3 - La restauration collective

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3 - La restauration collective
Bulletin n° 42 - 14 octobre 2008
3 - La restauration
collective
Le projet de la Banque
Lors de la dernière entrevue avec les organisations syndicales, le gouverneur
Noyer a été clair : « il faut confier la restauration aux gens compétents…. »,
le privé ! ce que nous appelons communément les « marchands de soupe ».
En dénonçant le quasi-statut des OSD, le gouvernement de la Banque incite les gestionnaires à mettre en œuvre cette orientation en soumettant
les OSD à des conventions collectives dont les conditions sont 30 à 40%
moins favorables que le quasi-statut. Son seul objectif est clairement le
moindre coût salarial !
Quelles conséquences ?
Ces opérateurs privés n’étant pas des philanthropes, il est clair qu’ils réalisent bénéfices et profits sur le dos des salariés et des « clients » et
qu’ils réduiront au maximum le nombre d’agents nécessaire pour faire le
travail.
Les plats sont confectionnés de façon industrielle et livrés la plupart du
temps sous vide ou congelés. Si nous laissons faire, nous allons connaître
une dégradation très importante de la qualité des repas.
L’enjeu de toute restauration autogérée est de mettre en qualité dans
l’assiette du consommateur ce que les actionnaires verseraient en dividendes. Cela oblige au professionnalisme !
Les projets du SNA
De façon incompréhensible, le SNA s’est empressé de renoncer à toute
action juridique contre la dénonciation du quasi-statut (alors que le secrétaire SNA en avait reçu le mandat de 16 élus du CCE sur 20) ! Il est allé
jusqu’au bout du renoncement en dénonçant lui aussi le quasi-statut en
juillet 2008.
La prise en gestion directe par les CE concernés des restaurants concédés
a permis à la Banque de roder son dispositif et au SNABF de mesurer ses
marges de manœuvre.
Cette stratégie vient d’avoir des prolongements dans le Nord avec le projet de concession au privé Avenance. Des projets analogues se dessinent
à Clermont-Ferrand et à Marseille.
Face à une problématique bien réelle, le projet CGT
Il est avéré que le prix global du repas à la Banque est un handicap.
Cette situation a des causes multiples dont pour Paris l’inadéquation de
l’immeuble Ventadour (la direction de la Banque le reconnaît elle-même).
Syndicat national CGT de la Banque de France – 75-1647 – 35, rue Radziwill 75049 PARIS CEDEX 01
Téléphone : +33 1 42 92 30 44 – télécopie : +33 1 42 60 67 35 – [email protected]
Pour la CGT :
La généralisation du repas en self serait inéluctable si nous ne prenions en compte que les notions de coût. Mais permettrait-elle d’avoir le
même nombre de couverts ? La question est posée.
L’organisation doit être professionnelle et vidée du poids bureaucratique, qu’on observe surtout à Ventadour, héritée de l’histoire paternaliste de la Banque. Cela signifie que les détachés devront diminuer en
nombre, que parallèlement des postes de responsabilités plus nombreux
soient confiés à des agents OSD et surtout que des recrutements ciblés
puissent être effectués, dans le respect du quasi-statut.
Les gestionnaires doivent être conseillés par un professionnel, maître d’œuvre d’organisations et de cahiers des charges permettant
l’utilisation de produits frais et bio, comme nos camarades de Toulouse
sont en train de la mettre en œuvre concrètement. Cette démarche est
aussi initiée à Chamalières depuis 2004. Le Grenelle de l’environnement
s’est fixé l‘objectif minimal de 20 % d’utilisation de produits frais et bio
dans la restauration collective ! Nous avions en 2001 signé à trois syndicats (CGT-SNA-CFDT), un bulletin d’engagement sur la malbouffe qui n’a
pas eu l’ombre d’une quelconque mise en œuvre !!! Ceci nous interpelle
directement.
Dans le plus grand restaurant d’entreprise : celui de Paris qui sert 3 000 à
3 500 repas par jour, les péripéties du « théâtre de Ventadour » ont
conduit la CGT et la CFDT à proposer au gouverneur Noyer une nouvelle
installation du restaurant au siège dans le cadre du grand projet SALSA.
Celui-ci s’est montré intéressé par ces propositions concrètes.
La section CGT de Paris va préciser ses propositions à court, moyen et
long terme. La CGT ne dérogera pas d’exigences prioritaires :
-
rester maître d’œuvre et refuser tout « marchand de soupe »,
-
maintenir les emplois de nos collègues OSD,
-
privilégier les produits frais et bio, issus de filières courtes, en AOC, etc…,
-
favoriser la cuisine sur place au lieu des plats préparés ou des conserves,
-
établir un cahier des charges avec des critères de qualité pour les produits ne pouvant être réalisés sur place (sans subir les influences des
fournisseurs),
-
étudier la faisabilité de la mise en place de fours à basse température, permettant en 36 heures la cuisson de plats de qualité à des prix abordables,
-
avoir une préoccupation constante sur les équilibres nutritionnels et
faire de la pédagogie sur la diététique, la connaissance de produits et
leur saisonnalité !,
-
privilégier les repas à thème, faire connaître des cuisines du monde,
-
harmoniser les présentations avec la future centrale d’achat.
La restauration à la Banque : un combat pour l’emploi, la qualité, et
notre santé !
Ce sujet, comme tous les autres concernant la gestion, entraîne celleci à assurer la transparence vis-à-vis des agents qu’elle emploie, des
collègues usagers et des autres organisations syndicales.
Le bureau exécutif