Conducteur d`engins de terrassement

Transcription

Conducteur d`engins de terrassement
MARCHÉ DE L’EMPLOI
ANALYSE DÉCEMBRE 2013
Un ZOOM sur le métier
Conducteur d’engins de chantier
Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, Plan stratégique transversal pour la Wallonie, le
Forem poursuit la mise en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré d’analyse et de suivi
des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus large que les métiers dits en
pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de main-d’œuvre.
Cette synthèse présente le métier de « conducteur d’engins de chantier » ainsi que ses
caractéristiques sur le marché de l’emploi wallon et fait le point sur les enseignements
tirés tout au long de l’action d’analyse, de traitement et de suivi de ce métier.
Sommaire
Description et conditions de travail ... 1
Le métier sur le marché de l’emploi .. 2
Perspective sur l’emploi ........................ 2
La demande d’emploi ............................. 2
Les opportunités d’emploi ................... 3
L’appariement entre la demande
et l’offre d’emploi. ................................... 4
Comment se former au métier ? ........ 4
1
2
Description et conditions de
travail
1
Le conducteur d’engins de terrassement conduit
différents types d’engins destinés au terrassement
sous les consignes écrites ou verbales. Il peut
prendre en charge l’acheminement de l’engin sur
le chantier à l’aide d’un véhicule porteur.
2
Le conducteur d’engins de compactage conduit
des engins destinés à la préparation des terrains par compactage ou à la finition des revêtements routiers réalisés en hydrocarboné
(enrobés).
Le code du métier est le 4321101 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
Le code du métier est le 4321102 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
3
Le conducteur d’engins de construction et d’entretien de chaussée conduit différents types
d’engins destinés à la construction et à l’entretien de la chaussée.
Le chantier4 peut tout aussi bien concerner la construction résidentielle et non résidentielle
que la construction industrielle, la construction routière et le génie civil (y compris les
travaux hydrauliques).
L’organisation du travail et le type d’entreprise pour laquelle on travaille jouent non seulement un rôle important en ce qui concerne les qualifications requises mais aussi au niveau
des qualifications acquises en travaillant. La plupart des conducteurs d’engins de chantier
sont employés par des entrepreneurs généraux et ont dès lors une idée assez globale d’un
projet de construction. Une partie non négligeable des conducteurs d’engins travaille
néanmoins pour des sociétés spécialisées, qui effectuent généralement les travaux préparatoires du site.
Le métier exige de la part du conducteur une attention ininterrompue et une attitude préventive. Par rapport à d’autres métiers, les risques d’endommagements dus à des erreurs
dans l’exécution des tâches sont élevés que ce soit au niveau des machines ou des personnes. Le sens des responsabilités ne se traduit pas seulement par le sens de la sécurité,
il implique une prise de conscience du prix d’achat de l’outillage utilisé. Le conducteur
d’engins doit en outre posséder une grande présence d’esprit afin de pouvoir faire face aux
circonstances imprévues et aux accidents (un effondrement du sol par exemple). Enfin, il ne
suffit pas de savoir faire fonctionner la machine, il faut également posséder des connaissances techniques afin de réparer les petits disfonctionnement de la machine…
3
4
Le code du métier est le 4321103 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
fvb.ffc Constructiv, Les profils professionnels dans la construction – le conducteur d’engins de chantier
1
Le conducteur d’engins5 travaille dehors par tous les temps. Il intervient sur de petits ou de
grands chantiers ; sur ces derniers, il se spécialise souvent dans la conduite d’un seul type
d’engin. Par contre, sur les petits chantiers, il conduit plusieurs engins, commande les
manœuvres et doit savoir dépanner les machines. Au niveau physique, le conducteur doit
posséder une bonne musculature au niveau de la colonne vertébrale et une ceinture abdominale solides afin de résister aux trépidations de la machine. En termes d’évolution du
métier, le conducteur doit s’adapter et se former aux innovations technologiques des engins, notamment en raison du développement des techniques hydrauliques, électroniques
et des équipements spécifiques.
Les conducteurs et opérateurs de véhicules et d’engins de terrassement et de manutention
des matériaux doivent être formés spécialement6. Concernant la conduite de l’engin, il ne
faut pas d’attestations particulières mais la réglementation actuelle met l’accent sur la
compétence des personnes désignées pour cette conduite et renvoie à la responsabilité de
l’employeur en la matière.
Le métier sur le marché de l’emploi
Fin 2011, l’ONSS dénombre 1 519 postes de travail salarié en construction de routes et
d’autoroutes7 en Wallonie et 4 480 en travaux de préparation de sites8. La majorité des
postes wallons sont occupés par des ouvriers (86 %). Peu de femmes sont actives dans ces
secteurs (5 %). Entre 2008 et 2011 le nombre de postes a augmenté de 4 %, tout comme
pour l’ensemble du secteur de la construction. La hausse étant plus marquée pour le soussecteur des travaux de préparation de sites.
Toujours selon l’ONSS, la Wallonie compte 149 établissements en construction de routes et
256 en préparation de sites. Le nombre de très petites entreprises est plus important dans
le sous-secteur des travaux de préparation de sites (85 % occupent moins de 10 travailleurs
contre 42 % dans le sous-secteur de la construction de routes et d’autoroutes).
5
http://www.humanitech.be
Arrêté royal du 25 janvier 2001 concernant les chantiers temporaires ou mobiles (M.B. 7.2.2001)
Code Nace 42110
8
Code Nace 43120
6
Perspective sur l’emploi
Au niveau du contexte économique, l’activité de la construction est en recul au second
trimestre 2013 (- 2,7 % à un an d’écart) et l’emploi diminue (de - 2,2 %), ce qui représente
une perte de 4 900 emplois en un an en Belgique. Le nombre d’autorisations de bâtir en
er
Wallonie a augmenté entre 1 semestre 2012 et 2013 principalement au niveau de la construction d’appartements, de la rénovation résidentielle et de la construction de nouveaux
bâtiments non-résidentiels.
Concernant les travaux de voirie, les 50 000 km de routes communales en Wallonie demandent d’importants travaux d’entretien. À partir de 2014, les communes ne bénéficieront plus
que de 45 millions au lieu de 65 millions pour effectuer notamment ce type de travaux. Ces
subsides ne pourront couvrir que 50 % des dépenses. Les communes devront financer les
autres 50 % du coût des travaux.
La demande d’emploi
En 2013, il y avait 1 083 demandeurs d’emploi inoccupés (D.E.I.) inscrits au Forem et souhaitant trouver un travail comme conducteur d’engins : 877 demandeurs d’emploi inoccupés
(D.E.I.) inscrits comme conducteur d’engins de terrassement, 8 D.E.I. comme conducteur
d’engins de compactage et 198 comme conducteur d’engins de construction de routes et
d’autoroutes. Parmi ces personnes, certaines se sont également positionnées sur d’autres
métiers tels que chauffeur poids lourd, conducteur de grue, conducteur de chariot élévateur, ouvrier de voirie, etc.
L’analyse ci-dessous présente le profil moyen des 1 083 demandeurs d’emploi :
0
La quasi-totalité des demandeurs d’emploi sont des hommes, seule une femme est
inscrite sur le métier d’engins de construction de routes et d’autoroutes.
0
Plus de trois quarts des demandeurs d’emploi (83 %) ont le permis de conduire B et
parmi ceux-ci 47 % ont un permis C.
0
21 % des demandeurs d’emploi ont moins de 30 ans, 33 % ont entre 30 et 44 ans et 46 %
ont 45 ans et plus. La part des plus de 45 ans est plus élevée que pour l’ensemble des
demandeurs d’emploi inscrits sur un métier de la construction (27 %).
7
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
2
0
Le niveau scolaire des demandeurs d’emploi est faible, 72 % ont au plus le diplôme de
ème
ème
l’enseignement secondaire du 2 degré, 22 % ont un diplôme du secondaire 3 degré
principalement en conduite/manutention engins de chantier, menuiserie, maçonnerie,
conduite d’engins, poids lourds mécanique, etc.
0
La majorité de la main-d’œuvre habite dans les Directions régionales de Charleroi
(21 %), Liège (17 %), Namur (12 %), Arlon (10 %) et Tournai (10 %).
0
Plus d’un quart des demandeurs d’emploi déclare posséder une expérience récente sur
au moins un des 3 métiers et 29 % n’ont aucune expérience récente. Si certains n’ont
pas d’expérience récente dans le métier, ils possèdent une expérience en tant que
chauffeur poids lourd, manœuvre, manutentionnaire, maçon, conducteur de grue, conducteur de chariot élévateur, etc.
0
Sur les 6 premiers mois de 2013, les sorties de la demande d’emploi sont plus nombreuses que les entrées ; ce constat est identique pour l’ensemble de la demande
d’emploi, tous métiers confondus. Cependant, la part des demandeurs d’emploi qui vont
à l’emploi est supérieure s’ils sont inscrits comme conducteur d’un engin de chantier
(38 % contre 51 % pour les autres métiers). Cette mobilité est particulièrement importante pour les plus de 50 ans.
Pourcentage de sorties à l'emploi pour les conduteurs
d'engins comparé à l'ensemble des D.E.I.
Les opportunités d’emploi
Entre janvier et octobre 2013, le Forem a géré 274 opportunités
d’emploi pour le métier de conducteur d’engins : 4 pour le conducteur d’engins de compactage, 21 pour le conducteur de construction et d’entretien de la chaussée et 249 pour le conducteur
d’engins de terrassement.
En un an,
le Forem a géré 274
opportunités
d’emploi pour les
3 métiers de
conducteurs
d’engins.
L’analyse des opportunités d’emploi porte uniquement sur celles
gérées en direct par le Forem. Leur nombre est en baisse par rapport à la même période de 2012 (- 23 %). La baisse est plus marquée
pour le conducteur d’engins de construction et d’entretien de la
chaussée. C’est un contrat intérimaire qui est le plus souvent proposé par l’entreprise
(56 %), suivi par un contrat à durée indéterminée (20 %).
On observe des pics de recrutement via l’intérim à la sortie de l’hiver et avant les congés
d’été pour les postes d’engins de construction de routes et d’autoroutes.
L’expérience9 est le premier critère de sélection émis par l’entreprise, elle est un peu moins
demandée pour le conducteur d’engins de terrassement (88 % des opportunités d’emploi).
Le permis de conduire est le second critère de recrutement. Il apparait dans la moitié des
demandes (53 %). Le permis B est autant demandé que le permis C. Le critère des études
est peu spécifié (12 %) ce qui semble cohérent dans la mesure où il existe peu de sections
de formation dans l’enseignement ordinaire spécifique.
79%
69%
58%
La demande des entreprises émane principalement des directions régionales de Namur
(16 %), Charleroi (16 %), Liège (13 %), Arlon (11 %) et La Louvière (11 %).
66%
57%
53%
45%
32%
< 25 ans
25 < 40 ans
Conducteur d'engins
40 < 50 ans
La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée
via la page d’accueil du Forem : www.leforem.be ou encore via la plateforme « Horizons
emploi » aussi accessible par le site du Forem.
50 ans et +
Autres métiers
Source et calculs : Le Forem
9
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
L’expérience est mesurée hors contrats PFI
3
L’appariement entre la demande et l’offre d’emploi
Comment se former au métier ?
Les métiers de conducteurs d’engins ne sont pas repris dans le dernier rapport des métiers critiques du Forem10. Le volume d’opportunités d’emploi sur un an est inférieur au
nombre de demandeurs d’emploi inscrits sur les métiers. Si peu de D.E.I. sont expérimentés, leur nombre reste suffisant par rapport aux demandes adressées au Forem.
L’enseignement secondaire de plein exercice propose une formation de conducteur
ème
ème
ème
d’engins de chantier (3 degré - 5 et 6 années), plusieurs établissements se situent
dans le Hainaut (Charleroi, Mons et Tournai) et au Luxembourg.
Toutefois, des tensions existent pour trouver des conducteurs d’engins de terrassement :
0
Il existe peu de lieux de formation de plein exercice, soit 4 établissements scolaires en
Wallonie (Charleroi, Mons, Tournai et Luxembourg).
0
Vu le cout élevé des engins, les candidats doivent posséder de l’expérience ou tout du
moins prouver qu’ils ont reçu une formation dans le métier11. Les personnes souhaitant
se former au métier dans un centre Forem doivent posséder au moins deux ans
d’expériences continues (sur les 5 dernières années) dans le gros œuvre ou le génie civil.
0
La polyvalence est une particularité du métier, puisque le conducteur peut être amené à
manier la plupart des engins dits « classiques » (chargeur, pelle hydraulique, chargeuse-pelleteuse, bouteur).
0
Si le métier demande peu de qualifications, il ne suffit pas de savoir faire fonctionner la
machine, il faut également posséder des connaissances techniques afin de réparer les
petits disfonctionnements de la machine, etc.
0
Des attitudes professionnelles telles qu’une attention ininterrompue, contrôle de soi et
attention pour la sécurité des autres revêtent une importance capitale dans ces métiers.
Les centres de formation du Forem organisent des sessions de formation professionnelle
accessibles aux demandeurs d’emploi qui possèdent au moins deux ans d’expérience (sur
les 5 dernières années) dans le gros œuvre ou le génie civil. La formation de conducteur
d’engins de chantier se donne à Houdeng-Goegnies et à Grâce-Hologne.
Par ailleurs, les personnes qui ont plus de 18 ans et qui ont appris le métier par la pratique
peuvent faire reconnaître leurs compétences de façon officielle via une validation de compétences. http://www.cvdc.be
Après la réussite d’une épreuve de validation (mise en situation professionnelle), les compétences seront reconnues officiellement par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il existe
actuellement cinq titres de compétence associés au métier de conducteur d’engins de
terrassement :
0 exécuter des travaux de nivellement à l’aide du bulldozer,
0 transporter des matériaux à l’aide d’un dumper,
0 exécuter des travaux de terrassement et de levage à l’aide de la pelle hydraulique,
0 exécuter des travaux des manutentions de matériaux à l’aide du chargeur frontal,
0 exécuter des travaux de terrassement et de levage à l’aide d’une chargeuse pelleteuse.
Les entreprises qui ne trouvent pas de candidats sur le marché de l’emploi peuvent engager et former leurs propres candidats par le biais d’un contrat PFI (Plan Formation Insertion).
Des précisions concernant les études et formations pour exercer le
métier de conducteur d’engins peuvent être obtenues sur le site
internet du Forem.
10
Le Forem - Détection des métiers et fonctions critiques 2012
Arrêté royal du 25 janvier 2001 concernant les chantiers temporaires ou mobiles (M.B. 7.2.2001) « Les
conducteurs et opérateurs de véhicules et d’engins de terrassement et de manutention des matériaux
doivent être formés spécialement ».
Vous recherchez
plus
d’informations
sur ce métier,
rendez-vous sur
www.leforem.be
11
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
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