Thomas Fersen Thomas Fersen naît à Paris dans le 11ème

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Thomas Fersen Thomas Fersen naît à Paris dans le 11ème
Thomas Fersen
Thomas Fersen naît à Paris dans le 11ème arrondissement, le 4 janvier 1963. Son
père est employé de banque, sa mère infirmière. Jusqu’à l’âge de six ans, il vit en
banlieue, à Sucy-en-Brie, avant que sa famille ne s’installe dans le 20ème
arrondissement, quartier très populaire à l’époque. Son père écoute de la musique
classique, une de ses deux sœurs aînées, des groupes anglo-saxons, Michel
Polnareff ou encore Jacques Higelin, mais sa grande initiation reste la chanson
paillarde, découverte à l’école communale, pour l’insolence et le pittoresque, mais
surtout les règles d’écriture et l’ancrage dans le quotidien. A quatorze ans, il
découvre le punk et acquiert sa première guitare. Deux ans plus tard, il monte un
groupe, puis un deuxième en 1980 (UU, ce qui est inscrit sur les tickets de métro) et
enfin Figure of Fun, d’après un titre de Birthday Party, groupe de Nick Cave. Ces
groupes jouent déjà ses compositions, sur des textes en anglais. Finalement le
quotidien rattrape Thomas Fersen, l’expérience punk tourne court, il passe son
baccalauréat, obtient un BTS d’électronique, puis devient câbleur dans une
entreprise, et fait son service militaire. Le désœuvrement lui redonne le goût de la
lecture, abandonnée à l’adolescence.
En 1986, il part deux mois en Amérique Centrale et à Cuba. Il en revient transformé,
décide de faire table rase du passé, et s’invente un nom : Thomas, d’après le prénom
du footballeur mexicain Thomas Boyd, et Fersen, nom du dernier amant de MarieAntoinette. Il se remet à écrire en anglais toujours, mais simplement accompagné
d’une guitare. En 1987, il part en Norvège deux fois de suite. A son retour il écrit en
français. En octobre, par l’intermédiaire de sa femme, il fait la connaissance de
Vincent Frèrebeau, ancien directeur artistique chez EMI. Celui-ci lui fait sortir un
premier 45 tours en 1988, et un deuxième en 1990, sans succès. A partir de février
1991, et pendant sept mois, il se produit dans la cave d’un restaurant thaï de la place
Clichy, accompagné de sa femme au piano, chantant sans micro. Il y interprète des
reprises de Charles Trenet, des Beatles ou encore de Randy Newman et
progressivement pour étoffer le répertoire, ses propres compositions. C’est par cette
expérience du piano-bar que le style de Thomas Fersen naît, de par cette
confrontation directe avec le public et la joie d’offrir.
Grâce à Vincent Frèrebeau, il signe un contrat avec Warner en décembre 1991. Son
premier album Le Bal des oiseaux sort en janvier1993, peu après ses trente ans. La
photo de la pochette est prise par Robert Doisneau, un ami de la famille aux Puces
de Vanves. Mise à part la chanson « Lofotens », issu de son voyage en Norvège et
la mise en musique d’un poème de Jacques Prévert (« Pour toi mon amour »),
Thomas Fersen distille de sa voix rocailleuse ses souvenirs d’enfance, ses vacances
à la campagne, chez ses grands-parents, dans la région de Roanne (« Mon pays »,
« Le Bal des oiseaux »), l’attente amoureuse (« Je t’attendais »), voire des
considérations plus sociales (« Ces bouches à nourrir », « Libertad »). Musicalement,
il opte pour le parti pris acoustique (guitare, mandoline, accordéon, piano, cuivres…),
le tout enregistré live, privilégiant des ambiances jazzy, voire bluesy. Porté par trois
clips (« Le Bal des oiseaux », « Libertad », « Toutes ces bouches à nourrir »), l’album
permet à Thomas Fersen d’obtenir une certaine notoriété et surtout un public qui ne
cesse de grandir au fil des concerts, au Passage du Nord-Ouest à Paris, aux
Francofolies de La Rochelle ou encore au Printemps de Bourges. En 1994, il reçoit
une Victoire de la musique dans la catégorie révélation masculine de l’année.
En avril 1995, paraît Les Ronds de carotte , son deuxième opus. En dehors d’une
chanson sur les ravages d’un cyclone (« Hugo, chanson du cyclone ») et d’une
reprise d’un chant partisan italien (« Bella Ciao »), l’ambiance est ici beaucoup plus
urbaine. Même continuité musicale, avec ballades au piano (« Dans les transports »),
blues acoustique (« Les Ronds de carotte », « Hugo, à la bougie »), arrangements
jazzy (« Pommes, pommes, pommes », « Au Café de la Paix »), et petite nouveauté,
le rythme ska de « Pont Mirabeau ». Joseph Racaille, collaborateur d’Arthur H, Alain
Bashung ou Dick Annegarn, arrange trois morceaux dont « Louise », premier extrait.
S’en suivent plus de 150 concerts, à Paris (au Pigall’s, au Bataclan) et en province.
Enregistré entre New York et Paris, Le Jour du poisson, paru en avril 1997 est
arrangé par Joseph Racaille et le groupe Bratsch pour un titre. Outre le fidèle Cyrille
Wambergue au piano, on découvre le violoniste Didier Lockwood et l’accordéoniste
Richard Galliano. Apparaissent des violons slaves sur « Bucéphale », des
arrangements cubains sur le cha cha « Les Papillons », et un tango argentin (« Que
l’on est bête »). Au détour des textes ciselés, véritables fables sans morales,
illustrant le pittoresque du quotidien, on croise un cheval, des papillons, une blatte,
une belette… Thomas Fersen repart en tournée, en France, au Québec, s’arrêtant au
Trianon puis à L’Européen à Paris.
Sur Qu4tre, sorti à l’automne 1999, Thomas Fersen s’investit plus dans les
arrangements, toujours aux côtés de Joseph Racaille. Mathieu Ballet, réalisateur et
arrangeur de Brûle de Miossec, apporte des sonorités plus actuelles par ses
programmations, notamment sur « Irène ». Aux côtés du piano et de la guitare, des
cordes et cuivres, on découvre un clavecin et des ondes Martenot sur « Monsieur »,
du glockenspiel sur « La Chandelle » et du Wurlitzer sur « Dugenou ». Thomas
Fersen nous conte l’histoire d’une chauve-souris amoureuse d’un parapluie
(« Chauve-souris »), d’un appelé du contingent (« Marie-des-guérites »), d’un
souffre-douleur (« Dugenou »), du domestique d’un assassin (« Monsieur »). Qu4tre
reçoit le Prix de l’Académie Charles Cros et Thomas Fersen défend ses nouvelles
chansons pour la première fois sur la scène de l’Olympia.
Sorti à l’automne 2001, Triplex, recueil de trois disques enregistrés en concert (trois
dates et trois lieux différents), permet d’apprécier ses chansons dans des
orchestrations différentes (« Louise » avec piano et accordéon par exemple). A noter
que Grégoire Colin des Têtes Raides joue du saxophone sur « Juillet ». En avril
2003, paraît son cinquième album studio Pièce montée des grands jours. La
nourriture en est le thème récurrent. Ces onze nouvelles chansons, arrangées par
Thomas Fersen, sont pour la plupart bâties autour d’une guitare beaucoup plus
présente qu’auparavant, d’une basse et d’une batterie, auxquels s’ajoutent banjo,
ukulélé, minimoog, accordéon, violon… Certains morceaux lorgnent légèrement du
côté du rock (« Deux pieds », « Bambi », « Pièce montée des grands jours »). Marie
Trintignant interprète la chanson titre en duo avec Thomas Fersen. Ce dernier se
produit sur la scène de la Cigale du 11 au 22 novembre 2003, puis part en tournée.
Le 31 août 2004 paraît La Cigale des grands jours un DVD accompagné d'un CD,
tirés son dernier concert à La Cigale en novembre 2003. Thomas Fersen participe à
l'album de duos de Tôt ou Tard. Il interprète "Le bouton" (paroles Fersen, musique
Bumcello) avec Bumcello, "Escobar" de JP Nataf avec ce dernier et "La barmaid"
(paroles Fersen, musique Cherhal) avec Jeanne Cherhal.
Le sixième album studio de Thomas Fersen, Le pavillon des fous, sort le 4 octobre
2005. Enregistré entre La Bretagne et Paris puis mixé par Dominique Ledudal du
studio Garage, collaborateur de longue date de JP Nataf, cet album aborde le thème
de la folie. On y croise Hyacinthe un étrangleur au prénom de fleur ("Hyacinthe"), une
ogresse du Finistère ("Je n'ai pas la gale"), une femme folle ("Maudie"), un petit
garçon et ses angoisses nocturnes ("Cosmos")... Fersen dresse également le portrait
de sa chienne à l'odeur douteuse (" Zaza"), pendant féminin de Julius le chien de la
série des Malaussène de Daniel Pennac, d'un reptile d'appartement ("Mon
iguanodon"), d'un papillon de nuit qui grille sur une ampoule ("Pégase"). Côté
musiciens, on retrouve les fidèles Christophe Cravero (piano, Rhodes, Hammond,
clavinet) et Pierre Sangra (guitare, violon, mandoline), ainsi que la rythmique du
premier album : Kirt Rust (batterie) et Evert Verhees (basse). Musicalement Thomas
Fersen continue sur la lancée de Pièce montée des grands jours, resserrant les
orchestrations à quatre instruments : un clavier, une guitare, une basse et une
batterie. Certes, parfois au détour d'un morceau l'oreille reconnaît un harmonica
("Hyacinthe", "Je n'ai pas la gale"), une mandoline ("Zaza"), une guimbarde ("Mon
macabre"), un violon ("Zaza", "Je n'ai pas la gale"), un chœur ("Mon iguanodon").
Mais plus de trace d'accordéon, de clavecin. Même les cordes de l'Orchestre
Alhambra se font discrètes. Pas questions ici de rythmes chaloupés, latinos ou jazzy,
Thomas Fersen choisit le binaire propre au rock, à l'exception de la valse bancale
"J'ai le tourni". "Je n'ai pas la gale" sonne trad avec sa guitare acoustique et son
violon, "Maudie" est une magnifique ballade acoustique, mais ce sont les deux
derniers morceaux qui ouvrent des horizons musicaux nouveaux. "Ma rêveuse" et
"Cosmos" ont en effet en commun de sortir du format de la "chanson française" et
sonnent résolument pop voire pop rock pour "Cosmos". La tournée des fous débute
le 5 novembre, avec un passage au Bataclan à Paris du 29 novembre au 3
décembre 2005.
© Le Hall de la Chanson