politique - Agra Alimentation
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www.agraalimentation.fr 51e année - Semaine du 15 septembre 2016 - n°2392 UE : les distributeurs opposés à une législation sur les pratiques commerciales déloyales Grande distribution p. 8 Etiquetage : l’Adepale s’inquiète de la nouvelle réglementation p.14 Vin de kiwi : les fondateurs de Longonya cherchent des fonds p.21 Reitzel cède sa branche plats cuisinés p.22 ISSN 1638 - 3427 Matsuri a rééchelonné sa dette p.31 Rubrique Finance : Les conséquences du Brexit sur les M&A p.33 Evenement2392.indd 1 CFAO et Wendel investiront 500 millions d’euros pour accompagner Carrefour en Afrique subsaharienne CFAO, Wendel, CDC et QIA vont mobiliser pas moins de 500 millions d’euros d’investissement pour construire des centres commerciaux en Afrique subsaharienne et ancrer durablement Carrefour dans la région. Le distributeur français et CFAO s’inscrivent dans la durée avec un partenariat signé pour au moins vingt ans. L’objectif est ambitieux : se doter de 80 sites commerciaux (malls ou supermarchés isolés) dans les dix prochaines années. L a CFAO ne regrette pas ses développements dans les centres commerciaux en Côte d’Ivoire. « Nous sommes très satisfaits des performances enregistrées par notre premier centre commercial ouvert en décembre dernier à Abidjan avec un résultat 30% supérieur à l’objectif fixé dans le cadre du business plan », s’enthousiasme Xavier Desjobert, directeur de CFAO Retail, la branche de CFAO en charge de développer l’immobilier commercial et les enseignes en franchise. Rien que pour le magasin Carrefour, qui s’étend sur 3200 m2 de surface de vente, le chiffre d’affaires s’affiche à plus de 30% au-delà des prévisions. Dans les résultats semestriels publiés par CFAO fin juillet, le pôle retail contribue pour la première fois aux comptes du groupe, avec un chiffre d’affaires à 17,2 millions d’euros pour les six premiers mois de 2016. En 2015, le groupe CFAO, également présent dans la santé, l’équipement et les services a réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros (-3,5%) et un résultat opérationnel courant de 269,2 millions d’euros (-0,5 %). Racheté par le groupe Pinault en 1990, la CFAO revient à la Bourse Paris en 2009 après 20 ans d’absence, avant de faire l’objet d’une OPA de la part de TTC (Toyota Tsusho Corporation) une filiale du japonais Toyota. Playce Marcory est le premier centre commercial moderne à ouvrir à Abidjan. L’architecture a été soignée en sollicitant deux cabinets internationaux spécialisés dans les centres commerciaux : CIA et DGLA. « C’est devenu un lieu de shopping et de sortie pour les Abidjanais », souligne Xavier Desjobert, à l’image des centres commerciaux à l’américaine. Autour du supermarché Carrefour, 55 boutiques (enseignes internationales, locales ou indépendantes) animent le centre commercial. Et un food court permet aux clients de se restaurer sur place. Un portefeuille de seize enseignes françaises et internationales rassemblées par 14/09/2016 14:20 AGAA2392_001_BH551058.pdf SOMMAIRE L’ÉVÉNEMENT ENTREPRISES20 CFAO et Wendel investiront -500 millions d’euros pour accompagner Carrefour en Afrique subsaharienne La Maison des Forestines veut lever 150 000 euros 20 Longonya transforme les kiwis en « vin blanc » 21 LEADERS7 POLITIQUES-PROFESSIONS8 Pratiques commerciales : les distributeurs réclament une réforme structurelle 8 Spiritueux : la Colombie bloque l’établissement d’un panel réclamé par l’Union européenne 10 Reitzel cède Charles Christ à… Charles Christ 22 Statu quo chez Raynal et Roquelaure Provence23 Findus fait disparaître Iglo du marché français 23 Levée de fonds en vue pour les Fruits détendus24 La Compagnie des desserts acquiert une glacerie à New-York 27 Carrefour lance une marque pour valoriser les producteurs français 30 Matsuri : un nouveau départ 31 Commerce : les négociations sur le TTIP se poursuivront, assure Bruxelles 11 Brexit : deux enquêtes révèlent l’optimisme des industriels britaniques 13 Les industriels dénoncent de nouvelles charges d’exploitation 14 Thierry Roquefeuil se représente à la présidence du Cniel 15 Philip J. Rogers, avocat-associé chez Brown Rudnick : «C’est le bon moment pour investir en Grande-Bretagne» Les meuniers réclament la suppression de la « taxe farine » 16 PRODUITS & MARCHÉS Recul de l’excédent en juillet, pour le septième mois consécutif 17 Les confiseurs anticipent une forte reprise des ventes en France CHRONIQUE JURIDIQUE 18 Le débat sur les allégations « probiotiques » relancé 2 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Evenement2392.indd 2 FINANCES33 35 AGENDA36 INDEX36 Reproduction interdite 14/09/2016 14:20 AGAA2392_002_BH551058.pdf L’ÉVÈNEMENT Edito Arrêtons d’être naïf « Industrie agroalimentaire : business contre santé ». Rien que dans le titre déjà, le ton de l’émission Cash investigation diffusée le 13 septembre sur France 2 était donné. On l’a bien compris, le consommateur/spectateur est idiot et n’a aucun libre arbitre, et les méchants industriels de l’agroalimentaire lui mentent. Pourtant, ou curieusement, sous couvert de dire « toute la vérité, rien que la vérité », c’est tout l’inverse qui se produit ou presque. Les impasses sur certains sujets, les raccourcis grossiers sur d’autres, voire aussi de « bonnes » coupes au montage dans une interview, donnent un ensemble sans nuance, où le parti pris est le seul fil conducteur. L’ensemble a un côté réducteur. Et c’est bien dommage. Dommage parce que plutôt que d’élever le débat, cela ne fait que l’appauvrir. Et surtout, ça jette une fois encore le discrédit sur un pan entier de notre industrie où de très nombreuses entreprises et leurs salariés s’attachent à fabriquer des produits de qualité. Arrêtons de penser que l’on peut tout faire avaler au consommateur, au propre comme au figuré. Arrêtons aussi d’être naïf. Oui, il est important d’ouvrir les yeux sur certaines pratiques. Oui, il existe des lobbyistes. Oui, ils parlent avec des politiques. Oui, il existe des façons de faire scandaleuses dans l’industrie agroalimentaire comme ailleurs, qu’il faut dénoncer… Mais alors pourquoi réduire un sujet aussi vaste que celui de l’alimentaire et de l’étiquetage nutritionnel notamment en ne donnant la parole qu’à quelques personnalités sur le sujet ? Pourquoi choisir de jouer sur les craintes des consommateurs plutôt que de jouer vraiment cartes sur table ? Pour faire de l’audience ? Ah mais oui, évidemment ! Pour qu’audimat rime avec rentabilité, agroalimentaire ne doit pas rimer avec santé. Il faut juste le savoir. Perrine Delfortrie Reproduction interdite Evenement2392.indd 3 Grande distribution CFAO, appelé le « club des marques », et l’enseigne de supermarchés sont développées par CFAO sous forme d’un contrat de franchise, ce qui lui assure une maîtrise de l’offre commerciale et de son développement. UNE OFFRE CIBLÉE POUR LES CLASSES MOYENNES Pour atteindre son objectif, CFAO fait le pari de s’appuyer sur les classes moyennes émergentes et ne vise pas les classes supérieures ou les étrangers expatriés pour lesquels l’offre commerciale existe déjà sur place. « Nous privilégions les pays qui ont une classe moyenne représentant entre 8 et 15% de la population totale », explique Xavier Desjobert. Mais en s’installant dans des métropoles, CFAO bénéficie d’un bassin de clientèle « middle class » bien plus important. C’est le cas à Abidjan qui compterait plutôt 20% de foyers appartenant à la classe moyenne. Au sujet de cette catégorie de consommateur, CFAO estime qu’il s’agit des familles disposant d’un revenu compris entre 1500-2000 euros par an et jusqu’ à 20 000 euros par an. DES PRIX ET DES PRODUITS LOCAUX « Outre la sécurité sanitaire, nous sommes très attentifs aux prix proposés », souligne Xavier Desjobert. Carrefour organise donc des promotions et des animations commerciales permanentes. « Mais notre plus grand succès auprès des clients consiste à proposer un choix important de produits locaux », estime Xavier Desjobert, les clients étant très sensible au « made in Ivory Coast ». Pour la viande, l’approvisionnement est à 80% local grâce à un accord avec des producteurs locaux et à 60% pour les fruits et légumes, selon CFAO. Afin de proposer des prix accessibles, CFAO s’appuie sur la centrale d’achat de Carrefour en France. L’heure n’est toutefois pas à la fabrication sur place de produits pour la MDD Carrefour, même si cela sera envisagé à partir du moment où le parc de supermarchés Carrefour dans la région aura atteint une taille suffisante. Dans les prochains mois, le club des marques va s’étoffer, notamment pour la restauration : « On va compléter le food court avec une ou deux enseignes en plus », indique Xavier Desjobert. En restauration, le club compte déjà Brioche Dorée, Baïla Pizza, Jeff de Bruges et El Rancho. UN OBJECTIF DE QUATRE-VINGT SITES COMMERCIAUX SUR 10 ANS Après Playce Marcory, Abidjan comptera un deuxième centre commercial en 2017, toujours opéré par CFAO, de taille inférieure, mais sur le même modèle. Deux autres pays sont en n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 3 14/09/2016 14:20 AGAA2392_003_BH551058.pdf L’ÉVÈNEMENT Grande distribution ligne de mire : le Cameroun et le Nigeria où des sites seront ouverts fin 2017 ou début 2018. CFAO a mis au point un véritable plan de bataille pour installer durablement la distribution moderne au sud du Sahara, avec un objectif de quatre-vingt sites commerciaux (malls ou supermarchés isolés) dans les dix prochaines années. Huit pays sont concernés : le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Sénégal. Une liste qui pourra être portée à quinze pays en fonction des opportunités, selon CFAO. Le pôle retail de CFAO est né en mai 2013, avec une première étape : un accord de partenariat signé sous la forme d’une coentreprise (Adialea) contrôlée à 55% par CFAO et à 45% par Carrefour. Celle-ci est détentrice d’un droit exclusif de distribution qui lui permet de développer différents formats de magasins Carrefour dans huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, et cela pour une durée de vingt ans renouvelable. Une entité distincte pilote le développement du club des marques, soit seize enseignes dont CFAO a la franchise. WENDEL PRÉVOIT ENCORE DE PARTICIPER AU FINANCEMENT Et pour la partie immobilière, particulièrement gourmande en capitaux, CFAO a créé en 2015 une foncière, SGI Africa, dont elle a ouvert le capital mi-2016 à deux investisseurs : Wendel (40%) et FFC (20%), une société détenue conjointement par CDC International Capital (Caisse des dépôts et consignations) et QIA (Qatar Investment Authority, fonds souverain qatari). « SGI Africa prévoit de construire et d’opérer une vingtaine de centres commerciaux au cours des cinq à sept prochaines années », indiquait en juin dernier CFAO. « Ces projets représentent un investissement immobilier global d’environ 500 millions d’euros qui sera financé par ses actionnaires et par recours à l’endettement », indique CFAO. Plus précisément : 300 millions d’euros seront apportés par les actionnaires et 200 millions d’euros seront empruntés. Wendel prévoit de participer de façon importante au financement de SGI Africa. « Wendel, à travers Oranje-Nassau Développement, a réalisé un premier investissement de l’ordre de 25 millions d’euros dans SGI Africa et y investira progressivement jusqu’à 120 millions d’euros au cours des prochaines années », indiquait le fonds fin juillet 2016. LE RETAIL, UN IMPORTANT RELAIS DE CROISSANCE En s’implantant en Afrique subsaharienne, Carrefour veut profiter de la naissance des classes moyennes adeptes de la consommation moderne et qui ont les moyens d’en profiter. Le groupe de distribution a déjà une connaissance fine des économies émergentes par sa présence sur quatre continents, mais prudent, il préfère s’entourer de partenaires franchisés connaissant bien la région, un choix qu’il a déjà opéré pour plusieurs régions telles que l’Asie du Sud-Est, le Moyen Orient et l’Afrique du nord. Quant à CFAO, dont le capital est contrôlé à 97,7% par Toyota Tsusho Corporation, le pôle retail est une diversification de son activité qu’il considère comme un important relais de croissance. La distribution moderne est toutefois une activité particulièrement sensible aux variations de croissance. À l’occasion de la publication des résultats du premier semestre 2016, CFAO a rappelé que « l’environnement économique en Afrique subsaharienne est contrasté » avec un croissance prévue de 1,6% en 2016 4 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Evenement2392.indd 4 Reproduction interdite 14/09/2016 14:20 AGAA2392_004_BH551058.pdf L’ÉVÈNEMENT Grande distribution contre 3,3% en 2015. Le distributeur pointe notamment les conséquences de la faiblesse des cours des matières premières pour les pays producteurs, qui pèse sur la croissance, et sans doute sur la consommation. Toutefois, CFAO se montre confiant à brève échéance : pour le second semestre, « le groupe continuera (…) de déployer les projets en cours avec notamment le développement de nouveaux sites pour la division CFAO Retail. » Cyril Bonnel PRÉVISIONS/DISTRIBUTION Au sud du Sahara, tous les pays ne présentent pas le même potentiel Le dernier Global Retail Development Index (GRDI 2016) du cabinet AT Kearney, publié en juin, livre son quinzième classement mondial des destinations les plus attractives pour la distribution moderne. Si l’Asie est très bien placée avec la Chine et l’Inde au premier et deuxième rang, l’Afrique est la deuxième grande région à fort potentiel. Quatre pays d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie et Égypte) sont dans le top 30, ainsi que six pays d’Afrique subsaharienne. Le Nigeria a une population de 180 millions d’habitants mais le secteur informel, fortement ancré, représente un risque important pour un acteur voulant s’implanter. L’Afrique du Sud est un marché mature où il est difficile de se faire une place. Trois pays, la Côte-d’Ivoire, la Zambie et le Ghana, font leur entrée dans le classement en raison de leur évolution vers la stabilité économique et leur appétit pour la distribution moderne. Coface prévoit de son côté, pour le commerce de détail en Afrique subsaharienne, « un rebond de la croissance qui pourrait intervenir à partir de 2017-2018 dans nombre de pays exportateurs de matières premières ». Dans sa dernière analyse intitulée « Afrique subsaharienne : touchée mais pas coulée », le spécialiste de l’assurance crédit à l’international estime que le commerce de détail va continuer son expansion sur une partie du continent, en raison de plusieurs facteurs : des dépenses en biens alimentaires et boissons non alcoolisées qui devraient rester élevées, des revenus orientés à la hausse (plusieurs pays comptent désormais moins de 50 % de la population disposant d’un revenu inférieur à 2 US$ par jour), la présence d’infrastructures de distribution et l’offre de crédit. Les pays producteurs de matières premières offrent structurellement des perspectives de croissance de la demande privée, susceptible de contribuer au développement de leur distribution, note la Coface, qui a identifié quinze pays présentant un potentiel de croissance économique et démographique parmi lesquels le Gabon, le Nigéria, l’Angola, Botswana, la Namibie et l’Afrique du sud (1). Toutefois, certains éléments pourraient ralentir cette expansion tels que le taux de chômage, des cours de matières premières faibles, une difficulté d’accès au crédit, l’insuffisance des infrastructures routières et l’instabilité politique et juridique. CB (1) La liste compte aussi le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, la RDC et l’Ethiopie. Reproduction interdite Evenement2392.indd 5 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 5 14/09/2016 14:20 AGAA2392_005_BH551058.pdf U O N U A VE [AGRA LIVE] Paris-Bruxelles L’agence d’information agro-économique lance Les start-up qui vont changer l’agriculture la newsletter de veille sur les start-up qui vont bousculer l’agriculture et votre activité ! Start-up : [n. f. inv.] jeune entreprise financée initialement par capitaux propres dont l’activité fondée sur une technologie nouvelle bouscule les acteurs historiques d’un marché. innovation / financement / stratégies / acteurs le mardi tous les 15 jours à 8h30 dans votre boîte email , l’unique source de veille en français sur les start-up françaises et internationales des secteurs agri & agro Les start-up qui vont changer l’agriculture INNOVATION agrochimie, numérique, machinisme FINANCEMENT levées de fonds, entrées au capital, rachats STRATÉGIES développement international, participations, collaborations ACTEURS nominations, mouvements, recrutement Inscrivez-vous pour recevoir Agra’UP gratuitement jusqu’en décembre 2016 https://fr.surveymonkey.com/r/AgraUp ou envoyez vos coordonnées par email à : [email protected] 1607_Autopromo AGRAup_A4.indd 1 08/09/2016 09:19 LEADERS Nominations chez Burger King et Quick Xavier Cottineau, Béatrice Roux et Muriel Reyss rejoignent Burger King France et Quick respectivement en tant que directeur administratif et financier, directrice marketing pour la marque Burger King et directrice marketing pour la marque Quick. « Ils sont tous les trois membres du comité exécutif présidé par Jérôme Tafani », note un communiqué diffusé le 12 septembre. Kield Johannesen arrive chez Miratorg Les ambitions mondiales de l’entreprise russe Miratorg ne sont un secret pour personne. Le groupe vient de recruter un conseil de poids en la personne de Kjeld Johannesen, l’ancien p.-d.g. de Danish Crown, entreprise qu’il a quittée en avril dernier après en avoir fait un acteur majeur du marché de la viande en Europe. Sa mission sera d’aider Miratorg à mener à bien son projet de construction d’une filière intégrée de production de viandes de poulet, bœuf et porc pour un investissement de 160 Mrd de roubles (2,19 Mrd€). Stéphanie Piot nommée responsable des relations institutionnelles France et Europe de Vin & Société Vin & Société a annoncé le 7 septembre la nomination de Stéhanie Piot en tant que responsable des relations institutionnelles France et Europe. Elle était auparavant en charge de la communication de la Confédération des coopératives vinicoles de France (CCVF). Michel Bernard devient président de l’Upagrov Michel Bernard, ancien président d’Inter Rhône, nommé il y a deux ans président du cluster œnotourisme au sein d’Atout France (promotion du tourisme à l’étranger) prend la présidence de l’Upagrov. Cet organisme patronal rassemble sur le département du Vaucluse l’agroalimentaire et les entreprises viticoles, deux secteurs de poids au niveau local. Michel Bernard, viticulteur négociant installé à Piolenc (84) préside également le think tank Rassemblement pour la modernisation de l’économie (RPME). Il succède à Claude Schœpfer, longtemps à la tête de CSI, spécialiste de l’aromatique fromagère au Thor (84). Reproduction interdite Leaders2392.indd 7 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 7 14/09/2016 13:49 AGAA2392_007_BH549837.pdf POLITIQUE Europe DISTRIBUTION/RÉFORME > « Il faudrait réformer le secteur de l’agriculture pour le rendre plus durable plutôt que de recourir à des postures politiques vides ». C’est l’appel qu’a lancé Christian Verschueren, le directeur général d’EuroCommerce, le lobby de la grande distribution européenne, aux ministres de l’Agriculture de l’UE qui sont réunis en session informelle du 11 au 13 septembre à Bratislava (Slovaquie) pour débattre de la lutte contre les pratiques commerciales déloyales au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire). Pratiques commerciales : les distributeurs réclament une réforme structurelle C es dernières années, les processus de mondialisation dans le monde et au sein des marchés européens ont donné lieu à des changements structurels importants dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire, et les producteurs agricoles primaires sont progressivement devenus le maillon faible de la chaîne avec un pouvoir de négociation de plus en plus étriqué en raison de l’instabilité des marchés et de la volatilité des prix. Le processus de formation des prix n’est généralement pas suffisamment transparent, l’organisation des producteurs agricoles est faible et les relations commerciales sont faussées par des pratiques commerciales déloyales. C’est ainsi que la présidente en exercice du conseil des ministres de l’Agriculture de l’UE, Gabriele Matecna, devait planter le décor de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture qui s’est tenue du 11 au 13 septembre à Bratislava (Slovaquie). Les ministres devaient en effet échanger leurs points de vue sur les possibilités d’une meilleure organisation des producteurs agricoles au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, examiner la possibilité d’en accroître la transparence et œuvrer également à une répartition plus adéquate des marges. Ils devaient également débattre d’une approche européenne unifiée contre les pratiques commerciales déloyales. LES DISTRIBUTEURS OPPOSÉS À TOUTE MESURE LÉGISLATIVE « Les dirigeants européens vont faire beaucoup de tort aux agriculteurs s’ils se concentrent sur des mesures législatives plutôt que de les aider à résoudre les problèmes structurels auxquels ils sont confrontés», lit-on dans la lettre que Christian Verschueren, directeur général d’EuroCommerce, a envoyée, à la veille de la réunion, à la présidente actuelle du conseil Agriculture de l’UE, Gabriele Matecna. Pour lui, la crise actuelle du monde agricole découle tout simplement de problèmes structurels. « Les distributeurs ont peu de contrats directs avec les agriculteurs et leur capacité à influencer le marché reste limitée », souligne Christian Verschueren. Et d’en remettre une couche sur les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement : « Ce que les détaillants ont sur leurs étagères a normalement subi une ou plusieurs étapes de transformation et le produit agricole primaire ne représente en fin de compte qu’une petite partie du coût final », explique-t-il. Dans sa lettre, le patron 8 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 PolProf2392.indd 8 Reproduction interdite 14/09/2016 14:13 AGAA2392_008_BH550929.pdf POLITIQUE France d’EuroCommerce appelle les gouvernements de l’UE à élaborer des politiques concrètes qui répondent à ces questions structurelles, des politiques qui aident les agriculteurs à mieux s’organiser, à les rendre plus sensibles aux signaux du marché et à la demande des consommateurs. Il demande également aux gouvernements européens de soutenir la « Supply Chain Initiative » (Initiative de la chaîne d’approvisionnement) ainsi que « d’autres instruments volontaires d’autorégulation pour rendre le commerce plus équitable et pour encourager les opérateurs à résoudre leurs différends plutôt que de rompre leurs relations d’affaires ». Pour Christian Verschueren, « penser qu’une législation sur les pratiques commerciales déloyales au niveau de l’UE est le remède aux problèmes des agriculteurs est tout simplement trompeur ». Selon lui, cela ne résoudrait pas les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs, problèmes réels qui sont causés par d’autres facteurs complètement différents », assure-t-il. Et d’insister : « Exiger une législation sur les pratiques commerciales déloyales ne ferait rien pour aider les agriculteurs et pénaliserait tout simplement les consommateurs par des prix plus élevés, une réduction du choix et de l’innovation». SCEPTICISME DES AGRICULTEURS Mais contrairement aux industriels et aux distributeurs, les agriculteurs sont favorables à l’introduction d’une législation au niveau de l’UE pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pour assurer un revenu équitable pour les producteurs. Le secrétaire général du Copa-Cogeca, Pekka Pesonen, a déclaré à la veille de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture à Bratislava : « Les revenus des agriculteurs à travers l’Europe sont constamment sous pression et le prix que l’agriculteur obtient ne couvre souvent même pas ses coûts de production. Nous avons besoin d’une chaîne d’approvisionnement alimentaire équitable, transparente et qui fonctionne. Nous croyons qu’une telle chaîne est bénéfique pour les agriculteurs, les transformateurs et les détaillants – et surtout pour les consommateurs. Elle est la seule façon d’assurer un secteur agricole durable». Entrant plus dans les détails, le leader syndical explique que pour améliorer la position des agriculteurs, il est primordial « d’avoir des contrats entre les producteurs, les transformateurs et les détaillants, que ces contrats soient dûment appliqués afin que les agriculteurs reçoivent un prix équitable pour leurs produits et qu’ils soient payés à temps ». Pekka Pesonen a souligné que « les mesures et initiatives volontaires ne fonctionnent pas » et que les pratiques commerciales déloyales « ne peuvent être freinées que par une combinaison d’accords volontaires et de mesures législatives, lesquelles doivent être soutenues par un système d’application robuste afin que les opérateurs soient condamnés à une amende dissuasive quand ils enfreignent la législation communautaire ». Citant l’exemple de l’Espagne, qui a récemment introduit une législation anti-pratiques commerciales déloyales et qui, d’après lui, « fonctionne bien », il a indiqué que celle-ci pourrait constituer « un bon modèle à suivre par la Commission européenne». « La Commission européenne qui connaît bien le problème doit venir avec une proposition législative, a-t-il affirmé. Nous exhortons par conséquent les ministres de l’Agriculture à agir et à opter pour une législation communautaire pour assurer une chaîne d’approvisionnement alimentaire équitable ». Aziz Ben Marzouq Reproduction interdite PolProf2392.indd 9 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 9 14/09/2016 14:13 AGAA2392_009_BH550929.pdf POLITIQUE Europe DROITS/SPIRITUEUX > Lors de la dernière réunion de l’organe de règlement des différends (ORD) de l’OMC à Genève, la Colombie a bloqué une demande présentée par l’UE, visant l’établissement d’un groupe spécial qui serait chargé d’examiner le traitement imposé par la Colombie aux spiritueux importés. Bogota a indiqué qu’une nouvelle législation est en cours d’élaboration en vue de remédier à la mesure contestée. Spiritueux : la Colombie bloque l’établissement d’un panel réclamé par l’Union européenne L ors de la réunion de l’organe de règlement des différends de l’OMC (ORD), le 5 septembre 2016 à Genève, le représentant de la Colombie a fait le point. Il a déclaré que le Congrès colombien travaillait toujours sur l’adoption d’une nouvelle législation sur les conditions d’importation des spiritueux étrangers. Il a également précisé qu’un projet de loi sur la réforme du régime des spiritueux a été présenté au Congrès le 4 novembre 2015. Sans être plus précis, il a aussi indiqué que la quatrième lecture du projet de loi « aura lieu prochainement ». Selon lui, la demande de l’UE visant à établir un groupe spécial (panel) était « prématurée ». En vertu des règles de l’OMC, une demande pour la création d’un groupe spécial peut être bloquée en première instance par le pays mis en cause. L’UE a demandé à l’organe de règlement des différends de l’OMC, le 22 août 2016, d’établir un groupe spécial de l’OMC au sujet des pratiques qu’elle qualifie de « discriminatoires » de la Colombie concernant les spiritueux importés. Les consultations tenues les 8 et 9 mars 2016 n’avaient pas permis de résoudre le problème. Si l’UE reconnaît les efforts déployés par la Colombie pour réformer le régime applicable aux spiritueux, elle constate en même temps, que les spiritueux de l’UE continuent d’être traités de manière discriminatoire sur le marché colombien. Maintenant que la demande de l’UE d’établir un panel a été repoussée par la Colombie, l’UE est en droit de présenter une deuxième demande à la réunion suivante de l’ORD (probablement le 26 septembre 2016), demande que Bogota ne pourra pas bloquer une nouvelle fois, conformément aux règles de l’OMC. À tout stade de la procédure de règlement des différends, la Colombie peut modifier le régime qu’elle applique aux spiritueux sur son territoire pour éliminer les mesures discriminatoires frappant les importations de ces produits, assurant ainsi un règlement du différend, sans attendre la décision du groupe spécial de l’OMC. Cependant, si la Commission européenne reste consciente que la Colombie fait actuellement face à des problèmes politiques internes très sensibles (négociation de paix avec les FARC), elle souhaite également que les responsables colombiens ne négligent pas pour autant le dossier de la réforme du régime sur les spiritueux. PRATIQUES DISCRIMINATOIRES SUR LES SPIRITUEUX IMPORTÉS Les préoccupations de l’UE concernant les « pratiques discriminatoires » à l’égard des spiritueux européens importés sur le marché colombien ne datent pas d’hier. Ces 10 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 PolProf2392.indd 10 Reproduction interdite 14/09/2016 14:13 AGAA2392_010_BH550929.pdf POLITIQUE Europe produits sont soumis à des taxes et prélèvements locaux supérieurs à ceux frappant les marques locales. En outre, des restrictions à la commercialisation sont appliquées par les départements ou collectivités locales de Colombie. Les départements imposent des restrictions d’accès au marché qui faussent les conditions de concurrence au détriment des spiritueux importés de l’UE. La Commission européenne estime que de telles pratiques sont contraires aux obligations de non-discrimination incombant à la Colombie au titre des règles de l’OMC. En vertu de l’accord commercial bilatéral conclu avec l’UE, la Colombie s’était engagée à mettre un terme aux pratiques discriminatoires pour le 1er août 2015. L’UE a évoqué le problème à de nombreuses reprises avec la Colombie, y compris lors de réunions bilatérales, de réunions de l’OMC et de discussions en vue de l’adhésion du pays à l’OCDE. L’UE : PREMIER EXPORTATEUR DE SPIRITUEUX SUR LE MARCHÉ COLOMBIEN L’UE est le premier exportateur de spiritueux à destination du marché colombien et, de ce fait, le partenaire commercial le plus touché par les mesures en cause (devant le Mexique, le Costa Rica et les États-Unis). En 2014, les exportations européennes de spiritueux vers la Colombie, évaluées à 43 millions d’euros, représentaient environ 14 % du total des exportations de produits agricoles vers la Colombie et 77 % du total des importations colombiennes de spiritueux. Des diverses boissons alcoolisées exportées de l’UE en Colombie, le whisky vient en tête (36 millions d’euros), suivi par les liqueurs (4 millions). La Colombie produit principalement du rhum et de l’aguardiente, qui comptaient pour 83 % de la consommation de spiritueux en Colombie en 2013. Aziz Ben Marzouq COMMERCE/NÉGOCIATION > Bien que critiquées par les gouvernements français et allemand, les négociations en vue d’un accord de libre-échange avec les ÉtatsUnis se poursuivent. Les États membres et la Commission européenne discuteront une nouvelle fois de l’avancement du processus lors d’un sommet à 27 à Bratislava (Slovaquie) les 16 et 17 septembre. Commerce : les négociations sur le TTIP se poursuivront, assure Bruxelles P eu importe l’opposition croissante de Paris et, dans une moindre mesure de Berlin, la Commission européenne continuera à négocier avec les États-Unis en vue de la conclusion du traité transatlantique de libre-échange (TTIP). C’est ce qu’a souligné le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le 4 septembre, en marge du Sommet du G-20 à Hangzhou (Chine). Il a précisé que le mandat de négociation – confié en 2013 à la Commission européenne – « reste plei- Reproduction interdite PolProf2392.indd 11 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 11 14/09/2016 14:13 AGAA2392_011_BH550929.pdf POLITIQUE Europe nement valable ». Il a également rappelé que lors du dernier Conseil des chefs d’État et de gouvernement de l’UE en juin 2016, il avait demandé à l’ensemble des États membres s’ils voulaient poursuivre les négociations commerciales avec Washington et que « tout le monde a dit oui sans exception ». Selon lui, « il n’y a rien de nouveau à ce sujet» et, d’après lui, les négociations vont se poursuivre d’autant plus que lui-même estime qu’un tel accord de libre-échange avec les États-Unis « est de la plus grande importance pour dynamiser l’activité économique en Europe tout comme pour lutter contre le chômage ». La Commission européenne, à l’instar du gouvernement américain, considère qu’elle est prête à conclure cet accord à la fin de 2016 à condition toutefois que les chapitres en suspens soient réglés. « La Commission continue d’engranger des progrès », a même déclaré Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne, en réponse aux questions sur les commentaires du vice-chancelier et ministre de l’économie allemand, Sigmar Gabriel, qui a estimé que les discussions avaient « échoué » (1). « Les discussions abordent une phase cruciale et la Commission est disposée à clore un certain nombre de chapitres d’ici la fin de cette année », a ajouté le porte-parole. Les États-Unis insistent également pour que l’accord soit conclu avant 2017, conscients que les élections à venir pourraient le mettre en danger (Donald Trump et Hillary Clinton ayant émis certaines réserves sur ces négociations). Invité à estimer la possibilité de conclure l’accord sans le soutien de l’Allemagne, « trésorier et économie majeure de l’UE », le porte-parole a répondu que le président de la Commission avait reçu le renouvellement du soutien de l’ensemble des dirigeants des États membres lors des derniers sommets européens. Lors du prochain Sommet européen des 16 et 17 septembre à Bratislava (Slovaquie), les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’UE et Jean-Claude Juncker himself ont d’ailleurs mis ce sujet à leur agenda et doivent donc faire le point sur les négociations avec les États-Unis. Négociations qui ont débuté en juillet 2013 et dont le 14e round s’est déroulé du 11 au 15 juillet à Bruxelles. La prochaine rencontre n’a pas encore été fixée. Aziz Ben Marzouq (1) Dans le même temps, la chancelière allemande, Angela Merkel a de nouveau plaidé en faveur de l’accord sur le TTIP, estimant qu’il était « dans l’intérêt de l’UE de ne pas rétrograder derrière d’autres régions du monde, comme les régions asiatiques qui ont déjà conclu un tel accord avec les États-Unis ». 12 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 PolProf2392.indd 12 Reproduction interdite 14/09/2016 14:13 AGAA2392_012_BH550929.pdf POLITIQUE Europe BREXIT/PERSPECTIVES Deux enquêtes révèlent l’optimisme des industriels britaniques Moins de trois mois après le vote du Brexit, les industriels de l’agroalimentaire britanniques semblent vouloir ignorer le référendum. Deux enquêtes publiées début septembre révèlent un optimisme à toute épreuve. En effet, d’ici 2021, l’IAA britannique prévoit de créer 89 000 nouveaux emplois. La Lloyd Bank vient ainsi de publier une enquête faisant état de 75 000 emplois à créer dans les cinq années à venir en Angleterre et au Pays de Galles. Ces perspectives accompagnent d’une part une prévision de croissance de 19 % sur ce secteur, soit 3 % de plus que les estimations de 2015, et d’autre part des départs à la retraite importants dans les dix ans, comme le souligne The Telegraph. Si 37 % des industries agroalimentaires interrogées ont augmenté leurs embauches ces trois derniers mois, 25 % d’entre elles indiquent tout de même avoir réduit leurs effectifs. 44 % des industriels ont également assuré avoir augmenté leurs prévisions d’investissements. De son côté, la Bank of Scotland publie une étude faisant état d’une prévision de 14 000 créations d’emplois dans l’IAA en Ecosse. Embauches qui devraient répondre à une croissance de 24 % d chiffre d’affaires des entreprises. Le Brexit n’aura pas ralenti les envies d’export : 30 % des IAA affirment encore leur volonté de se développer à l’international. « La décision de quitter l’Union européenne est un vrai test pour l’industrie agroalimentaire, indique Ian Wright, directeur général de la Food and Drink Federation à Foodmanufacture.co.uk. Mais nous sommes résilients et nous avons des ressources. Nous sommes désormais décidés à transformer les risques en réelles opportunités.»VP Reproduction interdite PolProf2392.indd 13 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 13 14/09/2016 14:13 AGAA2392_013_BH550929.pdf POLITIQUE France ETIQUETAGE/LÉGISLATION > Après la publication du décret sur l’étiquetage obligatoire de l’origine de la viande, les industriels commencent à chiffrer le coût de l’expérimentation et témoignent des difficultés d’organisation pour être en règle le 1er janvier 2017. Le taux de viande dans un plat déclenchant l’obligation d’étiquetage n’est pas encore connu. Les industriels dénoncent de nouvelles charges d’exploitation A lors que le décret sur l’indication de l’origine des viandes utilisées en tant qu’ingrédient a été publié le 19 août, les industriels de la conserve, du frais et du surgelé dénoncent des nouvelles obligations qui vont avoir un impact négatif sur leur activité. « Nous avons chiffré le coût de la nouvelle réglementation à plusieurs dizaines de millions d’euros », souligne Vincent Truelle, le DG de l’Adepale. Findus France, par exemple, estime qu’environ quinze références seraient concernées sur les cent cinquante du catalogue, mais sans plus de précisions dans l’attente des instructions définitives. « Les étiquettes ont déjà été entièrement refaites pour se conformer au règlement Inco (étiquetage nutritionnel, NDLR), et maintenant, on nous demande de recommencer pour l’expérimentation », peste encore Vincent Truelle. Certains industriels ont déjà reçu leurs emballages, mais ils ne pourront pas être utilisés avec le changement de réglementation. Les surcoûts vont aussi venir du passage à l’approvisionnement à 100 % en viande d’origine française induit par la difficulté de modifier les emballages pour chaque lot en fonction de l’origine de la viande. Sans compter les salariés dont le temps de travail va être consacré à ces nouvelles tâches. Les délais imposés sont très courts : dans trois mois et demi, l’expérimentation entre en vigueur (pour une durée de deux ans), et le 31 mars 2017, il ne sera plus possible de vendre des produits à l’étiquetage non conforme aux nouvelles règles. Selon l’Adepale, cela pose un problème pour des familles entières de produits. C’est le cas par exemple des légumes farcis surgelés confectionnés en été à partir de produits frais (récoltés en été) et qui restent habituellement en rayons jusqu’à l’été suivant. Les industriels dénoncent aussi l’absence d’information précise quant au pourcentage de viande dans un plat à partir duquel l’obligation d’étiquetage de l’origine sera déclenchée. Ce point doit faire l’objet d’un arrêté prévu d’ici la fin septembre. Le décret indique que ce seuil sera obligatoirement inférieur à 50 %. Les industriels, consultés par le ministère au cours de l’été, demandent que seuls les produits ayant plus de 25 % de viande soient concernés. CB 14 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 PolProf2392.indd 14 Reproduction interdite 14/09/2016 14:13 AGAA2392_014_BH550929.pdf POLITIQUE France FILIÈRE LAIT/ORGANISATIONS > En juillet 2015, à la suite d’un blocage au sein de la Maison du lait, Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), démissionnait. Depuis, la crise laitière a été reconnue à Bruxelles et même Lactalis a plié devant les éleveurs en concédant une hausse de la paye de lait pour la fin de l’année. La donne a changé. Thierry Roquefeuil se représente à la présidence du Cniel «J e suis à nouveau candidat à la présidence de l’interprofession «, a annoncé Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), le 7 septembre, en conférence de presse. « Je pars pour faire plus d’interprofession et pas moins «, avait-il justifié à l’époque. Il avait démissionné en juillet 2015 du Cniel et présentera donc de nouveau sa candidature à la présidence aux prochaines élections le 20 septembre. Il évoque « un lien à retrouver dans la filière laitière, un sens, un avenir à redonner à nos jeunes. […] Nous sommes là aujourd’hui pour démontrer que notre travail s’inscrit dans le temps. On ne lâchera rien «. Ces déclarations font suite au conflit qui s’est tenu durant plusieurs semaines entre les producteurs et le groupe Lactalis pour une augmentation de la paye du lait. « Durant cette crise, le syndicalisme a tenu son rôle de lanceur d’alerte et les organisations de producteurs ont tenu leur rôle dans la négociation «, observe-t-il. Il note également l’importance du soutien des consommateurs. « C’est important car au-delà de ce que l’on défend, des consommateurs se sont reconnus « dans notre combat, continue-t-il, en insistant : « Cela suffit, des grosses entreprises qui gagnent de l’argent sur notre dos ! «. Selon lui, « ces témoignages de consommateurs nous font penser qu’il faut continuer à avoir un lien fort avec eux. On ne pourra La FNPL mobilisée sur la loi Sapin II et le pas continuer à être producteur de lait si on décret sur l’origine des produits laitiers dans ne produit pas un lait voulu par le consomles plats préparés mateur «. Le 7 septembre, lors d’une conférence de presse de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), André Bonnard, vice-président, s’est arrêté sur les deux autres chevaux de bataille de la FNPL pour les mois à venir : la loi Sapin II et le décret sur l’étiquetage de l’origine des produits dans les plats préparés. « Tel qu’il est aujourd’hui, le projet de Loi Sapin II nous va. Mettre dans les conditions générales de ventes, le prix payé au producteur paraît à d’autres membres de la filière comme impossible. Pourtant, c’est ce qu’ils font indirectement depuis des années. […] L’esprit de la loi Sapin II, c’est : vous contractualisez pour des niveaux de prix confortables pour tout le monde, donc avec le prix payé au producteur, et cela vous allez le mettre dans un accord-cadre «, analyse André Bonnard. Concernant le décret sur l’origine des produits laitiers dans les plats préparés, pour lui, « soyons honnêtes, il ne répond pas à la question. Il passe à côté du vrai enjeu puisque les entreprises achetant du fromage à l’étranger n’y seront pas soumises. Le débat avec les industries agroalimentaires reste total.» Thierry Roquefeuil, président du syndicat, souligne cependant la reconnaissance des logos origine France, déjà en place, «qui vont pouvoir s’étendre à d’autres produits «. Reproduction interdite PolProf2392.indd 15 CONSOMMATEURS ET DISTRIBUTEURS AU CNIEL Thierry Roquefeuil évoque l’entrée d’associations de consommateur dans l’interprofession. La distribution doit déjà y figurer en septembre, même si elle ne sera pas représentée par un collège.» Le rôle de l’interprofession, c’est le partage de la valeur ajoutée «, estime également Thierry Roquefeuil. Un discours que la Fédération nationale des industries laitières (Fnil) n’est sans doute pas prête à entendre puisqu’une semaine plus tôt, Olivier Picot, son président, affirmait que le problème dans la n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 15 14/09/2016 14:13 AGAA2392_015_BH550929.pdf POLITIQUE France filière laitière « ce n’est pas un problème de partage de la valeur. Chacun a de la valeur à créer «, renvoyant la balle au producteur. « S’ils [les industriels] continuent à ne pas admettre qu’il y a une question de partage de la valeur ajoutée, alors on ira demander à des industriels étrangers s’ils sont intéressés par la valeur ajoutée produite par les producteurs français ! «. Pour autant Thierry Roquefeuil se veut confiant dans le fonctionnement de l’interprofession : « Ce n’est pas super-constructif de rester tout le temps dans le conflit «. D’après lui, la filière bouge, « peut-être que de nouveaux hommes vont arriver «. ED PRODUCTION/TAXES Les meuniers réclament la suppression de la « taxe farine » Pénalisés par les mauvaises récoltes de blé, les professionnels de la meunerie française ont à nouveau réclamé aux pouvoirs publics une suppression de la «taxe farine». Les intempéries qui ont frappé des récoltes parfois inondées, tout comme le manque de lumière, ont fortement dégradé la quantité et la qualité du blé français, donnant lieu à une « conjoncture très, très préoccupante », a indiqué Bernard Valluis, président délégué de l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) lors d’une conférence de presse le 13 septembre. Même la récolte mondiale record, qui a fait chuter les cours, ne semble pas de nature à rassurer les producteurs de farine : « Les prix du blé sont globalement déprimés du fait d’une récolte mondiale surabondante, mais sur le marché physique français il faut payer aux organismes collecteurs des primes relativement importantes pour pouvoir se procurer une marchandise qui corresponde au cahier des charges meunier », explique encore Bernard Valluis. Dans ce contexte, les meuniers français souhaitent plus que jamais la suppression de la «taxe farine», qu’ils réclament depuis plusieurs années, mettant en avant une «distorsion de concurrence» avec les meuniers étrangers. « Toute notre action aujourd’hui vise à ce que le projet de loi de finances comporte une disposition gouvernementale de suppression de cette taxe », a déclaré Bernard Valluis à l’AFP. Cette taxe payée par les meuniers représente selon l’ANMF 64 M€ par an, un montant «supérieur à l’excédent brut d’exploitation de l’ensemble de la meunerie, qui est de l’ordre de 58 M€». Avec AFP 16 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 PolProf2392.indd 16 Reproduction interdite 14/09/2016 14:13 AGAA2392_016_BH550929.pdf POLITIQUE France STATISTIQUE/COMMERCE Recul de l’excédent en juillet, pour le septième mois consécutif Vins, champagne et produits laitiers français se sont moins vendus à l’étranger que l’an passé en juillet, faisant reculer pour le septième mois consécutif l’excédent des échanges agroalimentaires du pays, a indiqué le ministère de l’Agriculture le 12 septembre. En juillet, l’excédent des échanges agroalimentaires français a atteint 601 M€, soit un recul de 275 M€ par rapport au même mois de 2015, selon le bulletin statistique Agreste du ministère. Ce recul est la conséquence d’une diminution « plus marquée » des exportations (-10,4 %) que des importations (-6,4 %), relève Agreste. En cumulé sur les sept premiers mois de 2016, l’excédent agroalimentaire dépasse légèrement les 4 Mrd€, en baisse de 1,2 Mrd€ par rapport à la même période de 2015. La baisse la plus conséquente porte sur les échanges avec les pays de l’Union européenne. Côté vins et champagne, les exportations françaises ont reculé de 104 M€ en juillet, à 689 M€. Sur les sept premiers mois de l’année, l’excédent des exportations de boissons alcoolisées se contracte ainsi à 1,01 Mrd€ contre 1,1 Mrd€ un an auparavant, « sous l’effet de la diminution des exportations vers le Royaume-Uni, les Etats-Unis et Singapour », note le bulletin. Les produits laitiers et les glaces français ont aussi souffert à l’étranger, avec 483 M€ exportés en juillet contre 539 M€ l’an passé, ce qui ramène à 222 M€ l’excédent cumulé sur sept mois dans ce domaine, contre 241 M€ en 2015. Avec AFP Reproduction interdite PolProf2392.indd 17 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 17 14/09/2016 14:13 AGAA2392_017_BH550929.pdf CHRONIQUE JURIDIQUE Systématiquement rejetés par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA) lorsqu’il s’agit de les autoriser en tant qu’allégations de santé, les « probiotiques » attendent toujours leur heure. La Commission européenne a peut-être trouvé une solution satisfaisante pour les industriels du secteur, en les autorisant en tant que « mention volontaire ». Le débat sur les allégations « probiotiques » relancé M is en avant depuis de nombreuses années par l’industrie agroalimentaire, car très appréciés et connus des consommateurs, les « probiotiques » [1] ont fait partie des principales – et nombreuses – victimes de la réglementation européenne relative aux allégations nutritionnelles et de santé [2]. En effet, dès ses premières lignes directrices (2007), la Commission a expressément reconnu les allégations « probiotiques » (au même titre que celles concernant les « antioxydants »), comme des allégations de santé tombant dans le champ d’application du règlement [3] et devant donc être préalablement autorisées par la Commission européenne, après une évaluation scientifique rigoureuse de l’AESA. Pour illustrer sa position, la Commission avait pris comme exemple l’allégation « contient des probiotiques », ne laissant donc guère de place à d’autres interprétations, comme, par exemple, la possibilité de considérer les allégations « probiotiques » comme des allégations génériques. Les opérateurs se sont donc – systématiquement – retrouvés soumis à la procédure d’autorisation européenne, [4] mais aucune allégation de santé « probiotique » n’a été, à ce jour, autorisée. Dans la majorité des cas, la raison avancée par l’AESA est un manque de caractérisation des probiotiques visés, et si – par chance – celle-ci s’avère suffisante, alors, la demande ne parvient jamais à surmonter l’épreuve de la définition du bénéfice santé [5]. Néanmoins, depuis 2013, et sous la pression de certains Etats membres, la Commission a ouvert la possibilité d’utiliser – sous certaines conditions et après autorisation – des « descripteurs génériques » comme dérogations à l’application de la réglementation sur les allégations [6]. L’Italie, dont l’industrie « probiotique » est particulièrement importante, est, aujourd’hui, le seul pays à avoir transmis une demande en ce sens, pour l’utilisation du terme « probiotico ». La décision d’autorisation est en cours de discussion, et les avis semblent diverger – entre États membres, mais aussi avec la Commission – sur la possible requalification du terme « probiotico » en tant que descripteur générique. Les autres États membres attendent avec impatience cette décision, pour introduire, à leur tour, des demandes similaires. Mais cette procédure dérogatoire risque toutefois de soulever des problèmes de distorsions de concurrence au sein de l’Union, d’autant que l’Italie continue d’autoriser les allégations « probiotiques » sur son territoire, considérant qu’elle bénéficie d’un régime transitoire, dans l’attente du résultat de la procédure introduite. C’est pour- 18 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 ChroniqueJuridique2392.indd 18 Reproduction interdite 14/09/2016 13:52 AGAA2392_018_BH549882.pdf CHRONIQUE JURIDIQUE En savoir plus Katia Merten-Lentz est avocate-associée au sein du cabinet Keller & Heckman. Elle est en charge de toutes les questions agroalimentaires, européennes et nationales, et ce, pour toutes les filières de la chaîne alimentaire. Katia intervient tant en conseil qu’en contentieux, auprès des industries de l’agroalimentaire. quoi la Commission semble aujourd’hui réfléchir à une solution plus logique, d’un point de vue commercial, mais peu orthodoxe, d’un point de vue juridique. En effet, l’exécutif européen a récemment fait savoir qu’il considérait la possibilité d’autoriser l’utilisation du terme « probiotique », en tant que « mention volontaire », non plus sur la base du règlement sur les allégations, mais sur celle du règlement relatif à l’information des consommateurs [7]. Pour rappel, les « mentions volontaires » sont des informations – facultatives – fournies au consommateur, en plus des Keller & Heckman est un cabinet international mentions dites « obligatoires ».Mais cette construction inde droit des affaires, spécialisé en droit agroalimentaire, matériaux en contact alimentaire, novante risque de rencontrer des résistances, de la part du environnement et publicité, présent à Bruxelles, Conseil, et – surtout –, du Parlement européen, dont on Paris, San Francisco, Shanghai et Washington. connait la position hostile à l’encontre des « probiotiques ». En attendant, l’AESA devrait publier, d’ici la fin de l’année, des lignes directrices – actualisées – sur les exigences techniques et scientifiques demandées dans les dossiers de demande d’autorisation d’allégations. Cette initiative a été positivement accueillie par les industriels, qui ne désespèrent pas de voir – un jour – une allégation « probiotique » autorisée. Mais surtout, cette nouvelle révision ne fait que confirmer les difficultés d’application de la réglementation sur les allégations. C’est la raison pour laquelle la Commission européenne a annoncé, dans le cadre de son programme REFIT [8], une possible révision du règlement lui -même. Katia Merten-Lenz [1] Selon l’OMS, les probiotiques sont « des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l’hôte », et notamment, sur la flore intestinale, le système immunitaire et le bien-être général. [2] Règlement (CE) n° 1924/2006 du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires. [3] European Commission, December 2007, « Guidance on the implementation of regulation n° 1924/2006 on nutrition and health claims made on foods conclusions of the standing committee on the food chain and animal health » [4] Les opérateurs français l’ont d’ailleurs appris à leur dépens, à l’image de l’entreprise Danone, qui, en 2010, anticipant un refus attendu, avait préféré retirer ses demandes d’autorisation relatives aux allégations « probiotiques » qu’elle utilisait pour ses yaourts Activia et Actimel. [5] Dernier rejet en date (juillet 2016): Lactobacillus plantarum 299v and an increase of non-haem iron absorption: evaluation of a health claim pursuant to article 13(5) of Regulation n° 1924/2006. [6] Règlement (UE) n° 907/2013 de la Commission du 20 septembre 2013 fixant les règles applicables aux demandes concernant l’utilisation de descripteurs génériques (dénominations). [7] Règlement (UE) n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires. [8] Le programme REFIT vise à rendre la législation de l’UE plus simple et à réduire les coûts induits par la réglementation, contribuant ainsi à la mise en place d’un cadre réglementaire clair, stable et prévisible, favorable à la croissance et à l’emploi. Reproduction interdite ChroniqueJuridique2392.indd 19 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 19 14/09/2016 13:52 AGAA2392_019_BH549882.pdf INDUSTRIE France FINANCEMENT PARTICIPATIF/CONFISERIE > Pour se relancer après l’incendie de son outil de production et de sa boutique historique au cœur de Bourges, l’entreprise centenaire opte pour le crowdfunding. Elle s’adresse au grand public et aux amoureux de la confiserie mais espère aussi attirer l’attention d’investisseurs professionnels. La Maison des Forestines veut lever 150 000 euros L ’incendie qui a ravagé au printemps 2015 la Maison des Forestines, un immeuble de caractère du centre de Bourges construit en 1884, a laissé l’entreprise dirigée par Jean-François Tavernier en bien mauvaise posture. Les flammes, provenant du restaurant mitoyen, ont détruit l’atelier, la boutique et les bureaux. « La production a été stoppée net, ce qui a engendré une perte d’exploitation couverte seulement en partie par les assurances », explique le dirigeant de la Maison des Forestines. La société familiale réalisait au cours des derniers exercices un chiffre d’affaires de l’ordre de 400 000 euros. Depuis le drame, l’entreprise est parvenue à trouver un laboratoire et un local commercial provisoires. Autant de décisions qui ont engendré de lourdes dépenses. « C’est pourquoi nous lançons une campagne de financement participatif sur le site Bulb In Town pour lever au total 150 000 euros, que nous souhaitons boucler le 2 octobre », explique Jean-François Tavernier. Il s’agit d’une campagne sur le principe du don contre don. Le donateur verse un montant, de 15 à 2000 euros, pour lequel il reçoit une contrepartie en nature sous forme de confiseries de la Maison des Forestines. Pour mobiliser les donateurs, l’entreprise compte sur son antériorité, sur les réseaux sociaux, avec une page Facebook qu’elle a créée, sur ses produits et sur son histoire. Georges Forest a inventé en 1879 le premier bonbon de sucre satiné croquant fourré au praliné, la Forestine, aujourd’hui inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Avec cette levée de fonds auprès du grand public, la Maison des Forestines espère aussi attirer l’attention d’investisseurs potentiels qui pourraient entrer au capital de l’entreprise, à 100 % entre les mains de la famille. Depuis le mois d’août, la production et la commercialisation ont repris. Le p.-d.g. compte bien poursuivre le développement de l’entreprise avec de nouvelles spécialités et reprendre l’export qui avait commencé vers le Japon en 2013. L’emménagement dans la boutique historique refaite à neuf n’est pas prévu avant 2019-2020. CB 20 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Industrie2392.indd 20 Reproduction interdite 14/09/2016 13:59 AGAA2392_020_BH550023.pdf INDUSTRIE France BOISSONS/FRUITS > Après le « blanc de kiwi » qui permet d’utiliser les fruits qui ne peuvent pas intégrer le circuit commercial classique, Longonya réfléchit à valoriser les mangues, les ananas et les cerises. La start-up est sur le point de lever 400 000 euros auprès d’investisseurs. Longonya transforme les kiwis en « vin blanc » M arvet Mbani et Alexandre Villard, cofondateurs de la start-up lyonnaise Longonya, ont trouvé une solution pour valoriser les kiwis écartés des circuits de distribution classique, soit environ 20 % de la production française. « Nous avons mis au point une recette exclusive pour produire notre “blanc de kiwi” issu de la fermentation des kiwis et de jus de raisin », explique Marvet Mbani. Proche d’un vin blanc et titrant 8,5° d’alcool, cette boisson est présentée en bouteille de vin et mise au point avec le concours d’œnologues. Elle est aujourd’hui élaborée en ayant recours aux équipements vinicoles inutilisés pendant les mois d’hiver qui suivent la période de récolte des kiwis. À l’occasion de la dernière saison, une première cuvée de 16 000 bouteilles a été produite à partir de 20 tonnes de kiwis. « La moitié a déjà été commercialisée auprès de caves et d’épiceries fines », souligne Marvet Mbani. Longonya ne souhaite pas se lancer dans la grande distribution classique pour l’instant, préférant prendre le temps de faire découvrir ce produit innovant aux clients en recherche de nouveauté et adeptes de boissons faiblement alcoolisées et naturelles (sans ajout de sucre notamment). FONDS PERSONNELS ET PRÊTS BANCAIRES Pour lancer ce produit, les deux associés se sont appuyés sur leurs économies personnelles (20 000 euros) et un emprunt bancaire de 16 000 euros. Pour leur deuxième boisson en préparation, un vin de mangue, Longonya a lancé une levée de fonds en crowdfunding de 3 000 euros sous forme de précommandes et obtenu une bourse de la French Tech de 17 000 euros. Actuellement, Marvet Mbani et Alexandre Villard préparent la prochaine cuvée de blanc de kiwi (50 000 bouteilles) prévue pour la fin de l’année dans la Drôme, à partir de kiwis de la région. Elle devrait donner naissance à un nouveau produit, un pétillant de kiwi, que Longonya prévoit de produire à hauteur de 20 000 bouteilles. Le vin de mangue devrait aussi voir le jour l’hiver prochain à partir de fruits du Mali (20 000 bouteilles). D’autres projets sont dans les tiroirs des deux entrepreneurs : des boissons à partir d’ananas, de cerise, et une production à partir de kiwi biologiques. Pour nourrir ces projets et étoffer l’équipe (qui compte seulement les deux fondateurs), Longonya est en phase de recherche de financement auprès d’investisseurs, pour un montant estimé à environ 400 000 euros. « Nous espérons boucler cette levée de fonds d’ici la mi-octobre »,précise Marvet Mbani. CB Reproduction interdite Industrie2392.indd 21 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 21 14/09/2016 13:59 AGAA2392_021_BH550023.pdf INDUSTRIE France CONSERVE/CESSION > Le conserveur suisse Reitzel cède 70% de l’entreprise sarthoise éponyme à Charles Christ, arrière petit-fils du fondateur. Le repreneur entend mettre l’accent sur les légumes lacto-fermentés, le bio et le haut de gamme. Reitzel cède Charles Christ à… Charles Christ L e suisse Reitzel, qui réalise la moitié de son activité en France (Jardin d’Orante, Olï, etc.), a décidé de se séparer de sa branche plats cuisinés en conserve. Le 8 septembre, il a annoncé la cession de 70% du capital de la société Charles Christ pour un montant qui reste secret, expliquant que « le contexte de guerre des prix dans la distribution ne laisse pas entrevoir de retour à la croissance, ni des volumes, ni des marges (…). En 2015, le groupe Reitzel en France a réalisé 51,4 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistrant une baisse de -2,1% avec un résultat d’à peine 1% ; inférieur aux objectifs, et surtout à ses besoins d’investissement qui ont été de 700 000 euros sur 2015 », selon le communiqué du groupe. Pour Emmanuel Bois, directeur général de Reitzel France, « Charles Christ était la meilleure personne pour reprendre l’entreprise car nous voulions un partenaire qui a un projet pour développer l’activité. » Des synergies, par exemple pour le transport, pourront être trouvées avec Reitzel, qui garde 30% du capital de Charles Christ. Avec 83 salariés (et même une centaine chaque automne) et deux sites industriels à Connerré (Sarthe), Charles Christ est spécialisé dans les conserves : la choucroute, les légumes lacto-fermentés et les plats cuisinés. L’entreprise devrait réaliser un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2016 (10,5 millions d’unités vendues) mais prévoit bien plus pour les années suivantes. « Nous voulons atteindre d’ici cinq ans les 25 millions d’euros de chiffre d’affaires », déclare Charles Christ, arrière-petit-fils du fondateur de l’entreprise centenaire. Pour y parvenir, le nouveau p.-d.g. table sur sa bonne connaissance de la grande distribution, où il a travaillé plusieurs années, et de l’entreprise. Celle-ci est toujours restée dans le giron familial et était conduite par Gérald Christ, le père de Charles, qui avait fait appel à Reitzel en 2011. Pour y parvenir à ses objectifs, le nouveau dirgeant a mis au point un plan de développement pourvu d’une première enveloppe de 400 000 à 600 000 euros d’investissement en 2017 dans du matériel pour améliorer la production en qualité et en quantité. « Nous allons mettre l’accent sur les points forts de l’entreprise qui sont sa maîtrise parfaite des légumes fermentés, le chou mais pas seulement, le bio et les plats cuisinés », souligne Charles Christ. 80% des ventes sont faites aujourd’hui avec les plats cuisinés, mais le p.-d.g. prévoit que cette proportion tombe à 60% en 2021, le solde se répartissant entre les légumes (marque Gillet Contres) et le bio (marque Nutriform). Seul producteur de légumes lacto-fermentés en France, Charles Christ va profiter de ce segment en forte croissance en développant la gamme actuelle et en mettant en place une filière d’approvisionnement biologique locale pour passer de 440 tonnes de légumes en 2016 à 660 tonnes l’année prochaine. Une réflexion est menée pour produire des jus de légumes lacto-fermentés biologiques. Pour la choucroute, l’en- 22 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Industrie2392.indd 22 Reproduction interdite 14/09/2016 13:59 AGAA2392_022_BH550023.pdf INDUSTRIE France treprise va élargir les formats pour mieux répondre aux attentes des clients professionnels et lancer de nouvelles recettes, notamment pour valoriser sa marque (40% des ventes de choucroute sont faites sous marque Charles Christ). Et pour les plats cuisinés, de nouvelles recettes, basées sur les cuisines du monde, vont être proposées afin de compléter les recettes traditionnelles. CB SOCIAL/CONSERVERIE Statu quo chez Raynal et Roquelaure Provence La situation est toujours bloquée à l’usine Raynal et Roquelaure de Camaret-sur-Aygues dans le Vaucluse. Depuis le 18 août, 60 % du personnel de ce site qui emploie 180 collaborateurs sont en grève. Les grévistes demandent une augmentation de salaire de 40 € et le départ du directeur, Christophe Bertin, nommé en juin. La dernière séance de négociation du 9 septembre a été vaine. « Depuis 2012, nous avons accordé une augmentation de salaire de 9 %, et cette année une augmentation du pouvoir d’achat de 40 € pour chaque salarié, affirment Jérôme Foucault, président du directoire, et Mathieu Thomazeau, directeur général de Cofigéo, la maison-mère. L’équilibre économique du site est mis à mal. Depuis deux ans, nous avons investi 4 M€ pour faire évoluer la production, et rapatrier la production de sauce tomate d’Espagne. Notre politique salariale n’a rien à envier à celle d’autres entreprises». En pleine campagne de production, une dizaine d’intérimaires renforce les effectifs non-grévistes qui assurent une production quotidienne de 15 000 boîtes contre 200 000 prévues par le plan de charge. Annuellement, cette ancienne usine Buitoni rachetée en 2003, spécialisée dans la production de plats cuisinés italien (Zapetti), un des trois sites industriels du groupe, produit 100 millions de boites par an dont 35 tonnes de raviolis. L’établissement, dont 53 % des salariés ont plus de 50 ans, est engagé un plan senior. EB SURGELÉS Findus fait disparaître Iglo du marché français Comme annoncé au printemps, les références Iglo disparaîtront des rayons des supermarchés français cet automne, au profit de Findus. « À l’occasion de cette migration, nous conservons 28 références du catalogue d’Iglo qui passent sous la marque Findus », précise Caroline Nobilé, directrice marketing et R&D de Findus. Ce changement concerne la France, à l’exclusion d’autres marchés européens où la marque continue de subsister. « Sur chaque marché, notre stratégie consiste à garder seulement la marque leader », selon Caroline Nobilé. Reproduction interdite Industrie2392.indd 23 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 23 14/09/2016 13:59 AGAA2392_023_BH550023.pdf INDUSTRIE France Les ventes sont orientées à la hausse avec +1,5% en valeur (+3% en volume) à CAM P8 pour les deux marques de Nomad Foods. Findus réalise des ventes à +2,4% en valeur (+3,3% en volume) sur un marché du surgelé à +1,8% en valeur (+0,6% en volume). Pour soutenir le chiffre d’affaires, les investissements médias seront en hausse de 28% en 2016 par rapport à 2015. Pour cet automne, Findus compte environ 150 références (désormais 100% sans huile de palme, sans colorant et sans conservateur ajouté) dont une douzaine de nouveautés avec des mini-churros, mini-röstis et galettes (extension de la gamme Croustibat), des mozzinis à la mozzarella (chaussons fabriqués en Italie), des régalinis (à partir d’une recette d’empanadas fabriquées par Findus en Espagne et adaptée au marché français), et deux références de panés de colin sans gluten, une première sur ce segment pour Findus France. CB FRUITS/FINANCEMENT Levée de fonds en vue pour les Fruits détendus Avec ses bouchées aux saveurs fruitées, Charles d’Oléon entend dépoussiérer le monde des produits à base de fruits secs. Le jeune entrepreneur a mis au point, avec la collaboration du chef Félicie Toczé, des bouchées élaborées à partir de fruits séchés, fruits à coques pré-germés et herbes aromatiques. « Nous avons mis au point un procédé unique à partir de purées de fruits pour remplacer le sucre qui sert habituellement de liant dans les produits du même type », explique Charles d’Oléon, ce qui permet de garantir ses produits « sans sucres ajoutés ». Afin de préserver au maximum les qualités nutritionnelles des ingrédients, les initiateurs du projet ont mis au point un process permettant de limiter la montée en température de séchage qui est limitée à 42°C. Dans le laboratoire de Saint-Denis, où la start-up est installée, 10 000 boîtes de 40 gr ont déjà été produites et commercialisées depuis fin 2015, sous la forme de quatre recettes différentes. Les produits sont diffusés dans trente points de vente et des discussions ont lieu pour leur référencement au sein de la centrale d’achat d’un réseau de boutiques biologiques. « Aujourd’hui, l’enjeu est d’étendre la gamme vers de nouveaux produits permettant de répondre à la demande à d’autres moments de la journée comme le petit-déjeuner », explique le fondateur. D’ici la fin de l’année, des spécialités pour l’apéritif seront également lancées. Pour alimenter son développement et notamment assurer le financement des recettes salées, les Fruits détendus procéderont à la fin de l’année à une opération de crowdfunding en don pour don de 20 000 euros. Dans un second temps, la jeune entreprise aura besoin, selon son fondateur, de ressources supplémentaires : 50 000 euros pour renouveler ses machines, puis environ 250 000 euros pour investir dans un site de production d’une centaine de mètres carrés. Un objectif que Charles d’Oléon souhaite atteindre d’ici un an. CB 24 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Industrie2392.indd 24 Reproduction interdite 14/09/2016 13:59 AGAA2392_024_BH550023.pdf INDUSTRIE France plus de 70 % réalisés à l’international et se targue d’une croissance en volume et en chiffre d’affaires de plus de 10 % par an depuis cinq ans. EN BREF FINANCEMENT * Fonds d’Investissement de Proximité Eurofins lève près de 300 M€ Afin de financer sa politique de croissance externe, Eurofins Scientific a annoncé avoir levé 296 M€ auprès d’investisseurs institutionnels. 800 000 actions nouvelles ont été émises au prix unitaire de 370 €, marquant une décote de 1,8 % sur le dernier cours côté. L’offre de 600 000 actions initialement prévue a été augmentée pour tenir compte de la forte demande des investisseurs. Le groupe de bio-analyse précise dans son communiqué du 8 septembre avoir ciblé des acquisitions potentielles « au-delà du programme d’acquisitions prévu de 200 millions d’euros par an, pour atteindre l’objectif de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020 ». Si ces opérations sont menées à leur terme, le groupe (1,95 Mrd€ de CA en 2015) sera donc en avance sur cet objectif initial. Eurovanille lève 4,5 M€ pour booster sa croissance Deux ans après avoir levé 1 M€ auprès d’Audacia, Eurovanille vient de lever 4,5 M€ auprès de nouveaux partenaires minoritaires. Il s’agit de Nord Capital Investissement (filiale du Crédit Agricole Nord de France), du FIP* Nord Cap VI, géré par Nord Capital et du FIP* Entreprises Familiales Exportatrices II, géré par Turenne Capital. Implanté dans le nord de la France, le spécialiste de la production et de la commercialisation de vanille (gousse, poudre, liquide..) « qui pèse actuellement plus de 6 % du marché mondial en volume, souhaite doubler ce chiffre d’ici à cinq ans par un renforcement de ses équipes commerciales internationales et une plus forte intégration de fournisseurs », indique un communiqué conjoint du 9 septembre. Eurovanille réalise un chiffre d’affaires de 20 M€, dont Reproduction interdite Industrie2392.indd 25 STRATÉGIE Patiprestige ferme son site de Dijon Moins d’un an après la reprise de Patiprestige, son nouveau propriétaire, le groupe Hafner, recentre la production (Agra Alimentation du 14 janvier 2016). La presse locale se fait l’écho de la fermeture programmée d’ici fin octobre du site dijonnais de Patiprestige, spécialiste de pâtisseries fraîches pour la GMS. Cette fermeture concerne 82 salariés. Pour la CFDT, l’un des trois syndicats présents dans l’entreprise, avec FO et la CGT, majoritaire, il s’agit d’une « délocalisation magouillée », indique l’agence de presse économique Traces Écrites installée à Dijon. « Hafner nous a retiré une grosse partie de la production pour la confier à l’autre unité de Patiprestige, située près de Chambéry en Savoie, où travaillent plus de 110 personnes », explique son représentant Peter Louot qui a émis un avis défavorable au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Les deux groupes qui collaboraient depuis de nombreuses années annonçaient en janvier dernier peser ensemble 55 M€ de chiffre d’affaires : 33 M€ pour Hafner et 22 M€ pour Patiprestige. PRODUITS LAITIERS Savencia : chiffre d’affaires en retrait de 4 % au 1er semestre 2016 Le groupe laitier Savencia a annoncé le 8 septembre des ventes en recul de 4 % au premier semestre 2016 à 2,09 Mrd€ « sous l’effet négatif du change et de la baisse conjointe des prix des produits de grande consommation et des cotations de n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 25 14/09/2016 13:59 AGAA2392_025_BH550023.pdf INDUSTRIE produits industriels », précise le communiqué du 8 septembre. « La quasi-stabilité du résultat opérationnel courant à 86,1 M€ contre 85,8 M€ au 30 juin 2015, résulte d’une forte dégradation des opérations réalisées en France, compensée par une progression de l’International. » Savencia prévoit pour le second semestre le maintien d’un « environnement particulièrement incertain » résultant des incertitudes relatives à l’économie laitière mondiale et ses conséquences en France, de la volatilité des devises et de la guerre des prix entre distributeurs. BOURSE LDC divise par deux le nominal de l’action Le volailler LDC a annoncé la division par deux du nominal de son action. Cette division qui sera effective le 30 septembre « rendra l’action LDC plus accessible notamment aux actionnaires individuels et permettra d’accroître la liquidité du titre », indique le communiqué du 13 septembre. Concrètement, le 30 septembre, les actionnaires de LDC recevront en échange de chaque action détenue de 0,80 € de nominal, deux actions de 0,40 € de nominal. Du même coup, le nombre total d’actions composant le capital social de LDC se trouvera multiplié par deux. BELGIQUE Vandemoortele annonce un Ebitda en hausse de 7,6% au 1er semestre 2016 Le groupe belge Vandemoortele a annoncé le 12 septembre un chiffre d’affaires en hausse de 0,6% à 647 M€ au premier semestre 2016. L’Ebitda atteint 60 M€, en hausse de 7,6% par rapport à la même période de 2015. Pour l’année 2016, le groupe s’attend à une légère hausse de son chiffre d’affaires et l’Ebitda devrait être supérieur à celui réalisé en 2015, hors effets imprévus du Brexit. 26 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Industrie2392.indd 26 France ESPAGNE Icelandic se sépare de sa filiale espagnole Le groupe islandais Icelandic (500 M€ de chiffre d’affaires 2015) vient d’annoncer la conclusion d’un accord pour la vente de sa filiale continentale, Icelandic Ibérica, spécialisée dans la morue. C’est une autre entreprise islandaise, Solo Seafood, une joint-venture de plusieurs sociétés de producteurs, qui devient le nouveau propriétaire. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Icelandic Ibérica emploie 140 personnes pour 100 M€ de chiffre d’affaires en 2015 avec un panel de 4 000 clients en Europe du sud. Par ailleurs, Icelandic Group et Solo Seafood ont signé un accord d’exclusivité pour que ce dernier puisse continuer d’utiliser la marque Icelandic Seafood dans le sud de l’Europe. La propriété des marques d’Icelandic Seafood a dans le même temps été transférée à une filiale nouvellement créée, Icelandic Trademark Holding. PORTUGAL CCPA acquiert DIN L’union de coopératives CCPA (101 M€ de chiffre d’affaires en 2015) a annoncé le 8 septembre l’acquisition du portugais DIN, spécialisée en nutrition animale, auprès du groupe Montalva. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. « DIN dispose de deux outils de fabrication, l’un pour les pré-mélanges et l’autre pour les pre-starters, et d’un laboratoire d’analyses chimiques et microbiologiques », note le communiqué. « Cette conjugaison de savoir-faire et d’expertises permettra de créer de nouvelles opportunités d’innovations et de services au bénéfice des clients de DIN », a déclaré Erwan Gilet, directeur général de CCPA. Cette opération va permettre à CCPA de renforcer son positionnement sur le marché portugais, tandis que DIN pourra désormais s’appuyer sur les moyens de recherche et d’expérimentation de CCPA. Reproduction interdite 14/09/2016 13:59 AGAA2392_026_BH550023.pdf INDUSTRIE Monde ROYAUME-UNI Nim’s Fruit Crisp s’agrandit dans le Kent Afin de se développer sur les marchés américain, européen et australien, le fabricant de chips de fruits et légumes «sains» Nim’s Fruit Crisp investit 150 K£ (176 896 €) dans l’agrandissement de son site de production de Sittingbourne dans le Kent, indique le magazine en ligne This is Money. Cet investissement va également permettre à l’entreprise de relocaliser sa production en Grande-Bretagne, et de supprimer son unité de production en Europe de l’Est. Distribuées par Amazon, Cotsco ainsi que Holland & Barrett, les chips de fruits et légumes de Nim’s devraient ainsi accélérer leur développement à l’export. Fondé en 2012 dans sa cuisine par Nimisha Raja, Nim’s Fruit Crisp emploie aujourd’hui quatre personnes. ÉTATS-UNIS/INVESTISSEMENT La Compagnie des desserts acquiert une glacerie à New-York Après s’être installée à Miami il y a cinq ans, la Compagnie des desserts s ‘est renforcé aux Etats-Unis en faisant l’acquisition le 13 septembre d’une glacerie à NewYork. « L’entreprise new-yorkaise réalise un chiffre d’affaires de 500 000 $ et emploie quatre personnes », explique Sylvie Barral, directrice générale de La Compagnie des desserts, basée à Lézignan-Corbières (61 M€ de chiffre d’affaires prévus pour 2016). Cette installation présente plusieurs avantages pour l’entreprise : gagner une soixantaine de clients, servir des restaurateurs à plus fort pouvoir d’achat et réaliser un gain fiscal en évitant de subir 20% de taxes sur les crèmes glacées en provenance de France. « Nous allons toutefois poursuivre nos exportations pour certaines glaces, et pour l’ensemble des pâtisseries », précise Sylvie Barral. Dans les prochains mois, la Compagnie des desserts va développer son chiffre d’affaires outre-Atlantique (1 million $ en 2016 avec la glacerie) afin de le multiplier par deux d’ici 2017. Pour y arriver, elle compte diffuser ses produits dans tout le pays en s’appuyant sur un ou deux grossistes. CB EN BREF NOUVELLE-ZÉLANDE Silver Fern Farms pourra s’allier avec les Chinois Le projet d’association entre la coopérative néo-zélandaise Silver Fern Farms et le chinois Shangaï Maling (filiale à 38 % de Bright Food) devrait finalement voir le Reproduction interdite Industrie2392.indd 27 jour, contre l’avis d’une minorité d’actionnaires. La résistance des opposants s’était organisée autour de deux arguments : la perte de contrôle d’une filière majeure du pays – Silver Fern Farms et ses filiales représentent le principal opérateur du secteur carné du pays – et la dilution du statut coopératif de l’entreprise qui compte 16 000 adhérents. Mais au final, par un deuxième vote réalisé début août, confirmant celui d’octobre 2015, plus de 80 % n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 27 14/09/2016 13:59 AGAA2392_027_BH550023.pdf INDUSTRIE des actionnaires ont approuvé la création d’une joint-venture à 50/50 dans laquelle Shangaï Maling mettra 261 M de dollars néo-zélandais (170 M€). L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 Mrd de dollars néo-zélandais (1,57 M€) en 2015 et un bénéfice net de 24,9 M$ (16,3 M€). THAÏLANDE Esclavage moderne dans le poulet thaïlandais ? Le principal exportateur de poulet thaïlandais, Betagro, se trouve empêtré dans une sale histoire depuis début septembre. À cette date, quatorze migrants venus du Myanmar (ex-Birmanie) ont porté plainte devant les autorités judiciaires pour… esclavage. Ils réclament 46 millions de bath (1,18 M€) au groupe et à son fournisseur, un producteur de poulets, leur employeur direct. Les travailleurs indiquent s’être vus confisquer leurs passeports, avoir été contraints de travailler plus de vingt heures par jour pour un salaire dérisoire et d’avoir en plus été contraints de dormir sur le site, à côté des poulets. Ce n’est pas la première fois que ce type de dossier fait la Une dans le pays où, selon la presse anglophone, une partie du déve- 28 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Industrie2392.indd 28 Monde loppement des entreprises de l’agroalimentaire s’est appuyé sur l’emploi de travailleurs migrants dans des conditions pour le moins précaires. VIETNAM Vinamilk négocie le rachat d’un groupe américain Vinamilk, la première société laitière du Vietnam, est en cours de négociations pour acquérir une entreprise américaine. C’est ce qu’a déclaré Mai Kiêu Liên, la directrice générale, dans une interview à Bloomberg le 7 septembre, sans pour autant donner le nom de la cible ni le montant de l’opération. Le groupe cherche à atteindre un chiffre d’affaires annuel de 3 Mrd$ d’ici la fin de 2017 (environ 2,66 Mrd€ contre 1,6 Mrd€ en 2015) grâce aux acquisitions, a précisé la responsable. Dernièrement, Vinamilk est monté à 100 % dans le capital de la société californienne Driftwood Dairy dont il détenait 70 % depuis 2014. En dehors du Vietnam et des États-Unis, Vinamilk est intéressé par de la croissance externe en Nouvelle-Zélande et au Cambodge. Reproduction interdite 14/09/2016 13:59 AGAA2392_028_BH550023.pdf AGRA Pourquoi nos lecteurs nous lisent : Agra alimentation est une revue complète. Les décryptages de l’actualité ou encore l’analyse des tendances structurelles des IAA font d’Agra alimentation une source d’information essentielle pour les professionnels du secteur. Laurent Bennet, Directeur Agriculture, Agroalimentaire et Services aux entreprises - Crédit Agricole S.A. Acteur majeur de l’industrie agroalimentaire, le groupe Bonduelle suit de près son actualité. L’exhaustivité de l’information et la qualité de l’analyse que je trouve dans Agra alimentation, me sont précieuses. Christophe Bonduelle, Président Directeur Général, Groupe Bonduelle Tout à la fois, synthèse des événements récents, moyen de veille économique et source de points de vue, Agra alimentation apporte un éclairage pertinent sur l’évolution de notre environnement et les tendances de nos métiers. Christian Couilleau, Directeur Général, Groupe EVEN Fidèle lecteur d’Agra alimentation depuis sa création j’y trouve des informations très pointues que je ne lis nulle part ailleurs. Intéressé par les sujets de financement et de croissance externe, en particulier à l’international, j’apprécie les dossiers complets sur les opérations de croissance. Je suis aussi très friand des longs et complets interviews de dirigeants qui vont en profondeur et permettent de bien comprendre la stratégie des entreprises. Hervé Lecesne, Président Directeur Général, Nactis Flavours L’information donnée chaque semaine par Agra alimentation est beaucoup plus complète et plus détaillée que celle que l’on peut trouver dans des supports plus généralistes. Et elle porte tout autant sur les tendances majeures du secteur que sur les éléments spécifiques et précis des entreprises du métier. C’est un outil de travail indispensable. Michel Léonard, ex-Président du Directoire de Lactalis. Consultant et Administrateur de Sociétés Abonnez-vous dès aujourd’hui ! www.agraalimentation.fr/abonnement Industrie2392.indd AGRA1603-01 Testimonial 29 AgraAlim.indd 1 AGRA1603-01 Les lecteurs d’Agra alimentation en savent toujours plus. 14/09/2016 24/03/201613:59 16:53 AGAA2392_029_BH550023.pdf COMMERCE France COMMERCE ÉQUITABLE/LAIT ET VIANDE > Comme lors de l’éclosion du commerce équitable pour défendre les petits producteurs latino-américains et africains, plusieurs enseignes sont en train de réinventer des marques «équitables», françaises celles-là, permettant au producteur de vivre de son travail et garantissant au consommateur certains bonus de qualité. Carrefour lance une marque pour valoriser les producteurs français F in octobre, Carrefour lancera une nouvelle marque, «C’est qui le patron», revalorisant le prix payé au producteur. Une brique de lait UHT de cette marque sera commercialisée 99 centimes d’euro le litre et permettra aux producteurs d’obtenir une rémunération de 39 centimes le litre, soit bien au-dessus de ce que Lactalis a fini par lâcher aux producteurs en colère cet été (27,5 centimes en moyenne pour le litre de lait sur l’année, au lieu de 25,69 auparavant). Le tarif a été fixé par les consommateurs eux-mêmes, à l’issue d’un questionnaire en ligne diffusé cet été. 6 000 consommateurs y ont participé. «Personne ne viendra se mettre en travers de cette rémunération garantie fixe et constante», assure Nicolas Chabanne, président des Gueules Cassées, une association anti-gaspillage alimentaire à l’origine de l’initiative, avec Laurent Pasquier de Mesgoûts.fr. À ce jour, seuls 51 producteurs laitiers bénéficieront de cet accord. Ils sont issus d’exploitations familiales traditionnelles en difficulté, rassemblés en coopérative dans l’Ain. «Ces producteurs sont très courageux et hyper-motivés par l’élevage. Depuis 2008, ils n’avaient plus de collecte de lait et la coopérative qui les regroupe était contrainte de vendre directement en Italie. Ce printemps, les Italiens leur ont proposé seulement 20 centimes le litre, ce qui revient à les étrangler», explique André Bonnard, responsable de la FNPL, qui regroupe les producteurs laitiers au sein du premier syndicat d’exploitants agricoles FNSEA. Pour lui, la grande innovation de ce système repose sur «la contractualisation tri-partite» entre producteurs, coopérative et distributeur. DES PRIX «ÉQUITABLES» POUR LA VIANDE Sur la viande, depuis des manifestations récentes de producteurs, notamment devant des supermarchés Carrefour, des prix «équitables» sont aussi en train d’être proposés, enseigne par enseigne, pour les viandes dites de «Cœur de gamme». Carrefour a accepté de définir la rémunération des éleveurs en fonction de leurs coûts de production, estimés entre 4,50 et 5,50 euros le kilo de carcasse, au lieu des 3,50 euros reçus en moyenne auparavant, indique Laurent Bordeau, de la FNB. Système U a été le premier à le faire au début de l’été, Leclerc a accepté dans la foulée. «C’est un bon début, une grande avancée pour les producteurs, un nom de marque doit maintenant être déposé et nous devons nous assurer que le producteur touche effectivement ce qui lui a été promis», dit Laurent Bordeau. CB avec AFP 30 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Commerce2392.indd 30 Reproduction interdite 14/09/2016 14:00 AGAA2392_030_BH550087.pdf COMMERCE France RESTAURATION JAPONAISE/ENDETTEMENT > Sous procédure de sauvegarde depuis juillet 205, Matsuri a réussi à négocier un rééchelonnement du remboursement de sa dette avec ses créanciers. Pénalisée par la morosité de la conjoncture dans la restauration depuis 2013, l’activité a retrouvé le chemin de la croissance en 2015 suite à une modification de la stratégie commerciale. Matsuri : un nouveau départ M atsuri, le spécialiste de la restauration japonaise à comptoir tournant peut fêter plus sereinement ses trente ans d’existence. Le 12 juillet en effet, le plan de sauvegarde accepté par les créanciers a été adopté par le tribunal de commerce de Paris. Confrontée à une baisse de l’activité, la société préférant anticiper d’éventuelles difficultés de remboursement de sa dette, avait choisi de se placer sous procédure de sauvegarde en juillet 2015. « L’endettement de Matsuri avait été contracté avant la crise, au moment où l’activité était au plus haut et les conditions de remboursement n’étaient plus adaptées à la génération de cash-flow actuel », explique le conseiller du groupe, Maître Stéphane Cavet, avocat associé du cabinet Simon Associés. La société affiche actuellement une dette bancaire de 8 millions d’euros, pour des fonds propres positifs. La procédure de sauvegarde a donc permis à Matsuri de rééchelonner les conditions de remboursement de sa dette exclusivement financière avec ses créanciers, sans que cela ait d’impact sur l’emploi (200 salariés) et la clientèle. La société a en outre réussi à négocier avec ses principaux fournisseurs de matières premières, pour qu’ils maintiennent leurs conditions tarifaires sur la période, afin de ne pas pénaliser l’activité. Matsuri, comme l’ensemble du secteur de la restauration, n’a pas échappé à la crise de fréquentation qui pèse depuis 2013. La société a ainsi enregistré « une baisse de sa rentabilité, mais n’a jamais perdu d’argent », affirme Maître Stéphane Cavet. Pour traverser cette période difficile, Matsuri, plutôt positionné sur le haut de gamme, a décidé mi-2014 de baisser ses prix, ce qui lui a permis de gagner de nouveaux clients. Grâce à cette stratégie commerciale gagnante, le chiffre d’affaires et l’Ebitda ont l’un comme l’autre enregistré une croissance de 5 % en 2015, respectivement à 17,8 et environ 1,5 million d’euros. « Le schéma Matsuri est rentable, parce que la clientèle est là, estime Maître Stéphane Cavet. Son objectif maintenant est de se développer sans prendre de risque et de maintenir ses résultats ». Le groupe compte treize établissements en propre en France et 1 en Suisse, ainsi qu’un franchisé en France et quatre au Maroc. Une éventuelle poursuite du développement dans la franchise n’est pas exclu. À noter qu’Eric Woog, le président, détient toujours la majorité du capital. PDf Reproduction interdite Commerce2392.indd 31 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 31 14/09/2016 14:00 AGAA2392_031_BH550087.pdf COMMERCE EN BREF Monde spécialiste du catering multi-secteurs affiche un chiffre d’affaires de 954,9 M€ sur l’exercice 2014-2015. RESTAURATION Un contrat tripartite pour l’approvisionnement de salades françaises chez McDonald’s McDonald’s France, Florette Food Service (fournisseur de McDonald’s) et la Sica Saint-Pol-de-Léon (groupement de producteurs de légumes) viennent de signer un contrat tripartite portant sur la livraison de 800 tonnes de salades iceberg par an, pendant trois ans. Cet accord, indique un communiqué du 12 septembre, permet à McDonalds France et Florette Food Service « de sécuriser leurs approvisionnements en salades françaises auprès de fournisseurs de qualité » et de poursuivre « une démarche d’amélioration continue en matière d’impact environnemental et de développement durable ». ACQUISITION Newrest prend une participation dans le capital de Coralys Dans un communiqué commun daté du 13 septembre, Newrest a annoncé son entrée au capital de la société de restauration collective Coralys. Cette société a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de 41 M€ principalement « dans les secteurs scolaire et médico-social », est-il précisé. Cette opération dont le montant n’a pas été dévoilé « s’inscrit dans la stratégie de Newrest initiée début 2016 avec le rachat de la société Apetito, visant à devenir un acteur dynamique du marché de la restauration collective en France », indique encore le communiqué (Agra Alimentation du 25 février 2016). Basé à Toulouse, le 32 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Commerce2392.indd 32 ETATS-UNIS Bill Ackman détient presque 10 % de Chipotle L’investisseur activiste Bill Ackman a dévoilé le 6 septembre détenir près de 10 % du capital de la chaîne américaine de restauration rapide Chipotle et compte visiblement aller plus loin. D’après un document transmis à la SEC (Security Exchange Commission), l’autorité des marchés financiers, Bill Ackman et son fonds Pershing Square contrôlent 9,9 % de Chipotle. L’activiste américain y précise également qu’il a l’intention « d’engager des discussions » avec les dirigeants et le conseil d’administration de Chipotle, ainsi que d’autres actionnaires ou parties intéressées. « La gouvernance et la composition du conseil d’administration, l’activité, les opérations, la structure des coûts, la gestion, les actifs, la capitalisation, la situation financière, les plans stratégiques et l’avenir » sont parmi les sujets évoqués par Ackman. La chaîne de restauration spécialisée dans des plats d’inspiration mexicaine a été plombée depuis plusieurs mois par des problèmes sanitaires à répétition (Agra Alimentation du 14 janvier 2016). Dans le document remis à la SEC, il est indiqué que Chipotle offre « une marque solide, une offre différenciée, une énorme opportunité de croissance, et une direction visionnaire », mais que son action est sous-évaluée. Le titre Chipotle a perdu environ 45 % de sa valeur depuis son pic de l’été 2015. Reproduction interdite 14/09/2016 14:00 AGAA2392_032_BH550087.pdf FINANCES Depuis le Brexit, les opérations de fusion-acquisition trans-Manche se sont faites rares. Pourtant, compte tenu notamment du cours de la livre sterling, il y aurait beaucoup de bonnes affaires à réaliser actuellement par les groupes français du secteur agroalimentaire Philip J. Rogers, avocat-associé chez Brown Rudnick : «C’est le bon moment pour investir en Grande-Bretagne» kLe Brexit a-t-il eu un impact sur les opérations de fusions-acquisition entre la France et la Grande-Bretagne ? Depuis le Brexit, il y a eu une baisse très nette du nombre d’opérations de fusions-acquisition trans-Manche. Personne ne sait ce qui va se passer, ce qui entraîne un grand attentisme. Il y a actuellement de nombreux débats sur les conséquences du Brexit, mais alors que le gouvernement britannique se préoccupe beaucoup du secteur financier, l’agroalimentaire est assez peu évoqué... Les acteurs primaires se sentent abandonnés : il n’y a eu aucune annonce du côté du ministère britannique de l’Agriculture et de la Pêche, et le grand syndicat agricole de fermiers, qui mène actuellement une consultation auprès de ses membres, est très inquiet de la disparition des subventions européennes. Les spécialistes de la transformation, eux, redoutent les conséquences de la séparation sur leur chaîne d’approvisionnement. Là-aussi, rien n’est clair. kLe marché britannique peut-il encore avoir des atouts pour les groupes français de l’agroalimentaire ? Enormément ! Les entreprises agroalimentaires britanniques sont très cotées pour leur niveau de technologie et la technicité de leur savoir-faire : elles ont mis en place des procédures d’hygiène et de sécurité très pointues et exigeantes, vraisemblablement grâce aux conditions extrêmement strictes imposées par les grandes surfaces implantées au Royaume-Uni. Par ailleurs, le marché britannique en tant que tel reste attractif : il s’agit du cinquième marché de consommateurs au monde. En outre, depuis le Brexit, le gouvernement a clairement affiché sa volonté de conclure des accords bilatéraux avec des pays hors Europe, comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, qui représentent d’énormes marchés dans le domaine de l’agroalimentaire. Enfin, même si rien n’est garanti, il est très peu vraisemblable que les ponts soient réellement coupés entre la Grande-Bretagne et l’Europe : les liens logistiques et l’accès au marché européen vont forcément demeurer sous une forme ou une autre car c’est dans l’intérêt de tout le monde. A moyen terme, une filiale en Grande-Bretagne pourrait donc devenir une tête de pont vers le reste du monde pour une maison-mère française... kQue doivent faire les entreprises françaises du secteur agroalimentaire ? C’est aujourd’hui le bon moment pour investir en Grande-Bretagne. Les incertitudes font toujours baisser les prix, et l’on peut actuellement réaliser de belles opérations. Reproduction interdite Finances2392.indd 33 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 33 14/09/2016 14:01 AGAA2392_033_BH550113.pdf FINANCES Cela ne durera pas forcément : le secteur immobilier a déjà retrouvé son niveau d’avant le Brexit. Surtout, la chute de la livre sterling – environ 15% depuis l’annonce du Brexit – permet de bénéficier d’un effet change exceptionnel : le RoyaumeUni est aujourd’hui beaucoup moins cher qu’avant, ce qui constitue une véritable opportunité, qui ne va pas forcément durer non plus... Enfin, en termes de fiscalité, la Grande-Bretagne pourrait se révéler de plus en plus attractive : le gouvernement a affiché sa volonté de baisser le taux d’impôt sur les sociétés. Le taux actuel est de 20%, et il pourrait tomber à 15%... Propos reccueillis par Cécile Desjardins LE 22 NOVEMBRE 2016 Information et inscription sur www.agrofinance.fr de 14 h à 19 h 30 Les Salons Hoche 9 Avenue Hoche, 75008 PARIS L’IMPÉRATIF DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL Crédit photo : Fotolia Partenaire Excellence Organisé par Agra Alimentation et AgroFood avec le soutien de HEC Agroalimentaire Agra alimentation le média des enjeux de l’industrie agroalimentaire V4-AP_AGROFINANCE•210X150_NB bis.indd 1 34 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Finances2392.indd 34 Groupe professionnel des Ingénieurs de l’Agroalimentaire (UNIAGRO) Vous souhaitez être partenaire du colloque, contactez Antoine Defert : [email protected] 05/07/2016 11:10 Reproduction interdite 14/09/2016 14:01 AGAA2392_034_BH550113.pdf PRODUITS & MARCHÉS CONFISERIE/MARCHÉ > Le marché des confiseries reprend de la vigueur, avec des ventes tirées par les bonbons gélifiés citriques et les chewing-gums dentaires. L’innovation est à l’origine de l’essentiel de la croissance du secteur. Les confiseurs anticipent une forte reprise des ventes en France A près des ventes en GMS en progression modérée en 2015 (+0,3 %), les confiseurs s’attendent à une forte progression en 2016. « Les performances du 1er semestre 2016 sont très encourageantes, le marché total des ventes en GMS enregistre une progression de 1,8 % en valeur et de 1,4 % en volume », note le Syndicat national de la confiserie. Le secteur a réalisé l’année dernière des ventes de 1,2 milliard d’euros en France où il compte 83 entreprises et emploie 6 900 salariés. « 80 % de la croissance des ventes viennent de l’innovation depuis ces dernières années », explique Jean-Philippe André, président du syndicat et p.-d.g. de Haribo France et Italie. Les progressions sont toutefois contrastées en fonction des familles de produits. Les bonbons et sucettes, qui représentent une vente sur deux, sont le segment le plus dynamique avec +3,1 % en 2015 et +24 % depuis 2010. Au premier semestre, la valeur progresse de 2,8 %, portée notamment par les bonbons gélifiés citriques qui progressent de 5,8 % en valeur. Quant au chewing-gums dentaires, ils connaissent un retour en grâce avec une hausse de 2,7 % en valeur. Tous les produits ne connaissent toutefois pas le même dynamisme, à l’image de la petite confiserie de poche : les ventes ont reculé de 1,7 % en 2015. Pour 2016 (CAM P8), les chewinggums hors bubbles reculent de 6 % en valeur et de 4,5 % en volume. L’export représente un axe de développement du secteur dont la balance commerciale est toujours déficitaire. Sur les 220 000 tonnes fabriquées en France, 47 252 tonnes ont été exportées, pour des ventes à 185 millions d’euros. Le chiffre est modeste, mais « les exportations ont progressé de 20 % en cinq ans », souligne Jean-Philippe André. À l’étranger, les confiseries françaises peuvent s’appuyer sur leur variété, leur savoir-faire traditionnel et l’innovation. Les principaux marchés sont l’Europe, puis les États-Unis et le Japon. Interrogé sur une éventuelle taxe « anti-obésité » touchant les confiseries, le Syndicat indique qu’il fera tout ce qui est possible pour l’éviter et refuse toute stigmatisation d’un produit en particulier. Il met en avant les efforts réalisés pour promouvoir une consommation raisonnée, notamment à travers les formats réduits. « La confiserie doit rester un petit plaisir », souligne de Syndicat qui organise sa prise de parole annuelle le 7 octobre avec la Journée des petits plaisirs. Cette année, un site dédié permet de déposer au cours du mois de septembre un message à un proche. Les 100 plus beaux messages seront récompensés en confiseries. CB Reproduction interdite ProduitsMarches2392.indd 35 n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 35 14/09/2016 14:03 AGAA2392_035_BH550134.pdf AGENDA Hebdomadaire édité par AGRA, SAS au capital de 330 846 euros RCS Caen 538 582 636 Code APE 6391Z 1 rue Léopold Sédar Senghor 14460 COLOMBELLES Tél. : 02 31 35 77 00 Bureaux parisiens : 4-14 rue Ferrus 75014 Paris Tél. 01 42 74 28 00 Fax 01 42 74 29 35 RÉDACTION Rédacteur en chef : Perrine Delfortrie Rédacteurs Cyril Bonnel, Aziz Ben Marzouq Secrétaire de rédaction : Matthieu Brocart Éditrice commerciale: Axelle Chrismann 01 42 74 29 07 SERVICES Fax 01 42 74 29 35 Directeur de la publication : Thibaut de Jaegher Principaux actionnaires : Réussir SA & Agra Investissement Secrétariat général : Christine Gros (01 42 74 28 16) Diffusion - abonnements : Tél. : 02 31 35 77 02 Fax : 01 42 74 28 10 Commission paritaire 0517 T 86556 Dépôt légal à parution Imprimé par DUPLI-PRINT, 2 rue Descartes ZI Sezac, 95330 Domont Abonnement : 1 an : 1 414,88 € TTC Prix au numéro : 39,30 € Autres pays : nous consulter agenda Septembre 16 au 20 15 et 16 Novembre 16 au 18 Sial à Paris Anufood China à Pékin 22 au 24 Anapoorna-Anutec à Bombay 4 et 5 CFIA à Casablanca (Maroc) Octobre 5 au 7 Fruit Attraction à Madrid 9 & 10 7 au 9 9 au 11 Food Vision à Chicago Natural Products Scandinavia et Nordic Organic Food Fair à Malmö (Suède) 9 au 12 29 au 1er/12 Carrefour CCPA Charles Christ Chipotle Coralys 28 30 26 22 32 32 All4Pack à Paris DIN 26 Driftwood Dairy 28 E F Findus Florette Food Service H Hafner I Icelandic D Eurofins Eurovanille 25 25 L 23 32 Les Fruits détendus Longonya 24 21 M Matsuri McDonald’s 25 26 La Compagnie des desserts 27 La Maison des Forestines 20 LDC 26 36 - AGRA ALIMENTATION - n°2392 - jeudi 15 septembre 2016 Agenda2392.indd 36 Health Ingredients à Francfort 14 au 17 Index C 16 et 17 Yummex à Dubaï Sial Interfood à Jakarta Les Fines gueules de l’Ouest (salon des professionnels de l’épicerie fine, à Nantes) Betagro 14 au 17 Veganfach à Cologne All4Pack à Paris 27 au 29 B Vinexpo à Tokyo 31 32 N Newrest 32 Nim’s Fruit Crisp 27 P Patiprestige Reitzel 22 S Savencia 25 Sica Saint-Pol-deLéon 32 Silver Fern Farms 27 Solo Seafood 26 V Vandemoortele Vinamilk 26 28 25 R Raynal et Roquelaure 23 Reproduction interdite 14/09/2016 14:15 AGAA2392_036_BH550993.pdf