Maori - GITPA
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Maori - GITPA
Maori Description Les Maori sont un peuple répandu en Polynésie, entre Hawaii, l’île de Pâques et la Nouvelle‐Zélande. Ils y auraient navigué pendant des siècles, d’île en île avant de s’y installer et de rejoindre les côtes de la Nouvelle‐Zélande il y a environ 1000 ans. Aujourd’hui, les Maori sont encore bien répandus ; ils seraient environ 440 000, divisés en différentes tribus (une cinquantaine), ayant chacune un territoire précis, un chef et un système de coutumes propre. Ainsi, on compterait en Nouvelle‐Zélande une personne sur 9 maori pour une population totale de 4 millions d’habitants1. Organisation sociétale A l’origine, les Maori vivaient essentiellement de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Puis, se sédentarisant petit à petit, ils ont mis en place une organisation sociétale souple avec un système politique où la notion de généalogie et d’ancêtre commun revêt toute son importance. La structure sociale des communautés maori repose sur l’iwi qui pourrait être comparé à un clan et qui regroupe plusieurs familles élargies appelées whanau (groupes composés généralement de trois générations) ou « sous communautés » appelées hapu et dont on fait partie en fonction de sa généalogie2. En ce qui concerne le whanau, celui‐ci en tant que groupe élargi permet une forme de cohésion sociale et de solidarité de par son système. En effet, le whanau étant composé de plusieurs générations, il permet à chacun de trouver sa place selon son statut : ainsi, les personnes âgées y sont prises en charge et respectées, les enfants de la communauté y sont éduqués par l’ensemble des membres du groupe. Quant à l’unité politique, le hapu en est le noyau central chez les Maori. Chaque hapu peut comporter jusqu’à plusieurs centaines de personnes, reprenant plusieurs whanau et possède un territoire bien délimité, leur procurant ainsi une certaine forme d’indépendance. Cependant, cela pouvait également entrainer des conflits entre les différents hapu qui se soldaient soit par des guerres ou par des unions maritales. A l’intérieur de ces hapu, les décisions importantes sont prises par l’ensemble des membres. C’est ainsi que les Maori s’organisent en villages, souvent fortifiés et installés dans les hauteurs, véritables forteresses destinées à résister aux ennemis. Une place au centre du village est toujours réservée aux cérémonies publiques. Nous trouvons également dans le village une maison commune qui est celle de l’ancêtre. Cœur de la vie 1 2 Site de Survival International Nous développerons cette notion un peu plus tard dans cet exposé 1 communautaire, cette bâtisse revêt toute son importance comme en témoignent les nombreuses sculptures qu’on y trouve et qui symbolisent une partie du corps de l’ancêtre. Cette notion d’ancêtre et de généalogie revêt ici une importance capitale car elle détermine un groupe social et la place de chacun. En effet, ces groupes tirent leur légitimité aux yeux des autres communautés en s’affiliant à un ancêtre d’où le fait que les communautés utilisent le nom de leur ancêtre fondateur pour se nommer. Ainsi, il n’est pas rare de trouver plusieurs préfixes avant le nom proprement dit de la communauté et qui traduisent ces filiations. C’est le cas notamment du préfixe Te Kahui (l’assemblée), Te Uri ou Nga (les descendants), Te Ati… (les personnes ou leurs enfants), Te Tini ou Te Whanau (la famille)3 comme les communautés Te UrioRata, Ngapuhi, Te Ati Awa… Certains groupes reprennent même tout simplement le nom de leur ancêtre commun ou d’un personnage marquant de leur histoire. L’ancêtre crée ainsi un lien intangible entre les membres au fil des générations4. Mythologies et généalogies Chez les Maori, le sacré est intimement lié aux mythes mais aussi à tout ce qui touche à la tradition. Nous trouvons ainsi dans la culture maori, des récits mettant en scène d’une part les divinités ou atua et d’autre part les ancêtres ou tupuna, ces mythologies étant fortement liées entre elles. En effet, comme bien souvent, ces récits mythologiques aident l’Homme à appréhender non seulement son environnement mais aussi son existence. Chaque société met donc en avant une série de mythes concernant l’origine de la vie, de l’homme, les forces de la nature, de l’univers. Chez les Maori, nous retrouvons ces mêmes thèmes à travers ces deux types de récits. En ce qui concerne les récits mythologiques mettant en scène les « divinités », nous pouvons citer les récits de création du monde qui suivent une structure particulière. Ces récits narrent dans un premier temps, l’idée d’un passage du rien (ou de l’obscurité) à quelque chose (à la lumière). Les termes sont nombreux pour décrire cette étape et varient selon les communautés : Te Kore (que l’on pourrait traduire par « le néant »), Te Po (« l’obscurité », « la nuit ») et Te Ao (« la lumière », « le monde »). S’en suit ainsi une progression, un mouvement entre ces différents stades décris par les différentes mythologies, une oscillation entre lumière et ténèbres. Dans certaines versions, l’évolution du monde est comparée à un arbre, avec son tronc, ses racines et ses branches. Le mouvement du développement de l’univers est alors présenté sous forme généalogique (ou whakapapa), donnant l’idée que chaque étape est 3 R. Taonui, Tribal organization, in Te Ara ‐ Encyclopedia of New Zealand, updated 24‐Sep‐11 (http://www.teara.govt.nz/) Nous verrons un peu plus tard que la notion d’ancêtre et surtout de généalogie revêt toute son importance au sein des croyances et mythologies maoris 4 2 le résultat, le « descendant » de la précédente5. « En effet, le whakapapa est un système de références à travers lequel sont formulés les récits cosmologiques et généalogiques. Cette notion exprime les liens de parenté entre les peuples, les régions tribales, l’environnement naturel et l’inter‐relation entre toutes choses, animées et inanimées, ainsi que les relations entre le temps, l’espace et les générations. Elle permet aux Maori de s’identifier par rapport aux autres et au monde qui les entourent6 ». Puis s’en suit une seconde et troisième étape, centrée autour de la séparation entre le ciel et la terre ainsi que l’organisation et la création du monde naturel par des divinités. En effet, la plupart des mythologies narrent un événement à l’origine du monde que nous connaissons. Chez les Maori, la création du monde commence par le néant d’où sort Ranginui, le Père du Ciel, et l’émergence de Papatuanuku, la Terre‐Mère. Au départ, ces deux « êtres » sont intimement liés et donneront d’ailleurs naissance à des enfants. Ces derniers finiront par conspirer afin de séparer leurs parents, acte grâce auquel jaillira la lumière. Les enfants de Ranginui et Papatuanuku deviendront par la suite des déités associées au monde naturel : Tane deviendra la divinité attachée aux forêts, Tangaroa au monde aquatique… De cette façon, les traditions maori ont su organisées les divinités à travers une large généalogie leur permettant d’expliquer le monde naturel et son organisation7. Ces récits varient souvent d’une communauté à l’autre mais les étapes semblent respectées par l’ensemble des Maori. Le récit le plus ancien narrant l’origine des dieux et des hommes est contenu dans le manuscrit nommé Nga Tama a Rangi, écrit en 1849 par Wiremu Maihi Te Rangikaheke, de la tribu Ngati Rangiwewehi de Rotorua et qui débute de la manière suivante : « Mes amis, écoutez‐moi ! Les peuples Maori proviennent tous d’une seule et unique source, à savoir le Grand‐ciel‐au‐dessus‐de‐nos‐têtes. D’après les Européens, Dieu a fait le Ciel et la Terre et toutes les choses. Selon les Maori, le Ciel (Rangi) et la Terre (Papa) sont eux‐mêmes la source8 ». Un élément pourtant semble faire débat au plus haut point : il s’agit de la question d’un être suprême, présenté sous le nom de « Io ». En effet, cet être est un sujet de grand débat chez ces communautés dans la mesure où les plus anciens écrits ne font mention d’aucun être suprême et que celui‐ci n’apparaît que dans les manuscrits du XIX° siècle. Dès lors, les discussions se multiplient ainsi que les « explications » amenant chacune de ces communautés à avoir sa propre vision de cet être. Quoiqu’il en soit, il est certain que ces mythologies ont influencé et influencent le rapport que peuvent entretenir les Maori avec le milieu naturel. En effet, les nombreuses traditions maori utilisent des symboles comme celui de l’accouchement, de la croissance 5 D’où l’importance de la généalogie chez les Maori qui se présentent souvent à partir de leur waka, c’est‐à‐dire d’après leurs ancêtres. Le waka devient ainsi un outil d’identité collective et d’affirmation culturelle. 6 Exposition du quai Branly « Māori, leurs trésors ont une âme » : http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/prochainement/maori/autour‐de‐lexposition‐maori.html 7 Nous retrouvons ces différentes étapes de manière plus précise dans l’article « Maori creation traditions » 8 D. S. Walsh et Bruce Biggs, Maori Myths and Traditions, Wellington, Linguistic Society of New Zealand, coll. « An Encyclopaedia of New Zealand 2 / Government Printer », 1966, p. 447 ‐ 454 3 des arbres… afin d’exprimer l’idée d’une création constante et répétée de notre univers naturel à travers la notion d’un perpétuel‐en‐devenir. Cette notion est la clé de la tradition maori et de sa manière d’être au monde. Le récit généalogique ou whakapapa est également très présent chez les Maori. A l’image de ce qui a été dit précédemment, la généalogie permet de créer un lien entre les peuples et les héros mythiques. En effet, en rappelant sa filiation par le biais de la généalogie, la personne se place dans une forme de légitimité au sein de la société maori. La généalogie de ce fait sert également à rendre un « compte‐rendu » de l’histoire et de l’évolution de l’univers mais aussi du peuple maori. D’ailleurs, chaque communauté garde précieusement un « registre » des liens de parenté de chacun et de la généalogie de ses membres. Rappelons ici que les récits de création reprennent en grande partie cette forme de généalogie. De ce fait, la généalogie apparait comme un art sacré aux yeux des Maori. Cette sacralisation de la généalogie se retrouve même au sein de l’organisation de la vie en société, intrinsèquement liée à l’art maori lui‐même. Ainsi sur les maisons et notamment sur celle au centre du village, nous retrouvons des sculptures représentant l’ancêtre soit de la famille, soit de la communauté. Des rites d’inauguration ont également lieu. On assiste ainsi à « la levée du tapu » qui permet en effet « de rendre noa (neutre ou accessible à tout le monde) tout objet ou construction qui, durant sa fabrication et son utilisation, a acquis le wana ou le mauri (force vitale) de son propriétaire ou de l’artiste qui l’a conçu9 ». Grace à ce type de rituel, l’objet est « apaisé » et devient accessible au regard de tous. Nous retrouvons le même procédé pour les pirogues, outil essentiel dans la vie de ces populations. Ainsi, l’art revêt un caractère sacré pour les Maori qui le teintent d’un message mythologique et d’une signification religieuse ; de ce fait, par l’objet, l’artiste crée un lien entre l’homme et ses ancêtres ou ses dieux10. De plus, n’oublions pas que ces récits mythiques sont aussi à la base des rituels. Ainsi, par la narration de ces mythes à travers le rite, le monde est à chaque fois recréé. La religiosité des Maori passe alors par l’usage de chants, de musique et de danse qui ponctuent leurs rites ; ces éléments expriment tous les aspects de la vie sociale et spirituelle, permettant ainsi à leurs traditions de vivre d’autant plus. Rappelons l’utilisation de la célèbre danse rituelle utilisée par l’équipe de rubgy des All Blacks : le haka. Ainsi par le biais du sport, les Maori ont pu faire connaître leurs traditions à l’ensemble du monde au 2011. 9 M‐C. Bataille‐Benguigui, Te Maori ; reconnaissance d’une identité, in L’Homme, 1985, tome 25 n°96, pp. 141‐147 « Te Maori ; reconnaissance d’une identité » 10 M‐C. Bataille‐Benguigui, ibid 4 Evolution du système de croyances Au fil des siècles et notamment à partir du XIX° siècle, le système de croyances des Maori a connu une forte évolution au contact des colons et surtout au contact du christianisme. En effet, bien qu’à la base, les Maori reconnaissent un ensemble de déités (au sens large du terme) organisées sous forme de panthéon, depuis les années 1820, leurs pratiques morales, religieuses (et même leurs politiques) se sont vus modifiées par une présence de plus en plus importante du christianisme. Les chrétiens maori pratiquèrent alors leur foi en se distinguant des autres maori et en prenant leur nouvelle croyance au sérieux. Parmi ces mouvements, certains se développèrent en résistance face à la perte des territoires maoris. Face à ces prises de positions, les colons répondirent en punissant tous les mouvements religieux maoris qui pouvaient constituer une menace symbolique ou réelle. D’autres mouvements chrétiens maoris se développèrent notamment dans les années 1850, 1860, comme réponse aux désillusions face aux missionnaires, aux colons ou aux gouvernements. Pour autant, les églises ont également joué un rôle important, même si controversée, dans la vie politique et ses rapports avec les Maoris. Entre les années 1830 et le début des missions anglicanes dans les années 1860, les membres du clergé et les laïcs ont mené différentes campagnes afin de défendre les droits des Maoris et de leur bien‐être. Ainsi, un grand nombre de chrétiens maori, souvent anglicans, défendirent leurs droits fonciers et politiques. Les années 1990 ont vu la montée d’un mouvement pentecôtiste dirigé par les chrétiens maori (la Destiny Church) qui présente des similitudes avec les églises évangéliques africaines et américaines dans sa manière d’être et sa capacité à s’implanter largement. Certains observateurs ont alors suggéré que la spiritualité maorie risquait de devenir une religion officieuse dans cette Nouvelle‐Zélande moderne. A noter qu’en 2006, la proportion de personnes sans religion maori (environ 34%) était légèrement supérieure à celle de l'ensemble de la population (environ 32%)11. Cependant, même si beaucoup de Maori sont devenus chrétiens, ceux‐ci ont à cœur de garder leur système religieux, notamment leurs anciennes croyances, et surtout le culte qu’ils vouent aux ancêtres. Qu’en estil aujourd’hui ? L’histoire coloniale de la Nouvelle‐Zélande a eu une grande influence sur l’histoire et l’évolution des Maori. En effet, avec l’arrivée des colons dès le XIXeme siècle, beaucoup de Maori ont vu leurs terres être spoliées. Une des raisons évoquées seraient une ambiguïté du concept de souveraineté dans le traité de Waitangi de 1840 qui garantissait aux Maori à la base, la pleine et exclusive propriété de leurs terres et de leurs ressources 11 J. Stenhouse, Religion and society, in Te Ara ‐ Encyclopedia of New Zealand, updated 29‐Sep‐11 (http://www.teara.govt.nz/) 5 naturelles. Les anglais auraient profité d’une erreur de traduction du concept de souveraineté « pour justifier une prétendue cession de territoires au profit de la couronne britannique12 ». S’en suivirent plusieurs protestations allant jusqu’à des guerres entre 1859 et 1864 qui n’aggravèrent finalement que la situation : « confiscations de vastes territoires, une résistance armée maori, de graves épidémies, une individualisation forcée de la propriété collective de la terre et des ressources naturelles, des batailles juridiques, et des tentatives appuyées du gouvernement colonial pour supprimer la culture et la langue maori13 ». Depuis, les revendications maori n’ont jamais cessé afin qu’ils puissent récupérer leurs terres. Cela est d’autant plus important pour ces populations que ces territoires sont reconnus comme sacrés pour les Maori ; en effet, ces populations considèrent le monde comme la source d’où toute vie est créée, toutes les choses sur terre sont ainsi reliées entre elles et les hommes ont la responsabilité de protéger leur environnement de ce fait. Certains lieux sont même propices aux pèlerinages ; c’est le cas notamment du mont Tongariro. Suite à ces spoliations, beaucoup de Maori sont partis en ville, espérant y trouver une vie meilleure. En 1936, les Maori vivant en agglomération représentaient 9% de la population urbaine et 15% en 194514. Cela ne fit que s’accélérer dans les années 50 et 60. Mais là encore, leurs conditions de vie ne sont guère réjouissantes : leur niveau économique s’est appauvri et ils furent les premiers touchés par la récession. Les Maori auraient ainsi un chômage deux fois supérieur à la moyenne ce qui entraine bien souvent des problèmes sociaux graves. « Dans les banlieues, où ils sont majoritaires, les affaires de drogue et de violence font régulièrement les gros titres des journaux. Alors qu’ils ne constituent que 15% de la population, les Maori représentant plus de la moitié des personnes emprisonnées15 ». A cela, nous pouvons rajouter une espérance de vie moindre que les « blancs », un racisme toujours très présent envers ces populations autochtones, une faible réussite scolaire et une dégradation de leur état de santé. Un argument a été soulevé en Nouvelle‐Zélande pour expliquer ce « sous‐ développement maori » : cela serait le résultat d’un éloignement de leurs racines de la part des Maori vivant en ville et d’une perte de leurs traditions, de leur identité culturelle16. La solution serait donc dans une promotion de la culture traditionnelle maori, en réaffirmant leur identité culturelle faisant de la culture « un symbole de ralliement dans le discours anti hégémonique17 ». 12 Site de Survival International T. Van Meijl, Fractures culturelles et identities fragmentées. La confrontation avec la culture traditionnelle dans la société maori post‐ coloniale, in Journal de la Société des océanistes 109, 1999‐2, pp. 53‐70 14 T. Van Meijl, ibid 15 Site de Survival International 16 Sissons 1993 : 100 dans T. Van Meijl, ibid 17 T. Van Meijl, ibid 13 6 Bien que le résultat furent peu convaincant, des programmes furent ainsi menés pour enseigner la langue maori à l’école18 par le biais notamment de centres bilingues. Du côté des politiques, la plupart des ministères ont voulu développer une image bi‐ culturelle de leurs institutions en donnant ainsi plus de place aux maoris. Le gouvernement néo‐zélandais « offrit » ainsi 7 fauteuils de députés à ces communautés, la langue maori fut reconnue comme langue officielle dès 1987 et des chefs maoris ont même été engagés par l’État comme médiateurs, conseillers. Ces décisions permirent de renforcer l’intérêt de la société pour la culture maori. Cependant, malgré ces évolutions, les Maori souffrent toujours actuellement d’une perte de leurs racines : « Le problème, c’est que nous avons perdu nos racines, notre histoire (…). Les Maori qui se sont installés en ville ont perdu le lien avec leur tribu, leur iwi. Ils ne savent plus qui ils sont. Pour nous retrouver, il faut renouer avec notre passé19 ». Ce constat est très présent chez les jeunes qui « ne considèrent plus comme allant de soi la relation entre culture et identité20 » : en effet, nombreux sont ceux qui se sentent étrangers aux normes de l’identité culturelle notamment liées aux traditions sociales maori. Cela contribue bien souvent à développer une forme d’ethnicité, voire d’opposition entre le « nous » et le « eux ». Fiche rédigée par Aurélie Giovine, Anthropologue spécialisé dans l’étude des systèmes mythologiques et du fait religieux. Références - A. Babadzan, Une perspective pour deux passages. Notes sur la représentation traditionnelle de la naissance et de la mort en Polynésie, in L’Homme, 1983, tome 23 n°3, pp. 81-99 - M-C. Bataille-Benguigui, Te Maori ; reconnaissance d’une identité, in L’Homme, 1985, tome 25 n°96, pp. 141-147 - D. De Coppet, J-P. Durix, A. Huetz De Lemps, I. Merle, Nouvelle-Zélande, le peuple Maori, in Encyclopédie Universalis - V. Fusi, Action and Possession in Maori Language and Culture. A Whorfian Approach, in L’Homme, 1985, tome 25 n°94, pp. 117-145 - J. Stenhouse, Religion and society, in Te Ara - Encyclopedia of New Zealand, updated 29Sep-11 (http://www.teara.govt.nz/) 18 Aujourd’hui encore, la langue maori est enseigné à l’école ce qui permet de garder les traditions maori mais aussi de transmettre cet héritage. D’ailleurs, les deux langues officielles en Nouvelle‐Zélande sont l’anglais et le maori. Et même si beaucoup d’entre eux vivent en ville où l’anglais est plus usuel, les Maori continuent de réserver au maximum leur langue. La langue, véhicule de traditions, revêt donc un caractère des plus importants. A noter que mêmes les Pakeha (les « Blancs ») se mettent à apprendre le maori. 19 Propos de Kereru Pounamu, guide spirituelle de la communauté d’Albany, au nord d’Auckland. Site de Survival International 20 T. Van Meijl, Fractures culturelles et identities fragmentées. La confrontation avec la culture traditionnelle dans la société maori post‐ coloniale, in Journal de la Société des océanistes 109, 1999‐2, pp. 53‐70 7 - R. Taonui, Tribal organization, in Te Ara - Encyclopedia of New Zealand, updated 24-Sep11 (http://www.teara.govt.nz/) - C. R. Te Ahukaramu, Maori creation traditions, in Te Ara - Encyclopedia of New Zealand, updated 4-Mar-09 (http://www.teara.govt.nz/) - T. Van Meijl, Fractures culturelles et identities fragmentées. La confrontation avec la culture traditionnelle dans la société maori post-coloniale, in Journal de la Société des océanistes 109, 1999-2, pp. 53-70 - Site de Survival International : http://www.survivalfrance.org/ - Exposition du quai Branly « Māori, leurs trésors ont une âme » : http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/prochainement/maori/autour-delexposition-maori.html 8