Le downsizing sans pessimisme
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Le downsizing sans pessimisme
F&B189_11_p04-19_dos_fr_flash.qxd:p04-19 DOSSIER 26/03/12 10:56 Page 15 GESTION DE FLOTTE VERTE Le downsizing sans pessimisme La nouvelle Classe A : la bonne auto au bon moment. N e nous racontons pas d’histoire, le downsizing est une tendance qui existe depuis près de 20 ans. Début des années 90, lorsque le 2,3 l diesel de la Ford Sierra fût remplacé par un 1,8 l turbodiesel, la perplexité était de mise. Quelques années plus tard, c’était au tour de l’Audi A6 à être proposée pour la 1e fois avec un diesel 1,9 l. Ce qui fut accueilli avec un certain scepticisme. Doucement, on prit toutefois conscience que la puissance du moteur ne dépendait plus uniquement de la cylindrée. Si le 2,3 l de l’ex-Sierra développait un petit 69 ch, le 1,8 l en délivrait déjà 75. Mais les ingénieurs n’en sont pas restés là. Jusqu’il y a peu, il était impensable qu’un diesel 1,6 l de 115 ch trouve place sous le capot d’une Ford Mondeo ou d’une Volvo V70. Or, c’est aujourd’hui une réalité. Cela a été rendu possible grâce, surtout, au perfectionnement de la combustion du carburant et à l’utilisation d’un turbo pétillant qui réagit dès les régimes les plus bas. D’ailleurs, ce développement continu du moteur diesel n’est pas seulement mesurable en chevaux. Le couple moteur ou la puissance de traction de ce dernier sont plus importants encore. C’est du reste ce que l’on ressent lors des reprises. Dans le cas de moteurs plus anciens, pour sentir quelques signes d’accélération, il fallait rétrograder et pousser le moteur au moins au-dessus de 2.000 t/m. Aujourd’hui, les diesels modernes accélèrent facilement dès 1.500 t/m. La puissance de traction est présente plus tôt, atteint un maximum plus élevé et, non négligeable, tient le coup plus longtemps. L’essence revient Le développement continu du moteur à combustion améliore les prestations et réduit en même temps la consommation ainsi que les émissions. D’ailleurs, il n’y a pas que le diesel qui évolue. Des résultats remarquables sont également obtenus avec le moteur essence. Depuis peu, l’Opel Insignia est disponible avec un moteur essence 1,4 (avec turbo et 140 ch). Volkswagen possède ses impressionnants moteurs TSI. Le 1,4 TSI en est l’exemple parfait. Il délivre, au choix, 122 ou 160 ch. Nissan, de son côté, propose son imposant moteur DIG-S qui, malgré sa cylindrée limitée de 1,2 l, développe 98 vaillants chevaux et réussit en outre à limiter ses émissions de CO2 à, à peine, 95 gr/km. Ce qui correspond à une consommation normative moyenne de 4,1 l/100 km. Jusqu’il y a peu, de telles valeurs n’étaient possibles qu’avec un diesel. Le fait que le moteur essence puisse être sérieusement amélioré est une bonne nouvelle. Par rapport à un diesel, un moteur essence présente l’avantage de rejeter moins d’oxyde d’azote et de particules fines. Ce qui rend moins complexe le post-traitement des gaz d’échappement. Un filtre à particules, une valve EGR et autres gadgets de ce type, qui sont énormément sollicités pendant les trajets courts, sont dès lors superflus. C’est précisément la raison pour laquelle un moteur essence est mieux adapté à la conduite sur courte distance. Il est clair que le moteur essence a encore beaucoup de potentiel devant lui. Ford a notamment et sérieusement investi dans le développement de petits moteurs essence puissants et, de plus, écono- Fleet&business I 189 I AVRIL-MAI 2012 I Le ‘downsizing’ n’est pas une nouvelle tendance mais s’accélère actuellement en Belgique. Une conséquence directe de l’Avantage de Toute Nature (ATN) qui dicte plus que jamais le choix des véhicules. 15 F&B189_11_p04-19_dos_fr_flash.qxd:p04-19 DOSSIER miques. Le plus impressionnant de la série est sans conteste le minuscule 1,0 Ecoboost qui vient tout juste d’être présenté et qui ne compte que 3 cylindres. Il sera disponible avant l’été dans la Focus. Une moyenne compacte avec un moteur ‘mille’ sous le capot, cela ne semble pas réaliste. Pourtant, ce nouveau moteur Ford développe, en fonction de l’exécution, 100 ou même 125 ch. C’est plus que dans la toute première Golf GTI ! Ford a résolument opté pour un 3 cylindres. Un cylindre de moins que ‘normalement’ signifie moins de composants et moins de frottement. La compacité de ce moteur facilite également le développement d’un groupe propulseur hybride. Sous le capot, de la place se libère aussi pour le montage d’un moteur électrique. 26/03/12 10:56 Page 16 GESTION DE FLOTTE VERTE En guise de réplique, le Japonais Toyota a créé son label de luxe Lexus. Nissan a suivi le même chemin avec la création de l’Infiniti. Mais arrêtons-nous un instant sur le cas Citroën. Le constructeur français n’avait plus de marque de prestige ni le temps d’en créer une afin de bâtir patiemment une image premium. Mais voilà, les stratèges de la marque sont arrivés à la constatation que l’héritage de leur marque comptait deux lettres magiques, deux lettres qui font référence à une icône automobile avec laquelle ils avaient étonné le monde entier dans les années 50. Ces deux lettres sont évidemment DS. Une stratégie a été aussitôt mise en place afin de créer, parallèlement à la ligne régulière, une deuxième ligne de modèles. Une seconde ligne qui fait la part belle au prestige, au luxe, au design et à l’innovation. En deux ans à peine, cette 2e ligne est devenue une réalité. La première de cette série DS fut la DS3, une citadine compacte mais surtout hype et chic qui rivalise aujourd’hui avec la populaire MINI, l’Audi A1 et l’Alfa-Romeo Mito. Ensuite est apparue la DS4 et, depuis peu, la DS5. Mais Citroën n’a pas gagné pour autant. Mercedes vient de contrer avec ses nouvelles Classes A et B tandis qu’Audi et Volvo ont présenté leurs nouvelles A3 et V40. Bref, celui qui s’adonne au downsizing n’a nulle raison d’être pessimiste. L’offre des modèles premium compacts s’enrichit et les petits moteurs d’aujourd’hui sont plus puissants et plus économiques que les gros moteurs d’antan. Tony DE MESEL L’Ecoboost 1,0 l de Ford est un moteur remarquable. Fleet&business I 189 I AVRIL-MAI 2012 I Modèles premium compacts 16 Avec le nouvel ATN, la tendance qui se manifeste déjà depuis des années, s’accélère. L’intérêt pour les véritables hauts de gamme que sont la Mercedes Classe S, l’Audi A8, la BMW 7 et la Jaguar XJ ne devra que légèrement diminuer. Avec le nouvel ATN, les voitures classées dans cette catégorie de prix sont sanctionnées. Celui qui roulait auparavant avec une 7, envisagera peut-être désormais une 5. Et celui qui disposait jusqu’il y a peu d’une 5, pensera peut-être à une 3. Autre tendance que l’on remarque depuis plusieurs années : l’intérêt moins prononcé pour les moyennes supérieures. Sauf si elles portent un emblème de marque premium. Sur le marché, les Laguna et Mondeo sont moins prisées qu’auparavant. Le succès des modèles premium du type Audi A4 et BMW 3 par contre progresse constamment. Le succès des marques premium allemandes notamment a un effet communicatif. Citroën accède au premium avec sa DS5