Fiche d`information sur les nanomatériaux Finalisée en janvier
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Fiche d`information sur les nanomatériaux Finalisée en janvier
Fiche d'information sur les nanomatériaux Finalisée en janvier 2015 Fiche d'information sur les nanomatériaux Des études démontrent que les entreprises et leurs fournisseurs ont commencé à utiliser et vendre des nanomatériaux manufacturés dans les produits alimentaires courants, sans pour autant l’indiquer aux consommateurs. En fait, il est possible que de nombreuses sociétés ignorent la présence de nanomatériaux dans leur chaîne d'approvisionnement. Étant donné les découvertes scientifiques récentes sur les dangers potentiels sur la santé et l'environnement de ces nanomatériaux, les entreprises qui les utilisent, ont l'intention de les utiliser ou autorisent leur utilisation dans leurs produits ou emballages s'exposent à un risque financier et juridique significatif, sans parler de l'atteinte à leur réputation. Définition des nanomatériaux Un nanomatériau est un matériau élaboré ou manufacturé1 contenant des particules dont une ou plusieurs des dimensions externes, ou l'une des structures internes ou de surface, est de l'ordre du nanomètre (1-1000 nm)2, ou un matériau dont les nanoparticules présentent des propriétés ou des fonctions différentes de celles des macroparticules du même matériau. Cette définition concerne également les nanoparticules formées accidentellement, et celles qui sont élaborées de manière non intentionnelle, mais qui sont des sous-produits d'un processus de fabrication et sont incorporés dans des produits de l'entreprise. 1 Dans ce contexte, les nanoparticules organiques naturellement présentes (p. ex. les protéines de lait, les minéraux essentiels) ne sont pas considérées comme des matériaux élaborés ou manufacturés. Le terme « naturellement présent » exclut les processus d'élaboration ou de fabrication réduisant la taille des matériaux, de même que les nanomatériaux inorganiques d'origine naturelle comme l'amiante. 2 Les agrégats ou agglomérats de nanoparticules sont considérés comme des substances nanostructurées. Les nanomatériaux sont déjà utilisés dans les aliments et les emballages alimentaires En 2012, une étude de référence sur le dioxyde de titane dans les produits alimentaires voués à la consommation a mis en évidence la présence de nanoparticules de cette substance dans plusieurs aliments, notamment les chewing-gums Dentyne Ice, les M&Ms Peanut, les M&Ms Original et les chewing-gums Trident White1. Dans trois études récentes publiées dans des revues à comité de lecture, tous les produits alimentaires testés contenant du dioxyde de titane présentaient entre 10 % et 35 % de particules inférieures à 100 nm2,3,4. En 2013, des tests de laboratoire ont mis en évidence la présence de nanoparticules de dioxyde de titane dans les Dunkin' Donuts et les donuts blancs de la marque Hostess5. En avril 2014, l'Environmental Protection Agency (agence américaine pour la protection de l'environnement) a identifié une entreprise du New Jersey (États-Unis) qui vendait des boîtes alimentaires en plastique présentant des nanoparticules d’argent6. En 2014, des dizaines de produits alimentaires ou liés à l'industrie alimentaire commercialisés sont réputés contenir une teneur en nanoparticules d'argent7. L’utilisation des nanomatériaux dans les produits alimentaires ne fait l'objet d'aucune réglementation par la Food and Drug Administration La Food and Drug Administration n'a pas rédigé de réglementation spécifique aux nanomatériaux visant à protéger la santé des consommateurs. Elle a publié des lignes directrices au sujet des nanomatériaux dans les produits alimentaires, qui prévoient que : les nanoparticules peuvent avoir des propriétés chimiques, physiques et biologiques différentes de leur substance d'origine de plus grande granulométrie8 ; « lorsque un produit alimentaire est fabriqué avec une recette comportant une majorité de substances dont la taille de particule relève du nanomètre, les tests de sécurité doivent reposer sur les données pertinentes relatives à la version nanométrique de la substance alimentaire en question »9 ; les nanomatériaux dans les produits alimentaires ne peuvent pas être généralement reconnus comme sans danger : « À l'heure actuelle, nous n'avons pas connaissance d'un ingrédient alimentaire ou d'une substance en contact avec les aliments (FCS, food contact substance) élaboré intentionnellement à l'échelle du nanomètre pour lequel il existerait des données généralement disponibles suffisantes permettant de classer ledit ingrédient ou FCS comme GRAS [Generally Recognized As Safe, généralement reconnu comme sans danger] »10. Les compagnies d'assurance, les scientifiques et les régulateurs sont inquiets 2008 : Le géant de l'assurance Swiss Re estime que « ce qui confère à la nanotechnologie un caractère complètement nouveau du point de vue de l'assurance, c'est la nature imprévisible des risques qu'elle comporte et des pertes récurrentes et cumulées auxquelles elle pourrait aboutir, étant donné les nouvelles propriétés, et par conséquent le comportement différent des produits qu'elle permet de fabriquer. »11 2009 : Le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux de l’Union européenne conclut que « les risques pour la santé et l’environnement de divers nanomatériaux manufacturés ont été démontrés » ; que « les nanomatériaux sont semblables aux substances normales en ceci que certains peuvent être toxiques et d’autres non » ; et que « une approche au cas par cas dans l’évaluation des nanomatériaux demeure recommandée. »12 2011 : Gen Re, grand réassureur, note que « il existe, à ce jour, des dizaines d'études démontrant les effets préjudiciables sur la santé de l'exposition à diverses nanoparticules. »13 2012 : Le National Research Council (Conseil national américain pour la recherche) a réalisé une analyse, commandée par l’agence américaine pour la protection de l'environnement, de la recherche sur la nanotechnologie et a conclu que « malgré l'augmentation des budgets alloués à la recherche en matière d'environnement, de santé et de sécurité dans le domaine des nanotechnologies et un nombre croissant de publications, les régulateurs, décideurs et consommateurs manquent toujours des informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées en matière de santé publique, de politique environnementale et de réglementation. »14 2013 : Les conseillers du Président dans les domaines des sciences et de la technologie, dans leur évaluation de l'Initiative nationale sur les nanotechnologies (NNI), ont exprimé leur préoccupation sur le « décrochage entre la recherche relative à l’environnement, à la santé et à la sécurité financée par le NNI portant spécifiquement sur les nanotechnologies et le type d'informations dont les décideurs ont besoin pour gérer efficacement les risques potentiels que représentent les nanoparticules. »15 L’ingestion de nanomatériaux peut être dangereuse pour la santé Les résultats de recherche publiés dans des revues à comité de lecture suggèrent que les nanomatériaux (y compris ceux de taille supérieure à 100 nm) peuvent présenter un risque en cas d'ingestion. Il n'existe aucun consensus sur la taille de particule présentant une parfaite innocuité. Des extraits d'un nombre croissant d'études en nanotoxicologie montrent que : Les nanoparticules allant jusqu'à 240 nm sont capables de traverser les membranes cellulaires des organismes vivants et leurs interactions avec les systèmes biologiques sont relativement méconnues16. D'après l'examen de la littérature scientifique portant sur la nanotoxicologie et l'endocytose (mécanisme par lequel les cellules absorbent des molécules), il semblerait que les matériaux jusqu'à 300 nm soient capables de traverser les membranes cellulaires. Cette étude n'a pas analysé l'absorption des nanomatériaux de plus forte granulométrie. Elle conclut également que « les nanoparticules non biodégradables qui s'accumulent au niveau intracellulaire sont susceptibles d'avoir plusieurs effets », notamment des lésions cellulaires, une inflammation et une toxicité17. La première étude multi-institutions examinant les effets sur la santé des nanomatériaux manufacturés a établi que plusieurs d'entre eux, notamment trois formes de dioxyde de titane et trois formes de nanotubes de carbone, provoquent des inflammations et lésions pulmonaires18. Des souris auxquelles on a fait boire pendant cinq jours de l'eau contenant des nanoparticules de dioxyde de titane ont montré que « in vivo après exposition par voie orale, les nanoparticules de TiO2 provoquent des ruptures de brins d'ADN et des lésions chromosomiques dans la moelle osseuse et/ou le sang périphérique. »19 Les petits mâles de souris gestantes auxquelles on a injecté des nanoparticules de dioxyde de titane ont connu des malformations génitales et des lésions neurologiques20 ainsi que des modifications de l'expression génique au niveau du cerveau21. Chez l'homme, les cellules épithéliales des poumons absorbent toute une série de particules de TiO2. L'exposition à ces nanoparticules, même sous la forme d'agrégat ou d'agglomérat, provoque des réponses inflammatoires de la part des cellules22. D'autres études in vitro ont suggéré que certains types de nanoparticules de dioxyde de titane et d'oxyde de zinc sont toxiques pour les cellules cérébrales et pulmonaires humaines23,24. 1 Des nanoparticules d'argent ont eu un effet toxique sur les cellules testiculaires chez l'homme et la souris, empêchant la croissance et la multiplication cellulaire et provoquant l'apoptose25. Alex Weir and Paul Westerhoff. “Titanium Dioxide Nanoparticles in Food and Personal Care Products.” Environmental Science and Technology. Published Feb 21, 2012. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22260395/ 2 Weir and Westerhoff 2012 3 Peters, Ruud J.B. et al. “Characterization of Titanium Dioxide Nanoparticles in Food Products: Analytical Methods To Define Nanoparticles.” Agricultural and Food Chemistry. Published July 8 2014. http://www.rivm.nl/Documenten_en_publicaties/Wetenschappelijk/Wetenschappelijke_artikelen/2014/augustus/ Characterization_of_titanium_dioxide_nanoparticles_in_food_products_Analytical_methods_to_define_nanoparti cles 4 Alex Weir, Paul Westerhoff et al. “Characterization of Food-Grade Titanium Dioxide: The Presence of Nanosized Particles.” Environmental Science & Technology. Published 2014. http://www.medscape.com/medline/abstract/24754874 5 As You Sow. Slipping Through the Cracks: An Issue Brief on Nanomaterials in Food. Published 2013. http://www.asyousow.org/ays_report/slipping-through-the-cracks/ 6 Plastics News. “EPA halts sales of plastic food containers with nanosilver content.” Published April 4 2014. http://www.plasticsnews.com/article/20140404/NEWS/140409951/epa-halts-sales-of-plastic-food-containerswith-nanosilver-content 7 Center for Food Safety. “Nanosilver in Food and Food Contact Products.” Accessed Dec 15 2014. http://www.centerforfoodsafety.org/files/nano-silver_product_inventory-in-food-12514_66028.pdf 8 Food and Drug Administration. “Nanotechnology.” Accessed Feb 5 2015. http://www.fda.gov/ScienceResearch/SpecialTopics/Nanotechnology/default.htm; 9 Ibid. 10 Food and Drug Administration. Guidance for Industry: Assessing the Effects of Significant Manufacturing Process Changes. Paragraph III Section E. Published June 2014. http://www.fda.gov/Food/GuidanceRegulation/GuidanceDocumentsRegulatoryInformation/IngredientsAdditivesG RASPackaging/ucm300661.htm 11 Swiss Re. Nanotechnology: Small Matter, Many Unknowns. Published 2004. http://www.nanowerk.com/nanotechnology/reports/reportpdf/report93.pdf 12 European Commission. Second Regulatory Review on Nanoparticles. Published 2012. p.5 http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2012:0572:FIN:en:PDF 13 Gen Re. Insurance Issues. Published November 2011. http://www.sheetsdatago.com/pdf/44-1/datasheetInsuranceIssues201111-en.htm 14 Congressional Research Service. The National Nanotechnology Initiative: Overview, Reauthorization, and Appropriations Issues. Published 2013. p.41. http://www.fas.org/sgp/crs/misc/RL34401.pdf 15 Ibid. 16 Wick et al. “Barrier Capacity of Human Placenta for Nanosized Materials.” Environmental Health Perspectives. Published 2012. http://ehp.niehs.nih.gov/0901200/ 17 M.C. Garnett and P. Kallinteri. “Nanomedicines and Nanotoxicology: Some Physiological Principles.” Occupational Medicine. Published 2006. http://occmed.oxfordjournals.org/content/56/5/307.full 18 Bonner et al. “Interlaboratory Evaluation of Rodent Pulmonary Responses to Engineered Nanomaterials: The NIEHS Nano GO Consortium.” Environmental Health Perspectives. Published 2013. http://ehp.niehs.nih.gov/1205693/ 19 Trouiller, B., et al. “Titanium dioxide nanoparticles induce DNA damage and genetic instability in vivo in mice.” Cancer Research. Published 2009. http://jsanderslaw.com/blog/wp-content/uploads/2010/04/nanotechnologytitanium-dioxide-health-issues.pdf. 20 Takeda, K., et al. “Nanoparticles transferred from pregnant mice to their offspring can damage the genital and cranial nerve systems.” Journal of Health Science. Published 2009. http://www.researchgate.net/publication/228666236_Nanoparticles_transferred_from_pregnant_mice_to_their_ offspring_can_damage_the_genital_and_cranial_nerve_systems. 21 Shimizu, M., et al. “Maternal exposure to nanoparticulate titanium dioxide during the prenatal period alters gene expression related to brain development in the mouse.” PubMed. Published 2009. http://www.particleandfibretoxicology.com/content/6/1/20. 22 Singh, S et al. “Endocytosis, oxidative stress and IL-8 expression in human lung epithelial cells upon treatment with fine and ultrafine TiO2: role of the specific surface area and of surface methylation of the particles.” Toxicology Applications in Pharmacology. Published 2006. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17599375 23 Lai, J.C. “Exposure to titanium dioxide and other metallic oxide nanoparticles induces cytotoxicity on human neural cells and fibroblasts.” International Journal of Nanomedicine. Published 2008. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19337421. 24 Gurr, J.R., et al. “Ultrafine titanium dioxide particles in the absence of photoactivation can induce oxidative damage to human bronchial epithelial cells.” Toxicology. Published 2005. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15970370. 25 Asare, N. et al. “Cytotoxic and genotoxic effects of silver nanoparticles in testicular cells.” Toxicology. Published 2012. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0300483X11004616.