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Collège Notre-Dame
de Jamhour
Examen d’Histoire Géographie
Série S
Durée de l’épreuve : 3 heures
Les calculatrices ne sont pas autorisées.
Ce sujet comporte 3 pages numérotées de 1/3 à 3/3
Le candidat doit traiter UN des deux sujets de géographie de la première partie
et LE sujet d’histoire de la seconde partie
La bonne présentation, la propreté et la lisibilité
de la copie rendue par l’élève seront valorisées (1 point/20)
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PREMIÈRE PARTIE
Composition
Le candidat traite l’un des deux sujets proposés.
Sujet 1 : Les dynamiques territoriales des Etats-Unis et du Brésil.
Sujet 2 : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les enjeux de la croissance.
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DEUXIÈME PARTIE
Etude critique d’un document d’histoire
L’Europe élargie (1957-2007)
Consigne : Présentez ce document et analysez la façon dont il représente l’élargissement de l’Europe.
Montrez ensuite les limites de ce document.
Caricature de Pierre Kroll, intitulée « L’Europe en 1957 et en 2010 », parue dans le quotidien belge Le Soir en 2010.
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Correction du sujet de composition n. 1
Sujet : Les dynamiques territoriales des Etats-Unis et du Brésil.
Les Etats-Unis et le Brésil sont deux Etats d’Amérique. Les deux sont deux Etats-continents et disposent donc
d’immenses territoires : les Etats-Unis comptent 9,5 millions de kilomètres carrés, alors que le Brésil en compte 8,5.
Par contre, le territoire étasunien est maîtrisé, alors que celui du Brésil ne l’est pas complètement. Ces deux espaces
sont des atouts de puissance considérables qui renforcent leur influence régionale et mondiale [contextualisation :
le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ils sont affectés par d’importantes
« dynamiques territoriales », c'est-à-dire des transformations, des mutations spatiales [analyse du sujet à
partir de la définition des mots clefs]. Comment s’organisent les territoires des Etats-Unis et du Brésil ?
Quelles sont les dynamiques territoriales qui permettent à ces deux espaces de s’intégrer, voire de dominer la
mondialisation ? [La problématique du sujet est posée] On peut noter certaines ressemblances quant à leur
organisation spatiale (I), même si les dynamiques territoriales qui affectent ces deux pays diffèrent (II)
[annonce du plan].
Les Etats-Unis et le Brésil présentent d’importantes similitudes quant à leur organisation spatiale [phrase
introductive]. Le territoire des Etats-Unis est maîtrisé, son organisation est tripartite. D’abord, la région du
Nord-Est, le « Manufacturing Belt », est l’espace central. Elle comprend la Mégalopolis et la région des Grands lacs
ou « Main street America ». Par l’ancienneté de son peuplement, son importante densité, ses métropoles, son réseau
urbain, etc., elle est le berceau de la puissance américaine. Ensuite, vient le « Croissant périphérique », qui est
associé communément à la « Sun Belt ». Cet espace s’étend du Sud-Est jusqu’au Nord-Ouest en passant par le
Texas et la Californie. Il est caractérisé par un fort accroissement démographique et une croissance économique
importante. Enfin, nous retrouvons des espaces intermédiaires, qui sont des espaces peu peuplés. Il s’agit des
Grandes plaines, le « grenier » des Etats-Unis et des Rocheuses (les « Rocky mountains »). Il s’agit de grands
espaces naturels auxquels on peut ajouter l’Alaska.
Le territoire du Brésil, quant à lui, reste à maîtriser. Son organisation est également tripartite. D’abord, le Sudeste
et le Sud qui constituent le « cœur » économique du Brésil. Ce sont des régions fortement peuplées, où réside 50%
de la population brésilienne, c'est-à-dire 100 millions d’habitants, et qui regroupent des activités économiques en
forte croissance. Ensuite viennent le centre-Ouest et l’Amazonie, une périphérie en développement qui
s’organise autour d’activités agricoles importantes ou d’espaces en réserve, qui restent en très grande partie
inexplorés. Enfin nous retrouvons une périphérie mal-développée, pauvre, marquée par son passé esclavagiste : il
s’agit du Nordeste. Si l’organisation territoriale des Etats-Unis et du Brésil présente des points de similitude, il
n’en n’est pas de même pour ce qui est des dynamiques spatiales qui les affectent [phrase de transition].
La Sun Belt reste l’espace le plus dynamique du territoire des Etats-Unis [phrase introductive]. Cette
région comprend les Etats les plus attractifs à tous les niveaux, comme la Floride, spécialisée dans les activités
touristiques et bancaires ; le Texas, qui regroupe des activités extractives (hydrocarbures) mais aussi des industries
du High-tech ; la Californie qui est un pôle touristique et cinématographique (Hollywood) mais qui draine aussi
des activités du High-tech comme la Silicon-Valley, réputée pour les activités informatiques et la recherche qui s’y
développent ; et puis Seattle et la région du Nord-Ouest (Pugetopolis) où sont localisées des activités du High-tech
comme celle de Boeing (industries aéronautiques) à Seattle, par exemple, ou celles de Microsoft (informatique) à
Portland.
Ces Etats qui sont très attractifs polarisent d’importants flux migratoires, en raison de leur croissance
économique, de leur climat (héliotropisme), mais également des flux financiers (IDE et investissements). Ces
espaces, qui sont d’importants centres de dynamisme, sont très métropolisés. Ils s’articulent autour de
métropoles importantes comme Los-Angeles, San Francisco, Seattle, Houston, Dallas, la Nouvelle-Orléans,
Miami, etc., véritables lieux du pouvoir. Ces espaces sont également d’importantes interfaces terrestres et
maritimes : la Mexamerica (avec ses Twin-cities et ses maquiladoras), un espace transfrontalier situé entre les
Etats-Unis et le Mexique, qui a connu un essor avec la mise en place de l’ALENA (1994) ; la façade Pacifique des
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Etats-Unis, une interface maritime avec l’Asie Orientale, mais également la région du Golfe du Mexique qui est une
interface avec les Caraïbes et l’Amérique centrale et du Sud.
Le Nord-Est reste toutefois le cœur de la puissance des Etats-Unis. Cet espace est un centre d’impulsion
économique, financier, politique et culturel très peuplé (80 millions d’habitants) qui s’articule autour de la
Megalopolis qui s’étend de Boston à Washington, avec New-York, la « capitale économique » du pays, une ville
mondiale de premier ordre. Cette métropole mondiale, qui regroupe des sièges sociaux de grandes FTN, est un
pôle boursier majeur avec Wall street, le « temple » de la finance mondiale, un pôle politique également, avec le
siège de l’ONU, mais aussi un pôle culturel avec ses musées (Guggenheim, MOMA, etc.), ses centres d’expositions,
ses universités célèbres comme Columbia ou NYU, etc. ; Washington D.C., la capitale fédérale du pays, un centre
politique majeur à toutes les échelles (Maison blanche, Capitole, etc.). La Megalopolis est un espace qui dispose
d’un rayonnement culturel mondial par ses universités (MIT et Harvard à Boston, par exemple) et les nombreuses
activités scientifiques qu’il concentre.
La région des Grands lacs (« Main street America »), quant à elle, le berceau historique de l’industrialisation
des Etats-Unis, en déclin et en reconversion partielle. Cet espace a été fortement touché par la désindustrialisation
des années 1980 et les délocalisations (« Rust Belt »). Il s’articule autour de métropoles importantes comme
Chicago, un centre financier, et Detroit, la capitale de l’industrie automobile des Etats-Unis (GM, Ford et Chrysler y
ont leurs sièges sociaux).
Pour ce qui est du Bresil, le Sudeste et Sud, sont les moteurs du dynamisme économique de ce pays. C’est dans cet
espace que sont localisées les grandes métropoles comme Sao Paolo, la capitale économique et financière du
Brésil, Rio de Janeiro, Belo-Horizonte, etc. Ces régions regroupent des industries lourdes - comme la métallurgie
ou la sidérurgie - automobile, aéronautique, etc., qui permettent au Brésil d’émerger et de devenir un acteur de la
mondialisation. C’est également dans cette région du Brésil que l’on retrouve les espaces de l’agrobuisness, une
activité tournée vers l’exportation. Le Sudeste et le Sud sont enfin une importante interface maritime ouverte sur
le reste du monde.
Les autres espaces du Brésil restent, selon le cas, plus ou moins attractifs. Le Centre-Ouest et l’Amazonie sont
en mutation. Ils attirent des hommes et des investissements et polarisent par conséquent des flux migratoires et
financiers, notamment. Le Centre-Ouest est un espace de l’agriculture intensive et de l’élevage extensif.
L’Amazonie est un vaste espace forestier, riche en ressources naturelles, qui subit une déforestation importante
qui pose la question du développement durable à une échelle mondiale.
Nous retrouvons donc des points communs et des différences entre ces deux Etats d’un point de vue spatial.
Les Etats-Unis et le Brésil sont deux géants démographiques et territoriaux dans lesquels les métropoles et les
interfaces jouent un rôle majeur. Mais ces deux pays diffèrent quant aux dynamiques spatiales qu’ils manifestent
[volet de fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée
en introduction]. Celles-ci permettent à la puissance américaine de dominer le monde et à la puissance
brésilienne d’émerger et de jouer un rôle ascendant illustré par l’organisation d’évènements sportifs comme la
coupe du monde de football en 2014 et des jeux olympiques qui se tiendront à Rio en 2016 [volet d’ouverture
en relation avec le sujet].
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Sujet : Les dynamiques territoriales des Etats-Unis et du Brésil.
Introduction
Les Etats-Unis et le Brésil sont deux Etats d’Amérique. Les deux sont deux Etats-continents et disposent donc
d’immenses territoires : les Etats-Unis comptent 9,5 millions de kilomètres carrés, alors que le Brésil en compte 8,5.
Par contre, le territoire étasunien est maîtrisé, alors que celui du Brésil ne l’est pas complètement. Ces deux espaces
sont des atouts de puissance considérables qui renforcent leur influence régionale et mondiale [contextualisation :
le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ils sont affectés par d’importantes
« dynamiques territoriales », c'est-à-dire des transformations, des mutations spatiales [analyse du sujet à
partir de la définition des mots clefs]. Comment s’organisent les territoires des Etats-Unis et du Brésil ?
Quelles sont les dynamiques territoriales qui permettent à ces deux espaces de s’intégrer, voire de dominer la
mondialisation ? [La problématique du sujet est posée] On peut noter certaines ressemblances quant à leur
organisation spatiale (I), même si les dynamiques territoriales qui affectent ces deux pays diffèrent (II)
[annonce du plan].
Plan (proposition)
I- Organisation spatiale des Etats-Unis et du Brésil :
A- Organisation territoriale des Etats-Unis.
B- Organisation territoriale du Brésil.
II-
Dynamiques territoriales des Etats-Unis et du Brésil :
A- Dynamiques territoriales des Etats-Unis.
1- Le croissant périphérique (ou Sun Belt), l’espace le plus dynamique.
2- Mais le Nord-Est reste le « cœur » de la puissance des Etats-Unis et un centre du monde.
B- Dynamiques territoriales du Brésil.
1- Le Sudeste et Sud, les centres du Brésil et les moteurs de son dynamisme économique.
2- Les espaces en marge et les espaces pionniers.
Nous retrouvons donc des points communs et des différences entre ces deux Etats d’un point de vue spatial.
Les Etats-Unis et le Brésil sont deux géants démographiques et territoriaux dans lesquels les métropoles et les
interfaces jouent un rôle majeur. Mais ces deux pays diffèrent quant aux dynamiques spatiales qu’ils manifestent
[volet de fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée
en introduction]. Celles-ci permettent à la puissance américaine de dominer le monde et à la puissance
brésilienne d’émerger et de jouer un rôle ascendant illustré par l’organisation d’évènements sportifs comme la
coupe du monde de football en 2014 et des jeux olympiques qui se tiendront à Rio en 2016 [volet d’ouverture
en relation avec le sujet].
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Correction du sujet de composition n. 2
Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les
enjeux de la croissance.
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire floue, mal délimitée qui correspond à ce que l’on appelle couramment
l’Asie orientale. Elle s’étend du Japon jusqu’à l’Afghanistan en passant par la Chine, l’Indonésie et la péninsule
indochinoise [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées].
Cette aire est un confrontée à un problème démographique important car elle contient trois très grands foyers de
peuplement, soit en pratique 55% de la population mondiale. Elle connaît, depuis la fin des années 60-70, une très
forte « croissance » économique, c'est-à-dire un enrichissement général, qui s’est poursuivi et traduit par des
décollages successifs [analyse du sujet à partir de la définition des mots clefs]. Pourquoi peut-on affirmer
que dans l’Asie du Sud et de l’Est la question démographique reste un vrai défi ? Comment caractériser la
croissance économique de cet espace ? Quelles sont ses faiblesses ? [La problématique du sujet est posée]
Nous allons dans trois parties différentes voir que l’Asie du Sud et de l’Est est une aire fortement peuplée qui
s’urbanise rapidement (I), qu’elle connaît une très forte croissance économique (II), mais que cette aire reste
confrontée à de nombreuses difficultés (III) [annonce du plan].
L’Asie du Sud et de l’Est est un très ancien et grand foyer de peuplement. 55% de la population mondiale y
réside, soit environ 4 milliards d’habitants [phrase introductive]. La population y est néanmoins inégalement
répartie. Les pays les plus peuplés sont la Chine (1,35 milliard), l’Inde (1,25 milliards), deux géants
démographiques. Les autres pays importants sur un plan démographique sont l’Indonésie, le Pakistan, le
Bangladesh, le Japon, le Vietnam, les Philippines et la Corée du Sud. Sur un plan démographique, l’Asie du
Sud est plus dynamique que l’Asie de l’Est. Des pays comme l’Afghanistan, l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh
connaissent une explosion à ce niveau. Le taux de fécondité y est élevé. L’accroissement démographique du
Vietnam, de l’Indonésie est soutenue, celle de la Chine et des deux Corée connaît un fort ralentissement, dû pour
la Chine à la politique de « l’enfant unique » mise en place et encouragée par les pouvoirs publics de ce pays. Le
Japon quant à lui est en déclin et sa population est vieillissante.
Sur un plan urbain, l’Asie du Sud et de l’Est compte de nombreuses et importantes mégapoles comme Tokyo
(Japon), Séoul (Corée du Sud), Pékin, Shanghai (Chine), Dacca (Bangladesh), Delhi et Mumbai (Inde), etc. De
manière générale, cette aire s’urbanise rapidement mais les situations sont contrastées. L’Asie de l’Est est plus
urbanisée que celle du Sud. Des pays comme le Japon ou la Corée du Sud ont un taux d’urbanisation supérieur à
80%. En Chine, ce processus s’accélère : l’urbanisation se poursuit, soutenue par un fort exode rural. L’Asie du
Sud est par contre moins urbanisée. Sa population est majoritairement rurale mais les perspectives de croissance
urbaine y sont très importantes avec une forte tendance à la « bidonvilisation » comme ceci est le cas à Mumbai
avec ses « Slums », dont certains sont situés dans le centre ville, à Delhi, à Karachi, ou à Dacca, notamment. L’Asie
du Sud et de l’Est est une aire peuplée qui connaît cependant un essor économique spectaculaire [phrase de
transition].
L’Asie du Sud et de l’Est est un pôle majeur de l’économie mondiale [phrase introductive]. Cette aire
produit plus du tiers de la richesse mondiale et occupe une place très importante dans le commerce
international. Cet espace comprend d’importantes puissances économiques mondiales. D’abord le Japon (3ème
rang mondial), une puissance économique « établie » ; ensuite, la Chine, une puissance « émergente », un BRICS
qui occupe la seconde place économique à une échelle mondiale (depuis 2010), et les « Dragons », autrement dit la
Corée du Sud, Taïwan et Singapour, qui sont des pays du Nord, mais également de redoutables puissances
commerciales. Enfin, il convient aussi d’inclure dans cette aire l’Inde, un BRICS, ainsi que certains pays « ateliers »
de l’Asie du Sud-Est comme la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie. De manière générale, cette
aire connaît une très forte croissance économique. Sa puissance est essentiellement industrielle : le Japon et les
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Dragons maîtrisent d’importants secteurs industriels du « high-tech » comme les nanotechnologies, la robotique,
l’électronique de pointe et la recherche fondamentale, etc., mais également des secteurs plus classiques comme les
industries automobile, chimique, etc. ; la Chine est « l’usine du monde » et l’Inde dispose quant à elle d’un fort
secteur de services.
Le décollage économique régional a été amorcé par le Japon. Ce dernier, qui avait déjà connu sa « révolution
industrielle » vers la fin du XIXème siècle, avait été vaincu par les Etats-Unis en 1945. Avec le déclenchement de la
Guerre froide, il devient leur allié et reçoit une aide économique et financière dans le cadre de la doctrine
Truman - politique du « Containment » -. Il amorce alors un décollage économique, doublé d’une montée en
gamme industrielle et de délocalisations d’industries polluantes et à faible valeur ajoutée vers d’autres pays de
l’Asie Orientale : Dragons d’abord, pays ateliers ensuite, etc. Durant cette période de « haute croissance » (195080), cette situation provoque ainsi un décollage économique régional, qualifié par certains économistes « d’envol
des oies sauvages ». Dans les années 80, la Chine s’ouvre au monde, avec la politique réformiste de Deng Xiaoping et
rejoint le peloton. Elle est suivie de nombreux pays « ateliers » de l’Asie du Sud-Est. Le processus
d’industrialisation, initié par le Japon, se poursuit et se diffuse à toute l’Asie Orientale. La plupart des pays de
cette aire, à l’instar du Japon à ses débuts, accueillent des industries à faible valeur ajoutée puis opèrent une
montée en gamme industrielle. Au fur et à mesure que celle-ci se poursuit, de nombreuses délocalisations et
opérations de sous-traitance viennent compléter ce processus, entraînant ainsi, un enrichissement régional
généralisé.
Le développement économique de l’Asie du sud et de l’Est s’accompagne d’une intégration croissante. Elle est
illustrée par l’intensification des échanges intra-zone qui résultent le plus souvent d’une division internationale
du processus productif (DIPP) et de délocalisations successives d’activités polluantes ou à faible valeur ajoutée
vers les pays les moins développés de l’aire. Cette intégration économique crée de fortes interdépendances entres
les pays de l’aire comme l’ont démontré en 2011, la destruction par un tsunami d’usines de composants électroniques
au Japon. Cette catastrophe naturelle a paralysé pendant plusieurs semaines toute la filière informatique de l’Asie
Orientale. Ceci étant dit, l’Asie du Sud et de l’Est est confrontée aujourd’hui à de nombreuses difficultés
[phrase de transition].
Sur un plan économique, de très fortes inégalités se retrouvent à toutes les échelles dans cette région
[phrase introductive]. La pauvreté reste massive et très présente dans l’Asie du Sud qui compte de nombreux
PMA (pays les moins avancés) comme l’Afghanistan, le Pakistan, le Bangladesh, le Myanmar, etc. A l’échelle
nationale, les inégalités restent frappantes entre villes et campagnes et à l’échelle locale, les bidonvilles se
juxtaposent aux quartiers riches des grandes villes comme ceci est le cas à Mumbai, Calcutta, Delhi, Dacca,
Manille, etc. Par ailleurs, certains pays connaissent un vieillissement de leur population (Japon), couplé parfois d’un
déséquilibre des sexes (le cas de la Chine). Ce déclin démographique est, en outre, lourd de conséquences sur un plan
économique.
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire confrontée à de nombreux problèmes environnementaux. La pollution
industrielle y est très importante et touche de nombreux territoires. Le taux d’émission de CO2, c’est-à-dire de gaz à
effet de serre (GES) reste très élevé dans certaines villes. Les sociétés vivant dans cette aire sont également
confrontées à un problème de recyclage des déchets. Par ailleurs, la déforestation est un autre grand problème qui se
pose dans certains pays, de même que la désertification d’espaces, en Inde et en Chine. Enfin, cette aire doit affronter
d’importants aléas naturels qui causent des ravages : typhons, séismes fréquents, tsunamis et la très forte densité
est un facteur aggravant.
Sur un plan géopolitique, les mésententes, tensions et rivalités sont nombreuses en Asie du Sud et du SudEst. Le Japon, par exemple, traîne un lourd héritage colonial. L’invasion de la Mandchourie et de la Chine littorale
dans les années trente et les crimes de guerre et exactions commis par les armées japonaises en Chine (à Nankin en
1937-38, par exemple) ont laissé de profondes séquelles. De plus, d’importants litiges territoriaux opposent Japon à
la Chine en mer de Chine. La Japon y a conquis des îles que la Chine (Senkaku/Diaoyu) revendique, de même qu’elle
conteste le tracé de la ZEE japonaise dans une région supposée riche en hydrocarbures. Ces deux puissances se
disputent, par surcroît, le leadership régional de l’Asie Orientale. La Chine, quant à elle, entretient de délicates
sinon mauvaises relations avec tous ses voisins : elle réclame le rattachement de Taïwan à la mère-patrie ; ses
relations avec les Philippines et le Vietnam sont entachées de querelles en mer de Chine orientale (au sujet des îles
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Spratley et Paracel, par exemple). Ses relations avec l’Inde, une grande puissance régionale, sont plutôt tendues (le
contentieux territorial porte sur une partie du Cachemire annexée par la Chine dans les années soixante). En outre, la
Chine est accusée de soutenir le régime dictatorial de Pyongyang, un Etat « voyou », qui a une attitude belliqueuse
et menace tous ses voisins. Ces tensions géopolitiques récurrentes sont un obstacle de taille à la mise en place d’une
organisation régionale type-UE ou ALENA, c'est-à-dire un accord de libre-échange ou un marché commun en
mesure de dynamiser le commerce régional.
Pour conclure, l’Asie du Sud et de l’Est est une aire surpeuplée qui connaît une urbanisation rapide. Sa
croissance économique importante et soutenue se heurte à des difficultés nombreuses et variées [volet de
fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée en
introduction]. Alors que son décollage économique a été impulsé par le Japon, l’Asie du Sud et de l’Est est
devenue aujourd’hui une aire multipolaire dominée par la Chine, une superpuissance « en construction » [volet
d’ouverture en relation avec le sujet].
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Sujet : L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et les
enjeux de la croissance.
Introduction
L’Asie du Sud et de l’Est est une aire floue, mal délimitée qui correspond à ce que l’on appelle couramment
l’Asie orientale. Elle s’étend du Japon jusqu’à l’Afghanistan en passant par la Chine, l’Indonésie et la péninsule
indochinoise [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées].
Cette aire est un confrontée à un problème démographique important car elle contient trois très grands foyers de
peuplement, soit en pratique 55% de la population mondiale. Elle connaît, depuis la fin des années 60-70, une très
forte « croissance » économique, c'est-à-dire un enrichissement général, qui s’est poursuivi et traduit par des
décollages successifs [analyse du sujet à partir de la définition des mots clefs]. Pourquoi peut-on affirmer
que dans l’Asie du Sud et de l’Est la question démographique reste un vrai défi ? Comment caractériser la
croissance économique de cet espace ? Quelles sont ses faiblesses ? [La problématique du sujet est posée]
Nous allons dans trois parties différentes voir que l’Asie du Sud et de l’Est est une aire fortement peuplée qui
s’urbanise rapidement (I), qu’elle connaît une très forte croissance économique (II), mais que cette aire reste
confrontée à de nombreuses difficultés (III) [annonce du plan].
Plan (proposition)
I- Une aire fortement peuplée qui s’urbanise rapidement :
A- Un grand foyer de peuplement mais des situations contrastées.
B- Une urbanisation rapide et une bidonvilisation.
II-
Une aire en très forte croissance économique :
A- Un pôle important de l’économie mondiale.
B- Une croissance résultant de décollages successifs.
C- Une aire de très fortes interdépendances.
III-
Une aire confrontée à de nombreux problèmes :
A- De fortes inégalités socioéconomiques régionales et un vieillissement de la population.
B- Des problèmes environnementaux aigus.
C- Des tensions géopolitiques qui perdurent et absence d’une organisation régionale efficace.
Conclusion
Pour conclure, l’Asie du Sud et de l’Est est une aire surpeuplée qui connaît une urbanisation rapide. Sa
croissance économique importante et soutenue se heurte à des difficultés nombreuses et variées [volet de
fermeture : phrases résumant le développement et répondant à la problématique soulevée en
introduction]. Alors que son décollage économique a été impulsé par le Japon, l’Asie du Sud et de l’Est est
devenue aujourd’hui une aire multipolaire dominée par la Chine, une superpuissance « en construction » [volet
d’ouverture en relation avec le sujet].
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Correction de l’étude critique d’un document d’histoire
Ce document est une caricature de Pierre Kroll, intitulée « l’Europe en 1957 et en 2010 », publiée en 2010
dans le quotidien belge Le Soir. Quel est le contenu de ce document et dans quel contexte s’inscrit-il ? Comment
présente-t-il l’élargissement de la construction européenne ? Quelles sont ses limites ? [Introduction : le
document est brièvement présenté et deux petites questions reprenant l’intitulé de la consigne sont
posées]
Ce document nous montre que la construction d’une Europe politique, amorcée au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale, se poursuit mais se heurte à d’importantes difficultés [thème]. La volonté de mettre
en place un ensemble régional cohérent, à même de préserver la paix sur le Vieux Continent, s’affirme et se traduit
par un processus politique de rapprochement et d’intégration. En 1957, 6 Etats d’Europe occidentale, signent le
traité de Rome qui institue la Communauté économique européenne (CEE). Le projet de construction d’une
Europe politique prend dès lors une dimension essentiellement économique censée créer des solidarités entre États
membres. Cette construction passe progressivement de 6 à 9 (1973), puis 12 (années 80), 15 (1995), 25 (2004), et
27 en 2007, avec l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, 2 pays d’Europe centrale et orientale (PECO). C’est
d’ailleurs dans ce contexte que cette caricature a été publiée.
En 1957, la France, l’Allemagne de l’Ouest (RFA), l’Italie, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas
créent la CEE, qui est censée mettre en place un marché commun, autrement dit un espace de libre circulation des
marchandises, des capitaux et des personnes et, par conséquent, renforcer les liens économiques entre eux. En
2007, la CEE, devenue UE (depuis 1993), avec l’entrée en vigueur du traité de Maastricht, s’est élargie
(« l’Europe élargie ») et compte 27 Etats membres (« l’Europe en 2010 »), 28 en 2013 avec l’adhésion de la
Croatie. Les élargissements se sont d’abord effectués vers le Nord, en 1973 avec l’adhésion de la Grande-Bretagne,
de l’Irlande et du Danemark, puis vers la Méditerranée (Sud) dans les années 80, avec l’adhésion de la Grèce (1981),
de l’Espagne et du Portugal (1986). Ces 3 Etats, qui étaient des dictatures, deviennent des démocraties rejoignent
donc la CEE. La fin de la Guerre froide offre de nouvelles perspectives à la construction européenne qui va
poursuivre ses élargissements vers le Nord et surtout l’Est : en 1990, RFA et RDA fusionnent et en 1995,
l’Autriche, la Suède et la Finlande adhèrent à l’UE, suivies en 2004, de 8 PECO (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne,
Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Slovénie) et 2 îles méditerranéennes (Chypre et Malte). En 2007, l’UE compte
désormais 27 Etats membres. Ce document donne néanmoins une image négative, une vision eurosceptique car
il montre qu’avec ces élargissements successifs, les différents membres de l’UE ne parlent plus d’une même voix
(« Café ? Oui merci » en 1957, alors qu’en 2010, l’Europe ressemble à une véritable tour de Babel). Il suggère
donc qu’une incompréhension générale et d’importants dysfonctionnements, règnent au sein de celle-ci. Dans ces
conditions l’UE est un « nain » politique dans les relations internationales, incapable de faire prévaloir des
positions communes face à l’hyperpuissance étasunienne ainsi qu’aux BRICS, entre autres.
Cette vision eurosceptique de la construction d’une Europe politique que nous donne cette caricature est à
tempérer. Malgré les difficultés nombreuses rencontrées par l’UE, telles que le creusement des disparités socioéconomiques, qui se sont accrues avec les derniers élargissements, les candidatures problématiques, comme celles
de la Turquie et de l’Ukraine, le déficit démocratique de ses institutions et l’opacité de son fonctionnement, le
manque de visibilité de cet ensemble régional à une échelle internationale (en dépit des avancées réalisées par le
traité de Lisbonne, conclu en 2007, entré en vigueur en 2009), etc., elle présente de nombreux bienfaits et reste dans
l’ensemble une réussite. Cette construction atypique a, d’une part, pacifié le Vieux Continent, théâtre aux XIXème
et XXème siècles de terribles conflits, guerres franco allemandes, Première et Deuxième Guerre mondiale,
notamment. Elle a, d’autre part, dynamisé les échanges et permis l’émergence, à une échelle mondiale, d’un géant
économique.
En conclusion, ce document nous montre que la construction d’une Europe politique, incarnée par l’UE,
s’est poursuivie ces cinquante dernières années : initialement composée de 6 Etats membres, elle s’est élargie et
en compte 28 aujourd’hui. Ce processus reste néanmoins jalonné d’avancées et de crises [conclusion : une ou
deux phrases résumant le contenu du développement].
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