Schéma Guérison du corps, du cœur et de l`esprit

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Schéma Guérison du corps, du cœur et de l`esprit
Guérison du corps, du cœur et de l'esprit
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Au mois de Mai 1994, Robert Dilts, invité par l'Institut RESSOURCES de Bruxelles, a animé un stage
intitulé "Guérison du corps, du cœur et de l'esprit". Venant après
la publication en français de son livre "Croyances et santé", ce séminaire lui a permis de développer
ses dernières idées sur la rencontre de la PNL et de la santé.
"Je veux que vous viviez une expérience de l'intérieur. De l'extérieur, on répare, mais la vraie guérison
émerge de l'intérieur du système". Avec ces quelques mots, Robert Dilts avait lancé l'atmosphère du
séminaire durant lequel il a demandé à chacun de travailler spécifiquement pendant les exercices un
symptôme qu'il souhaitait guérir. Cet article ne relate pas un voyage intérieur. Il présente plutôt
l'essentiel des idées exposées par Roberts Dilts et ambitionne de donner aux lecteurs le désir de vivre à
leur tour cette expérience intime.
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La théorie de l'auto-organisation de Haken et Kruze offre un modèle opérant pour comprendre la façon
dont s'organise notre "système-santé". Selon elle, dans un système dynamique complexe, l'ordre se
forme en suivant un "paysage" d'attracteurs qui contribuent à créer et à stabiliser une configuration au
sein du système. On peut représenter les choses ainsi :
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Robert Dilts explique : "la force d'un attracteur est déterminée par la "profondeur" de son "bassin", la
"profondeur" du bassin dépend de l'intensité de la ressource. La "largeur du bassin dépend de la facilité
avec laquelle la ressource est contactée dans différentes situations". Selon cette théorie, pour
provoquer un changement, il convient de déstabiliser d'abord et de restabiliser ensuite autour d'un
nouveau système d'attracteurs.
Appliqué au domaine spécifique de la santé, le modèle permet d'expliquer les choses ainsi (en bons
PNListes, servons-nous d'une métaphore) : le schéma présenté (cf. plus haut) évoque deux vallées
séparées par une colline. Sous l'effet du stress, la balle initialement posée au fond de la vallée de la
santé, montre progressivement la colline et finit par tomber dans l'autre vallée, celle de la maladie.
Dans cette perspective, on dira que soigner, c'est remettre la balle dans la vallée saine (et on peut
prévoir que sous l'effet d'un nouveau stress la balle escaladera à nouveau la colline et retombera dans
la vallée de la maladie). Guérir, c'est changer le paysage. Tout être humain a la possibilité de devenir
son propre jardinier. Cela implique des processus profonds. La médecine peut faire passer la balle
d'une vallée à l'autre ; notre mental peut le faire aussi. Mais seule l'alliance de l'Esprit et du Cœur peut
changer le paysage car elle modifie l'impact du stress. L'Esprit, selon les mots de Grégory Bateson est
le "pattern qui connecte" toutes choses ensemble comme un mental plus vaste dont nous, en tant
qu'individus, sommes des sous-systèmes.
La guérison est un processus naturel, doux. Ce n'est pas une bataille. Notre corps n'est pas une machine
qu'il convient de réparer. C'est un paysage où les pentes abruptes peuvent être adoucies, où de
nouvelles plantes peuvent être installées. Planter quelques fleurs internes, aux bons endroits, modifie
profondément notre paysage.
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Si nous nous coupons, notre corps s'organise automatiquement pour guérir. Le corps est conçu pour se
guérir lui-même. Cependant, on est bien forcé de constater qu'il ne guérit pas tout automatiquement.
"Là, explique Dilts, c'est le problème de l'élément attracteur". Un système, nous l'avons vu, s'organise
autour d'un point qui en attire les éléments. Cet attracteur peut tirer vers la maladie ou vers la santé.
Pensons au fameux "effet placebo". Un placebo est un médicament physiologiquement inactif (c'est la
plupart du temps une gélule contenant de la farine). Le médecin donne ce placebo à quelqu'un en lui
indiquant l'effet positif qu'il va produire ("voici un médicament qui vient de sortir, très puissant, etc.)
et cela marche pour plus d'un tiers des cas. En ce qui concerne la douleur, ce pourcentage grimpe à 60
ou 70%. La leçon du placebo est que le corps a des possibilités de réorganisation pour la guérison. Un
placebo est un attracteur. C'est le symbole autour duquel le corps s'organise. Un vrai médicament a une
double valeur mécanique et psychologique. La valeur mécanique soigne. L'effet placebo du
médicament guérit. Les études sur le placebo démontre que cet effet est si fort qu'on n'a souvent pas
besoin de mécanique pour obtenir un bon résultat. La chirurgie aussi a cette double valeur. Elle
déstabilise et donne la possibilité de réorganiser le système. Il existe des gens pour qui le placebo ne
marche pas, mais les suggestions hypnotiques, oui : le symbole réorganisateur pour eux, c'est la
relation.
Robert Dilts a proposé un exercice intitulé "la danse du S.C.O.R.E."
(S pour symptômes, C pour causes, O pour objectifs, R pour ressources, E pour effets). Il s'agit de la
création d'une carte de la guérison allant de l'état présent à l'état désiré (on y utilise l'espace et la
physiologie). On introduit sur cette carte une ressource "déstabilisatrice" afin de bousculer le système
malade et particulièrement la liaison Cause-Symptôme. Cette carte est dansée jusqu'à ce que l'état
désiré devienne l'attracteur principal. Alors qu'auparavant le système s'organisait autour des causes du
problème, ce travail permet que quatre états internes, initialement séparés, se lient dans un mouvement
vers un nouvel attracteur. En utilisant notre physiologie, nous permettons à notre corps d'internaliser ce
mouvement.
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Cesser d'être malade et vivre en bonne santé semble un objectif évidemment désirable. Ce n'est que
rarement aussi simple que cela. N'avez-vous jamais pensé devant l'éventualité d'une amélioration : "ne
rêvons pas, ce n'est pas possible" ou "je doute d'être capable de faire ce qu'il faut" ou même "pourquoi
est-ce que moi je m'en sortirais ? pourquoi est-ce que je ferais mieux que ma mère qui est morte de
cette maladie ? " Il est fréquent que la guérison soit perçue comme un acte déloyal par rapport aux
autres et spécialement la famille.
La désirabilité de notre objectif de santé est très influencée par nos croyances. C'est pourquoi dans ce
sens tout travail thérapeutique porte en partie sur la gestion de l'univers des croyances. Il est bon aussi
de garder à l'esprit qu'un être humain est capable à la fois de croire et de ne pas croire. Un passage de
la bible, cité par Robert Dilts, exprime cette ambivalence de l'esprit humain : "Jésus lui dit, si tu peux
croire, tout est possible à celui qui croit (9.24) Et immédiatement, le père de l'enfant pleura et dit au
travers des ses larmes : Seigneur, je crois ; aides-moi dans mon incrédulité" (9.25).
Certaines croyances interfèrent négativement, on le voit avec l'objectif-santé. Elles ne sont pas les
seules. Les conflits internes et les problèmes relationnels, quelquefois déniés, évités ou cachés, jouent
un puissant rôle de frein.
Robert Dilts a proposé plusieurs protocoles nouveaux combinant l'acuité sensorielle, les perspectives
multiples, les niveaux logiques, les métaphores, l'ancrage et la ligne du temps.
"Ce processus de changement, selon Dilts, provoque parfois des réactions qui nécessitent de modifier
le protocole. Sachez le faire, avec compassion. La compassion, c'est la capacité de briser une règle au
bénéfice du cœur. Il est important que vous sachiez manifester une véritable compassion, car ce
sentiment est, comme l'amour, la grâce, la joie et la paix, le fruit de l'Esprit. Cela signifie que vous
aurez été capable de vous connecter avec votre propre état interne "proche du spirituel". Nous savons
que le niveau d'implication du soignant influence "le soigné". Si vous soignez quelqu'un en vous
contentant d'un comportement mécanique, vous générerez un certain résultat. Si vous le soignez en
étant vous-même connecté à votre propre spiritualité, vous l'aiderez à se connecter aussi lui-même
pour mieux aligner les différents niveaux logiques. Soigner un bras cassé peut ne demander qu'une
implication comportementale. Le rituel peut en rester là, comme dans la médecine classique. Mais
pour les maladies telles que le sida, le rituel nécessaire va bien au-delà de ce qui peut être fait à
l'hôpital.
Il arrive au thérapeute d'hésiter devant la marche à suivre. Rappelez-vous le tableau suivant pour
décider d'un type d'intervention, en gardant à l'esprit qu'un nombre de procédures variées peut être
combiné pour atteindre la "masse critique" requise pour le changement :
a. Symptômes fi informations sur "comment faire"
b. Anciennes croyances, réponses émotionnelles
Réimprinting
c. Conflits internes
techniques d'intégration de croyances
d. Problèmes relationnels
techniques de communication PNL.
Un autre aspect-clé impliqué dans la mise en route d'un processus de guérison concerne les ressources.
Il s'agit en effet de réveiller des ressources dormantes, des ressources potentielles que nous n'avons pas
encore organisées pour notre objectif. Pour renforcer une ressource dormante, Robert Dilts présente un
exercice nommé "turbo-ressources". Il permet en travaillant sur la ligne du temps, de créer un
sentiment de familiarité avec la ressource : nous sommes tellement à l'aise avec elle, tellement en
confiance, puisque nous l'avons toujours connue et que nous savons vers quel futur attrayant elle nous
tire, qu'il devient naturel de l'utiliser aujourd'hui.
Un autre exercice destiné à célébrer et amplifier une ressource utilise beaucoup la deuxième position
(le point de vue de l'autre impliqué dans la relation).
Dans le processus de guérison, il est parfois utile de réveiller la ressource de "communication avec son
corps". Souvent, en effet, notre communication avec notre propre corps est altérée. Notre corps
s'exprime et nous ne l'entendons pas. Ce qui l'oblige à envoyer des signaux de plus en plus puissants
tels que les maladies graves. D'où l'intérêt par exemple des exercices de méditation : en installant le
calme à l'intérieur de nous-même, il devient possible de percevoir les messages des organes, "car les
ronds dans l'eau ne se voient pas quand la mer est agitée".
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Pour nous guérir, nous avons particulièrement besoin de deux attitudes : faire confiance, d'abord et
tester, ensuite.
Paradoxalement, il est important de désinvestir le résultat. Tester seulement le résultat précis appauvrit
notre perception de tout ce qui peut être engagé dans un processus d'amélioration. "Un des problèmes
quand on se fait une boîte bien carrée avec un calendrier précis de son objectif de santé, c'est qu'on
peut facilement le rater ! " commente Dilts. Tester, c'est se demander : "comment est-ce que je sais que
je fais des progrès ?". Des tas d'événements peuvent le montrer, partout. Il s'agit de faire confiance et
de chercher comment, de plus en plus, ce processus s'installe. Plutôt que d'avoir une attente précise,
spécifique, concernant la santé, il vaut mieux être ouvert à ce qui va arriver. L'objectif d'une croyance
est de créer le futur, pas de tester le présent.
Se focaliser sur un résultat unique et spécifique nous laisse par ailleurs désemparé pour comprendre un
phénomène classique qui est le remplacement d'un symptôme par un autre. Il arrive, en effet, que la
disparition d'un symptôme provoque l'apparition d'un autre. Il s'agit de savoir si cela manifeste
l'existence d'un nouveau problème (masqué jusque là) ou exprime le processus de guérison. Le
nouveau symptôme est parfois la communication de la guérison. Pensez à la varicelle : quand les
boutons sortent, c'est qu'on est virtuellement guéri. Il importe en tous cas de partir d'un point de
confiance vis-à-vis de son corps et d'être attentif aux messages qu'il envoie. Le corps ne fait pas
intentionnellement des choses pour nous nuire.
Avant de clore ce compte-rendu, je voudrais un peu partager de mon vécu personnel au cours de ce
séminaire. J'ai vécu intensément ce stage où chaque jour, à travers les exercices que j'avais décidés de
pratiquer avec honnêteté et engagement, nous rentrions en contact avec des niveaux très profonds de
nous-mêmes. Les relations entre participants ont souvent été très fortes et sincères. Dilts nous avait
demandé de pratiquer ensemble un exercice permettant de créer une communauté guérissante. J'ai
personnellement travaillé sur un symptôme récurrent depuis quinze ans. Il ne s'est plus manifesté
depuis ce stage.
Vous vous poserez peut-être des questions à propos du chemin sur lequel s'engage Robert Dilts, avec
cette place si importante accordée à la spiritualité. Est-ce que ce type de travail est seulement de la
PNL ? "La vision que nous explorons ici, confie Robert Dilts, est celle d'utiliser la PNL pour "créer un
monde auquel les gens ont envie d'appartenir" en créant et développant des capacités pour vivre dans
un état d'impeccabilité. L'impeccabilité est un type d'authenticité personnelle guidée par la conscience
du changement et de l'impermanence. La PNL peut être considérée comme un genre de méta-outil, un
outil qui peut créer des outils spirituels".
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Annnnee SSeennttuucc