L`Inspection du Travail et la politique du travail au sein de la
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L`Inspection du Travail et la politique du travail au sein de la
L’Inspection du Travail et la politique du travail au sein de la Direccte PACA Edito Année 2013 En 2013, les services d’inspection du travail ont poursuivi leurs actions sur des priorités nationales et régionales. La préservation de la santé et la sécurité au travail, le renforcement du dialogue social sur les territoires, la négociation dans les entreprises, la lutte contre le travail illégal, sont des enjeux structurants de nos actions. Ces actions se traduisent par des contrôles ciblés sur des secteurs d’activité, des risques particuliers ou des thématiques particulières mais aussi par des démarches d’appui et d’accompagnement auprès des partenaires sociaux et des branches professionnelles. L’effectivité du droit du travail dans les entreprises est un enjeu de démocratie sociale qui implique l’ensemble de nos services. Je rappelle que le contrôle englobe l’ensemble de la relation de travail (contrats de travail, salaires minima, conditions de travail, droits collectifs…). Sommaire L’activité de . . . . . . . . . p. 2 et 3 l’inspection du travail en 2013 Santé, sécurité . . . . . . . p. 4 et 5 et conditions de travail Dialogue social . . . . . . p. 6 et 7 Lutte contre . . . . . . . . . p. 8 et 9 le travail illégal D’autres actions . . . p. 10 et 11 menées par nos services Orientations 2014 . . . . . . p. 12 Disponible sur : http//www.paca.direccte.gouv.fr www.sante-securite-paca.org La réussite de nos actions passe aussi par la construction d’un partenariat structuré avec des préventeurs (CARSAT Sud-Est, OPPBTP, ACT Méditerranée), les services de santé au travail, d’autres administrations (Autorité de Sureté Nucléaire, DREAL), et par l’animation d’instances régionales et locales de dialogue social comme le Comité Régional de la Prévention des Risques Professionnels (CRPRP) et le Comité Technique Régional du secteur agricole. Cette brochure a pour objet d’illustrer concrètement l’ensemble de nos actions. Patrice Russac, Directeur régional Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi - PACA Brève : les évolutions du système d’inspection du travail Dans une période particulièrement difficile tant sur le plan économique que social, la société française a besoin d’un ministère du travail plus fort. Le monde de l’entreprise (employeurs, représentants du personnel, salariés) attend beaucoup du système d’inspection du travail. Nos missions de service public sont essentielles et plus que jamais, par son caractère généraliste et l’étendue de son champ d’intervention, l’inspection du travail demande à ses agents des compétences élargies et une action collective plus efficace. Pour faire face à ces enjeux, l’inspection du travail sera prochainement dotée de pouvoirs accrus, avec notamment des possibilités élargies d’arrêt de travaux en cas de danger ou de nouvelles sanctions administratives. En PACA, avec 157 agents de contrôle, les effectifs sont consolidés au sein de 17 unités de contrôle implantées dans les 6 unités territoriales, afin de maintenir une intervention sur tout le territoire avec des agents de proximité. Pour mieux prendre en charge les situations complexes de fraudes organisées est créée une unité régionale d’appui et de contrôle “travail illégal”. Cette nouvelle organisation opérationnelle au 1er octobre 2014 ouvre des perspectives inédites de mutualisation de l’information et de cohérence de notre action par un collectif, qui s’impose aujourd’hui comme un atout pour réussir à conserver le sens de notre mission : la protection des travailleurs et une plus grande justice au sein du monde du travail, qui sont aussi les conditions de la réussite des entreprises. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 1 L’ACTIVITÉ DE L’INSPECTION DU TRAVAIL EN 2013 Missions, prérogatives et moyens de l’inspection du travail L’inspection du travail : un service composé d’agents de contrôle et d’assistants (tes) au contrôle. Missions L’inspection du travail a plusieurs missions : • contrôler l’application de la réglementation du travail dans les entreprises ; • informer et conseiller les salariés, leurs représentants et les employeurs sur leurs droits et obligations ; • rendre des décisions dans certains cas (licenciement des représentants du personnel, dérogation à la durée du travail…) ; • faciliter la conciliation, notamment lors des conflits collectifs du travail. En revanche l’inspection du travail n’est pas habilitée à régler les litiges relatifs au contrat de travail : seul le conseil des prud’hommes est compétent dans ce domaine. Prérogatives Pour exercer ses missions l’inspection du travail dispose de certaines prérogatives : • droit d’entrée et de visite dans les établissements sans obligation d’avertir l’employeur préalablement ; • droit d’enquête dans le respect de la confidentialité des plaintes reçues ; • droit d’obtenir communication de documents et de prescrire des vérifications pour compléter les constats. Moyens juridiques En fonction des situations constatées, les agents de contrôle de l’inspection du travail utilisent différents moyens juridiques qui vont de la lettre d’observations au procès-verbal : • les observations : il s’agit d’un courrier adressé après le contrôle afin que le chef d’entreprise se mette en conformité. Chaque année 2/3 de ces observations concernent la santé-sécurité. • les mises en demeure : elles concernent la mise en conformité de locaux de travail, assortie d’un délai de réalisation, ou des demandes de vérification (électricité, équipement de travail, ventilation…). • les arrêts d’activité : ils concernent les cas de risque de chute de hauteur, d’ensevelissement, d’exposition à l’amiante ou d’exposition à certaines substances dangereuses. En 2015, ils pourront aussi concerner les machines mal protégées et les risques d’électrocution. Les travaux arrêtés ne peuvent reprendre qu’après l’autorisation écrite de l’inspection du travail. Durant l’arrêt d’activité notifiée, les salariés concernés doivent être rémunérés normalement. A noter : actuellement, la majorité des arrêts d'activité concernent le risque de chute de hauteur dans le bâtiment. • les sanctions administratives entrainant des amendes financières : elles seront applicables début 2015 et concernent le non-respect des durées maximales de travail, des temps de repos, les salaires minimum et les règles d’hygiène. • les procès-verbaux : dans certains cas, les agents de contrôle relèvent les infractions par procès-verbal. Celuici est transmis au Procureur de la République. La plupart des infractions en droit du travail relèvent du Tribunal correctionnel. Chaque année plus d’un quart des PV porte sur la santé-sécurité et un quart sur le travail illégal. 2 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 Organisation des services La Direccte, née le 1er janvier 2009 de la fusion de services antérieurement distincts, a compétence dans tous les secteurs d’activité (hors administrations publiques et territoriales) : industrie, commerce, services, agriculture, transports, y compris la navigation fluviale et maritime (que ce soit pour la pêche, le transport ou la plaisance), à la seule exception de quelques secteurs à technicité particulière, où l’inspection est confiée à des agents relevant d’autres ministères ou autorités de tutelle (carrières, ouvrages de production d’électricité). A partir du 1er octobre 2014, l’inspection du travail sera organisée en 157 sections, réparties en 17 unités de contrôle dans les 6 départements. D’autres services concourent à l’effectivité du droit du travail dans les entreprises et participent à l’action de l’inspection du travail : service renseignements du public, service du dépôt légal des accords, homologation des ruptures conventionnelles. Ils sont regroupés au sein des unités territoriales dans le pôle Travail qui compte près de 300 agents en PACA à ce jour. Chiffres clés 2013 de l’inspection du travail en région Paca Entreprises à contrôler Interventions en entreprise Suites aux interventions Nb d’établissements assujettis au contrôle de l’inspection du travail 154 000 Nb de salariés concernés 1 233 000 Nb d’agents de contrôle 155 Nb d’interventions de l’inspection du travail dans les entreprises 22 290 Nb d’observations 114 990 Nb de mises en demeure et demandes de vérification 701 Nb d’arrêts d’activité 475 Nb de procès-verbaux 637 Brève : 438 enquêtes d’accident du travail réalisées par les agents de contrôle en 2013 Parmi celles-ci, 20 concernent des AT mortels et 71 des AT graves. Les secteurs professionnels concernés : Le BTP et le secteur agricole sont surreprésentés par rapport au nombre de salariés qu’ils emploient. Cependant cette surreprésentation s’atténue un peu par rapport aux années précédentes. La majorité des AT mortels concerne le secteur tertiaire qui est le principal secteur d’activité en PACA. Par contre, la moitié des AT graves se produisent dans le secteur du BTP. Les causes des accidents : Les accidents par écrasement et par chute représentent plus de 60 % des AT mortels. Les chutes de hauteur et les AT sur machines représentent plus de 50 % des AT graves. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 3 SANTÉ, SÉCURITÉ ET CONDITIONS DE TRAVAIL La santé au travail occupe une place centrale dans l’activité de nos services. Zoom sur des actions importantes menées en partenariat. Médecine du travail : un accompagnement régional innovant Réforme de la médecine du travail : la loi de juillet 2011 Les nouvelles dispositions visent à renforcer la prévention primaire c'est-à-dire l’élimination ou la réduction des risques professionnels avant l’apparition de conséquences néfastes sur la santé, à développer une approche pluridisciplinaire réunissant des compétences médicales, techniques et organisationnelles animée et coordonnée par le médecin du travail et ainsi répondre aux besoins spécifiques dans les entreprises en matière de prévention. Trois ans après, où en sont les services de santé au travail dans la mise en place ? Le défi était d’importance. Pour accompagner cette réforme des services de santé au travail, La DIRECCTE PACA a impulsé une réflexion et mis en place une instance partenariale, le Comité de Suivi et d’accompagnement de la Réforme (COSAR) réunissant l’ensemble des acteurs concernés (préventeurs, services de santé au travail et partenaires sociaux). Le travail mené a permis l’élaboration d’un cadre régional pour les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens devant être conclus entre les SSTI, la CARSAT et la DIRECCTE. Tous les services interprofessionnels de santé au travail se sont inscrits dans deux actions communes transversales l’une visant à améliorer le diagnostic des besoins en prévention de la région, l’autre à une meilleure prise en compte du suivi en santé au travail des travailleurs intérimaires (mise en place d’un fichier partagé). D’autres actions ont été portées par le COSAR, notamment l’élaboration d’une plaquette d’information pour les entreprises. Un site internet “PRESANSE”, accessible à tous, permet d’échanger des informations, des outils et des actualités juridiques. Il est animé par les SSTI de PACA. DR ANNE LANDI Médecin du travail au sein du GIMS (13) La réforme des services de santé au travail a un impact important sur notre pratique de médecin du travail. Le premier impact est l’animation et la coordination de l’équipe pluridisciplinaire par le médecin du travail. Dans mon centre médical je travaille désormais avec l’infirmière en santé au travail qui a été recrutée. Les entretiens infirmiers (ESTI) permettent de poursuivre le suivi individuel de santé, les visites périodiques. A partir de janvier prochain je travaillerai probablement avec une assistante de service de santé au travail du centre. Pour assurer au mieux ce rôle de coordination, les médecins vont suivre prochainement une formation au management adaptée à leurs besoins. Le deuxième impact de la réforme ? Il est relatif à la traçabilité des expositions professionnelles et du suivi des salariés. Elle nécessite une évolution de nos moyens informatiques et nous demande du temps. Le troisième impact c’est l’augmentation de nos actions collectives en milieu de travail, pour la prévention primaire. Par exemple, des médecins du travail de notre service animent désormais des rendez-vous de la prévention pour les entreprises. Enfin, la réalisation du projet de service pluriannuel et la contractualisation d’actions avec la Direccte et la Carsat ont aussi un impact sur notre métier. Au sein de notre service de santé au travail, nous allons avoir une feuille de route commune avec des actions prioritaires. Mais nous devrons les mener sans négliger nos autres missions. Brève : Chantiers forestiers : une réglementation insuffisamment appliquée dans un secteur à risques 37 contrôles ont été réalisés en région PACA lors de la campagne nationale de contrôle 2013/ 2014 avec les constats suivants : Fiche de chantier : réalisée dans 1/8 des cas. Cette nouvelle obligation est importante ; la fiche doit détailler les risques spécifiques au chantier et les mesures de prévention envisagées. Organisation des périmètres de sécurité et leur respect effectif : respectés dans la moitié des cas. Conditions d’hygiène : de l’eau potable mise à disposition, mais seulement un tiers des chantiers avec un abri contre les intempéries. Equipements de Protection Individuels (casques, chaussures de sécurité, lunettes, protections anti-bruit, pantalons anti-coupures) : généralement fournis. Organisation des secours (secouristes, trousse de secours) : non satisfaisante dans plus de la moitié des cas. 31 contrôles ont donné lieu à des lettres d’observations, et 6 contrôles ont donné lieu à des procès-verbaux. 4 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 Maîtrise d’ouvrage, coordination SPS (sécurité protection de la santé) : une action sur les chantiers du BTP dans le Var Le BTP représente prés de 12% des emplois salariés du Var et compte 20 % des AT graves. Des actions sont menées pour améliorer la qualité de la coordination SPS, enjeu majeur pour la prévention des risques car les constats de nos services mettent en évidence de nombreux écarts et dérives dans ses conditions de mise en œuvre qui réduisent largement les effets escomptés. La stratégie d’action : Exploitation des déclarations préalables reçues hors délai, souvent révélatrices d’un défaut de coordination en phase conception. Analyse du contenu de la mission de coordination et exploitation du registre journal pour vérifier les moyens dévolus au coordonnateur. Organisation avant le début des travaux, de réunions de préparation de chantier avec la CARSAT et l’OPPBTP sur des chantiers ciblés (mise en commun des moyens de protection …). Les mesures d’accompagnement : Association à l’action des préventeurs institutionnels (CARSAT, OPPBTP, service de santé au travail). Diffusion d’un courrier cosigné par ces préventeurs et la DIRECCTE (UT 83) aux principaux maîtres d’ouvrages du département (365 recensés) ainsi qu'aux coordonnateurs SPS (35 recensés). Réunions de “sensibilisation” des maîtres d’ouvrage et réunion d’échanges avec les coordonnateurs SPS du département. Signature d’une charte avec les constructeurs de maisons individuelles . Dans le Var, trois maîtres d’ouvrage, dont un public ont été mis en cause au pénal, suite à des enquêtes d’accidents du travail graves ou mortels pour n’avoir pas respecté leurs obligations en matière de coordination. Comment s’est mis en place le partenariat de la Fédération patronale BTP 83 avec la Direccte et les préventeurs ? Après un été dramatique avec 5 décès sur les chantiers dans le Var en 2011, nous avons répondu à l’appel de la Direccte pour une mobilisation générale contre ce fléau : il fallait revenir aux fondamentaux de la prévention. Nous participons depuis au comité de pilotage aux côtés des préventeurs pour la mise en place d’actions à destination des professionnels. Quels sont les grands axes du plan d’action de la Fédération du BTP du Var débattus au sein du comité de pilotage ? La prévention des risques est devenue un thème majeur, central par moments, de l’activité de la Fédération. Nous avons multiplié les « ateliers prévention » sur les travaux en hauteur, la conduite d’engins, l’utilisation des consoles, l’accueil du personnel intérimaire… Nous avons renforcé notre offre de formation sécurité et diffusé des informations pratiques complétées par notre journée annuelle de la prévention. Parmi les actions emblématiques citons aussi : l’action étancheurs, pilotée par la Direccte, qui a abouti à la publication d’une plaquette regroupant les risques et la règlementation de la profession ; l’élaboration d’une charte signée par les Constructeurs de Maisons Individuelles (CMI) pour élever les exigences sanitaires et de sécurité sur leurs chantiers ; l’intervention des préventeurs et services de contrôle sur les chantiers où des pratiques potentiellement dangereuses sont signalées. JEAN-PHILIPPE SKRZYDLEWSKI Président de la commission prévention des risques professionnels de la Fédération du BTP du Var Quelle est la plus-value de ce partenariat ? Sa première vertu est de nous faire travailler ensemble dans un objectif de progrès. Au sein de ce comité, nous nous considérons désormais davantage comme alliés que comme adversaires. Ce partenariat permet de mieux faire connaître nos métiers et nos difficultés aux services de la Direccte. Par ailleurs, nos actions sensibilisent nos adhérents à la prévention pour qu’ils l’intègrent dans leurs pratiques et dans leurs prix. C’est un message fort que la Direccte nous aide aussi à faire passer aux maîtres d’ouvrage. Mais il y a encore du travail ! Brève : Focus sur une condamnation de maître d’ouvrage Une ligne à très haute tension passait à proximité d’un chantier d’immeuble dans les Bouches-du-Rhône. Ce risque n’avait pas été pris en compte dans le PGC (plan général de coordination) et malgré l’intervention de l’inspection du travail, le maître d’ouvrage n’avait pas pris de mesures complémentaires. Un PV a été relevé par nos services à l’encontre du maître d’ouvrage pour n’avoir pas donné au coordonnateur le temps suffisant pour exercer sa mission, les moyens financiers et l’autorité nécessaire. Le maître d’ouvrage (personne morale) a été condamné à 15 000 € d’amende par le tribunal correctionnel. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 5 DIALOGUE SOCIAL ET FONCTIONNEMENT DE LA Les services de la Direccte agissent pour améliorer le dialogue social et faire respecter les droits des En PACA on dénombre près de 1 900 comités d'entreprise et 2 200 Comités d'hygiène sécurité et conditions de travail. Nombre d’observations sur la mise en place ou le fonctionnement de la représentation du personnel 12 000 Participation de l’inspection du travail à des réunions de CHSCT 735 Décisions concernant le licenciement ou le transfert de représentants du personnel 1 898 Médiation de conflits collectifs du travail Témoignage représentants du personnel 81 Développer le dialogue social autour des Risques Psycho-Sociaux : les “matinales” des Alpes-Maritimes L’Unité Territoriale des Alpes-Maritimes est forte d’une pratique ancienne de dialogue social, notamment avec le dispositif TOSCA réunissant les représentants des employeurs et des syndicats de salariés. Un groupe de travail s’est spécialisé sur la prévention du stress au travail. En 2009, ce groupe a décidé d’axer ses travaux sur des actions à destination d’un public plus large* et notamment l’information des acteurs de la prévention en entreprise. Les “Matinales RPS” sont des temps d’échanges centrés sur un thème précis (par ex : inaptitudes en lien avec les RPS, Document unique et RPS …). Leur organisation est le fruit du dialogue social territorial, qui se concrétise dans 3 aspects : • La décision par consensus : les thèmes sont adoptés à l’issue d’un débat. Ils peuvent concerner des problématiques connues dans une entreprise, un axe de travail des préventeurs, une synergie avec une autre action de prévention… • Le partage des connaissances : les explicitations que chacun développe pour promouvoir l’adoption d’un thème sont aussi des moments d’échange de connaissances. Une culture se construit ainsi sur les RPS, sur les actions menées dans les entreprises départementales, sur les connaissances produites dans l’environnement,… • L’engagement dans l’organisation des matinales : chacun s’efforce d’apporter des témoignages d’entreprise, des cas pratiques de préventeur, des personnes ressources issues de leur organisation (un intervenant confédéral, de l’INRS, de l’ANACT par exemple). 4 “matinales” sont organisées chaque année avec 150 à 200 participants qui se répartissent en 3 tiers : Directions d’entreprises, représentants du personnel et préventeurs. * À l’heure actuelle, le comité RPS 06 est constitué des organisations suivantes : UPE 06, UPA, UD FO, UD CGT, UD CFDT, UD CFTC, UD CFE-CGC, UD UNSA, Union syndicale Solidaires, APST BTP, AMETRA 06, CMTI, CARSAT SE, ACT Méditerranée, AAPDS, SAF. 6 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 EVELYNE VILLADOMAT Inspectrice du travail au sein de la 7e section (unité territoriale du Var) « L’accompagnement des entreprises dans la prévention des RPS est un travail de longue haleine. » Aujourd’hui beaucoup d’entreprises sont encore dans le déni de l’existence de risques psychosociaux (RPS). Les agents de contrôle de la Direccte doivent donc d’abord les convaincre d’agir. Lorsqu’elles agissent, les entreprises ont souvent tendance à chercher des responsables plutôt que des causes dans l’organisation. Nous devons alors les inciter à procéder à une véritable évaluation des risques avant de construire le plan d’action. Nous demandons aux directions une démarche partenariale, à minima avec les partenaires sociaux. Nous recommandons aussi le recours à des consultants. Nous pouvons étre amenés à notifier à l’entreprise une mise en demeure de faire une évaluation des RPS, et de mettre en place un plan d’actions. En 2013, dans le Var, la Direccte y a eu recours à trois reprises. Pour accompagner le dialogue social dans le Var, depuis plusieurs années, un comité paritaire créé par la Direccte travaille sur les risques psychosociaux. Il organise des formations sur les RPS via les OPCA, à destination des chefs d’entreprise, tandis que l’Institut Régional du Travail forme des représentants du personnel. Quand les entreprises passent à l’acte et mettent en œuvre le plan d’action, elles en sont satisfaites. Elles apprennent à travailler ensemble dans l’entreprise, le CHSCT joue son rôle, les gens sont mieux formés à évaluer les risques psychosociaux. Nous constatons ensuite une diminution de l’absentéisme et des accidents de travail, une amélioration du climat social. REPRÉSENTATION DU PERSONNEL Contrats de génération : des représentants du personnel sensibilisés dans les Bouches-du-Rhône Un nouveau champ de négociation Ces contrats visent à favoriser l’insertion des jeunes et maintenir l’emploi des seniors en assurant la transmission des compétences. En fonction de leur effectif, les entreprises doivent organiser une négociation sur ce thème, ce qui constitue tant pour les employeurs que pour les représentants du personnel un apprentissage de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). - Réunion en 2013 par la DIRECCTE, avec l’appui de l’Institut Régional du Travail, de 70 représentants du personnel sur la thématique “Contrat de génération : comprendre le dispositif pour agir : négocier un accord ou suivre un plan d’action”. - Diffusion d’une plaquette aux représentants du personnel des entreprises du département (plaquette disponible sur le site de l’IRT ) Témoignage L’action de l’inspection du travail dans les Bouches-du-Rhône • information systématique des employeurs dans les courriers adressés aux entreprises sur ce dispositif, • sensibilisation des représentants du personnel par diverses initiatives, dans la continuité d’actions antérieures sur la négociation collective (pénibilité, égalité professionnelle) : - 3 stages de sensibilisation organisés par l’IRT en 2014 sur “Le suivi des nouvelles négociations et leur évaluation : le rôle des représentants du personnel” en lien avec l’obligation pour les employeurs d’évaluer la mise en œuvre des accords sur les contrats de génération. ANNE-MARIE CHOPINET Déléguée syndicale centrale FO dans une entreprise de sécurité numérique) Quelles sont les négociations obligatoires les plus importantes dans votre entreprise ? Ce sont celles qui visent à garantir l’emploi des salariés, leur pouvoir d’achat, l’égalité professionnelle hommes femmes et qui permettent de limiter le stress au sens large. Mais nous avons du mal à faire entrer la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) dans la négociation. Pourtant cela touche tout le monde – même les cadres – et entraîne énormément de stress. Comment faites-vous face à la complexité et l’élargissement des thématiques de négociation ? Nous sommes entrés dans une ère de négociation d’experts. Les sujets sont de plus en plus techniques. Cela nous demande une grande préparation. Il nous faut connaître le cadre légal, les informations auxquelles nous avons droit, apprendre à les interpréter pour poser les bonnes questions, aller sur le terrain pour répondre aux besoins des salariés. Dans notre équipe syndicale, nous essayons de former systématiquement quatre personnes par sujet. Comment suivez-vous l’application des accords ? Pendant la négociation nous définissons les indicateurs à analyser lors des commissions de suivi. Mais n’y participent que les organisations syndicales signataires de l’accord. Les autres n’ont pas accès à l’information, ce que nous regrettons. De plus, il devient difficile de rouvrir la négociation pour ne résoudre qu’un point spécifique, sans remettre en cause l’intégralité d’un accord. La négociation collective en PACA 5 510 textes déposés dans nos services : 1 401 engagements unilatéraux de l’employeur et 4 109 accords conclus. C’est une augmentation de 5,4% du nombre d’accords due aux accords sur l’épargne salariale (57% des accords). Les autres thèmes les plus souvent abordés sont les suivants : Syndicats signataires Nombre d’accords signés % des accords signés (1) Propension à signer (2) CGT 1047 51,0 83,4 • Les salaires et primes : 672 accords (16 % du total des accords) : en baisse, CFDT 1024 49,9 91,1 FO 1013 49,3 90,7 • Le temps de travail : 501 accords (12,2% du total) stable, CFE-CGC 565 27,5 84,1 • L’égalité professionnelle : 320 accords enregistrés (8%) : légère hausse, CFTC 460 11,2 83,6 Autres 299 14,5 85,2 • L’emploi est en hausse avec 263 accords signés (6%) dont 58 accords sur l’emploi des seniors. Les syndicats signataires en PACA (1) % des accords signés par chaque syndicat (délégué syndical ou salarié mandaté) par rapport à l’ensemble des accords signés par les syndicats. Un même accord peut être signé par plusieurs organisations syndicales. (2) Nombre de signatures par syndicat / nombre d’entreprises signataires où ce syndicat est présent. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 7 LUTTE CONTRE LE TRAVAIL ILLÉGAL L’inspection du travail s’investit pour faire respecter les droits des salariés aux côtés des différents services de l’Etat et organismes sociaux concernés La mobilisation de nos services s’inscrit dans un plan régional d’action, un partenariat renforcé, notamment par la mise en place d’un COPIL régional avec l’URSSAF et la MSA et une meilleure articulation entre notre stratégie de contrôle et la politique pénale des parquets au travers de relations structurées dans les CODAF. En 2013, 3455 entreprises ont été contrôlées dont 22% dans le cadre des CODAF. La verbalisation sur cette thématique est importante :188 PV, soit 26% des PV de l’inspection du travail en 2013, notamment dans le secteur du BTP (49%) et des hôtels, cafés restaurants (25%). La complexité des règles et le caractère de plus en plus sophistiqué des détournements exigent, de la part des services de contrôle, des connaissances juridiques élevées, des méthodes d’investigation rodées et un cadre régional pour des interventions coordonnées. Le CODAF Animé par le procureur de la République, le Comité opérationnel départemental anti-fraude, associe les services de l’Etat (inspection du travail, impôts, douanes, protection de la population, police et gendarmerie…) et les organismes sociaux (Urssaf, MSA…). Entreprises de déménagement : une opération de contrôle dans le Var Dans le cadre du CODAF du Var, a été organisée une opération destinée à contrôler les entreprises de déménagement en activité sur la ville de Toulon. En effet, ce secteur d’activité n’avait pas fait l’objet auparavant d’action de contrôle concertée, alors que plusieurs éléments permettaient de suspecter des pratiques irrégulières. La période de contrôle correspond au calendrier de changements de résidences. Pour préparer cette opération, des contacts ont été pris avec la municipalité afin de recueillir les autorisations de stationnement délivrées aux déménageurs pour réaliser une première vérification préalable de la situation des entreprises ciblées. Des contrôles plus ponctuels des entreprises n’ayant pas déposé de demande de stationnement ont été également réalisés. Lors de cette opération, 5 entreprises ont été contrôlées sur place dont deux se sont révélées être en infraction pour travail dissimulé (emploi non déclaré de salariés) • Une entreprise sans licence transport recourait en soustraitance à un transporteur qui dissimulait l’emploi des salariés. Cette entreprise a été verbalisée pour travail dissimulé ainsi que le donneur d’ordre sur la base de la réglementation des transports. • Le défaut de tenue de livret individuel de contrôle (pour la durée du travail des chauffeurs) a été également constaté pour 2 entreprises. Le CODAF a programmé en 2014 la reconduction d’actions dans ce secteur intégrant les enseignements recueillis. Brève : un bureau de liaison dans les Alpes Maritimes Il devient crucial de vérifier si la montée en puissance des prestations de services internationales sur le territoire national ne contribue pas par son ampleur à la dérégulation du marché du travail et à la perte de compétitivité des branches professionnelles concernées. En PACA, 12 960 déclarations ont été effectuées en 2013 par les entreprises étrangères pour 28 256 salariés détachés, soit une très forte augmentation (plus 31% et plus 45%). Face à cette progression du détachement, nos services sont de plus en plus fréquemment confrontés aux difficultés liées au contrôle de ces situations. Afin de pouvoir contrôler la régularité de l’intervention de ces entreprises étrangères, un bureau de liaison est mis en place dans chaque Etat membre pour permettre une coopération entre les administrations concernées. Pour la France, outre le bureau de liaison national sont également mis en place des bureaux de liaison déconcentrés en charge spécifiquement des échanges avec les pays frontaliers. Le Ministère du travail a installé sur NICE (DIRECCTE UT06) un bureau de liaison franco-italien qui permet d’échanger des informations sur la situation des travailleurs détachés dans les pays d'accueil (ITALIE et FRANCE), sur leurs employeurs et de répondre aux demandes de renseignements en cas d'abus constatés ou d'activités transfrontalières illégales. 8 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 Des informations ont été collectées par nos services concernant une société de nettoyage dont l’activité se développe principalement dans le département du Vaucluse, en sous-traitance dans une chaîne hôtelière. Une enquête a révélé que six procédures avaient été établies dans plusieurs départements et plusieurs liquidations successives, impliquant les mêmes dirigeants, ont été identifiées. Un contrôle simultané interdépartemental dans trois établissements hôteliers d'AVIGNON, LE PONTET et ORANGE, ainsi qu’au siège de la société a été réalisé par le CODAF 84, piloté par la DIRECCTE UT 84 assistée par les services de contrôle de la gendarmerie, des services fiscaux et l'URSSAF. 14 personnes, dont les dirigeants des hôtels, ont été entendues par les différents corps de contrôle. L’enquête confirme le caractère litigieux des différentes faillites, visant à échapper aux poursuites pénales et à faire perdurer un système basé sur la sous déclaration des heures de travail (femmes de chambre payées à la tâche, activités annexes aux chambres non rémunérées comme le nettoyage des communs, heures complémentaires non majorées, absence de tenue de relevés d’horaires…). Outre le travail dissimulé, d’autres infractions ont été relevées : non respect du SMIC, du droit aux congés et du repos hebdomadaire, fraude aux cotisations sociales, abus de vulnérabilité…. La procédure transmise au parquet d’Avignon vise également la chaîne hôtelière donneuse d’ordre pour recours sciemment à une personne exerçant du travail dissimulé. La solidarité financière du donneur d’ordre sera mise en œuvre vis à vis des éventuels redressements notifiés par l’URSSAF et les services fiscaux. Le travail interdépartemental et interservices a permis de bien coordonner l’action de contrôle et devra permettre par la suite de veiller à la régularisation et à la non réitération de ces situations au sein de la chaîne hôtelière donneuse d’ordre. Témoignage Secteur du nettoyage dans l’hôtellerie : Contrôle coordonné du CODAF du Vaucluse MICHAEL ALATERRE Contrôleur du travail au sein de la section agricole (unité territoriale du Vaucluse) « Lors du contrôle du travail illégal le dialogue avec les exploitants et les salariés est essentiel » Au niveau national le secteur agricole est l’un des secteurs prioritaires en matière de lutte contre le travail illégal. Dans le Vaucluse, nous contrôlons l’emploi saisonnier dans les différentes activités agricoles, principalement la viticulture, l’arboriculture et le maraîchage. La plus importante forme de travail illégal est le travail dissimulé par dissimulation de salarié, soit « le travail au noir ». Nous constatons aussi l’emploi de travailleurs étrangers sans titre de travail, le prêt illicite de main d’œuvre, du marchandage et des infractions liées au recours à la prestation de service internationale (PSI). Ce contrôle a plusieurs enjeux : d’une part éviter l’évasion fiscale et sociale, la concurrence déloyale par rapport aux entreprises qui respectent la législation ; et d’autre part lutter contre la précarité des salariés, l’atteinte à leurs droits. Au sein de notre section agricole nous sommes quatre et travaillons essentiellement en binôme. Mais nous avons aussi la possibilité, dans le cadre du CODAF, de collaborer avec nos partenaires que sont la gendarmerie et les agents de la MSA. Pour bien montrer notre présence constante et notre vigilance, nous essayons de sortir des sentiers battus et d’aller dans des endroits peu accessibles. Nous sommes très attachés au dialogue avec les exploitants et les salariés pour bien expliquer qui nous sommes et le but du contrôle en situation de travail. Nous leur donnons toutes les informations nécessaires. Brève : Prison ferme pour du travail dissimulé Le 28 novembre 2013, le tribunal correctionnel de Digne a condamné le propriétaire d’un établissement hôtelier de cette même ville à 1 an de prison ferme, à 10 500 € d’amende et à 5 ans d’interdiction de gérer pour travail dissimulé et harcèlement moral. 4 000 € devront également être versés aux salariés qui s’étaient portés partie civile. Cette lourde condamnation fait notamment suite à un procès verbal de travail dissimulé dressé par l’inspection du travail. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 9 D’AUTRES ACTIONS MENÉES PAR NOS SERVICES L’application effective du droit du travail est un objectif important des services de la DIRECCTE Présentation de plusieurs actions d’information et de contrôle Contrôles saisonniers dans le Var : 247 établissements contrôlés en 2013 Brève : le nombre de ruptures conventionnelles se stabilise Le contrôle des entreprises dont l’activité est directement liée à la saison touristique constitue chaque année, une action concertée et soutenue de l’inspection du travail. Le nombre de demandes de ruptures conventionnelles déposées dans la région PACA a augmenté de 1,8 %, soit plus de 36 000 demandes en 2013, dont plus de 91 % d’entre elles sont acceptées. C’est la progression annuelle la plus faible depuis l’entrée en vigueur du dispositif (+ 9,2 % en 2012). En France métropolitaine, d’après la Dares, le nombre de demandes est resté à un niveau élevé (318 500) mais s’est stabilisé. La stratégie de l’action Les hôtels, cafés et restaurants (HCR) sont principalement visés par les contrôles, mais sont également ciblés les spectacles organisés dans ces établissements, ainsi que les nombreuses boutiques de commerce de détail. Un programme est arrêté pour fixer les dates et les plages horaires des opérations de contrôle. Chaque opération de contrôle concerne les établissements jamais visités ou au contraire ceux devant faire l’objet d’une nouvelle visite compte tenu des précédents constats. Elle porte sur une zone touristique et associe l’ensemble des agents de contrôle. Cette pratique permet de multiplier le nombre d’établissements simultanément visités sur un même site, accentuant ainsi l’impact de ces contrôles et leur efficacité. Les contrôles sont réalisés pendant les heures de forte affluence du public, période où le plus grand nombre de salariés est occupé. Ce choix conduit à organiser des contrôles de jour ou de nuit selon la nature des établissements visités et à restreindre la durée des contrôles. Eléments de bilan Au cours de la saison 2013, 15 opérations de contrôle ont été organisées dont 9 de nuit, avec 247 établissements contrôlés, 96 mises en demeure et demandes de vérification notifiées et 99 procès-verbaux dressés. PROCES-VERBAUX 2013 2012 (pour mémoire) Emploi (DPAE, Travail illégal) 16 17 Durée du travail 36 22 Repos hebdomadaire 30 23 Total 99 69 Les infractions en matière de durée du travail et repos hebdomadaire représentent 66 % des procès-verbaux dressés pendant la saison, et demeurent depuis plusieurs années le premier thème de verbalisation. Les PV travail illégal et défaut de DPAE ne constituent que 16 % des infractions relevées par PV. Ces infractions portent principalement sur les règles de forme (défaut d’affichage ou des moyens de décompte des durées de travail et des jours de repos hebdomadaire) qui sont très importantes. Une grande partie des employeurs assujettis à l’obligation de tenue d’un décompte individuel s’en affranchit, prétextant qu’il est trop contraignant, alors qu’il permet de vérifier les durées réelles de travail, le paiement des heures supplémentaires, le paiement du SMIC. Est à souligner l'absence de PV pour outrage ou obstacle au cours de ces contrôles alors que ceux-ci, et en particulier les contrôles de nuit, s’effectuent parfois dans un climat tendu. Il faut voir dans cette évolution une plus grande "acceptation des contrôles" par les entreprises, acquise par l'action soutenue que l'inspection du travail conduit depuis de nombreuses années dans ce secteur d'activité. Les actions d'information et de sensibilisation en direction de la profession contribuent également à cette situation. 10 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 Le conseiller du salarié : un rôle important dans les PME Son rôle est d’assister le salarié lors de l’entretien préalable de licenciement dans les entreprises dépourvues d’institutions représentatives du personnel. Le législateur, en créant cette mission, a souhaité rétablir un équilibre dans la relation employeur/salarié dans les petites et moyennes entreprises, en permettant un accompagnement lors de ce moment décisif. Sa connaissance du monde de l’entreprise ainsi que du droit social, permet à cet acteur de veiller au respect des droits du salarié. Quelles sont les principales situations pour lesquelles vous êtes saisi par les salariés ? En tant que référent des 40 conseillers du salarié CGT du Vaucluse, je peux vous donner nos chiffres globaux. En 2013, nous avons effectué 225 interventions, un chiffre en augmentation de 40% par rapport à 2012. 80% des cas concernent un licenciement, 20% une rupture conventionnelle. Plus précisément, 25% des licenciements sont pour motif économique, 25% pour faute et 12% pour inaptitude médicale. Ce sont surtout des employés et des ouvriers qui font appel à nous, rarement des cadres. Bien souvent les relations sont tendues avec leur employeur. Pour les salariés, qui ont une méconnaissance de leurs droits, c’est une sécurité de faire appel à un conseiller du salarié. Avez-vous le sentiment d’apporter une réponse adaptée aux salariés ? Oui, ils me disent que l’entretien ne se serait pas passé de la même façon si je n’avais pas été là. Pour le préparer, je les contacte par téléphone, par courriel puis nous nous rencontrons un peu avant l’entretien. Cela permet de dédramatiser la situation. Si besoin je fais au préalable quelques recherches juridiques. Il m’arrive d’ailleurs souvent de solliciter la Direccte à Avignon pour avoir des réponses sur le droit du travail. Dans l’entreprise, je m’assure que la procédure de l’entretien est respectée, par exemple qu’il s’agit bien d’un entretien individuel. Le cas échéant je relève les erreurs dans le calcul du salaire de référence, de l’ancienneté. J’apporte donc des informations au salarié mais aussi à l’employeur. ERIC LECERF Conseiller du salarié CGT dans le Vaucluse Informations et contrôles dans le secteur maritime des Bouches-du-Rhône : quelques exemples Ce secteur se caractérise par ses spécificités juridiques et la nécessité de mettre en œuvre un partenariat (DIRM, Centre de Sécurité des Navires, Médecine des gens de mer, Gendarmerie maritime, Registre International Français….). Secteur de la Pêche : une lettre d’information a été adressée aux pêcheurs pour leur rappeler leurs obligations en matière de contrat d’engagement maritime, de bulletin de paie, de document unique de prévention (DUP) et de port des équipements de protection individuelle (Vêtements à Flottabilité Intégrée/gilets auto- gonflants notamment). Un outil d’aide à la rédaction du document unique de prévention des risques professionnels dans le secteur de la pêche, élaboré par l’Inspection du Travail en lien avec le Comité régional des pêches PACA a été également diffusé. Secteur du commerce : une lettre d’information a été transmise à quarante deux armateurs exerçant leur activité dans le secteur de la plaisance professionnelle. Cette lettre visait les obligations suivantes : contrats d’embarquement, durée du travail, repos, salaire, DUP et le SMIC terrestre, applicable aux marins. Réparation navale : le contrôle de ces entreprises a été axé en 2013 sur l’hygiène et la sécurité : risque chimique et CMR, mode opératoire, risques de chute de hauteur ainsi que sur les conditions de détachement de salariés, dans le cadre des prestations de service internationales (PSI). Le contrôle du chantier d’un navire de croisière, notamment, a donné lieu à de nombreuses demandes de régularisation. Près de 1000 salariés travaillaient sur ce chantier. Des améliorations en matière de prévention du risque de chute de hauteur et du risque chimique ont été demandées ainsi que sur l’application des textes relatifs au détachement des salariés. Enfin, des contrôles ont aussi concerné une dizaine de prestataires italiens intervenant pour le compte de chantiers navals de Marseille avec des salariés de différentes nationalités : Italie, Albanie, Maroc, Algérie, Pologne, Bengladesh, Chili….sans avoir effectué les déclarations de détachement. L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013 • 11 ORIENTATIONS 2014 L’année 2014 est une année de transition vers la nouvelle organisation de l’inspection du travail. Notre intervention au service du monde du travail doit être plus lisible et avoir un impact plus collectif. Compte tenu de nos effectifs, nous devons cibler nos interventions et faire des choix. Cette nécessité se traduit d’une part, en facilitant l’accès au droit et d’autre part, en concentrant nos priorités d’actions autour de quatre axes, trois axes prioritaires nationaux auxquels s’ajoute une priorité choisie régionalement. Le déploiement de l’Observatoire de la Demande de Renseignements (ODR) va permettre de mieux appréhender l’ensemble des demandes, (plus de 80 000 traitées par an en PACA) majoritairement présentées par téléphone (61%), ou réception physique (32 %). Situés dans chaque unité territoriale, les services « renseignements en droit du travail » répondent à des demandes d’information d’ordre général. A terme, ce dispositif devrait nous permettre de mieux qualifier la demande des usagers , pour y répondre efficacement. Quatre axes prioritaires pour l’action de l’inspection du travail : renforcer la lisibilité de notre mission en matière d’effectivité du droit, sans pour autant délaisser les réponses concrètes et quotidiennes apportées par l’inspection du travail aux usagers. Axe 1 Axe 2 Santé - sécurité, 2 actions majeures de prévention des risques Effectivité du droit et dialogue social avec 3 thèmes concernant la négociation collective • Les chutes de hauteur dans le secteur du bâtiment Dans ce secteur très accidentogène, la sensibilisation, notamment auprès des maîtres d’ouvrage et des professionnels du bâtiment, est développée par diverses initiatives menées dans le cadre d’un partenariat structuré (Préventica, colloques bâtiment, chartes, plaquettes d’information …). S’ajoutent des journées de contrôle, auxquelles participe l’ensemble des agents. Effectuées chaque trimestre elles permettront de visiter près de 1200 chantiers et d’avoir une action coordonnée, homogène et d’envergure sur cette thématique des chutes de hauteur dans toute la région. • L’inhalation de fibres d’amiante Des actions d’accompagnement et de sensibilisation des professionnels s’inscrivent dans les plans d’action. Un partenariat, avec la CARSAT notamment, permet d’agir sur les situations complexes de chantier de retrait. Les interventions de nos services portent sur l’examen de plans de retrait amiante et sur le contrôle sur chantier en lien avec les plans de retrait étudiés. Axe 4 • Egalité professionnelle des femmes et des hommes Après les entreprises de plus de 300 salariés, celles de plus de 50 salariés font l’objet d’un suivi renforcé des accords et plans d’action et de leur conformité. • “Pénibilité” Suivi de la mise en œuvre de ce dispositif avec un aspect négociation et la mise en place des fiches d’exposition. • “Contrat de génération” Nos services développent le recours à l’appui conseil pour accompagner les entreprises, tout en contrôlant le respect de leurs obligations. Axe 3 Lutte contre le travail illégal avec 2 volets Poursuivre le partenariat, notamment dans le cadre des CODAF et intensifier les contrôles dans les secteurs les plus “exposés” au travail illégal (BTP, HCR, agriculture, gardiennage, spectacles) avec recherche de toutes les complémentarités de sanctions envisageables : pénales, administratives et financières. Lutte contre les fraudes aux PSI (prestations de services internationales), une action régionale avec 2 aspects En interne, mise en place de l’unité régionale d’appui et de contrôle “travail illégal” et en externe, développement du partenariat et des actions de sensibilisation afin d’accroître l’efficacité des contrôles de situations complexes de fraudes organisées. Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur 23/25, rue Borde - CS 10009 - 13285 Marseille cedex 08 - Standard : 04 86 67 32 00 - Télécopie : 04 86 67 32 01 http//www.paca.direccte.gouv.fr / www.travail-emploi.gouv.fr Directeur de la publication : Patrice Russac, Directeur Régional Conception maquette : Véronique Vidal-Batilliot, chargée de communication Réalisation/Impression : www.inapolegraphique.com - Tel. : 04 42 18 52 18 - Photographies : Fotolia - www.master-prnt.com ISSN : 2107-3651 - Dépôt légal du 14 avril 2010 12 • L’Inspection du Travail et la politique du travail en PACA - Année 2013