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EDITO
AUTOUR D'UN SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE
S'il est un haut fait militaire qui méritait une digne commémoration pour son soixantième anniversaire, c'est bien la traversée du Rhin,
par la 1ère Armée française, entre SPIRE et GERMERSHEIM, le 31 mars 1945.
Nos valeureux octogénaires n'auront pas eu la joie de se regrouper sur les lieux historiques et devront se résoudre, sans reconnaissance officielle ultime, à éclaircir leurs rangs et rejoindre leurs camarades, venus de "toutes les terres de l'Union Française et de toutes les
familles spirituelles" tombés en héros à vingt ans dans le grand mouvement de la libération.
L'histoire militaire est riche d'une succession de franchissements de ce fleuve impressionnant et, si personne ne peut ignorer que les
Français ont traversé le Rhin avec Monsieur de TURENNE, il importe de rappeler que l'épopée de l'Armée B, rebaptisée 1ère Armée, fin décembre 1944, ne peut se réduire au débarquement de Provence commémoré, comme il se devait, l'été dernier.
Le général de LATTRE de TASSIGNY avait très tôt fait sienne, une disposition d'esprit, élevée et exigeante ; à savoir "ne pas subir" et,
n'acceptant pas que les alliés puissent s'approprier l'exclusivité de franchissement, il réussit à les convaincre d'y faire participer ses moyens engagés, à l'origine, dans une mission secondaire de couverture.
Le "Roi Jean", qui ne supportait pas l'à peu-près, se lança dans une manœuvre hardie où les soldats de la 1ère Armée écrivirent une
page de gloire qui les mena jusqu'au Danube.
Célébrer ce fait d'armes historique national n'est pas en opposition avec l'esprit actuel des relations entre la France et l'Allemagne fondées sur une coopération bilatérale, car une telle cérémonie revêt un caractère pédagogique et symbolique très fort en direction de la jeunesse des deux pays et commémorer cette action héroïque apporte la preuve d'une réconciliation consommée.
Craindre l'arrogance du vainqueur ou la superbe du coq gaulois est un souci dépassé, tout comme celui de ménager la susceptibilité des populations et autorités locales qui conserveraient une perception très sensible de toute évocation liée au second conflit mondial.L'analyse
du milieu ambiant (presse, radio, contacts) confirme que la population s'attendait à notre visite et avait anticipé en entreprenant des travaux:
nettoyage du monument, amélioration des accès et aménagement d'espace de stationnement…
Certes la multiplicité des faits historiques implique nécessairement des choix dans les commémorations et, les arguments ne manquent
pas, alors, pour privilégier telle ou telle manifestation.
Que tous ceux qui ont des responsabilités en matière de formation morale et historique et d'éducation à la mémoire n'oublient pas les
propos de ce grand chef que fut le Maréchal de LATTRE de TASSIGNY. "Vous avez été silencieux dans l'action, mais la page que vous avez écrite dans l'histoire de la France reste trop lumineuse pour q'elle puisse s'estomper aujourd'hui dans les grisailles des petitesses quotidiennes."
Général (cr) Claude-Denis Mouton
Quelques passages du Rhin dans l'histoire.
28 décembre 1639 ( guerre de trente ans) à Baccarach et Oberwesel.
12 juin 1672 ( guerre de Hollande) à Nierst avec Louis XIV
13 octobre 1702 ( guerre de succession d' Espagne ) à Huninge avec Villars
1er juillet 1744 ( guerre de succession d'Autriche), à Schreck, près de Germersheim,avec le Prince Charles de Lorraine
12,13 et 16 septembre 1793 : echecs à Port-Louis, Strasbourg etNiffer
6 septembre 1795 à Urdingen et à Neuwied le 3 juillet 1796 , les deux passages avec Jourdan
24 juin 1796 à Kehl, entre Kilstett et Diersheim ( Strasbourg nord) le 20 avril 1797 et Reichlingen, le 1er mai 1800 avec l'armée de Moreau.
1er et 2 janvier 1814 à Caub , Andernach, Markt, Istein, Fort-Louis et les 12 et 13 janvier 1814, à Dusseldorf.
LE MOT DU CHEF DE CORPS
Le Régiment est de retour, après une phase de projection qui l'a vu engagé sur de nombreux territoires extérieurs. Nous avons marqué cet événement par une prise d'armes qui, en se
déroulant Place Nationale à MONTAUBAN, eut un éclat tout particulier.
Mais le rythme des activités ne ralentit pas pour autant et la programmation du Régiment
est complète. J'ai retenu une activité qui symbolise à mon sens nos priorités : l'EAP ALSACE. Je
ne reviendrai pas sur l'interdiction prononcée par l'EMAT de sauter en ALLEMAGNE, puisque cette
décision ne peut qu'être mûrement réfléchie. La solution alsacienne nous a permis d'inscrire
notre action dans une logique triple.
w La présence de quatre avions de transport, l'équipement en vol, le saut sur une zone
inconnue suivi d'une réarticulation nous ont permis de nous entraîner dans un cadre contraignant et réaliste.
w Par ailleurs, nous avons eu à cœur d'entretenir le devoir de mémoire en commémorant en Alsace les combats pour
la libération de la poche de Colmar et le franchissement du Rhin. Le passé ainsi éclairé nous permet de mieux comprendre
le chemin parcouru depuis et d'apprécier à leur juste valeur les nouveaux équilibres européens.
w Enfin, nous avons pu également rencontrer la population locale qui a été heureuse de pouvoir discuter avec son
armée. A l'heure de la professionnalisation, il est essentiel de montrer aux français qui nous sommes et de leur donner une
image positive des hommes et femmes qui sont en charge de leur sécurité.
Nous avons apprécié la présence d'une très forte délégation d'amicalistes qui nous ont accueillis dès la mise à terre.
Je remercie tout particulièrement l'adjudant-chef ® MARSAUD dont le dynamisme et l'enthousiasme ont permis de
mobiliser ses troupes, pour que vive l'esprit para et que rayonne le 17.
Merci à tous, et à bientôt.
LE MOT DU PRÉSIDENT
Merci à tous,
à tous les amicalistes, pour leur fidèle attachement à la grande famille des sapeurs parachutistes,
à tous les délégués qui s'accrochent et s'investissent pour fidéliser et susciter de nouvelles adhésions, contribuant ainsi à développer la notoriété de l'Amicale,
au bureau montalbanais au sein duquel l'action conjuguée de Sylvie CARON, Jean-Paul CAROL
et Ariane HEMAR - la mémoire du Régiment - consolide, avec l'aide du 17 l'action entreprise depuis
des années,
à tous les artisans de ce bulletin, à tous ceux qui viennent témoigner (réflexions, souvenirs, anecdotes, photographies inédites) confirmant que les racines étant bien vivaces, l'arbre n'en est que plus vigoureux,
au colonel Jean-Luc KUNTZ qui a brillamment réussi à rétablir une situation compromise et commémorer dignement, devant
une population enthousiaste, les durs combats d'Alsace et d'Allemagne de nos grands anciens du 17e RCG.
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Par ailleurs, je suis heureux que les combattants d'Indochine soient désormais honorés officiellement le 8 juin de chaque
année.
Enfin, je précise que lors des manifestations auxquelles nous participons il convient de souligner notre appartenance à la
FNAP, au sein de laquelle tous les parachutistes des trois armées sont regroupés. En 2005, la FNAP représente 41 associations dont 3 "sympathisantes".
03
ASSEMBLEE GENERALE DE LA F.N.A.P
TARBES - 35e RAP - MARDI 22 MARS 2005
Dans son rapport moral, le Général de Corps d'Armée (CR)
Maurice LEPAGE, président de la FNAP, a relevé les motifs de satisfaction suivants:
ont chacune le même poids et ne disposent que d'une seule voix au
moment des votes et des délibérations.
Au nom de l'intérêt collectif, il est grand temps de mettre fin
aux guéguerres, ne pas revenir sur de vieux débats ou des questions
réglées et mettre au placard les vieilles querelles qui empoisonnent les
échanges, compromettent l'unité et entretiennent un climat en contradiction avec l'esprit para.
"L'Union est à ce prix… nous sommes au milieu du gué, il faut
donc regarder en avant".
Dans une troisième partie, le Président a évoqué quelques
projets et exprimé des souhaits.
- L'idée d'un rassemblement national de la FNAP pour commémorer la
fête de la Saint-Michel regroupé avec l'Assemblée Générale n'a pas
recueilli un accord unanime lors des échanges et la réflexion se poursuit.
- Le souhait d'une intervention plus marquée, de la part de la FNAP
dans les combats pour contrer plus fortement et efficacement les
attaques insidieuses dont les paras font régulièrement l'objet, n'a pas
rencontré de réserve.
1.A ses yeux la Fédération progresse dans le bon sens puisque désormais chaque association ou amicale y a désormais sa place et toute
sa place, quel que soit le type d'adhésion choisi (membre actif ou sympathisant).
2.Déjà bien représentative du monde associatif parachutiste, la FNAP
va élargir prochainement le cercle, avec l'arrivée, (statut de sympathisant) de l'Amicale des fusiliers marins commandos. Cette dimension
interarmées contribuera à renforcer la représentativité de la FNAP en
terme d'affichage vis à vis de l'extérieur et son importance qualitative
en matière d'effectifs, ce qui est important pour se faire entendre.
3.L'engagement aux côtés de l'ASAF et du CDC AFN* s'est avéré constant avec en particulier le soutien moral au Général SCHMITT dans les
procès qui lui ont été intentés et la participation financière aux frais de
justice.
4.La célébration de la Saint-Michel à Paris le 18 septembre 2004 où
l'UNP organisatrice, a tenu à associer la FNAP à l'ensemble de la cérémonie, a été une belle manifestation unitaire.
5.Le site FNAP est en bonne voie**. Son utilité n'est plus à démontrer
et il est perfectible afin que lors d'évènements importants, il puisse
avoir une réponse immédiate. Encore faut-il que les renseignements
parviennent rapidement sur le site.
6.La FNAP est désormais reconnue au niveau national comme un
interlocuteur unique pour représenter les associations d'anciens parachutistes militaires. La fédération sera réellement représentative des
aspirations de la communauté parachutiste avec le soutien et la participation active et concrète de tous (réactions, remarques, suggestions…).
Le Président a conclu par ces mots :
"La FNAP, structure fédérative qui rassemble, tous les paras,
au niveau national, renforce le rôle des amicales, sans empiéter sur
leurs prérogatives. Ce doit être le creuset, le lien, le ciment qui nous
rassemble tous pour défendre la cause de tous les parachutistes. Ils le
méritent bien et nous leur devons."
Le lendemain, mercredi 23 mars 2005, la majorité des
représentants des associations de la FNAP assistait à l'Assemblée
Générale de l'Entraide Parachutiste présidée par le Général (cr) ROUDEILLAC. Le Général LECHEVALLIER, commandant la brigade parachutiste, accompagné de son chef d'Etat-Major, le Colonel DOMINGUEZ et tous les Chefs de Corps des régiments de la brigade y assistaient.
Le Président poursuivit en tempérant son optimisme avec
quelques observations. Soucieux d'unifier la grande famille parachutiste et de l'ancrer solidement au niveau national, il a toujours affiché sa
volonté de s'appuyer sur :
- La FNAP, d'abord, qui fédère toutes les associations,
- L'UNP, ensuite, qui regroupe toutes les adhésions individuelles au sein
des sections départementales.
- L'Entraide Para, enfin, qui vient en aide à tous les paras
Il s'agit en aucun cas de conférer un poids prépondérant à
l'UNP mais de lui reconnaître son antériorité historique et son implantation nationale.
Il est rappelé que toutes les associations sont égales en droit,
A l'issue, le Chef de Corps du 35e RAP, le Colonel NICAISE inaugurait
la mise en place d'un NORD 2501 devant son quartier.(Voir photos cidessous et dernière page)
* Association de Soutien à l'Armée Française et Cercle pour la Défense des
Combattants d'AFN.
** BP 29 - 31998 TOULOUSE ARMEES E.mail : [email protected]
Tel
/Fax : 05 62 57 34 72
Les généraux LEPAGE et ROUDEILLAC lors de l'inauguration du 23 Mars 2005.
04
LA VIE DE L'AMICALE
RETOURS COURRIER POSTAL
Emmanuel ALEXANDRE, Laurent LABITE,
Jean-Pierre LAFEAGE, Marcel LAURENT,
Bernard OWCZARZAK, Alain WICKE
DONS
Bruno ALBEAU, Jean-Marie ARENE, Yves
BELEGUIC, Jean BLONDE, Eric BOURGOGNE, Jean-Eugène CHABAUDIE, Charles
CLERGET, Jack DELIN, Gérard DUFRECHOU,
Claude ETCHEVERLEPO , Pierre FIZE, Guy
GENRIES, Général Pierre GRAFF, Jean-Paul
GRIESSINGER, Paul IRIGOYEN, Jean JESSEL,
Antoine LOPEZ, Claude LUCAZAU, Jean
MACZENKO,
Mauricette
MARECHAL,
Simone MORINCOME, Marc MORTOIRE,
André MOUEZY, Denis NICOLAS
, Alain
PERONEILLE, Louis PORCU, Georges PRIOLET , Jean-Daniel RIGOULET, Benoit
ROGER, François ROGER, Gal d'Armée (cr)
Michel ROQUEJEOFFRE, Elie SEGUELAS,
Jean-Marie SUPPER, Bernard VACHEROT,
Jean-Philippe VITRY.
ILS NOUS ONT REJOINTS
Jean-Louis
ACHARD(66),
Jean-Marie
ARENE(82), Franck AVESAN(31), Yves CARGNIGNO(90), Yann CHOLLET(82), Arnaud
CHRETIEN(30),Claude
COLOMBET(66),
André HUGO(70), Antoine LOPEZ(11),
Michel MAINY(89), Jacques MARTINET(59),
André MENIN(74), Jean-Paul MORNET(12),
Paul PORTANERI(06), Laurent QUILLET(82),
Frank TELLOSA(66), Didier THIERY(67),
Claude VITTIELLO(65), Michel ROBLIN(89),
Jean-Marie ARENE(82), Christophe TISSOT(25), Sylvain TEREAU(59), André
FAURE(83).
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Je suis passionné par l'histoire de la France
Libre et plus particulièrement par la fabuleuse
aventure des parachutistes SAS 1940-1945.
Après 10 années, de recueils de témoignages de rescapés, de rassemblement de documentations, de parcours d'archives rares officielles. Avec le soutien de la Fondation de la
Franche Libre et des Anciens Parachtistes SAS,
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de découvrir l'histoire méconnue et inédite de
l'unité française la plus décorée de la seconde guerre mondiale.
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06130 GRASSE
Tel : 06.30.11.88.70
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Association Nationale des Amis du Musée des
Parachutistes
Ecrivez Chemin d'Astra - 64082 PAU Cedex
Tel :
05.59.40.50.27
E.mail : [email protected]
Association "Musée du Génie"
Ecrivez ESAG - BP 4125
49041 ANGERS Cedex
Tel:
02.41.24.82.40
Fax:
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Vendredi 16 septembre en soirée:
Prises d'Armes.
Samedi 17
Matin: Assemblée générale.
Soirée: Dîner dansant.
05
SOUVENIRS
ALGERIE
PARTIE DE CHASSE SINGULIÈRE
La région de la ville d'El Millia, moyenne bourgade
d'Algérie située aux confins de la petite Kabylie, était encore en
1960 un haut lieu de la rébellion.
La contrée était protégée naturellement par une couverture de forêts de chênes-liège non entretenues, par de nombreuses anciennes mines (fer, plomb, nickel) et par la très proche presqu'île de Collo, maquis d'épineux pour ainsi dire inexpugnable, de sinistre réputation dans tout le pays, pour le
caractère farouche et rude de ses habitants, qui n'avaient pas
hésité au début du confit, poussés par le FLN, à se livrer à
d'horribles forfaits sur la population civile innocente européenne. Catinat, Sidi Marouf et d'autres villages avaient subi également de dramatiques exactions. Philippeville, grande ville pas
très éloignée, n'avait pas été épargnée mais c'est surtout El
Hallia, village connu pour ses mines de fer qui avait particulièrement souffert. La répression sévère qui s'ensuivit installa malheureusement un sentiment de haine envers tous les Roumis
(chrétiens) et laissa des traces indélébiles dans les relations
entre les deux communautés.
sage des papiers et enfouissement des ordures) le sergent DARQUY, un basque ou aquitain si je me souviens bien, bon soldat
de carrière, homme au grand cœur, mais à l'air toujours renfrogné, qui possédait un fusil calibre 12, décida sur le champ
de partir pour l'Oued à la chasse aux canards qui paraît-il pullulaient dans le coin. Avec l'autorisation du Capitaine PATRON
commandant la compagnie, et du chef de la 3e section, il recruta quelques volontaires pour cette partie sensée être de détente.
Outre le sergent et moi-même, il y avait un dénommé
Roger LALANNE (caporal), Jean DELENTE de l'Orne, JeanLouis TOCQUEVILLE du Hâvre, le jeune SANOUDOS bon
éclaireur de pointe et deux ou trois autres camarades, l'un du
Nord, l'autre de Colmar dont le temps passé m'a fait oublier les
noms.
Nous traversâmes la route et aussitôt nous progressâmes dans l'Oued, sergent en tête bien évidemment. Cet oued
Kebir était très large à cet endroit car déjà il s'évasait et s'étalait en direction de la mer qui ne se trouvait qu'à une dizaine
de kilomètres. Ce cours d'eau ressemblait un peu aux
"Barrancos" ou "Rias" espagnols constitués de mares d'eau stagnantes, d'espaces de rocs et de galets, d'îlots de végétation,
de lauriers roses, de peupliers, de framboisiers et de ronciers
difficilement pénétrables sans bons vêtements de protection. Ce
jardin d'Eden était, au premier abord, un paradis pour les
oiseaux et animaux de toutes catégories qui trouvaient en ces
lieux, la tranquillité, le gîte et de couvert. Il faut que je dise tout
de même, que malgré ces parages des plus idylliques et
enchanteurs, dans une ambiance bon enfant, tous les membres
du groupe s'étaient, suivant les consignes et par précaution,
munis de leur arme de service, MAS 36 crosse repliable, MAT
49 et pour moi mitrailleur habituel d'un groupe, pistolet MAC
50 équipant tout mitrailleur. L'AA 52 n'étant pas très utile pour
une chasse aux colverts ou encore pilets ou sarcelles, était restée sous la tente au campement.
Malgré notre progression silencieuse et attentive,
aucun palmipède, aucun animal, ne daignait se monter à proximité, hormis quelques tortues "Herman" qui roupillaient sur les
cailloux chauds. Je reconnus le terrain pour y être déjà passé la
veille en revenant d'opération dans les collines environnantes.
Dans un fourré un peu plus au Nord, j'avais d'ailleurs
remarqué la présence de deux vieilles couvertures dans lesquelles j'avais, après inspection, mis un coup de pied. Il n'y avait
rien d'autre et j'avais continué mon chemin en rattrapant le
groupe.
Vers 11 h 30 à peu près, alors que nous allions rentrer bredouilles, j'eus l'idée saugrenue de retourner à cet endroit.
Je confiai à mon collègue Jean-Louis TOQUEVILLE
mon intention qu'il approuva. Après l'aval du sergent nous
recommandant la prudence, nous partîmes vers le buisson que
j'apercevais pas très loin grâce à ses peupliers un peu plus
hauts que les autres. Nous devisions tous les deux et avancions
sans méfiance particulière en terrain découvert.
Les années avaient passé depuis ces sanglants évènements, mais les bandes de "djounouds" poursuivaient leurs activités de guérilla : succession de coups de main, d'embuscades
avec décrochage rapide vers les montagnes toutes proches,
refuge naturel tout désigné.
En ce mois de novembre, lors des grandes interventions militaires du plan CHALLE et plus directement pendant l'opération "Pierres Précieuses" couvrant le territoire immense de la
Willaya 2, entre Bougie et la frontière tunisienne, la 60e CGAP,
depuis un mois déjà, avait établi son camp avancé à proximité
immédiate d'El Millia.
Le but de la 10e DP dans ce secteur, était bien évidemment de rompre et d'anéantir ce verrou, qui était un des lieux
de passages préférés des rebelles, circulant avec une relative
facilité et en presque impunité par les montagnes entre les villes
de Djidjelli à l'Ouest, Philippeville à l'Est et Constantine au Sud.
Il faut savoir aussi, que la route nationale 27 menant
à cette dernière localité via Grarem et Siliana était loin d'être
sûre malgré la surveillance des troupes de secteur. Cette voie
de communication était très souvent dégradée, coupée et
minée. A l'image de celles de Palestro, de Kerrata ou encore de
Tighanimine dans les Aurès, toutes de triste mémoire, cette
route serpentait dans de terribles gorges dominées par de fantastiques montagnes faites d'à-pic et de ravins difficilement
exploitables par nos unités, qui pourtant se risquaient souvent,
avec réussite, sur ce terrain plein d'embûches ;
Ce 29 novembre, la compagnie dans son ensemble se
trouvait au repos, après de rudes journées de crapahut, de
bouclages, d'exploitations de grottes ou encore de protection
d'ouvertures de pistes. Notre unité était implantée tout près de
l'oued Kebir non loin du campement d'une autre compagnie de
parachutistes coloniaux.
Il ne faisait pas très beau ce matin là. Le temps était
gris et couvert malgré de vaines tentatives du soleil pour percer.
Après les tâches habituelles de cantonnement(ramas-
06
SOUVENIRS
Pour nous le moment n'était pas jour de guerre mais
jour de détente et cette vue de l'esprit aurait pu nous coûter
cher. En Algérie, la vigilance devait être de tous les instants,
quoi que nous fassions, malgré l'endroit où nous nous trouvions. C'était une règle que nous n'aurions pas dû oublier et ce
jour là, nous avons commis une grave erreur.
Arrivés au roncier, nous aperçûmes aussitôt la présence de deux personnes qui se reposaient ou dormaient peut-être
sous les couvertures trouvées la veille. Pas besoin de vous faire
un dessin. Nous flairâmes immédiatement le danger et comprîmes que nous avions affaire à deux rebelles, qui se terraient là
et qui devaient être armés. Je dégainai rapidement mon pistolet et en les braquant, je leur criai de sortir de leur cache. Ils
paraissaient hésiter sur la conduite à tenir, mais devant mes
injonctions devenues plus pressantes, l'un d'eux sorti enfin,
apeuré, les bras en l'air et sans arme apparente, tandis que
l'autre, habillé de noir, décampait vers le côté opposé du buisson. Je demandai illico à mon camarade de faire le tour pour
intercepter éventuellement le fuyard. Jean-Louis armé de sa
mitraillette s'exécuta rapidement, tandis que je tenais en respect
l'autre fellagha de corpulence rondouillarde qui tremblait de
plus en plus.
En hurlant, j'avais aussi alerté le reste du groupe qui
revenait dare-dare vers nous.
Tout se déroula ensuite très vite. J'entendis un coup de
feu venant du buisson. Soudain, tel un fauve sortant de sa
cage, le fugitif qui avait tiré sur le collègue, en le manquant,
mais voyant certainement que ce dernier disposait d'une
mitraillette, reflua de mon côté. Il tira dans ma direction 3 ou
4 balles de son P38, en me ratant également, du fait que j'é-
tais un peu protégé par la présence de son ami, qui se trouvait
fort heureusement entre nous. J'eus très naturellement un petit
mouvement de recul que mit à profit le second individu pour
tenter de prendre le large. Nos armes crépitèrent en même
temps, je vidais mon chargeur sur l'individu habillé de noir qui
s'affaissa tandis que le "staccato" de l'arme automatique du
camarade normand frappa, à l'extrémité du roncier, l'autre
fuyard qui tomba lui aussi tué net.
Le reste du groupe arriva dans la foulée. Je pense que
ses membres tirèrent aussi de loin, car il me semble encore
entendre le sergent crier "halte au feu" pour éviter tout accident.
L'opération prit fin après une fouille méthodique du roncier qui
renfermait, outre le COLT 45 avec réserve de balles de l'individu rondelet, de nombreuses photos, documents et renseignements qui furent remis au PC de la Division. Par la suite, les
corps des deux rebelles furent ramenés au camp en GMC.
Au cours des années, j'ai pensé souvent à ces deux
individus. S'ils s'étaient rendus, peut être seraient-ils en vie.
Malheureusement celui vêtu de noir devait être un fanatique. Je
pense aussi fréquemment à la baraka que nous avons eue lors
de cette rencontre fortuite. La vie tient souvent à un fil. Il faut
convenir que l'issue de ce duel singulier aurait pu tourner, ce
jour là, à notre désavantage. Il suffisait d'un rien.… mais la vie
avait choisi son équipe.
Le vent mauvais tourna dès le lendemain et deux des
nôtres perdirent la vie.
Claude AVRILLAUD
Appelé, classe 59 1/B
NOVEMBRE 1960
Campement près d'El Millia
De gauche à droite sur la photo:
DELENTE Jean - La Ferté Massé (Orne)
AVRILLAUD Claude - La Rochelle (Charente Maritime)
CAPELLE - Colmar (Haut-Rhin)
WATHIER Maurice - Aulnoy sur Vertuzé (Meuse)
CHASSERIAUD Marc - Grensac (Charente)
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T É M O I G N AG E
La conquête d'une ville est une opération complexe :
TSAHAL, s'est arrêtée aux lisières de Beyrouth en connaissance
de cause. Son occupation est tout autant délicate : LÉNINGRAD
passait aux mains des partisans toutes les nuits et GROZNY,
MOSSOUL, FALOUJAH, BASSORAH, BAGDAD et KABOUL sont loin d'être "sécurisées". Son encerclement relève d'un art savant, la
poliorcétique qui a fait défaut à Louis XIII devant MONTAUBAN.
Quant à la rupture d'encerclement, elle n'a pas eu lieu à
STALINGRAD ni à DIEN BIEN PHU, même si l'issue fut heureuse à
DEMIANSK (front russe - printemps 1942) et BASTOGNE (ARDENNES
- Décembre 1944) grâce à la possession de moyens aériens
de transport stratégique à la hauteur des enjeux.
En tant qu'objectif militaire, la ville impose une
manœuvre où aucun facteur ne peut être sous estimé :
accroissement des délais, fractionnement et cloisonnement
des unités, difficulté de liaisons, consommation de moyens
considérable, notamment en ce qui concerne les munitions,
importance des pertes humaines. Or victoire retardée et lourdes pertes ne conviennent pas à notre opinion conditionnée à
"l'immédiateté" et désormais attachée à l'inepte "concept du
zéro mort".
De 1975 à 1984 les engagements ont toujours été limités :
wune première phase de guerre civile a vu l'affrontement de
milices aux moyens et aux approvisionnements réduits. Les responsables politiques et militaires de ces milices ont eu la volonté de ménager les hommes et les biens car l'adversaire d'hier peut devenir l'allié
d'aujourd'hui ou de demain et les lieux de l'affrontement sont souvent
la propriété de ceux qui financent les différentes fractions ;
wune seconde phase s'est superposée à la première et a vu
le développement d'un conflit régional où des professionnels disposant
d'armement lourd ont mené des actions également limitées par des
contraintes politiques, culturelles, religieuses, financières et des alliances évolutives et réversibles avec les différentes factions.
Ce consensus sur la limitation des affrontements s'est traduit,
au plan militaire, par des restrictions d'emploi :
wpas d'utilisation de l'arme nucléaire, biologique ou chimique ;
wutilisation limitée et sélective en zone urbaine de l'arme
aérienne dans ses missions de bombardements et d'appui feu (Israël
pour des raisons politiques, la Syrie pour des raisons politiques et aussi
pour des raisons de formation insuffisante des personnels) ;
wutilisation sélective mais parfois intense de l'artillerie( la
Syrie contre les quartiers chrétiens mais imprécision des tirs et mauvaise utilisation des fusées retard, Israël parfois en tir direct lors du siège
de la capitale) ;
wpas d'utilisation d'incendiaires (bombes, obus, lance-flammes, bidons) pour des raisons essentiellement culturelles et religieuses
mais aussi économiques (ne pas endommager de manière irréversible
des immeubles de rapport) ;
wpas d'utilisation tactique des réseaux souterrains (égouts,
galeries techniques) essentiellement pour des raisons de tradition culturelle.
Les armements classiques modernes dont disposent l'Otan et
le pacte de Varsovie ont été mis en œuvre sur une période assez longue et à une échelle suffisante pour pouvoir en tirer des enseignements
quant à leur efficacité et à leur emploi dans certaines conditions et ce
malgré les insuffisances de commandement et les lacunes dans la formation des personnels.
L'EXPÉRIENCE DE BEYROUTH.
Les lecteurs de Paras du Génie seront particulièrement intéressés par
ce témoignage du Général d'Armée (cr) Christian QUESNOT.
Le comité de rédaction tient à le remercier bien sincèrement.
1982-1984 Colonel commandant le 17e RGP
1985-1987 Chef de bureau "planfiication-finances" de l'EMAT
1987-1989 Général chef d'état-major de la 1ère Armée
1989-1991 Général commandant le 7e DB et la 65e DMT
1991-1995 Général chef de l'état-major particulier du Président de la
République
Depuis 2000 Président du Comité d'études et directeur de la revue de Défense
Nationale.
La ville.
L'emploi et l'effet des armes en zone urbaine.
Au début des années quatre-vingt, Beyrouth est une ville d'un
million d'habitants à l'architecture en grande partie européenne et à la
population en majorité méditerranéenne et orientale.
Le mandat français jusqu'en 1943 a profondément marqué
l'architecture du centre-ville constitué d'immeubles de quatre à cinq
étages bordant des rues étroites.
Le renouveau de l'urbanisme dans les années soixante a
amené la construction d'immeubles tours de vingt à quarante étages à
structure métallique ou en béton armé, habillée de murs rideaux dominant des pénétrantes ou des itinéraires de contournement à deux ou
quatre voies agrémentées d'échangeurs. Se sont également développés un port et un aéroport modernes et tous les réseaux de communication d'une grande place financière.
La ville comprend trois zones démographiques : l'est chrétien, le sud-ouest musulman, le nord-ouest étant mixte et abritant en
outre la majorité des étrangers.
w Utilisation systématique en tir à terre de l'armement antiaérien monté sur véhicule et révélation de son efficacité en accompagnement de blindés légers ou lourds pour neutraliser les postes de combat antichar installés dans les immeubles grâce à une cadence de tir
alliée à une forte puissance de destruction jusqu'à 1 200 mètres.
w Efficacité du pion de base constitué au minimum par un trinôme de combattants d'origine urbaine disposant d'une arme automatique, d'un lance-roquettes antichar et d'un fusil de précision. Ce trinôme, d'une grande mobilité, utilise toutes les possibilités offertes par les
immeubles.
w Surestimation par le règlement des conséquences pour les
personnels servants de l'emploi de LRAC classiques à partir d'un espace clos. L'expérience prouve qu'au prix d'aménagements mineurs
(ouvertures supplémentaires, mise en place d'une couverture mouillée
sur le dos du tireur) les effets sont supportables.
w Confirmation ou redécouverte de l'efficacité de matériels
anciens dans le combat dans les localités en particulier des canons
sans recul d'un calibre supérieur à 100 mm et des lance-roquettes
multiples.
w Confirmation ou redécouverte que seuls les obus de mortier, de canons de chars ou d'artillerie, d'un calibre minimum de 120
mm ont un effet significatif sur les structures urbaines.
w Traitement de plus en plus efficace des objectifs par le
développement et l'utilisation en parallèle de deux types d'armement :
Le conflit.
La population, facteur de la décision et moyen utilisé (enlèvements, attentats, protection des combattants par osmose avec habitants et familles, vulnérabilité morale aux bombardements sélectifs),
n'a jamais, par son comportement ou ses réactions, apporté une gêne
majeure dans le déroulement des opérations militaires.
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T É M O I G N AG E
Le terrorisme de guerre urbaine.
- un armement de saturation : mitrailleuses lourdes et canons
antiaériens à grande cadence utilisés en tir à terre, lance-roquettes
multiples et bombe d'avions, à sous-munitions antipersonnel, antivéhicules et antichars ;
- un armement de précision air-sol ou sol-sol à haute performance et disposant d'un système de guidage permettant d'obtenir un
effet de destruction à chaque coup tiré.
Entre le 22 septembre 1983 et le 31 janvier 1984 le contingent français a été l'objet d'une cinquantaine d'agressions caractérisées de toute nature. Ces agressions correspondent à des :
w tirs à tuer d'armes légères à distance ou au contact contre des personnels en déplacement à pied ou en faction ;
w tirs d'artillerie, de missiles ou de roquettes contre les postes de combat ou les implantations ;
w tirs d'armes légères ou lourdes, mise à feu ou lancer de
charges eXplosives contre des convois ou des véhicules en déplacement ;
w lancements de véhicules bombes sur les implantations.
w Consommation considérable de munitions de tout calibre
entraînant deux conséquences :
- la présence en nombre important (de l'ordre de 25 % des coups tirés)
d'engins non explosés ;
- la nécessité de disposer d'itinéraires logistiques terrestres et aériens à
fort débit et de dépôts polyvalents décentralisés.
w Création de zones d'obstacles actifs multiperformants à
base de mines, explosifs spéciaux, bombes dispersables, sous-munitions d'artillerie, incendiaires qu'il faudra savoir prendre en compte et
traiter comme un ensemble.
En particulier, le couplage de systèmes de déclenchement électronique
et d'explosifs modernes de forte puissance sous volume réduit est une
voie singulièrement prometteuse dont la parade reste à trouver.
Les effets recherchés par un adversaire intelligent, déterminé,
imaginatif, expérimenté ayant une bonne connaissance du milieu, renseigné en permanence et disposant de temps et de moyens importants
sont de :
- frapper l'opinion française par une destruction massive de personnels;
- lasser l'opinion française par une succession d'attentats individuels au
bilan journalier ou hebdomadaire inexorable.
L'organisation défensive en zone urbaine.
L'expérience vécue à Beyrouth montre qu'une ville moderne
résiste assez bien aux bombardements de toute sorte et que l'évolution de sa structure, sous l'effet des armes, est favorable au défenseur
à condition de disposer d'un commandement et d'une logistique
décentralisés.
Attentats par véhicule bombes.
Le contingent français a été victime de deux attentats : le 23
octobre 1983 (Drakkar qui a été un succès pour les terroristes) et le
21 décembre 1983 (Frégate qui a été un échec compte tenu des
mesures de protection prises). Ce type d'attentat a été souvent mis en
œuvre, par période, au Liban depuis 1976 contre des immeubles abritant des personnalités, les ambassades (Etats-Unis en avril 1983) et les
concentrations de personnels. Ce genre d'attentat est conçu par des
professionnels appartenant à ou dans la mouvance de services spéciaux d'Etat à partir de dossiers d'objectifs favorables soulignant la vulnérabilité structurelle des implantations ou des failles dans la sécurité
des dispositifs. Il est mis en œuvre par des militants fanatiques ou des
militants mercenaires travaillant au contrat qui sont libres du choix de
la cible en dernier ressort sans se soucier des conséquences sur l'environnement.
La charge explosive, constituée de 200 à 500 kilos d'explosif brisant moderne du type hexogène, permet d'obtenir un effet mécanique 3 à 4 fois plus puissant que son équivalent en TNT. Cette charge mise en place et dissimulée dans une camionnette ou camion léger
dans la plaine de la Bekaa est acheminée en banlieue sud de Beyrouth
où elle reçoit un système de mise à feu placé sur ou à proximité du
tableau de bord du véhicule. Le système de mise de feu est conçu pour
fonctionner dans la tranche de zéro à vingt secondes. Il est fabriqué à
partir d'une minuterie particulière au Moyen-Orient de machines à
laver ou à partir d'une résistance électrique noyée dans une résine
dont l'activation entraîne la fonte rapide et le contact. La mise de feu,
une fois déclenchée est irréversible. Le conducteur reste au volant de
son véhicule jusqu'à percussion de l'objectif ou l'abandonne en roue
libre vingt secondes avant l'impact et se fait récupérer simultanément
par un véhicule roulant en sens inverses. Ce type d'attentat est mis en
œuvre contre des implantations situées à proximité d'une voie de circulation, de préférence en pente, où le stationnement est interdit et à
des heures où la circulation présente une certaine fluidité. L'effet
recherché est la destruction et l'écroulement de l'immeuble sur ses
occupants.
La clé du succès repose sur la synergie et la simultanéité de
la conception du plan de défense et des plans d'obstacles associés. Ils
prennent en compte, en dehors de l'étude de l'ennemi, l'attitude vis-àvis de la population et les délais.
L'évacuation totale ou partielle, le maintien sur place des
habitants est une décision politique dont les conséquences militaires
sont fondamentales en termes de manœuvre, de vulnérabilité et de
logistique.
L'organisation défensive d'une zone urbaine de type européen demande des délais qui sont toujours très sous-estimés. La préparation du temps de paix devrait comporter le recensement des zones
urbaines vitales au plan militaire, la réalisation des mises à jour permanentes de cartes à grande échelle des zones considérées comprenant en particulier les informations suivantes : localisation des immeubles à grande hauteur et des parkings, tracé des réseaux d'énergie,
tracé des réseaux souterrains et galeries techniques, coupe longitudinale et parties vues et cachées suivant les principaux axes de pénétration, maillage des réseaux téléphoniques, d'énergie et d'adduction
d'eau de manière à pouvoir neutraliser ou activer, la ville, quartier par
quartier.
Le plan d'obstacles doit permettre au défenseur de se déplacer avec le plus de facilité et le minimum de risque dans sa zone de
responsabilité et de disposer de la meilleure protection pour ses positions et emplacements de combat. A contrario il doit gêner au maximum les mouvements de l'adversaire et en particulier empêcher par
ordre de priorité ses éléments blindés, motorisés et à pied de parvenir
à distance de tir direct et d'assaut des positions défensives. Citons par
exemple l'installation des postes de combat dans les immeubles
modernes plutôt que dans les constructions anciennes, le renforcement
systématique des rez-de-chaussée par une structure additionnelle pour
éviter les conséquences de l'effondrement de l'immeuble, l'aménagement des emplacements d'armes automatiques ou antichars dans les
étages à deux ou trois mètres des façades pour camoufler les départs
des coups, en particulier de nuit, et éviter ainsi d'être pris à partie en
tir direct par les armes de saturation. Citons encore la réalisation pour
les postes de tir d'une protection polyvalente contre les projectiles
explosifs ou à charge formée en créant une structure sandwich : merlon de terre mur en béton ou fûts remplis de ciment plus sacs
Attentats par jets ou télécommandes de charges explosives de circonstance.
Le contingent français a été victime de six attentats de ce
genre contre des véhicules isolés ou en convois sur le périphérique
entre la rue Basta et la tour Murr. Ce type d'attentat est conçu et mis
en œuvre par des individus imaginatifs et habiles qui ne sont pas des
illuminés envisageant le sacrifice suprême. A chaque fois le choix du
lieu et des circonstances ont permis une esquive facile de l'auteur et de
ses complices, potaches militants du quartier, qui bénéficient d'un environnement social sympathisant. La puissance des charges est limitée.
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T É M O I G N AG E
Elle est suffisante pour détruire le véhicule et ses occupants
mais n'a pas de conséquences sur l'environnement, les immeubles ou
les personnes du quartier d'autant que les lieux choisis (tunnel routier)
contribuent à la sécurité des passants. Les charges, d'origine artisanale, sont constituées d'explosif de récupération, en provenance de
munitions diverses, disposée en vrac dans une enveloppe plastique. Le
système d'amorçage et de mise de feu est fait à partir de grenades
défensives chinoises ou de télécommandes de jouets du commerce.
Attentats par emploi non orthodoxe de missiles ou roquettes
Une demi-douzaine d'attentats de ce genre a eu lieu contre
des implantations fixes, symboles de la présence française au Liban :
ambassade et résidence des Pins, PC du Comelef. Cette sorte d'attentat est conçue et mise en œuvre par des militants, généralement étrangers au quartier d'implantation, après une reconnaissance approfondie et une longue période d'observation. Les engins sont disposés dans
des immeubles en construction ou des immeubles en ruine et inhabités, dans les terrains vagues, à vue directe de l'objectif et à des distances variant de 50 à 300 mètres. Ce sont des roquettes ou missiles dont
l'emballage est utilisé comme tube ou rampe de lancement. Le système de mise de feu est électrique. La source d'énergie est constituée
par une batterie de véhicule reliée à un système de déclenchement à
retard généralement constitué par un réveil ce qui permet l'esquive en
toute sécurité et l'observation des résultats à partir d'un endroit éloigné
de la zone de tir. Toute les mises de feu ont correctement fonctionné
mais les objectifs n'ont pas été atteints car la fixation des rampes de
lancement laissait à désirer.
Enseignements et parades éventuelles.
L'enseignement essentiel est la découverte, pour beaucoup,
de la redoutable efficacité et des possibilités dévastatrices des explosifs modernes utilisés comme arme en zone urbaine. Paradoxalement,
cadres et troupe ne sont pas toujours convaincus de la nécessité de
prendre des mesures passives et actives contraignantes et extraordinaires par rapport aux effets des armes connues et utilisées jusqu'à présent.
La meilleure parade serait de disposer d'informations permettant une action préventive, informations qui ne peuvent être obtenues que par un service de renseignement adapté à ce type de menaces.
Faute d'informations, il apparaît difficile pour une armée
conventionnelle de ne pas être en retard d'un attentat et les seules
parades consistent à :
w empêcher matériellement tout véhicule de pénétrer dans la
zone d'implantation sans un contrôle minutieux à au moins 150 mètres de l'entrée et de changer très souvent et de nuit, le dispositif de
protection;
w répertorier et neutraliser, par contrôle, minage, obstruction, éclairage, les zones suspectes d'où peuvent être tirés missiles et
roquettes ;
w distinguer poste de guet et de tir, le poste de guet faisant
l'objet d'une protection accrue par grillages ;
w mettre au point les contre-mesures permettant une " ouverture de route électronique " pour véhicules en déplacement et une surveillance électronique des périmètres d'implantation.
"J'ai écrit ce texte il y a un peu plus de vingt ans, à mon retour de
Beyrouth où je commandais le 17e régiment du génie parachutiste.
Je n'y ai pas changé un mot. Je l'ai simplement raccourci pour la
publication.
Il me paraît toujours d'actualité."
Général d'armée (cr) Christian QUESNOT
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LE 17e RGP A BEYROUTH.
Les missions du régiment ont considérablement
évolué durant les dix-huit mois de sa présence à Beyrouth. Il
a fallu constamment infléchir la formation des personnels et
adapter les matériels et les équipements.
Schématiquement on peut distinguer trois phases :
w la première phase d'août 1982 à mai 1983 a été
consacré au déminage, au dépiégeage, au dégagement et
au rétablissement d'itinéraires dans la ville. Cette période,
très éprouvante physiquement pour les personnels confrontés
chaque jour à la mine soigneusement dissimulée dans les
gravats et les détritus de toute nature, au piège inattendu
dans chaque immeuble, chaque égout, chaque encoignure
de porte. Elle fut une révélation pour tous : variété et quantité de matériels, armement, explosifs, mines et obus découverts ; ampleur des travaux défensifs réalisés ; effet destructeur des armements modernes ; accueil chaleureux des
populations de toutes tendances, lasse de cette guerre civile
de huit années ;
sion sur les opinions publiques américaine et européenne. Cette période a révélé la force et l'impact du terrorisme de guerre urbaine. Tous
les efforts du régiment ont été consacrés à la conception et à la réalisation de contre-mesures antiterroristes passives ayant pour but de
protéger au mieux les personnels, les matériels majeurs et les implantations. Beyrouth change à nouveau de visage. Merlons, chicanes,
dents de dragons, dés en béton constituent autant d'obstacles pour les
véhicules bombes. Les matériels essentiels disparaissent dans des abris
enterrés. La ville souterraine n'est pas négligée, des kilomètres d'égouts, de galeries techniques sont explorés, fouillés, dépiégés et barreaudés.
w la deuxième phase de mai à septembre 1983, a vu l'espoir
d'une solution politique négociée disparaître et a entraîné une réserve
de plus en plus marquée des populations, le début des attentats individuels et des bombardements aveugles contre les soldats ou les positions de la force multinationale de sécurité. Dans cette phase le régiment a mis en œuvre l'organisation du terrain pour mettre le contingent français à l'abri des coups directs et indirects ;
w la troisième phase, de septembre 1983 à février 1984, a
vu les soldats de la paix devenir à la fois cible et otage pour faire pres-
LE BILAN
w 56 km de rues ont été déminés, dégagés et
rendus à la circulation.
w 120 000 m2 de surface ont été déminés.
w 80 000 m3 de terre et gravats déplacés.
w 172 immeubles et 178 véhicules ou engins
dépiégés.
w 16 000 mines, roquettes, obus non explosés,
grenades neutralisés récupérés ou détruits.
w 120 tonnes de munitions diverses détruites.
w 4 km de merlons et 500 dents de dragon
réalisés.
Huit de nos compagnons sont morts en
opération, dont le commandant en second
du régiment, trois ont été grièvement blessés et une quarantaine superficiellement
atteinte.
13
60e CGAP
GUYOVILLE 1956.
INSPECTION DE LA COMPAGNIE
PAR LE MINISTRE MAX LEJEUNE.
Le Ministre Max LEJEUNE et le Cne PERROT,
premier commandant de la 60e CGAP
De gauche à droite :
Général MASSU - Max LEJEUNE
Général LORILLOT - Capitaine PERROT.
Sgt DUCLOU,
Porte Fanion de la 60e CGAP
1er rang: Général LORILLOT 10e RM,
Ministre Max LEJEUNE.
2e rang: Général MASSU 10e DP,
Capitaine PERROT 60e CGAP.
3e rang: Colonel Godart.
Chef de groupe présentant les armes:
Sergent PERRIGNON.
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Dernier rang:
Colonel GODARD
Photos aimablement communiquées par
M. Jean CHANDON.
60e CGAP
BLIDA, ALGERIE.
Inspection de la 10e DP,
Saint Michel 1956.
dans le Command car:
Général MASSU,
Colonel CHATEAU JOBERT.
1er rang de gauche à droite:
Sergent-chef SAINT ANTONIN,
chauffeur GUILLONEUF,
Sous-lieutenant ROSIER.
2e rang: Chef de groupe,
Caporal-chef CHANDON.
Chef de bord véhicule de gauche:
Sergent Cadoret.
Chef de bord véhicule de droite:
Caporal-chef CHANDON.
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60e CGAP
COURBET MARINE,
ALGÉRIE1956.
Entraînement intensif dès le mois
d'août 1956 en vue de l'expédition
de SUEZ, l'opération MOUSQUETAIRE.
(5 nov. 1956 / 15 déc. 1956)
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60e CGAP
Manoeuvre de débarquement.
La 60e CGAP sera la seule unité à
figurer à la fois dans la composante TAP (avec le 2e RCP du Colonel
CHATEAU-JOBERT: 5 nov. 1956
saut sur PORT-FOUAD) et dans l'échelon d'assaut amphibie de la
force A (AMILCAR).
Manoeuvre de déminage sur plage.
Franchissement d’obstacle à
l'aide de Torpedo Bengalor.
Officier: Lieutenant BISSONIER.
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60e CGAP
2 sections débarqueront de
vive force avec le 1er REP
avec pour mission de déminer et détruire les obstacles.
Manoeuvre de déminage sur plage.
2e tenant la drisse: SGT DESBORDE
debout le Sergent-chef NADAL
18
60e CGAP
Au 1er plan, le Capitaine PERROT
Passage à gué de l’oued
Masafran.
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ANNIVERSAIRE
GERMERSHEIM : 31 mars 1945
Il y a 60 ans
Bien que la région soit connue des sapeurs qui y ont
effectué des exercices durant l'occupation de Rhénanie et où le
général DROMARD a servi, les reconnaissances sont lancées.
Le Rhin constitue un obstacle naturel sérieux de par sa
largeur (200m de moyenne) et le débit de ses eaux de printemps, même si à cette époque, les crues ne sont pas à redouter, car le fleuve est soumis, dans ce secteur, au régime glaciaire de la Suisse ( fonte des neiges en juin). Il est par ailleurs renforcé par des rives difficilement abordables avec l'existence de
perrés maçonnés, et, côté allemand (rive droite,) par un terrain
tenu défensivement par des troupes amoindries, suite à leur
repli, mais qui ont reconstitué leur armement lourd et qui s'appuient sur des travaux de campagne complétés par des obstacles et des destructions sur une zone traversée par peu de voies
de pénétration.
Côté rive départ, un bras mort du Rhin (le bras de
l'Altrhein), au Nord de Germersheim, facilitera les opérations
d'embarquement et un emplacement favorable à la construction d'un pont a été reconnu.
Peu après le débarquement de son armée en Provence
(août 1944), le général de LATTRE de TASSIGNY rencontra de
sérieuses difficultés dans les missions d'appui à la mobilité,
notamment lors de la traversée du Rhône, dans la région
d'Avignon, où tous les ponts avaient été détruits.
Anticipant sur les futures opérations et en particulier
celles visant à se porter au-delà du Rhin, il donna ses instructions au général DROMARD, commandant le génie de la 1ère
Armée , pour apporter les réponses aux problèmes que la traversée du Rhin ne manquerait de soulever.
"Pensez au Rhin" lui dira-t-il.
Découvrant dans la planification des alliés, la place
réservée à la 1ère Armée : à savoir la couverture sur le Rhin de
Bâle à Lauterbourg, le général de LATTRE réussit à convaincre
son chef direct, le général REVERS (VIe groupe d'armées US)
d'intégrer sa grande unité au plan d'invasion de l'Allemagne.
La jeune 1ère Armée française - ex Armée B du Général
de LATTRE rebaptisée ainsi le 25 décembre 1944 - débutait son
assaut contre le Reich en franchissant depuis la Rhénanie, le
Rhin, en direction du pays de Bade.
Le 18 mars l'ordre est donné de franchir en direction
de Karlsruhe ou plus au Nord et de marcher sur la trouée de
Pforzheim et Stuttgart.
Le général de MONSABERT (2e CA) est désigné pour
commander l'opération.
Alors que le 24 mars les hommes de Montgomery (21e
groupe d'Armée = 2e Armée britannique et 9e armée américaine) passent le Rhin, au nord de la Ruhr et que le 26, c'est au
tour de la VIIe armée américaine entre, Mayence et Burgen, ce
même jour, la zone des Français est élargie jusqu'à Spire au
Nord.
Le 2e CA après relève d'unités américaines de la VIIe,
flanqué au sud de la 9e DIC (Général VALLUY), forcera le Rhin
dans la région de Germersheim, avec successivement la 2e DIM
(Général CARPENTIER), la 3e DIA (Général GUILLAUME surnommé par ses goumiers Zidou l 'goudam qui se traduit par "en
avant") et la 5e DB (en mesure d'exploiter en direction de
Bruchsal).
20
ANNIVERSAIRE
ment de l'Armée sont mis à la disposition du 2e CA pour être
appliqués sur la région de Germersheim, la mission étant d'assurer le passage de l'infanterie et des chars par moyens discontinus et de lancement de ponts. Les compagnies du génie
divisionnaire sont détachées auprès des régiments pour
appuyer la progression du 1er échelon dès la mise à terre.
Les moyens: quels sont-ils ?
55 bateaux M2
15 barques d'assaut : Stormboats
12 rubberboats
67 propulseurs pour M2 (22CV Johnson)
2 portières TREAD-WAY et 4 portières HEAVY-PONTON.
Prêtés par le 6e CA US, mais seulement une fois son
propre FCHT réalisé (au plus tôt soirée du 31 mars) : 100
bateaux M2, 50 stormboats, 500m de pont TREAD-WAY,100 m
de HEAVY-PONTON.
Sur les instances du général de LATTRE, le patron du
génie, DROMARD avait réussi à rassembler en plusieurs semaines les éléments d'un pont de 10 tonnes fabriqués par l'industrie privée ou camouflés pendant l'occupation.
L'insuffisance de nos moyens avait été prise en compte par les alliés, et c'était la raison officielle invoquée pour ne
pas nous autoriser, à l'origine, le FCHT de vive force.
Au regard du volume des moyens disponibles, de LATTRE dans son histoire de la 1ère Armée a écrit : "Dans ces
conditions, passer le Rhin et porter la guerre à l'intérieur de
l'Allemagne, paraît en ce qui nous concerne, un rêve échafaudé au royaume d'Utopie".
La 2e DIM, renforcée du 20e BCA et du 2e RD, sera
chargée de l'effort principal, couverte au Nord par la 3e DIA (3e
RTA, 3e RSAR et 7e RCA) et sur le Rhin, au sud de
Maximiliansau, par la 9e DIC.
Le 29 mars à 17 heures, il reçoit le message du
Général de GAULLE : "il faut que vous passiez le Rhin, même si
les Américains ne s'y prêtent pas, et dussiez-vous le passer sur
les barques. C'est là, une question d'un plus haut intérêt national. Karlsruhe et Stuttgart vous attendent, si même ils ne vous
désirent pas…"
Aussitôt de LATTRE décide : "C'est pour demain, dans la nuit du
30 au 31 !".
La 2e DIM est articulée en 2 groupements de 1er échelon :
Groupement CHAPPUIS: 151e RI (GANDOËT) au Nord,
4e RTM (CLAIR) au sud, 2e RD.
Groupement NAVARRE: 3e RSM, 20e BCA,1er escadron 2e RD
Groupement réservé: CC4 (SCHLESSER) combat command n°
4, 5e RTM.
La manœuvre sera appuyée par les feux d'artillerie de
7 groupes de 105, 4
groupes de 155 courts
et les feux de 4 groupes
d'Alca.
La journée sera bien remplie pour tous les combattants. Tout est en mouvement (personnel et matériel), avec une
signalisation défaillante, des embouteillages conséquents, une
précipitation générale. Aux reconnaissances bâclées et à la
pénurie de moyens,
s'ajoutent des retards
dans l'établissement
des liaisons entre l'interarmes et le génie et
des
escarmouches
avec la découverte
d'Allemands terrés sur
la rive amie que les
Américains n'avaient
pas décelés. Mais la
tyrannie des délais
incompressibles pour
le sapeur et inacceptables pour l'interarmes
appuyé aura occupée
l'esprit de tous, jusqu'aux plus petits
échelons de responsabilités.
Deux
plages
d'embarquement sont
retenues
après
les
reconnaissances :
Plage A: 151e RI (à l'extrémité nord du bras de
l'Altrhein)
Plage B: 4e RTM (à l'extrémité Sud du bras,
séparé du Rhin par une
digue trouée sur 30 m
environ).
Tous
les
moyens de franchisse21
ANNIVERSAIRE
Le VIIe Groupe d'armées US accepte d'étendre la zone
française jusqu'à Spire.
Le 31 mars, à 4 h 45 précises, une préparation d'artillerie de 15 minutes est déclenchée dans le secteur de la 2e
division d'infanterie marocaine (2e DIM du Général Carpentier)
chargée de l'action principale.
Dans ce secteur, le franchissement de vive force, des
deux bataillons d'assaut, est assuré par les propulsistes du 17e
RCG et du 101e, avec l'appoint du 211e bataillon de ponts
lourds.
Le Génie d'Armée sera ensuite chargé d'effectuer le
passage des véhicules, par moyens discontinus - portière M2,
portière traille de 4 flotteurs TREADWAY du 96e bataillon du
génie ou 5 bateaux HEAVY Ponton du 211e pour les véhicules
lourds du 3e RSM et du 2e RD (unités de soutien mécanisées).
L'engagement à hauteur de Germersheim, au sud de Spire
sera le plus sanglant. A côté des formations du génie qui s'y
illustrèrent (101e RG, 96e Bataillon du Génie et 211e Bataillon
de ponts lourds) une place particulière doit être réservée au 17e
RCG (Col PENARD), héritier du 17e RTS.
Notre régiment en est lui-même l'héritier, ce qui lui
vaut l'honneur d'avoir ce haut fait d'armes inscrit en lettres d'or
sur son emblème.
Notre grand ancien du
17e RCG, le Colonel Elie
SEGUELAS (promotion
INDOCHINE), membre
distingué de l'Académie
de Montauban et fidèle
amicaliste, sergent âgé
de 22 ans au moment
des faits, est particulièrement bien placé pour
évoquer cette grande
page du génie : le franchissement de vive force
de Germersheim.
LES PROPULSISTES : LES ARTISANS DE LA VICTOIRE.
Les sapeurs du 17e arrivent, le 30 mars, à la tombée
de la nuit, aux emplacements prévus, plages A et B (franchissements respectifs du 151e RI et du 4e RTM), proches du grand
fleuve tumultueux et sombre.
Ils savent que demain à l'aube, ils devront s'élancer
vers l'autre côté, guettés par un ennemi résolu ; ils savent surtout quel est le poids de leur responsabilité.
Les moteurs de leurs propulseurs devront alors tourner
sans défaillance ; les équipages devront être à la fois, intrépides et précis car il y va de leur vie, mais aussi du sort de l'opération.
Ils ont une claire conscience de leur mission, sachant
qu'ils vont transporter des soldats accroupis au fond des
bateaux.
Ils savent aussi qu'ils devront rester calmes et que, par
leur sang-froid, ils vont communiquer l'impulsion de l'assaut
aux soldats transportés, lesquels, dans un moment, vont bondir
de l'embarcation et foncer frénétiquement vers l'ennemi.
Certes, plusieurs tomberont, mais le mouvement en
avant collectif, est irréversible ! Dans l'action, certains, blessés,
poursuivent leur va et vient. Ils ne peuvent pas être entièrement
saisis par l'ivresse de l'assaut, car le retour s'impose, la noria
devant se poursuivre avec célérité. Et puis, ils sont seuls, avec
des blessés de plus en plus nombreux, parmi leurs passagers.
"Le 17e approche des rives rhénanes. Notre compagnie (la 6e
Cie) est cantonnée à Mechtersheim, au nord de Germersheim.
Le franchissement est proche…
Nous participons à la reconnaissance des points de
franchissement les plus favorables à des actions de vive force.
Le 25 mars 1945, le Général de LATTRE convoque, à son PC
de Guebwiller, le Général de MONSABERT commandant la 3e
DIA, et le Général DROMARD, commandant le Génie de
l'Armée.
Les reconnaissances du Génie donnent le secteur de
Germersheim, comme étant le passage le plus favorable ; deux
points de franchissement sont retenus. Le franchissement est fixé
au 31 mars. Tous les moyens du génie de l'Armée y seront
employés.
Septembre 1944, dans le MACONNAIS (Campagne de FRANCE).
Le SGT SEGUELAS André un genou à terre.
22
ANNIVERSAIRE
23
ANNIVERSAIRE
Le 31 mars, à l'aube, la ronde des bateaux est amorcée. Il est 6 heures. Les premières vagues de la flottille ont quitté le
bras mort du Rhin où elles étaient dissimulées, propulseurs au ralenti.
Les bateaux foncent dans l'étroit goulet, vers l'autre rive, embrumée, et peut être vers la mort. Dans le feu d'artifice des
tirs ennemis, de temps à autre, un bateau touché sombre ou bien l'équipage blessé ne peut manœuvrer et le bateau part à la
dérive, en tournoyant…
Les hommes nagent vers la rive, un propulsiste
repart aussitôt sur une autre embarcation, déjà remplie de
fantassins. D'autres bateaux ramènent les blessés des premières vagues.
Le sang froid de nos 21 propulsistes est admirable ; ils semblent aussi tranquilles qu'à l'école de pont .
Beaucoup vont être distingués, quelques jours plus tard,
par le Général de Gaulle.
L'obstination et le sacrifice de ces sapeurs a permis à nos premiers éléments de constituer, sur la rive allemande, la tête de pont française !
Malgré leur extrême fatigue, ces propulsistes
seront volontaires pour d'autres franchissements sur le
Rhin. Certes, ils n'ont pas de panache et sont sales, tachés
de graisse, leurs treillis déchirés, mais ils montrèrent cette
volonté de vaincre, cette fierté de remplir au mieux la mission confiée.
Le 2e Corps d'Armée a définitivement pris pied sur
la rive droite du Rhin, avec une tête de pont de 20 km de
large entre Germersheim et Spire sur une profondeur de
15 km.
Un pont de 23 tonnes est construit à
Germersheim et un de 12 tonnes à Spire.
Ce très beau résultat a été obtenu, grâce au courage et à la ténacité des premières vagues d'assaut, mais
aussi à l'héroïque travail des sapeurs.
Sur l'ensemble des propulsistes et dans la seule
journée du 31 mars, 54 propulsistes sur 80 ont été tués ou
blessés, ¼ des bateaux mis hors service.
Ces pertes sont sévères pour l'Arme du Génie,
comparées à celles, faibles, lors de l'avance en vallée du
Rhône, à partir de la prise de Marseille.
24
ANNIVERSAIRE
LE DÉTAIL DU FRANCHISSEMENT.
Si le Génie a pu effectuer les reconnaissances des meilleurs passages et réunir les matériels nécessaires, en place dès le
29 mars, à proximité des plages A et B retenues, proches du petit port de Germerheim, l'infanterie, quant à elle, n'arrive à ses
emplacements, qu'au cours de la nuit du 30 au 31 mars ! C'est à dire que les liaisons et consignes entre les unités furent fort
courtes !
Dans la soirée du 30 mars, et malgré les tirs de mitrailleuses et de mortiers nous indiquant la proximité de l'ennemi, nous
arrivons à terminer le balisage et l'équipement des plages A et B.
Si ces deux plages ont été utilisées par les trois
premières vagues, réussissant à transporter l'effectif de 2
bataillons du 4e RTM, la plage A, trop exposée, est rapidement abandonnée au profit de la plage B (appuyée
par les canons des tanks destroyers du 2e dragons, seule
une section du 151e RI du Colonel GANDOET abordera
la rive).
Le lendemain, jour de Pâques, le 1er avril à 10
heures, le succès est complet : quatre bataillons ont traversé le Rhin, un du 3e RTA (2e DIM) à hauteur de Spire,
deux du 4e RTM et un du 151e RI à Germersheim.
Un renfort de 20 bateaux achève de faire traverser la totalité du personnel du 4e RTM, viennent ensuite
les passages discontinus des matériels lourds.
La Compagnie 17/5 fait mouvement sur Spire,
avec le matériel disponible pour renforcer le 101e ; la
construction du pont de Spire étant retenue, après la
réussite du franchissement de Germersheim.
Quant à la Cie 17/6, elle est placée en renfort
des compagnies de combat de la 2e DIM. Sous les ordres du Capitaine Roux, elle pousse ses reconnaissances
à l'avant garde des éléments d'infanterie et entreprend,
sous le feu ennemi, le dégagement d'importants abattis
et la réparation de brèches permettant un rétablissement
rapide des communications.
La Cie 17/6 est citée à l'ordre de la Division, par
Ordre Général n° 1034.
25
ANNIVERSAIRE
ENSEIGNEMENTS
Le général DOUCHY, le sapeur de la 2e DIM (qui commandera l'EAG en 1948) décrivait l'opération en ces termes:
"L'opération dut être remontée trois fois à la plage A. A
la plage B, si la première vague peut passer sans trop de pertes, par contre la suite du franchissement en masse se révèle
impossible. Le franchissement se poursuit par bateaux isolés.
Ceux-ci par leur vitesse tentent d'échapper aux coups des casemates ennemies. Les passagers sont couchés dans le fond du
bateau, seuls apparaissent les casques et le propulsiste qui gouverne à l'arrière. Souvent celui-ci est atteint comme un lièvre
touché à la tête, l'embarcation se met à décrire des cercles désordonnés. Sur d'autres bateaux, c'est le propulseur qui, percé de
balles, prend feu et, l'embarcation dérive en vue des casemates
adverses. Parfois cependant, elle arrive à accoster sur la rive
gauche et le propulsiste va chercher un autre bateau d'assaut
pour accomplir malgré tout sa mission."
On discutera longtemps de l'utilité, dans le cas de
franchissement, d'une préparation d'artillerie…
Moins riches que nos alliés américains en matériel de
franchissement, nous voulions lui donner le meilleur rendement
en employant, dès le départ des embarcations propulsées.
Dans ce cas, la préparation d'artillerie offre l'avantage de couvrir le bruit des moteurs.
Mais si le démarrage a lieu, une fois les tirs d'artillerie
levés, comme ce fut le cas de Germersheim, elle se révèle plus
nuisible qu'utile.
En outre, du point de vue moral, il est nécessaire d'accompagner le débouché des bateaux, le plus longtemps possible par des feux, c'est le rôle des chars, des mitrailleuses et des
mortiers.
Retenons que pour entreprendre, dans des conditions
optimales, un franchissement de vive force, il faut réunir une
grande quantité de matériel.
Des pertes sont toujours à prévoir et il apparaît que la
maintenance doit être, au moins, égale à 50 % du matériel utilisé, ceci aussi bien pour le matériel d'assaut que pour celui de
pontage.
A Germersheim, les pertes atteignirent pratiquement la
valeur de l'effectif engagé.
Les sapeurs du 17e, avec ceux du 101e, avaient
"ouvert la route" dès le 31 mars. Une semaine plus tard, le 7
avril, le pont de Germersheim était construit par le 88e bataillon
du génie.
Le 15 septembre 1945, le Général de Corps d'Armée,
KOENIIG, cite le 17e RCG à l'ordre du Corps d'Armée. c'est
l'ordre n° 1148, que vous connaissez tous."
Colonel (h) Elie SEGUELAS
Quant au général de LATTRE, commandant de la 1ère
Armée Française , dans un discours qu'il prononcera à SPIRE le
31 mars 1946, fera l'éloge de ces hommes :
"Nos sapeurs sont admirables de cran et de courage.
Pontonniers et propulsistes des 101e et 17e Régiments, 96e et
211e bataillons de Génie restent impassibles sous le feu. Leurs
pertes sont sévères. 54 propulsistes sur 80 seront mis hors combat au cours de la journée."
Photo ci-dessous:
Le 31 mars, le char "Pont d'Austerlitz" du 2e RD franchit le Rhin.
26
ANNIVERSAIRE
27
ANNIVERSAIRE
Franchissement du Rhin par la Ière Armée française.
DE LATTRE, à qui n'était promis qu'un rôle bien peu glorieux de gardien du RHIN, jubile au
soir du 4 avril, de voir nos couleurs flotter sur 80 villages et la grande métropole de
Karlsruhe.
28
REPUBLIQUE FRANCAISE
MINISTERE DE LA DEFENSE
ORDRE DU JOUR N° 05
Officiers, sous-officiers et militaires du rang, le 17e Régiment du génie parachutiste vient de sauter en Alsace,
sur cette terre riche, généreuse, convoitée, qui a été le théâtre de très nombreux conflits.
Il y a 60 ans de cela, la 1ère Armée du général de Lattre s'approchait de l'Alsace pour la libérer de l'occupant
nazi.
Le 2e Corps du général de Montsabert était chargé d'attaquer plein Est en vue d'atteindre les passages du
Rhin à hauteur de Neuf-Brisach tout en détruisant au fur et à mesure les résistances rencontrées, dont le verrou de Grussenheim où nous nous trouvons. La manœuvre de réduction du verrou de Grussenheim, confiée
au sous-groupement du lieutenant-colonel Putz de la 2e Division blindée, était conditionnée par le rétablissement rapide de l'itinéraire au passage de la BLIND. C'est dans la nuit du 27 au 28 janvier 1945 que 12
sapeurs de la 3e section de la 2e compagnie du 17e Bataillon colonial du génie, dont le 17e RGP est l'héritier, sont tombés à quelques centaines de mètres d'ici. Le 28 janvier, Grussenheim était conquis. Cette opération allait permettre la libération de la poche de Colmar, et la marche vers le Rhin.
Deux mois plus tard, le même 2e Corps d'armée se trouvait dans la région de Germersheim, sur la rive ouest
du Rhin, à plus de 100 km du nord de Colmar. Le 29 mars, le général de Gaulle adressait le message suivant au général de Lattre, commandant la 1ère Armée : "Il faut que vous passiez le Rhin, même si les
Américains ne s'y prêtent pas, et dussiez-vous le passer sur les barques. C'est là une question du plus haut
intérêt national. Karlsruhe et Stuttgart vous attendent, si même ils ne vous désirent pas."
Aussitôt de Lattre décide : "C'est pour demain, dans la nuit du 30 au 31!"
Dans le secteur de Germersheim, le franchissement de vive force du Rhin est assuré par les propulsistes du
17e Régiment colonial du génie et du 101e Régiment du génie.
Le 31 mars à l'aube, la ronde des bateaux est amorcée. Elle permettra, en dépit d'une résistance farouche,
de créer une tête de pont sur la rive droite du rhin.
Sur l'ensemble des propulsistes et dans la seule journée du 31 mars, 54 sur 80 ont été tués ou blessés, un
quart des bateaux mis hors service. C'est la raison pour laquelle le nom de Germersheim figure en lettres
d'or sur notre drapeau. Le devoir de mémoire est sacré. Nous devons nous souvenir de ces événements passés et de ceux qui sont tombés car leur sacrifice nous éclaire la route à suivre. Ils nous montrent que la paix
est un bien précieux mais fragile, que les intégrismes sont une menace pour nos sociétés, et que la défense
de nos valeurs a un prix. Il est essentiel pour nous tous de ne pas oublier les conflits passés, pour mieux
mesurer le chemin parcouru. L'adversaire d'hier est devenu un allié fidèle. Nous parlons aujourd'hui d'armée
européenne et la France et l'Allemagne jouent un rôle moteur pour faire avancer cette idée. Nos deux pays
se sont déjà engagés dans les Balkans pour y défendre nos valeurs communes, ils viennent de rentrer
d'Afghanistan avec le Corps européen.
Au delà du devoir de mémoire, nous sommes également présents aujourd'hui pour rencontrer nos concitoyens. L'armée n'existe que du fait de la volonté des citoyens, et elle est un outil à la disposition du politique
pour défendre les intérêts de la nation.
Les parachutistes sont le fer de lance de cette armée moderne appelée à être projetée partout où la paix est
menacée.
Nous sommes fiers de notre condition qui implique volonté, esprit de sacrifice, disponibilité et courage.
Nous sommes fiers d'être présents et d'avoir pu aller au devant des Français pour cultiver ce lien armée nation qui nous est si cher.
Montauban, le 16 mars 2005
Le colonel Jean-Luc KUNTZ
commandant le 17e Régiment
du génie parachutiste
ANNIVERSAIRE
EAP "ALSACE"
Mercredi 16 mars 2005
11h30: Largage de 160
paras du 17e RGP sur la
zone de JEBSHEIM (près de
COLMAR), à partir de 2
HERCULÈS C130 et 2
TRANSALL C160, après 3
heures de vol depuis
TOULOUSE dont 1h30 de vol
tactique.
30
ANNIVERSAIRE
Interview du chef de corps par M. Nicolas
Roquejeoffre, journaliste au Dernières Nouvelles
d'Alsace.
Casse-croûte offert par les amicalistes.
Tradition oblige: le partage du kouglof.
Rencontre familliale: instants forts de fierté et
de bonheur auxquels nous nous associons.
31
ANNIVERSAIRE
"Moi quand je serai grand..."
Dès la mise à terre...
.. avec le sourire.
...exercice de réarticulation.
Réintègration des parachutes...
Le "17" au bord de la BLIND.
32
ANNIVERSAIRE
JEBSHEIM
17H00, PRISE D'ARMES AU MÉMORIAL DE LA CROIX DU MOULIN.
(COMMÉMORATION DE LA BATAILLE DE LA POCHE DE COLMAR)
33
ANNIVERSAIRE
Les autorités entourent le chef de corps.
De gauche à droite: M. SEILER, maire de GRUSSENHEIM, M. KLOPFER,
maire de JEBSHEIM ET M. MULLER, 1er adjoint au maire de COLMAR.
Colmar pittoresque.
Gymnase, lits picot et duvet:
intimité compromise.
"Le 152e est un beau régiment..."
34
ARTICULATION
ET IMPLANTATION DE LA
35
75
E
CGAP FIN FÉVRIER
1960.
75e CGAP
3e Section
LTN SCHOULZ.
Janvier 1960.
Patrouille de reconnaissance
avant reprise des travaux interrompus par de violentes
chutes de neige - de construction d'une piste opérationnelle
entre l'OUED MECHTA, MECHTA
BOU ETANE et BORDJ RUINÉ.
(PETITE KABYLIE)
Sur le plateau entre MECHTA
BOU ETANE et BORDJ RUINÉ.
Exceptionnelle rencontre de
civils.
Photos aimablement prêtées
par
notre
camarade
MARECHAL.
En cours de reconnaissance,
sur l'ébauche de piste opérationnelle entre l'OUED MECHTA
et BORDJ RUINÉ, unique rencontre, sur le plateau avant le col:
les occupants d'un douar en
déplacement.
Contrôle de papiers par le
CCH KIJANSKI.
36
75e CGAP
Détachement 3e et 4e Section LTN SCHOULZ. Février 1959.
Piste opérationnelle entre
l'OUED MECHTA, MECHTA BOU
ETANE et BORDJ RUINÉ. Carrière
de circonstance près de BORDJ
RUINÉ.
3e Section - LTN SCHOULZ.
Février 1960.
Au col de BORDJ RUINÉ.
De gauche à droite: LTN
SCHOULZ, sapeur BERNARD,
CCH KIJANSKI
3e et 4e Section - Mars 1960.
Bivouac de MECHTA BOU ETANE.
Fin de chantier de la piste opérationnelle OUED MECHTA BORDJ RUINÉ.
37
75e CGAP
2e Section (Grottes)
LTN SCHOULZ.
Octobre 1960.
Opération héliportée dans le
massif du DJEBEL CHELIA (2300
m).
Magnifique forêt de cèdres des
Aurès.
Installation de défense sommaire pour la nuit.
Un peu de feu après une nuit
de protection.
38
75e CGAP
2e Section (Grottes)
LTN SCHOULZ. Octobre
1960.
Au PC de la 25e DP. (cote 702,
N-O d'EL MILIA)
Dernières vérifications de son
équipe par le SCH PICQUES
avant héliportage pour une
mission "grottes".
Pendant le transport héliporté,
à partir de la cote 702, (secteur d'EL MILIA)
vers un objectif "grottes".
Sortie grottes: débarquement à
proximité de l'objectif.
Portant la "chandelle" bleue: le
SCH PICQUES. Devant lui, le
SP ZIMMERMAN.
39
75e CGAP
2e Section (Grottes)
LTN SCHOULZ.
Septembre 1960.
Mission héliportée. Au dessus
des chotts entre CONSTANTINE et
EDGAR-QUINET.
Travaux de réfection des sols
par le DRS.
3e Section
LTN SCHOULZ.
Novembre 1959.
A proximité de BEINEN - MECHTA
BALOUL (petite Kabylie). Les sections viennent d'être dotées
d'un "lot" de coiffeur. Pas de
volontaires...
Le
sapeur
FAUCHEUR,
conducteur de 4x4 est désigné
pour opérer. Il fait merveille.
3e Section
LTN SCHOULZ.
Décembre 1959.
Petite Kabylie. Fin de la piste
opérationnelle MECHTA BALOUL FEDJ AKDAL - MECUTA OUARZIZ.
Le PC 25e DP et14e DP)
40
75e CGAP
3e Section
LTN SCHOULZ.
Février 1960.
Au col de BORDJ RUINÉ, dans les
bruyères géantes.
De gauche à droite:
SP BERNARD, CCH KIJANSKI,
SP BANEL.
Septembre 1959.
Le CAP ROUX: frontière tunisienne, secteur de la CALLE.
Sur les ruines d'un fort gènois,
au bord de la méditerranée.
De gauche à droite:
SLT BIERME, Médecin lieutenant LAPOUDRE, SLT BOURDEAU, SLT BRENIER.
41
75e CGAP
2e Section
LTN SCHOULZ,
LTN BIERME.
Août 1960.
Près de DJIDJELLI, petite Kabylie,
dernière sortie du LTN BIERME
qui passe la section au LTN
SCHOULZ.
2e Section
LTN SCHOULZ.
Novembre 1960.
A proximité de Rhoufi (Aures).
Les attentes de missions "grottes" sont longues.
De gauche à droite:
SGT MARECHAL, SGT SIZUN.
2e Section
LTN SCHOULZ.
Novembre 1960.
Du côté de Lambese, les sergents SIZUN et MARECHAL à
leur cuisine...
42
T É M O I G N AG E
TEMOIGNAGES SUR LE LIEUTENANT LUCIANI
lui qui, son chef de section tué auprès de lui, refusa d'obtempérer à l'ordre de repli donné par le commandant de l'unité
bénéficiaire de l'appui des sapeurs parachutistes, et, avec son
équipe, lutta une journée entière jusqu'à réduction de l'objectif.
Son hommage, par l'action, à son chef, se passe de commentaire.
A ces témoignages, je joins le mien. Celui du camarade l'ayant
côtoyé d'octobre 1955 à février 1960.
DU SERGENT YVES CARGNIGNO
Né le 4 avril 1936 à Belfort (90)
Appelé à l'activité le 4 /09/1956 (56 2/A)
Engagé le 21/11/1956 au titre de la 75e CGAP
Affecté à la 75e CGAP en opération en Algérie
du 16/10/1957 au 12/03/1961.
Service à la section "grottes" d'août 1959 à avril 1960 sous les ordres du lieutenant LUCIANI
puis du sous-lieutenant BIERME
Breveté parachutiste n° 122 363.
Breveté moniteur n° 1202
DU LIEUTENANT MICHEL SCHOULZ
Né le 10 février 1936 à Palinges (Saône et Loire).
Engagé au titre de l'ESMIA, le 01/10/1955.
Affecté à la 75e CGAP à compter du 01/03/1959.
Services en Algérie jusqu'en juillet 1961.
Chef de section "grottes" d'août à décembre 1960.
Breveté parachutiste n° 131 169.
J'ai d'abord servi à la 75e CGAP en Algérie, successivement sous les ordres du lieutenant ROQUEJEOFFRE, du sergent-chef COSTE, de l'adjudant DESBOIS. Chefs de section
exemplaires, (certains, anciens d'Indochine) ils m'inculquèrent
la connaissance du métier de soldat, la fierté d'être à la fois
sapeur et parachutiste ;
Au milieu de l'année 1959, j'ai été affecté à la 2e section, en voie d'être spécialisée dans la destruction d'objectifs
souterrains, commandée par le lieutenant LUCIANI. Des paroles simples à l'accueil : "Je compte sur vous. Nous allons faire
du bon boulot ensemble." Tout était dit : engagement à donner
le maximum de moi-même, intégration instantanée dans la section, au milieu de ses "petits gars", qu'il portait au-dessus de
tout.
Quarante cinq ans ont passé depuis. Le souvenir de
l'officier, du soldat, de l'homme, dans sa noblesse, est gravé
dans la mémoire de ceux qui, alors, servaient sous ses ordres.
Les témoignages de quelques-uns de ceux qui ont servi
sous les ordres du lieutenant Dominique LUCIANI (mort pour la
France, le 21 février 1960, dans le secteur de Djemila, petite
Kabylie) sortent de l'oubli la réalité de l'homme et du chef exemplaires qu'il était.
VERTUT le bien nommé : considérant que, Caporalchef appelé, il avait assez donné sous trois chefs de section successifs, j'avais évité, quelques jours avant sa libération, de le
désigner pour une opération. Il me fit comprendre, respectueusement mais avec insistance, que je lui faisais une "vacherie de
le priver d'une dernière occasion de crapahuter". Je l'emmenai
donc pour sa dernière sortie, au milieu des cèdres majestueux
du massif du Chelia, dans les Aurès.
CORBIERE, le méthodique et opiniâtre : souvent engagé aux côtés du lieutenant BIERME ; premier stagiaire "grottes"
à Sidi Ferruch. Le "calme des vieilles troupes" à 22 ans, dans le
ventre de la terre !
SIZUN, le vétéran de l'unité : lorsque la 75 quitte
l'Algérie en juillet 1961, il y a passé près de cinq années en
opérations. Il a 25 ans. Chef de la première équipe spécialisée,
avec des moyens rudimentaires, pour travailler à la réduction
d'objectifs souterrains. Il invervint notamment, en 1958, au profit du 4e REI, dans les failles de l'Oued Hallail. Un prélude à la
transformation de la section LUCIANI en section "grottes".
Sa grande discrétion sous-tend une passion pour le métier de
soldat, un courage, une droiture et un sens de l'humain exceptionnels.
BIERME enfin, que sa modestie pousse à refuser d'admettre qu'il fut certainement, parmi les officiers polytechniciens
de sa promotion, un des rares à revendiquer, par le choix de
son affectation chez les parachutistes, les risques du combat, et
à y avoir fait autant honneur à l'épaulette.
Bien d'autres parmi les hommes du lieutenant LUCIANI auraient
pu témoigner, et le feront peut-être.
Je n'en citerai qu'un : Le sergent CARGNINO, qui avec les sergents SIZUN, CORBIERE et VITIELLO, participait à l'armature du
"bloc de béton armé" qu'était alors la section "grottes" . Ce fut
DERNIÈRE MISSION DU LIEUTENANT LUCIANI
20 février 1960
"CARGNINO, ça y est, nous partons !".
Il est 18 heures, la voix du lieutenant sonne dans la guitoune
de mon groupe, le branle-bas de combat. C'est habituel. En
alerte permanente, nos parachutistes appelés sont vite prêts.
Quelques ordres brefs, nous partons à dix sept et embarquons
dans deux hélicoptères. Tous harnachés, assez lourdement
chargés de nos armes, munitions et grenades diverses, explosifs et "chandelles". Le lieutenant sait juste que nous intervenons
au profit de "BOTARKA", indicatif d'une unité de secteur. Après
45 minutes de vol, les "Bananes" nous posent en plein djebel,
à proximité d'un PC opérationnel qui s'avère être celui du 2e
REP.
Le lieutenant va aux ordres et revient peu après.
Nous passons la nuit sur place, sur le piton. Demain dans la
matinée, nous traiterons une grotte sur la zone dévolue à
"BOTARKA" unité intervenant dans le cadre de l'opération
conduite par le 2e REP.
43
T É M O I G N AG E
21 février 1960
Réveil avec les premières lueurs du jour: nuit passée à
même le sol. Un frugal casse-croûte. Vérification de nos équipements, de notre matériel, attente. Le lieutenant va au complément de renseignements. Vers midi nous prenons les dispositions de combat et nous entreprenons la marche vers l'objectif. Le 2e REP nous a remis un prisonnier qui doit nous servir de
guide et d'interprète.
La progression nous prépare à l'action. Ainsi que le
lieutenant l'a décidé, à l'approche du danger, le vouvoiement
habituel cède la place au tutoiement. Au cours de ce déplacement, par deux fois, DOUME(1) se porte à ma hauteur et m'appelle par le surnom qu'il m'a donné. J'entends encore son
accent corse qui roule : "NELO, pourquoi les Italiens et les
Corses ne s'entendent pas, alors que nous, on s'entend si
bien?". Encore aujourd'hui, je me demande pourquoi il m'a dit
cela, à ce moment-là… Puis, revenant à la mission en cours,
cet objectif vers lequel nous marchons, et sur lequel nous avons
si peu de renseignements : "NELO, là, nous en sommes à combien de fells ? Quatre vingt dix neuf, DOUME - Alors aujourd'hui on fait le centième et champagne !" Respect et, en filigrane,
amitié réciproques portés hauts: Je sais qu'il se fait un point
d'honneur de me pousser vers l'épaulette d'officier, il vient de
me parrainer pour l'inscription au PPEMIA de Strasbourg.
Nous arrivons, après une bonne heure de marche, sur
zone, investie à bonne distance par "BOTARKA". Au flanc d'un
piton rocheux et dénudé, face à nous, une falaise d'environ
150 mètres de haut. Au pied de cet empilement d'abrupts, une
plate-forme d'une dizaine de mètres de long sur deux de large,
accessible par un petit sentier l'abordant par la gauche. Le prisonnier nous indique l'objectif: une cache est là. De la plateforme, le petit sentier chemine vers le sommet.
Nous nous approchons, en garde, du pied de la plateforme. Après avoir déployé le reste du groupe sur la partie du
sentier à défilement, le lieutenant me fait signe, et avec le prisonnier nous montons sur la plate-forme. En observant la paroi
de la falaise, nous découvrons, au ras du sol formant une
cuvette à cet endroit, un trou - simple passage d'homme - obstrué par des pierres visiblement placées de l'intérieur. Nous
apercevons également, à la verticale, deux mètres cinquante
plus haut, un orifice dans la roche. Tout en gardant un œil sur
cet orifice, je m'accroupis et, commençant à dégager l'entrée
basse murée, je demande au sapeur TRONVILLE, resté en bas,
de me faire passer la barre à mine dont il était doté.
Simultanément, le lieutenant, adossé à la paroi, fait la
courte échelle au prisonnier pour qu'il observe à l'intérieur de
l'orifice suspect. Je vois alors une main surgir de l'orifice. tenant
une grenade; je crie "attention grenade". Elle tombe juste derrière moi. Le lieutenant LUCIANI lâchant le prisonnier, se penche, la ramasse. La déflagration se produit au moment ou, se
redressant, il amorce le geste de la relancer: il est projeté de la
plate-forme.
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T É M O I G N AG E
Sonné par la déflagration et le cou endolori, je m'assure que le sapeur TRONVILLE, arrivé au bord de la plateforme, n'a pas été touché, et lui ordonne de se replier à défilement vers le reste du groupe. Je crie au prisonnier, hagard mais
debout, de se replier. Mais probablement touché, au premier
pas, il bascule de la plate-forme dans le vide. Une deuxième
grenade passe par l'orifice et explose dans la pente au pied de
la plate-forme. Des départs de coups de feu des fells claquent
au-dessus de moi. Tout cela a duré peut-être une minute, ou
deux.. Un lieutenant de Chasseurs Alpins, qui s'était approché
de nous, à une vingtaine de mètres sur le sentier légèrement en
contrebas, se met alors à tirer à la carabine US dans la meurtrière d'où sont parties les grenades et me fait signe de me
replier sur lui. Quand j'arrive à sa hauteur, il me dit être officier
de renseignement et je luis dis vouloir poursuivre la mission.
Je rejoins mon groupe dans la pente, un peu en contre bas de la plate-forme. Le caporal-chef(2) lui a fait prendre un
dispositif de protection, autour du corps mutilé de notre lieutenant.
Il est mort….
Il est environ 14 h 30. Nous sommes en PY 71 E 25 , secteur
de Djémila. Probablement alerté par "BOTARKA" l'Alouette sanitaire se présente, nous balisons d'un fumigène et elle se pose.
Nous montons le corps dans la civière et pendant que l'hélicoptère s'élève, je rends les honneurs en faisant présenter les armes
par deux sapeurs. Les larmes viennent et la rage nous étreint.
Je remarque que, pendant tout le temps de l'évacuation, les tirs
au fusil des fellagas se sont arrêtés.
Le radio du groupe vient me rendre compte de l'arrivée d'un message du PC de l'opération enjoignant au détachement "grottes" de rejoindre immédiatement un point d'embarquement "hélico" désigné par ses coordonnées. J'ordonne le
silence radio et fais passer le poste sur la fréquence AVIATION.
Les tirs aux fusils ont repris, à partir de la meurtrière, et plus
haut dans la pente. Un avion T6, probablement alerté par
"BOTARKA" se présente, et après prise de contact, me demande de baliser l'objectif à traiter. Je le fais par des tirs à la
mitrailleuse AA 52 sur la meurtrière dans la falaise. Il attaque
alors cet orifice, à la mitrailleuse de bord, en deux passages
successifs, bientôt suivi par un autre avion de chasse qui tire
deux roquettes. Mai sans effet apparant.
Le problème reste entier. A nous de le résoudre, la mission confiée au lieutenant LUCIANI continue. Je sens que tout
le groupe est derrière moi , que personne ne veut décrocher,
que personne ne flanchera. Pour moi, la perte de mon chef,
aîné de neuf mois et frère de combat, pour nos appelés, ses
"petits gars", le sens du devoir dont il avait toujours été l'exemple, nous incitaient à aller jusqu'au bout.
Je décide d'aborder l'objectif non plus par le bas de la
plate-forme, mais par le haut du piton, en essayant d'amener
une chandelle asphyxiante, au bout d'un cordage, jusqu'à la
meurtrière d'où étaient parties les grenades. J'articule le groupe
en une équipe d'appui, aux ordres du caporal-chef(2) et une
équipe légère - VACAVANT faisant fonction de caporal et trois
sapeurs - avec laquelle j'interviendrai sur l'objectif. Je fais progresser les deux équipes par bons successifs, se couvrant l'une
et l'autre alternativement, en direction du sommet.
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T É M O I G N AG E
C'est alors que l'officier de renseignement, ainsi que le
capitaine commandant la compagnie "BOTARKA" nous rejoignent ; ce dernier me faisant part qu'il a reçu par radio l'ordre
de faire replier mon groupe pour être enlevé par hélicoptères.
Je lui confirme que je continue car la mission confiée au lieutenant LUCIANI a priorité et nous la poursuivrons tant qu'elle ne
sera pas terminée.
Je fais revêtir par l'équipe légère les tenues "butyl" en
vue d'intervenir sur le gazage et m'apprête à faire de même
lorsque j'aperçois, à une trentaine de mètres de l'emplacement
qui nous sert de base de départ, une étroite faille et au sol une
légère trace de passage y conduisant. Je fais lancer par l'équipe VACAVANT quatre grenades asphyxiantes dans la faille et
nous entendons bientôt tousser: le lieu est occupé. Un premier
fellaga cherche à sortir, fusil 303 à la main, doigt sur la détente. Le sapeur DURANT va se saisir de l'arme, je lui crie "Arrêter
!" et sous la menace de jets de grenades défensives, oblige le
fellaga à sortir crosse en avant. Il est bientôt imité en cela par
six collègues, eux aussi armés, que nous désarmons.
La cache, fouillée, livre quelques documents; Le premier rebelle sorti, parlant français, nous indique que la cache
à la meurtrière, que nous voulons traiter par le haut, est occupée par trois hommes en armes, dont le chef de détachement,
qui aurait grenadé le lieutenant LUCIANI. Prisonniers, armes et
documents sont alors remis au capitaine commandant "BOTARKA". Puis j'effectue plusieurs tentatives de traiter cette dernière
cache depuis le haut en descendant une chandelle avec une
corde dans la meurtrière. Elles échouent.
La nuit arrive. Le capitaine commandant "BOTARKA"
vient nous annoncer que nous restons sur place pour la nuit et
nous fait parvenir rations et eau. Nous sommes épuisés, physiquement et nerveusement. Cette pause arrive à point nommé
- les fantassins assurant pour la nuit le bouclage rapproché de
cette cache et surveillant l'accès par la plate-forme. Nous
reprendrons le travail au petit matin.
Nous dormons peu. Vers 23 heures, une rafale de PM
déchire le silence de la nuit. Une "sonnette" de "BOTARKA" a
réagi trop vite, en entendant le bruit fait par un fellaga démurant l'entrée de la cache depuis l'intérieur, elle a tiré immédiatement.
d'abord de traiter l'entrée par pose de charge explosive. Je dois
y renoncer, chacune de nos tentatives déclenchant des jets de
grenades, à partir de la meurtrière, dès que l'un de nous prend
pied sur la plate-forme.
"BOTARKA" nous a remis un des prisonniers. Je le
convaincs de s'approcher de la meurtrière et d'y larguer une
chandelle asphyxiante. Il y parvient. Devant l'importance des
fumées s'échappant par la meurtrière et le trou d'accès sur la
plate-forme, je déduis que le volume de la cache est réduit.
Profitant de l'effet rideau des gaz, je répartis mon groupe sur
quelques points de passage obligés, prêt à faire face à une
éventuelle sortie en force.
Remontant alors d'une vingtaine de mètres sur la gauche de la plate-forme j'aperçois, sur un petit méplat peu visible,
un fellaga qui s'extrait d'un trou. Il domine d'une dizaine de
mètres le sapeur qui surveille la plate-forme, et qui ne le voit
pas. Une grenade à la main, il tente de la dégoupiller, je ne lui
en laisse pas le temps et l'abats. Le boyau par lequel il s'était
extrait, fuyant l'effet des gaz, communiquait avec la cache principale de la plate-forme.
Après nous être assurés que tout le dispositif était vide
et gazé, je rends compte au capitaine de "BOTARKA" que pour
nous, le travail est terminé. Il est environ midi. Il ne pourra être
dit que la mission conduite par notre chef, le lieutenant LUCIANI, s'est soldée par un échec…
Dans l'après-midi les "Bananes" viennent récupérer le
groupe, sur une DZ à proximité de l'objectif et nous ramènent
à Redjas, lieu de bivouac de la section "grottes".
A peine débarqués, le caporal-chef(2) accompagné de
deux de nos hommes se présente à moi : " Sergent, nous voulons veiller le lieutenant LUCIANI ! "(3)
Nous nous relaierons, broyés par la douleur, pour le
veiller, sans discontinuer jusqu'au départ de son cercueil sur un
DODGE 4X4, le 23 après-midi, après les derniers honneurs
rendu à Redjas par un détachement de la 75ème CGAP. Pour
le veiller tout en nous tenant en alerte - le groupe du sergent
CORBIERE avec le sous-lieutenant BIERME étant alors luimême en opération " grottes " - prêts ainsi qu'il l'aurait souhaité, à démarrer sur toute nouvelle mission.
___________________________________________________
22 février 1960
Au petit jour, nouvelle rafale. L'entrée a été démurée,
un occupant a tenté de profiter de la relève de la "sonnette"
pour sortir et s'enfuir, il a été abattu. Un deuxième suit, il est
blessé et chute de la falaise, il est récupéré par les fantassins.
Nous reprenons la mission à notre compte.
Approchant au ras de la plate-forme sous la meurtrière, j'essaie
Diminutif de Dominique, par lequel ses camarades officiers l'appellent et ses subordonnés le désignent, avec affection et respect
(2)
BLANCHET ? Je ne peux l'affirmer avec certitude : panne de mémoire
(3)
Il repose à l'église de REDJAS.
Armement de guerre, munitions et matériels divers saisi sur le groupe
de fellagas, les 21 et 22 février 1960.
Photographie trouvée sur un membre du groupe de fellagas tenant la
grotte (3 tués, 7 prisonniers)
(1)
Ci-dessous, les 2 seules photos prises au moment de la mort du LTN
LUCCIANI.
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T É M O I G N AG E
DU SERGENT PIERRE CORBIERE
DU
Né le 23 juin 1937 à Saint-Pierre-Eglise (Manche).
Engagé volontaire pour cinq ans
le 07/11/1956 au titre de la 75e Compagnie
du Génie Aéroporté en Algérie.
Service en section "grottes"
de septembre 1959 à juillet 1960.
Brevet parachutiste n° 132 302.
Sous les ordres du Lieutenant LUCIANI
puis du Sous-Lieutenant BIERME.
CAPORAL-CHEF JEAN-JOSEPH
VERTUT
Né le 14 mai 1938 à Lentillac Lauzes (Lot),
Classe 58 1/C, matricule 5846000224.
Appelé sous les drapeaux le 02/07/1958 au 17e génie aéroporté à
Castelsarrasin .
Affecté à la 2e section de la 75e Compagnie du Génie Aéroporté en
Algérie en décembre 1958.
Breveté parachutiste le 22/04/1959 sous le n° 155 039.
En opération en section "grottes"
de septembre 1959 à décembre 1960,
successivement sous les ordres des lieutenants
LUCIANI, BIERME et SCHOULZ.
Je ne puis donner un témoignage direct sur les conditions de la mort du Lieutenant Dominique LUCIANI survenue le
21 février 1960, étant donné que ce jour là le sous-lieutenant
BIERME et mon équipe "grottes" avions été héliportés en PY 97
E 25 dans la région de Djemila au profit du 14e RCP.
Ainsi que le rapportent les journaux de marches et
opérations de la 25e DP et de la 75e CGAP, le lieutenant LUCIANI avait reçu l'ordre d'intervenir en PY 74 E 25 afin de neutraliser une grotte occupée par les rebelles. Il était accompagné
dans sa mission par l'équipe du sergent GARGNINO.
C'est de retour au camp que nous avons appris la fin
tragique du lieutenant LUCIANI. Le sergent CARGNINO nous
a précisé que ce dernier, pour protéger ses hommes, avait
voulu relancer une grenade ennemie qui explosa à hauteur de
sa tête.
Le lieutenant LUCIANI est mort au champ d'honneur le
21 février 1960à 14 heures 30.
Les honneurs militaires lui ont été rendus à REDJAS le
23 février par un détachement de la 75e CGAP en présence du
général DUCOURNAU, commandant la 25e DP.
Le lieutenant LUCIANI était avant tout un homme d'action, faisant preuve d'un remarquable sens de la manœuvre et
du commandement, ses qualités de baroudeur, ses compétences, sa ténacité et son courage alliés à une parfaite cohésion
avec ses cadres et sapeurs parachutistes, lui permettaient d'engager sa section "grottes" avec une réussite totale.
Plus que tout, c'était un chef admiré, apprécié de tous,
homme vif et chaleureux, profondément humain et au caractère bien trempé, toujours présent dans les moments difficiles.
Il a laissé l'image d'un grand soldat et d'un officier
remarquable.
Il restera pour toujours gravé dans ma mémoire.
J'ai eu l'honneur de servir sous les ordres du Lieutenant
LUCIANI qui a donné sa vie au cours d'une opération "Grottes"
pour sauver la vie des appelés qui étaient avec lui ce jour là.
D'un charisme lors du commun, ses qualités humaines
faisaient de lui un officier exemplaire, d'une ténacité sans limite, d'un courage exceptionnel, reconnaissant la valeur individuelle de ses "Petits Gars", comme il nous surnommait.
A ma connaissance, aucun appelé ou engagé n'a discuté un ordre venant de lui. Il ne pouvait pas être autrement ;
Donnant l'exemple dans tous les domaines et en toutes circonstances. C'était un meneur d'hommes irremplaçable ; toujours à
la tête de sa section dans les moments difficiles.
Il avait un cœur d'or. Il estimait que tout effort méritait
récompense Je me souviens du Noël 1959: Il s'est heurté avec
ses supérieurs et il a eu gain de cause car considérant que son
personnel avait assez donné, il a demandé une trêve de deux
jours (24 et 25 décembre) pour fêter Noël tous ensemble.
Tous ceux qui l'ont connu ne peuvent garder de lui
qu'un bon souvenir et le citer en exemple dans bien des cas de
la vie quotidienne.
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T É M O I G N AG E
Du sergent Jean SIZUN
parisien "Grande G…", PISSARELLO, "le gardian", Cch VACAVAN de Castelsarrasin., les binômes de sapeurs NIEL et
COGNET. Cch VITRE et VERTUT me reviennent à l'esprit, bien
que j'ai perdu tout contact. Tous accrochés à leur chef de section.
Né le 9 novembre 1936 à Lorient (Morbihan).
Engagé au titre de l'arme du génie en juillet 1955
au 17e BGAP, breveté parachutiste n° 109 539.
Affecté à la 75e CGAP en opérations en Algérie
de décembre 1956 à juillet 1961.
Service en section "grottes" de 1958 à 1960
avec une période entrecoupée par le stage "moniteur para"
(n° 1021) à l'ETAP de Pau fin 1959.
Successivement sous les ordres des lieutenants LUCIANI, BIERME,
SCHOULZ.
Du Sous-lieutenant jean-Marie BIERME
Né le 22 septembre 1936 à Lille (Nord)
Ancien élève de l'Ecole Polytechnique et, à ce titre,
officier d'active pour la durée du contrat d'engagement.
Volontaire pour servir dans le génie aéroporté.
Affecté à la 75e CGAP en opération en Algérie
d'octobre 1959 à septembre 1960.
A la section "grottes" d'octobre 1959 à août 1960
comme adjoint du lieutenant LUCIANI puis chef de section.
Breveté parachutiste 138 179
La vie avec le lieutenant LUCIANI… que de souvenirs
à remuer !…
Je ne sais pas raconter ce que nous avons vécu. Rien,
pas même le temps n'efface les souvenirs d'un para. J'en ai
plein la tête, plein le cœur mais, ils demeurent secrets en moi.
J'y pense quand je marche seul dans les bois ou sur les falaises, les jours de grand vent. Cela me suffit…
Pour que sa mémoire ne s'efface pas complètement, je
confierai un petit mot sur le lieutenant LUCIANI - bien que je ne
me sois jamais autorisé à juger mon patron. Il était Corse !…
Je suis Breton, on se comprenait bien, très bien même.
Une seule fois, au tout début, nous nous sommes expliqués
militairement et très franchement. Au cours de notre conversation, il m'avait dit : "Les Bretons, c'est comme les Corses, quand
ça ne va pas, il faut que ça s'explique…".
C'était un soldat… un vrai ! J'avais sa considération, il
avait toute mon estime. Il était le patron, j'étais l'adjoint. En
d'autres lieux et circonstances, nous aurions certainement été
de vrais amis. Mais nous n'avons jamais tout mélangé. Nous
avons usé quelques paires de pataugas ensemble, partagé bien
des boîtes de sardines, des rations. La nuit, si nous ne marchions pas, la musette TAP nous servait d'oreiller.
Le lieu, l'époque, sa forte personnalité, le jugement
qu'il portait sur ses sous-officiers, sa considération pour les
hommes, lui ont permis de mener des "combattants d'élite",
appelés du contingent qu'il avait façonnés avec cet esprit de
"section para". Dans sa section, le grade était secondaire : c'était une discipline consentie par tous, qui faisait que tout se
basait sur le respect de l'homme, du chef, de l'officier - car c'en
était un vrai… Sa fougue entraînait à le suivre, nous avons tous
marché dans la même direction. Exigeant et peu bavard d'où
efficace : "Quant il est là, on est tranquille, on a l'impression que
rien ne peut arriver, alors on fonce derrière, sans se poser de
questions". Pour lui, commander des hommes ne se concevait
qu'à leur tête.
Du lieutenant LUCIANI, c'est tout cela que je revois,
lorsque je suis seul parfois, et ça me restera toujours, même si
je ne possède aucune photo.
Et puis, un jour… février 1960, je crois… Adieu
"DOUME"…
J'aurais aimé dire à votre maman, là-bas en Corse, à
celle qui connaissait si bien l'homme au sourire discret et aux
yeux rieurs, quel officier vous étiez ! …Il savait être très sérieux
sans jamais se prendre au sérieux. Il est mort d'avoir cru en ce
qu'il faisait et d'avoir aimé l'action. Il était un officier para, un
vrai..
Oui, ce jour là, nous avons tous perdu un chef pour
qui nous ressentions un mélange de respect et d'amitié…. Bien
d'autres que moi doivent s'en souvenir… Et, parmi "ses petits
gars", indissociables de son image de soldat, quelques noms :
BENZONI, son chauffeur rouquin surnommé "Fangio". LE
BLANC, un autre chauffeur, NADEAU, l'infirmier, TERRADE, solide comme la pierre, porteur de lourdes charges, DURANT, petit
A mon arrivée en ALGÉRIE, fin septembre, la compagnie était occupée sur les chantiers de construction du barrage
électrifié sur la frontière tunisienne et je n'y fis qu'un bref séjour
car la 2e section avait rejoint le PC de la 25e DP en PETITE
KABYLIE, à TIZI N'BÉCHAR, près des gorges de Kerrata et au pied
du DJEBEL BABOR. Ma rencontre avec le lieutenant LUCIANI n'eut
lieu que deux semaines plus tard. La nuit était tombée et la
bâtisse qui devait faire office de mess pour le PC était lugubre.
L'éclairage électrique, fourni par un groupe électrogène, était chiche, laissant de grandes zones d'ombre dans la
pièce où je fus introduit. Je me trouvai devant un garçon plutôt
petit mais râblé, les cheveux châtains clairs coupés court en
brosse et des yeux gris acier très clair qui lui donnaient un
regard étrange. Il n'avait que 24 ans, soit seulement un an de
plus que moi, mais sa position hiérarchique excluait toute familiarité entre nous.
Comme la plupart des Corses, il était plutôt renfermé
et sur la réserve. Le tutoiement fut toutefois de rigueur dès le
début mais il était normal que les premiers jours de notre vie en
commun constituent une période d'observation réciproque. Et
je pense que, comme moi, il apprécia rapidement de ne plus
se retrouver seul dans sa tente lorsque nos tâches habituelles
étaient remplies. La seule solitude qui ne se partage pas est
celle qui accompagne les responsabilités au moment de la
prise de décision et j'aurai l'occasion d'en faire l'expérience
bientôt.
Mais il est impossible de le décrire sans dire un mot
des hommes de sa section. Comme les autres sections de la
compagnie, son effectif était imposant, près de cinquante hommes. Outre les deux officiers dont elle était maintenant dotée,
son encadrement incluait trois puis bientôt quatre sergents d'active. Pendant l'année que je passai avec eux, je ne pus que
louer leur sang-froid remarquable et constater que, par leur
exemple et leur bravoure, ils avaient un très grand ascendant
sur leurs hommes. Ces derniers étaient tous des appelés du
contingent mais il est indubitable que leur chef de section les
avait déjà profondément marqués par son exemple et, à son
image, ils donneront le meilleur d'eux-mêmes pendant leur
séjour en Algérie, quelques-uns allant jusqu'à demander à participer à une dernière opération à la veille de leur libération.
La première étape de notre vie en commun fut brève.
Trois semaines plus tard, l'opération en cours se terminant, la division rentra à PHILIPPEVILLE pour quelques jours de
repos et Dominique en profita pour prendre une permission ; Il
reprendra le commandement de sa section au début du mois
de décembre, au lieu dit MECHTA BALOUL, dans le secteur de
Mila (Nord Constantinois), l'opération "Turquoise" ayant été
déclenchée dès le 1er novembre. Nous n'effectuerons que trois
opérations ponctuelles ensemble mais il les mit à profit pour
me jauger malgré un bilan de novembre positif, bien qu'assez
modeste, vu le peu de sorties effectuées lors de son absence.
Le fait qu'il tenait à me tester fut évident pour moi, une
première fois lors de la réduction de la grotte de MECHTA
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T É M O I G N AG E
BOIUACHRA, du 28 au 31 décembre. Exceptionnellement, la
presque totalité de la section fut engagée dans l'opération ;
Alors qu'il s'enfonçait sous terre à la tête d'une première équipe, il me confia le commandement et l'organisation du dispositif de soutien logistique à l'extérieur Je ne l'ai donc pas vu
dans le feu de l'action à la tête de son équipe. La grotte était
profonde et assez complexe, avec des petites salles à plusieurs
niveaux ce qui en rendait la réduction difficile. Après deux jours
de lutte ponctuée de nombreux échanges de tirs et l'emploi de
spots fumigènes, les rebelles finirent par sortir, du moins ceux
qui avaient survécu. Il me donna alors l'occasion de faire mes
preuves en me confiant le commandement d'une ultime fouille
du système de grottes. Il me donna un prisonnier sorti la veille,
comme éclaireur, ce dont il s'était passé les deux jours précédents et j'entrai sous terre avec un sergent et quelques sapeurs
Je pus alors me rendre compte de ce qu'il venait d'accomplir et je découvris, dans le fond de la grotte, une nouvelle cache dont l'accès était apparemment fermé de l'intérieur
mais où nous ne trouvâmes que deux fusils de chasse et près
de 80 kg de documents. Cette première grosse opération faite
ensemble (elle se solda par la mise hors de combat de 46
rebelles et valut à la section ses premières citations dans ce
nouveau travail, dont une étoile de vermeil pour Dominique)
introduisit un facteur de confiance dans nos relations, qui ne se
départit pas par la suite.
Pour la deuxième opération menée en commun, il me
fit entrer sous terre à ses côtés ou plus précisément juste dernière lui. Il s'agissait de remonter, sur plus d'un kilomètre, le cours
d'une rivière souterraine dans la presqu'île de COLLO, d'y détecter les caches éventuelles et de les investir. Il est certain que,
dans ce type de progression, celui qui est en tête doit pouvoir
compter en cas de coup dur, sur l'homme qui le suit. Et, ce jour
là, j'appréciai la confiance qu'il me témoigna. Nous n'eûmes
aucun contact avec les rebelles, ceux-ci ayant réussi à s'enfuir
par une succession de petites salles et de boyaux qui débouchaient sur le plateau couvert de broussailles.
La dernière intervention que nous fîmes ensemble
engageait la section en appui du 2e REP mais nous n'eûmes
pas à entrer en action. Le capitaine commandant l'unité de
Légion refusa les services du Génie, affirmant avoir la réduction
de la cache en main, tandis que quatre de ses hommes évacuaient sur un brancard, un des leurs, qui avait l'abdomen criblé d'éclats de grenade, pour l'embarquer dans un hélicoptère.
Ce ne fut pas la dernière fois où la Légion démontra
ainsi sa volonté de régler ses problèmes seule, et son refus de
partager la gloire du combat avec quiconque.
Après ces trois interventions, nous fûmes à nouveau
séparés à deux reprises, une semaine chaque fois. Fin janvier
60, le lieutenant LUCIANI fut désigné pour suivre à SIDI
FERRUCH, près d'ALGER, le stage spécifique de formation aux
actions de réduction d'objectifs souterrains, dispensée par les
Artilleurs, au sein de la batterie d'instruction ARMES SPECIALES.
Cette formation arrivait un peut tard, compte tenu de
son expérience des deux derniers mois et l'appel au secours
qu'il y lança, là comme ailleurs, concernant l'extrême pauvreté
et l'inadaptation de nos moyens d'éclairage, se perdit une fois
de plus dans le coton douillet des bureaux. Puis, à mi-février, je
partis pour PHILIPPEVILLE avec une partie de la section afin d'effectuer nos six sauts annuels réglementaires.
A mon retour, le lieutenant LUCIANI m'attendait avec
impatience car nous devions partir en opération le lendemain,
chacun de notre côté. Il avait compris que la première de ces
interventions serait en appui au 2e REP et il me l'attribua sans
hésiter, lui-même intervenant auprès d'une troupe de secteur, ce
qui promettait d'être plus intéressant. Nous partîmes donc chacun, vers notre objectif, lui avec l'équipe du sergent CARGNINO et moi avec celle du sergent CORBIERE. En ce qui me
concerne, à l'arrivée, après un vol de 15 à 20 minutes, nous
avons été reçus par un capitaine du 14e RCP et non par la
Légion, ce qui aurait certainement changé bien des choses si
Dominique l'avait su. Lorsque nous refîmes surface vers 15 ou
16 h, notre travail terminé, le capitaine me demanda si nous
avions une autre équipe en opération simultanément. A ma
réponse affirmative, il me dit que le lieutenant qui la dirigeait
avait été blessé. Exceptionnellement, des hélicos sont venus
nous récupérer pour nous ramener à notre camp à REDJAS.
Lorsque nous mîmes pied à terre, le chauffeur qui nous
attendait avec un 4x4 nous annonça, les larmes dans les yeux,
que Dominique avait été tué en opération et que c'était un
corps sans vie que l'hélicoptère avait ramené à notre bivouac.
Une tente avait été aménagée en chapelle ardente et
le corps de Dominique reposait sur un lit pliant, la tête et la
main droite bandées, entre deux sapeurs au garde-à-vous à la
tête du lit. Je restai immobile de longs instants à ses pieds,
pétrifié par la brutalité de cette disparition. Personne ne
connaissait les circonstances dans lesquelles il avait été tué car
son équipe n'était pas encore rentrée et je ne les apprendrai
qu'une semaine plus tard, lorsque les deux équipes se retrouveront enfin après avoir effectué, chacune de son côté, d'autres
interventions. L'équipe du sergent CARGNINO, qui l'accompagnait, eut tout de même la possibilité de lui rendre un dernier
hommage au cours des honneurs militaires sobrement rendus
sur place le 23 février, avant le rapatriement de son corps en
Corse. Un nouvel engagement sur une grotte au profit du
1erRHP, du 22 au 24 février, nous empêcha, le sergent CORBIERE, son équipe et moi, de lui dire l'adieu auquel nous tenions
tant, au cours de cette prise d'armes..........
Lorsque je quittai l'ALGÉRIE, plutôt que de rentrer directement chez moi, je décidai de répondre à l'invitation de M. et
Mme LUCIANI et me rendis à BASTIA. J'y fus accueilli comme un
de leurs enfants puisque j'avais eu le privilège de partager avec
Dominique les trois derniers mois de sa brève existence. Malgré
leur grande pudeur, il ne purent cacher l'intensité de leur douleur. Outre le fait qu'ils avaient perdu leur fils aîné, la situation
politique avait sensiblement évolué depuis février et ils estimaient que son sacrifice avait été inutile puisque l'ALGÉRIE se
dirigeait à grands pas vers son indépendance.
D'une manière générale, tout conflit entraîne le sacrifice d'un certain nombre. La guerre, expression exacerbée du
conflit et preuve de l'échec du politique, est certainement la
plus exigeante et les soldats de métier savent qu'ils seront au
premier rang. Dominique l'avait parfaitement compris et il l'a
assumé jusqu'au bout. Etant le chef et ayant librement choisi
son métier, il a estimé logique d'être toujours en première ligne
comme j'ai pu le constater personnellement dans le peu d'opérations faites en commun. Mais le sentiment qu'il inspirait m'avait convaincu qu'en cas de coup dur, il pouvait être assuré
qu'aucun de ses hommes ne le laisserait tomber. C'est, je crois,
la plus belle définition du chef qui puisse se donner.
49
IN MEMORIAM
"ANDRÉ BESAMAT EST PARTI DANS LES AIRS À JAMAIS"
titre d'un article du Colonel SANDA, grand ami de BESAMAT
Le 9 février
2005 l'adjudantchef
André,
Antoine BESAMAT, né le 2
septembre 1928
dans le XIVe
arrondissement
de Paris, s'est
éteint, à la
MALBROUE près
de NOGENT LE
ROTROU…. tout
simplement dans
son lit, alors que
sa vie active
aura été bien
remplie, marquée par des
turbulences et
des tribulations
avec en évidence les récompenses qui illustrent sans conteste, le soldat qu'il
fut.
le 7 mai 1949 à PHU DOAN ;
le 25 mai 1950 à DONG KHE ;
le 12 juin 1950 à CAO BANG.
wce sera enfin de nombreuses autres opérations avec
des missions de déminage et dépiégeage sous le feu, d'installation de terrain de poser, des missions d'assaut et de franchissement.
Rapatriable, il est affecté au 17e BGAP à CASTELSARRASIN
le 21 mai 1951. Le jour même où il est nommé Sergent-chef,
le 10 décembre 1951, il est dirigé sur le dépôt du bataillon
français de l'ONU en CORÉE.
"Impatient de retourner au combat, il se porte volontaire, en janvier 1952, pour servir au bataillon français en CORÉE.
Sur place, il intègre immédiatement la section de pionniers du
bataillon, réputée pour sa combativité exceptionnelle. En dix
mois de lutte, il obtient autre brillantes citations dont la dernière, à l'ordre de l'armée, se termine en ces termes : "Chef d'escouade de pionniers […]. Le 6 octobre 1952, secteur de
MYOJANG-MYON, région de CH'ORWON (CORÉE). Submergé par
les vagues successives d'un ennemi insouciant de ses pertes, a
combattu jusqu'à épuisement complet de ses munitions. A poursuivi la lutte à l'arme blanche malgré ses blessures. Porté disparu, restera, pour ses camarades, le type même du sous-officier
français."
Libéré des geôles chinoises après 10 mois de captivité, le 22 août 1953. Muté de nouveau au 17e BGAP, le 29 septembre 1953 et promu Adjudant le 1er mars 1956, il se porte,
cette fois, volontaire pour le stage de pilote d'hélicoptère ALAT
début 57. Affecté au groupement hélicoptère n° 2, il rejoindra
l'ALGÉRIE à l'été 57.
"Il devient très vite premier pilote sur "banane" et sera
cité à trois reprises pour "son sang-froid remarquable, son courage et son audace dans l'accomplissement de missions délicates".
Adjudant-chef le 1er juillet 1959, il est breveté moniteur-pilote hélicoptère (stage à l'ESALAT de DAX du 15 février
1960 au 7 avril 1960)
Affecté à la BETAP de PAU, le 1er octobre 1961, il
connaîtra les vicissitudes des militaires touchés suite à leur
engagement en fin de guerre d'ALGÉRIE et quittera le service actif
en 1962.
"Excellent camarade, intransigeant dans ses prises de
position, André BESAMAT refusait la compromission. En toute
occasion, il s'est montré à la hauteur de ses convictions et n'a
reculé devant aucune difficulté. Jamais en retard d'un bon mot,
il possédait un sens de l'humour (parfois ravageur) qui enthousiasmait toujours son entourage. Un sens de l'humour dont il ne
s'est jamais départi, doublé d'une culture de l'amitié peu commune."
La lecture de ses citations est édifiante : y sont régulièrement soulignés, son moral ardent et élevé, sa bonne humeur,
son endurance, son énergie, son dynamisme, son audace, son
allant mais également son cran, son sang-froid, son opiniâtreté, associé à un courage maîtrisé voire un mépris le plus absolu du danger.
Sans parler de sa patience puisque ce n'est qu'en juillet
2004, à SAINT-MANDÉ, 43 ans après avoir reçu le ruban rouge,
qu'il fut fait Officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
"Il est parti dans les airs à jamais"
wChevalier de la Légion d'honneur pour services
exceptionnels (19 septembre 1961) ;
wMédaillé militaire pour services exceptionnels
(21 janvier 1954) ;
wTitulaire de la croix de guerre des théâtres
d'opérations extérieurs :
CORÉE: 1 palme, 2 étoiles vermeil, 1 bronze ;
INDOCHINE: 2 étoiles vermeil.
ALGÉRIE: 1 étoile vermeil, 2 étoiles d'argent.
wTitulaire de la médaille commémorative
de la guerre d'Indochine ;
wTitulaire de la médaille commémorative française
des opérations ONU en CORÉE ;
wTitulaire de la médaille de l'ONU ;
wTitulaire de la médaille commémorative coréenne ;
wTitulaire de la citation présidentielle coréenne ;
wTitulaire de la médaille outre-mer
avec agrafe Extrême-Orient ;
wTitulaire de la médaille commémorative AFN .
Engagé volontaire au tire du 91e bataillon du génie le
25 mai 1946 il débarque à ALGER pour être affecté à la 17/21
compagnie du génie. A l'obtention de son brevet para à PAU
(n° 9350 du 2 mai 1945), il rejoint la 17/2 en ALGÉRIE puis le
31e RG à PORT LYAUTEY.
A l'issue de son stage de moniteur parachutiste (n°
378), il est nommé Caporal-chef le 19 février 1948. Affecté à
la compagnie de la base aéroportée Nord (INDOCHINE) le 1er
février 1949, il est nommé Sergent en octobre de la première
année.
L'INDOCHINE, pour lui :
wce sera 19 largages de personnels en opération avec
68 heures de vol au-dessus des zones ennemies actives,
wce sera également 5 sauts opérationnels :
le 15 février 1949 à TAHN SON (opération DIANE - Section
SLT GUICHARD) ;
le 29 avril 1949 à PHU LO ;
Général (cr) Claude MOUTON
50
IN MEMORIAM
51
IN MEMORIAM
Garde d'honneur du fanion du
Bataillon de l'ONU (Corée).
LTN LIRON, porte fanion, à sa droite,
BESAMAT, à sa gauche, SCH ROSS.
BESAMAT
et
BARTALOT:
deux figures de la CORÉE.
Remise de décoration à
Castelsarrasin.
Les Amicalistes susceptibles de
reconnaître certains militaires
de la photo, voudront bien
nous en communiquer les identités.
Merci d'avance.
52
IN MEMORIAM
OBSEQUES du Capitaine Jean-Marie MIREPOIX
parachutiste où il avait su trouver une place privilégiée, tant son
parcours y avait été exemplaire. Affecté au 17e RGP à sa
recréation le 1er juillet 1974, il y servit durant 13 années bien
remplies en se distinguant notamment au Sud Liban (1982), en
Nouvelle Calédonie (1987), en Guyane (1989) et durant la
Guerre du Golfe (1991).
Lundi 13 décembre 2005
en l'église Saint Sylve à TOULOUSE
Nous aurions préféré nous rassembler dans une autre
circonstance, mais nous n'avons pas hésité à nous retrouver,
malgré une longue distance, un emploi du temps chargé ou
une occupation prenante pour accompagner Jean-Marie, lui
exprimer notre profonde tristesse de l'avoir perdu et lui témoigner notre solide amitié.
L'abattement, la stupeur, les sanglots même
de tous ceux qui ont appris la terrible nouvelle, illustrent parfaitement cette notion d'amitié que notre camarade avait su si
bien développer et asseoir auprès de nombreuses connaissances qui l'ont unanimement apprécié.
Cette belle carrière, en le voyant accéder tout naturellement à l'Epaulette le 1er août 1991, le conduisit dans une
autre famille: celle de la prestigieuse Légion Etrangère où il sut
d'emblée trouver sa place et laisser une pure image de l'officier
tant au sein du 4e que du 1er Régiment Etranger où, nommé
Capitaine, il achevera sa carrière le 1er avril 1999.
S'il avait pu tisser cette intime fraternité d'Arme, c'est
grâce, tout particulièrement à son écoute et son souci de l'autre car sa haute idée de servir était inséparable de maîtres-mots
tels que bonne humeur, générosité, dévouement, désintéressement…
Nous nous inclinons, nous nous recueillons. Nos pensées pieuses et nos prières ferventes qui l'accompagnent, se
poursuivront bien au-delà du porche de l'église, de la grille du
cimetière et de la future pénombre de cette fin de journée.
Titulaire de la Médaille Militaire, chevalier de l'ONM,
croix de guerre TOE, croix de la valeur militaire, 2 fois cité, cet
officier particulièrement attachant a marqué la communauté
militaire et son souvenir restera vivace. Sa silhouette, son visage…et jusqu'à sa voix sont gravés dans nos mémoires. On aura
plaisir à les voir ressurgir, ça et là et si le temps passe, sache
Jean-Marie que nous ne t'oublierons pas.
Général Claude Denis MOUTON
Plusieurs familles sont réunies dans le deuil autour de
celui qu'elles ont perdu.
Tout d'abord sa famille avec son foyer où son absence
en qualité d'époux et de père entretiendra une peine difficilement mesurable pour beaucoup d'entre nous qui ne sommes
pas au cœur de l'affliction familiale, mais à laquelle nous nous
associons avec profondeur, respect, et également fraternité car
Jean-Marie avait une deuxième famille: la famille du génie
53
LA VIE DU RÉGIMENT
Grisolles, le vendredi 14 janvier 2005.
Présentation au drapeau de la section de
l'ADJ BOBO.
54
LA VIE DU RÉGIMENT
Montauban, le lundi 14 mars 2005, Place Nationale.
Cérémonies successives de présentation au drapeau de la
section du LTN OLETTE et du retour de projection des unités
constituées et des individuels.
Nouvelle-Calédonie: ..................139.
Réunion: .....................................191.
Kosovo: .......................................87.
Antilles: ........................................12.
Afghanistan: ..................................7.
Côte d'Ivoire:...................................4.
Gabon: .........................................2.
Sahara occidental: ..........................1.
Mayotte: ..........................................1.
55
LA VIE DU RÉGIMENT
56
LA VIE DE L'AMICALE
LE PRESIDENT ET LES MEMBRES DU CONSEIL
D'ADMINISTRATION VOUS ANNONCENT:
LEVILLE MEZIERES) MDL Anthony CHAUSSON(ECOLES LOG TRAIN TOURS)
Avec joie la naissance de leur(s) enfant(s)
Noémie, chez Sylvie ANDREOLI,
le 13 septembre 2004
Matthias, chez Christophe NICOD,
le 14 décembre 2004
Margaux, chez le CBA Frédérick FUENTES,
le 20 décembre 2004
PARTANTS
CBA Eric PARNET(OVIA NEDEX VELISY) MED
CHEF Joël AIT CHEIKH(2e RPIMA LA REUNION) CNE Anthony BOULOUX(3e RMAT
MURET) ADJ Dominique BEYNEY(CENTRE
TRANS GOUV PARIS) ADJ Gilbert PAYET(1er RI
SARREBOURG),
SCH
Stéphan
BERNARD(ENSOA ST MAIXENT) SCH Alain
CABAILLOT(25e RGA ISTRES) SGT Franck
DUCOURROIS(2e REP CALVI) SCH Frédéric
LAGARRIGUE(6e RMAT BESANCON) SCH
Christophe PONCHEL(2e RD FONTEVRAUD)
SCH Yannick PARISEL(EMIA POLYNESIE) SCH
François NEGRE(ETAP PAU) SCH Vincent
LETURQUIER, SCH Laurent LAPRADE(CEC
GIVET) SCH Thierry SACUTO(4e GEH MONTIGNY METZ) SGT Christophe BARRILLON(1er
RTP
TOULOUSE)
SGT
Cédric
LANTENOIS(ESAG ANGERS) SGT Cyril BERTRAND, SGT Martin ONDO MENGUE(35e
RAP TARBES) SGT Jérôme GRODKOWSKI(27e BCA CRAN GEVRIER) CCH Sébastien
LECUYER(SANTE BORDEAUX) CCH Maxime
HUGENELL (RIMAP NOUVELLE CALEDONIE)
CCH Romuald PARENT(EMA PARIS) SP Gerry
LIGTHART(28e RT ISSOIRE) SP1 Vincent
LUCAS(4GEH MONTIGNY) SP Romain POISSONNIER, SGT Kamel DOUFENE(2e RG
METZ) SP Benjamin DENIS et SP Patrick RONDEAU(57e BI BORDEAUX) SP Christophe
CHEVALIER(4e GEH MONTIGNY METZ) SP
Adrien FAIVRE(125e RI BRIVE)
Avec joie la naissance de leur(s) petit(s)
enfant(s)
Emeline, chez Joseph LANDES,
le 22 janvier 2005
Marine, chez Ariane HEMAR,
le 21 février 2005
Romain Li-En, chez le Gal (cr) Michel
ROQUEJEOFFRE, le 19 mars 2005
Avec plaisir le mariage de
Jean-Noël DIEULANGARD et Valérie BRUYERE, le 10 janvier 2004
Avec de profonds regrets le décès de
Le Capitaine (er) Jean-Marie MIREPOIX,
le 09 décembre 2004
L'Adjudant Olivier DRECOURT,
le 13 janvier 2005
L'Adjudant Olivier SOMMARUGA,
le 13 janvier 2005
L'Adjudant-chef (er) André BESAMAT,
le 08 février 2005
Madame Camille PYR,
le 28 février 2005
1SP Grégory MANTECA,
le 20 mars 2005
MUTATIONS
ARRIVANTS
MED CHEF Eric BAYLE(2e RIMA CHAMPAGNE) CNE Karl BROCHE(EMIA DJIBOUT)
CNE Etienne PETIT(13e RDP DIEUZE) ASP
JOKSIMOVIC Rasko(ECOLE POLYTECHQUE
PALAISEAU) BGC Youri TIETJEN(1er RTP TOULOUSE) SCH Abdel BAIBA(8RPIMA CASTRES)SCH Christophe LIONNET(BSMAT BELFORT) SCH Pascal LE LAGADEC, SGT Jérémy
DUBOIS(1er RG ILLKIRCH) SGT Laurent
ANDRE, SGT Julien BRENAC, Nicolas CAPELLE, Julien CORBEAUX, Guillaume DE PERETTI DELLA ROCCA, Max DUCROCQ, Hervé
GIRY,
Eddy
TAILLARD
et
Simon
MARCHAND(ENSOA ST MAIXENT) SGT
Yannick FOURNIERE(13e RG VALDAHON)
SGT Michel BAGOT et SGT Fabien GENS(2e
RG METZ) SGT Philippe MILLET(3e RG CHAR-
MERCREDI 25 MAI
-Visite de la Cathédrale de LESCAR (64)
-Déjeuner à l'ETAP de PAU
-Visite de la prison des Evèques à Saint
Jean Pied de Port
-Hébergement au gîte de France de IXTASSOU
-Dîner au gîte
JEUDI 26 MAI
-Petit déjeuner
-Départ pour l'ascension de la RHUNE
-Déjeuner libre sur le site de la Rhune
-Visite du Village d'ESPELETTE
-Et d'une ferme spécialisée dans la culture
du piment
-Dîner
-Retour au gîte
VENDREDI 27 MAI
-petit déjeuner
-visite de BIARRITZ
-Temps libre dans la ville
-Déjeuner
-Visite du musée du chocolat
-Retour vers Montauban
Départ le mercredi 25 mai à 7h30
Retour le vendredi 27 mai vers 19h00
(stationnement à l'intérieur du 17e RGP)
FIN D'ACTIVITE
ADC Eric CLAUDE , ADC Marc LITHARD,
ADJ Laurent DANGLADE, SCH Philippe
LANIES, CCH Thierry NEUMAIER, CCH
Philippe HERF, CPL CHRISTIAN URVOY, CPL
Antoine GUITON.
DECORATIONS
ORDRE NATIONAL DU MERITE
Dignité de Grand Officier
Général de division Jean-Pierre DUPRE
Grade d'Officier
Chef de bataillon Jean-Luc BRETON
CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE
Etoile de bronze
Capitaine Didier DEHAUMONT
VOYAGE DE FIN D'ANNEE
SECTION TOURISME
DU C.S.A. DU 17e R.G.P.
Prix du séjour : environ 140 euros comprenant les visites guidées, l'hébergement et
les repas (sauf celui de la Rhune).
Inscriptions dès aujourd'hui auprès :
-de Jacqueline SIRAC (tel 05 63 20 15 34)
-du C.S.A du 17e R.G.P. (05 63 21 73 91)
-d'Ariane HEMAR (05 63 64 83 38)
Nous vous demandons de verser un
acompte de 50 euros à l'inscription
(chèque à l'ordre du CSA du 17e R.G.P.)
Puis En avril 50 euros
Le solde à la fin du voyage
L'hébergement dans le gîte est collectif.
MEDAILLE DE L'AERONAUTIQUE
M. Bernard JEAN
FLASHS INFO
COTISATION 2005
17,00 euros
joignez votre carte avec votre règlement
La consultation du site est momentanément
interrompue.
Une mise à jour est en cours.
Fin juin vous pourrez vous connecter à nouveau.
SAPE ET TAP 2005
8, 00 euros
Merci de votre compréhension
REGLEMENT
AVANT LE 1er JUIN 2005
57
REFLEXIONS
mécontents, engagez-vous, rengagez-vous pour l'Indochine !"
L'union des chrétiens progressistes n'est pas en reste : elle signe
avec les communistes une résolution contre la poursuite de la
guerre. Le quotidien l'Humanité écrit : "plus un sou, plus un soldat pour l'Indochine". Et en qualité de parti de la paix auto proclamé les communistes apportent un soutien inconditionnel au
Viet Minh.
NE RIEN CACHER
SUITE ET FIN.
La répression gouvernementale est inévitable. La loi du 8 mars
1950 punit d'emprisonnement les acres de sabotage, la gène
de la circulation militaire et l'entreprise de démoralisation de
l'Armée. En 1952 seront touchés Jacques Duclos (28 mai),
André Still rédacteur en chef de l'Humanité et Adrien Leap
secrétaire de la CGT(10 octobre ) pour atteinte à la sûreté de
l'Etat. De janvier 50 à octobre 53, on enregistre 180 poursuites et le licenciement de plusieurs milliers de militants.
Le nom qui reste attaché à la contestation communiste est celui
d'Henri Martin : résistant FTP, engagé dans la marine nationale, après trois demandes de résiliation de contrat, il est rapatrié
d'Indochine. Affecté à Toulon le 1°novembre 1949, ce second
maître mécanicien, aidé du quartier maître Heimburger, se livre
à une propagande anti- militariste contre la " sale guerre "et
participe à une tentative de sabotage du P.A. Dixmude en partance pour l'Indochine. Arrêté le 14 mars 1950, il est jugé le 17
octobre de la même année. Sa condamnation à cinq ans de
prison est cassée en mai 1951 et l'affaire renvoyée devant le tribunal maritime de Brest, génère une mobilisation impressionnante avec la création d'un comité de défense. La décision de
la cour de cassation le condamnant à cinq ans de réclusion
soulève une protestation qui s'élargit à de nombreux milieux.
J.P. Sartre s'engage aux côtés d'une partie de la France issue des
combats de la Résistance. Le pouvoir se débarrasse du martyr
encombrant par une grâce présidentielle le 2 août 1953.
Si le premier convoi en partance pour l'Indo a droit à
une fanfare et les honneurs militaires, les convois ensuite se
feront plus discrets, de préférence de nuit, en bout de quai,
sans être assurés néanmoins d'éviter les cris d'assassins, de
nazis et de SS et les pluies de boulons ou de bouteilles.
A compter de fin 1946, chaque embarquement sur les quais
de la Joliette est protégé par un cordon de CRS. ou de gardes
mobiles. Le principal paquebot, le Pasteur, sera immobilisé
quarante huit heures par une grève. Il va de soi qu'en réponse
à ces incidents des soldats excédés ne manquent pas de réagir
en mettant les locaux de la Marseillaise à sac ou une permanence du PC.
Et que dire des comportements ignominieux de ceux qui ne se
limitaient pas à conspuer les convois de blessés rapatriés sanitaires. La populace mélangée aux dockers brandissant des drapeaux rouges débordait le service d'ordre pour entourer, insulter, frapper , essayer d'arracher les pansements aux blessés
voire les basculer des civières. Voilà une illustration bien singulière et peu édifiante des tenants de la défense des droits de
l'homme ! Plutôt qu'y voir l'humanité en marche ou en progrès
des témoins ont confié qu'ils n'avaient jamais vu le visage de la
haine d'aussi près.
Ainsi donc dès le début de leur engagement, les démarches des
communistes, hostiles à la "sale guerre" comme ils la qualifiaient, ne se limitèrent pas au strict débat politique, comme il
convient dans l'exercice normal de la démocratie. Aux données
militaires et diplomatiques déjà bien complexes allait s'ajouter
l'existence d'un ennemi intérieur.
Trahir, salir, saboter, vilipender, calomnier la France et son
Armée, voilà d'odieux agissements qui ne datent pas de cette
époque puisque sans s'attarder sur le sabotage des turbines de
navires de guerre en 1930 par un marin condamné à perpétuité, libéré en 1944 et élevé au rang de héros national par les
communistes, on ne manquera pas de souligner l'infâme besogne destructrice des saboteurs révolutionnaires commise
durant la campagne de France évoquée lors d'un débat à l'assemblée nationale par le président Daladier (J.O.des débats
du 18 juillet 1946). Si la signature du pacte germano soviétique a pu surprendre les dirigeants communistes français, ils se
sont ressaisis et vite conformés correctement à la ligne du parti.
Seul un nombre infime de camarades se distingua au service
exclusif de la France sans attendre le déclenchement des opérations allemandes contre la Russie soviétique.
L'irruption de la guerre froide dans la vie politique française
date du 5 mai 1947 au moment où Paul Ramadier se sépara
des ministres communistes avec l'appui des autres partis.
A plusieurs reprises déjà, sur l'injonction de leurs ministres, les
députés communistes avaient quitté l'hémicycle : notamment le
20 mars alors que Paul Reynaud dénonçait les atrocités des
partisans d'Hô Chi Minh. Ne passons pas sous silence la déclaration du second du parti : "notre devoir est de combattre
l'Armée Française partout où elle se bat".
Cette même année, salle Wagram, l'affiche d'une exposition
internationale sur le bolchevisme contre l'Europe, placée sous
le haut patronage du secrétariat à l'information, prévenait :
"Europe, attention à la peinture rouge !"
La CGT, syndicat soumis à la même idéologie totalitaire, ne
manqua pas d'agir avec zèle dans la même direction.
L'habitude ayant été prise bien avant, comme nous l'avons vu,
le sabotage fut systématique.
Il faut le savoir et surtout le faire savoir comme le déclarait J.J.
Beucler le 9 mars 1997 à Alberville : "certains trahissaient impunément en sabotant matériels et munitions à la sortie des arsenaux". ( 47% des matériels arrivant en Indochine portaient des
traces de sabotage).
L'engagement du parti ira jusqu'à l'excès, interdisant à
ses adhérents de faire don de leur sang destiné aux hôpitaux
militaires en Indochine qui en ont le plus grand besoin.
La vague contestataire est suivie par les dockers pratiquant le
sabotage, refusant d'embarquer les armes à destination du sudest asiatique, par les cheminots également qui se rangent à
leurs côtés, empêchant ou retardant les trains chargés de matériels de guerre en se couchant sur les voies et par la classe
ouvrière qui se mobilise avec l'occupation des usines et la distribution de tracts à la sortie des ateliers. Certains papiers brocardent les volontaires pour l'Extrême-Orient : "cocus, aigris et
Que cinquante ans après des nostalgiques irréductibles viennent se vanter de leurs noirs comportements , on ne peut que
trouver cette impudence déplacée et inadmissible.
58
REFLEXIONS
Tout a été fait contre ces soldats qui ne faisaient
que leur devoir : les actes les plus abjects, les
calomnies les plus perfides. Ces soldats n'étaient
pas des tueurs comme les bonnes consciences du
camp de l'anticolonialisme viscéral l'ont répété à
l'envi, en reprenant à leur compte des clichés
généreusement diffusés et qui malheureusement
perdurent.
Ces donneurs de leçons de liberté, de démocratie,
ces farouches défenseurs des droits de l'homme
ont pour conforter leurs slogans, écarté la réalité
de la situation.
Précisons que le Vietnam avait été reconnu indépendant par la signature d'un accord le 5 juin
1948, en baie d'Along, entre l'empereur Bao Daï
et le haut commissaire Bollaert, confirmé et officialisé à Paris , par des accords entre le président
de la République Vincent Auriol et Bao Daï. C'est
donc dans le cadre de l'Union Française que la
France prêtait main-forte à ce nouvel Etat associé.
Aux abords
de Lang Son.
(Opération Hirondelle,
juillet 1953).
Au dessus du tireur FM
en batterie une affiche
édifiante: Staline, Mao,
Gottewald, Kim Il
Soung, Thorez...
Le 15 janvier 1952, à l'assemblée nationale , le
groupe communiste s'abstenait de voter l'élévation
du Général de Lattre de Tassigny à la dignité de
Maréchal de France . Il avait sans aucun doute
conservé en mémoire certaines déclarations du
Roi Jean. Rappelons les propos qu'il avait formulé
lors d'une tournée aux Etats-Unis en septembre
1951 sur une chaîne de télévision diffusant sur
quinze millions d'écrans : "nous n'admettrons plus
de campagne contre le colonialisme de la France,
alors
qu'il
n'existe
qu'un
colonialisme
rouge….Aujourd'hui, adossé à la puissance
menaçante de la Chine rouge, le Viet Minh jette
le masque." Déjà le 11 juillet, à la distribution des
prix, au lycée Chasseloup-Laubat de Saïgon, il
avait lancé un appel en direction de la jeunesse
qui eut une résonance considérable : "soyez des
hommes ! Di vous êtes communistes, rejoignez le
Viet Minh. Il y a là bas des hommes qui se battent
bien pour une cause mauvaise . Mais si vous êtes
des patriotes, combattez pour votre Patrie, car
cette guerre est la vôtre".
Le communisme pouvait paraître dès la fin du second conflit
mondial en expansion et il se présentait comme l'espoir des
peuples malgré la lucidité et le courage de tous ceux qui
avaient dénoncé son idéologie intrinsèquement perverse. Mais
la conjonction de la peur des démocraties infiltrées et la propagande d'un nombre conséquent d'apparatchiks, relayé par
leurs fidèles compagnons de route et la multitude d'idiots utiles,
contribuèrent à cacher toutes es infamies, toutes les trahisons,
puisque le mensonge était érigé en vérité.
Prendre le parti de l'ennemi : certains n'ont pas hésité à franchir le pas. Ainsi on enregistra de nombreuses désertions et la
trahison de cadres officiers, mais surtout, des Français n'hésitèrent pas à se commettre dans les basses œuvres de l'ennemi.
Pour eux, bien sur, la notion de Patrie n'existait plus et, frères en
idéologie, ils prônaient la société sans classe, la promesse du
bonheur terrestre avec des lendemains qui chantent, la révolution avec cet homme nouveau qui ne naîtrait plus de la grâce
mais de la rééducation idéologique, l'auto critique, la solidarité de classe et la fraternité entre les peuples avec pour credo la
guerre sur tous les fronts contre les exploiteurs et les oppresseurs.
Le cas de Georges BOUDAREL, décédé le 26 décembre 2003,
illustre cette situation. Le 13 février 1991, cet universitaire, maître de conférence à PARIS VIII, éminent vietnamologue fut rattrapé par son passé.
Tiède séminariste transformé en missionnaire du communisme,
enseignant politisé, il rejoignit à 24 ans le Vietminh pour devenir frère prêcheur du verbe marxiste.
Son action en qualité de cadre (can bo) au camp n° 113 (de
rééducation par le travail et le repentir) sous l'appellation de
DAÏ PHONG (fraternité universelle) marqua à tel point les prisonniers, notamment avec ses cours de rééducation politique
qui n'avaient rien des veillées des chaumières, que la leçon fut
bien apprise et qu'ils le reconnurent quarante ans plus tard.
Malgré quelques aveux où il précisa même "qu'il n'était ni un
idéaliste, ni un salaud mais un con" les interrogations subsisteront quant à la sincérité de son début de travail de contrition
alors que soutenu par les habituels intellectuels, irréductibles
nostalgiques des "justes causes" idéologiques qui ont la vie
dure, il se lança dans des démarches juridiques difficiles à
admettre.
59
REFLEXIONS
Jusqu'au bout cet authentique apparatchik, glacial et cynique,
affirma qu'il ne regrettait rien.
Si pour les communistes c'était "la sale guerre", pour de nombreux autres responsables politiques et gouvernementaux, c'était
une guerre honteuse qui n'osait pas dire son nom et il convenait d'afficher la plus grande discrétion officiellement.
Le général Navarre rappelait qu'en1948 il fut décidé que les
citations d'Indochine ne figureraient plus au J.O.
En 1951, le gouvernement fit connaître que le sang collecté par
l'office d'hygiène sociale ne servirait plus aux blessés d'Extrême
Orient.
Ce n'est qu'en 1952 que fut votée la loi donnant aux soldats du
corps expéditionnaire le statut d'anciens combattants et, il fallut
attendre dix huit mois supplémentaires pour que le décret d'application soit pris.
Parmi d'autres mesquineries administratives, une des plus affligeantes a trait à la non reconnaissance aux volontaires d'un
saut sur Dien Bien Phu de porter le brevet parachutiste ; cette
décision sera reportée seulement en 1956.
Quant au statut et aux droits des prisonniers du Viet Minh, il
fut institué par la loi n)89-1013 du 31 décembre 1989, c'està-dire 35 ans après les accords de Genève et le bénéfice du
titre de reconnaissance de la Nation a été étendu en janvier
1993 aux combattants.
Les soldats de la boue, les soldats des rizières, de la jungle, des
rachs et des calcaires méritent une reconnaissance sans réserve
et, compte tenu de tout ce qu'ils ont enduré du fait de certains
de leurs concitoyens, il m'apparaît difficile d'évacuer l'amertume
et le ressentiment.
Exposer cette situation de manière nuancée, est-ce possible
quand la nuance n'a pas été adoptée par tous ceux qui ont
pourri ou laissé pourrir l'engagement du CEFEO ?
Général (cr) Claude-Denis MOUTON
60
ILE -DE -FRANCE
Souvenirs de Christian GAILLOT de PARIS
Ainsi, se sont retrouvés le 24 novembre dernier, le
Colonel SZWED et Madame, le Colonel BERGER et Madame,
Jean-Paul BECHELEN et Madame, Laurent JAMBOU et
Madame, André MOUEZY et Madame, Guy GENRIES et
Madame, Thierry GENRIES, Alexandre VON DER FELD et son
épouse accompagnés d'André MONTAGNE, président de
l'Association Générale des Mutilés de Guerre, et son épouse
(Alexandre est le Secrétaire Général de cette association), Félix
LE BOULBIN, Guy LEON-DUFOUR, Jérôme LE MASNE de
CHERMONT, Isabelle MOURER, Marc PERSEHAYE, Eric
POREZ, Pierre ROINEL, Thierry TRICAND de LA GOUTTE,
Dominique de VIVILLE et le délégué régional Alain NAISSANT.
Avec le règlement de sa cotisation 2005 et l'échange
de vœux, notre camarade Christian GAILLOT, a brossé son
passage sous les drapeaux.
"J'ai fait mon service de mai 1947 à fin juin 1948.
Après les classes, j'ai été breveté à PHILIPPEVILLE Caserne de France - en février 1948 sous le n° 22 678.
Affecté le matin à l'infirmerie de garnison et aux salles
militaires (secrétariat) et l'après-midi à l'instruction théorique
des nouveaux appelés. Armement MAS 38 à crosse métallique
(repliable) rentrante et PM 38. Tenues anglaises "battle dress"
l'hiver et "saharienne short" l'été avec guêtres américaines et
chaussures basses "Afrika korp" de récupération.
Défilés du 11 novembre, du 8 mai et 14 juillet avec
parachute dorsal et armement. Quelques sauts à l'occasion de
ces fêtes et de nombreuses baignades après l'instruction. A
BOUGIE, nous avions un détachement du 2/1 RCP (25e DAP) et
du RI de Saint Avold.
Beaucoup de contacts avec les habitants de cette souspréfecture et avec le maire Jacques AUGARDE, alors secrétaire d'Etat.
Faisant fonction de sergent lors des gardes au fort
BARRAL, dominant le quartier arabe, j'ai eu ma nomination en
fin de service.
Voilà les souvenirs d'un ancien, maintenant retraité
"commercial". Je pratique l'escrime depuis des décades et
même le judo (ceinture marron) il y a 30 ans !!"
Tous ont alimenté avec entrain la belle et chaleureuse
ambiance qui règne au cours de ces réunions-repas toujours
très attendues et où toutes les générations du 17 sont représentées.
Seuls regrets, le Général FAVIER, Jean-Luc DESBORDES, Frédéric FUENTES, Yann GRAVETHE, Philippe KERRAND,
retenus, n'ont pu participer à ce repas et s'en sont excusés.
Christian GAILLOT
81-83, rue Pascal - 75013 PARIS
REUNION-REPAS DU 24 NOVEMBRE 2004 A PARIS
Franck FLECKSTEINER (ancien du 17 et amicaliste), et
son épouse Corinne, ont accueilli le 24 Novembre 2004 en
soirée les membres franciliens de l'Amicale sous l'égide de
notre chère "cuirasse ailée",.
Ainsi, désormais deux soirs par an, dans leur "Jardin de Thé"
qu'ils réservent entièrement au "17" (10 rue Brisemiche, Paris
4ème, Tél : 01 42 74 35 26), nous faisons le plein… d'amitié
et de bonheurs variés parmi lesquels la gastronomie tient toute
sa place.
CHAQUE "17" DU MOIS, EN SOIREE, RENDEZ-VOUS AU
"JARDIN DE THE" !
En dehors des deux repas annuels organisés au "Jardin de Thé"
par la Délégation Paris-Ile-de-France, les membres de la
"famille 17" peuvent se retrouver, à leur initiative et de façon
informelle, au 10 rue Brisemiche (métro et RER : CHATELET LES-HALLES), chaque 17 du mois (excepté le 17 décembre) en
soirée.
Que vous soyez implantés ou de passage en Ile-de-France,
vous serez accueillis chaleureusement par Franck FLECKSTEINER (Tél : 01 42 74 35 26).
Au printemps, nous nous installons sous les parasols
de la terrasse, paisible et colorée, face aux eaux scintillantes
des fontaines rosissantes sous les doux rayons d'un soleil couchant. Et en automne, alors que les ténèbres et la bise obscurcissent et rabotent le forum de pierre et de fer du Plateau
Beaubourg, nous prenons refuge dans la salle au décor chaud
et intime.
61
ILE -DE -FRANCE
"SAINTE-BARBE" AU 5e R.G. A VERSAILLES
Le mercredi 1er décembre 2004, le 5e
Régiment du Génie, commandé par le Colonel
BARILLON, célébrait au camp des Matelots à
Versailles la "Sainte-Barbe".
Cette belle cérémonie, bien réglée, était placée sous
la présidence du Général de division CHEVRE, Chef
d'état-major de la région Ile-de-France, en présence
du Général de division KEIFLIN, Directeur central du
génie, du Préfet des Yvelines et du Député-maire de la
cité royale.
Après la revue des troupes commandées par
le Lieutenant-Colonel BREHIER, les adieux aux armes
du Capitaine DESAULLE, une remise de décorations et
le défilé qui suivait l'évocation historique de SainteBarbe, un cocktail clôtura la soirée.
C'est par un premier intermédiaire, le dynamique Caporal-Chef JAMBOU, ancien du 17e RGP
et membre apprécié de notre Amicale, que notre
délégué régional Paris-Ile-de-France a participé à
cette cérémonie à l'issue de laquelle il fut présenté
par le Chef de Bataillon PICARD et le Capitaine
NONET aux personnalités militaires présentes.
Au cours du cocktail, les anciens du 17 en
activité au 5e R.G. se sont naturellement regroupés
autour de notre délégué régional. Outre notre ami
Laurent JAMBOU, les Sergents-Chefs Christophe
GARREAU, Bruneau LASFARGUE, Eddy VANDENBOSSCHE ont, en compagnie de notre Délégué,
levé leur verre "à la santé du 17 et des SapeursParachutistes".
La devise régimentaire du 17, "Sapeur suis,
Parachutiste demeure !…", trouve, ici encore, son
illustration…
62
A L S AC E - L O R R A I N E
Comme il est de tradition, les cérémonies commémoratives
de la libération de Grussenheim ont eu lieu le dernier dimanche de
janvier. Pour marquer plus particulièrement ce 60e anniversaire, ces
cérémonies se sont déroulées sur trois jours.
Le vendredi 28 janvier:
Soirée projection, avec témoignages à l'Espace "Ried brun"
de MUNTZENHEIM ; montage de films et documents sur la libération des
communes du Ried brun.
Exposition de véhicules, matériels et tenues, ayant appartenu aux soldats de la seconde guerre mondiale dans le hangar communal.
Le samedi 29 janvier:
16 h 00: Inauguration de l'exposition,
17 h 00: Défilé de véhicules militaires dont un char "SHERMANN" (le
Wagram)de la deuxième guerre mondiale,
18 h 00: Moment de recueillement sur la place de l'église devant
l'espace souvenir en mémoire des victimes de Grussenheim, et dépôt
d'un lumignon par les enfants du village.
20 h 00: Soirée témoignages au foyer de l'unité.
Le dimanche 30 janvier:
Présidées par le Général PORMENTE, président de l'association des anciens de la 2e DB, M. Charles LECLERC de HAUTECLOQUE
(fils du Maéréchal) et M. SEILER, maire du village, c'est à 9 h 30 sous
la neige et dans un froid glacial que débutèrent les cérémonies par un
dépôt de gerbes à la stèle du souvenir. Le Chef de bataillon (h) STOLL
et Jacques MARSAUD déposèrent celle de l'Amicale, en souvenir de
nos anciens disparus sur le petit pond de la Blind. Une messe à la
mémoire des victimes fut célébrée à l'église Sainte Croix avec la participation des chorales cantonales.
Après la cérémonie au cimetière militaire, un dépôt de gerbes eu lieu au monument aux morts à la mémoire des habitants du
village disparus lors de ce conflit.
Un vin d'honneur clôtura ces cérémonies dans le hangar
communal, au centre de l'exposition, après les différentes interventions
des autorités et présidents d'associations nous terminâmes ce pot par
le chant de la 2e DB.
275 personnes (anciens combattants, amicalistes, villageois)
se partagèrent une excellente choucroute royale au foyer de l'unité, le
tout accompagné d'un pinot gris du cru et de bière. Le kougelhopf
glacé (comme le temps) et la tarte tiède aux quetches furent très appréciés au dessert.
La plaine d'Alsace était déjà sous la nuit lorsque nous quittâmes les lieux, après cette longue journée chargée de souvenirs.
Le délégué régional tient à remercier tous les participants qui
ont fait le déplacement parfois de loin ainsi que l'Amicale pour sa participation.
63
A L S AC E - L O R R A I N E
EAP du 17
Le mercredi 16 mars à 10 h 00, par une belle journée
annonçant le printemps, nous étions une douzaine d'amicalistes à
attendre avec impatience le saut du régiment sur la DZ de Jebsheim.
A 11 h 32, c'est avec des frissons que nous vîmes poindre à
l'horizon les deux hercules suivis des deux transall. En un seul passage, les 160 parachutistes malgré un vent de 6M/S se posèrent sur
cette belle terre d'Alsace, tout près de Grussenheim, où le 17e RCG
paya un lourd tribut en 1945 lors de la libération de ce village.
A l'issue de la ré articulation, le traditionnel kougelhof et le
vin blanc du pays accueillirent l'état major, un casse crôut champêtre
s'en suivi, ce fut l'occasion à tous de se remémorer nos souvenirs de
parachutistes.
En milieu d'après midi, nous nous déplaçâmes au peTit pont
sur la Blind, pour les photos souvenir, du drapeau du régiment, des
fanions des compagnies et de celui de la délégation.
La prise d'armes débuta à 17 h à la croix du moulin, près de
Jebsheim, présidée par les maires des villages de Grussenheim,
Jebsheim, Baltzenheim et Artzenheim ainsi que des autorités militaires,
le colonel KUNTZ et le Lieutenant-colonel STOY représentant l'US
Army. L'adieu suisse chanté par le régiment clôtura cette belle cérémonie, l'écho du chant régimentaire en résonne encore sur les contreforts
des vosges.
Un vin d'honneur à la salle polyvalente, suivi d'un buffet froid
clôturèrent cette merveilleuse journée, riche en émotions et en souvenirs, surtout pour nous amicalistes alsaciens et lorrains, si loin de
Notre Régiment.
Ce fut un réel plaisir et nous remercions tous le Colonel
KUNTZ du fond du cœur pour cette initiative.
64
D É L É G AT I O N S
DÉLÉGATION PAYS DE LOIRE
DÉLÉGATION FRANCHE COMTE
Acrostiches écrits par notre délégué Steve TSOUFIS
Bienvenue à Georges PRIOLET, ancien de la 60e CGAP, breveté parachutiste n°137 109. Vice président des Anciens AFN du canton et porte drapeau du Souvenir Français. Sur proposition de Denis
NICOLAs (délégué Provence-Côte d'Azur) il nous rejoint au sein des
membres du conseil d'administration. Pour l'instant le titre de correspondant lui est attribué, compte tenu de la faible importance des
membres de cette région.
Nous lui souhaitons toutes les facilités pour augmenter le
chiffre afin d'occuper la fonction de délégué.
Pour le contacter
10, rue du Vieux Moulin - 70140 BRESILLEY Tel /03.84.32.20.03
LIEUTENANT
L' héritage qu'ils portent, tissé de gloires et de drames
Inquiets de leur devenir, angoisse de leur âme
Engage en eux, un combat dont on devine la trame
Un homme, un officier, c'est beaucoup pour leur âge
DELEGATION DE LA REUNION
Toujours servir, pour offrir à la France une nouvelle page
Enthousiaste, généreuse et sincère, digne de leur image
Nombre d'entre eux, c'est vrai, vivront d'espoir et de rage
Accordant mal leurs idéaux, avant de devenir sages
N'oubliez pas votre TRIOMPHE, en partant vers d'autres rivages
Traditions, honneur, fidélité seront vos seuls et uniques gages.
TRIOMPHE
Trompettes sonnez ! Tambours battez ! Ils ont clos leur destin
Regardez les, ils sont jeunes, fiers et déjà sereins
Ils s'instruisent pour vaincre, ils en mourront c'est certain
On ne peut simuler et commander ce serait malsain
DELEGATION CORSE
Moment grandiose pour eux, leurs parents et parrains
Actuellement, peu d'amicalistes (5) sur l'île, mais Louis-Richard
LEROY se propose de renforcer les liens au sein de la famille
du "17" autour de lui. Nous le remercions pour cette démarche.
Pour le contacter Lot l'Orzala Monté Nebbio Appietto 20167 MEZZAVIA Tel / 04.95.22.80.34 ou
06.38.17.78.25
Passe la nuit, libre de leur devenir, ils font fête d'un rien
Hoplites grecs, légionnaires romains voilà nos chefs de demain
Et pour le Drapeau, pour la France, ils feront leur chemin.
DELEGATION LANGUEDOC-ROUSSILLON
Vendredi 28 janvier 2005, réunion UNP,
avec nos amis ARENE et COLOMBET de retour.
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N O R D / PA S D E C A L A I S / P I C A R D I E
Le jeudi 11 novembre 2004.
Armistice 14/18 - 86e anniversaire.
La délégation remercie la municipalité de Compiègne
pour l'organisation sans faille de cette manifestation. Malgré le
froid, nous garderons un très bon souvenir de cet après-midi.
Nous avons été fiers de représenter notre régiment auprès des
autorités présentes, conscientes du déplacement effectué.
Déplacement félicité personnellement par Madame le Ministre,
Madame ALLIOT-MARIE.
Nous avons eu le plaisir de retrouver le Colonel
Jacques DEMAN, chef de corps de l'école d'état Major de
Compiègne, heureux de nous voir présents.
Les amicalistes de la Délégation Nord/Pas-de-Calais/Picardie
se sont partagés pour représenter le régiment du 17è RGP aux
invitations commémoratives de diverses communes : Roncq,
Bachy et Lille. Puis se sont retrouvés pour rejoindre un amicaliste de l'Aisne au 86e anniversaire de l'Armistice 14/18 à la
clairière de Rethondes à Compiègne. Commémoration organisée par la municipalité de Compiègne sous la présidence de
Madame Michèle ALLIOT-MARIE, ministre de la défense et
Monsieur Hamlaoui MEKECHERA, ministre délégué aux
anciens combattants.
Dimanche 13 février 2005
Les amicalistes de la délégation Nord/Pas-de-Calais/Picardie
se sont retrouvés à la brasserie "au Bradford" à Tourcoing pour
se présenter les vœux 2005 et fêter tous ensemble "les Rois" et
la "St Valentin". Un cadeau a été offert à un de nos plus anciens
amicalistes, André COLPAERT : des agrandissements de photos
datant de 1953 faits d'après des originaux cordialement donnés par le Colonel Philippe KERRAND sergent à l'époque (dont
une est parue dans le n° 38 de la revue "para du génie"). Suite
à un excellent repas, l'après-midi s'est déroulé dans une joie
unanime et partagée. Chacun a participé à sa manière, à l'ambiance : chants parachutistes, histoires, danses et farandoles.
Mesdames CŒUR et DENIS ont même créé leur propre chanson en hommage à ces messieurs qui pour beaucoup d'entre
eux, se sont reconnus dans les paroles. Une rose a été offerte
à toutes les dames et chacun est reparti enchanté de la journée.
Directeur de la publication et de la rédaction:
Général (CR) Claude MOUTON
Paras du Génie:
Bulletin de l’Amicale
du 17e RGP
Secrétaire:
Madame Sylvie CARON
Collaboration technique,conception, réalisation:
CCH Fabien LONGUET
Les articles signés n’engagent que
la responsabilité de leurs auteurs.
Impression:
Techni Print Montauban
Crédit photos:
Privées et archives INFOCOM 17e RGP.
66
Adresse:
Amicale du 17e RGP
Quartier DOUMERC, BP 766
82087 MONTAUBAN Cedex
Association loi 1901
déclarée le 15 avril 1981
JO du 20 mai 1981 (n°148 - page4910)
Membre de la FNAP
Tel/Fax:05 63 91 31 24 ou tel 05 63 21 72 42
E-mail: [email protected]
Site internet: http//www.Amicale17.org
À L'HONNEUR
Le général LECHEVALLIER, commandant la 11e BP remet les
insignes d'officier de l'Ordre National du Mérite au CBA BRETON, puis la médaille de la Valeur Militaire au CNE DEHAUMONT.
La médaille de l'aéronautique honore les trente quatre années que le lieutenant-colonel (r)
Bernard JEAN à passé au sein des TAP:
Parmi les sapeurs parachutistes d'abord (cicontre, lors de son anniversaire,au Gabon, le
20 novembre 1975, lieutenant, avec à sa
gauche BAJON, MEDJABA et SCHULTZ), puis
au sein des commandos de l'air...
Quelques milliers de sauts et de nombreux
brevets: moniteur, SOGH, instructeur SOCR,
SOTGH anglais, master US, qualif saut avec
oxygène...
LA GRISE
Dis-moi, la "GRISE" immatriculée 111, je ne rêve pas?
En aérostation improvisée devant la grille du quartier de mon régiment, c'est bien toi, brave Noratlas 2501 avec ta forme bipoutre, tes
deux portes latérales et ta coquille qui s'ouvre sur une tranche arrière
panoramique ?
Serait-ce une invitation pour un ultime saut du passé sans nostalgie ?
Non sans doute, car malgré ta silhouette bien conservée après 33
années de missions diverses, tes deux moteurs Bristol hercules de
2100 CV me paraissent aussi fatigués que mes vielles jambes, et
tu as quitté le service actif, devoir accompli, depuis déjà
fort longtemps.
Je te soupçonne plutôt de vouloir te mettre à nouveau en valeur et d'engendrer une foule de souvenirs à tous les anciens paras auxquels tu as fait
ressentir le petit frisson en franchissant une de tes
portes et qui viendront te saluer en rendant visite
au 35e.
Tu en as le droit sinon le devoir.
L'ancien qui t'apostrophe est de la génération des brevetés en Junker 52 et il
t'a vu naître au début des années
50.
PAU 1963
Remy THERON
BP N° 200086
Maire de MONTFERMIER (82)
Mais surtout : 89 fois"la Grise" immatriculée 111 je t'ai fait confiance. 89 fois je t'ai
abandonnée à différentes altitudes pour connaître le silence de l'espace et sentir le vent gonfler
ma voilure.
Combien de fois, ta soute a-t-elle retenti du
chant : "Debout les paras, il est temps de sauter….", ou du "GO" autoritaire du moniteur largueur?
Te souviens-tu de tes missions, en temps de
guerre comme en temps de paix, et de tes passages au-dessus des zones de sauts mythiques:
Wright, Meucon, Calvi, Blida, Biska, Dar Chitane,
El-Achouet, Bricy sans oublier Dien Bien Phu et le
Mont Saint-Michel ?
On te pardonnera tes erreurs de largage et tes
sautes d'humeur en refusant de décoller quand la
météo ou le caprice d'un de tes moteurs nous
entraînaient dans des attentes interminables sur le
tarmac.
Ne frissonne pas la "GRISE", sinon de fierté car sous la
protection des artilleurs parachutistes, tu es sous
bonne garde.
Alors, avant de rejoindre Saint Michel, si j'en ai le
droit et si j'en ai le temps, je viendrai une
dernière fois te saluer et te remercier
pour les magnifiques aventures que tu
m'as fait vivre ainsi qu'à tous mes frères
parachutistes de toutes armes, durant un quart
de siècle.
Claude DEPOIX, moniteur parachutiste
Amicale des anciens du 35e RAP
et de l'artillerie parachutiste

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