vent en poupe
E-learning au sein de l’Armée suisse
14
Editorial
On constate un large consensus
pour une armée efficace aussi en 2009
Ce soutien dépend notamment de nos prestations, que ce soit au niveau
de l’instruction ou dans le cadre d’engagements. Mais pour que nous
puissions fournir ces prestations, nous devons bien entendu disposer
des moyens nécessaires. Le manque de moyens ne doit cependant pas remettre en cause la réalisation de nos objectifs. Nous devons en premier
lieu gérer nos ressources avec parcimonie. Chaque militaire doit agir en
tant que citoyen et contribuable responsable. Cela concerne en particulier les dépenses liées au tir et aux déplacements avec les véhicules.
Un comportement plus responsable est également indispensable en
ce qui concerne le matériel militaire. Les frais d’entretien sont en effet
beaucoup trop élevés. J’en appelle ici à un usage encore plus responsable et donc encore plus précautionneux des ressources. Nous pourrons ainsi à nouveau investir davantage dans du matériel neuf. Et cela
est impératif si nous souhaitons que notre armée reste crédible.
L’enquête susmentionnée a en outre démontré qu’une majorité stable
des personnes interrogées était favorable au système de milice. Notre armée de milice ne peut toutefois survivre qu’aussi longtemps que
les citoyens suisses iront au-delà d’une simple adhésion de principe.
Je demande par conséquent à tous les militaires de faire la preuve de
leur engagement et de ne déplacer leurs cours de répétition qu’en cas
d’extrême nécessité. Grâce à une planification prévoyante avec votre
employeur, vous contribuez à la sécurité de notre pays, ce qui est également profitable à notre économie.
Mais l’économie n’est pas la seule à profiter d’un environnement sûr.
Il en est de même pour la formation, la société et, en fin de compte,
l’ensemble de notre pays. La sécurité ne va pas de soi – elle s’acquiert
au prix d’efforts, s’entretient et doit être préservée pour les générations futures. Et cela vaut d’autant plus dans le contexte de la crise
économique actuelle. Je vous remercie donc vivement de votre précieuse contribution à la sécurité de notre pays !
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Photo : CME
D’après le rapport « Sécurité 2009 » publié récemment par le Centre
de recherche sur la politique de sécurité de l’EPF de Zurich, 75% des
personnes interrogées pensent que l’Armée suisse est nécessaire. Cela correspond à une augmentation de 6% par rapport à l’année passée. Et pas moins de 71% des personnes interrogées approuvent l’affirmation selon laquelle la Suisse doit avoir une armée bien équipée
et bien formée. Ce résultat est cette fois un peu moins élevé que celui de l’année précédente. Dans l’ensemble toutefois, je constate avec
grand plaisir qu’il existe encore un large consensus au sein de la population suisse pour une armée efficace.
Commandant de corps André Blattmann,
chef de l’Armée
Contenu
Photo de couverture
L’appointé-chef Ariane Stäubli, âgée de
22 ans, a achevé avec succès l’école de
­recrues pour spécialistes de montagne.
(Photo : Hugo Kaiser/CME)
Contenu
8 Brigade d’infanterie de montagne 10
Premiers pas d’une Grande Unité dans la réserve
8 Programme d’armement 2009
10 Quand alpinisme rime avec philosophie de vie
L’appointé-chef Ariane Stäubli est la première spécialiste alpine
féminine de l’Armée suisse
12La Comptabilité de la troupe révise les conventions
sur les cantonnements avec les communes
14 E-learning au sein de l’Armée suisse
4 Recherche et sauvetage
A l’entraînement avec l’équipage
du Super Puma FLIR
15 Agenda
16 L’instruction de l’armée en protection de l’environnement
Impressum
« armée.ch », le magazine des militaires de l’Armée suisse – Edition du chef de l’Armée. Paraît deux fois par
année en français, italien et allemand.
Prochaine édition :
2/2009 Délai rédactionnel : 15.10.2009
Parution : 30.11.2009
Editeur : Communication Défense (D)
Direction de la rédaction : Relations publiques D, Publications D, Stauffacherstr. 65/14, 3003 Berne
Traduction : Services de traduction du DDPS
Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA
Impression : Ziegler Druck- und Verlags-AG, 8400 Winterthur
Changements d’adresse : Par écrit au chef de section de leur lieu de domicile
Copyright : DDPS, domaine Défense
Internet : www.armee.ch
6
Candidats chefs de cuisine
15
Fanfare de l’Armée suisse
L’amour de l’armée passe lui aussi
par l’estomac
La représentation qui aura lieu au
Military Tattoo d’Edimbourg approche
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3
Engagement
Recherche et sauvetage avec le Super Puma
« C’est la nuit qu’on voit le mieux »
Depuis 2006, les Forces aériennes maintiennent un Super Puma équipé d’une caméra infrarouge prêt à être engagé en une
heure, 365 jours par année et 24 heures sur 24, pour la recherche de personnes disparues ou d’avions accidentés.
David Marquis, Communication des Forces aériennes
Le Super Puma file à toute vitesse de Dübendorf en direction de l’est.
Sa mission : un engagement SAR. L’abréviation anglaise de « Search
and Rescue » – « recherche et sauvetage » en français – signifie ici la
recherche d’aéronefs disparus, une mission dévolue à la Suisse en
vertu d’accords internationaux et pour laquelle les Forces aériennes
utilisent leurs Super Puma.
Dès que le signal de détresse de l’avion disparu se fait entendre,
nos deux pilotes, les capitaines Beat Hedinger et Philippe Weber, ralentissent immédiatement leur course. Après un premier relèvement
effectué en stationnaire, le vol reprend aussitôt en direction du pilote disparu. Alors que le signal de détresse s’intensifie, les deux pilotes, assistés de l’opérateur de treuil Marco Larcher et du major Andri Spinas, scrutent leur champ visuel respectif. Spinas est opérateur
FLIR pour ce vol. Sur sa console, il dispose d’une Moving Map – une
carte électronique mobile qui épouse les mouvements de l’hélicoptère et qui indique la direction de vol et l’angle de vue de la caméra
infrarouge –, ainsi que de l’image thermique de la caméra et d’un
écran vidéo haute définition.
Le disparu est retrouvé
Malgré une recherche intensive, le signal recommence bientôt à faiblir : l’hélicoptère a dépassé l’endroit où se trouve le disparu. Des relèvements croisés doivent maintenant aider à déterminer plus préci-
sément la position de la personne recherchée. La région d’où provient
le signal est rapidement définie. Hedinger et Weber frôlent la cime
des arbres avec leur Super Puma pour repérer le compartiment de
terrain où le signal est le plus fort : l’équipage sait maintenant que le
disparu ne peut plus être loin.
« Je le vois ! » Une exclamation retentit dans les écouteurs de
l’équipage. C’est Marco Larcher, qui annonce le succès de l’opération de recherche. Il a repéré son collègue Pascal Scheuber à l’orée
de la forêt. Pour cet exercice, Scheuber, équipé d’un émetteur de secours, avait été amené par une Alouette III dans la région située entre Hörnli et Kloster Fischingen. Il est à présent hélitreuillé dans le
Super Puma par Marco Larcher.
Le donneur d’ordre participe au vol
L’engagement SAR n’est que l’une des missions du Super Puma FLIR.
FLIR est l’acronyme de Forward Looking Infrared, qui ne désigne rien
d’autre qu’une caméra infrarouge montée sur un support gyrostabilisé
du côté gauche de l’hélicoptère. Le système est desservi par l’opérateur
FLIR depuis une console située à l’avant de l’espace réservé à la cargaison. L’équipage comprend encore deux pilotes, un opérateur de treuil et
un assistant de vol de sauvetage. A droite de l’opérateur, une place supplémentaire est aménagée pour le représentant du donneur d’ordre. En effet,
l’hélicoptère FLIR intervient la plupart du temps à titre subsidiaire.
Il peut notamment être engagé pour la surveillance des frontières, la reconnaissance de zones sinistrées, la lutte contre les incen-
Le major Andri Spinas travaille avec une carte mobile (en-haut), une image vidéo (à gauche) et l’image thermique.
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Bilder: David Marquis
Engagement
Le Super Puma est préparé au vol à Dübendorf. Les senseurs sont
montés sur la partie gauche.
Les différences de température détectées par la caméra thermique
sont si infimes que l’on distingue encore sur l’image l’empreinte laissée par une personne quelques instants auparavant.
Pascal Scheuber (à gauche) est hélitreuillé dans l’appareil par Marco
Larcher.
dies de forêt, la conduite de l’engagement avec des moyens embarqués et l’appui aux actions policières. Les partenaires habituels dans
le cadre des engagements subsidiaires sont donc la police, le Corps
des gardes-frontière, les services du feu et les spécialistes du secours
alpin. Le système est en outre mis en œuvre au profit des troupes en
service d’instruction, par exemple pour des exercices de documentation des dispositifs ou de vérification du camouflage.
escient. Grâce à son aide, un grand nombre de personnes disparues
ont pu être retrouvées et sauvées. Bien que le Super Puma dispose
d’un treuil de sauvetage, les opérations de secours proprement dites
sont généralement l’affaire de la Rega, avec ses hélicoptères équipés
pour les urgences médicales et ses équipages formés en conséquence. Selon entente, les Forces aériennes sont autorisées à récupérer des
personnes indemnes.
Photos : David Marquis
Pascal Scheuber, Beat Hedinger, Philippe Weber, Marco Larcher et Andri
Spinas (de gauche) lors du briefing de préparation de l’entraînement FLIR.
Les lois de la physique fixent les limites
Les partenaires sont formés
« Nous accomplissons environ 30 interventions en conditions réelles
par année, avec un accent principal sur la recherche de personnes », explique l’opérateur FLIR Andri Spinas. Des engagements que les Forces
aériennes effectuent la plupart du temps sur mandat de la Rega. Cette
dernière s’adresse à l’officier de piquet des Forces aériennes, lequel est
en mesure de déclencher une intervention dans le délai d’une heure. La
décision de lancer ou non une opération dépend d’une part de la météo
et, d’autre part, de l’avis de l’officier de piquet et de l’opérateur FLIR sur
les chances de réussite du FLIR en fonction des circonstances.
« C’est la nuit et en terrain découvert que nous voyons le mieux »,
explique le major Spinas. Plus le soleil chauffe le sol pendant la journée, plus la différence de température entre une personne et le terrain
s’amenuise et plus le contraste de l’image thermique s’affaiblit. Spinas fait également remarquer que le FLIR n’est pas un remède miracle.
Il ne fonctionne qu’à l’intérieur des limites physiques et ne permet
pas de voir à travers les objets. La neige et l’eau ont une telle capacité d’absorption des rayons infrarouges qu’il est impossible de « voir »
les personnes ensevelies sous des avalanches ou noyées.
Mais malgré toutes ses limites, l’hélicoptère FLIR reste un
moyen d’intervention d’une efficacité redoutable s’il est engagé à bon
Techniquement, la caméra FLIR est optimisée pour la recherche
de personnes, ce qui est aussi intéressant pour le Corps des gardesfrontière et la police. A part la surveillance des frontières et la recherche policière de personnes, la caméra infrarouge est également utile
aux chefs d’intervention de la police lors de grandes manifestations
comme le WEF ou l’EURO 08. Les prises de vue peuvent alors être
retransmises en temps réel à un poste de commandement terrestre.
Enfin, l’hélicoptère FLIR vient aussi en aide aux services du feu pour
repérer et éteindre avec précision les foyers couvants qui subsistent
après les incendies de forêt.
Comme le souligne Andri Spinas, la formation des chefs d’intervention joue un très grand rôle dans tous ces engagements. « Il est
important que nos partenaires connaissent les possibilités de notre
système. A l’engagement, tous doivent parler le même langage à la
radio. C’est pourquoi nous organisons régulièrement des cours et
des exercices pour le Corps des gardes-frontière, la police, les organisations de sauvetage et les services du feu. » Cela a abouti à une utilisation plus ciblée et surtout plus rapide de l’hélicoptère, un développement dont Spinas se réjouit : « Plus l’alarme est rapide, plus les
chances de réussite sont grandes. » n
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Engagement
L’armée en contact direct avec la population : des candidats chefs de cuisine exercent leur art au village
L’amour de l’armée
passe lui aussi par l’estomac
« L’amour passe par l’estomac », dit un vieux proverbe. Un cliché désuet qui n’est peut-être pas du
tout valable pour l’armée ? Non, absolument pas. Le stage de formation des chefs de cuisine organisé
­chaque année à Thoune apporte la preuve, durant six jours, que les relations entre l’armée et la population ont également quelque chose à voir avec l’art culinaire. Notamment, lorsque les futurs chefs
de cuisine préparent un dîner dans une cuisine de village, repas que la population peut s’offrir au prix
sans concurrence de 5 francs.
Daniel Laroche, suppl chef Communication des
Forces terrestres
Qui ne se souvient pas des cris de joie des
enfants réclamant du chocolat, des biscuits…
A peine l’armée a-t-elle fait son apparition au
village que la ruée vers les douceurs militaires
commence. Pour de nombreuses personnes
d’un certain âge, le repas de midi préparé par
l’armée dans la cuisine du village – que l’on
achète à vil prix et que l’on vient chercher
dans un bidon à lait – est un beau souvenir
du temps passé.
C’est cette tradition qu’entend cultiver
aujourd’hui encore le stage de formation
thounois pour chefs de cuisine. L’exercice
CARÊME (qui n’est pas sans rappeler la période précédant Pâques) est réalisé dans deux
villages différents lors de chacun des trois
stages de formation annuels. Toutefois, la
manifestation n’a que peu de rapport avec le
jeûne. Il suffit de voir le menu concocté par
les futurs chefs de cuisine. Le rapport qualitéprix et quantité-prix est optimal.
Lors de notre visite au premier stage de
formation de cette année, un repas consistant
nous attendait à Oberwil et à Därstetten dans
le Simmental bernois. Au menu : ragoût de
porc à la bernoise, purée de pommes de terre
et carottes à la vapeur et séré aux pommes
comme dessert. Le tout pour la modique
somme de 5 francs. Dès lors, il ne faut pas
s’étonner que les villageois profitent largement de ce service. La semaine qui précède,
les autorités communales annoncent le menu
et vendent des bons.
L’exercice dure trois jours ; il commence
le mardi avec les préparatifs à Thoune, le
déplacement et la prise en main du cantonnement et de la cuisine dans les communes
concernées. Le mercredi est consacré à faire
la cuisine. Le travail commence à 7h20 avec
la donnée d’ordres ; la population peut venir chercher les premiers repas dès 11h20.
Enfin, le jeudi se déroulent les travaux de
Une offre toujours appréciée de la population : ragoût de porc à la bernoise et purée de pommes de terre servis par les candidats chefs de cuisine.
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Engagement
La population d’Oberwil en approche ; quelques touristes danois sont également de la partie.
réorganisation et de maintien de la valeur
ainsi que le retour à Thoune, base du stage
de formation.
Pour chacune des classes, faire preuve
d’ingéniosité et de créativité est un défi particulier à relever. A Oberwil par exemple, des
ustensiles de cuisine d’hier et d’aujourd’hui
ont été présentés à la population civile sur
une remorque.
Photos : Daniel Laroche
Lors de cet exercice, on met l’accent sur
la conduite pour les participants au stage de
formation pour chefs de cuisine. En effet,
en tant que professionnels et chefs de cuisine, il va sans dire qu’ils maîtrisent leur art.
Les classes sont réparties en groupes afin
de pouvoir également planifier et accomplir
le travail de manière optimale à l’extérieur
de la cuisine. Enfin, les tâches du fourrier
et du sergent-major doivent également être
exécutées.
Pour les futurs chefs de cuisine, il s’agit pour une fois de s’y retrouver dans une cuisine plus
­petite et plus simple que d’habitude.
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Brigade d’infanterie de montagne 10
Premiers pas d’une Grande Unité dans la réserve
Avec l’étape de développement 08/11, les bataillons de réserve seront groupés dans deux brigades dites « de réserve », la
brigade d’infanterie de montagne 10 et la brigade d’infanterie 7. Pour la br inf mont 10, 4 bataillons sont déjà « arrivés » et
8 autres suivront en 2010 et en 2011.
Brigadier Denis Froidevaux, Commandant de la brigade d’infanterie de
montagne 10
Le projet « brigades de réserve » (br rés) a subi des retards et ses bases
légales n’entreront en vigueur qu’en 2010. De nombreuses rumeurs,
parfois très néfastes pour la bonne marche de l’unité, sont nées de
ces retards, ce qui a mis l’alimentation en personnel de l’Etat-Major
(EM) br inf mont 10 en péril. Le commandement de l’armée vient
d’approuver les modifications de l’Ordonnance concernant les obligations militaires (OOMi) sous réserve de la ratification de dites
modifications par le Conseil Fédéral.
Rôle modifié
Pour comprendre ce que sont ces brigades de réserve, il est important
de souligner quatre axes-clés, à savoir :
1. Les missions : les EM br rés ont prioritairement une mission de planification et de conduite d’engagements, mais ils sont aussi prévus pour
l’appui à l’instruction, l’appui au développement de l’armée (comme
EM d’essai) et pour faire rayonner l’esprit de la milice.
2. La durée des services : les of EM br accompliront 30 jours par période de 2 ans et les of occupant des positions-clés et les of EMG,
40 jours en tout. Dans les bataillons et unités, le système actuel
(par période de 2 ans) de 10 jours pour les of EM et les capitaines
et de 4 jours pour les officiers subalternes sera maintenu, mais ces
services seront optimisés.
3. Les officiers de carrière : jusqu’ici, il subsistait un doute juridique par rapport à la possibilité ou non qu’ont ces officiers d’être
incorporés dans un EM d’une brigade de réserve. Cette restriction est désormais levée pour les EM br rés, leur permettant ainsi de rester à jour.
4. Promotions : il sera possible de prendre du galon dans les br rés, à
condition de remplir toutes les obligations requises (qualité, écoles et services pratiques). La perméabilité horizontale permettra à
ceux qui le souhaitent de retourner dans une br active.
Réserve de cadres
Déchargés du pilotage de l’instruction de troupes actives et concentrés sur l’opérationnel, ces EM br rés auront aussi une mission-clé non
écrite : « Permettre à l’armée de durer » ! Les événements nous le démontrent, la probabilité que la situation se dégrade de manière prolongée existe et l’armée est la seule alternative massive, durable, rapidement disponible et flexible à disposition de nos autorités. C’est
l’unique réserve stratégique en matière sécuritaire.
Si créer des effectifs de soldats n’est qu’une affaire de moyens
matériels, créer des cadres demande au contraire du temps que nous
n’aurons pas en cas de crise. Le maintien d’EM de réserve permettra
donc entre autres de recréer rapidement des effectifs pour des tâches
Programme d’armement 2009
Pour la mobilité et une instruction proche de la réalité
Près de deux tiers du programme d’armement 2009 (PA 2009) adopté par le Conseil fédéral améliorent la mobilité,
tandis que le reste est consacré à une instruction au combat réaliste et efficace au moyen de simulateurs de tir et
de signalisation des touchés. Sur 496 millions de francs, 442 auront une influence sur l’économie suisse.
Système militaire de guidage d’approche (SMGA), 296 millions de francs
Jusqu’ici, la surveillance, le contrôle de la circulation aérienne et la gestion des aéronefs
dans le contexte des aérodromes militaires s’effectuait avec le radar d’approche de précision
­QUADRADAR et le radar primaire et secondaire
de surveillance d’aérodrome FLUR 90. Les deux
systèmes ont atteint la fin de leur durée d’utilisation et doivent être remplacés par le SMGA.
Photos : armasuisse
Véhicule sanitaire léger (vhc san L),
47 millions de francs
8 armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
Il permet le transport de 2 patients couchés
ou 6 patients assis et de 2 soignants. 20 vhc
san L vont être entièrement équipés sur le
modèle des véhicules sanitaires PIRANHA.
130 autres véhicules seront équipés comme
les ambulances civiles, selon des normes réduites pour la prise en charge des patients.
Modernisation des installations
d’instruction et d’entraînement des
automobilistes (FATRAN WE),
17 millions de francs
Une installation FATRAN WE comprend 5 stations d’entraînement pour les futurs conducteurs
automobiles ainsi qu’une station de commande
et de surveillance. Elle comporte une cabine de
conduite standard, un écran de visualisation
amélioré et peut simuler un trafic très intense.
Elle permet aussi une instruction à la conduite de
camions avec boîte à vitesse automatique.
simples mais coûteuses en effectifs (garde, surveillance, etc.) et pouvant être assumées par des unités légèrement équipées et de concentrer nos unités les mieux équipées et entraînées sur des missions plus
exigeantes. Les br rés sont donc un ballon d’oxygène pour le commandement de l’armée, mais aussi pour les autorités civiles qui peuvent, le
cas échéant, avoir besoin de soutien et d’appui en terme de conduite.
Vrai rôle opérationnel
Ce modèle est nouveau. Et il dérange encore, car il est compris comme une concurrence, surtout au moment où la pénurie d’of EM rend
la situation précaire. Mais les br rés ont un vrai rôle opérationnel à
jouer, et cette pénurie ne sera pas réglée par des coupes linéaires mais
au contraire en redessinant l’ensemble des structures des EM, en redéfinissant le métier d’of EM et en attribuant à ceux-ci des instruments modernes tels que le FIS HE.
Au lieu de comprendre « réserve » il faut donc comprendre
« EM de forces » comme nos voisins français, c’est-à-dire des EM
sans troupes, disponibles pour constituer les noyaux de task forces pour des missions particulières. Alors qu’on se le dise…, nous
« Les brigades de réserve sont un ballon
d’oxygène pour le commandement
de ­l’armée, mais aussi pour
les autorités ­civiles. »
avons besoin de renforcer nos rangs avec des officiers de qualité
et désireux de servir !
L’EM de la br inf mont 10 et des bataillons subordonnés appliqueront donc avec conviction et force la maxime : « La différence par l’excellence et la compétence ». n
Plate-forme de simulation pour
l’engagement en zone urbaine
(SIM CEZU), 123 millions de francs
SIM CEZU est une plate-forme de simulation en conditions réelles, sur laquelle une
unité renforcée ou mixte peut s’entraîner
aux missions d’engagement en zone urbaine
et être contrôlée. Elle permet de saisir, de
documenter et ensuite aussi de corriger le
comportement tactique et le statut de tous les
participants, jusqu’à l’échelon d’une compagnie renforcée, dans une zone d’exercice urbaine comportant des bâtiments spéciaux.
Simulateurs de tir au laser pour charge
directionnelle et mitrailleuse légère 05
(LASSIM chg dir et mitr L 05), 13 millions
de francs
Ces deux simulateurs complètent la plateforme de simulation pour les exercices de
combat et celle pour l’engagement en zone
urbaine SIM CEZU. EM planif A
Effet sur l’activité économique en Suisse
La part pour la Suisse du matériel commandé
est de 167 millions de francs, ce qui correspond
à 34 pour cent. De nombreuses entreprises en
Suisse recevront d’autres commandes sous forme d’affaires compensatoires grâce à la participation indirecte de l’économie suisse à l’acquisition de matériel étranger. L’ordre de grandeur
est de 275 millions de francs. L’effet sur les activités de ces entreprises est ainsi augmenté à
442 millions de francs ou 89 pour cent. EM planif A
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Personnalités
L’appointé-chef Ariane Stäubli est la première spécialiste de montagne féminine de l’Armée suisse
Quand alpinisme rime
avec ­philosophie de vie
Enfant déjà, elle participait à des camps d’escalade et ne se sentait bien qu’en montagne. Elle a déjà fait l’ascension du Mont Blanc, du Dom et du Kilimanjaro. Elle est aussi la première femme à avoir accompli l’école de
recrues pour spécialistes de montagne (ER spéc mont) de l’Armée suisse. Pour Ariane Stäubli originaire de la
Lenk (BE), l’alpinisme n’est « pas seulement un hobby, c’est une philosophie de vie » comme elle le dit si bien ellemême.
Stefanie Lüscher, rédactrice «armée.ch»
L’appointé-chef (app chef) Ariane Stäubli
est habillée chaudement : elle porte plusieurs
couches d’habits et ses joues sont rougies par
le froid. Elle se présente à l’entretien avec
«armée.ch» juste après un exercice de tir.
« Il fait un froid de canard aujourd’hui, quel
vent glacial », fait-elle remarquer en riant de
bon cœur.
Cinquième meilleur résultat de l’ER
L’app chef Stäubli a accompli l’ER
spéc mont de fin octobre 2008 à
début avril 2009 à Andermatt.
Fait remarquable : unique
recrue féminine sur 50, elle
a terminé l’ER avec le cinquième meilleur résultat.
La jeune femme âgée de
22 ans confirme : « Sur
le plan de la condition physique et de
la technique, j’étais
presque toujours au
même niveau que
mes collègues ». Pas
étonnant quand
on sait qu’Ariane
Stäubli est une
alpiniste chevronnée depuis
longtemps : elle
s’est présentée
au recrutement
avec une longue
liste de sommets
conquis, la recommandation d’un guide de montagne ainsi que trois brevets
de moniteur de groupe
« Jeunesse+Sport » (alpinisme, escalade sportive
et excursions à ski).
Elle avoue cependant que « lorsqu’il s’agisL’app chef Ariane Stäubli sait ce qu’elle veut : après avoir terminé
l’ER spéc mont avec succès, elle accomplira l’école de sous-officiers
à fin 2009.
10 armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
sait de porter de lourdes charges, j’atteignais
plus rapidement les limites de ma capacité
physique que les hommes ». Avant Ariane
Stäubli, aucune recrue féminine n’était parvenue à terminer cette ER exigeante sur le
plan physique ; celles qui ont tenté leur chance
ont toutes échoué à l’examen d’entrée de la
cinquième semaine.
Mais attention, l’ER spéc mont n’est
pas facile pour les hommes non plus ! Sur
Comment devenir spécialiste de montagne ?
Instruction prémilitaire : il est utile que les futurs spécialistes de montagne possèdent un brevet de moniteur de groupe « Jeunesse+Sport »
(alpinisme, escalade sportive et/ou excusions à
ski). Les conditions obligatoires demeurent cependant de bonnes aptitudes en escalade et en
ski, ainsi qu’une excellente condition physique.
Recrutement : les candidats doivent démontrer leur aptitude au service sur le plan physique
et médical.
L’école de recrues pour spécialistes de
montagne (ER spéc mont) dure 21 semaines. Si
l’examen d’entrée de la cinquième semaine est
réussi, les domaines suivants sont instruits entre
les semaines 6 et 17 :
• Technique alpine estivale et hivernale ;
• Service des avalanches, déclenchement artificiel d’avalanches ;
• Planification et exécution de déplacements ;
• Accessibilité aux terrains difficiles ;
• Instruction de sauvetage estival et hivernal ;
• Planification, donnée d’ordres, conduite, méthode ;
• Instruction à l’engagement de type infanterie
(un jour par semaine).
La matière apprise est appliquée dans un cadre
plus vaste des semaines 18 à 21 (formation en
application). Les recrues qui réussissent encore deux autres examens (technique alpine estivale et hivernale) obtiennent la distinction de haute montagne et sont incorporées dans le groupe
des spécialistes de montagne 1 à la fin de l’ER.
Photos : Hugo Kaiser/CME
Personnalités
Lors de l’inspection finale de l’ER spéc mont 15-2, l’app chef Ariane Stäubli
présente au commandant de la région territoriale 3, le divisionnaire
­Roberto Fisch, le concept de « Planification d’une randonnée de montagne ».
la cinquantaine de recrues au départ, seules
40 ont passé l’examen d’entrée comme l’explique l’app chef Stäubli : « Certains ont raté
l’examen et d’autres ont dû renoncer pour
cause de blessure ».
« Rester femme dans un monde
d’hommes »
Récit d’une journée type à l’ER spéc mont en
hiver : réveil à 5h30, petit-déjeuner et ordre
dans les chambres. Suivent une ou deux leçons théoriques (par exemple sur l’évaluation
du danger d’avalanche), puis départ pour une
excursion à ski ou de l’instruction dans le
terrain. Retour en fin d’après-midi, répétitions, sport ou préparation de l’excursion du
lendemain. Repas du soir à 18h, suivi d’une
sortie ou de la suite du travail.
Les excusions à ski étaient les moments
préférés d’Ariane Stäubli. Elle se souvient
notamment d’un départ depuis Brudelhorn
au Valais : « Une poudreuse immaculée, du
soleil – bref le rêve ! ». Malheureusement,
l’ER de cet hiver a été quelque peu restreinte
dans ses activités en raison des fortes chutes
de neige et du danger d’avalanche.
Sauvetage dans les gorges de Schöllenen près d’Andermatt
(Ariane Stäubli à droite sur l’image).
L’app chef Stäubli s’est toujours sentie à
l’aise parmi ses camarades masculins d’ER :
« Mes collègues ont reconnu et respecté mes
performances. Nous avons partagé un véritable esprit de camaraderie et nous avons
beaucoup ri ». L’esprit d’équipe possède une
importance vitale pour un spécialiste de
montagne. Il tient à cœur à Ariane Stäubli
de souligner que « malgré une intégration
facile dans l’équipe, je suis parvenue à rester
femme dans ce monde d’hommes. C’était
très important pour moi ».
Volonté de réussir et passion de la
montagne
Dans la vie civile, Ariane Stäubli étudie
les sciences de l’environnement à l’EPF de
­Zurich. « Après trois ans d’études, le service
militaire à Andermatt m’a permis de changer
d’air, ce dont j’avais besoin ! ». Elle souhaite
toutefois aussi progresser dans sa formation
civile et suivra un stage cet été dans un bureau
d’ingénieurs avant de revenir à Andermatt
en fin d’année : « J’accomplis l’école de sousofficiers et paierai mes galons de sergent d’ici
avril 2010 ».
Les spécialistes de montagne préparent un patient pour l’évacuation
au moyen d’un téléphérique (à l’arrière-plan : Ariane Stäubli).
Quels conseils pourrait-elle donner à
d’autres femmes qui s’intéresseraient à l’ER
spéc mont ? « Être ouverte d’esprit, avoir de
l’humour et savoir faire sa place dans ce
monde d’hommes ». A cela s’ajoute encore
une bonne dose de volonté, car cette ER,
« ce n’est pas de la tarte ». Pour terminer, la
passion de la montagne est un ingrédient
indispensable : « Il faut aimer la nature et
savoir en tirer sa motivation ! »
Le Centre de compétences du service alpin
de l’armée (Cen comp S alpin A)
Le Cen comp S alpin A installé à Andermatt est
le service central pour le service alpin de
l’Armée suisse. Tâches principales :
• Instruction et conduite du groupe des spécialistes de montagne 1 avec éléments d’intervention
permanents et tâches d’aide à l’instruction dans
le service alpin pour l’ensemble de l’armée ;
• Organisation de cours d’instruction nationaux
et internationaux ;
• S
outien et conseil à l’attention d’organisations
militaires et civiles, nationales et internationales.
→ w ww.armee.ch/gebirgsdienst
Opération réussie : la bonne humeur est contagieuse lors du rangement des 100 mètres de câble de téléphérique utilisés.
armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
11
Photos : Eva Zwahlen
Discussion dans le cantonnement de Kölliken : (de g. à dr.) quartier-maître des lieux Hans Haldimann, adjudant d’état-major Marco Meier et
Hansjörg Lüthi de la Comptabilité de la troupe.
La Comptabilité de la troupe révise les conventions sur les cantonnements avec les communes
Mention « utilisable » grâce au combi-steamer
Les militaires (mil) disposent de presque 600 cantonnements de troupes sur l’ensemble du territoire
suisse. Parmi ces cantonnements, 497 appartiennent à des communes qui ont signé avec la Confédération un contrat régissant leur utilisation à des fins militaires. Aujourd’hui, l’équipement personnel
prend beaucoup de place, ce qui n’était pas le cas à l’époque d’Armée 61. Voilà notamment ce qui explique les nombreux voyages de Hansjörg Lüthi, de la Comptabilité de la troupe. Il doit en effet adapter
aux exigences actuelles les conventions passées avec les communes.
Eva Zwahlen
La loi stipule que les communes sont tenues
de garantir le cantonnement de troupes. En
contrepartie, elles sont dédommagées selon
des tarifs définis par le Conseil fédéral.
Pour ce faire, la Comptabilité de la troupe
(compta trp) entretient avec 497 communes
des conventions qui sont régulièrement révisées. Cette tâche incombe à Hansjörg Lüthi,
59 ans, collaborateur auprès de la compta trp
depuis 1986. Sur le terrain, son travail peut
être assimilé à celui d’un architecte d’intérieur, d’un collaborateur au service externe
et d’un fabricant de cuisines. Une activité
12 armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
qui exige une grande expérience associée
à un talent de négociateur. « Il devient surtout difficile de négocier lorsque la future
occupation des cantonnements par la troupe
n’est pas encore certaine, car ni l’organe de
coordination compétent, ni la compta trp ne
sont en mesure de donner des garanties à ce
sujet », explique Lüthi.
Tirer le maximum avec des solutions
pragmatiques
Le programme d’aujourd’hui consiste à rendre visite aux communes de Kölliken, Unter­
entfelden et Suhr dans le canton ­d ’Argovie.
L’abri de la protection civile (abri PCi) de
Kölliken est aussi régulièrement occupé par
cette dernière, ce qui conduit parfois à de
petites luttes de pouvoir entre la protection
civile et l’armée. Le conseiller municipal
responsable Fredy Gut et le quartier-maître
Hans Haldimann participent à la visite des
lieux. Objectif de la journée : prendre note
des éventuelles adaptations à effectuer sur
les infrastructures.
Hansjörg Lüthi le sait : « Un conseiller
municipal ne peut pas décider seul de l’ampleur des investissements. La question est en
général débattue par l’ensemble du Conseil
municipal et il faut ensuite compter environ
deux ans pour que les transformations puis-
sent être concrétisées. » En d’autres termes,
les souhaits particuliers de l’armée sont
rarement pris en considération. Lüthi tente
de tirer le maximum avec des propositions
pragmatiques. Lors de la visite de la cuisine,
il recommande aux représentants de la commune d’acquérir un combi-steamer. Car en
cuisine, les autocuiseurs traditionnels ont
cédé la place à des récipients thermiques
modernes dont le type et la taille sont parfaitement adaptés aux combi-steamers, ce qui
garantit un cycle de cuisson complet.
Plus de moyens pour une cuisine de
surface
En matière de taux d’occupation par la troupe,
Unterentfelden présente des statistiques en
dessous de la moyenne. Raison pour laquelle
la conseillère communale Ruth Ursprung
est plutôt réticente à l’idée d’envisager des
transformations. Hansjörg Lüthi comprend
sa réaction et tente alors de la convaincre
en avançant d’autres arguments : « Si vous
utilisiez la cuisine en surface, qui présente
l’avantage d’être plus moderne, je pourrais
vous dédommager à raison de 1.20 francs au
lieu de 90 centimes par personne et par jour. »
Et voilà posées les bases de négociation. Mais
Lüthi regrette ici aussi l’absence d’un combisteamer.
Afin que les dortoirs puissent être adaptés rapidement et en toute simplicité aux
besoins actuels, Lüthi propose une « cure
d’amaigrissement » : il s’agirait concrètement d’ôter entre le tiers et la moitié des
matelas afin que les mil puissent utiliser
la place ainsi libérée pour leur équipement
personnel. Lüthi propose en outre d’utiliser
la conduite d’eau pour installer une penderie
et d’aménager des étagères à chaussures.
Prix approximatif pour les transformations,
combi-steamer inclus : 30 000 à 40 000
francs.
Une coexistence délicate
Accompagné de l’adjudant d’état-major
Marco Meier du centre de coordination 2,
Lüthi termine sa tournée par la visite des locaux de Suhr, un cantonnement qui propose
de nombreuses places d’hébergement. Pour
ce faire, ils ont été rejoints par le conseiller
communal Hans Rufli, le représentant de la
commission de construction Lukas Siegrist et
Environ 50 pour cent des cantonnements doivent être adaptés aux nouvelles normes : dans les
dortoirs, les mil ont besoin de plus de place pour leur équipement personnel.
le quartier-maître local Marco Stirnemann.
La dernière visite des lieux avait permis de
déceler certaines lacunes au niveau de la
cuisine, mais celles-ci ont apparemment été
comblées entretemps. Le conseiller communal Rufli profite de l’endroit pour entamer
une discussion de fond. Ce qui lui importe
avant de parler de nouveaux projets d’amélioration, c’est de savoir quels sont les pronostics quant à la présence de troupes dans
sa commune. Une question délicate, mais
qui n’a rien d’extraordinaire pour Hansjörg
Lüthi : « J’ai l’habitude d’être confronté à ce
genre de situation. »
La réticence de Rufli devient compréhensible lorsqu’il évoque les conditionscadres : « Le fait que ce bâtiment soit tout
proche de l’école et utilisé communément
par les élèves, les enseignants et les militaires peut être une source de conflit. Si nous
mettons à la disposition des militaires des
locaux qui reviennent à l’école, nous devons
nous attendre à essuyer des critiques. » Une
coexistence délicate qu’il ne faudrait pas
négliger et qui explique pourquoi Rufli est
peu enclin à faire des concessions hâtives.
Lüthi ne repartira toutefois pas bredouille :
il est parvenu à faire accepter que désormais,
les mil de sexe féminin puissent se doucher
sur le même étage que les élèves, à savoir un
étage au-dessus. Un succès mineur, mais
important.
Moins de cantonnements de troupe, mais
mieux aménagés
Compte tenu des nouveaux effets d’équipement
des mil, l’Armée suisse a aujourd’hui des
exigences plus grandes pour les cantonnements
de troupe qu’elle utilise. C’est pourquoi elle a
défini de nouveaux standards avec pour objectif
de proposer aux troupes à partir de 150 mil
munis de leur équipement des cantonnements et
des installations appropriés. Tous les emplacements ne peuvent pas être « standardisés » de la
même manière. L’armée tient donc compte des
ressources et des possibilités que proposent les
lieux tout en respectant les prescriptions
légales. La Comptabilité de la troupe révise
annuellement quelque 50 conventions. Environ
50 pour cent des cantonnements doivent être
adaptés aux nouvelles normes.
→ w ww.logistikbasis.ch > Themen > Truppen­
rechnungswesen (le site n’existe qu’en
­allemand)
armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
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E-learning au sein de l’Armée suisse
L’apprentissage en réseau a le vent en poupe
L’introduction systématique de l’e-learning au sein de l’Armée suisse progresse rapidement : depuis la fin de l’année 2008, les infrastructures techniques sont remises à
la troupe et les contenus ne cessent d’augmenter sur la plate-forme e-learning.
Christian Hornung, chef de l’e-learning, EM cond A
En décembre 2008, la première infrastructure
technique d’apprentissage en ligne a pu être remise à la troupe à la caserne de Sion. Depuis
avril 2009, deux autres écoles sont déjà équipées pour l’apprentissage en réseau : l’école de recrues d’infanterie 13 à Liestal et
les écoles d’infanterie 11 et 12 à Coire.
Les places d’armes de Thoune, Payerne, Colombier, Moudon et Drognens recevront cet été l’équipement technique nécessaire
pour l’apprentissage en ligne.
• Charger et assurer correctement ;
• Vidéo : 15 minutes avec l’Armée suisse ;
• Vidéo : Les menaces NBC.
Utilisez également la plate-forme e-learning de l’Armée suisse et du
DDPS : → https://www.lmsvbs.admin.ch
Vous trouvez désormais les contenus suivants sur la plate-forme
e-learning :
• Sécurité intégrale, version 2 – Un incontournable pour les utilisateurs de PC ;
• Connaissances relatives au grade – Afin que vous vous adressiez
toujours de manière adéquate aux militaires que vous croisez (disponible en allemand uniquement) ;
• Disponibilité de l’armée – Les bases et les devoirs en dehors du
service ;
• Droits de l’homme – Bases (disponible en allemand uniquement) ;
• Corps humain – Découvrez le corps humain ;
• Spray irritant 2000 – Cours d’introduction et film (disponible en
allemand uniquement) ;
Photo : EM cond A
Nouveaux contenus d’apprentissage intéressants
Avril 2009, Liestal : le lieutenant-colonel Blaise Morand, officier de
carrière e-learning (à gauche), remet la clé symbolique de l’infra­
structure e-learning de l’école de recrues de l’infanterie 13 à son
commandant, le lieutenant-colonel Fritz Meister.
Photo : ACAMIL
L’ACAMIL reçoit le prix d’encouragement Lilienberg
Le Dr h.c. Walter Reist, président du Conseil de fondation du Forum
économique Lilienberg (à droite) remet le prix d’encouragement
­Lilienberg au brigadier Daniel Lätsch, directeur de l’Académie militaire.
14 armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
L’Académie militaire de l’EPF de Zurich (ACAMIL) a été distinguée
par le prix d’encouragement Lilienberg pour l’efficacité de l’enseignement dispensé aux officiers de carrière et pour la qualité de sa recherche dans le domaine des sciences militaires. En présence de personnalités des milieux politique, économique et militaire, le Dr h.c.
Walter Reist, président du Conseil de fondation du Forum économique Lilienberg, a remis le 3 avril 2009 la distinction au brigadier
­Daniel Lätsch, directeur de l’Académie militaire.
Dans son éloge, le divisionnaire à la retraite Hansruedi Ostertag a déclaré que le prix d’encouragement a été décerné à l’ACAMIL
« en reconnaissance de la performance entrepreneuriale mise au service des officiers de carrière de l’Armée suisse à travers un enseignement de haut niveau, orienté vers l’avenir et axé sur la pratique ainsi que de l’excellence de la recherche effectuée dans le domaine des
sciences militaires ». Le brigadier Daniel Lätsch a déclaré qu’il considérait le prix non seulement comme un gage de reconnaissance pour
le travail accompli par l’ensemble des collaborateurs de l’ACAMIL,
mais qu’il le voyait aussi et surtout comme une exhortation à persévérer dans la voie de la perfection. ACAMIL
Manifestations
Agenda
30 juin 2009 Concert de bienfaisance du Swiss Army Big Band au bénéfice de « Swing for Children of Tschernobyl »
www.militaermusik.ch
Rotkreuz ZG, salle Dorfmatte
4 juillet 2009 Jubilé de la Patrouille Suisse 09 à Mollis
avec la Patrouille Suisse et le Team PC-7
www.hunterverein.com
Mollis
8 août 2009 Fête du lac 2009
avec le Team PC-7 et le Display Team Super Puma
www.seenachtsfest2009.ch
Rapperswil
28 août 2009 Championnats d’été de l’armée
www.armeewettkaempfe.ch
Wangen a. A.
29 et 30 août 2009
Dittingen
Meeting aérien de Dittingen
avec la Patrouille Suisse, le Display Team Super Puma et
les éclaireurs parachutistes
www.flugtage.ch/flt09/d
24 au 27 septembre 2009 Swiss Raid Commando
www.src.ch
Suisse romande
2 au 11 octobre 2009 Foire du Valais avec une exposition spéciale du DDPS www.foireduvalais.ch
Martigny
7 et 8 octobre 2009 Démonstration aérienne d’Axalp
www.luftwaffe.ch
Axalp
Fanfare de l’Armée suisse
Répétition générale pour l’Edinburgh Military Tattoo
Photo : Th. Gerber/cen comp mus mil
Le 30 juillet prochain, la scène de la
Stadthalle de Sursee (LU) prendra des
allures d’arène du château d’Edimbourg. L’orchestre de représentation
de la fanfare de l’Armée suisse y
donnera à 20 heures une répétition
générale publique et gratuite en vue
du spectacle qu’il présentera du
7 au 29 août 2009 au Military Tattoo
à Edimbourg.
Centre de compétences de la musique militaire
Sur le plan musical, les publics de Sursee et
d’Edimbourg peuvent se réjouir d’un potpourri qui s’annonce passionnant : en effet,
des marches suisses traditionnelles, des mélodies rock et des solos évocateurs figurent
au programme. L’orchestre de représentation
dans son uniforme rouge de gala propose,
avec les effets pleins de fantaisie de la formation de tambours, des moments impressionnants tant pour les oreilles que pour les yeux
des spectateurs.
L’orchestre de représentation de la fanfare de l’Armée suisse se prépare de manière intensive à
faire son entrée en scène en Ecosse.
Le projet « Edinburgh » doit relever des
défis de taille sur le plan de l’organisation ; en
effet, tous les musiciens qui font partie de la
fanfare de l’Armée dans le cadre de leur service annuel ne peuvent pas se permettre de
mettre leur activité professionnelle en veilleuse pendant cinq semaines. C’est la raison pour
laquelle certains musiciens, après une semai-
ne de préparation à Huttwil dans le canton de
Berne, participent à la moitié des représentations à Edimbourg et sont ensuite relayés par
des collègues qui les rejoignent en Ecosse. C’est
à ce prix que l’orchestre de représentation, formation de milice, peut prendre part à la 60e
édition de l’Edinburgh Military Tattoo.
→ w ww.militaermusik.ch
armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
15
possibles, même pour les petites choses. Cela s’applique
surtout aux transports de matériel et de troupes.
Une action de l’instruction de protection de l’environnement de l’armée
17.6.2008 10:17:23 Uhr
Form 18.701 f / ALN 293-3630 / sAP 2548.7598
Form 18.701 f / ALN 293-3630 / sAP 2548.7598
L’armée offre des possibilités inexploitées
L’armée offre des possibilités
inexploitées
Lors de la planification
et de l’exécution de notre travail,
nous
nous
efforçons d’envisager
toutes les
Lors de
la planification
et de l’exécution
de combinaisons
notre travail,
possibles,
même
pour
les
petites
choses.
Cela
s’applique
nous nous efforçons d’envisager toutes les combinaisons
surtout
auxmême
transports
de matériel
et de troupes.
possibles,
pour les
petites choses.
Cela s’applique
surtout aux transports de matériel et de troupes.
Vous pouvez commander les affiches « Armée et environnement » en français, allemand et italien auprès de l’Office fédéral des constructions et de la
logistique (OFCL) ; n° d’art. 18.701 à 18.705 d/f/i : [email protected]
Une action de l’instruction de protection de l’environnement de l’armée
Pour de plus amples informations sur l’instruction de l’armée en protection de l’environnement :
→ www.armee.ch > Mon service militaire > Généralités concernant
le action
service de
militaire
> Instruction
de l’arméede
enl’environnement
protection de l’environnement
Une
l’instruction
de protection
de l’armée
18_701_f_Plakat.indd 1
17.6.2008 10:17:23 Uhr
18_701_f_Plakat.indd 1
17.6.2008 10:17:23 Uhr
16 armée.ch Chef de l’Armée 1 / 09
6
Technique améliorée – terrain plus vaste
Le simulateur électronique tactique
destiné aux formations mécanisées
(ELTAM) à Thoune a été modernisé
1 / 09
2 Fondements – performance – reconnaissance : message du commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée
3 Le conseiller fédéral Ueli Maurer s’adresse aux militaires
4 Arme d’ordonnance : les règles ne changent pas dans l’immédiat
4 Munitions de poche déjà rendues ?
5 PROTECTOR : exercice d’envergure en août 2009
5 Le DDPS à la Foire du Valais à Martigny
Entre nous
Vous l’avez remarqué : le magazine « Armée actualités » a changé de nom, et il est plus coloré et moins
épais qu’auparavant. Il contient des articles plus courts et ses dimensions sont plus petites. Le cahier
étant plus fin et plié en deux, la taxe postale est moins élevée. Notre nouveau papier a un meilleur bilan
écologique et il coûte aussi moins cher que l’ancien.
« armée.ch » est votre source d’informations lorsque vous n’êtes pas au service militaire. Vous recevrez
ce magazine tant que vous serez incorporé dans l’armée. Nous vous souhaitons une agréable lecture !
La rédaction « armée.ch »
Message du commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée
Photo : CME
Fournir des prestations – recevoir de la reconnaissance
« Fondements – performance – reconnaissance », telle est ma stratégie pour l’Armée
suisse. Ces trois valeurs continuent de servir de ligne directrice. Nos actes reposent sur
les fondements de l’armée, à savoir principalement sur ses militaires de milice, ses militaires professionnels et ses collaborateurs
civils, mais également sur les moyens disponibles, les directives politiques et le soutien
de la population suisse. Une armée sans fondements solides aurait un avenir tout aussi
précaire que celui d’une maison aux fondations bancales. Les fondements de l’Armée
suisse sont solides. Il est toutefois nécessaire de continuer à les consolider – une tâche
qui incombe à tous les militaires.
Seules de bonnes performances permettent de consolider les fondements de l’armée. Achever un cours de répétition avec
succès, contribuer à la réussite d’un engagement ou encore toujours adopter un comportement correct sont des prestations qui
renforcent nos fondements. Aidez-nous à
faire en sorte que les bonnes performances
de la majorité d’entre nous ne soient pas ternies par le comportement incorrect de quelques militaires.
Je vous rappelle également que si vous avez
le droit, en votre qualité de militaires, d’exiger que la formation offerte par l’armée tienne compte des coûts, vous avez également
le devoir, en tant que citoyennes et citoyens
responsables, de veiller au respect de l’ordre­
aussi bien au sein d’un groupe qu’en tant
qu’individu.
C’est ainsi que nous obtenons de la reconnaissance – une reconnaissance qui va audelà de la performance elle-même, à savoir
au-delà de votre contribution concrète à la
sécurité. La principale reconnaissance dont
bénéficie l’armée est la confiance que lui accorde la population suisse. Et celle-ci nous
soutient comme le prouve le résultat de l’actuelle étude publiée par le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l’EPF de
Zurich. Je souhaite renforcer ce soutien avec
votre aide. Je vous remercie donc de votre
« La principale
reconnaissance dont
­bénéficie l’armée est la
confiance que lui accorde
la population suisse. »
contribution dans ce sens ainsi que de votre engagement en faveur de la sécurité et de
la liberté en Suisse, aujourd’hui et demain !
Car notre armée représente l’unique réserve de sécurité de notre pays, et ce dans tous
les cas de figure.
Commandant de corps André Blattmann,
chef de l’Armée
Décisions du commandement de l’armée
Simplifier les processus de conduite,
regrouper la conduite de l’engagement
Le 1er juillet, l’actuel Etat-major de planification sera
regroupé avec l’Etat-major du chef de l’Armée et l’Etatmajor du remplaçant du chef de l’Armée. Par ailleurs, les
engagements de l’armée devront être conduits d’une seule
main par l’Etat-major de conduite de l’armée et l’ensemble
des affaires sanitaires sera à nouveau subordonné à la Base
logistique de l’armée.
2 armée.ch 1 / 09
Au cours des derniers mois, le commandement de l’armée a procédé à un examen approfondi des processus et des structures dans le
cadre du Strategy Check, à savoir la vérification annuelle de la stratégie. Le but recherché est de remplir durablement le profil des prestations de l’armée grâce à un engagement optimal des moyens, afin
de rétablir à moyen terme l’équilibre entre les objectifs, les prestations et les moyens.
D’entente avec le chef du DDPS, le commandement de l’armée a
adopté les mesures suivantes qui entreront en vigueur à partir du 1er
juillet 2009 :
Message du chef du DDPS aux militaires
Chers officiers, sous-officiers et soldats,
chers militaires suisses,
Lorsque l’on souhaite atteindre un objectif, il
faut placer la barre très haut. L’Armée suisse
doit être suffisamment forte pour pouvoir, en
cas de besoin, défendre les intérêts de notre
pays. C’est pourquoi nous ne pouvons nous
permettre de faire des compromis.
Au cours des premiers mois en tant que chef
du DDPS, j’ai passé le plus temps possible
auprès de la troupe dans les casernes et sur
le terrain. De nombreux militaires de toutes
les armes et de tous les grades m’ont fait part
de leurs expériences et de leurs impressions,
et j’ai pu constater une certaine lassitude face
aux nombreuses réformes.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé une troupe motivée et des cadres disposés à s’investir. Des
citoyennes et des citoyens en uniforme prêts à
s’engager dans notre armée, pour notre pays.
Des soldats de milice, des soldats professionnels et des employés civils qui accomplissent leurs devoirs de manière irréprochable.
En outre, je sais que notre armée dispose
aujourd’hui encore d’un large soutien au sein
de la population. L’idée de la milice est vécue.
Je suis reconnaissant de ce premier constat
qui m’impressionne et me motive.
Mais cette image positive est mise à mal par
les nombreux problèmes, lacunes et faiblesses
des structures et processus de notre armée. Ils
sont la conséquence des multiples réformes
et étapes de développement de ces dernières
années. Des mesures qui se sont parfois même
chevauchées. L’armée n’a pas disposé du temps
nécessaire pour consolider et corriger les diverses restructurations – elle n’avait plus de vue
d’ensemble dans de nombreux domaines.
Les problèmes ont été identifiés et répertoriés
dans les domaines de la logistique, de l’aide au
commandement et de l’instruction. Dans le cadre d’entretiens personnels avec les commandants compétents et en étroite collaboration
avec les Commissions de la politique de sécurité du Parlement, je vais définir les priorités,
simplifier les processus et promouvoir la relève
des cadres. Mon objectif, chers militaires, est
de créer des conditions optimales pour l’accomplissement de votre mission.
Il est apparu que les trois tâches de l’armée
mentionnées dans la loi sur l’armée et l’administration militaire sont trop abstraites. C’est
la raison pour laquelle le Conseil fédéral et
le Parlement devront formuler des missions
concrètes dès que le nouveau rapport sur la
politique de sécurité aura été publié en fin
d’année.
• L’Etat-major du chef de l’Armée (EM CdA) et l’Etat-major de planification de l’armée seront réunis pour constituer l’Etat-major de
l’armée, ceci afin de simplifier les processus de conduite de
l’armée. Cela permettra d’économiser environ 30 postes. La fusion
de l’Etat-major personnel du CdA et de l’Etat-major du remplaçant du CdA a déjà eu lieu le 1er mai 2009.
• A l’avenir, la conduite de tous les engagements de l’armée sera assurée d’une seule main par l’Etat-major de conduite (EM cond A). La
Sécurité militaire, jusqu’ici subordonnée aux Forces terrestres, sera
désormais subordonnée à l’Etat-major de conduite de l’armée.
Photo: CME
Directement après mon élection au gouvernement, le Conseil fédéral m’a confié
le Département fédéral de la défense, de la
protection de la population et des sports
(DDPS). Dans les premières interviews,
j’ai fait part de mon désir de faire de notre
armée la meilleure armée du monde ! Cela a
fait couler beaucoup d’encre et alimenté de
nombreuses discussions.
L’autorité politique, le DDPS et l’armée se
trouvent devant une tâche colossale. Mais
nous n’avons d’autre choix que de nous
mettre à l’œuvre. Notre objectif est de disposer d’une armée opérationnelle. Pour y
parvenir, je compte sur chacune et chacun
d’entre vous, sur votre bonne volonté, votre
devoir de citoyen, votre engagement, votre
enthousiasme – oui, votre passion. L’avenir de
notre armée de milice et la sécurité de notre
pays en valent la peine !
Conseiller fédéral Ueli Maurer,
Chef du DDPS
• Le médecin en chef de l’armée sera subordonné au chef de la ­Base
logistique de l’armée avec la nouvelle unité organisationnelle Affaires sanitaires.
En outre, le commandement de l’armée a édicté les directives stratégiques pour le plan général 2009 à partir du Strategy Check et étudié
des mesures qui doivent être introduites dans le cadre de l’élaboration
du nouveau rapport sur la politique de sécurité. Comm D
armée.ch 1 / 09
3
Arme d’ordonnance : les valeurs de référence du Conseil fédéral
Les règles ne changent pas dans l’immédiat
Le gouvernement fédéral s’en tient au principe de la remise à
domicile, mais il fait examiner des possibilités d’optimisation.
Chaque militaire de l’Armée suisse continuera à conserver l’arme de
service à son domicile. Dans un premier temps, les règles ne changent pas. En février, le Conseil fédéral a néanmoins chargé le DDPS
d’examiner des possibilités d’optimisation :
• Meilleure évaluation des risques potentiels des conscrits lors du
recrutement. Celui qui représente un danger potentiel ne doit pas
recevoir une arme personnelle.
• Obligation faite aux cadres d’annoncer les militaires (mil) qui
pourraient être enclins à commettre des actes violents ou à se
suicider. Dans tous les cas, il y aurait lieu d’examiner s’il faut retirer l’arme personnelle.
• Elargissement des possibilités de mise en consignation. Le mil
doit néanmoins accomplir ses tirs obligatoires et entrer au service avec son équipement complet.
Fusil d’assaut : dorénavant quatre exercices fédéraux pour
conserver l’arme en toute propriété
Celui qui veut recevoir son fusil d’assaut en toute propriété à la fin de ses
obligations militaires doit prouver, dès le 1er janvier 2010, l’accomplissement
de quatre (auparavant deux) exercices fédéraux, soit deux tirs en campagne
et deux exercices obligatoires, au cours des trois dernières années. DDPS
• Manifestation de volonté qualifiée (par exemple un permis d’acquisition d’armes) requise de celui qui veut conserver son arme
d’ordonnance après avoir quitté l’armée et de quiconque souhaite recevoir une telle arme en prêt dans le cadre des activités de
tir hors du service.
• Interdiction pour les jeunes tireurs d’emporter des armes d’ordonnance à la maison. DDPS
→ www.ddps.ch > Documentation > Documents de base
Munitions
de poche déjà rendues ?
Oui ? Très bien ! Non ?L’affaire devient alors pressante :
Vous pouvez encore restituer vos
munitions de poche très facilement
d’ici à la fin 2009.
Vous pouvez restituer vos munitions de poche au service militaire. Il est aussi possible de les
rapporter à l’un des 26 magasins de rétablissement de la Base logistique de l’armée. A cet effet,
vous n’avez besoin que de votre livret de service. Lorsque vous rendez vos munitions de poche,
votre nom est coché. Nous vous en remercions.
L’action est entreprise sur l’ordre du Parlement. Elle doit être terminée fin 2009. Les munitions de poche retirées serviront dans les écoles et les cours de l’armée pour des exercices
de tir ordinaires. EM cond A
Pour tout complément d’information, téléphonez au 0800 40 00 01 ou adressez-vous à
­votre commandant. → www.armee.ch/munitionsdepoche
Service de garde
Spray irritant RSG 2000
Le RSG 2000 est engagé depuis 2002 pour accomplir des missions de
garde et de protection lors d’engagements subsidiaires. Seuls les militaires spécialement formés à son usage peuvent l’engager. La manipulation du spray irritant est enseignée au cours de l’instruction axée
sur l’engagement avec un appareil de marquage rempli d’eau.
L’armée a fait des expériences positives avec le RSG 2000, notamment pendant l’EURO 08. Depuis le début 2009, les militaires
de l’ensemble de l’armée sont instruits à l’engager pour le service de
garde. EM cond A
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Photo : M. Niederhauser
Le spray irritant RSG 2000 élargit les possibilités d’action
des militaires en leur conférant un moyen non létal. La
­t roupe est maintenant instruite à une large échelle à
­engager le RSG 2000 pour le service de garde.
→ www.armee.ch > Actualité > Introduction du RSG 2000
Août 2009
Exercice d’envergure PROTECTOR
sur la sûreté sectorielle
Du 24 au 28 août 2009, l’armée organise un exercice de troupe à grande
échelle dans les régions du Plateau, du nord-ouest de la Suisse et de
la Suisse centrale : 8000 militaires s’exerceront à la garde et à la surveillance d’infrastructures importantes dans une situation instable.
Communication des Forces terrestres
Le directeur de l’exercice PROTECTOR est le
divisionnaire Fred Heer, suppléant du commandant des Forces terrestres. A cette occasion, une « formation d’engagement au sol »
commandée par le brigadier Rudolf Grünig
sera mise à l’épreuve. Cette formation repose
sur la brigade d’infanterie 5 et se compose
du bataillon d’aide au commandement 5,
du bataillon d’exploration 5, des bataillons
d’infanterie 20 et 56, ainsi que du bataillon
de grenadiers de char 20.
Sûreté sectorielle
Des dérangements importants des processus
étatiques et sociaux, caractérisés par des actes
de violence et des attentats, ainsi que par la
perturbation des voies de communication
et des installations de télécommunication,
constitueront la situation initiale de l’exercice. La mission de la formation engagée sera
de protéger les infrastructures importantes
en agissant sur ordre et en étroite collaboration avec les autorités civiles. Cette opération
de sûreté sectorielle a pour but de jouer un
rôle stabilisateur et d’assurer la sûreté du
territoire national, des frontières et des infrastructures stratégiques.
Partenaire BLA et BAC
Les troupes des Forces terrestres ne seront
pas les seules à être impliquées dans l’exercice
PROTECTOR. Les organisations partenaires
seront aussi mises à forte contribution : la
Base logistique de l’armée (BLA) fournira
l’équipement, le matériel et la subsistance
pour environ 8000 mil et préparera quelque
2000 véhicules à chenilles et à pneus. La Base
d’aide au commandement (BAC) mettra à
disposition toutes les installations de communication nécessaires.
Vaccination facultative
contre la rougeole
Depuis le mois de mars 2009, les conscrits et
les recrues ont la possibilité de se faire vacciner
gratuitement et à titre volontaire contre la rougeole. Depuis 2006, le nombre de cas de rougeole enregistré en Suisse est en augmentation. Ces
dernières années, la Suisse a été le pays européen le plus touché par cette maladie selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Par cette action, l’armée souhaite contribuer à réduire le risque d’infection et la propagation de cette maladie. La vaccination
contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin ROR) est recommandée aux militaires qui n’ont pas encore été vaccinés et qui
n’ont pas contracté la rougeole étant enfants.
L’offre de vaccination proposée aux
conscrits lors du recrutement comporte donc
désormais, outre la vaccination contre le tétanos, la polio et la méningite à méningocoques,
également la vaccination contre la rougeole,
les oreillons et la rubéole (vaccin ROR). Dans
le cadre de leur école de recrues, les militaires
peuvent en plus de la vaccination ROR se faire
vacciner contre la méningite MEVE (encéphalite à tiques). BLA
L’exercice PROTECTOR se terminera le
samedi 29 août par un défilé de la troupe mise
à l’épreuve dans la région de Birrfeld. n
Du 2 au 11 octobre 2009 à Martigny
Le DDPS à la Foire du Valais
Le DDPS présentera la diversité du département et ses prestations
lors de la 50ème Foire du Valais. Une exposition plurielle et interactive
sera déployée sur 11 000 m2 dans des modules réutilisables en bois.
Quelques attractions :
•
•
•
•
•
•
un avion de combat des Forces aériennes ;
un camp des animaux de l’armée ;
des simulateurs à disposition du public, sous surveillance ;
des démonstrations en direct de la protection de la population ;
des performances sportives réalisées par des sportifs d’élite ;
la dernière technologie cartographique de swisstopo.
Et bien sûr
• le célèbre bistrot militaire, ainsi qu’une
• scène pour des concerts de musique militaire, des défilés de
mode, des débats et des animations sportives.
Un concours permet de gagner chaque jour des vols en Super Puma.
La Foire du Valais, tous les jours de 10h à 21h.
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fromage militaire originale
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Valable au Bistro Militaire pendant
la Foire du Valais 2009 à Martigny
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5
Le Centre d’instruction des troupes mécanisées (CIM) sera modernisé – première étape d’extension achevée
ELTAM : technique améliorée,
terrain plus vaste
La transformation du simulateur électronique tactique destiné aux formations
mécanisées (ELTAM) basé à Thoune a duré six mois. Il est de nouveau à disposition de la troupe depuis avril ; au second semestre 2009, des bataillons d’infanterie et des troupes blindées reviendront s’entraîner régulièrement sur l’installation modernisée. Quelles sont les nouveautés qui les attendent à Thoune ?
Traditionnelle donnée d’ordres du commandant de bataillon (photo à gauche). Les commandants de compagnie reportent l’intention sur leurs cartes.
Daniel Laroche, suppl chef Communication des
Forces terrestres
Dans les compartiments de combat des commandants de compagnie, on remarque immédiatement la représentation graphique considérablement améliorée.
Les chefs de sections ont maintenant aussi une image du terrain sur un second
moniteur.
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La qualité des projections impressionne au
premier coup d’œil. Elle est due au renouvellement du matériel : le réseau, l’ordinateur et
ses périphériques ont été remplacés. Les projecteurs dans l’amphithéâtre et dans les salles de combat offrent des prises de vue dont
la qualité graphique représente un énorme
progrès selon les responsables de Thoune.
Il n’y a pas que le graphisme qui séduit
par son excellente définition. La palette des
véhicules et systèmes d’armes à disposition
a été étendue. De nouvelles extensions fonctionnelles sont aussi disponibles : constructions plus denses, bâtiments détruits, barrages à disposer, forêts praticables, hangars
et granges carrossables. Ces extensions permettent de programmer des simulations encore plus proches de la réalité.
Les possibilités d’utilisation ont également été améliorées, même si elles ne sont
pas évidentes à première vue. La surface de
l’environnement virtuel aux alentours du
fleuve Tauber (D) a été triplée. Désormais,
le combat interarmes est simulé et entraîné
Photos : Daniel Laroche
La vue d’ensemble panoramique dans l’auditoire.
sur un terrain de 49 x 34 kilomètres contre
25 km de profond et 24 km de large auparavant.
En outre, le simulateur est relié à
­INTAFF, le système intégré de conduite et
de direction des feux de l’artillerie. Equipées
dorénavant d’un second écran présentant la
vue sur le terrain, les stations de travail individuelles des chefs de section disposent
d’un second ordinateur pour les commandants de tir. Cela permet d’utiliser directement INTAFF – une extension importante
de la simulation d’artillerie, avec représentation des impacts.
La nouvelle fonction du programme qui
permet de sauvegarder des situations d’exercice intermédiaires et finales est aussi très
utile pour la direction d’exercice des brigades et pour l’état-major d’exploitation du
CIM. Des exercices déjà réalisés ou des parties de ceux-ci peuvent servir de base pour
une nouvelle tâche.
Avec le système ELTAM amélioré, le
CIM a achevé la première étape vers un centre de simulation sophistiqué. Dans les semaines et les mois à venir, divers nouveaux
simulateurs de tir et de conduite seront mis
en service. n
L’attention accordée aux détails est évidente dans les nouveaux éléments graphiques.
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7
Nouveau dépliant : prestations du régime des allocations pour perte de gain
Le dépliant « Prestations du régime des allocations pour perte de gain – Informations
utiles pour toutes les personnes ayant des
enfants à charge et qui accomplissent périodiquement un service militaire ou civil » est
disponible dès à présent dans une version
actualisée. Le dépliant, publié par le Bureau
fédéral de l’égalité entre femmes et hommes
(BFEG) renseigne les militaires qui ont des
enfants à charge sur les prestations du régime des allocations pour perte de gain. Langues : allemand, français, italien. BFEG
Imprimer ou commander
Vous pouvez télécharger le dépliant à l’adresse
suivante : → w ww.ebg.admin.ch > Documentation > Publications > Publications
sur les assurances sociales
Vous pouvez également commander gratuitement le dépliant en indiquant le numéro d’article 301.982.d/f/i auprès de l’Office fédéral
des constructions et de la logistique (OFCL),
­Diffusion publications, 3003 Berne,
tél. 031 325 50 50, fax 031 325 50 58,
→ www.bundespublikationen.admin.ch
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d’inser vice volontaire.
Contact et informati
ons complémentaire
s :
Christine Har tmann, coo
rdinatrice équipe d’in
formation FDA,
031 324 41 00, christine.
har [email protected]
.ch
ww w.fda.ch
Impressum armée.ch 1/2009, partie pour toute l’armée
Rédaction: Communication Défense, Relations publiques Défense,
Stauffacherstrasse 65/14, 3003 Berne
Traduction : Services de traduction du DDPS
Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA
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Le contingent suisse SWISSCOY basé au Kosovo recherche du personnel militaire et des cadres de tous
niveaux :
Citoyen/ne suisse, 20 à 45 ans, diplôme d’apprentissage
ou maturité, réputation irréprochable, ER / école de cadres
terminée avec bonnes qualifications militaires, caractère
affirmé et bonne condition physique.
Nos attentes : vous êtes disposé/e à intégrer une communauté militaire sous conduite internationale pour une durée
de 8 mois (2 mois en Suisse et 6 mois à l’étranger).
Votre avantage : une expérience exigeante, unique et enrichissante sur le plan humain dans un environnement international.
Veuillez envoyer votre dossier de candidature à :
Etat-major de conduite de l’armée, Centre de compétences
SWISSINT, I1 Personel, Caserne Wil, 6370 Stans-Oberdorf
ou à [email protected]
www.armee.ch/peace-support-jobs

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