fiche pedagogique - prof

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fiche pedagogique - prof
„PROF EUROPE EN CHANTANT 44”
Chers Collègues. Veuillez trouver ci-joint la première fiche pédagogique élaborée lors de la Formation
COFRAN à Jastrzębie Zdrój le samedi 17 avril 2004, coorganisée par Renata KLIMEK-KOWALSKA
coordinatrice COFRAN pour la Silésie et moi-même pour le module “CHANSON FRANÇAISE ET FLE”.
Bonne lecture !
Richard SORBET
[email protected]
Fiche pédagogique rédigée par:
Joanna Stachoń, Aneta Kosek, Alina Poloczek
Chanson „Mon p’tit loup” - Pierre Perret
Durée: 90 min.
Public: niveau intermédiaire.
Objectifs:
- Introduction du futur simple, sa structure et son emploi.
- Travailler la compréhension orale et le vocabulaire.
- Inventer une histoire qui justifie le texte de la chanson.
Matériel:
- Magnétophone.
- Photocopies de la chanson: texte à trous et texte intégral.
- Photocopie des photos réprésentant une personne qui pleure, une personne triste.
- Verbes à l’infinitif et verbes conjugués, écrits sur des feuilles séparées.
- Pour en savoir plus: www. rfimusique.com
Introduction:
Cette activité permet d’introduire en classe le futur simple et d’élargir le vocabulaire des
élèves ainsi que leurs connaissances de la culture générale mondiale.
Présentation de la chanson:
Le professeur présente l’auteur et le titre de la chanson, il explique, qu’en écoutant, les
élèves doivent essayer de retenir le maximum de mots et d’expressions qu’ils ont
compris. Après avoir écouté la chanson pour la première fois, il y a un remue-méninges
(burza mózgów-brain storming), et chacun dit les mots qu’il a retenu après la première
écoute.
Compléter le texte:
À partir de la deuxième écoute de la chanson les élèves complètent le texte à trous qui
leur a été distribué.
Vérifier le texte et faire déduire par les élèves la règle de construction du futur simple:
on distribue aux élèves le texte intégral. À la base des formes du futur simple les élèves
essaient de déduire quelles sont les formes verbales du futur simple.
Les élèves en compagnie du professeur donnent et écrivent la règle de formation du
futur simple.
Activité:
Les élèves reçoivent les verbes à l’infinitif et des formes verbales au futur simple et
doivent
regrouper au TN (tableau noir) la conjugaison de ces verbes.
Ierème
groupe: oublier, amener, voir, goûter
II groupe: boire raconter, apprendre, grimper
Écrire le dernier couplet:
En employant les verbes du TN les élèves doivent inventer le dernier couplet.
Devoir:
Chacun reçoit la photocopie d’une fille qui pleure ou d’un garçon qui est triste (au
choix) et doit écrire une consolation.
1
Pierre Perret: Mon p’tit loup
{Refrain:}
T'en fais, pas mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleure pas.
........................, mon p'tit loup,
Ne pleur' pas.
Je ......................... sécher tes larmes
Au vent des quat' points cardinaux,
Respirer la violett' à Parme
Et les épices à Colombo.
On ........................... le fleuve Amazon'
Et la vallée des Orchidées
Et les enfants qui se savonn'nt
Le ventre avec des fleurs coupées.
{Refrain}
Allons voir la terre d'Abraham.
C'est encore plus beau qu'on le dit.
Y a des Van Gogh à Amsterdam
Qui ressemblent à des incendies.
On ........................... les harengs crus
Et on ...................... du vin d'Moselle.
J'te .......................... l'succès qu'j'ai eu
Un jour en jouant Sganarelle.
{Refrain}
Je ...................................... voir Liverpool
Et ses guirlandes de Haddock
Et des pays où y a des poul's
Qui chant'nt aussi haut que les coqs.
Tous les livres les plus beaux,
De Colette et d'Marcel Aymé,
Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud,
Je suis sûr qu'tu vas les aimer.
Texte à trous
{Refrain}
J'....................................., à la Jamaïque
La pêche' de nuit au lamparo
Et j'........................... faire un pique-nique
En haut du Kilimandjaro
Et tu ....................................... sur mon dos
Pour voir le plafond d'la Sixtine.
On ..................................... fasciné au Prado
Par les Goya ou les Menine.
{Refrain}
Connais-tu, en quadriphonie,
Le dernier tube de Mahler
Et les planteurs de Virginie
Qui ne savent pas qu'y a un hiver.
On en a des chos's à voir
Jusqu'à la Louisiane en fait
Où y a des typ's qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompett'.
T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleur' pas.
Oublie-les, les p'tits cons
Qui t'ont fait ça.
T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleur' pas.
J't'en supplie, mon p'tit loup,
Ne pleure pas.
2
Pierre Perret: Mon p’tit loup
{Refrain:}
T'en fais, pas mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleure pas.
T'oublieras, mon p'tit loup,
Ne pleur' pas.
Je t'amèn'rai sécher tes larmes
Au vent des quat' points cardinaux,
Respirer la violett' à Parme
Et les épices à Colombo.
On verra le fleuve Amazon'
Et la vallée des Orchidées
Et les enfants qui se savonn'nt
Le ventre avec des fleurs coupées.
{Refrain}
Allons voir la terre d'Abraham.
C'est encore plus beau qu'on le dit.
Y a des Van Gogh à Amsterdam
Qui ressemblent à des incendies.
On goût'ra les harengs crus
Et on boira du vin d'Moselle.
J'te racont'rai l'succès qu'j'ai eu
Un jour en jouant Sganarelle.
{Refrain}
Je t'amèn'rai voir Liverpool
Et ses guirlandes de Haddock
Et des pays où y a des poul's
Qui chant'nt aussi haut que les coqs.
Tous les livres les plus beaux,
De Colette et d'Marcel Aymé,
Ceux de Rab'lais ou d'Léautaud,
Je suis sûr qu'tu vas les aimer.
Texte intégral
{Refrain}
J't'apprendrai, à la Jamaïque
La pêche' de nuit au lamparo
Et j't'emmènerai faire un pique-nique
En haut du Kilimandjaro
Et tu grimperas sur mon dos
Pour voir le plafond d'la Sixtine.
On s'ra fasciné au Prado
Par les Goya ou les Menine.
{Refrain}
Connais-tu, en quadriphonie,
Le dernier tube de Mahler
Et les planteurs de Virginie
Qui ne savent pas qu'y a un hiver.
On en a des chos's à voir
Jusqu'à la Louisiane en fête
Où y a des typ's qui ont tous les soirs
Du désespoir plein la trompett'.
T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleur' pas.
Oublie-les, les p'tits cons
Qui t'ont fait ça.
T'en fais pas, mon p'tit loup,
C'est la vie, ne pleur' pas.
J't'en supplie, mon p'tit loup,
Ne pleure pas.
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Pierre PERRET Auteur Compositeur Interprète
(Biographie RFI)
Pierre Perret est un bon vivant. Le plaisir de manger, d'aimer ou de profiter des petites choses
de la vie sont les grands dénominateurs communs de son répertoire. Mais c'est surtout sa
maîtrise de la langue française, du verbe, de l'argot qui sont les signes distinctifs de son écriture.
Habillé d'une indéniable tendresse, Perret se veut un auteur populaire et attentif à ses
contemporains, à leurs travers mais aussi à leurs drames.
Pierre Perret est né dans le sud de la France, à Castelsarrazin, le 9 juillet 1934. Second fils de
Maurice et de Claudia Perret, il passe une grande partie de son enfance dans le café restaurant
de son père, le Café du Pont, situé sur les rives de la Garonne. C'est là, qu'il se familiarise avec
des populations aux langages aussi imagés qu'argotiques, depuis les marins du fleuve aux
ouvriers du coin. Il développe ainsi une incroyable connaissance de la langue française et de ses
innombrables dérivés.
Toulouse : Sa culture musicale passe par le solfège et l'apprentissage du saxophone. Dès
l'obtention de son certificat d'études en 1948, Pierre intègre le conservatoire de musique de
Toulouse et s'inscrit aussi au conservatoire d'art dramatique. Parallèlement, il monte son
premier petit orchestre de quatre musiciens à son propre nom et pendant quelques années, ils
tournent dans toute la région de bal en fête familiale.
Jusqu'en 1953, Pierre pratique assidûment la musique et décroche un prix de saxophone. Mais
c'est sur les planches qu'il passe le plus de temps. Au sein de la troupe du Grenier de Toulouse, il
joue les grands classiques de Molière a Shakespeare. En outre, au conservatoire, il décroche un
accessit de comédie. Il profite enfin de sa présence à Toulouse pour fréquenter les librairies et
parfaire sa culture littéraire.
Paris
Mais le virus de la musique est le plus fort. Avec des amis, Pierre prend l'habitude de faire des
petits voyages à Paris en voiture et fréquente très régulièrement les cabarets de la capitale. Il
devient en particulier un fidèle spectateur des récitals de Georges Brassens. Grand fan du
chanteur depuis qu'il a découvert ses disques à Toulouse, Perret finit par aller le voir dans sa
loge et petit à petit, les deux hommes se lient d'amitié.
En 1953, c'est le temps du service militaire qui pour Perret, durera trois ans. Incorporé en tant
que musicien, le jeune homme à peine âgé de 20 ans, se voit avantagé pour fréquenter le
conservatoire de Paris. Pendant cette période, il commence à écrire ses premières chansons dont
"Rosette". Il continue de passer nombre de ses soirées dans les cabarets et voit régulièrement
Brassens qui l'encourage dans son écriture déjà originale et poétique.
Il continue également de parfaire sa culture littéraire et linguistique par la fréquentation assidue
de l'écrivain Paul Léautaud, vieil ermite reclus dans sa solitude et que le jeune Perret visitera
régulièrement jusqu'à sa mort en 56.
Débuts : A Paris, Pierre Perret habite avec la jeune chanteuse Françoise Lô (connue plus tard
sous le nom de Sophie Makhno) Cette dernière décroche un contrat au cabaret les Trois Baudets
sur la recommandation de Georges Brassens. Perret l'accompagne à la guitare et un soir, il
s'aventure à chanter quelques-unes unes de ses propres chansons.
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C'est ainsi qu'il est remarqué et félicité par Boris Vian et par Jacques Cannetti, propriétaire des
Trois Baudets et grand découvreur de talents. En moins d'une journée, tout se précipite pour
Pierre Perret. Emile Hebey, agent artistique du gratin de la chanson, s'emballe pour le chanteur
et devient son imprésario. Il le présente à Eddie Barclay, patron du label du même nom, qui le
signe immédiatement.
En 1957, Pierre Perret devient donc du jour au lendemain un chanteur dont on parle même s'il
va falloir attendre de nombreuses années avant une vraie reconnaissance populaire. Il décroche
de nombreux contrats dans différents cabarets parisiens. Mais c'est en particulier à la Colombe
sur l'Ile de la Cité qu'il fait ses classes. Il sort son premier 45 tours, "Moi j'attends Adèle" et
monte sur la scène de l'Olympia pour plusieurs éditions de l'émission de radio Musicora réalisée
par la station Europe 1 et qui draine un énorme nombre d'auditeurs. En décembre, il chante à
Bruxelles.
C'est au sein de Barclay qu'il fait la connaissance de Simone Mazaltarim qui devient sa
compagne et que Pierre rebaptise Rebecca. Dès 1957, naissent leurs premiers enfants, les
jumeaux Alain et Anne.
Parenthèse : En 1958, Perret continue la tournée des cabarets parisiens et sillonne les routes de
France et d'Afrique en première partie du groupe américain, les Platters. En novembre, après
quelques récitals sur la scène de Bobino, il montre quelques signes d'une pleurésie qui se révèle
être très sérieuse. En pleins débuts, Pierre Perret se voit donc contraint de cesser toute activité.
Il va passer dès lors presque deux années dans un sanatorium. Cette parenthèse forcée ne lui
vaut cependant aucun oubli de la part de la profession. Bien au contraire, celle-ci organise un
Musicora exceptionnel dont les bénéfices sont entièrement reversés à Perret et à sa famille pour
le paiement des soins.
A son retour sur le devant de la scène, Pierre Perret enregistre les nombreux titres écrits
pendant sa convalescence. Il sort en 1960 son tout premier album, un 25 cm, qu'il nomme "le
Bonheur conjugal". Son écriture prend sa touche mordante et fait de plus en plus mouche
auprès du public. On reconnaît en lui un poète qui de toute évidence, manie sa langue avec
dextérité et ironie.
Cependant, Perret ne vend pas beaucoup de disques et Barclay met fin à son contrat pour des
raisons purement commerciales.
Premiers succès : En août 1962, Pierre Perret épouse Rebecca. Cette dernière soutient non
seulement Pierre dans son travail, mais s'occupe assidûment de sa carrière.
Après Barclay, c'est sur le label Vogue que Pierre Perret signe un nouveau contrat. Barclay va
vite s'en mordre les doigts. En 1963, la carrière de Pierre décolle soudainement avec le titre "Le
Tord Boyaux" qui se vend à 100.000 exemplaires. Drôle et populaire, cette chanson qui évoque
un restaurant mauvais pour l'estomac, fait le tour du pays et devient le premier grand tube de sa
carrière. Aujourd'hui encore, cette chanson est un pilier de son répertoire.
En septembre 63, naît sa plus jeune fille Julie. Pour Perret, tout va bien. Les succès vont
désormais s'aligner les uns après les autres : "Trop contente" en 64, "La Corrida" en 65, "les
Jolies colonies de vacances" en 66 (tube de l'été), et "Tonton Cristobal" en 67, pour ne citer que
les plus impressionnants exemples. De plus, les radios et la télévision se font le vecteur
permanent de ses chansons. Depuis 1963, Lucien Morisse est son agent artistique. Pierre Perret
se retrouve ainsi sur scène assez fréquemment et en première partie d'artistes aussi divers que
Nana Mouskouri ou les … Rolling Stones.
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Ce sont plutôt ses textes qui le rendent célèbres. Incisifs, argotiques, parfois érotiques, souvent
ludiques et toujours poétiques, les mots de Pierre Perret sont sa marque de fabrique. On le
prend un peu pour un artiste rigolo et amusant. Il va prouver par la suite qu'il est capable de se
pencher sur des sujets autrement plus graves.
Premières scènes en solo : Innombrables sont les artistes dont Pierre Perret a assuré la première
partie. Mais à partir de 1966 et de l'énorme succès de "Les Jolies colonies de vacances", dont
pas un Français n'ignore le refrain, Pierre monte enfin sur scène en vedette. En novembre 1966,
c'est la scène du prestigieux Olympia qu'il foule enfin en tant que tête d'affiche, suivi d'un
nouveau passage en 68 dont sera tiré son tout premier disque live. Les tournées sont
innombrables et pendant de nombreuses années, Pierre Perret passe plus de soirées sur scène
que chez lui.
A la fin des années 60, il apparaît au cinéma dans "Patates" de Claude Autant-Lara, dont il écrit
aussi la musique. Mais l'apprenti comédien de Toulouse n'ira guère plus loin dans le métier
d'acteur.
Dès octobre 70, retour triomphal sur une scène parisienne à Bobino. L'année suivante, il signe
un autre de ses plus célébrissimes titres, "la Cage aux oiseaux", tendre chanson reprise par tous
les enfants. Mais c'est en 1974 qu'il atteint des records de vente et de succès avec "le Zizi". Outre
le fait d'être peut-être son plus célèbre titre, "le Zizi" est sûrement un des textes les plus connus
de la chanson française d'après-guerre. L'album se vend à un million d'exemplaires auxquels
s'ajoutent les 5 millions d'exemplaires du 45 tours (depuis 74) récompensés par pas moins de 16
disques d'or !
Pensées et réflexions : Au cours des années 70, Pierre Perret commence à écrire des textes plus
centrés sur les problèmes de société, sans pour autant quitter la sphère de l'humour. En 1977, il
évoque le racisme dans le superbe "Lily" (Prix de la Ligue Contre le Racisme et
l'Antisémitisme). Régulièrement, il écrira sur des sujets tels que les banlieues ("Y'a des gosses
dans l'escalier" en 81), l'avortement ("Elle attend son petit" en 81) ou la famine ("Riz pilé" en
89). En outre, en 72, il replonge dans ses souvenirs pour écrire "Adieu Mr Léautaud" sur son
amitié avec l'écrivain.
Les tournées n'en finissent pas de s'enchaîner et se comptent parfois à plus de 200 par an à cette
époque. Cet emploi du temps hautement rempli n'empêche pas le chanteur de voyager en
famille, en particulier entre 75 et 78. C'est aussi ainsi qu'il trouve son inspiration, et pas
seulement pour les chansons. En 1979, sort son deuxième ouvrage, "Pensées". Les années
suivantes seront autant marquées par les disques que par les nombreux ouvrages que Pierre
Perret va publier. Le dénominateur commun en est la langue française qu'il explore de maintes
façons.
En 1979, sort également l'album "Mon p'tit Loup", toujours dans une veine plus tendre. Il
retrouve Bobino et joue devant 200.000 personnes à la Fête de l'Huma, grande fête annuelle du
parti communiste français. Nouveau Bobino en 1980 suivi d'une longue tournée.
Linguiste : En 1983, c'est pour la Chine que Pierre Perret s'envole. Il en revient avec un album,
"Comment c'est la Chine ?". L'année suivante, il fête déjà ses 25 ans de chanson. Mais surtout, il
publie "Le Petit Perret illustré par l'exemple", ouvrage qui se fait l'écho de sa culture
exceptionnelle en matière d'argot.
En 87, il s'attaque au plaisir de la bonne chair avec "Au Petit Perret gourmand", sur les délices
du vocabulaire alimentaire. Puis pour ses 55 ans, il rédige ses mémoires, mais à sa façon bien
sûr. Son engagement pour la protection de la langue française, classique ou argotique, lui vaut
d'être intégré au très sérieux Conseil supérieur de la langue française en 88 alors que toute la
France débat du projet de réforme de l'orthographe.
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Au début des années 90, il reprend les Fables de Jean de la Fontaine et les réécrit en argot. Les
trois volumes de ce travail rencontrent un énorme succès jusque dans les salles de classe.
Ce n'est qu'en 1992 que sort un nouvel album, "Bercy Madeleine", suivi en 93 d'une intégrale
reprenant 250 titres de son répertoire, "Chansons de toute une vie". Grand défenseur de la
chanson française, Pierre Perret en est désormais un des plus fameux noms. Cet ami de Georges
Brassens n'a de cesse de lutter contre le peu de cas, selon lui, que les médias font des auteurs à
part entière.
Au cours de l'hiver 93, il s'installe trois semaines au Casino de Paris (26 janvier-14 février) pour
une série de récitals a guichet fermé. Mais son travail littéraire et linguistique ne cesse pas pour
autant. En 1995, il s'attaque au très vaste répertoire de la poésie érotique dont il publie une
anthologie. Parallèlement, sort une "Anthologie de la chanson érotique" qui s'écoule à plus de
300.000 exemplaires.
Bien que riche en succès, 95 reste cependant une année sombre pour Pierre et Rebecca Perret
avec la disparition de leur fille Julie en juillet.
Sensualité : C'est à nouveau dans un registre à dominante érotique que Pierre Perret remonte
sur scène fin 96 au Casino de Paris. Le public le suit largement sur ce terrain qu'il a su aborder
de façon tendre et élégante. Souvent replié dans son Moulin de Lagarde-Dieu en Normandie, il
reçoit cette année-là le Grand Prix de la Chanson française.
La même année, celui qui possède une cave de 20.000 bouteilles des meilleurs vins, sort tout
naturellement un nouvel ouvrage sur l'art de manger, "la Cuisine de ma femme". Il sort
également un nouvel album autour de l'inépuisable thème de l'érotisme, "Chansons
éroticocoquines".
En 97, sort le live du Casino de Paris 96.
C'est avec un répertoire très grave que Pierre Perret réapparaît fin 98 pour la sortie de son
nouvel album "La Bête est revenue". En effet, l'artiste évoque cette fois le très douloureux sujet
de l'extrême droite en France.
Ses textes sont d'une grande franchise et au moins trois chansons s'attaquent au sujet. Moins
humoristique et plus engagé, c'est la dominante de ce disque qui prouve une nouvelle fois à quel
point Pierre Perret se sent concerné par les maux de son époque.
Le parler de Perret : Fin octobre 2002, Pierre Perret sort un nouvel album assez sombre, "Cui
Là", quatorze chansons où il évoque divers cas de société, la mondialisation, la drogue, la
cigarette, les poseurs de bombe..., à travers des textes savoureux et merveilleusement écrits. Le
chanteur régale de nouveau ses auditeurs avec une langue argotique et image qu'il connaît sur le
bout des doigts. Parallèlement, il sort d'ailleurs un ouvrage consacré au vocabulaire de 145
professions différentes : "Le parler des métiers".
Pierre Perret fait partie de ces chanteurs qui se lisent autant qu'ils s'écoutent. Auteur aguerri à
toutes les subtilités de la langue française, il n'a certainement pas terminé d'en explorer les faces
les plus vertes mais aussi les plus attachantes, qualité majeure de son répertoire.
Novembre 2002
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