politique - Agra Alimentation

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politique - Agra Alimentation
www.agraalimentation.fr
51e année - Semaine du 15 septembre 2016 - n°2392
UE : les
distributeurs
opposés à une
législation sur
les pratiques
commerciales
déloyales Grande distribution
p. 8
Etiquetage :
l’Adepale s’inquiète
de la nouvelle
réglementation p.14
Vin de kiwi :
les fondateurs de
Longonya cherchent
des fonds p.21
Reitzel cède
sa branche plats
cuisinés p.22
ISSN 1638 - 3427
Matsuri
a rééchelonné
sa dette p.31
Rubrique Finance :
Les conséquences
du Brexit sur
les M&A p.33
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CFAO et Wendel investiront
500 millions d’euros pour
accompagner Carrefour
en Afrique subsaharienne
CFAO, Wendel, CDC et QIA vont mobiliser pas moins de 500 millions d’euros
d’investissement pour construire des centres commerciaux en Afrique subsaharienne et ancrer durablement Carrefour dans la région. Le distributeur
français et CFAO s’inscrivent dans la durée avec un partenariat signé pour au
moins vingt ans. L’objectif est ambitieux : se doter de 80 sites commerciaux
(malls ou supermarchés isolés) dans les dix prochaines années.
L
a CFAO ne regrette pas ses développements dans les centres commerciaux
en Côte d’Ivoire. « Nous sommes très satisfaits des performances enregistrées par notre premier centre commercial ouvert en décembre dernier à
Abidjan avec un résultat 30% supérieur à l’objectif fixé dans le cadre du business plan », s’enthousiasme Xavier Desjobert, directeur de CFAO Retail, la
branche de CFAO en charge de développer l’immobilier commercial et les enseignes en franchise. Rien que pour le magasin Carrefour, qui s’étend sur
3200 m2 de surface de vente, le chiffre d’affaires s’affiche à plus de 30% au-delà des prévisions. Dans les résultats semestriels publiés par CFAO fin juillet, le
pôle retail contribue pour la première fois aux comptes du groupe, avec un chiffre
d’affaires à 17,2 millions d’euros pour les six premiers mois de 2016. En 2015,
le groupe CFAO, également présent dans la santé, l’équipement et les services a
réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros (-3,5%) et un résultat opérationnel courant de 269,2 millions d’euros (-0,5 %). Racheté par le groupe Pinault en 1990, la CFAO revient à la Bourse Paris en 2009 après 20 ans d’absence, avant de faire l’objet d’une OPA de la part de TTC (Toyota Tsusho
Corporation) une filiale du japonais Toyota.
Playce Marcory est le premier centre commercial moderne à ouvrir à Abidjan.
L’architecture a été soignée en sollicitant deux cabinets internationaux spécialisés dans les centres commerciaux : CIA et DGLA. « C’est devenu un lieu de
shopping et de sortie pour les Abidjanais », souligne Xavier Desjobert, à l’image
des centres commerciaux à l’américaine. Autour du supermarché Carrefour, 55
boutiques (enseignes internationales, locales ou indépendantes) animent le
centre commercial. Et un food court permet aux clients de se restaurer sur place.
Un portefeuille de seize enseignes françaises et internationales rassemblées par
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SOMMAIRE
L’ÉVÉNEMENT
ENTREPRISES20
CFAO et Wendel investiront -500 millions d’euros
pour accompagner Carrefour
en Afrique subsaharienne
La Maison des Forestines
veut lever 150 000 euros
20
Longonya transforme les kiwis
en « vin blanc »
21
LEADERS7
POLITIQUES-PROFESSIONS8
Pratiques commerciales : les distributeurs
réclament une réforme structurelle
8
Spiritueux : la Colombie bloque l’établissement
d’un panel réclamé par l’Union européenne
10
Reitzel cède Charles Christ à… Charles Christ 22
Statu quo chez Raynal et Roquelaure Provence23
Findus fait disparaître Iglo du marché français 23
Levée de fonds en vue pour les Fruits détendus24
La Compagnie des desserts acquiert
une glacerie à New-York
27
Carrefour lance une marque
pour valoriser les producteurs français
30
Matsuri : un nouveau départ
31
Commerce : les négociations sur le TTIP
se poursuivront, assure Bruxelles
11
Brexit : deux enquêtes révèlent l’optimisme
des industriels britaniques
13
Les industriels dénoncent
de nouvelles charges d’exploitation
14
Thierry Roquefeuil se représente
à la présidence du Cniel
15
Philip J. Rogers, avocat-associé chez Brown
Rudnick : «C’est le bon moment pour investir en
Grande-Bretagne»
Les meuniers réclament la suppression
de la « taxe farine »
16
PRODUITS & MARCHÉS
Recul de l’excédent en juillet,
pour le septième mois consécutif
17
Les confiseurs anticipent une forte reprise
des ventes en France
CHRONIQUE JURIDIQUE
18
Le débat sur les allégations
« probiotiques » relancé
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FINANCES33
35
AGENDA36
INDEX36
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L’ÉVÈNEMENT Edito
Arrêtons
d’être naïf
« Industrie agroalimentaire : business contre santé ». Rien que dans le titre déjà, le ton de l’émission Cash investigation diffusée le 13 septembre
sur France 2 était donné. On l’a bien compris, le
consommateur/spectateur est idiot et n’a aucun
libre arbitre, et les méchants industriels de
l’agroalimentaire lui mentent. Pourtant, ou curieusement, sous couvert de dire « toute la vérité,
rien que la vérité », c’est tout l’inverse qui se produit ou presque. Les impasses sur certains sujets, les raccourcis grossiers sur d’autres, voire
aussi de « bonnes » coupes au montage dans une
interview, donnent un ensemble sans nuance, où
le parti pris est le seul fil conducteur.
L’ensemble a un côté réducteur. Et c’est bien
dommage. Dommage parce que plutôt que d’élever le débat, cela ne fait que l’appauvrir. Et surtout, ça jette une fois encore le discrédit sur un
pan entier de notre industrie où de très nombreuses entreprises et leurs salariés s’attachent
à fabriquer des produits de qualité.
Arrêtons de penser que l’on peut tout faire avaler
au consommateur, au propre comme au figuré.
Arrêtons aussi d’être naïf. Oui, il est important
d’ouvrir les yeux sur certaines pratiques. Oui, il
existe des lobbyistes. Oui, ils parlent avec des politiques. Oui, il existe des façons de faire scandaleuses dans l’industrie agroalimentaire comme
ailleurs, qu’il faut dénoncer… Mais alors pourquoi réduire un sujet aussi vaste que celui de
l’alimentaire et de l’étiquetage nutritionnel notamment en ne donnant la parole qu’à quelques
personnalités sur le sujet ? Pourquoi choisir de
jouer sur les craintes des consommateurs plutôt
que de jouer vraiment cartes sur table ?
Pour faire de l’audience ? Ah mais oui, évidemment ! Pour qu’audimat rime avec rentabilité,
agroalimentaire ne doit pas rimer avec santé. Il
faut juste le savoir.
Perrine Delfortrie
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Grande distribution
CFAO, appelé le « club des marques », et l’enseigne de supermarchés sont développées par CFAO sous forme d’un contrat
de franchise, ce qui lui assure une maîtrise de l’offre commerciale et de son développement.
UNE OFFRE CIBLÉE POUR LES CLASSES MOYENNES Pour atteindre son objectif, CFAO fait le pari de s’appuyer sur
les classes moyennes émergentes et ne vise pas les classes supérieures ou les étrangers expatriés pour lesquels l’offre commerciale existe déjà sur place. « Nous privilégions les pays qui ont
une classe moyenne représentant entre 8 et 15% de la population totale », explique Xavier Desjobert. Mais en s’installant
dans des métropoles, CFAO bénéficie d’un bassin de clientèle
« middle class » bien plus important. C’est le cas à Abidjan qui
compterait plutôt 20% de foyers appartenant à la classe moyenne.
Au sujet de cette catégorie de consommateur, CFAO estime
qu’il s’agit des familles disposant d’un revenu compris entre
1500-2000 euros par an et jusqu’ à 20 000 euros par an.
DES PRIX ET DES PRODUITS LOCAUX
« Outre la sécurité sanitaire, nous sommes très attentifs aux
prix proposés », souligne Xavier Desjobert. Carrefour organise donc des promotions et des animations commerciales permanentes. « Mais notre plus grand succès auprès des clients
consiste à proposer un choix important de produits locaux »,
estime Xavier Desjobert, les clients étant très sensible au
« made in Ivory Coast ». Pour la viande, l’approvisionnement
est à 80% local grâce à un accord avec des producteurs locaux
et à 60% pour les fruits et légumes, selon CFAO. Afin de proposer des prix accessibles, CFAO s’appuie sur la centrale
d’achat de Carrefour en France. L’heure n’est toutefois pas à la
fabrication sur place de produits pour la MDD Carrefour,
même si cela sera envisagé à partir du moment où le parc de
supermarchés Carrefour dans la région aura atteint une taille
suffisante. Dans les prochains mois, le club des marques va
s’étoffer, notamment pour la restauration : « On va compléter
le food court avec une ou deux enseignes en plus », indique
Xavier Desjobert. En restauration, le club compte déjà Brioche
Dorée, Baïla Pizza, Jeff de Bruges et El Rancho.
UN OBJECTIF DE QUATRE-VINGT SITES COMMERCIAUX SUR 10 ANS
Après Playce Marcory, Abidjan comptera un deuxième centre
commercial en 2017, toujours opéré par CFAO, de taille inférieure, mais sur le même modèle. Deux autres pays sont en
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L’ÉVÈNEMENT Grande distribution
ligne de mire : le Cameroun et le Nigeria où des sites seront ouverts fin 2017 ou début 2018. CFAO a mis au point un véritable plan de bataille pour installer durablement la distribution moderne au sud du Sahara, avec un objectif de quatre-vingt sites
commerciaux (malls ou supermarchés isolés) dans les dix prochaines années. Huit
pays sont concernés : le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana,
le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Sénégal. Une liste qui pourra
être portée à quinze pays en fonction des opportunités, selon CFAO.
Le pôle retail de CFAO est né en mai 2013, avec une première étape : un accord de
partenariat signé sous la forme d’une coentreprise (Adialea) contrôlée à 55% par
CFAO et à 45% par Carrefour. Celle-ci est détentrice d’un droit exclusif de distribution qui lui permet de développer différents formats de magasins Carrefour dans huit
pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, et cela pour une durée de vingt ans renouvelable. Une entité distincte pilote le développement du club des marques, soit seize
enseignes dont CFAO a la franchise.
WENDEL PRÉVOIT ENCORE DE PARTICIPER AU FINANCEMENT
Et pour la partie immobilière, particulièrement gourmande en capitaux, CFAO a créé
en 2015 une foncière, SGI Africa, dont elle a ouvert le capital mi-2016 à deux investisseurs : Wendel (40%) et FFC (20%), une société détenue conjointement par CDC
International Capital (Caisse des dépôts et consignations) et QIA (Qatar Investment
Authority, fonds souverain qatari). « SGI Africa prévoit de construire et d’opérer une
vingtaine de centres commerciaux au cours des cinq à sept prochaines années », indiquait en juin dernier CFAO. « Ces projets représentent un investissement immobilier global d’environ 500 millions d’euros qui sera financé par ses actionnaires et par
recours à l’endettement », indique CFAO. Plus précisément : 300 millions d’euros
seront apportés par les actionnaires et 200 millions d’euros seront empruntés. Wendel prévoit de participer de façon importante au financement de SGI Africa. « Wendel, à travers Oranje-Nassau Développement, a réalisé un premier investissement de
l’ordre de 25 millions d’euros dans SGI Africa et y investira progressivement jusqu’à
120 millions d’euros au cours des prochaines années », indiquait le fonds fin juillet
2016.
LE RETAIL, UN IMPORTANT RELAIS DE CROISSANCE
En s’implantant en Afrique subsaharienne, Carrefour veut profiter de la naissance
des classes moyennes adeptes de la consommation moderne et qui ont les moyens
d’en profiter. Le groupe de distribution a déjà une connaissance fine des économies
émergentes par sa présence sur quatre continents, mais prudent, il préfère s’entourer
de partenaires franchisés connaissant bien la région, un choix qu’il a déjà opéré pour
plusieurs régions telles que l’Asie du Sud-Est, le Moyen Orient et l’Afrique du nord.
Quant à CFAO, dont le capital est contrôlé à 97,7% par Toyota Tsusho Corporation,
le pôle retail est une diversification de son activité qu’il considère comme un important relais de croissance. La distribution moderne est toutefois une activité particulièrement sensible aux variations de croissance. À l’occasion de la publication des résultats du premier semestre 2016, CFAO a rappelé que « l’environnement économique
en Afrique subsaharienne est contrasté » avec un croissance prévue de 1,6% en 2016
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L’ÉVÈNEMENT Grande distribution
contre 3,3% en 2015. Le distributeur pointe notamment les conséquences de la faiblesse des cours des matières premières pour les pays producteurs, qui pèse sur la
croissance, et sans doute sur la consommation. Toutefois, CFAO se montre confiant
à brève échéance : pour le second semestre, « le groupe continuera (…) de déployer
les projets en cours avec notamment le développement de nouveaux sites pour la
division CFAO Retail. »
Cyril Bonnel
PRÉVISIONS/DISTRIBUTION
Au sud du Sahara, tous les pays ne
présentent pas le même potentiel
Le dernier Global Retail Development Index (GRDI 2016) du cabinet AT Kearney,
publié en juin, livre son quinzième classement mondial des destinations les plus attractives pour la distribution moderne. Si l’Asie est très bien placée avec la Chine et
l’Inde au premier et deuxième rang, l’Afrique est la deuxième grande région à fort
potentiel. Quatre pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte) sont
dans le top 30, ainsi que six pays d’Afrique subsaharienne. Le Nigeria a une population de 180 millions d’habitants mais le secteur informel, fortement ancré, représente
un risque important pour un acteur voulant s’implanter. L’Afrique du Sud est un
marché mature où il est difficile de se faire une place. Trois pays, la Côte-d’Ivoire, la
Zambie et le Ghana, font leur entrée dans le classement en raison de leur évolution
vers la stabilité économique et leur appétit pour la distribution moderne.
Coface prévoit de son côté, pour le commerce de détail en Afrique subsaharienne,
« un rebond de la croissance qui pourrait intervenir à partir de 2017-2018 dans
nombre de pays exportateurs de matières premières ». Dans sa dernière analyse intitulée « Afrique subsaharienne : touchée mais pas coulée », le spécialiste de l’assurance crédit à l’international estime que le commerce de détail va continuer son expansion sur une partie du continent, en raison de plusieurs facteurs : des dépenses en
biens alimentaires et boissons non alcoolisées qui devraient rester élevées, des revenus orientés à la hausse (plusieurs pays comptent désormais moins de 50 % de la
population disposant d’un revenu inférieur à 2 US$ par jour), la présence d’infrastructures de distribution et l’offre de crédit. Les pays producteurs de matières
premières offrent structurellement des perspectives de croissance de la demande privée, susceptible de contribuer au développement de leur distribution, note la Coface,
qui a identifié quinze pays présentant un potentiel de croissance économique et démographique parmi lesquels le Gabon, le Nigéria, l’Angola, Botswana, la Namibie
et l’Afrique du sud (1). Toutefois, certains éléments pourraient ralentir cette expansion tels que le taux de chômage, des cours de matières premières faibles, une difficulté d’accès au crédit, l’insuffisance des infrastructures routières et l’instabilité politique et juridique.
CB
(1) La liste compte aussi le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, la RDC et
l’Ethiopie.
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LEADERS
Nominations chez Burger King et Quick
Xavier Cottineau, Béatrice Roux et Muriel Reyss rejoignent Burger King France et
Quick respectivement en tant que directeur administratif et financier, directrice marketing pour la marque Burger King et directrice marketing pour la marque Quick.
« Ils sont tous les trois membres du comité exécutif présidé par Jérôme Tafani », note
un communiqué diffusé le 12 septembre.
Kield Johannesen arrive chez Miratorg
Les ambitions mondiales de l’entreprise russe Miratorg ne sont un secret pour personne. Le groupe vient de recruter un conseil de poids en la personne de Kjeld Johannesen, l’ancien p.-d.g. de Danish Crown, entreprise qu’il a quittée en avril dernier
après en avoir fait un acteur majeur du marché de la viande en Europe. Sa mission
sera d’aider Miratorg à mener à bien son projet de construction d’une filière intégrée
de production de viandes de poulet, bœuf et porc pour un investissement de 160
Mrd de roubles (2,19 Mrd€).
Stéphanie Piot nommée responsable des relations institutionnelles
France et Europe de Vin & Société
Vin & Société a annoncé le 7 septembre la nomination de Stéhanie Piot en tant que
responsable des relations institutionnelles France et Europe. Elle était auparavant en
charge de la communication de la Confédération des coopératives vinicoles de France
(CCVF).
Michel Bernard devient président de l’Upagrov
Michel Bernard, ancien président d’Inter Rhône, nommé il y a deux ans président du
cluster œnotourisme au sein d’Atout France (promotion du tourisme à l’étranger)
prend la présidence de l’Upagrov. Cet organisme patronal rassemble sur le département du Vaucluse l’agroalimentaire et les entreprises viticoles, deux secteurs de
poids au niveau local. Michel Bernard, viticulteur négociant installé à Piolenc (84)
préside également le think tank Rassemblement pour la modernisation de l’économie (RPME). Il succède à Claude Schœpfer, longtemps à la tête de CSI, spécialiste de
l’aromatique fromagère au Thor (84). Reproduction interdite Leaders2392.indd 7
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POLITIQUE Europe
DISTRIBUTION/RÉFORME > « Il faudrait réformer le secteur de l’agriculture pour le
rendre plus durable plutôt que de recourir à des postures politiques vides ». C’est
l’appel qu’a lancé Christian Verschueren, le directeur général d’EuroCommerce, le
lobby de la grande distribution européenne, aux ministres de l’Agriculture de l’UE
qui sont réunis en session informelle du 11 au 13 septembre à Bratislava (Slovaquie)
pour débattre de la lutte contre les pratiques commerciales déloyales au sein de la
chaîne d’approvisionnement alimentaire).
Pratiques commerciales :
les distributeurs réclament
une réforme structurelle
C
es dernières années, les processus de mondialisation dans le monde et au sein
des marchés européens ont donné lieu à des changements structurels importants dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, et les producteurs agricoles primaires sont progressivement devenus le maillon faible de la chaîne avec un
pouvoir de négociation de plus en plus étriqué en raison de l’instabilité des marchés
et de la volatilité des prix. Le processus de formation des prix n’est généralement pas
suffisamment transparent, l’organisation des producteurs agricoles est faible et les
relations commerciales sont faussées par des pratiques commerciales déloyales.
C’est ainsi que la présidente en exercice du conseil des ministres de l’Agriculture de
l’UE, Gabriele Matecna, devait planter le décor de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture qui s’est tenue du 11 au 13 septembre à Bratislava (Slovaquie). Les ministres devaient en effet échanger leurs points de vue sur les possibilités d’une meilleure organisation des producteurs agricoles au sein de la chaîne
d’approvisionnement alimentaire, examiner la possibilité d’en accroître la transparence et œuvrer également à une répartition plus adéquate des marges. Ils devaient
également débattre d’une approche européenne unifiée contre les pratiques commerciales déloyales. LES DISTRIBUTEURS OPPOSÉS À TOUTE MESURE LÉGISLATIVE
« Les dirigeants européens vont faire beaucoup de tort aux agriculteurs s’ils se
concentrent sur des mesures législatives plutôt que de les aider à résoudre les problèmes structurels auxquels ils sont confrontés», lit-on dans la lettre que Christian
Verschueren, directeur général d’EuroCommerce, a envoyée, à la veille de la réunion, à la présidente actuelle du conseil Agriculture de l’UE, Gabriele Matecna. Pour
lui, la crise actuelle du monde agricole découle tout simplement de problèmes structurels. « Les distributeurs ont peu de contrats directs avec les agriculteurs et leur
capacité à influencer le marché reste limitée », souligne Christian Verschueren. Et
d’en remettre une couche sur les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement :
« Ce que les détaillants ont sur leurs étagères a normalement subi une ou plusieurs
étapes de transformation et le produit agricole primaire ne représente en fin de
compte qu’une petite partie du coût final », explique-t-il. Dans sa lettre, le patron
8 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016
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POLITIQUE France
d’EuroCommerce appelle les gouvernements de l’UE à élaborer des politiques
concrètes qui répondent à ces questions structurelles, des politiques qui aident les agriculteurs à mieux s’organiser, à les rendre plus sensibles aux signaux du marché et à la
demande des consommateurs. Il demande également aux gouvernements européens de
soutenir la « Supply Chain Initiative » (Initiative de la chaîne d’approvisionnement)
ainsi que « d’autres instruments volontaires d’autorégulation pour rendre le commerce
plus équitable et pour encourager les opérateurs à résoudre leurs différends plutôt que
de rompre leurs relations d’affaires ». Pour Christian Verschueren, « penser qu’une législation sur les pratiques commerciales déloyales au niveau de l’UE est le remède aux
problèmes des agriculteurs est tout simplement trompeur ». Selon lui, cela ne résoudrait pas les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs, problèmes réels qui
sont causés par d’autres facteurs complètement différents », assure-t-il. Et d’insister :
« Exiger une législation sur les pratiques commerciales déloyales ne ferait rien pour
aider les agriculteurs et pénaliserait tout simplement les consommateurs par des prix
plus élevés, une réduction du choix et de l’innovation». SCEPTICISME DES AGRICULTEURS
Mais contrairement aux industriels et aux distributeurs, les agriculteurs sont favorables à l’introduction d’une législation au niveau de l’UE pour lutter contre les
pratiques commerciales déloyales dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et
pour assurer un revenu équitable pour les producteurs. Le secrétaire général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, a déclaré à la veille de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture à Bratislava : « Les revenus des agriculteurs à travers l’Europe sont constamment sous pression et le prix que l’agriculteur obtient ne couvre
souvent même pas ses coûts de production. Nous avons besoin d’une chaîne d’approvisionnement alimentaire équitable, transparente et qui fonctionne. Nous croyons
qu’une telle chaîne est bénéfique pour les agriculteurs, les transformateurs et les
détaillants – et surtout pour les consommateurs. Elle est la seule façon d’assurer un
secteur agricole durable». Entrant plus dans les détails, le leader syndical explique
que pour améliorer la position des agriculteurs, il est primordial « d’avoir des contrats
entre les producteurs, les transformateurs et les détaillants, que ces contrats soient
dûment appliqués afin que les agriculteurs reçoivent un prix équitable pour leurs
produits et qu’ils soient payés à temps ». Pekka Pesonen a souligné que « les mesures
et initiatives volontaires ne fonctionnent pas » et que les pratiques commerciales
déloyales « ne peuvent être freinées que par une combinaison d’accords volontaires
et de mesures législatives, lesquelles doivent être soutenues par un système d’application robuste afin que les opérateurs soient condamnés à une amende dissuasive
quand ils enfreignent la législation communautaire ». Citant l’exemple de l’Espagne,
qui a récemment introduit une législation anti-pratiques commerciales déloyales et
qui, d’après lui, « fonctionne bien », il a indiqué que celle-ci pourrait constituer « un
bon modèle à suivre par la Commission européenne». « La Commission européenne
qui connaît bien le problème doit venir avec une proposition législative, a-t-il affirmé. Nous exhortons par conséquent les ministres de l’Agriculture à agir et à opter
pour une législation communautaire pour assurer une chaîne d’approvisionnement
alimentaire équitable ». Aziz Ben Marzouq
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POLITIQUE Europe
DROITS/SPIRITUEUX > Lors de la dernière réunion de l’organe de règlement des
différends (ORD) de l’OMC à Genève, la Colombie a bloqué une demande présentée
par l’UE, visant l’établissement d’un groupe spécial qui serait chargé d’examiner le
traitement imposé par la Colombie aux spiritueux importés. Bogota a indiqué
qu’une nouvelle législation est en cours d’élaboration en vue de remédier à la mesure contestée.
Spiritueux : la Colombie bloque
l’établissement d’un panel
réclamé par l’Union européenne
L
ors de la réunion de l’organe de règlement des différends de l’OMC (ORD), le
5 septembre 2016 à Genève, le représentant de la Colombie a fait le point. Il a
déclaré que le Congrès colombien travaillait toujours sur l’adoption d’une nouvelle législation sur les conditions d’importation des spiritueux étrangers. Il a également précisé qu’un projet de loi sur la réforme du régime des spiritueux a été présenté au Congrès le 4 novembre 2015. Sans être plus précis, il a aussi indiqué que la
quatrième lecture du projet de loi « aura lieu prochainement ». Selon lui, la demande
de l’UE visant à établir un groupe spécial (panel) était « prématurée ».
En vertu des règles de l’OMC, une demande pour la création d’un groupe spécial
peut être bloquée en première instance par le pays mis en cause. L’UE a demandé à
l’organe de règlement des différends de l’OMC, le 22 août 2016, d’établir un groupe
spécial de l’OMC au sujet des pratiques qu’elle qualifie de « discriminatoires » de la
Colombie concernant les spiritueux importés. Les consultations tenues les 8 et 9 mars
2016 n’avaient pas permis de résoudre le problème. Si l’UE reconnaît les efforts déployés par la Colombie pour réformer le régime applicable aux spiritueux, elle constate
en même temps, que les spiritueux de l’UE continuent d’être traités de manière discriminatoire sur le marché colombien. Maintenant que la demande de l’UE d’établir un
panel a été repoussée par la Colombie, l’UE est en droit de présenter une deuxième
demande à la réunion suivante de l’ORD (probablement le 26 septembre 2016), demande que Bogota ne pourra pas bloquer une nouvelle fois, conformément aux règles
de l’OMC. À tout stade de la procédure de règlement des différends, la Colombie peut
modifier le régime qu’elle applique aux spiritueux sur son territoire pour éliminer les
mesures discriminatoires frappant les importations de ces produits, assurant ainsi un
règlement du différend, sans attendre la décision du groupe spécial de l’OMC. Cependant, si la Commission européenne reste consciente que la Colombie fait actuellement
face à des problèmes politiques internes très sensibles (négociation de paix avec les
FARC), elle souhaite également que les responsables colombiens ne négligent pas pour
autant le dossier de la réforme du régime sur les spiritueux.
PRATIQUES DISCRIMINATOIRES SUR LES SPIRITUEUX IMPORTÉS
Les préoccupations de l’UE concernant les « pratiques discriminatoires » à l’égard
des spiritueux européens importés sur le marché colombien ne datent pas d’hier. Ces
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POLITIQUE Europe
produits sont soumis à des taxes et prélèvements locaux supérieurs à ceux frappant
les marques locales. En outre, des restrictions à la commercialisation sont appliquées
par les départements ou collectivités locales de Colombie. Les départements imposent des restrictions d’accès au marché qui faussent les conditions de concurrence
au détriment des spiritueux importés de l’UE. La Commission européenne estime
que de telles pratiques sont contraires aux obligations de non-discrimination incombant à la Colombie au titre des règles de l’OMC. En vertu de l’accord commercial
bilatéral conclu avec l’UE, la Colombie s’était engagée à mettre un terme aux pratiques discriminatoires pour le 1er août 2015. L’UE a évoqué le problème à de nombreuses reprises avec la Colombie, y compris lors de réunions bilatérales, de réunions de l’OMC et de discussions en vue de l’adhésion du pays à l’OCDE.
L’UE : PREMIER EXPORTATEUR DE SPIRITUEUX SUR LE MARCHÉ COLOMBIEN
L’UE est le premier exportateur de spiritueux à destination du marché colombien et,
de ce fait, le partenaire commercial le plus touché par les mesures en cause (devant
le Mexique, le Costa Rica et les États-Unis). En 2014, les exportations européennes
de spiritueux vers la Colombie, évaluées à 43 millions d’euros, représentaient environ 14 % du total des exportations de produits agricoles vers la Colombie et 77 % du
total des importations colombiennes de spiritueux. Des diverses boissons alcoolisées
exportées de l’UE en Colombie, le whisky vient en tête (36 millions d’euros), suivi
par les liqueurs (4 millions). La Colombie produit principalement du rhum et de
l’aguardiente, qui comptaient pour 83 % de la consommation de spiritueux en Colombie en 2013.
Aziz Ben Marzouq
COMMERCE/NÉGOCIATION > Bien que critiquées par les gouvernements français
et allemand, les négociations en vue d’un accord de libre-échange avec les ÉtatsUnis se poursuivent. Les États membres et la Commission européenne discuteront
une nouvelle fois de l’avancement du processus lors d’un sommet à 27 à Bratislava
(Slovaquie) les 16 et 17 septembre.
Commerce : les négociations
sur le TTIP se poursuivront,
assure Bruxelles
P
eu importe l’opposition croissante de Paris et, dans une moindre mesure de
Berlin, la Commission européenne continuera à négocier avec les États-Unis
en vue de la conclusion du traité transatlantique de libre-échange (TTIP). C’est
ce qu’a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le
4 septembre, en marge du Sommet du G-20 à Hangzhou (Chine). Il a précisé que le
mandat de négociation – confié en 2013 à la Commission européenne – « reste plei-
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POLITIQUE Europe
nement valable ». Il a également rappelé que lors du dernier Conseil des chefs
d’État et de gouvernement de l’UE en juin 2016, il avait demandé à l’ensemble des
États membres s’ils voulaient poursuivre les négociations commerciales avec Washington et que « tout le monde a dit oui sans exception ». Selon lui, « il n’y a rien de
nouveau à ce sujet» et, d’après lui, les négociations vont se poursuivre d’autant plus
que lui-même estime qu’un tel accord de libre-échange avec les États-Unis « est de
la plus grande importance pour dynamiser l’activité économique en Europe tout
comme pour lutter contre le chômage ».
La Commission européenne, à l’instar du gouvernement américain, considère qu’elle
est prête à conclure cet accord à la fin de 2016 à condition toutefois que les chapitres
en suspens soient réglés. « La Commission continue d’engranger des progrès », a
même déclaré Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, en
réponse aux questions sur les commentaires du vice-chancelier et ministre de l’économie allemand, Sigmar Gabriel, qui a estimé que les discussions avaient
« échoué » (1). « Les discussions abordent une phase cruciale et la Commission est
disposée à clore un certain nombre de chapitres d’ici la fin de cette année », a ajouté le porte-parole. Les États-Unis insistent également pour que l’accord soit conclu
avant 2017, conscients que les élections à venir pourraient le mettre en danger (Donald Trump et Hillary Clinton ayant émis certaines réserves sur ces négociations).
Invité à estimer la possibilité de conclure l’accord sans le soutien de l’Allemagne,
« trésorier et économie majeure de l’UE », le porte-parole a répondu que le président
de la Commission avait reçu le renouvellement du soutien de l’ensemble des dirigeants des États membres lors des derniers sommets européens.
Lors du prochain Sommet européen des 16 et 17 septembre à Bratislava (Slovaquie),
les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE et Jean-Claude Juncker himself ont
d’ailleurs mis ce sujet à leur agenda et doivent donc faire le point sur les négociations
avec les États-Unis. Négociations qui ont débuté en juillet 2013 et dont le 14e round
s’est déroulé du 11 au 15 juillet à Bruxelles. La prochaine rencontre n’a pas encore
été fixée.
Aziz Ben Marzouq
(1) Dans le même temps, la chancelière allemande, Angela Merkel a de nouveau plaidé en faveur de l’accord sur le
TTIP, estimant qu’il était « dans l’intérêt de l’UE de ne pas rétrograder derrière d’autres régions du monde, comme
les régions asiatiques qui ont déjà conclu un tel accord avec les États-Unis ».
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POLITIQUE Europe
BREXIT/PERSPECTIVES
Deux enquêtes révèlent l’optimisme
des industriels britaniques
Moins de trois mois après le vote du Brexit, les industriels de l’agroalimentaire britanniques semblent vouloir ignorer le référendum. Deux enquêtes publiées début
septembre révèlent un optimisme à toute épreuve. En effet, d’ici 2021, l’IAA britannique prévoit de créer 89 000 nouveaux emplois. La Lloyd Bank vient ainsi de publier une enquête faisant état de 75 000 emplois à créer dans les cinq années à venir
en Angleterre et au Pays de Galles. Ces perspectives accompagnent d’une part une
prévision de croissance de 19 % sur ce secteur, soit 3 % de plus que les estimations
de 2015, et d’autre part des départs à la retraite importants dans les dix ans, comme
le souligne The Telegraph. Si 37 % des industries agroalimentaires interrogées ont
augmenté leurs embauches ces trois derniers mois, 25 % d’entre elles indiquent tout
de même avoir réduit leurs effectifs. 44 % des industriels ont également assuré avoir
augmenté leurs prévisions d’investissements.
De son côté, la Bank of Scotland publie une étude faisant état d’une prévision de
14 000 créations d’emplois dans l’IAA en Ecosse. Embauches qui devraient répondre
à une croissance de 24 % d chiffre d’affaires des entreprises. Le Brexit n’aura pas
ralenti les envies d’export : 30 % des IAA affirment encore leur volonté de se développer à l’international. « La décision de quitter l’Union européenne est un vrai test
pour l’industrie agroalimentaire, indique Ian Wright, directeur général de la Food
and Drink Federation à Foodmanufacture.co.uk. Mais nous sommes résilients et nous
avons des ressources. Nous sommes désormais décidés à transformer les risques en
réelles opportunités.»VP
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POLITIQUE France
ETIQUETAGE/LÉGISLATION > Après la publication du décret sur l’étiquetage obligatoire de l’origine de la viande, les industriels commencent à chiffrer le coût de
l’expérimentation et témoignent des difficultés d’organisation pour être en règle le
1er janvier 2017. Le taux de viande dans un plat déclenchant l’obligation d’étiquetage n’est pas encore connu.
Les industriels dénoncent de
nouvelles charges d’exploitation
A
lors que le décret sur l’indication de l’origine des viandes utilisées en tant
qu’ingrédient a été publié le 19 août, les industriels de la conserve, du frais et
du surgelé dénoncent des nouvelles obligations qui vont avoir un impact négatif sur leur activité. « Nous avons chiffré le coût de la nouvelle réglementation à
plusieurs dizaines de millions d’euros », souligne Vincent Truelle, le DG de l’Adepale. Findus France, par exemple, estime qu’environ quinze références seraient
concernées sur les cent cinquante du catalogue, mais sans plus de précisions dans
l’attente des instructions définitives. « Les étiquettes ont déjà été entièrement refaites
pour se conformer au règlement Inco (étiquetage nutritionnel, NDLR), et maintenant, on nous demande de recommencer pour l’expérimentation », peste encore
Vincent Truelle. Certains industriels ont déjà reçu leurs emballages, mais ils ne pourront pas être utilisés avec le changement de réglementation. Les surcoûts vont aussi
venir du passage à l’approvisionnement à 100 % en viande d’origine française induit
par la difficulté de modifier les emballages pour chaque lot en fonction de l’origine
de la viande. Sans compter les salariés dont le temps de travail va être consacré à ces
nouvelles tâches.
Les délais imposés sont très courts : dans trois mois et demi, l’expérimentation entre
en vigueur (pour une durée de deux ans), et le 31 mars 2017, il ne sera plus possible
de vendre des produits à l’étiquetage non conforme aux nouvelles règles. Selon
l’Adepale, cela pose un problème pour des familles entières de produits. C’est le cas
par exemple des légumes farcis surgelés confectionnés en été à partir de produits
frais (récoltés en été) et qui restent habituellement en rayons jusqu’à l’été suivant.
Les industriels dénoncent aussi l’absence d’information précise quant au pourcentage de viande dans un plat à partir duquel l’obligation d’étiquetage de l’origine sera
déclenchée. Ce point doit faire l’objet d’un arrêté prévu d’ici la fin septembre. Le
décret indique que ce seuil sera obligatoirement inférieur à 50 %. Les industriels,
consultés par le ministère au cours de l’été, demandent que seuls les produits ayant
plus de 25 % de viande soient concernés.
CB
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POLITIQUE France
FILIÈRE LAIT/ORGANISATIONS > En juillet 2015, à la suite d’un blocage au sein de la
Maison du lait, Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), démissionnait. Depuis, la crise laitière a été reconnue à Bruxelles
et même Lactalis a plié devant les éleveurs en concédant une hausse de la paye de lait
pour la fin de l’année. La donne a changé.
Thierry Roquefeuil se représente
à la présidence du Cniel
«J
e suis à nouveau candidat à la présidence de l’interprofession «, a annoncé
Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de
lait (FNPL), le 7 septembre, en conférence de presse. « Je pars pour faire
plus d’interprofession et pas moins «, avait-il justifié à l’époque. Il avait démissionné
en juillet 2015 du Cniel et présentera donc de nouveau sa candidature à la présidence
aux prochaines élections le 20 septembre. Il évoque « un lien à retrouver dans la filière
laitière, un sens, un avenir à redonner à nos jeunes. […] Nous sommes là aujourd’hui
pour démontrer que notre travail s’inscrit dans le temps. On ne lâchera rien «. Ces
déclarations font suite au conflit qui s’est tenu durant plusieurs semaines entre les producteurs et le groupe Lactalis pour une augmentation de la paye du lait. « Durant cette
crise, le syndicalisme a tenu son rôle de lanceur d’alerte et les organisations de producteurs ont tenu leur rôle dans la négociation «, observe-t-il. Il note également l’importance du soutien des consommateurs. « C’est important car au-delà de ce que l’on
défend, des consommateurs se sont reconnus « dans notre combat, continue-t-il, en insistant : « Cela suffit, des grosses entreprises qui gagnent de l’argent sur notre dos ! «.
Selon lui, « ces témoignages de consommateurs nous font penser qu’il faut continuer à
avoir un lien fort avec eux. On ne pourra
La FNPL mobilisée sur la loi Sapin II et le
pas continuer à être producteur de lait si on
décret sur l’origine des produits laitiers dans
ne produit pas un lait voulu par le consomles plats préparés
mateur «.
Le 7 septembre, lors d’une conférence de presse de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), André Bonnard, vice-président,
s’est arrêté sur les deux autres chevaux de bataille de la FNPL pour les
mois à venir : la loi Sapin II et le décret sur l’étiquetage de l’origine des
produits dans les plats préparés. « Tel qu’il est aujourd’hui, le projet de
Loi Sapin II nous va. Mettre dans les conditions générales de ventes, le
prix payé au producteur paraît à d’autres membres de la filière comme
impossible. Pourtant, c’est ce qu’ils font indirectement depuis des années. […] L’esprit de la loi Sapin II, c’est : vous contractualisez pour des
niveaux de prix confortables pour tout le monde, donc avec le prix payé
au producteur, et cela vous allez le mettre dans un accord-cadre «, analyse André Bonnard. Concernant le décret sur l’origine des produits laitiers dans les plats préparés, pour lui, « soyons honnêtes, il ne répond
pas à la question. Il passe à côté du vrai enjeu puisque les entreprises
achetant du fromage à l’étranger n’y seront pas soumises. Le débat
avec les industries agroalimentaires reste total.» Thierry Roquefeuil,
président du syndicat, souligne cependant la reconnaissance des logos
origine France, déjà en place, «qui vont pouvoir s’étendre à d’autres produits «.
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CONSOMMATEURS ET DISTRIBUTEURS AU CNIEL
Thierry Roquefeuil évoque l’entrée d’associations de consommateur dans l’interprofession. La distribution doit déjà y figurer en septembre, même si elle ne sera pas
représentée par un collège.» Le rôle de l’interprofession, c’est le partage de la valeur
ajoutée «, estime également Thierry Roquefeuil. Un discours que la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) n’est
sans doute pas prête à entendre puisqu’une
semaine plus tôt, Olivier Picot, son président, affirmait que le problème dans la
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POLITIQUE France
filière laitière « ce n’est pas un problème de partage de la valeur. Chacun a de la valeur à créer «, renvoyant la balle au producteur. « S’ils [les industriels] continuent à
ne pas admettre qu’il y a une question de partage de la valeur ajoutée, alors on ira
demander à des industriels étrangers s’ils sont intéressés par la valeur ajoutée produite par les producteurs français ! «. Pour autant Thierry Roquefeuil se veut confiant
dans le fonctionnement de l’interprofession : « Ce n’est pas super-constructif de rester tout le temps dans le conflit «. D’après lui, la filière bouge, « peut-être que de
nouveaux hommes vont arriver «.
ED
PRODUCTION/TAXES
Les meuniers réclament la suppression
de la « taxe farine »
Pénalisés par les mauvaises récoltes de blé, les professionnels de la meunerie française ont à nouveau réclamé aux pouvoirs publics une suppression de la «taxe farine». Les intempéries qui ont frappé des récoltes parfois inondées, tout comme le
manque de lumière, ont fortement dégradé la quantité et la qualité du blé français,
donnant lieu à une « conjoncture très, très préoccupante », a indiqué Bernard Valluis,
président délégué de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) lors
d’une conférence de presse le 13 septembre. Même la récolte mondiale record, qui a
fait chuter les cours, ne semble pas de nature à rassurer les producteurs de farine :
« Les prix du blé sont globalement déprimés du fait d’une récolte mondiale surabondante, mais sur le marché physique français il faut payer aux organismes collecteurs
des primes relativement importantes pour pouvoir se procurer une marchandise qui
corresponde au cahier des charges meunier », explique encore Bernard Valluis.
Dans ce contexte, les meuniers français souhaitent plus que jamais la suppression de
la «taxe farine», qu’ils réclament depuis plusieurs années, mettant en avant une «distorsion de concurrence» avec les meuniers étrangers. « Toute notre action aujourd’hui vise
à ce que le projet de loi de finances comporte une disposition gouvernementale de
suppression de cette taxe », a déclaré Bernard Valluis à l’AFP. Cette taxe payée par les
meuniers représente selon l’ANMF 64 M€ par an, un montant «supérieur à l’excédent
brut d’exploitation de l’ensemble de la meunerie, qui est de l’ordre de 58 M€». Avec AFP
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POLITIQUE France
STATISTIQUE/COMMERCE
Recul de l’excédent en juillet,
pour le septième mois consécutif
Vins, champagne et produits laitiers français se sont moins vendus à l’étranger que
l’an passé en juillet, faisant reculer pour le septième mois consécutif l’excédent des
échanges agroalimentaires du pays, a indiqué le ministère de l’Agriculture le 12 septembre. En juillet, l’excédent des échanges agroalimentaires français a atteint
601 M€, soit un recul de 275 M€ par rapport au même mois de 2015, selon le bulletin
statistique Agreste du ministère. Ce recul est la conséquence d’une diminution « plus
marquée » des exportations (-10,4 %) que des importations (-6,4 %), relève Agreste.
En cumulé sur les sept premiers mois de 2016, l’excédent agroalimentaire dépasse
légèrement les 4 Mrd€, en baisse de 1,2 Mrd€ par rapport à la même période de 2015.
La baisse la plus conséquente porte sur les échanges avec les pays de l’Union européenne.
Côté vins et champagne, les exportations françaises ont reculé de 104 M€ en juillet,
à 689 M€. Sur les sept premiers mois de l’année, l’excédent des exportations de boissons alcoolisées se contracte ainsi à 1,01 Mrd€ contre 1,1 Mrd€ un an auparavant,
« sous l’effet de la diminution des exportations vers le Royaume-Uni, les Etats-Unis
et Singapour », note le bulletin. Les produits laitiers et les glaces français ont aussi
souffert à l’étranger, avec 483 M€ exportés en juillet contre 539 M€ l’an passé, ce qui
ramène à 222 M€ l’excédent cumulé sur sept mois dans ce domaine, contre 241 M€
en 2015.
Avec AFP
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CHRONIQUE JURIDIQUE
Systématiquement rejetés par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire
(AESA) lorsqu’il s’agit de les autoriser en tant qu’allégations de santé, les « probiotiques » attendent toujours leur heure. La Commission européenne a peut-être
trouvé une solution satisfaisante pour les industriels du secteur, en les autorisant
en tant que « mention volontaire ».
Le débat sur les allégations
« probiotiques » relancé
M
is en avant depuis de nombreuses années par l’industrie agroalimentaire, car
très appréciés et connus des consommateurs, les « probiotiques » [1] ont fait
partie des principales – et nombreuses – victimes de la réglementation européenne relative aux allégations nutritionnelles et de santé [2].
En effet, dès ses premières lignes directrices (2007), la Commission a expressément
reconnu les allégations « probiotiques » (au même titre que celles concernant les
« antioxydants »), comme des allégations de santé tombant dans le champ d’application du règlement [3] et devant donc être préalablement autorisées par la Commission européenne, après une évaluation scientifique rigoureuse de l’AESA.
Pour illustrer sa position, la Commission avait pris comme exemple l’allégation
« contient des probiotiques », ne laissant donc guère de place à d’autres interprétations, comme, par exemple, la possibilité de considérer les allégations « probiotiques » comme des allégations génériques.
Les opérateurs se sont donc – systématiquement – retrouvés soumis à la procédure
d’autorisation européenne, [4] mais aucune allégation de santé « probiotique » n’a
été, à ce jour, autorisée.
Dans la majorité des cas, la raison avancée par l’AESA est un manque de caractérisation
des probiotiques visés, et si – par chance – celle-ci s’avère suffisante, alors, la demande
ne parvient jamais à surmonter l’épreuve de la définition du bénéfice santé [5].
Néanmoins, depuis 2013, et sous la pression de certains Etats membres, la Commission a ouvert la possibilité d’utiliser – sous certaines conditions et après autorisation
– des « descripteurs génériques » comme dérogations à l’application de la réglementation sur les allégations [6].
L’Italie, dont l’industrie « probiotique » est particulièrement importante, est, aujourd’hui, le seul pays à avoir transmis une demande en ce sens, pour l’utilisation du
terme « probiotico ».
La décision d’autorisation est en cours de discussion, et les avis semblent diverger
– entre États membres, mais aussi avec la Commission – sur la possible requalification du terme « probiotico » en tant que descripteur générique.
Les autres États membres attendent avec impatience cette décision, pour introduire,
à leur tour, des demandes similaires.
Mais cette procédure dérogatoire risque toutefois de soulever des problèmes de distorsions de concurrence au sein de l’Union, d’autant que l’Italie continue d’autoriser
les allégations « probiotiques » sur son territoire, considérant qu’elle bénéficie d’un
régime transitoire, dans l’attente du résultat de la procédure introduite. C’est pour-
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CHRONIQUE JURIDIQUE
En savoir plus
Katia Merten-Lentz est avocate-associée au sein du cabinet Keller & Heckman. Elle est
en charge de toutes les questions agroalimentaires, européennes et nationales, et ce,
pour toutes les filières de la
chaîne alimentaire. Katia intervient tant en conseil qu’en contentieux, auprès des industries de l’agroalimentaire.
quoi la Commission semble aujourd’hui réfléchir à une solution plus logique, d’un point de vue commercial, mais
peu orthodoxe, d’un point de vue juridique.
En effet, l’exécutif européen a récemment fait savoir qu’il
considérait la possibilité d’autoriser l’utilisation du terme
« probiotique », en tant que « mention volontaire », non
plus sur la base du règlement sur les allégations, mais sur
celle du règlement relatif à l’information des consommateurs [7].
Pour rappel, les « mentions volontaires » sont des informations – facultatives – fournies au consommateur, en plus des
Keller & Heckman est un cabinet international
mentions dites « obligatoires ».Mais cette construction inde droit des affaires, spécialisé en droit agroalimentaire, matériaux en contact alimentaire,
novante risque de rencontrer des résistances, de la part du
environnement et publicité, présent à Bruxelles,
Conseil, et – surtout –, du Parlement européen, dont on
Paris, San Francisco, Shanghai et Washington.
connait la position hostile à l’encontre des « probiotiques ».
En attendant, l’AESA devrait publier, d’ici la fin de l’année,
des lignes directrices – actualisées – sur les exigences techniques et scientifiques demandées dans les dossiers de demande d’autorisation d’allégations. Cette initiative a été positivement accueillie par
les industriels, qui ne désespèrent pas de voir – un jour – une allégation « probiotique » autorisée. Mais surtout, cette nouvelle révision ne fait que confirmer les difficultés d’application de la réglementation sur les allégations. C’est la raison pour
laquelle la Commission européenne a annoncé, dans le cadre de son programme
REFIT [8], une possible révision du règlement lui -même. Katia Merten-Lenz
[1] Selon l’OMS, les probiotiques sont « des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité
adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l’hôte », et notamment, sur la flore intestinale, le système
immunitaire et le bien-être général.
[2] Règlement (CE) n° 1924/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 concernant les
allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires.
[3] European Commission, December 2007, « Guidance on the implementation of regulation n° 1924/2006 on nutrition and health claims made on foods conclusions of the standing committee on the food chain and animal health »
[4] Les opérateurs français l’ont d’ailleurs appris à leur dépens, à l’image de l’entreprise Danone, qui, en 2010, anticipant un refus attendu, avait préféré retirer ses demandes d’autorisation relatives aux allégations « probiotiques »
qu’elle utilisait pour ses yaourts Activia et Actimel.
[5] Dernier rejet en date (juillet 2016): Lactobacillus plantarum 299v and an increase of non-haem iron absorption:
evaluation of a health claim pursuant to article 13(5) of Regulation n° 1924/2006.
[6] Règlement (UE) n° 907/2013 de la Commission du 20 septembre 2013 fixant les règles applicables aux demandes concernant l’utilisation de descripteurs génériques (dénominations).
[7] Règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires.
[8] Le programme REFIT vise à rendre la législation de l’UE plus simple et à réduire les coûts induits par la réglementation, contribuant ainsi à la mise en place d’un cadre réglementaire clair, stable et prévisible, favorable à la
croissance et à l’emploi.
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INDUSTRIE France
FINANCEMENT PARTICIPATIF/CONFISERIE > Pour se relancer après l’incendie de
son outil de production et de sa boutique historique au cœur de Bourges, l’entreprise centenaire opte pour le crowdfunding. Elle s’adresse au grand public et aux
amoureux de la confiserie mais espère aussi attirer l’attention d’investisseurs professionnels.
La Maison des Forestines
veut lever 150 000 euros
L
’incendie qui a ravagé au printemps 2015 la Maison des Forestines, un immeuble de caractère du centre de Bourges construit en 1884, a laissé l’entreprise dirigée par Jean-François Tavernier en bien mauvaise posture. Les
flammes, provenant du restaurant mitoyen, ont détruit l’atelier, la boutique et les
bureaux. « La production a été stoppée net, ce qui a engendré une perte d’exploitation couverte seulement en partie par les assurances », explique le dirigeant de la
Maison des Forestines. La société familiale réalisait au cours des derniers exercices
un chiffre d’affaires de l’ordre de 400 000 euros.
Depuis le drame, l’entreprise est parvenue à trouver un laboratoire et un local commercial provisoires. Autant de décisions qui ont engendré de lourdes dépenses.
« C’est pourquoi nous lançons une campagne de financement participatif sur le site
Bulb In Town pour lever au total 150 000 euros, que nous souhaitons boucler le 2 octobre », explique Jean-François Tavernier. Il s’agit d’une campagne sur le principe
du don contre don. Le donateur verse un montant, de 15 à 2000 euros, pour lequel il
reçoit une contrepartie en nature sous forme de confiseries de la Maison des Forestines. Pour mobiliser les donateurs, l’entreprise compte sur son antériorité, sur les
réseaux sociaux, avec une page Facebook qu’elle a créée, sur ses produits et sur son
histoire. Georges Forest a inventé en 1879 le premier bonbon de sucre satiné croquant fourré au praliné, la Forestine, aujourd’hui inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Avec cette levée de fonds auprès du grand public, la Maison des Forestines espère
aussi attirer l’attention d’investisseurs potentiels qui pourraient entrer au capital de
l’entreprise, à 100 % entre les mains de la famille. Depuis le mois d’août, la production et la commercialisation ont repris. Le p.-d.g. compte bien poursuivre le développement de l’entreprise avec de nouvelles spécialités et reprendre l’export qui avait
commencé vers le Japon en 2013. L’emménagement dans la boutique historique refaite à neuf n’est pas prévu avant 2019-2020.
CB
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INDUSTRIE France
BOISSONS/FRUITS > Après le « blanc de kiwi » qui permet d’utiliser les fruits qui
ne peuvent pas intégrer le circuit commercial classique, Longonya réfléchit à valoriser les mangues, les ananas et les cerises. La start-up est sur le point de lever
400 000 euros auprès d’investisseurs.
Longonya transforme les kiwis
en « vin blanc »
M
arvet Mbani et Alexandre Villard, cofondateurs de la start-up lyonnaise Longonya, ont trouvé une solution pour valoriser les kiwis écartés des circuits de
distribution classique, soit environ 20 % de la production française. « Nous
avons mis au point une recette exclusive pour produire notre “blanc de kiwi” issu de
la fermentation des kiwis et de jus de raisin », explique Marvet Mbani.
Proche d’un vin blanc et titrant 8,5° d’alcool, cette boisson est présentée en bouteille
de vin et mise au point avec le concours d’œnologues. Elle est aujourd’hui élaborée
en ayant recours aux équipements vinicoles inutilisés pendant les mois d’hiver qui
suivent la période de récolte des kiwis.
À l’occasion de la dernière saison, une première cuvée de 16 000 bouteilles a été
produite à partir de 20 tonnes de kiwis. « La moitié a déjà été commercialisée auprès
de caves et d’épiceries fines », souligne Marvet Mbani. Longonya ne souhaite pas se
lancer dans la grande distribution classique pour l’instant, préférant prendre le temps
de faire découvrir ce produit innovant aux clients en recherche de nouveauté et
adeptes de boissons faiblement alcoolisées et naturelles (sans ajout de sucre notamment).
FONDS PERSONNELS ET PRÊTS BANCAIRES
Pour lancer ce produit, les deux associés se sont appuyés sur leurs économies personnelles (20 000 euros) et un emprunt bancaire de 16 000 euros. Pour leur deuxième
boisson en préparation, un vin de mangue, Longonya a lancé une levée de fonds en
crowdfunding de 3 000 euros sous forme de précommandes et obtenu une bourse de
la French Tech de 17 000 euros. Actuellement, Marvet Mbani et Alexandre Villard
préparent la prochaine cuvée de blanc de kiwi (50 000 bouteilles) prévue pour la fin
de l’année dans la Drôme, à partir de kiwis de la région. Elle devrait donner naissance à un nouveau produit, un pétillant de kiwi, que Longonya prévoit de produire
à hauteur de 20 000 bouteilles. Le vin de mangue devrait aussi voir le jour l’hiver
prochain à partir de fruits du Mali (20 000 bouteilles). D’autres projets sont dans les
tiroirs des deux entrepreneurs : des boissons à partir d’ananas, de cerise, et une production à partir de kiwi biologiques.
Pour nourrir ces projets et étoffer l’équipe (qui compte seulement les deux fondateurs), Longonya est en phase de recherche de financement auprès d’investisseurs,
pour un montant estimé à environ 400 000 euros. « Nous espérons boucler cette levée
de fonds d’ici la mi-octobre »,précise Marvet Mbani.
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INDUSTRIE France
CONSERVE/CESSION > Le conserveur suisse Reitzel cède 70% de l’entreprise sarthoise éponyme à Charles Christ, arrière petit-fils du fondateur. Le repreneur entend mettre l’accent sur les légumes lacto-fermentés, le bio et le haut de gamme.
Reitzel cède Charles Christ à…
Charles Christ
L
e suisse Reitzel, qui réalise la moitié de son activité en France (Jardin d’Orante,
Olï, etc.), a décidé de se séparer de sa branche plats cuisinés en conserve. Le 8
septembre, il a annoncé la cession de 70% du capital de la société Charles
Christ pour un montant qui reste secret, expliquant que « le contexte de guerre des
prix dans la distribution ne laisse pas entrevoir de retour à la croissance, ni des volumes, ni des marges (…). En 2015, le groupe Reitzel en France a réalisé 51,4 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistrant une baisse de -2,1% avec un résultat
d’à peine 1% ; inférieur aux objectifs, et surtout à ses besoins d’investissement qui
ont été de 700 000 euros sur 2015 », selon le communiqué du groupe. Pour Emmanuel Bois, directeur général de Reitzel France, « Charles Christ était la meilleure
personne pour reprendre l’entreprise car nous voulions un partenaire qui a un projet
pour développer l’activité. » Des synergies, par exemple pour le transport, pourront
être trouvées avec Reitzel, qui garde 30% du capital de Charles Christ.
Avec 83 salariés (et même une centaine chaque automne) et deux sites industriels à
Connerré (Sarthe), Charles Christ est spécialisé dans les conserves : la choucroute,
les légumes lacto-fermentés et les plats cuisinés. L’entreprise devrait réaliser un
chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2016 (10,5 millions d’unités vendues)
mais prévoit bien plus pour les années suivantes. « Nous voulons atteindre d’ici cinq
ans les 25 millions d’euros de chiffre d’affaires », déclare Charles Christ, arrière-petit-fils du fondateur de l’entreprise centenaire. Pour y parvenir, le nouveau p.-d.g.
table sur sa bonne connaissance de la grande distribution, où il a travaillé plusieurs
années, et de l’entreprise. Celle-ci est toujours restée dans le giron familial et était
conduite par Gérald Christ, le père de Charles, qui avait fait appel à Reitzel en 2011.
Pour y parvenir à ses objectifs, le nouveau dirgeant a mis au point un plan de développement pourvu d’une première enveloppe de 400 000 à 600 000 euros d’investissement en 2017 dans du matériel pour améliorer la production en qualité et en quantité. « Nous allons mettre l’accent sur les points forts de l’entreprise qui sont sa
maîtrise parfaite des légumes fermentés, le chou mais pas seulement, le bio et les
plats cuisinés », souligne Charles Christ. 80% des ventes sont faites aujourd’hui avec
les plats cuisinés, mais le p.-d.g. prévoit que cette proportion tombe à 60% en 2021,
le solde se répartissant entre les légumes (marque Gillet Contres) et le bio (marque
Nutriform).
Seul producteur de légumes lacto-fermentés en France, Charles Christ va profiter de
ce segment en forte croissance en développant la gamme actuelle et en mettant en
place une filière d’approvisionnement biologique locale pour passer de 440 tonnes
de légumes en 2016 à 660 tonnes l’année prochaine. Une réflexion est menée pour
produire des jus de légumes lacto-fermentés biologiques. Pour la choucroute, l’en-
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INDUSTRIE France
treprise va élargir les formats pour mieux répondre aux attentes des clients professionnels et lancer de nouvelles recettes, notamment pour valoriser sa marque (40%
des ventes de choucroute sont faites sous marque Charles Christ). Et pour les plats
cuisinés, de nouvelles recettes, basées sur les cuisines du monde, vont être proposées
afin de compléter les recettes traditionnelles.
CB
SOCIAL/CONSERVERIE
Statu quo chez Raynal et Roquelaure
Provence
La situation est toujours bloquée à l’usine Raynal et Roquelaure de Camaret-sur-Aygues dans le Vaucluse. Depuis le 18 août, 60 % du personnel de ce site qui emploie
180 collaborateurs sont en grève. Les grévistes demandent une augmentation de salaire de 40 € et le départ du directeur, Christophe Bertin, nommé en juin. La dernière
séance de négociation du 9 septembre a été vaine. « Depuis 2012, nous avons accordé une augmentation de salaire de 9 %, et cette année une augmentation du pouvoir
d’achat de 40 € pour chaque salarié, affirment Jérôme Foucault, président du directoire, et Mathieu Thomazeau, directeur général de Cofigéo, la maison-mère. L’équilibre économique du site est mis à mal. Depuis deux ans, nous avons investi 4 M€
pour faire évoluer la production, et rapatrier la production de sauce tomate d’Espagne. Notre politique salariale n’a rien à envier à celle d’autres entreprises».
En pleine campagne de production, une dizaine d’intérimaires renforce les effectifs
non-grévistes qui assurent une production quotidienne de 15 000 boîtes contre
200 000 prévues par le plan de charge. Annuellement, cette ancienne usine Buitoni
rachetée en 2003, spécialisée dans la production de plats cuisinés italien (Zapetti), un
des trois sites industriels du groupe, produit 100 millions de boites par an dont 35
tonnes de raviolis. L’établissement, dont 53 % des salariés ont plus de 50 ans, est
engagé un plan senior.
EB
SURGELÉS
Findus fait disparaître Iglo
du marché français
Comme annoncé au printemps, les références Iglo disparaîtront des rayons des supermarchés français cet automne, au profit de Findus. « À l’occasion de cette migration, nous conservons 28 références du catalogue d’Iglo qui passent sous la marque
Findus », précise Caroline Nobilé, directrice marketing et R&D de Findus. Ce changement concerne la France, à l’exclusion d’autres marchés européens où la
marque continue de subsister. « Sur chaque marché, notre stratégie consiste à garder
seulement la marque leader », selon Caroline Nobilé.
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INDUSTRIE France
Les ventes sont orientées à la hausse avec +1,5% en valeur (+3% en volume) à CAM
P8 pour les deux marques de Nomad Foods. Findus réalise des ventes à +2,4% en
valeur (+3,3% en volume) sur un marché du surgelé à +1,8% en valeur (+0,6% en
volume). Pour soutenir le chiffre d’affaires, les investissements médias seront en
hausse de 28% en 2016 par rapport à 2015.
Pour cet automne, Findus compte environ 150 références (désormais 100% sans
huile de palme, sans colorant et sans conservateur ajouté) dont une douzaine de nouveautés avec des mini-churros, mini-röstis et galettes (extension de la gamme Croustibat), des mozzinis à la mozzarella (chaussons fabriqués en Italie), des régalinis (à
partir d’une recette d’empanadas fabriquées par Findus en Espagne et adaptée au
marché français), et deux références de panés de colin sans gluten, une première sur
ce segment pour Findus France.
CB
FRUITS/FINANCEMENT
Levée de fonds en vue
pour les Fruits détendus
Avec ses bouchées aux saveurs fruitées, Charles d’Oléon entend dépoussiérer le
monde des produits à base de fruits secs. Le jeune entrepreneur a mis au point, avec
la collaboration du chef Félicie Toczé, des bouchées élaborées à partir de fruits séchés, fruits à coques pré-germés et herbes aromatiques. « Nous avons mis au point un
procédé unique à partir de purées de fruits pour remplacer le sucre qui sert habituellement de liant dans les produits du même type », explique Charles d’Oléon, ce qui
permet de garantir ses produits « sans sucres ajoutés ». Afin de préserver au maximum les qualités nutritionnelles des ingrédients, les initiateurs du projet ont mis au
point un process permettant de limiter la montée en température de séchage qui est
limitée à 42°C.
Dans le laboratoire de Saint-Denis, où la start-up est installée, 10 000 boîtes de 40 gr
ont déjà été produites et commercialisées depuis fin 2015, sous la forme de quatre
recettes différentes. Les produits sont diffusés dans trente points de vente et des discussions ont lieu pour leur référencement au sein de la centrale d’achat d’un réseau
de boutiques biologiques. « Aujourd’hui, l’enjeu est d’étendre la gamme vers de
nouveaux produits permettant de répondre à la demande à d’autres moments de la
journée comme le petit-déjeuner », explique le fondateur. D’ici la fin de l’année, des
spécialités pour l’apéritif seront également lancées.
Pour alimenter son développement et notamment assurer le financement des recettes
salées, les Fruits détendus procéderont à la fin de l’année à une opération de crowdfunding en don pour don de 20 000 euros. Dans un second temps, la jeune entreprise
aura besoin, selon son fondateur, de ressources supplémentaires : 50 000 euros pour
renouveler ses machines, puis environ 250 000 euros pour investir dans un site de
production d’une centaine de mètres carrés. Un objectif que Charles d’Oléon souhaite atteindre d’ici un an.
CB
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INDUSTRIE France
plus de 70 % réalisés à l’international et
se targue d’une croissance en volume et
en chiffre d’affaires de plus de 10 % par an
depuis cinq ans.
EN BREF
FINANCEMENT
* Fonds d’Investissement de Proximité
Eurofins lève près de 300 M€
Afin de financer sa politique de croissance
externe, Eurofins Scientific a annoncé
avoir levé 296 M€ auprès d’investisseurs
institutionnels. 800 000 actions nouvelles
ont été émises au prix unitaire de 370 €,
marquant une décote de 1,8 % sur le dernier cours côté. L’offre de 600 000 actions
initialement prévue a été augmentée pour
tenir compte de la forte demande des investisseurs. Le groupe de bio-analyse
précise dans son communiqué du 8 septembre avoir ciblé des acquisitions potentielles « au-delà du programme d’acquisitions prévu de 200 millions d’euros par an,
pour atteindre l’objectif de 4 milliards
d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020 ».
Si ces opérations sont menées à leur
terme, le groupe (1,95 Mrd€ de CA en
2015) sera donc en avance sur cet objectif
initial.
Eurovanille lève 4,5 M€
pour booster sa croissance
Deux ans après avoir levé 1 M€ auprès
d’Audacia, Eurovanille vient de lever 4,5
M€ auprès de nouveaux partenaires minoritaires. Il s’agit de Nord Capital Investissement (filiale du Crédit Agricole Nord
de France), du FIP* Nord Cap VI, géré par
Nord Capital et du FIP* Entreprises Familiales Exportatrices II, géré par Turenne
Capital. Implanté dans le nord de la
France, le spécialiste de la production et
de la commercialisation de vanille
(gousse, poudre, liquide..) « qui pèse actuellement plus de 6 % du marché mondial en volume, souhaite doubler ce chiffre
d’ici à cinq ans par un renforcement de
ses équipes commerciales internationales et une plus forte intégration de fournisseurs », indique un communiqué
conjoint du 9 septembre. Eurovanille réalise un chiffre d’affaires de 20 M€, dont
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STRATÉGIE
Patiprestige ferme son site
de Dijon
Moins d’un an après la reprise de Patiprestige, son nouveau propriétaire, le
groupe Hafner, recentre la production
(Agra Alimentation du 14 janvier 2016). La
presse locale se fait l’écho de la fermeture
programmée d’ici fin octobre du site dijonnais de Patiprestige, spécialiste de pâtisseries fraîches pour la GMS. Cette fermeture concerne 82 salariés. Pour la
CFDT, l’un des trois syndicats présents
dans l’entreprise, avec FO et la CGT, majoritaire, il s’agit d’une « délocalisation magouillée », indique l’agence de presse économique Traces Écrites installée à Dijon.
« Hafner nous a retiré une grosse partie
de la production pour la confier à l’autre
unité de Patiprestige, située près de
Chambéry en Savoie, où travaillent plus
de 110 personnes », explique son représentant Peter Louot qui a émis un avis défavorable au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Les deux groupes qui
collaboraient depuis de nombreuses années annonçaient en janvier dernier peser
ensemble 55 M€ de chiffre d’affaires :
33 M€ pour Hafner et 22 M€ pour Patiprestige.
PRODUITS LAITIERS
Savencia : chiffre d’affaires
en retrait de 4 % au 1er semestre
2016
Le groupe laitier Savencia a annoncé le
8 septembre des ventes en recul de 4 % au
premier semestre 2016 à 2,09 Mrd€
« sous l’effet négatif du change et de la
baisse conjointe des prix des produits de
grande consommation et des cotations de
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INDUSTRIE produits industriels », précise le communiqué du 8 septembre. « La quasi-stabilité
du résultat opérationnel courant à 86,1 M€
contre 85,8 M€ au 30 juin 2015, résulte
d’une forte dégradation des opérations
réalisées en France, compensée par une
progression de l’International. » Savencia
prévoit pour le second semestre le maintien d’un « environnement particulièrement incertain » résultant des incertitudes relatives à l’économie laitière
mondiale et ses conséquences en France,
de la volatilité des devises et de la guerre
des prix entre distributeurs.
BOURSE
LDC divise par deux le nominal
de l’action
Le volailler LDC a annoncé la division par
deux du nominal de son action. Cette division qui sera effective le 30 septembre
« rendra l’action LDC plus accessible notamment aux actionnaires individuels et
permettra d’accroître la liquidité du
titre », indique le communiqué du 13 septembre. Concrètement, le 30 septembre,
les actionnaires de LDC recevront en
échange de chaque action détenue de
0,80 € de nominal, deux actions de 0,40 €
de nominal. Du même coup, le nombre total d’actions composant le capital social
de LDC se trouvera multiplié par deux.
BELGIQUE
Vandemoortele annonce un
Ebitda en hausse de 7,6%
au 1er semestre 2016
Le groupe belge Vandemoortele a annoncé le 12 septembre un chiffre d’affaires en
hausse de 0,6% à 647 M€ au premier semestre 2016. L’Ebitda atteint 60 M€, en
hausse de 7,6% par rapport à la même
période de 2015. Pour l’année 2016, le
groupe s’attend à une légère hausse de
son chiffre d’affaires et l’Ebitda devrait
être supérieur à celui réalisé en 2015,
hors effets imprévus du Brexit.
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France
ESPAGNE
Icelandic se sépare de sa filiale
espagnole
Le
groupe
islandais
Icelandic
(500 M€ de chiffre d’affaires 2015) vient
d’annoncer la conclusion d’un accord pour
la vente de sa filiale continentale, Icelandic Ibérica, spécialisée dans la morue.
C’est une autre entreprise islandaise,
Solo Seafood, une joint-venture de plusieurs sociétés de producteurs, qui devient le nouveau propriétaire. Le montant
de la transaction n’a pas été révélé. Icelandic Ibérica emploie 140 personnes
pour 100 M€ de chiffre d’affaires en
2015 avec un panel de 4 000 clients en Europe du sud. Par ailleurs, Icelandic Group
et Solo Seafood ont signé un accord d’exclusivité pour que ce dernier puisse continuer d’utiliser la marque Icelandic Seafood dans le sud de l’Europe. La propriété
des marques d’Icelandic Seafood a dans le
même temps été transférée à une filiale
nouvellement créée, Icelandic Trademark
Holding.
PORTUGAL
CCPA acquiert DIN
L’union de coopératives CCPA (101 M€ de
chiffre d’affaires en 2015) a annoncé le
8 septembre l’acquisition du portugais
DIN, spécialisée en nutrition animale, auprès du groupe Montalva. Le montant de
la transaction n’a pas été dévoilé. « DIN
dispose de deux outils de fabrication, l’un
pour les pré-mélanges et l’autre pour les
pre-starters, et d’un laboratoire d’analyses chimiques et microbiologiques »,
note le communiqué. « Cette conjugaison
de savoir-faire et d’expertises permettra
de créer de nouvelles opportunités d’innovations et de services au bénéfice des
clients de DIN », a déclaré Erwan Gilet,
directeur général de CCPA. Cette opération va permettre à CCPA de renforcer son
positionnement sur le marché portugais,
tandis que DIN pourra désormais s’appuyer sur les moyens de recherche et
d’expérimentation de CCPA.
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INDUSTRIE Monde
ROYAUME-UNI
Nim’s Fruit Crisp s’agrandit
dans le Kent
Afin de se développer sur les marchés
américain, européen et australien, le fabricant de chips de fruits et légumes
«sains» Nim’s Fruit Crisp investit 150 K£
(176 896 €) dans l’agrandissement de son
site de production de Sittingbourne dans
le Kent, indique le magazine en ligne This
is Money. Cet investissement va également permettre à l’entreprise de relocaliser sa production en Grande-Bretagne, et
de supprimer son unité de production en
Europe de l’Est. Distribuées par Amazon,
Cotsco ainsi que Holland & Barrett, les
chips de fruits et légumes de Nim’s devraient ainsi accélérer leur développement à l’export. Fondé en 2012 dans sa
cuisine par Nimisha Raja, Nim’s Fruit
Crisp emploie aujourd’hui quatre personnes.
ÉTATS-UNIS/INVESTISSEMENT
La Compagnie des desserts acquiert
une glacerie à New-York
Après s’être installée à Miami il y a cinq ans, la Compagnie des desserts s ‘est renforcé aux Etats-Unis en faisant l’acquisition le 13 septembre d’une glacerie à NewYork. « L’entreprise new-yorkaise réalise un chiffre d’affaires de 500 000 $ et emploie quatre personnes », explique Sylvie Barral, directrice générale de La Compagnie
des desserts, basée à Lézignan-Corbières (61 M€ de chiffre d’affaires prévus pour
2016). Cette installation présente plusieurs avantages pour l’entreprise : gagner une
soixantaine de clients, servir des restaurateurs à plus fort pouvoir d’achat et réaliser
un gain fiscal en évitant de subir 20% de taxes sur les crèmes glacées en provenance
de France. « Nous allons toutefois poursuivre nos exportations pour certaines glaces,
et pour l’ensemble des pâtisseries », précise Sylvie Barral. Dans les prochains mois,
la Compagnie des desserts va développer son chiffre d’affaires outre-Atlantique
(1 million $ en 2016 avec la glacerie) afin de le multiplier par deux d’ici 2017. Pour
y arriver, elle compte diffuser ses produits dans tout le pays en s’appuyant sur un ou
deux grossistes.
CB
EN BREF
NOUVELLE-ZÉLANDE
Silver Fern Farms pourra s’allier
avec les Chinois
Le projet d’association entre la coopérative néo-zélandaise Silver Fern Farms et
le chinois Shangaï Maling (filiale à 38 %
de Bright Food) devrait finalement voir le
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jour, contre l’avis d’une minorité d’actionnaires. La résistance des opposants s’était
organisée autour de deux arguments : la
perte de contrôle d’une filière majeure du
pays – Silver Fern Farms et ses filiales représentent le principal opérateur du secteur carné du pays – et la dilution du statut coopératif de l’entreprise qui compte
16 000 adhérents. Mais au final, par un
deuxième vote réalisé début août, confirmant celui d’octobre 2015, plus de 80 %
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INDUSTRIE des actionnaires ont approuvé la création
d’une joint-venture à 50/50 dans laquelle
Shangaï Maling mettra 261 M de dollars
néo-zélandais (170 M€). L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 Mrd de
dollars néo-zélandais (1,57 M€) en 2015
et un bénéfice net de 24,9 M$ (16,3 M€). THAÏLANDE
Esclavage moderne
dans le poulet thaïlandais ?
Le principal exportateur de poulet thaïlandais, Betagro, se trouve empêtré dans
une sale histoire depuis début septembre.
À cette date, quatorze migrants venus du
Myanmar (ex-Birmanie) ont porté plainte
devant les autorités judiciaires pour… esclavage. Ils réclament 46 millions de
bath (1,18 M€) au groupe et à son fournisseur, un producteur de poulets, leur employeur direct. Les travailleurs indiquent
s’être vus confisquer leurs passeports,
avoir été contraints de travailler plus de
vingt heures par jour pour un salaire dérisoire et d’avoir en plus été contraints de
dormir sur le site, à côté des poulets. Ce
n’est pas la première fois que ce type de
dossier fait la Une dans le pays où, selon
la presse anglophone, une partie du déve-
28 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016
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Monde
loppement des entreprises de l’agroalimentaire s’est appuyé sur l’emploi de travailleurs migrants dans des conditions
pour le moins précaires.
VIETNAM
Vinamilk négocie le rachat
d’un groupe américain
Vinamilk, la première société laitière du
Vietnam, est en cours de négociations
pour acquérir une entreprise américaine.
C’est ce qu’a déclaré Mai Kiêu Liên, la directrice générale, dans une interview à
Bloomberg le 7 septembre, sans pour autant donner le nom de la cible ni le montant de l’opération. Le groupe cherche à
atteindre un chiffre d’affaires annuel de
3 Mrd$ d’ici la fin de 2017 (environ
2,66 Mrd€ contre 1,6 Mrd€ en 2015) grâce
aux acquisitions, a précisé la responsable.
Dernièrement, Vinamilk est monté à
100 % dans le capital de la société californienne Driftwood Dairy dont il détenait
70 % depuis 2014. En dehors du Vietnam
et des États-Unis, Vinamilk est intéressé
par de la croissance externe en Nouvelle-Zélande et au Cambodge.
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AGRA
Pourquoi nos lecteurs nous lisent :
Agra alimentation est une revue complète. Les décryptages de l’actualité ou encore
l’analyse des tendances structurelles des IAA font d’Agra alimentation une source
d’information essentielle pour les professionnels du secteur.
Laurent Bennet, Directeur Agriculture, Agroalimentaire et Services aux entreprises - Crédit Agricole S.A.
Acteur majeur de l’industrie agroalimentaire, le groupe Bonduelle suit de près son
actualité. L’exhaustivité de l’information et la qualité de l’analyse que je trouve
dans Agra alimentation, me sont précieuses.
Christophe Bonduelle, Président Directeur Général, Groupe Bonduelle
Tout à la fois, synthèse des événements récents, moyen de veille économique et source
de points de vue, Agra alimentation apporte un éclairage pertinent sur l’évolution de
notre environnement et les tendances de nos métiers.
Christian Couilleau, Directeur Général, Groupe EVEN
Fidèle lecteur d’Agra alimentation depuis sa création j’y trouve des informations
très pointues que je ne lis nulle part ailleurs. Intéressé par les sujets de financement et de croissance externe, en particulier à l’international, j’apprécie les
dossiers complets sur les opérations de croissance.
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Hervé Lecesne, Président Directeur Général, Nactis Flavours
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COMMERCE France
COMMERCE ÉQUITABLE/LAIT ET VIANDE > Comme lors de l’éclosion du commerce
équitable pour défendre les petits producteurs latino-américains et africains, plusieurs enseignes sont en train de réinventer des marques «équitables», françaises
celles-là, permettant au producteur de vivre de son travail et garantissant au
consommateur certains bonus de qualité.
Carrefour lance une marque pour
valoriser les producteurs français
F
in octobre, Carrefour lancera une nouvelle marque, «C’est qui le patron», revalorisant le prix payé au producteur. Une brique de lait UHT de cette marque
sera commercialisée 99 centimes d’euro le litre et permettra aux producteurs
d’obtenir une rémunération de 39 centimes le litre, soit bien au-dessus de ce que
Lactalis a fini par lâcher aux producteurs en colère cet été (27,5 centimes en moyenne
pour le litre de lait sur l’année, au lieu de 25,69 auparavant).
Le tarif a été fixé par les consommateurs eux-mêmes, à l’issue d’un questionnaire en
ligne diffusé cet été. 6 000 consommateurs y ont participé. «Personne ne viendra se
mettre en travers de cette rémunération garantie fixe et constante», assure Nicolas
Chabanne, président des Gueules Cassées, une association anti-gaspillage alimentaire à l’origine de l’initiative, avec Laurent Pasquier de Mesgoûts.fr.
À ce jour, seuls 51 producteurs laitiers bénéficieront de cet accord. Ils sont issus
d’exploitations familiales traditionnelles en difficulté, rassemblés en coopérative
dans l’Ain. «Ces producteurs sont très courageux et hyper-motivés par l’élevage.
Depuis 2008, ils n’avaient plus de collecte de lait et la coopérative qui les regroupe
était contrainte de vendre directement en Italie. Ce printemps, les Italiens leur ont
proposé seulement 20 centimes le litre, ce qui revient à les étrangler», explique André Bonnard, responsable de la FNPL, qui regroupe les producteurs laitiers au sein
du premier syndicat d’exploitants agricoles FNSEA. Pour lui, la grande innovation
de ce système repose sur «la contractualisation tri-partite» entre producteurs, coopérative et distributeur.
DES PRIX «ÉQUITABLES» POUR LA VIANDE
Sur la viande, depuis des manifestations récentes de producteurs, notamment devant
des supermarchés Carrefour, des prix «équitables» sont aussi en train d’être proposés, enseigne par enseigne, pour les viandes dites de «Cœur de gamme». Carrefour a
accepté de définir la rémunération des éleveurs en fonction de leurs coûts de production, estimés entre 4,50 et 5,50 euros le kilo de carcasse, au lieu des 3,50 euros reçus
en moyenne auparavant, indique Laurent Bordeau, de la FNB. Système U a été le
premier à le faire au début de l’été, Leclerc a accepté dans la foulée. «C’est un bon
début, une grande avancée pour les producteurs, un nom de marque doit maintenant
être déposé et nous devons nous assurer que le producteur touche effectivement ce
qui lui a été promis», dit Laurent Bordeau.
CB avec AFP
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COMMERCE France
RESTAURATION JAPONAISE/ENDETTEMENT > Sous procédure de sauvegarde depuis juillet 205, Matsuri a réussi à négocier un rééchelonnement du remboursement de sa dette avec ses créanciers. Pénalisée par la morosité de la conjoncture
dans la restauration depuis 2013, l’activité a retrouvé le chemin de la croissance en
2015 suite à une modification de la stratégie commerciale.
Matsuri : un nouveau départ
M
atsuri, le spécialiste de la restauration japonaise à comptoir tournant peut
fêter plus sereinement ses trente ans d’existence. Le 12 juillet en effet, le
plan de sauvegarde accepté par les créanciers a été adopté par le tribunal de
commerce de Paris. Confrontée à une baisse de l’activité, la société préférant anticiper d’éventuelles difficultés de remboursement de sa dette, avait choisi de se placer
sous procédure de sauvegarde en juillet 2015. « L’endettement de Matsuri avait été
contracté avant la crise, au moment où l’activité était au plus haut et les conditions
de remboursement n’étaient plus adaptées à la génération de cash-flow actuel »,
explique le conseiller du groupe, Maître Stéphane Cavet, avocat associé du cabinet
Simon Associés. La société affiche actuellement une dette bancaire de 8 millions
d’euros, pour des fonds propres positifs. La procédure de sauvegarde a donc permis
à Matsuri de rééchelonner les conditions de remboursement de sa dette exclusivement financière avec ses créanciers, sans que cela ait d’impact sur l’emploi (200
salariés) et la clientèle. La société a en outre réussi à négocier avec ses principaux
fournisseurs de matières premières, pour qu’ils maintiennent leurs conditions tarifaires sur la période, afin de ne pas pénaliser l’activité.
Matsuri, comme l’ensemble du secteur de la restauration, n’a pas échappé à la crise
de fréquentation qui pèse depuis 2013. La société a ainsi enregistré « une baisse de
sa rentabilité, mais n’a jamais perdu d’argent », affirme Maître Stéphane Cavet.
Pour traverser cette période difficile, Matsuri, plutôt positionné sur le haut de gamme,
a décidé mi-2014 de baisser ses prix, ce qui lui a permis de gagner de nouveaux
clients. Grâce à cette stratégie commerciale gagnante, le chiffre d’affaires et l’Ebitda
ont l’un comme l’autre enregistré une croissance de 5 % en 2015, respectivement à
17,8 et environ 1,5 million d’euros. « Le schéma Matsuri est rentable, parce que la
clientèle est là, estime Maître Stéphane Cavet. Son objectif maintenant est de se développer sans prendre de risque et de maintenir ses résultats ». Le groupe compte
treize établissements en propre en France et 1 en Suisse, ainsi qu’un franchisé en
France et quatre au Maroc. Une éventuelle poursuite du développement dans la franchise n’est pas exclu. À noter qu’Eric Woog, le président, détient toujours la majorité du capital.
PDf
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COMMERCE EN BREF
Monde
spécialiste du catering multi-secteurs affiche un chiffre d’affaires de 954,9 M€ sur
l’exercice 2014-2015.
RESTAURATION
Un contrat tripartite pour
l’approvisionnement de salades
françaises chez McDonald’s
McDonald’s France, Florette Food Service
(fournisseur de McDonald’s) et la Sica
Saint-Pol-de-Léon (groupement de producteurs de légumes) viennent de signer
un contrat tripartite portant sur la livraison de 800 tonnes de salades iceberg par
an, pendant trois ans. Cet accord, indique
un communiqué du 12 septembre, permet
à McDonalds France et Florette Food Service « de sécuriser leurs approvisionnements en salades françaises auprès de
fournisseurs de qualité » et de poursuivre
« une démarche d’amélioration continue
en matière d’impact environnemental et
de développement durable ».
ACQUISITION
Newrest prend une participation
dans le capital de Coralys
Dans un communiqué commun daté du
13 septembre, Newrest a annoncé son entrée au capital de la société de restauration collective Coralys. Cette société a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de
41 M€ principalement « dans les secteurs
scolaire et médico-social », est-il précisé. Cette opération dont le montant n’a
pas été dévoilé « s’inscrit dans la stratégie
de Newrest initiée début 2016 avec le rachat de la société Apetito, visant à devenir
un acteur dynamique du marché de la restauration collective en France », indique
encore le communiqué (Agra Alimentation
du 25 février 2016). Basé à Toulouse, le
32 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016
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ETATS-UNIS
Bill Ackman détient presque 10 %
de Chipotle
L’investisseur activiste Bill Ackman a dévoilé le 6 septembre détenir près de 10 %
du capital de la chaîne américaine de restauration rapide Chipotle et compte visiblement aller plus loin. D’après un document transmis à la SEC (Security Exchange
Commission), l’autorité des marchés financiers, Bill Ackman et son fonds
Pershing Square contrôlent 9,9 % de Chipotle. L’activiste américain y précise également qu’il a l’intention « d’engager des
discussions » avec les dirigeants et le
conseil d’administration de Chipotle, ainsi
que d’autres actionnaires ou parties intéressées. « La gouvernance et la composition du conseil d’administration, l’activité,
les opérations, la structure des coûts, la
gestion, les actifs, la capitalisation, la situation financière, les plans stratégiques
et l’avenir » sont parmi les sujets évoqués
par Ackman. La chaîne de restauration
spécialisée dans des plats d’inspiration
mexicaine a été plombée depuis plusieurs
mois par des problèmes sanitaires à répétition (Agra Alimentation du 14 janvier
2016). Dans le document remis à la SEC, il
est indiqué que Chipotle offre « une
marque solide, une offre différenciée, une
énorme opportunité de croissance, et une
direction visionnaire », mais que son action est sous-évaluée. Le titre Chipotle a
perdu environ 45 % de sa valeur depuis
son pic de l’été 2015.
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FINANCES
Depuis le Brexit, les opérations de fusion-acquisition trans-Manche se sont faites
rares. Pourtant, compte tenu notamment du cours de la livre sterling, il y aurait
beaucoup de bonnes affaires à réaliser actuellement par les groupes français du
secteur agroalimentaire
Philip J. Rogers, avocat-associé chez Brown
Rudnick : «C’est le bon moment pour
investir en Grande-Bretagne»
kLe Brexit a-t-il eu un impact sur les opérations de fusions-acquisition entre la France et la
Grande-Bretagne ?
Depuis le Brexit, il y a eu une baisse très nette du nombre d’opérations de fusions-acquisition trans-Manche. Personne ne sait ce qui va se passer, ce qui entraîne un grand
attentisme. Il y a actuellement de nombreux débats sur les conséquences du Brexit,
mais alors que le gouvernement britannique se préoccupe beaucoup du secteur financier, l’agroalimentaire est assez peu évoqué... Les acteurs primaires se sentent abandonnés : il n’y a eu aucune annonce du côté du ministère britannique de l’Agriculture et de la Pêche, et le grand syndicat agricole de fermiers, qui mène actuellement
une consultation auprès de ses membres, est très inquiet de la disparition des subventions européennes. Les spécialistes de la transformation, eux, redoutent les conséquences de la séparation sur leur chaîne d’approvisionnement. Là-aussi, rien n’est
clair.
kLe marché britannique peut-il encore avoir des atouts pour les groupes français de l’agroalimentaire ?
Enormément ! Les entreprises agroalimentaires britanniques sont très cotées pour
leur niveau de technologie et la technicité de leur savoir-faire : elles ont mis en place
des procédures d’hygiène et de sécurité très pointues et exigeantes, vraisemblablement grâce aux conditions extrêmement strictes imposées par les grandes surfaces
implantées au Royaume-Uni. Par ailleurs, le marché britannique en tant que tel reste
attractif : il s’agit du cinquième marché de consommateurs au monde. En outre, depuis le Brexit, le gouvernement a clairement affiché sa volonté de conclure des accords bilatéraux avec des pays hors Europe, comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, qui représentent d’énormes marchés dans le domaine de l’agroalimentaire.
Enfin, même si rien n’est garanti, il est très peu vraisemblable que les ponts soient
réellement coupés entre la Grande-Bretagne et l’Europe : les liens logistiques et l’accès au marché européen vont forcément demeurer sous une forme ou une autre car
c’est dans l’intérêt de tout le monde. A moyen terme, une filiale en Grande-Bretagne
pourrait donc devenir une tête de pont vers le reste du monde pour une maison-mère
française...
kQue doivent faire les entreprises françaises du secteur agroalimentaire ?
C’est aujourd’hui le bon moment pour investir en Grande-Bretagne. Les incertitudes
font toujours baisser les prix, et l’on peut actuellement réaliser de belles opérations.
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FINANCES
Cela ne durera pas forcément : le secteur immobilier a déjà retrouvé son niveau
d’avant le Brexit. Surtout, la chute de la livre sterling – environ 15% depuis l’annonce du Brexit – permet de bénéficier d’un effet change exceptionnel : le RoyaumeUni est aujourd’hui beaucoup moins cher qu’avant, ce qui constitue une véritable
opportunité, qui ne va pas forcément durer non plus... Enfin, en termes de fiscalité,
la Grande-Bretagne pourrait se révéler de plus en plus attractive : le gouvernement a
affiché sa volonté de baisser le taux d’impôt sur les sociétés. Le taux actuel est de
20%, et il pourrait tomber à 15%...
Propos reccueillis par Cécile Desjardins
LE 22 NOVEMBRE 2016
Information et inscription
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de 14 h à 19 h 30
Les Salons Hoche
9 Avenue Hoche, 75008 PARIS
L’IMPÉRATIF DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
Crédit photo : Fotolia
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Organisé par Agra Alimentation et AgroFood avec le soutien de HEC Agroalimentaire
Agra alimentation le média des enjeux
de l’industrie agroalimentaire
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Groupe professionnel des Ingénieurs
de l’Agroalimentaire (UNIAGRO)
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Antoine Defert : [email protected]
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PRODUITS & MARCHÉS
CONFISERIE/MARCHÉ > Le marché des confiseries reprend de la vigueur, avec des
ventes tirées par les bonbons gélifiés citriques et les chewing-gums dentaires. L’innovation est à l’origine de l’essentiel de la croissance du secteur.
Les confiseurs anticipent une
forte reprise des ventes en France
A
près des ventes en GMS en progression modérée en 2015 (+0,3 %), les confiseurs s’attendent à une forte progression en 2016. « Les performances du 1er
semestre 2016 sont très encourageantes, le marché total des ventes en GMS
enregistre une progression de 1,8 % en valeur et de 1,4 % en volume », note le Syndicat national de la confiserie. Le secteur a réalisé l’année dernière des ventes de
1,2 milliard d’euros en France où il compte 83 entreprises et emploie 6 900 salariés.
« 80 % de la croissance des ventes viennent de l’innovation depuis ces dernières
années », explique Jean-Philippe André, président du syndicat et p.-d.g. de Haribo
France et Italie. Les progressions sont toutefois contrastées en fonction des familles
de produits. Les bonbons et sucettes, qui représentent une vente sur deux, sont le
segment le plus dynamique avec +3,1 % en 2015 et +24 % depuis 2010. Au premier
semestre, la valeur progresse de 2,8 %, portée notamment par les bonbons gélifiés
citriques qui progressent de 5,8 % en valeur. Quant au chewing-gums dentaires, ils
connaissent un retour en grâce avec une hausse de 2,7 % en valeur. Tous les produits
ne connaissent toutefois pas le même dynamisme, à l’image de la petite confiserie de
poche : les ventes ont reculé de 1,7 % en 2015. Pour 2016 (CAM P8), les chewinggums hors bubbles reculent de 6 % en valeur et de 4,5 % en volume.
L’export représente un axe de développement du secteur dont la balance commerciale est toujours déficitaire. Sur les 220 000 tonnes fabriquées en France, 47 252
tonnes ont été exportées, pour des ventes à 185 millions d’euros. Le chiffre est modeste, mais « les exportations ont progressé de 20 % en cinq ans », souligne Jean-Philippe André. À l’étranger, les confiseries françaises peuvent s’appuyer sur leur variété, leur savoir-faire traditionnel et l’innovation. Les principaux marchés sont
l’Europe, puis les États-Unis et le Japon.
Interrogé sur une éventuelle taxe « anti-obésité » touchant les confiseries, le Syndicat indique qu’il fera tout ce qui est possible pour l’éviter et refuse toute stigmatisation d’un produit en particulier. Il met en avant les efforts réalisés pour promouvoir
une consommation raisonnée, notamment à travers les formats réduits. « La confiserie doit rester un petit plaisir », souligne de Syndicat qui organise sa prise de parole
annuelle le 7 octobre avec la Journée des petits plaisirs. Cette année, un site dédié
permet de déposer au cours du mois de septembre un message à un proche. Les 100
plus beaux messages seront récompensés en confiseries.
CB
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AGENDA
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Carrefour CCPA Charles Christ Chipotle Coralys 28
30
26
22
32
32
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DIN 26
Driftwood Dairy 28
E
F
Findus Florette
Food Service H
Hafner I
Icelandic D
Eurofins Eurovanille 25
25
L
23
32
Les Fruits
détendus Longonya 24
21
M
Matsuri McDonald’s 25
26
La Compagnie des
desserts 27
La Maison des
Forestines 20
LDC 26
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Health Ingredients
à Francfort
14 au 17
Index
C
16 et 17
Yummex à Dubaï
Sial Interfood à Jakarta
Les Fines gueules de l’Ouest
(salon des professionnels de
l’épicerie fine, à Nantes)
Betagro 14 au 17
Veganfach à Cologne
All4Pack à Paris
27 au 29
B
Vinexpo à Tokyo
31
32
N
Newrest 32
Nim’s Fruit Crisp 27
P
Patiprestige Reitzel 22
S
Savencia 25
Sica Saint-Pol-deLéon 32
Silver Fern Farms 27
Solo Seafood 26
V
Vandemoortele Vinamilk 26
28
25
R
Raynal
et Roquelaure 23
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