PROGRAMME CINEMA (Page 1)

Transcription

PROGRAMME CINEMA (Page 1)
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:16 Page1
C
I
N
E
M
A
28 septembre au 1er novembre 2016
LA COU RSIVE
SCENE NATIONALE LA ROCHELLE
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:16 Page2
C
I
Information
N
E
M
A
7 jours sur 7
AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVE
du mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi, dimanche et lundi de 14 h à 20 h
PAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h
05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03 - 05 46 51 54 04
SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable
MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France
3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège • TMV
La Rochelle • UBACTO
Tarifs cinéma
TARIF NORMAL
CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS
LUNDI POUR TOUS
MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI
TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS
TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS
CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE
10 séances (valable jusqu’au mercredi 28 juin 2017)
7€
6€
5€
5€
4€
3,50 €
50 €
TARIFS CARTE LA COURSIVE
• Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 €
• Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 €
Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des
Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la
Recherche, à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma.
Salle Europa Cinémas.
Cinéma jeune public
Tout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).
FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS
LES NOUVELLES AVENTURES DE PAT ET MAT de Marek Beneš
Animation, République tchèque, 2016, 40’, couleur, sans dialogues
m à partir de 3-4 ans
m Séances tout public: mer 28 sept 14h30 / sam 1er oct 17h15 / dim 2 oct 16h45
m Séances scolaires : sur demande du mercredi 28 septembre au mardi 4 octobre
MONSIEUR BOUT-DE BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon • Animation, G.-B., 2015, 26’, v.f.
précédé de deux courts métrages d’animation / durée totale du programme: 40’
m à partir de 3-4 ans
m Séances tout public: mer 5 oct 14h30 et 17h30 / sam 8 oct 16h45 / dim 9 oct 17h15 /
sam 15, dim 16 oct 16h45 / lun 17 oct 17h15
m Séances scolaires : sur demande du mercredi 5 au mardi 11 octobre / jeudi 13 et mardi 18 octobre 10h
MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras • Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur
m à partir de 8-9 ans et pour tous
m Séances tout public:
• avant-première mercredi 12 octobre 18h30. Film présenté par Xavier Kawa-Topor. Historien et spécialiste
du cinéma d’animation, il est l’actuel directeur général de l’Abbaye Royale de Saint-Jean-d’Angély.
• mer 19 oct 14h30 et 17h / jeu 20, ven 21 oct 15h / sam 22 oct 14h30 et 19h / dim 23 oct 17h30 /
lun 24 oct 16h et 19h30 / mer 26 oct 15h30 / jeu 27 oct 14h / ven 28 oct 15h45 / sam 29 oct 17h15 / lun
31 oct 15h30 / mar 1er nov 17h15
m Séances scolaires : sur demande mercredi 12 et vendredi 14 octobre 10h
LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL, 5 films d’animation • Fr./Belgique, 2014-15, 40’, couleur, v.f.
m à partir de 3-4 ans
m Séances tout public: mer 19 oct 16h / jeu 20, ven 21 oct 14h / sam 22 oct 16h / dim 23 oct 16h30 /
mar 25 oct 15h45 / mer 26 oct 14h30 / jeu 27 oct 15h30 / ven 28, dim 30 oct 17h15 / lun 31 oct 14h30
POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA : 05 46 51 54 00
Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte Bombaron
Morisson Impression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture Ma vie de Courgette de Claude Barras
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:16 Page3
Iles de cinéma
Les îles ont toujours fasciné le cinéma. L’île est une table rase où le cinéaste se retrouve au
contact direct d’une réalité première et plus brute du monde, des éléments, de la nature, et
peut y réinventer le geste de création. L’île est une aire idéale du jeu de faire du cinéma.
Ce n’est pas un hasard si le cinéma moderne s’est inventé, étape par étape, dans des films
tournés sur des îles: «Stromboli» de Rossellini en 1949, «Monika» de Bergman en 1953,
«L’Avventura» d’Antonioni en 1959 et «Pierrot le fou» de Godard en 1965. Pour Deleuze, l’île
est le lieu privilégié de la re-création, le lieu d’une seconde naissance après une catastrophe,
individuelle ou collective.
Toute île de cinéma est en même temps un mythe, une possible utopie, et un modèle réduit des
sociétés auxquelles elle est rattachée, une surface d’observation de leurs mentalités et de leur
évolution. Dans «La Saison des hommes» la cinéaste tunisienne Moufida Tlatli raconte la
situation d’une communauté de femmes de Djerba dont les hommes, qui travaillent à Tunis,
ne reviennent chez eux, sur l’île, qu’un mois par an.
Dans l’actualité récente, les îles méditerranéennes sont devenues le théâtre du drame des
migrants. Le cinéma a pris à cœur de rendre compte, à chaud, de cette histoire la plus
contemporaine. Que ce soit par la fiction («Terraferma» d’Emanuele Crialese, à qui l’on devait
le beau film «Respiro» sur la révolte contre l’enfermement insulaire d’une femme de pêcheur)
ou par le documentaire («Fuocoammare, par-delà Lampedusa» de Gianfranco Rosi qui a
obtenu le Lion d’or au festival de Venise 2016 avec ce film sur l’île de Lampedusa qui doit faire
face au sauvetage et à l’accueil de milliers de migrants).
Les scénaristes ont toujours subi l’attraction de la figure de l’isolement, volontaire ou
accidentel, qui leur permet de travailler des situations de huis clos dans des décors et des
paysages les plus ouverts qui soient, sur l’étendue bleue de la mer. Dans «Fedora», film tardif
de Billy Wilder, cet isolement volontaire est celui d’une star hollywoodienne vieillissante qui a
fait le choix de vivre dorénavant en recluse sur une île proche de Corfou, à la façon d’une Greta
Garbo insulaire, entourée d’une garde rapprochée chargée d’assurer son isolement.
D’île en île, nous allons parcourir les formes et les sujets qui constituent la force d’attraction du
cinéma insulaire et la singularité de son inspiration pour les cinéastes.
Alain Bergala
STAGE animé par Alain Bergala
essayiste, cinéaste, enseignant de cinéma à La fémis et commissaire d’expositions
‡ samedi 1er octobre
15 h
Terraferma de Emanuele Crialese (Italie, 2012, 1h28, couleur, v.o.)
® séance de travail jusqu’à 19h
20 h30
Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi
(Italie/France, 2016, 1h49, couleur, v.o.)
® Rencontre publique avec Alain Bergala
‡ dimanche 2 octobre
10 h
La Saison des hommes de Moufida Tlatli (Tunisie/France, 2000, 2h02, couleur, v.o.)
® séance de travail jusqu’à 13h
15 h
Fedora de Billy Wilder (France/Allemagne, 1978, 1h56, couleur, v.o.)
® séance de travail jusqu’à 18h15
Formulaire d’inscription à retourner avant le mardi 27 septembre
disponible à l’accueil de La Coursive ou téléchargeable sur le site de La Coursive
40 €, tarif normal / 32 €, Carte La Coursive / 25 €, moins de 26 ans - Demandeur d’emploi
20 €, Pass’Culture Etudiant
3
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:16 Page4
CYCLE / STAGE
Iles de cinéma
Terraferma / Emanuele Crialese
Italie, 2012, 1 h 28, couleur, v.o.
Scénario E. Crialese, Vittorio Moroni
Avec Filippo Pucillo, Mimmo Cuticchio
Donatella Finocchiaro, Timnit T.
Giuseppe Fiorello…
SAMEDI 1er OCTOBRE 15H
A Lampedusa, île entre ciel et mer, il n’y a pas trente-six façons de survivre: on pêche, on
mange, on se tient debout et quand un individu tombe à l’eau, on va le chercher. Le vieux
pêcheur n’en démord pas. Il est Jonas arrimé à sa terre, dont il sait qu’elle ne lui appartient
plus, livrée en pâture aux touristes qui chaque été débarquent sur l’île tandis qu’à
quelques encablures des survivants venus d’Afrique flottent comme ils peuvent en
attendant la nuit pour accoster. Filippo et sa mère, eux, ont recueilli une femme et son
enfant qui ne devraient pas être là. Ils les cachent à la barbe de jeunes touristes qu’ils
hébergent pour gagner l’argent de la saison car la pêche n’y suffit plus, face à une Europe
qui rachète les bateaux aux pêcheurs et les pousse à cesser leur activité. Au crépuscule
d’un artisanat devenu obsolète, Crialese oppose l’aube d’un monde biblique qui jette ses
derniers feux et prophétise la fin de l’humanité. Son film est tout simplement somptueux.
Sophie Avon, Sud-Ouest, 11 mars 2012
Fuocoammare, par-delà Lampedusa
Gianfranco Rosi
Samuele a douze ans et vit sur une île au milieu de la mer. Il va à l’école, adore tirer et chasser
avec sa fronde. Il aime les jeux terrestres, même si tout autour de lui parle de la mer et des
hommes, des femmes, des enfants qui tentent de la traverser pour rejoindre son île. Car il n’est
pas sur une île comme les autres. Cette île s’appelle Lampedusa et c’est une frontière
hautement symbolique de l’Europe, traversée ces vingt dernières années par des milliers de
migrants en quête de liberté.
Fuocoammare, «mer en feu», désigne une réalité pour les migrants, mais, pour les habitants
de l’île, il s’agit d’abord d’une chanson populaire évoquant l’incendie d’un bateau au large de
Lampedusa pendant la Seconde Guerre mondiale.
Gianfranco Rosi
4
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page5
CYCLE / STAGE
Iles de cinéma
Fuocoammare, cinquième documentaire de Gianfranco Rosi, met en lumière à l’intérieur
de cadres méticuleux et inspirés, un sujet brûlant, souvent mis à la une et sous-traité par
les médias: l’accueil et la perception, ici, depuis l’île de Lampedusa (20 km2, 6000
habitants), de l’afflux de populations migrantes qui abandonnent leur pays d’Afrique et
du Moyen-Orient, chassées par la violence des guerres…
[…] Rosi met en scène Lampedusa, «l’île aux lampes», comme un territoire incarné, sous
la forme d’une sentinelle qui guette l’invisible. Fuocoammare enregistre les perceptions
de l’île, la personnifie, en fait un territoire de portraits des habitants (les Autochtones) et
des étrangers (les Migrants), jamais confrontés les uns aux autres. C’est à la radio que les
habitants apprennent les naufrages et les sauvetages en mer. Rosi guette ces êtres de
passage sur l’île pour qu’ils passent aussi par les plans de cinéma. La caméra de Rosi (il
filme seul, sans équipe) donne une noblesse d’acteur à chacune de ces âmes errantes, les
protège en enregistrant leur passage par les plans, en les accompagnant. Elle n’est pas
inquisitrice, et ne pose pas de question: elle regarde et elle écoute…
[…] Fuocoammare est le résultat d’un long travail d’approche du cinéaste qui a séjourné
plusieurs mois à Lampedusa avant de commencer à filmer, pour rencontrer les instances
de l’île et les personnages de son film. Puis trois semaines à bord d’un vaisseau militaire,
lui ont permis de filmer «une soixantaine d’opérations de sauvetage en mer»…
[…] La seule chose inventée par Rosi, c’est le découpage, en plans séquences, ou pas,
toujours extrêmement attentif, à la recherche de la bonne distance. Il nous donne accès
à des récits circonstanciés, même si peu bavards, tellement précieux, de la vie de
personnes et de familles qui se retrouvent sans rien, et finissent, pour ceux qui auront
résisté à l’inhumanité du voyage, par accoster, poches et mains vides, mais parfois
ensemble, en terre inconnue. Chez nous.
Anne-Marie Guérin, texte inédit ACOR
(Assocation des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche), septembre 2016
La séance du samedi 1er octobre
à 20 h 30 sera suivie d’une rencontre
avec Alain Bergala.
Italie / France, 2016, 1 h 49, couleur, v.o.
Réalisation, image et son
Gianfranco Rosi
Ecriture
Gianfranco Rosi
Sur une idée de
Carla Cattani
Montage
Jacopo Quadri
Montage son
Stefano Grosso
Avec (dans leur propre rôle)
Samuele Pucillo, Mattias Cucina
Samuele Caruana, Pietro Bartolo
Giuseppe Fragapane…
SOUTIEN AFCAE / ACOR
FESTIVALS 2016: BERLIN, OURS D’OR
et PRIX AMNESTY INTERNATIONAL et
DU JURY ŒCUMÉNIQUE / LA ROCHELLE
DU 28 SEPT AU 11 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
Fedora / Billy Wilder
Au large de Corfou, sur une petite île compliquée d’accès, se tient une propriété imprenable.
Car, derrière les grillages et les barricades, derrière la protection supplémentaire de ses gants,
lunettes noires, voiles et grands chapeaux, ondoie telle une algue des grands fonds, à peine
aperçue entre sa terrasse et son balcon, la grande Fedora. Fedora est une immense star
hollywoodienne, dont la carrière court des années 30 au début des années 60 et qui choisit
de l’interrompre, encore au faîte de sa gloire et de sa beauté, pour se retirer du monde
dans sa forteresse grecque. Fedora est aussi l’avant-dernière réalisation de Billy Wilder, déjà
septuagénaire, un film éblouissant… Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 20 août 2013
5
France / Allemagne, 1978, 1 h 56, coul., v.o.
Scénario Billy Wilder
Avec William Holden, Marthe Keller
Hildegarde Knef, José Ferrer…
DIMANCHE 2 OCTOBRE 15H
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page6
Soy Nero / Rafi Pitts
Soirée-rencontre avec Rafi Pitts
lundi 26 septembre à 20 h
[…] Nero n’est pas plus américain en portant l’uniforme dans le fin fond d’une province
occupée du Moyen-Orient qu’en cherchant à retrouver son frère à Los Angeles où il a grandi.
Pourtant il l’est, sinon de fait du moins par le cœur et l’esprit, puisqu’il aspire comme à la
reconnaissance d’une appartenance pour lui évidente. Là où Renoir parlait de la division
horizontale du monde en couches sociales bien plus réelles et imperméables que les frontières,
les pays, la verticalité des murs tangibles ou symboliques dressés entre les hommes, Rafi Pitts
arpente le territoire mental du déraciné, franchissant les murs, les grilles, empruntant les
passages, les voies qui s’offrent à lui dans une sorte de voyage immense et immobile où ne
cesse de se reconduire son état. Sa première partie écrite comme un conte puis la surprenante
séquence guerrière, qui dure et voit le rythme du film se dilater ou se compresser jusqu’à
atteindre une forme de présent aussi lourde, dense et menaçante que chimérique et instable,
coulent la frontalité du propos dans un écrin énigmatique qui saisit les sens et l’imagination.
Florence Maillard, Cahiers du cinéma n°725, septembre 2016
Comment le film a-t-il été écrit, documenté?
RAFI PITTS: J’ai écrit le scénario avec Razvan Radulescu. Le processus d’élaboration a été très long,
France / Allemagne / Mexique, 2016, 1 h 57
couleur, v.o.
Scénario
Rafi Pitts, Razvan Radulescu
Photo
Christos Karamanis
Son
Stephan von Hase
Musique
Rhys Chatham
Montage
Danielle Anezin
Avec
Johnny Ortiz, Rory Cochrane
Aml Ameen, Darrell Britt-Gibson
Ian Casselberry, Rosa Frausto…
FESTIVAL 2016 : BERLIN
DU 28 SEPT AU 4 OCTOBRE
environ trois ans. Je me suis installé aux Etats-Unis un an avant le début du tournage pour m’immerger,
me documenter, rencontrer des gens, écrire sur place. Je voulais passer beaucoup de temps pour
ajuster le tir. J’ai rencontré des vétérans, surtout afro-américains. La plupart des soldats américains
viennent de milieux très pauvres, et s'engagent souvent pour avoir une Sécurité sociale. Il a aussi été
particulièrement délicat de trouver l’acteur qui incarnerait le personnage principal. Lorsque je suis
parti au Mexique, le milieu du cinéma local était très ignorant de la condition des Green Card Soldiers.
Il a fallu que j’aille chercher moi-même avec un ami dans les bars des quartiers populaires, où tout le
monde savait ce que c’était, où tout le monde en connaissait un parmi ses proches.
Beaucoup de Mexicains ont des cartes vertes illégales, on en trouve pour cinquante dollars à Los Angeles.
A Tijuana, il y a un camp de Green Card Soldiers expulsés. A partir du moment où j’y suis allé et où
j’ai rencontré ces gens-là, le scénario a pris une autre forme.
Johnny Ortiz, qui joue le rôle de Nero est moitié guatémaltèque, moitié mexicain. Il s’est retrouvé
dans un gang tout gamin, a connu très tôt la prison et n’a pas vraiment eu d’enfance. Je me suis
retrouvé à faire un film comme lorsque j’étais en Iran. J’ai pris mon acteur principal qui n’était pas
un professionnel, et ne correspondait pas exactement au personnage, et j’ai rectifié en fonction de
la réalité de son expérience.
Pendant le tournage, je me laisse pas mal de marge de manœuvre, je m’autorise beaucoup plus de
roue libre. Je change toujours le scénario en plein tournage. Par exemple, la scène de la fable sur
l’éléphant et la fourmi n’existait pas. Le jeune sergent ne mourait pas non plus. Je ne cherche pas
d’explication, je me laisse surprendre par le film, j’accueille ce qu’il donne et fait arriver et non pas
par ce qui avait été calculé. Pareil au montage. Le tournage et le casting, c’est ce que je préfère.
Dans quelle mesure «Soy Nero» est-il un film « politique » ?
R. P.: J’ai l’impression que le film politique est devenu l’objet d’une instrumentalisation par l’Industrie
et cela me gêne profondément. Je ne crois plus à ce cinéma politique-là. Par exemple, The Hunter,
mon film précédent, que je concevais comme un film politique, n’a jamais atteint son but politique
puisqu’il n’a jamais été vu en Iran, où je ne peux plus entrer ni montrer des films. Le film politique
est devenu une marque en lui-même. Dont les vraies motivations politiques disparaissent.
Le Goût de la cerise était un film éminemment politique. Depuis, le cinéma iranien a beaucoup
consisté en une vague de films politiques montrés à l’extérieur du pays et ignorés à l’intérieur,
comme un arrangement invisible qui s’est installé et qui convient à tout le monde. Je pense que le
plus politique d’entre tous les cinéastes iraniens, finalement, ça reste Kiarostami.
Soy Nero s’attaque à un sujet politique mais il ne sera réellement politique que s’il est montré aux
Etats-Unis…
in Dossier de presse
SORTIE NATIONALE
6
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page7
Mercenaire / Sacha Wolff
Additionner la vie des petits club sportifs de rugby à la virilité méchante du western, et vous
obtiendrez un film de genre qui n'existe pas ! : le très unique «Mercenaire». Son auteur, le jeune
Sacha Wolff y parle de transformation, de rivalités terribles et d'amour intranquille, mais aussi
d'une naissance, une vraie, celle d'un réalisateur et d'un personnage, son héros.
arte.tv
Un jeune Wallisien qui part jouer au rugby en métropole… Le sujet de «Mercenaire» est très original.
SACHA WOLFF: Au départ, il y a mon intérêt pour le rugby. Comme la boxe, le rugby présente des enjeux
physiques très forts, avec en plus une dimension sociale et collective. Et puis un jour, j’ai lu un article
dans Le Monde sur l’équipe de rugby de Lons-le-Saunier, évoluant en Fédérale 2. Une quinzaine de
joueurs y avaient été recrutés à l’étranger pour une saison afin de tirer cette petite équipe vers le
haut. Je me suis rendu compte que le recrutement à l’œuvre dans les grosses équipes professionnelles
se retrouvait dans les toutes petites équipes. Je me suis dit qu’il y avait là un sujet intéressant.
Comment avez-vous abordé la mise en scène du monde wallisien, de ses pratiques rituelles?
S. W. : Cette question du rapport aux traditions m’a habité tout au long de la fabrication du film…
L’origine wallisienne de Soane fait partie de sa culture, de son héritage, de la façon dont il a grandi,
il fallait arriver à s’en servir mais en restant toujours à la bonne distance. J’ai été aidé en cela par le
principe de départ du casting de prendre des gens très proches dans la vie de ce qu’ils jouent dans
le film. Que ce soit les joueurs en France ou les Wallisiens à Nouméa, tous les rôles sont joués par des
non comédiens. De même, je ne voulais pas au départ m’enfoncer trop fort dans le stéréotype du
rugby et de la culture du sud-ouest de la France, et puis peu à peu, j’ai accepté les accents, les
régionalismes: je me suis dit qu’en affirmant ce choix en France, je rendrais la métropole plus
exotique que la Calédonie, comme elle l’est aux yeux de Soane.
Vous mettez en scène un univers très viril et violent, il s’en dégage pourtant une grande douceur…
S. W. : Même s’il est amené à franchir un cap violent pour se transformer et devenir un homme, j’avais
envie que le personnage de Soane ait en effet quelque chose de très doux et enfantin. La question
de la masculinité est clairement au centre du film, dans le rapport que Soane entretient avec son
père, avec Coralie et une potentielle paternité, ainsi qu’avec l’équipe de rugby. Mais ce qui est sûr,
c’est que je voulais aller à l’encontre de cette image de «gros bourrins» qu’on associe aux rugbymen!
Même lors des matchs de rugby, vous ne quittez pas le regard de Soane…
S. W. : La représentation du rugby et du sport en général est balisée par ce qu’on en voit à la
télévision, avec des grues, quinze caméras qui ne vont jamais sur le terrain. Moi, je voulais justement
rester avec les joueurs, avec Soane. Je voulais raconter dans chaque match ce que lui, joueur perdu
au milieu de vingt-neuf autres, ressentait. Peu importe de ne pas comprendre les règles, les enjeux
sportifs… Je me disais qu’il fallait filmer les enjeux personnels de Soane, l’accompagner dans cette
liturgie un peu violente qui le conduit à franchir un cap et devenir ce qu’il est à la fin du film.
in Dossier de presse
France, 2016, 1 h 44, couleur
Scénario
Sacha Wolff
Photo
Samuel Lahu
Son
Julin Sicart
Musique
Luc Meilland
Montage
Laurence Manheimer
Avec
Toki Pilioko, Iliana Zabeth
Mikaele Tuugahala
Laurent Pakihivatau, Petelo Sealeu…
SOUTIEN AFCAE
FESTIVALS 2016 : CANNES /
LA ROCHELLE / ANGOULÊME :
LA MISE EN SCÈNE
DU 5 AU 18 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
7
QUINZAINE
DES RÉALISATEURS : PRIX EUROPA CINÉMAS LABEL
PRIX DE
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page8
Aquarius / Kleber Mendonça Filho
Dans «Aquarius», le grand œuvre placide de Kleber Mendonça Filho, il n’y a qu’elle, Sonia
Braga, même s’il y a les autres. Son personnage, sa création, son enfantement, c’est Clara,
soixante-cinq ans, veuve, rescapée du cancer qui lui a arraché un sein, ferme de corps et forte
d’esprit. Louve amputée en son repaire menacé, elle lutte bec et ongles contre les promoteurs
véreux ayant fait main basse sur sa résidence. On peut, à propos de sa prestation
extraordinaire, penser ensemble deux choses inversées. Que c’est un don que le cinéaste lui
fait pour qu’elle s’empare du film et le fasse sien ou bien que c’est un don qu’elle fait au
cinéaste et dont il saisit la chance pour faire son film. «Aquarius» est l’enregistrement
cardiaque de cette boucle, cet échange, cet abandon.
Sonia Braga est une actrice d’autant plus passionnante que sa carrière plante des racines
profondes dans le terreau luxuriant de la culture populaire brésilienne, dont elle a occupé les
écrans télé depuis la fin des années 60. Sa notoriété outre-Atlantique est continentale: elle
occupe avec la même obstination les séries US ou le cinéma d’auteur brésilien et a obtenu sa
reconnaissance cinéphile à Cannes, en 1985, avec «Le Baiser de la femme araignée» d’Hector
Babenco…
Olivier Séguret, Grazia Daily Cannes, 19 mai 2016
8
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page9
Pratiquement tous vos films ont été tournés à Recife. Quelle est l’importance de cette ville dans votre
cinéma?
KLEBER MENDONÇA FILHO : Recife, c’est la ville où je vis, là où je suis heureux et malheureux. Beaucoup
de cinéastes travaillent et filment dans les lieux qu’ils habitent, c’est un mouvement assez naturel. Je
pourrais tourner un film en Australie si je sentais une connexion intime avec l’histoire, mais depuis que
je fais des courts métrages, le plus naturel, c’est de faire des films là où je vis et où je travaille. Les Bruits
de Recife, c’était un exemple extrême, puisque j’ai écrit chaque scène en pensant à chacun des
espaces, même les plus anodins, que je connaissais. Quand je savais qu’il y avait un muret, j’écrivais
une scène où le personnage posait son bras dessus. Pour Aquarius, l’approche des décors était un
peu plus générale. Je les connaissais, mais ce qui m’intéresse le plus, ce sont les secrets de ces décors.
Par exemple, Recife a une très belle plage, mais il y a cette malédiction des requins, qui a commencé
au début des années 90, comme une revanche de la nature. Je voulais donc faire un film sur cette
plage et ses secrets. Comme ce partage entre le côté des riches et celui des pauvres: en 2001,
quelqu’un m’a expliqué qu’il y avait une canalisation d’égout invisible qui marquait cette frontière très
visible. Il y a aussi ce petit moment, à la fin du film, où l’on voit un horrible magasin d’électroménager:
c’est un ancien cinéma où j’allais souvent, le premier qui a montré du Cinémascope en 1954. On ne
peut pas imaginer cela en voyant la boutique aujourd’hui. J’ai voulu le montrer dans le film, même si
c’est peut-être à la limite de la complaisance, mais ça donne un sens au lieu. Les décors, ce ne sont pas
seulement des lieux, mais des lieux avec des secrets. C’est le point commun de tous mes films.
Au-delà de la ville, y avait-il une inspiration plus personnelle pour le film?
K. M. F. : Bien sûr, et plusieurs. D’abord ma relation avec ma mère, une femme très forte, qui est morte
en 1995. C’était une intellectuelle, qui a divorcé dans les années 70 et a été atteinte du cancer.
Beaucoup du personnage de Clara vient d’elle mais en même temps, ce n’est pas elle puisque le film
est une fiction. Il y aussi l’idée que le marché essaie de vous imposer des besoins, en exerçant une
pression physique pour vous faire consommer des produits dont vous n’avez pas besoin. Et puis
une histoire personnelle: il y a quelques années, nous cherchions un nouveau logement, et l’endroit
que nous aimions était meilleur marché que celui où tout le monde voulait habiter, et que nous
détestions. Clara vit dans un appartement très simple et agréable, et quelqu’un décide qu’il doit
être détruit. C’est aussi absurde que le sketch sur les dons d’organes dans Le Sens de la vie des Monty
Python, quand deux employés du National Health Service sonnent chez un vieillard et lui
demandent: «Est-ce qu’on peut vous prendre votre foie?» Réponse: «But I’m using it!» C’est pareil
avec Clara, on veut lui prendre son appartement et elle répond: «But I’m using it!».
Que voulez-vous raconter de cette ville, Recife?
K. M. F. : Recife est un animal, brutal, hors de contrôle, imprévisible et pas particulièrement amical. Il
y a une ambiance formidable, une histoire fantastique, mais les gens la brutalisent et la défigurent
constamment. Mais même quand une maison magnifique est démolie, elle continue de servir de
repère. Les gens disent qu’ils vont «vers la maison bleue», même si elle n’existe plus. C’est l’inverse
de Paris qui est organisé selon un strict respect du passé. Je veux montrer le murmure de la ville mais
aussi l’idée que l’extinction est possible si des endroits qui appartiennent à nos vies disparaissent.
C’est une idée qui me hante.
Pourquoi avez-vous décidé d’aborder le thème du cancer?
K. M. F. : L’idée qu’un être humain heureux et en bonne santé se trouve soudain malade et mutilé me
touche prodondément. Une femme dont le sein est amputé est une image très forte. Comme si
quelque chose manquait horriblement. C’est très perturbant, mais il faut aussi continuer à vivre et
essayer d’être heureux. Je ne me souviens pas de beaucoup de films avec une héroïne dont le sein
est amputé sans pour autant que le cancer soit le sujet principal. Je n’ai pas écrit le rôle de Clara
spécialement pour Sonia Braga, qui est l’image même de la femme et de la beauté brésiliennes. Mais
le fait qu’elle soit une icône rend le personnage plus complexe. Quand j’ai vu les images de synthèse
de Sonia Braga avec le sein coupé, j’étais très ému.
Cahiers du cinéma n°725, septembre 2016
Brésil / France, 2016, 2 h 25, scope-coul., v.o.
Scénario et dialogues
Kleber Mendonça Filho
Photo
Pedro Sotero, Fabricio Tadeu
Son
Ricardo Cutz
Décors
Juliano Dornelles, Thales Junquiera
Montage
Eduardo Serrano
Avec
Sonia Braga, Maeve Jinkings
Irandhir Santos, Humberto Carrão
Zoraide Coleto, Fernando Teixeira…
SOUTIEN AFCAE
FESTIVAL CANNES 2016
SÉLECTION OFFICIELLE / LA ROCHELLE
DU 28 SEPT AU 11 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
9
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page10
La Fille inconnue
Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avec «La Promesse», «Rosetta», «Le Fils», «L’Enfant», «Le Silence de Lorna», des drames
sociaux qui auront contribué à écrire l’histoire du Festival de Cannes des années 1990 et 2000,
les frères Dardenne sont devenus les maîtres incontestés d’un cinéma humaniste, naturaliste,
révolté, dont les récits se nourrissent du terreau de la misère sociale européenne. Le style qu’ils
ont développé jusqu’à la fin des années 2000 –caméra vissée à la nuque des personnages,
éthique de l’image importée du documentaire– devenu la signature de leur tandem, a
influencé le cinéma d’auteur du monde entier avec plus ou moins de bonheur. Et un beau jour,
ils ont eu envie de renouveau.
En allant chercher Cécile de France, grande actrice populaire, pour tenir le premier rôle du
«Gamin au vélo» (2011), les frères ont inauguré une nouvelle période de leur cinéma dans
laquelle ils s’essayent à d’autres formes de récit. Autour du personnage d’ouvrière menacée de
licenciement qu’ils ont offert ensuite à Marion Cotillard, «Deux jours, une nuit» (2014) s’aventurait
sur un terrain presque expérimental, en rejouant en boucle des variations sur une même
séquence.Troisième muse de cette nouvelle ère, Adèle Haenel interprète dans «La Fille inconnue»
une jeune médecin, Jenny Davin, qu’un fait divers transforme en détective du dimanche.
Une fille est retrouvée morte près de la rivière, à deux pas du cabinet où elle exerce. Avant
d’arriver là, elle avait sonné à la porte, mais l’heure de la fermeture était passée depuis
longtemps, et Jenny avait interdit à son stagiaire de lui ouvrir. «Tu ne dois pas laisser les
patients te causer une fatigue qui t’empêcherait de bien les soigner.» Un peu plus tôt dans
l’après-midi, elle lui avait donné cet autre commandement: «Tu dois être plus fort que tes
émotions si tu veux bien soigner.» La suite de l’histoire va s’employer à la contredire, en lui
donnant une stature, quasi christique, de gardien du bien commun, dernier rempart contre la
barbarie qui vient.
10
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page11
Comprenant les conséquences qu’a eues sa décision, apprenant par ailleurs que la défunte
n’a pas été identifiée par la police, Jenny Davin se met en quête de le faire elle-même. Faute
d’avoir pu la sauver, elle veut la sortir de l’anonymat pour lui permettre, au moins, d’être
enterrée parmi les siens. Selon un principe qui rappelle, le systématisme en moins, celui de
«Deux jours, une nuit», cette enquête opère comme un révélateur des formes les moins visibles
de la misère sociale…
Isabelle Regnier, Le Monde, 20 mai 2016
ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE ET LUC DARDENNE
Jenny est elle aussi une sorte de fille inconnue. On ignore tout de son passé, de sa vie privée.
JEAN-PIERRE DARDENNE : On la voit faire un choix de vie, refuser une belle carrière pour rester dans
le cabinet de banlieue parce qu’elle a l’intuition que ce n’est qu’ainsi qu’elle parviendra à découvrir
le nom de la fille inconnue.
LUC DARDENNE : Jenny est possédée par la fille inconnue, c’est cette possession qui la rendra si
déterminée et si patiente pour trouver son nom. Ce n’est pas une possession surnaturelle mais une
possession morale. C’est ça qui nous intéressait.
Les patients de Jenny, à des degrés divers, souffrent des maux de notre époque : précarité, destruction
du lien social…
L. D. : Ces personnages s’inscrivent dans la réalité d’ici et maintenant. Ils appartiennent à cette partie
de la société qui est violemment marginalisée. Cependant, nous n’avons jamais voulu faire de ces
personnages des «cas sociaux», ce sont des individus.
«La Fille inconnue» se déroule à Seraing, dans la Province de Liège.
J-P. D. : Depuis La Promesse, en 1996, nous y avons tourné tous nos films. Avant même d’avoir écrit le
script –quand nous n’avions qu’une vague idée d’un personnage de médecin– nous savions déjà
que nous tournerions près de cette voie rapide et de la Meuse. La localisation de La Fille inconnue
est en quelque sorte venue avant le scénario.
L. D. : Cette voie rapide nous inspirait. Les voitures ne cessent d’y passer à grande vitesse, comme le
monde qui suit son cours, ignorant l’importance de ce qui se joue dans le petit cabinet de Jenny.
ENTRETIEN AVEC ADÈLE HAENEL
Comment les Dardenne vous ont-ils dirigée pour incarner cette héroïne?
ADÈLE HAENEL : Quand on se comprend bien avec un cinéaste, on n’a pas besoin d’échanger
beaucoup par la parole. Avec les frères, on se comprenait très bien… Les Dardenne ne s’encombrent
pas avec la psychologie : avec eux, tout passe par le corps, par l’écoute et par les actions des
personnages. Il me fallait être concentrée sur ce qui peut sembler être des détails mais qui n’en
sont pas : comment mettre mes gants de médecin, comment faire une piqûre… J’étais tellement
accaparée par le «faire», que je n’avais pas le temps de m’interroger sur les sentiments éprouvés par
Jenny. Il ne fallait pas donner à voir des effets d’interprétation ou souligner des intentions. Cela
aurait été un contresens.
Les Dardenne aiment répéter longuement avec leurs acteurs. Comment avez-vous vécu cette période
de préparation, puis le tournage?
A. H. : Leur réputation de travailler sur l’épuisement des acteurs en multipliant les prises relève de la
légende. Avec eux, il n’est jamais question de performance. J’ai toujours eu l’impression que les
choses allaient très vite. Le mois de préparation avant le tournage est extrêmement important. Tous
les acteurs y sont réunis, ce qui permet à ceux qui n’ont que peu de scènes à jouer quand commence
le tournage de se sentir immédiatement intégrés.
Qu’avez-vous retenu de cette aventure?
A. H. : Les Dardenne m’ont fait évoluer dans un registre «contre-intuitif» et cela a été une expérience
fondamentale pour moi. Ils ont perçu quelque chose de moi au-delà de mon côté enragé et de mes
colères. Ces derniers font partie de ma personnalité, mais ils ne me résument pas.
in Dossier de presse
Belgique / France, 2016, 1 h 46, couleur
Scénario
Jean-Pierre et Luc Dardenne
Photo
Alain Marcoen
Son
Jean-Pierre Duret
Montage
Marie-Hélène Dozo
Avec
Adèle Haenel, Olivier Bonnaud
Jérémie Renier, Louka Minnella
Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo,
Olivier Gourmet, Pierre Sumkay…
FESTIVAL CANNES 2016
SÉLECTION OFFICIELLE
DU 12 AU 25 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
11
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page12
Ma vie de Courgette / Claude Barras
Un film d’animation dans la cour des grands. Bouleversant, même pour les plus grands…
Avant-première mercredi 12 octobre
à 18 h 30. Film présenté par
Xavier Kawa-Topor, historien et
spécialiste du cinéma d’animation.
Animation, France , 2016, 1 h 06, couleur
Réalisation, création graphique
Claude Barras
Scénario Céline Sciamma
inspiré du roman de Gilles Paris
Autobiographie d’une Courgette
Collaborateurs au scénario
Germano Zullo, Claude Barras
Morgan Navarro
Musique originale Sophie Hunger
Avec les voix de Gaspard Schlatter,
Sixtine Murat, Paulin Jaccoud
Raul Ribera, Estelle Hennard
Michel Vuillermoz
Sociétaire de la Comédie-Française
• pour tous et à partir de 8-9 ans •
SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
FESTIVALS 2016 : CANNES,
QUINZAINE DES RÉALISATEURS /
PRIMÉ À ANNECY et ANGOULÊME
AVANT-PREMIÈRE
MER 12 OCTOBRE 18 H 30
DU 19 OCT AU 1er NOVEMBRE
Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde
quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle
vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires
et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a dix ans,
avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre.
Et pourquoi pas même, être heureux.
Ma vie de Courgette commence fort: un petit garçon vit seul avec sa maman qui aime
beaucoup la bière, et qui «part au ciel» par sa faute. Puisqu’elle le surnommait Courgette,
c’est comme ça et pas autrement qu’il tient à être prénommé dans le foyer où il atterrit
au milieu d’autres gosses blessés par la vie. Là, entre autres, il y a Simon, qui joue au dur
pour tenir le coup, Béatrice dont la mère a été reconduite à la frontière, et Camille, la fillette
garçon manqué qui trouve la plus belle forme de résilience à son grand malheur : sourire
aux autres… On est immédiatement sous le charme de ces petites marionnettes avec
leurs yeux immenses, si expressifs, ouverts sur ce monde qui, jusque-là, ne leur a pas fait
de cadeaux. Claude Barras les anime en stop motion comme s’il dirigeait de vrais acteurs,
et met en scène de superbes plans séquences dans un décor à la tristesse pimpante, à la
fois contemporain et intemporel…
[…] Céline Sciamma avait déjà prouvé son art de se mettre dans la peau d’une fillette
avec Tomboy. Auteur du scénario, à partir du livre de Gilles Paris, Autobiographie d’une
Courgette, et comme portée par la liberté de l’animation, elle se met ici complètement à
hauteur d’enfants… Chaque réplique, douloureuse ou hilarante (on rit beaucoup avec
Courgette), chaque émotion, chaque remède au cafard a dix ans pile, et c’est bouleversant,
même quand on est bien plus grand. A travers cette bande de gosses, elle aborde de front,
mais avec une délicatesse rare, toutes les violences subies par les minots : maltraitance
parentale et sociale, drogue, abandon…
[…] Le film de Claude Barras dure à peine plus d’une heure et c’est un grand film : entre
la poésie intimiste d’un Tim Burton et la force sociale d’un Ken Loach en herbe, il serre le
cœur et donne de l’espoir…
Guillemette Odicino, Télérama, 17 mai 2016
SORTIE NATIONALE
12
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:17 Page13
A jamais / Benoit Jacquot
Laura et Rey vivent dans une maison au bord de la mer. Il est cinéaste, elle crée des
«performances» dont elle est l’actrice. Rey meurt –accident, suicide?–, la laissant seule dans
cette maison. Mais bientôt seule, elle ne l’est plus. Quelqu’un est là, c’est Rey, par et pour elle,
comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive.
Avant-première jeudi 13 octobre
à 20 h 30 suivie d’une rencontre
avec Benoit Jacquot et Julia Roy.
D’où vient «A Jamais»? D’un roman de Don DeLillo?
BENOIT JACQUOT: Plus exactement, le film vient de la proposition par le producteur Paulo Branco, de
porter ce livre, The Body Artist, à l’écran. Je ne suis pas familier des livres de Don DeLillo (ni de la
littérature actuelle en général) mais j’ai été frappé immédiatement par la force du récit, des
émotions qu’il mobilise –qui, pour le coup, m’ont paru familières.
Comment l’idée du film a-t- elle pris corps?
B. J. : Deux perspectives se sont ouvertes ensemble : d’une part, l’expérience de la séparation, de
cette absence définitive qu’un deuil fait éprouver… D’autre part, la présence et l’absence, ce qu’on
voit et ce qu’on ne voit pas, ce qu’on entend ou non –ces figures sont le fond même du cinéma, de
tout film, qu’on le veuille ou non. Ce que ce film expose entraîne nécessairement une idée précise
de la mise en scène comme geste de montrer ou de cacher, ou les deux.
Ce que le film raconte, c’est d’abord l’expérience de Laura… Encore un « portrait de femme»?
B. J. : Si on veut, pourquoi pas? En tout cas, c’est la tentative de représenter physiquement, en tout
réalisme, un état mental qui tient du délire, celui d’une jeune femme qui perd l’homme qu’elle aime, et
qu’elle s’acharne à faire revivre. Quand je parle de «réalisme», c’est pour dire qu’il n’y a pas dans le film
d’effets spéciaux d’aucune sorte. Tout ce qui est vu est donné comme visible, ce qui est entendu est
donné comme audible, même à l’extrémité d’un délire. C’est un mode particulier du «revenantisme»,
avec cette idée que les vivants et les morts se partagent inséparablement la présence et l’absence.
Qui est Julia Roy, que vous avez choisie pour interpréter Laura?
B. J. : C’est plutôt elle qui m’a choisi! Elle est une jeune actrice moitié autrichienne-moitié française,
elle vivait à Vienne, étudiant et jouant, elle a décidé de venir à Paris par affinité avec le cinéma qui
se fait en France. Elle s’est débrouillée pour me rencontrer et j’ai vite senti chez elle une force, une
vérité rare. Je lui ai proposé, comme pour faire connaissance, de lire le livre, puis d’écrire un scénario
d’après le livre, pour voir. J’ai vu qu’elle était absolument en phase avec le projet. Ce qu’on appelle
la «direction d’acteurs (d’actrices)» prend parfois des détours inattendus…
Donc elle a écrit le scénario?
B. J. : Dans l’ensemble, oui, suivie par moi de près, mais oui, elle a écrit le scénario en supposant qu’elle
allait interpréter cette Laura dont elle construisait le personnage.
Et Mathieu Amalric, qui interprète le «revenant»?
B. J. : Ça s’est décidé naturellement. J’avais filmé Mathieu dans La Fausse Suivante de Marivaux… Un
véritable aventurier cinématographique… Je lui voue estime et affection. in Dossier de presse
13
France / Portugal, 2016, 1 h 26, couleur
Scénario
Julia Roy d’après The Body Artist de
Don DeLillo
Photo
Julien Hirsch
Son
Pierre Tucat, Francis Wargnier
Olivier Goinard
Musique
Bruno Coulais
Montage
Julia Gregory
Avec
Mathieu Amalric, Julia Roy
Jeanne Balibar, Victória Guerra
Elmano Sancho, José Neto…
FESTIVALS 2016 : VENISE, SÉLECTION
OFFICIELLE / LA ROCHE-SUR-YON / AUCH
AVANT-PREMIÈRE
JEUDI 13 OCTOBRE 20 H 30
Le film sera présenté en sortie nationale
du 23 novembre au 6 décembre.
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page14
Apnée / Jean-Christophe Meurisse
Céline, Thomas et Maxence marchent toujours par trois… Ils veulent se marier, une maison,
un travail, des enfants sages et manger tous les jours des huîtres. Insoumis et inadaptés à une
furieuse réalité économique et administrative, ils traversent une France accablée, en quête de
nouveaux repères, de déserts jonchés de bipèdes et d’instants de bonheur éphémère.
France, 2016, 1 h 29, couleur
Scénario
Jean-Christophe Meurisse
avec la collaboration artistique de
Amélie Philippe
Photo
Javier Ruiz Gomez
Son
Colin Favre-Bulle
Montage
Carole Le Page
Avec
Céline Fuhrer, Thomas Scimeca
Maxence Tual, Thomas de Pourquery
Olivier Saladin, Claire Nadeau,
Jean-Luc Vincent, Nicolas Bouchaud…
FESTIVALS 2016 : CANNES,
SEMAINE DE LA CRITIQUE /
LA ROCHELLE / TROUVILLE
DU 19 AU 31 OCTOBRE
Voilà plus de dix ans que Jean-Christophe Meurisse invente avec sa compagnie les Chiens de
Navarre, une œuvre fantasque et dadaïste, laissant la part belle au désir, au sauvage, à
l’humour. «Apnée» est son premier long métrage. «Au théâtre, on est dans quelque chose de
très performatif. J’avais cette fois envie d’histoire de personnages.» Pas n‘importe lesquels: un
«trouple» renversant, qui sillonne le pays comme trois Diogène en quête de jeux et de fantaisie.
Un nouvel idéal amoureux? Peut-être aussi un idéal de troupe: un trio à l’alchimie parfaite,
drôle, sensuelle. Et pourquoi «Apnée?» «Parce que c’est un drôle d’état. Les apnéistes
rencontrent des zones d’eux-mêmes très étranges, ils vivent une autre vie. Et puis, peut-être
aussi que c’est le réel, le présent qui sont devenus irrespirables.»
Théo Ribeton
Les Inrockuptibles, 25 mai 2016
Votre film aborde de nombreux thèmes sociétaux : le mariage pour tous –ou pour trois si vous préférez!–
mais aussi la sexualité et l’amour libre, la famille, l’autorité, l’argent, la religion, le travail, le logement…
C’est un portrait de la France d’aujourd’hui que vous avez voulu dessiner?
JEAN-CHRISTOPHE MEURISSE : Disons que j’ai voulu éprouver, psychanalyser la France. Même si j’ai
bien conscience qu’on ne psychanalyse pas un pays… J’ai tenté une forme de psychanalyse
«électrochoc», avec férocité et drôlerie. Mais plus qu’un portrait de la France, Apnée est une errance,
un voyage. Me dire que c’est un film dans lequel on ne sait pas trop où l’on va est la plus belle
critique que l’on puisse me faire! J’ai toujours aimé les films dans lesquels on ne connaît pas,
finalement, le but du voyage, comme Easy Rider ou Le Plein de super d’Alain Cavalier. Pour moi, Apnée
est dans cette tradition-là du road-movie. Mais comme tout le monde n’est pas d’accord avec moi,
je vais plutôt vous dire que c’est une comédie socialo-mélancolique!
Les trois rôles principaux sont tenus par des membres de votre compagnie. Ce n’est pas le film des Chiens
de Navarre mais c’est un film avec des acteurs des Chiens de Navarre! Pourquoi ce choix?
J-C. M. : J’essaie d’apporter une parole commune, que ce soit au théâtre ou au cinéma. Et cela
demande une certaine complicité. Ce travail-là implique autre chose que de l’interprétation. Les
comédiens que je choisis n’ont pas peur de l’improvisation. Céline Fuhrer, Thomas Scimeca et
Maxence Tual savent montrer leur singularité sur un plateau…
in Dossier de presse
SORTIE NATIONALE
14
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:23 Page15
Le Cancre / Paul Vecchiali
Quel bonheur de voir Paul Vecchiali rejoindre pour la première fois, à quatre-vingt-cinq ans,
les rangs de la Sélection officielle au Festival de Cannes! «Le Cancre», n’en affiche pas moins
la facture artisanale de sa production récente. Le cinéaste tient en personne le rôle de
Rodolphe, vieillard acariâtre «revisité» par les femmes de sa vie, jusqu’à l’amour originel et le
plus étincelant, celui de Marguerite (Catherine Deneuve). Le film réunit une troupe d’actrices
mythiques qui tracent en perspective toute une histoire du cinéma français. Nombre
d’échanges bouleversants alternent avec des moments plus saugrenus, à travers lesquels le
film poursuit cette idée typiquement vecchialienne : l’invention d’une fidélité plurielle qui
n’aurait jamais à transiger avec les exigences impétueuses du désir.
Mathieu Macheret
Le Monde, 19 mai 2016
En quoi «Un carnet de bal (1937)» de Julien Duvivier infuse-t-il ce nouveau film de fantômes ?
PAUL VECCHIALI: Ce n’est qu’une fois le film fini que j’ai remarqué la filiation avec ce superbe film. C’est
pourquoi j’ai rajouté, dans le générique de fin, ce sous-titre Carnet de belles. Une séquence en
particulier y fait référence: celle avec Catherine Deneuve car on ne sait pas si je l’ai vraiment rencontrée.
C’est le cas de Marie Bell dans le Duvivier: a-t-elle vécu ses retours sur elle-même ou les a-t-elle rêvés?
Le voyage à rebours qu’entreprend votre personnage est-il aussi celui du cinéaste, amoureux des actrices,
que vous êtes? «Le Cancre» nous reconnecte en effet à «Femmes, femmes» et la présence de Françoise
Lebrun, aux différents films que vous avez tournés ensemble…
P. V.: Il y a sûrement de ça en effet. Mais le point de départ est autre: j’ai retrouvé, soixante-dix ans
plus tard, grâce à Facebook, «ma» Marguerite avec qui j’étais fiancé, adolescent. Et je me suis rendu
compte qu’elle m’avait obsédé toute ma vie, au-delà de mon métier et de mes autres rencontres
amoureuses. C’est le fil rouge du film et Catherine Deneuve l’a parfaitement compris.
Pascal Cervo, avec qui vous tournez pour la troisième fois, joue votre fils dans le film. Cette relation filiale
vous permet-elle d’approcher le surnaturel et de parler de transmission dans un même mouvement?
P. V.: Le surnaturel? Je vous en laisse la responsabilité. Pascal m’inspire beaucoup, à l’instar de Jacques
Perrin et de Nicolas Silberg. J’aime à lui offrir des rôles «épais». Il sera du prochain si je parviens à le
financer. Par ailleurs, j’aime son travail de réalisateur.
Dans votre film, vous jouez beaucoup avec les mots et les prénoms des personnages. Ce rapport au
langage est même assez lacanien. Comment l’avez-vous pensé avec votre complice Noël Simsolo?
P. V.: Les jeux de mots? C’est une de mes spécialités que je partageais heureusement avec JeanClaude Biette. Mais c’est Françoise Lebrun qui m’a proposé cette réplique qui m’a vraiment amusé
«Marguerite? Dans les champs!». Lacanien? Vous me comblez! Quant à Noël Simsolo, ce n’est plus
de la complicité mais de la reconnaissance entre nous!
in Dossier de presse
France, 2016, 1 h 56, couleur
Scénario
Paul Vecchiali, Noël Simsolo
Photo
Philippe Bottiglione
Son
Francis Bonfanti
Musique
Roland Vincent
Montage
Vincent Commaret, Paul Vecchiali
Avec
Pascal Cervo, Paul Vecchiali
Annie Cordy, Françoise Lebrun,
Françoise Arnoul, Edith Scob
Mathieu Amalric, Marianne Basler
Catherine Deneuve…
FESTIVAL CANNES 2016
SÉLECTION OFFICIELLE
DU 26 OCT AU 1er NOVEMBRE
EN EXCLUSIVITÉ
15
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page16
Poesia sin fin / Alejandro Jodorowsky
France / Chili, 2016, 2 h 08, couleur, v.o.
Scénario
Alejandro Jodorowsky
Photo
Christopher Doyle
Son
Sandy Notarianni
Guadalupe Cassius
Musique
Adan Jodorowsky
Montage
Maryline Monthieux
Avec
Adan Jodorowsky, Pamela Flores
Brontis Jodorowsky, Leandro Taub
Jeremias Herskovits
Alejandro Jodorowsky
Julia Avedano, Carolyn Carlson…
FESTIVALS 2016 : CANNES,
QUINZAINE DES RÉALISATEURS /
LOCARNO
DU 26 OCT AU 1er NOVEMBRE
La mère d’Alejandro chante toujours ses répliques, comme dans La Danza de la realidad
(2013). Et son père, après sa tentative dérisoire d'abattre un tyran, est redevenu un
boutiquier qui humilie les pauvres et sa famille. Le héros, lui, a changé: adolescent exalté
et chevelu, il renonce à ses études de médecine et veut devenir poète, à la fureur de papa
qui ne voit dans les artistes, qu'ils soient peintres, romanciers ou comédiens, que des
«pédés».
Le cinéaste poursuit, avec Poesia sin fin, le récit burlesque, coloré, extravagant de sa vie. Il
l'invente, la réinvente en une suite de trouvailles esthétiques, de scènes époustouflantes:
le café Iris, par exemple, ce lieu gris aux clients endormis et aux serveurs cacochymes, où
il rencontre, un soir, une créature échappée d’Amarcord de Federico Fellini: la poétesse
Stella Diaz. Seins opulents et cheveux rouges, elle entame une liaison torride avec ce jeune
homme qui l'idolâtre et se balade avec lui dans les rues en le tenant par les couilles –au
sens propre du terme.
D’autres silhouettes bizarres surgissent: le cousin amoureux d’Alejandro qui se suicide
pour ne pas révéler son homosexualité à ceux qui le savaient déjà. Un gentil clown qui
invite le héros en plein marasme à le rejoindre dans son cirque. Et l’ami de toujours, le
compagnon de virées nocturnes et alcoolisées qui décide, un beau matin –à jeun!– de
traverser la ville droit devant, sans se soucier du moindre obstacle… On aime, aussi, la
réplique, magnifique, d’un nain déclarant à son amoureuse aussi petite que lui, mais éprise
d'un plus beau et d'un plus grand: «Reste avec moi. Nous grandirons ensemble.»
Le film exalte le cinéma magique, celui de Méliès, ses trucages naïfs et l’émotion qui les
submerge. Jodorowsky s’en sert pour inciter les spectateurs de tous les films du monde
à s’ouvrir à l’imaginaire. Aux fantasmes. A tout ce qui dépasse la réalité. Lors du
dénouement, soudain présent sur l’écran, il force celui qu'il a été, jadis, à se réconcilier
avec son père –ce qu’il n'a jamais réussi à faire dans la vie. C’est le rôle du cinéma de
conserver le passé, de se réconcilier avec lui et, en un sens, de retrouver, comme le temps
perdu de Marcel Proust.
Espérons que Dieu laissera le temps à «Jodo», qui n’est plus tout jeune, de tourner le
troisième volet de sa fresque autobiographique : on y verra Alejandro quitter son Chili
adoré et dévasté, partir à la conquête de Paris, des surréalistes et d’André Breton…
Pierre Murat, Télérama, 15 mai 2016
EN EXCLUSIVITÉ
16
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page17
Ta’ang, un peuple en exil, entre Chine
et Birmanie
/ Wang Bing
Les Ta’ang, minorité ethnique birmane, sont au cœur d’une guerre civile à la frontière chinoise.
Depuis début 2015, de violents conflits ont contraint des milliers d’enfants, de femmes et de
personnes âgées à s’exiler en Chine. Le film suit la vie quotidienne de ces réfugiés.
[…] C’est dans la sélection parallèle Forum de la Berlinale qu’on a pu voir Ta’ang, le plus
saisissant documentaire sur la condition migrante. Le cinéaste chinois Wang Bing, à qui
l’on doit quelques chefs-d’œuvre tels qu’A l’ouest des rails, Les Trois Sœurs du Yunnan et
récemment A la folie, se rend dans la région frontalière entre la Chine et la Birmanie, où
se trouvent différents camps de réfugiés de l’ethnie Ta’ang installés dans la vallée côté
chinois. Les Ta’ang sont une des minorités de cette fraction du Triangle d’or, des villageois
montagnards pris au piège des intérêts du gouvernement birman dans la région, entre
richesse du sol en matières premières et connivences avec les mafias de la drogue.
Un front armé de libération des Ta’ang, dont les rangs depuis vingt ans n’ont cessé de
grossir, lutte périodiquement contre les troupes régulières de l’armée birmane, et les
villageois n’ont souvent d’autres choix que de prendre leurs jambes à leur cou, emportant
le minimum nécessaire et dévalant la montagne par les chemins boueux pour s’entasser
en bas, sous bonne garde de militaires chinois qui les méprisent et ne s’occupent d’eux
qu’à contrecœur. Dès la première image, on voit d’ailleurs un soldat chinois donner un
coup de pied à une femme assise entourée d’une myriade d’enfants.
Fidèle à sa manière immersive, Wang Bing n’interroge pas, ne commente pas, il observe,
absorbe la matière pure du temps qui s’écoule dans l’attente et la désorientation. L’unique
téléphone portable passe de main en main pour essayer de comprendre où se trouvent
les différents membres dispersés d’une même famille. Les nuits se passent à se remémorer
collectivement les épuisantes marches hagardes et la crainte de tomber sur une patrouille
en arme. Une bonne partie de Ta’ang est nocturne, et Wang Bing se concentre sur les
visages baignés de la chaude lumière des feux de camp avec, comme dans Les Trois
Sœurs…, une attention éperdue aux enfants. Le film devient sublime quand deux réfugiés
sourds-muets se racontent des anecdotes en langage des signes, réveillant d’un geste
protecteur de la main la flamme d’une bougie, seul moyen pour eux de continuer à se
parler puisqu’ils ne peuvent échanger dans l’obscurité complète.
Didier Péron
Libération, 15 février 2016
Hong-Kong / Chine / France, 2016, 2 h 27
couleur, v.o.
Réalisation
Wang Bing
Photo
Wang Bing
Shan Xiaohui
Son
Emmanuel Soland
Montage
Adam Kerby, Wang Bing
SOUTIEN GNCR / ACOR
FESTIVALS 2016 : BERLIN / LA ROCHELLE
SAM 29 OCTOBRE 14H30
DIM 30 OCTOBRE 14H30
MAR 1er NOVEMBRE 14H30
SORTIE NATIONALE
17
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page18
Les Nouvelles Aventures de Pat et Mat
Marek Beneš
Les deux inséparables bricoleurs ont encore des idées à la pelle pour améliorer leur quotidien.
Un brin gaffeurs, mais surtout très marteaux, ils nous font toujours autant rire…
Rép. tchèque, 2016, 40’, coul., sans dialogues
• à partir de 3-4 ans •
tarifs : enfant 4 € / adulte 5 €
SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
DU 28 SEPT AU 2 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
LA PARTIE D’ÉCHEC • Pat et Mat veulent se protéger du soleil pour jouer tranquillement aux échecs.
Quelles inventions vont-ils encore imaginer pour se créer un lieu calme et ombragé ?
LE CACTUS • Mat vient d’acheter un superbe cactus. Mais comment le transporter jusqu’à la maison
sans être piqué par la plante? Un problème épineux pour nos deux bricoleurs.
LE VÉLO D’APPARTEMENT • Le vélo d’appartement, c’est pratique pour faire du sport mais ça peut vite
devenir ennuyeux. Nos deux héros cherchent un moyen de rendre l’activité plus amusante.
LE CARRELAGE • Le mur de la salle de bain est légèrement abîmé. Pat et Mat décident alors de poser
un carrelage tout neuf. Un projet qui prend l’eau!
LES ORANGES PRESSÉES • Rien de tel qu’un bon jus d’orange bien frais pour démarrer la journée!
Mais encore faut-il construire l’appareil parfait pour presser le fruit…
Monsieur Bout-de-Bois
Jeroen Jaspaert / Daniel Snaddon
Grande-Bretagne, 2015, 26’,couleur, v.f.
durée totale du programme : 40’
• à partir de 3-4 ans •
tarifs : enfant 4 € / adulte 5 €
SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
DU 5 AU 17 OCTOBRE
SORTIE NATIONALE
Après «Le Gruffalo» et «La Sorcière dans les airs», voici une nouvelle adaptation d’un album de Julia
Donaldson et Axel Scheffler… Monsieur Bout-de-Bois mène une vie paisible dans son arbre
familial… Lors de son footing matinal, il se fait attraper par un chien qui le prend pour un
vulgaire bâton. Commence alors une série d’aventures qui l’entraîneront bien loin de chez lui…
EN AVANT-PROGRAMME
LA CHENILLE ET LA POULE de Michela Donini et Katya Rinaldi (Italie, 2013, 10’, sans dialogue)
La poule et la chenille sont amies. Mais le temps est venu de se dire au revoir, de laisser le temps faire
son œuvre…
PIK PIK PIK de Dimitry Vysotskiy (Russie, 2014, 4’, sans dialogue)
Des fourmis marchent sur les arbres, en colonne et en rythmes syncopés. Le pivert au plumage coloré
adore les picorer. Mais les coups de hache du bûcheron menacent d’interrompre cette symphonie…
La Chouette entre veille et sommeil
5 films courts d’animation
Laissez-vous bercer par la Chouette du cinéma venue vous conter d’étonnantes histoires à la
frontière du rêve et de la réalité. Vie nocturne entre voisins, bisou du soir, vision onirique… autant
de thématiques qui toucheront les enfants comme les parents.
France / Belgique, 2014-15, couleur, v.f.
durée totale du programme : 40’
• à partir de 3-4 ans •
tarifs : enfant 4 € / adulte 5 €
SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC
DU 19 AU 31 OCTOBRE
COMPTE LES MOUTONS de Frits Standaert (2015, 6’50”, couleur, voix françaises)
Un petit garçon n’arrive pas à s’endormir. Sur les conseils de son papa, il se met à compter les moutons
pour trouver le sommeil… jusqu’à ce que les animaux apparaissent près de lui.
UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES de Samuel Guénolé (2015, 6’, couleur, voix françaises)
Arthur est contraint de s’habiller le matin pour aller à l’école. Chaque étape est une épreuve de plus à
laquelle il tente d’échapper pour des préoccupations plus amusantes. Et son imagination est sans limite!
LA MOUFLE de Clémentine Robach (2014, 08’ 10”, couleur, sans dialogues)
En plein hiver, Lily et son grand-père installent un nichoir pour protéger les oiseaux. En voyant un écureuil
frigorifié, la petite fille dépose sa moufle sur le sol. Qui sait quels animaux viendront s’y abriter ?
LA SOUPE AU CAILLOU de Clémentine Robach (2015, 7’7”, couleur, voix françaises)
Les habitants d’une petite ville n’ont pas grand-chose à manger et passent leur temps devant la télé.
Heureusement qu’une coupure de courant va les forcer à sortir de chez eux pour se rencontrer !
LA GALETTE COURT TOUJOURS de Pascale Hecquet (2015, 7’45”, couleur, voix françaises)
Une galette appétissante s’enfuit dans la forêt pour ne pas être mangée par le lapin et ses amis. Elle va
devoir ruser pour échapper au renard qui rôde dans les bois.
SORTIE NATIONALE
18
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:18 Page19
S P E C TA C L E S E N O C TO B R E
Bouvard et Pécuchet
TEXTE
THEATRE
GUSTAVE FLAUBERT / MISE EN SCÈNE JÉRÔME DESCHAMPS
Autant farce que traité philosophique, l’œuvre sonde la splendeur de la bêtise humaine.
lun 3, mar 4, ven 7 octobre 20h30, mer 5, jeu 6 octobre 19h30 / CRÉATION
Ensemble Matheus
DIRECTION
/ 30 MUSICIENS
JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI / CONTRE-TÉNOR DAVID DQ LEE
MUSIQUE
Imagination, sensations, frissons sous la baguette de Spinosi qui affectionne Haendel et Haydn.
PROGRAMME Georg Friedrich Haendel Serse: ouverture / Fron di Tenere / Ombra mai Fu • Rinaldo: ouverture / Venti Turbini •
Orlando: Ah Stiglia Larve - Joseph Haydn Armida: ouverture • Ariana in Naxos • Symphonie n°82 “L’Ours”
mercredi 5 octobre20h30
Smashed
/ GANDINI JUGGLING
JEAN-CHRISTOPHE SPINOSI
ENSEMBLE MATHEUS
JONGLAGE
Ils jonglent avec des pommes et des services de vaisselle, drôles et virtuoses, «so british».
vendredi 7, samedi 8 octobre 20h30 / dimanche 9 octobre 16h
Les Rustres
/ AVEC LA TROUPE DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE
TEXTE CARLO GOLDONI / MISE EN SCÈNE JEAN-LOUIS BENOIT
THEATRE
Un moment de théâtre jubilatoire qui tacle la balourdise mâle dans la bourgeoisie vénitienne.
LES RUSTRES
mardi 11, mercredi 12 octobre 20h30 / jeudi 13 octobre 19h30
Emile Parisien / Joachim Kühn quintet
invite Michel Portal, Vincent Peirani
JAZZ
Rare occasion d’assister à la réunion ébouriffante, en scène, de ces musiciens tant recherchés.
Emile Parisien saxophone / Joachim Kühn piano / Manu Codjia guitare / Simon Tailleu basse / Mario Costa batterie
et Michel Portal clarinette, saxophone / Vincent Peirani accordéon
samedi 15 octobre 20h30
Badke
/ 10 DANSEURS
DANSE
Les Ballets C de la B (GAND), Le KVS (BRUXELLES) & A.M. Qattan Foundation (RAMALLAH)
BADKE
Une danse poignante et communicative qui fait se télescoper contemporain et folklore
palestinien, comme une grande explosion de joie.
lundi 17, mardi 18 octobre 20h30
Jeanne Cherhal
EN SOLO
CHANSON
Avec son charisme au bout des doigts et de la voix, elle enchante dans l’intimité de ses mots et
jeudi 20 octobre 20h30
mélodies.
m Réservation des places
JEANNE CHERHAL
Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE.
Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE.
u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles suivants:
u
u
UN BREAK À MOZART 1.1, Kader Attou • LA CANTATRICE CHAUVE • 887 • SLAVA’S SNOWSHOW • HALKA, Groupe Acrobatique de Tanger • L’OISEAU VERT • À Õ LÀNG PHÕ •
ÇA IRA (1) FIN DE LOUIS • LA RÉSISTIBLE ASCENSION D’ARTURO UI • MÉLANIE DE BIASIO • CRÉATION 17, Philippe Decouflé •
Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.
CINEMA 28 SEPTEMBRE 1 NOVEMBRE 2016_PROGRAMME CINEMA 20/09/16 15:19 Page20
28 SEPTEMBRE AU 1 e r NOVEMBRE 2016
DU 28 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE
ME 28/09 JEU 29
LES NOUVELLES AVENTURES DE PAT ET MAT de Marek Beneš
Animation, République tchèque, 2016, 40’, couleur, sans dialogues
AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho
Brésil/France, 2016, 2h25, scope-couleur, v.o.
14H30
SOY NERO de Rafi Pitts
France / Allemagne / Mexique, 2016, 1h57, couleur, v.o.
17H45*
15H30
20H*
14H
17H
20H
17H45*
VEN 30 SA 1er/10
DIM 2
17H15*
16H45*
16H15
20H
14H30*
18H15*
17H45*
19H30
14H
20H30*
21H*
20H30*
18H*
20H30 (1)
14H30*
LUN 3
MAR 4
15H
20H
16H
18H45
cycle / stage: «Iles de cinéma»
FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA de Gianfranco Rosi
Italie/France, 2016, 1h49, couleur, v.o.
TERRAFERMA de Emanuele Crialese • Italie, 2012, 1h28, couleur, v.o.
18H15
20H30
20H30*
15H
DU 5 AU 11 OCTOBRE
MER 5
MONSIEUR BOUT-DE-BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon
Animation, G.-B., 2015, 26’, v.f. / durée totale du programme: 40’
MERCENAIRE de Sacha Wolff
France, 2016, 1h44, couleur
FUOCOAMMARE, PAR-DELÀ LAMPEDUSA de Gianfranco Rosi
AQUARIUS de Kleber Mendonça Filho
14H30
17H30
21H
JEU 6
15H30
18H30
14H
18H45
20H45
16H
MER 12
JEU 13
VEN 7
14H
21H
16H
18H15
20H30
14H
18H
16H
MERCENAIRE de Sacha Wolff
MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras
A JAMAIS de Benoit Jacquot • France/Portugal, 2016, 1h26, couleur
18H30 (2)
DU 19 AU 25 OCTOBRE
SAM 8
DIM 9
16H45
17H15
17H45
18H15
20H30
16H45
14H30
20H
20H15
14H30
15H
17H30
18H45
14H
20H45
VEN 14 SAM 15
MONSIEUR BOUT-DE-BOIS de Jeroen Jaspaert et Daniel Snaddon
LA FILLE INCONNUE de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Belgique/France, 2016, 1h46, couleur
14H
16H15
20H30
18H30
17H15
14H30
20H15
17H45
20H
15H
20H30
14H
18H
17H45
14H30
18H15
16H
20H
20H30 (3)
VEN 21 SAM 22
JEU 20
14H30
17H
16H
15H
15H
14H
14H
18H30
APNÉE de Jean-Christophe Meurisse
France, 2016, 1h29, couleur
20H30
16H30
20H30
18H30
16H30
20H30
18H30
MER 26
JEU 27
14H30
15H30
16H45
15H30
14H
18H45
17H15
15H45
20H45
17H15
20H45
16H30
18H15
20H30
19H
21H
14H
18H45
14H30
France, 2016, 1h56, couleur
POESIA SIN FIN de Alejandro Jodorowsky
France/Chili, 2016, 2h08, couleur, v.o.
APNÉE de Jean-Christophe Meurisse
TA’ANG de Wang Bing
Hong Kong/Chine/France, 2016, 2h27, couleur, v.o.
*
(1)
(2)
(3)
LUN 17 MAR 18
16H45
MER 19
LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL
MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras
LE CANCRE de Paul Vecchiali
DIM 16
LUN 10 MAR 11
16H45
MA VIE DE COURGETTE de Claude Barras
Animation, France/Suisse, 2016, 1h06, couleur
LA CHOUETTE ENTRE VEILLE ET SOMMEIL, 5 films courts d’animation
France/Belgique, 2014-15, 40’, couleur, v.f.
LA FILLE INCONNUE de Jean-Pierre et Luc Dardenne
DU 26 OCTOBRE AU 1er NOVEMBRE
14H
21H
15H
FEDORA de Billy Wilder • France/Allemagne, 1978, 1h56, couleur, v.o.
DU 12 AU 18 OCTOBRE
17H45
DIM 23
14H30
19H
16H
17H30
17H
14H30
20H30
18H45
20H30
VEN 28 SAM 29
LUN 24 MAR 25
16H
19H30
16H30
DIM 30
17H15
15H45
14H
17H30
21H
16H45
20H30
14H
18H45
LUN 31 MA 1er/11
14H30
15H30
18H45
17H15
21H
18H15
21H
18H30
20H45
14H30
17H
14H30
Projections dans le Grand Théâtre
Rencontre publique avec Alain Bergala, samedi 1er octobre à 20h30 à l’issue de la projection de Fuocoammare, par-delà Lampedusa
de Gianfranco Rosi (pré-vente billetterie à partir du samedi 24 septembre).
Avant-première du film Ma vie de Courgette de Claude Barras mercredi 12 octobre à 18h30. Film présenté par Xavier Kawa-Topor.
Historien et spécialiste du cinéma d’animation, il est l’actuel directeur général de l’Abbaye Royale de Saint-Jean-d’Angély.
Avant-première du film A jamais de Benoit Jacquot jeudi 13 octobre à 20h30. Film suivi d’une rencontre publique avec Benoit Jacquot et
Julia Roy (pré-vente billetterie à partir du jeudi 6 octobre).
LA COURSIVE SCÈNE NATIONALE / 4, RUE SAINT-JEAN-DU-PÉROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com