Les flatulences chez le chien

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Les flatulences chez le chien
Les flatulences chez le chien
Le sujet de cette fiche pratique peut prêter à rire. Mais les 10% de propriétaires de chiens concernés par les flatulences riront sans
doute un peu moins que les autres, tant la situation peut être handicapante dans la vie de tous les jours pour les maîtres proches de
leur animal. Qu’est­ce qu’une flatulence ?
La définition médicale des flatulences est « l’expulsion hors du corps, de façon volontaire ou involontaire, des gaz intestinaux par
l’anus ». Pour parler clairement, ce sont les « pets ».
> On peut supposer que chez nos compagnons à quatre pattes, l’émission des gaz est involontaire !
Les flatulences sont composées à 99% de gaz inodores (azote, oxygène, méthane, dioxyde de carbone, hydrogène) et de 1% de composants sulfurés (sulfure
d’hydrogène) ou sulfatés (indole, scatole…) responsables de l’odeur nauséabonde.
Le bruit fréquemment produit lors de l’échappement des gaz est provoqué par la vibration du sphincter anal.
Pourquoi mon chien a­t­il des flatulences ?
Deux phénomènes principaux sont à l’origine de la formation des gaz intestinaux :
L’aérophagie : c’est le fait d’avaler des quantités importantes d’air par la gueule, en buvant, en mangeant ou encore en haletant ;
La fermentation bactérienne des résidus de la digestion dans le gros intestin. Certains aliments comme les fibres, les glucides ou certaines protéines sont
particulièrement difficiles à digérer par le chien.
> Les flatulences très bruyantes mais peu odorantes proviennent le plus souvent d’un excès de fibre, alors que les flatulences plus discrètes mais très
odorantes ont pour origine un excès de protéines soufrées. L’association des deux est malheureusement possible !
L’élimination naturelle des gaz du tube digestif se fait par passage par l’œsophage ou le rectum, diffusion dans le sang ou consommation par les bactéries.
La présence excessive de gaz dans le tube digestif peut donc se traduire par des flatulences, des éructations (expulsion de gaz par la bouche ou « rot »), des
borborygmes (bruits produits par le déplacement des gaz dans le tube digestif) ou un ballonnement abdominal.
Si l’alimentation est la principale source de flatulences, on peut retenir également parmi les autres causes susceptibles de provoquer des flatulences le changement brutal
d’alimentation, l’administration par voie orale de vitamines et minéraux, certaines maladies qui entraînent des troubles de la digestion (insuffisance pancréatique,
entérite…), le parasitisme intestinal, l’obésité et le vieillissement.
Peut­on traiter les flatulences ?
Les flatulences sont un phénomène naturel : les gaz produits dans le système digestif doivent bien être évacués d’une façon ou d’une
autre ! Cependant, lorsqu’elles s'avèrent excessives et gênantes, des mesures doivent être envisagées.
L’alimentation joue un rôle essentiel dans la prévention des flatulences. En effet, plus le chien reçoit une alimentation bien
digestible et moins il y aura de matières décomposées non résorbables disponibles pour les bactéries dans le gros intestin.
Choisissez des aliments « premium » contenant des protéines d’excellente qualité et évitez les aliments bas de gamme. Ne
donnez jamais au chien de restes de repas (surtout ceux contenant des viandes tendineuses), de cartilages, de plats en sauce
ou épicés, de féculents (comme les pommes de terre), d’oignons, de chou, de noix… Evitez également les fruits et le lait. Ne
donnez jamais de jouets riches en collagène (os en peau de buffle, oreilles de porcs...).
> Si vous préparez pour votre chien une ration ménagère, sachez que la source d’amidon la mieux tolérée par le chien est le riz (à condition qu’il soit
bien cuit) et que la source de protéines la mieux tolérée est l’agneau.
Soyez également attentif au bon déroulement des repas. Pour éviter que le chien n’avale trop d’air, il doit manger dans le calme, en petites quantités (3 petits
repas par jour si possible). Donnez à manger à heure fixe pour éviter que le chien ne s’énerve trop en attendant. Emmenez­le pour une petite promenade environ
une demi­heure après le repas, cela favorise la défécation et l’élimination des gaz.
Si vous avez plusieurs chiens à nourrir, séparez­les au moment des repas : la compétition pour la nourriture augmente la gloutonnerie.
> Si vous devez changer l’alimentation de votre chien, faites une transition très progressive sur une dizaine de jours pour que son système digestif
s’habitue : 9/10è de l’ancien aliment et 1/10è du nouveau le 1er jour, puis 8/10è de l’ancien et 2/10è du nouveau le 2ème jour, et ainsi de suite…
Des compléments alimentaires peuvent également améliorer la situation. Il s’agit :
Des probiotiques (ferments lactiques ou levures) qui acidifient les intestins et maintiennent ainsi l’équilibre naturel des processus de fermentation,
Des extraits de plantes comme le Yucca schidigera qui limitent la production de sulfure d’hydrogène et donc les mauvaises odeurs,
Du charbon activé qui capte les gaz et certaines bactéries dans l’intestin,
Des produits à base d’argile (kaolin ou smectite) qui sont également capables d’absorber des bactéries et les produits de la digestion dans le gros intestin.
> Même si ces compléments alimentaires sont des produits naturels, il est préférable de demander un avis médical. Le charbon activé, par exemple,
pourrait favoriser la constipation si le transit digestif de votre chien est lent. Si votre chien suit un traitement médical, les produits à base d’argile
pourraient en diminuer l’efficacité par absorption des molécules.
Si malgré ces quelques consignes diététiques, votre chien souffre toujours de flatulences, ou si elles s’accompagnent de douleurs abdominales, de vomissements, de
diarrhées ou de constipation, un bilan chez le vétérinaire s’impose. Votre chien souffre peut­être d’une maladie de l’estomac, de l’intestin grêle, du colon… Certaines
affections pancréatiques et les entérites par exemple peuvent être responsables de flatulences dans la mesure où la quantité d’enzymes digestives produites est alors
Les
flatulences chez le chien
insuffisante.
Prédisposition raciale
Si malgré ces quelques consignes diététiques, votre chien souffre toujours de flatulences, ou si elles s’accompagnent de douleurs abdominales, de vomissements, de
diarrhées ou de constipation, un bilan chez le vétérinaire s’impose. Votre chien souffre peut­être d’une maladie de l’estomac, de l’intestin grêle, du colon… Certaines
affections pancréatiques et les entérites par exemple peuvent être responsables de flatulences dans la mesure où la quantité d’enzymes digestives produites est alors
insuffisante.
Prédisposition raciale
Certains chiens à face courte et aplatie, comme le carlin, le pékinois, le boxer, le bouledogue français ou le bulldog anglais, sont réputés pour être fréquemment atteints
de flatulences. Il semblerait que chez eux, l’air puisse être avalé en l’absence de prise de nourriture et d’eau par le pharynx. Cette absorption peut être aggravée dans
les situations de compétition lors des repas, d’excitation, d’exercice vigoureux et de stress. Chez ces chiens, une intervention chirurgicale visant à corriger la sténose des
narines et l’élongation du voile du palais peut quelquefois améliorer leurs soucis digestifs…
La prévention des flatulences repose sur :
Le fractionnement de la ration en plusieurs repas.
La diminution de la vitesse d’ingestion des repas.
Une alimentation hyperdigestible et des protéines d’excellente qualité.
Des traitements antiparasitaires réguliers et adaptés.
Une activité physique régulière.
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