Etat de sante bucco-dentaire des enfants talibes au senegal et

Transcription

Etat de sante bucco-dentaire des enfants talibes au senegal et
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
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ANNEE 2007
N° 11
ETAT DE SANTE BUCCOBUCCO-DENTAIRE DES
ENFANTSENFANTS-TALIBES AU SENEGAL ET
PERSPECTIVES DE PRISE EN CHARGE
THESE
POUR OBTENIR LE GRADE DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
(DIPLOME D’ETAT)
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT
LE 14 JUILLET 2007
PAR
Mansor SYLLA
Né le 20 Novembre 1977
à Ndiakhaté (SENEGAL)
JURY
PRESIDENT :
M. Boubacar
DIALLO
: Professeur Titulaire
MEMBRES
M. Amadou
DIOUF
: Professeur Titulaire
:
M. Saliou
DIRECTEUR DE THESE
HESE :
DIOUF
: Maître de conférences Agrégé
M. Abdoul Aziz
YAM
: Maître Assistant
M. Abdoul Aziz
YAM
: Maître Assistant
INTRODUCTION……………………………………………………………………………1
PREMIERE PARTIE :…………………………………………………………………….…3
GENERALITES SUR LES DIFFERENTES MALADIES
BUCCO-
DENTAIRES DE L’ENFANT
I. 1 LA CARIE DENTAIRE……………………………………………………………........3
I. 1-1 DEFINITION…………………………………………………………………….…3
I. 1-2 ETIOLOGIE………………………………………………………………………4
I. 1-3 CLASSIFICATION……………………………………………………………..……6
I. 1-3-1 LOCALISATION………………………………………………………...……6
I. 1-3-2FORMES CLINIQUES………………………………………………………..7
I. 1-4 EPIDEMIOLOGIE…………………………………………………………..…….9
I. 2 LES MALADIES PARODONTALES…………………………………………..…….10
I. 2-1 ETIOLOGIE……………………………………………………………..………10
I. 2-1-1 FACTEURS LOCAUX…………………………………………….………..10
I. 2-1-2 FACTEURS GENERAUX……………………………………………….….11
I. 2-2 FORMES CLINIQUES DES PARODONTOPATHIES…………….………..11
I. 2-2-1 PARODONTITES JUVENILES……………………………………………11
I. 2-2-2 PARODONTITES A PROGRESION RAPIDE………………………..…11
I. 2-2-3 PARODONTITES ASSOCIEES AUX MALADIES SYSTEMIQUES…..12
I. 2-2-4 PARODONTITES ASSOCIEES AUX VIH………………………….……12
I. 2-2-5 PARODONTITES PREPUBERTAIRES…………………………………..12
I. 2-3 EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES…………………12
I. 3
LA FLUOROSE………………………………………………………………… …..13
I. 3-1
DEFINITION…………………………………………………………….…….13
I. 3-2
HISTORIQUE………………………………………………………………….13
I. 4
LES LESIONS DENTAIRES NON CARIEUSES………………………………14
I. 4-1 DEFINITION DES LESIONS CERVICALES NON CARIEUSES……….14
I. 4-2 LES DIFFERENTES FORMES CLINIQUES………………………….....14
I. 4-3 ETIOPATHOGENIE…………………………………………………….……14
I. 4-3-1 EROSION………………………………………………………………….14
I. 4-3-2 ABRASION ………………………………………………………………..15
I. 4-3-3 ABFRACTION…………………………………………………………….16
I. 5- LES MALOCCLUSIONS DENTAIRES…………………………………………17
I. 5-1 LES ANOMALIES ORTHODONTIQUES…………………………….……17
I. 5-1-1 MALPOSITIONS…………………………………………………….…..17
I. 5-1-2 MALOCCLUSIONS………………………………………………..……17
I. 5-2 ANOMALIES DENTAIRES……………………………………………….19
I. 5-2-1 ANOMALIES DE NOMBRE…………………………………………...19
I. 5-2-2 ANOMALIES DE FORME……………………………………………..19
I. 5-1-3 ANOMALIES DE VOLUME………………………………………….. 20
I. 5-1-4 ANOMALIES DE STRUCTURE………………………………………20
II.
SOCIOLOGIE DE L’ENFANT-TALIBE……………………………………….22.
II. 1 HISTORIQUE DES DAARAS…………………………………………………22
II. 2 LE MAITRE CORANIQUE…………………………………………………23
II. 3 LE TALIBE………………………………………………………………… 24.
II. 3-1 LES RELATIONS DU TALIBE…………………………………………24
II. 3-2 LA MENDICITE………………………………………………………….26
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’ETAT DE SANTE BUCCO-DENTAIRE DE L’ENFANTTALIBE…………………………………………………………………… 29.
I. OBJECTIFS DE L’ENQUETE……………………………………………………29
I. 1 OBJECTIF GENERAL ………………………………………………………..29
I. 2 OBJECTIFS SPECIFIQUES …………………………………………………29
II. MATERIELS ET METHODES……………………………………………………30
II. 1 CADRE D’ETUDE……………………………………………………………...30
II. 2 MATERIELS D’ETUDE………………………………………………………..30
II. 2-1 POPULATION D’ETUDE……………………………………………… 30
II. 2-2 MATERIEL TECHNIQUE…………………………….…………………31
II. 2-2-1 MATERIEL D’EXAMEN ………………………..………………….31
II. 2-2-2 FICHE D’ENQUETE…………………………..……………………31
II. 3 METHODE D’ETUDE………………………………………...…………………..31
II. 3-1 COMPOSITION DE L’EQUIPE………………………..…………………31
II. 3-2 DEROULEMENT DE L’ENQUETE………………………………………31
II. 4 VARIABLE D’ETUDE…………………………………………….……………… 32
II. 4-1 LA CARIE DENTAIRE………………………………………….……………32
II. 4-2 LES PARODONTOPATHIES…………………………………..……………32
II. 4-3 L’HYGIENE BUUCO-DENTAIRE………………………………..……… 33
II. 4-4 L’OCCLUSION……………………………………………………..………..35
II. 4-5 LA FLUOROSE DENTAIRE…………………………………………..……35
II. 4-6 RESULTAT DE L’ENQUÊTE EPIDEMIOLOGIQUE………..…………36
II. 4-6-1 REPARTITON DE L’ECHANTILLON………………….…………..36
II. 4-6-1-1 SELON LES TRANCHES D’AGE………………………………38
II. 4-6-1-2 SELON L’ETHNIE……………………………………………….39
II. 4-6-1-3 SELON LE NIVEAU D’URBANISATION…………………….40
II. 4-6-2 ETAT DENTAIRE…………………………………..…………………….41
II. 4-6-2-1 PREVALENCE DE LA CARIE…………………………………….42
II. 4-6-2-2 PREVALENCE SELON LE NIVEAU D’URBANISATION……42
II. 4-6-3 L’INDICE C A O…………………………………………..……....…43
II. 4-6-3-1 LE CAO MOYEN………………………………………..………..43
II. 4-6-3-2 SELON LE NIVEAU D’URBANISATION……………..………44
II. 4-6-3-3 DISTRIBUTION DU CAO………………………………..………44
II.4-6-3-4 DISTRIBUTION DES CARIES DANS L’ECHANTILLON..….45
II.4-6-3-5 SELON LES TRANCHES D’AGE………………………..………46
II.4-6-3-6 SELON LE NIVEAU D’URBANISATION……..………………..46
II. 4-6-4 ETUDE DU CPITN……………………………………………..……….47
II.4-6-4-1 DISTRIBUTION DANS L’ECHANTILLON………….….………47
II.4-6-6-2 SELON LES TRANCHES D’AGE……………….…….…………..48
II. 4-6-5 ETUDE DES MALOCCUSIONS………………………………….…….49
II.4-6-5-1 DISTRIBUTION DANS L’ECHANTILLON………………………49
II.4-6-5-2 SELON LES TRANCHES D’AGE………………………………....51
II. 4-6-6 ETUDE DE LA FLUOROSE…………………………………………...52
II.4-6-6-1 DISTRIBUTION DANS L’ECHANTILLON………………….……53
II.4-6-6-2 SELON LES TRANCHES D’AGE………………………….………53
II. 4-6-7 ETUDE DU NIVEAU PREVENTO-CONSCIENCE BUCCO-DENTARE55
II.4-6-7-1 UTILISATION ET METHODE DE BROSSAGE…………………...55
II.4-6-7-1-1 DANS L’ECHANTILLON…………………………..55
II.4-6-7-1-2 SELON LE NIVEAU D’URBANISATION…………………..…55
II.4-6-7-2 UTILISATION DU CURE-DENT………………………………….56
III. COMMENTAIRES- DISCUSSION…………………………………………………….57
III. 1 ETUDE DE L’ECHANTILLON…………………………………………………57
III. 2 ETUDE DE LA CARIE……………………………………………………………58
III. 2.1 LA PREVALENCE……………………………………………………………...58
III. 2.2 LE CAO…………………………………………………………………………...59
III. 3 LES PARODONTOPATHIES………………………………………………………60
III. 4 LES MALOCCLUSIONS……………………………………………………………61
III. 5 LA FLUOROSE………………………………………………………………………..62
IV. RECOMMENDATION…………………………………………………………………….63
IV. 1 PROMOTION DE L’EDUCATION POUR LA SANTE………………………… 63.
IV. 2 PROGRAMME DE PREVENTION………………………………………………….64.
IV. 3 LIBRE SERVICE AUX TALIBES……………………………………………………..64
V. CONCLUSION…………………………………………………………………… ……… 65
RESUME:
Les affections bucco-dentaires menacent toujours les populations qu’elles soient
développées ou sous développées. En effet, elles touchent toutes les races et toutes les
civilisations.
Une enquête épidémiologique menées sur 293 enfants-talibés au Sénégal principalement de sexe
masculin et âgés de 2 à 24 ans a montré ces résultats.
En effet, l’enquête s’est déroulée dans la période du 8 au 15 Août 2006. Elle a concerne 8 daaras
(écoles coraniques) situées en zone urbaine et rurale.
L’enquête nous a permis d’étudier l’état de santé bucco-dentaire de ces enfants-talibés mais aussi
leur environnement et leurs conditions de vie.
Elle a montre que la grande majorité de ces talibés était composée d’enfants le plus souvent
immatures donc très vulnérables.
In fine, il ressort de cette enquête que les pathologies bucco-dentaires constituent un problème de
santé publique chez cette frange de la population souvent laissée a elle-même. Il faut noter que
les proportions enregistrées reflètent les tendances nationales avec une prévalence qui reste
relativement élevée.
C’est pourquoi, nous avons formulé des recommandations pour une meilleure prise en charge de
ces enfants qui font partie de la société. Mais toujours est il que la prévention reste le meilleur
moyen de lutte.
INTRODUCTION
La santé est une et indivisible. C’est dire que la santé bucco-dentaire est une partie intégrante de
la santé générale. On ne peut donc pas parler d’une bonne santé générale si la santé buccodentaire est défectueuse.
La santé publique dentaire est définie comme « la science et l’art de prévenir et de contrôler les
maladies bucco-dentaires et de promouvoir la santé bucco-dentaire par des efforts des
communautés organisées ».
Et un des premiers défis de la profession dentaire est de faire jouir à tous les bénéfices d’une
bonne santé bucco-dentaire et donc une bonne santé générale.
Au Sénégal, la santé bucco-dentaire des enfants des écoles francophones est prise en charge par
l’Inspection Médicale des Ecoles (IME). C’est dire que tous ceux qui ne vont pas à l’école
officielle ne sont pas pris en compte.
En effet, bien que des milliers d’enfants reçoivent des soins bucco-dentaires réguliers, et ont
ainsi, un bon état bucco-dentaire, des milliers d’autres ont de sérieux problèmes pour recevoir les
soins dont-ils ont besoin. Ces enfants proviennent le plus souvent des couches sociales pauvres.
Mais nous nous intéressons à une communauté spécifique de notre pays, une communauté basée
sur la religion musulmane. Ce sont les Talibés : les élèves de l’école coranique ou Daaras.
En effet, ces enfants-talibés fréquentant les daaras traditionnels sont considérés des rebus de la
société. Ils ont des conditions de vie précaires, caractérisées par la promiscuité et l’insécurité.
A cela s’ajoutent des conditions sanitaires déplorables, sans assistance ni aide. Ils sont
abandonnés à eux-même. Leur éducation coranique est aléatoire car les conditions sont difficiles
et sans lendemain prometteur. Car très souvent, ces enfants, s’ils ne se basculent pas dans la
petite délinquance au cours de leur séjour dans le daara, vont allonger la liste déjà trop longue
des chômeurs parce qu’ils ont une formation religieuse et non professionnelle.
Pendant la période d’apprentissage coranique, ces enfants-talibés ne profitent d’aucune prise en
charge sociale et en particulier sanitaire.
Toutes ces conditions ont fait que nous nous sommes intéressés à l’état de santé bucco-dentaire
de ces enfants-talibés.
L’objectif de notre travail est donc:
- d’étudier l’état de santé générale et bucco-dentaire des enfants-talibés comparativement à celui
des autres enfants élèves de l’école francophone officielle en vue de dégager une perspective de
prise en charge préventive pour une amélioration des conditions de vie de ces enfants.
Il faut noter que l’étude de l’état de santé médical est assurée conjointement par un autre
collègue médecin.
Pour atteindre cet objectif nous avons conçu le travail comme il suit:
- Première partie: Généralité sur les maladies bucco-dentaires de l’enfant et sur les conditions du
talibé.
- Deuxième partie: Etude épidémiologique des maladies bucco-dentaires de l’enfant-talibé. Nous
ferons une analyse des résultats qui nous permettrons de faire quelques recommandations pour
une prise en charge de ces enfants avant de conclure. Nous espérons qu’avec ce modeste travail
nous aurons contribué à une meilleure prise en charge de cette frange malgré tout assez
importante de notre société.
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES SUR LES DIFFERENTES MALADIES BUCCODENTAIRES DE L’ENFANT
I. 1 LA CARIE DENTAIRE
I. 1-1 DEFINITION
Plusieurs auteurs ont tenté de faire la lumière sur la carie. C’est ainsi que :
Hess (24) la définit comme étant une maladie qui détruit progressivement les tissus de la
surface vers la profondeur à évolution centripète liée à la civilisation, au mode de vie dont
l’étiologie est plurifactorielle et dont la fréquence en fait un fléau.
Celle de l’OMS qui est consensuelle : « la carie est un processus localisé d’origine
externe apparaissant après l’apparition des dents qui s’accompagne d’un ramollissement
des tissus durs de la dent et évolue vers la formation d’une cavité (1) ».
Celle de Frank et ses collaborateurs qui met l’accent sur l’étiologie. Ainsi pour eux : « la
carie est avant tout une maladie bactérienne multifactorielle au cours de laquelle des
actions diéto-bactériennes contribuent à la déminéralisation des tissus par les acides. »
La carie dentaire est une maladie complexe, chronique, multifactorielle infectieuse et
transmissible, dépendant de l’hôte, de la présence de bactéries cariogènes (streptocoques
mutans, lactobacilles et Actinomyces) et de la consommation de glucides fermenticides
par les bactéries (loesche, 1985 ; Bars-tabac et collaborateurs, 2000).
I. 1-2 ETIOLOGIE
La carie dentaire est une maladie infectieuse transmissible dans laquelle l’alimentation joue un
rôle clé. Elle survient quand la flore buccale pathogène, présente dans la plaque dentaire, se
nourrissant d’hydrates de carbone fermenticides provenant de l’alimentation, produit, de l’acide
comme résultat de son métabolisme, provoquant ainsi la baisse du pH de la plaque entraînant la
dissolution des éléments minéraux de l’émail. C’est donc une maladie multifactorielle résultante
d’une trilogie comprenant :
•
L’hôte par l’intermédiaire des dents et de la salive ;
•
Les micro-organismes cariogènes ;
•
Les hydrates de carbone fermenticides.
Keyes a schématisé cette triade de facteurs en 1960. C’est quelques années plus tard en 1987,
qu’un 4e facteur a été introduit par Koenig cité par Poncho : le facteur temps (57).
j
Microorganismes
k
Hydrates
de
Carbone
Carie
Dent
k
Temps
l
Figure 1 : Etiologie de la carie dentaire : D’après Poncho, 1993 cité par Yam (57).
La carie dentaire est donc provoquée par la déminéralisation des tissus durs de la dent par les
acides organiques produits par les bactéries cariogènes, surtout les streptocoques mutans, suite à
la consommation des hydrates de carbone en particulier le saccharose. Cette consommation,
surtout lorsqu’elle se produit en dehors des repas principaux, lors des grignotages ou de l’usage
d’un biberon sucré, est responsable d’un déséquilibre de l’écosystème buccal en faveur d’une
multiplication intense des bactéries pathogènes et en particulier, l’intensification de la virulence
de ces dernières, d’où une augmentation du risque carieux.
La salive par son débit et sa concentration joue un rôle central dans le contrôle de ces processus
(Tanzer, 1995). Mais la présence de quantités importantes d’acides cariogènes, modifie le pH
buccal et donc entame le processus carieux.
Une fois la déminéralisation entamée, si rien n’est fait, elle mène à la cavitation. C’est la carie
dentaire cliniquement décelable selon Faeatherstone cité par Yam et al.
Les principales bactéries incriminées dans l’étiologie de carie sont estimées à prés de 25 millions
de bactéries/1mg de plaque réparties entre une trentaine d’espèces. Cependant certaines sont
identifiées comme participant au processus carieux :
•
les streptocoques mutans
•
les streptocoques salivarus
•
lactobacillus caseï
•
Actinomyces naeslundii
Les autres colonies bactériennes saprophytes de la cavité buccale peuvent cependant devenir
pathogènes et donc responsables d’autres types d’infections focales à distance.
I. 1-3 CLASSIFICATION
La carie dentaire existe chez les enfants dans tous les pays du monde, quel que soit leur niveau
de développement économique.
I. 1-3-1
LOCALISATION
La carie dentaire chez l’enfant évolue selon l’âge, ce qui nous permet d’identifier les enfants à
risque.
A 20 mois, la carie se trouve sur les surfaces lisses,
A 3ans, la carie siège au niveau des sillons des molaires à cause de l’absence de brossage et d’un
déséquilibre alimentaire,
Entre 4-5 ans, l’usure proximale augmente. On note que si l’espace inter proximal est supérieur à
0,5 mm, on a 10 fois plus de risque de carie que si on a un contact ouvert,
A 8 ans, on a un risque accru de carie des sillons.
Les principaux facteurs de risque sont :
-
le manque d’hygiène (absence de brossage)
-
l’utilisation des sucreries et des sodas (boissons sucrées)
-
l’absence de notion de santé bucco-dentaire.
1-1-3-2
FORMES CLINIQUES
En denture temporaire la carie revêt deux formes cliniques :
•
Carie arrêtée
•
Carie évolutive Le diagnostic différentiel s’appuie sur six (6) critères cliniques et
radiologiques :
•
Localisation
•
Etendue de la carie
• Coloration
•
Texture
•
présence ou non de dentine réactionnelle
•
Sensibilité
Tableau I : Diagnostic différentiel entre la carie arrêtée et la carie évolutive (20)
Carie évolutive
Carie arrêtée
Localisation
Faces proximales
Sillons anfractueux
Faces occlusales (molaires)
Faces vestibulaires etProximales (incisives-canines)
Etendue
Peu importante au niveau
De l’émail
Propagation en profondeur
Propagation en surface
Grande destruction des
couronnes
Cavitation
Nécrose pulpaire
Dentine réactionnelle
Non
Oui
Coloration tissus dentinaires
Pas de modifications
Texture tissus minéralisés
Coloration importante Brun Noir
Non résistants
Sensibilité
Durs
Douteuse
Indolore
I. 1-4 EPIDEMIOLOGIE
Selon Yam (57) la carie dentaire est une maladie ubiquitaire .Elle atteint toutes les races, tous
les sexes et peut apparaître en bouche dès l’apparition des dents sur les arcades dentaires .Elle
touche tous les pays du monde qu’ils soient développés ou non même si elle est plus fréquente
dans les pays en développement. En effet, elle touche 61 % des enfants dans le monde (59).
Au Sénégal
Cisse D. (9), en 1987, montrait que :
•
37,4 % de la population scolaire urbaine de Dakar avait au moins une carie en bouche.
•
23 % de la population sub urbaine de la dite région était touchée par la carie.
•
18,8% de la population rurale de Dakar avait au moins une carie en bouche.
Wade M (56), en 1997, avait montré que la carie touchait 39% des enfants des écoles
coraniques de la région de Louga.
En 2002, Hanne O. (21) avait noté à sébikhotane que 49,91 % des enfants scolarisés
portaient des caries.
LO M. et al. (32), en 2001, avaient montré que 82,09% des enfants de Dakar avaient une
carie avec un CAO de 3,93.
Si nous faisons une méta analyse de ces études nous trouvons que la prévalence est de 41,7%.
Ailleurs dans le monde
En Tunisie (50), en 1994, 69,5%des enfants scolarisés en milieu urbain sont porteurs de
caries en bouche alors qu’en milieu rural, ils sont 60%. Et en 1996, Maatouk (29)
trouvait une prévalence de 44%.
En Espagne (33), en 1995, un C A O de 1,84 était noté chez les enfants de 6 ans.
En Tanzanie, une étude menée en 1997, donnait une prévalence de 32% chez les enfants
de 12 ans (26).
En 1999, au Bangladesh, un C A O de 1,1 était noté chez les enfants urbains (54).
En France (12), en 1999, un C A O de 1,99 avait été noté.
I. 2 LES MALADIES PARODONTALES
Le parodonte ou péridonte est l’ensemble des tissus de soutien de la dent. Il comprend deux
parties:
•
Le parodonte superficiel qui comprend la gencive seul tissu visible à l’examen;
•
Le parodonte profond qui comprend : l’os alvéolaire, le cément, le desmodonte.
Tout processus pathologique touchant ces différentes structures est appelé parodontopathie.
Elles peuvent être superficielles et constituent les gingivites ou toucher le parodonte profond et
forment les parodontites.
I. 2-1 ETIOLOGIE
On décrit différents facteurs étiologiques classés en deux grandes catégories selon leurs origines
spécifiques :
I. 2-1-1
Les facteurs étiologiques locaux
Ils sont ainsi appelés car ils sont retrouvés dans l’environnement immédiat des tissus
parodontaux. Ces facteurs peuvent être divisés en :
-
Facteurs d’irritation : facteurs étiologiques locaux directs qui correspondent :
Facteur local initial = plaque bactérienne ;
Facteur prédisposant = obturations débordantes ;
le Tartre = carie, Mauvaise Hygiène Bucco- dentaire, Tabac.
• Facteurs locaux fonctionnels : malocclusions, dents absentes non remplacées, parafonctions.
I. 2-1-2
Les facteurs généraux ou systémiques
Ces facteurs affectent l’état général de l’hôte et peuvent avoir des effets défavorables sur le tissu
parodontal. Ils jouent un rôle aggravant en ce sens qu’ils exagèrent la réponse tissulaire aux
facteurs étiologiques locaux. Parmi ces facteurs généraux on décrit :
Des facteurs endocriniens (hormonaux) :
Au cours de la puberté, de la grossesse, de la ménopause ;
Des facteurs nutritionnels qui se manifestent sous forme de déficiences nutritionnelles
en glucides, lipides, protides, et en vitamines ;
Des facteurs médicamenteux tels que les phénitoines (gardénal) ;
Des facteurs psychologiques tels que le stress, l’anxiété ;
Des facteurs héréditaires ;
Des facteurs pathologiques systémiques telles que les maladies métaboliques
(diabète), les maladies hématologiques, etc.
I. 2-2 FORMES CLINIQUES DES PARODONTOPATHIES
Chez l’enfant, on décrit :
I. 2-2-1 La parodontite juvénile
Elle peut être localisée ou généralisée.
La forme localisée survient entre 12 et 26 ans de prédominance chez le sexe féminin avec une
prédilection de siège au niveau de la première molaire et des incisives.
La forme généralisée n’a pas de prédilection de siège avec une atteinte de toute la denture.
Notons qu’il y’a une forme atypique dans laquelle, en plus des premières molaires et des
incisives, atteint une ou deux dents postérieures.
I. 2-2-2
Parodontites à progression rapide (PPR)
Elles sont caractérisées par un taux de destruction tissulaire rapide.
I. 2-2-3
Parodontites associées aux maladies systémiques
Une parodontite peut évoluer de manière fulgurante et cela, du fait de la présence d’une maladie
systémique telle que le diabète, le sida, la trisomie-21.
I. 2-2-4
Parodontites associées au VIH
Très agressives faites de gingivite ulcéro-nécrotique accompagnée de nécrose, d’ulcération
inter proximale.
Chez ces patients la maladie parodontale est en relation avec la progression de la maladie
systémique.
I. 2-2-5
Parodontites pré pubertaires (PPP)
Ce sont des pathologies exceptionnelles avec deux formes :
La forme généralisée :
•
Une atteinte des dents temporaires qui débute dès l’éruption ;
•
Une inflammation gingivale sévère avec hyperplasie ;
•
Des fentes gingivales vestibulaires ;
•
Une résorption osseuse rapide ;
•
Une mobilité dentaire de plus en plus accentuée.
La forme localisée avec les signes suivants :
• Seules certaines dents temporaires sont touchées ;
• L’inflammation est discrète ;
• La destruction osseuse et gingivale beaucoup plus lente ;
• Il n’y a que peu ou pas d’infections concomitantes.
I. 2-3 EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES
Au Sénégal
•
En 1994, A. DIOP (16) sur les besoins bucco-dentaires portant sur 300 élèves ne trouvait que
63% de tartre.
•
En 1997, M. WADE (56) notait dans ses études réalisées sur les talibés de la région de
Louga, que l’hygiène bucco-dentaire était très mauvaise avec une moyenne d’IHOS de 2,7 %
contre 1,94 % chez les élèves de IDE B. (25).
La plaque est retrouvée chez 99 % des talibés et le tartre chez 87% d’entre eux contre 98,5% de
plaque et 73% de tartre chez IDE B.
•
En 2002, O. HANNE trouvait 80,1% de tartre au niveau des élèves de Sébikhotane.
Ailleurs
•
YUGBARE D., en 1988, notait à Bobo Dioulasso une prévalence de tartre de 73,8% (60).
•
En 1996, Petersen P.E., Poulsène V J., Ramahaleo J. dans leurs études à Madagascar notaient
une prévalence de tartre de 87,8% (45).
I. 3
LA FLUOROSE
I. 3-1 Définition
Elle se définit comme étant une lésion dyschromique et structurale des tissus durs de la dent
consécutive à une ingestion chronique de doses de fluorure supérieure à la dose optimale
comprise entre 0,5 et 1,5mg/L pendant la période de la formation dentaire.
I. 3-2 Historique
En 1901, EAGER cité par NDIAYE S. (41) remarque en examinant des émigrants Italiens
embarquant à Naples, certaines malformations dentaires caractérisées par une dysplasie de
l’émail.
Black et Mac Klein, 15 ans plus tard, en 1916, découvrent les premiers cas de fluoroses dites
(émail mousseté) au Colorado chez 80% des habitants. Ces dyschromies dentaires sont associées
à une absence quasi-totale de carie.
En 1931, des chercheurs américains et Français découvrent la causalité du fluor dans la
pathologie de « l’émail mousseté » et en 1936, Dean donna le nom de fluorose à la maladie.
Le premier foyer de fluorose fut découvert au Sénégal en 1957 à Mont Rolland selon Grappin G.
cité par Yam A. A. et al.(58).
I. 4
LES LESIONS DENTAIRES NON CARIEUSES
I. 4-1 DEFINITION DES LESIONS CERVICALES NON CARIEUSES
Les lésions cervicales non carieuses sont des usures dentaires pathologiques non infectieuses
situées dans le tissu cervical. Elles correspondent à une destruction progressive des tissus durs de
la dent à partir de la surface dentaire, altérant ainsi les formes anatomiques (31-42).
I. 4-2 LES DIFFERENTES FORMES CLINIQUES
Les caractéristiques des lésions cervicales non carieuses sont basées sur des critères de
localisation et de sévérité des lésions.
Ainsi on distingue :
•
Les érosions ;
•
Les abrasions ;
•
Les abfractions.
I. 4-3 ETIOPATHOGENIE
I. 4-3-1 Les érosions
Les acides responsables ne sont pas produits par la flore orale, mais sont plutôt d’origine
extrinsèques. Dans les lésions, on décrit aussi des formes dites intrinsèques et extrinsèques :
•
Les formes intrinsèques sont souvent situées dans les surfaces linguales et incisives des
dents maxillaires antérieures et apparaissent comme une usure aplatie.
•
Les formes extrinsèques sont généralement en U à surface large ou de disque peu profond
aux bords flous et lisses sans angle. Elles sont généralement situées au niveau des surfaces
vestibulaires des dents antérieures (31).
Les localisations des lésions cervicales non carieuses sont variables. Il s’agit le plus souvent de
sillons ou de lacunes cunéiformes situées préférentiellement au niveau vestibulaire des collets
des dents antérieures. L’aspect de la lésion typique est classiquement décrit comme une lésion
arrondie et peu profonde, en forme de disque concave, lisse et polie avec disparition du micro
relief (sans périkématie).
I. 4-3-2 Les abrasions
Elles sont majoritairement localisées à la jonction cémento-dentinaire (42) et peuvent être
associées à une rétraction gingivale et à des phénomènes d’hypersensibilité.
Les caractéristiques morphologiques des formes abrasives sont généralement bien délimitées
avec une surface dure et lisse pouvant présenter de petites rayures provoquées par les poils des
brosses. Elles présentent un profil généralement anguleux avec des bords nets.
La lésion type est une encoche corono-radiculaire située entre la limite cervicale d’émail et la
gencive libre ; plus ou moins profonde ou allongée dans le sens mésio distal (plus profonde que
large).
Elles apparaissent le plus souvent au maxillaire au niveau des faces vestibulaires ou proximales
des secteurs incisivo- canins et prémolaires. Elles sont plus importantes d’un coté. Leur fond est
dur, brillant et poli (dentine sclérotique) et sont axéniques. Les bords sont abrupts et la micro
morphologie de ces lésions indique clairement leur origine abrasive (30) par la présence de
sillons parallèles à leur grand axe.
I. 4-3-3 Les abfractions
Les lésions se présentent sous forme de défauts observés sur une dent isolée ou sur des dents
adjacentes en fonction de l’impact de la charge occlusales. Elles sont localisées au
niveau de convergence des forces appliquées sur la dent (31).Il peut y avoir plusieurs sites de
taille variable, en fonction des forces occlusales exercées. Les contours de la lésion forment un
angle aigu avec la zone d’impact occlusale. La lésion typique apparaît souvent en forme de V ou
en encoche. Cette forme dépend de la zone de compression ou de tension exercée par les forces
occlusales.
•
Si la cuspide est orientée vers la zone de tension, alors la lésion sera en forme de cuvette ;
•
Si la région cervicale subit la compression, la lésion est plus concave ou en coup d’ongle
(10).
Tableau II : Récapitulation des caractères morphologiques des lésions cervicales non
carieuses (31)
Erosion
Localisation
Linguale
Abrasion
ou Vestibulaire
Abfraction
Vestibulaire
Vestibulaire
Forme
U ou disque peu Encoche ou rayure
Vestibulaire ou isolé
profond
ou groupé
Limite
Lisse
Tranchante
Tranchante
Email superficiel
Lisse ou poli
Lisse/ rayé
Rugueux ou ondulé
I. 5- LES MALOCCLUSIONS DENTAIRES
I. 5-1 LES ANOMALIES ORTHODONTIQUES (11)
Elles se traduisent le plus souvent par des malocclusions, des malpositions et des anomalies
dentaires. Elles ne constituent pas des maladies infectieuses, mais plutôt traduisent des variations
dimensionnelles des bases osseuses alvéolaires par rapport à la moyenne des individus.
Elles sont de causes multiples :
Causes primaires : Facteurs héréditaires s’exprimant au cours de l’embryologie.
Causes secondaires : Facteurs endogènes : fonctionnels, musculaires, muqueux ;
Facteurs exogènes : d’origines pathologiques ou iatrogènes.
I. 5-1-1 Les malpositions (11)
Les malpositions indiquent une anomalie de position d’une ou de plusieurs dents. Le type de
position dentaire ou dystrophie peut être précisé par ces termes :
Version : Indique une position anormale du grand axe de la dent. Elle peut être :
•
Mésiale : Mésio-version
•
Distale : Disto-version
•
Linguale : Linguo-version
Gression : Indique une translation du grand axe de la dent qui reste parallèle à lui-même.
Rotation : Elle peut être axiale ou marginale. La rotation se traduit par un déplacement
d’un des bords de la dent.
I. 5-1-2 Les malocclusions
Chez l’enfant, les troubles de l’occlusion les plus fréquemment rencontrés sont liés le plus
souvent :
•
Aux habitudes déformantes
•
A la déglutition dysfonctionnelle
•
A la respiration buccale
Les malocclusions d’origine alvéolaire et/ou dentaire sont les plus fréquentes :
La proalvéolie maxillaire
Elle est caractérisée par une vestibulo version des incisives maxillaires. L’étiologie est
essentiellement fonctionnelle (para fonction, succion digitale, succion linguale).
La rétroalvéolie
Elle est caractérisée par une inclinaison linguale exagérée des incisives supérieures.
L’étiologie est souvent associée à une tonicité labiale supérieure exagérée.
La supra occlusion
C’est une anomalie alvéolaire du sens vertical localisée au niveau des incisives et caractérisée
par un recouvrement excessif.
La béance incisive
C’est une anomalie du sens vertical d’origine fonctionnelle localisée au niveau des incisives et
caractérisée par une insuffisance de recouvrement incisif.
L’étiologie est essentiellement fonctionnelle, para fonctionnelle, habitudes déformantes,
dysfonction linguale.
L’occlusion inversée
C’est une anomalie du sens transversal caractérisée par le recouvrement des incisives maxillaires
par les incisives mandibulaires qui normalement devraient être couvertes par celles supérieures.
Les anomalies alvéolaires du sens transversal
Constituées par les endoalvéolies symétriques et asymétriques.
I. 5-2 LES ANOMALIES DENTAIRES
I. 5-2-1 Les anomalies de nombre
Les agénésies
Elles sont caractérisées par une absence congénitale de certaines dents ou catégories de dents.
Fréquentes en denture permanente, elles touchent symétriquement les dents de fin de série.
Les oligodonties
Elles sont caractérisées par une denture où le quart voire la moitié des dents sont absentes.
Les anodonties
Elles sont caractérisées par une absence totale de dent.
Les dents surnuméraires
Les étiologies sont diverses et variées et dues à :
-
Un clivage du germe lors de l’odontogénèse ;
-
Un clivage supplémentaire de la lame dentaire ;
-
L’hérédité ;
-
Une pathologie générale (syndrome de Crouzon).
Elles s’observent dans tous les secteurs de l’arcade dentaire.
I. 5-2-2 Les anomalies de forme
La gémination
C’est une tentative avortée de division des germes. Elle est fréquente en denture temporaire.
La fusion
C’est l’union de deux germes normaux au moment de leur formation. Elle est fréquente en
denture temporaire. Surtout dans la région incisivo-canine.
La concrescence
C’est la soudure de deux dents par le cément.
Le taurodontisme
Caractérisé par une augmentation de la chambre pulpaire et de courtes racines.
Les dents invaginées
Ce sont des anomalies de développement qui résultent de l’invagination de l’émail.
I. 5-2-3 Les anomalies de volume
La macrodontie
Elle se caractérise par une dent de grande taille.
La microdontie
La microdontie est une dent de petite taille qui peut être localisée ou généralisée.
I. 5-2-4 Les anomalies de structure
Anomalies de l’émail
a- Amellogénèse imparfaite
Affection rare et héréditaire de l’émail avec plusieurs formes :
•
Anomalie qualitative de l’émail ;
•
Anomalie quantitative de l’émail ;
•
Une forme hypo mature.
b- Hypoplasie
C’est une anomalie de développement l’émail visible.
Fluorose dentaire (citée antérieurement)
Anomalies de la dentine
•
Dentinogénèse imparfaite
Elle est appelée « dysplasie du Capdepont » ou « dentine opalescente brune héréditaire ».
L’affection ressemble à une atteinte de l’émail, car celle-ci, mal soutenue par la dentine, se
fracture ou s’abrase très rapidement, pour aboutir à une destruction rapide de toute la couronne.
II
SOCIOLOGIE DE L’ENFANT-TALIBE (L’ENFANT-TALIBE ET
LE
DAARA)
II. 1 HISTORIQUE DES DAARAS
L’histoire des daaras a sans doute commencé avec l’avènement de l’Islam au Sénégal. L’école
coranique de type traditionnelle fut la première forme d’organisation mise sur pied pour répandre
l’enseignement coranique. C’est la cellule la plus ancienne connue sous le nom de daara. Au
VIIIe siècle l’enseignement se faisait dans les mosquées. Dans nos sociétés traditionnelles, le
daara était presque un passage obligé. On pouvait être fils de riche, et aller quand même au
daara, qui était une école d’acquisition de savoir, mais également une école d’endurance, donc de
formation psycho-sociale. Le matériel didactique ridumentaire était composé de :
-
l « ’alluwa » : une tablette de bois qui sert d’écritoire. C’est sur cette tablette que le
marabout transcrivait les versets du Coran que le talibé apprend à mémoriser.
-
du « xalima » ou plume : avec le xalima et le daa, le maître coranique écrivait sur le
alluwa.
-
du « daa » ou encre.
Il est à noter que l’enseignement nocturne se faisait autour d’un grand feu allumé en permanence
servant pour l’éclairage et le chauffage.
Le daara était le lieu privilégié pour l’apprentissage et la maîtrise du Coran et le marabout
jouissait d’une popularité et d’une considération exemplaires (51).
MUTATION DES DAARAS
Même si de nos jours ils existent toujours, ces daaras ont perdu beaucoup de leurs prestiges qui
faisaient d’eux un lieu de culte et de culture islamique.
A l’époque le daara s’implantait au milieu de la maison du marabout, sous le toit d’une case ou
sous un grand arbre de la place du village (49).
Aujourd’hui, la croissance démographique, la pauvreté, la monétarisation de l’économie,
l’exode rurale sont autant de facteurs ayant abouti a des mutations sociales qui n’ont pas épargné
les daaras. Il existe deux types de daaras:
•
le daara sédentaire implanté depuis longtemps dans une localité ;
•
le daara nomade migrant, qui se déplace souvent d’une ville à l’autre voire d’un état à l’autre.
Ainsi il y a eu de grands daaras de renommée comme celui de Koki qui devint une université
vers le XIe siècle. Il y a aussi les daaras de Tivaouane, de Diourbel, de Pire, de Kaolack et les
médersa de Mauritanie, où ont été formé des marabouts célèbres dans l’Islam Sénégalais et de la
sous région.
Ces grands daaras existent toujours, mais à côté d’eux se sont développés de petits daaras dans
les villages, au bon plaisir du marabout local et ce sont ces derniers qui sont devenus des daaras
« nomades ».
Dans les grandes villes, des daaras de quartier se sont développés, certains d’entre eux en
fonction du pouvoir du maître coranique. C’est-à-dire que le marabout met sur pied des internats
pour les talibés qui n’habitent pas le quartier. Ce sont en général des enfants qui viennent du
même village que le marabout.
Les enfants du quartier ne sont talibés que pendant les vacances scolaires, c’est à dire au moment
où ils ne vont pas à l’école francophone. Il y en a eu d’autres qui cumulent le daara et l’école
francophone. Autrement dit ils vont au daara les jours où ils ne sont pas à l’école.
En général, le daara n’a pas de table banc. L’enfant-talibé s’assoie à même le sol. C’est une
façon de lui montrer que l’homme n’est rien par rapport au Dieu créateur et donc par rapport à sa
parole: le Coran auquel l’on doit soumission. Et le fait de s’asseoir à même le sol pour apprendre
la parole de Dieu est un acte de soumission.
II. 2 LE MAITRE CORANIQUE OU « SERIGNE DAARA »
C’est la personne de confiance chargée de l’éducation religieuse et morale du talibé. Il est, avant
tout, un enseignant formé dans un daara même si dans certain cas il peut se substituer à un de ses
anciens.
Le choix du maître coranique par les parents est parfois soutendu par plusieurs facteurs :
•
C’est un enseignant et éducateur hors pair ;
•
Les familles sont liées depuis longtemps en général depuis les grands parents ;
•
L’appartenance à une même confrérie.
II. 3 LE TALIBE
Ce nom donné à l’élève de l’école coranique est dérivé de la langue arabe « talib » signifiant
« étudiant ». Ainsi l’usage du nom de talibé parait tout à fait légitime dans la mesure où l’on
considère qu’il s’agit d’un enfant qui étudie. Il a également un lien proche avec l’expression
arabe « talabul’ilm » la quête du savoir.
Au demeurant, les langues nationales ont chacune un terme propre pour désigner l’élève de
l’école coranique.
De même l’adepte d’un « tarîqa » qui se fait discipline auprès d’un maître spirituel pour
l’acquisition de la sagesse mystique est également un talibé. C’est ainsi qu’on rencontre dans le
langage de tous les jours des dénominations qui font preuve de distinction confrérique telle que
« talibé cheikh », « talibé baye », « talibé mouride », etc.
Il est à noter que le talibé est avant tout à l’exception de rares cas un enfant comme le
confirmeront nos études. Il s’agit en général d’un petit garçon impubère. Selon les études 65%
des talibés ont entre 7 et 12ans, 20% ont moins de 8ans et seulement 15% ont entre 12 et 15ans
(35).
II. 3-1 LES RELATIONS DU TALIBE
Ce sont les types de relations qu’entretient le talibé avec son entourage et qui contribuent à la
formation de sa personnalité. Elles sont déterminantes dans la vie de l’enfant car elles
contribuent à façonner son caractère, à le forger.
a. RELATION TALIBE- MARABOUT
Ce type de relation est du genre à relier un disciple à son maître mais plus encore un élève à son
tuteur.
Le marabout en imposant sa ligne de conduite au talibé, fait preuve d’autorité, mais aussi ce
dernier lui obéit et se plie à sa volonté la plus totale. C’est à ce niveau relationnel que l’enfant
apprendra la loyauté, le respect pour ses anciens. Le marabout devient alors le modèle mais aussi
le garant du talibé.
b. RELATIONS TALIBE-PARENTS
Ces types de relations sont plus complexes que ce que l’on peut imaginer.
En effet, les relations peuvent être quasi inexistantes, allant jusqu’à la rupture complète avec ses
parents signant ainsi un désintéressement, voire un abandon de la part des parents. L’enfant ne
trouvant aucune autre famille que celle créée par la fraternité du daara, cette situation contraint
alors le marabout à le prendre en charge. Ne pouvant pas s’occuper à la fois de la santé de
l’enfant, de son alimentation, de son habillement, le marabout sera contraint à n’assurer que le
strict minimum. Et le talibé va s’adonner à la mendicité pour satisfaire ses besoins les plus
élémentaires. Dans cette situation, l’alimentation devient alors la priorité et la santé de l’enfant
n’est plus prise en compte.
A coté de ce type de relation, d’autres parents entretiennent avec leurs enfants une certaine
complicité.
En effet, loin d’un désengagement, les parents maintiennent des visites sporadiques aux daaras
pour s’enquérir surtout du niveau d’étude, de l’état de santé et des conditions de vie de leurs
enfants. Certains marabouts voient quelques parents d’élèves assurer la nourriture à leurs fils ou
même l’habillement. Chose à encourager même si, dans certains cas, le marabout peut être
amené à confisquer ces dons préférant laisser l’enfant aller mendier. En effet, un talibé qui ne
s’alimente et ne s’habille à travers l’aumône, n’est pas un vrai talibé.
c. RELATIONS TALIBE-TALIBE
Ce sont des relations hiérarchiques et bien établies. En fonction de l’ancienneté et surtout du
niveau d’étude, certains talibés peuvent se substituer au marabout et deviennent alors des
moniteurs, disons des répétiteurs et ont le respect et la peur des autres si, physiquement ils sont
moins forts. En effet, la loi des daaras est la loi du « struggle for life », les plus forts dominent les
plus faibles. Malgré cela, les relations inter talibés peuvent être plus étroites que la relation
talibé-marabout.
Ces types de relations tissées peuvent aller au-delà de la simple camaraderie aboutissant à des
liens de fraternité lorsqu’ils deviendront adultes.
Elles peuvent se révéler très fécondes d’ailleurs pour celle qui se maintiennent jusqu’après la vie
de daara. Elles peuvent se développer jusqu’à rapprocher les familles des talibés (14).
II. 3-2 LA MENDICITE
La mendicité est un des fondements de base de l’état de talibé. Un talibé mendie.
En fait, la mendicité sert à forger le mental du jeune garçon. A travers la mendicité, le talibé
apprend à affronter les dures épreuves de la vie, on lui apprend à être humble, à aimer son
prochain, à se suffir de ce qu’il a. A l’origine, la mendicité avait vraiment un sens dans la vie du
talibé. C’est maintenant qu’on a galvaudé cette pratique du fait de l’accroissement de la pauvreté.
Ainsi la mendicité est devenue une aubaine pour beaucoup de personnes que le désespoir a fini
par gagner. Ainsi, le Sénégal à l’instar des autres pays subsahariens, n’a pas pu échapper à la
crise multidimensionnelle qui touche les pays en développement. En effet, ces phénomènes de
crises additionnées à la démographie galopante font que la pauvreté a atteint un seuil inquiétant.
L’un des résultats de cette pauvreté est la mendicité qui est devenue un phénomène récurrent.
Elle est devenue le quotidien des enfants pour satisfaire leurs propres besoins fondamentaux
mais aussi ceux de la famille des marabouts qui s’adonnent à la mendicité. A l’origine, les talibés
demandaient de l’aumône le matin et le soir.
Les fruits de cette quête servaient à préparer le déjeuner de la mi-journée et le dîner de la famille
du marabout.
Mais aujourd’hui, la mendicité est devenue une exigence car elle sert à satisfaire les besoins
financiers du marabout. Ainsi, on dit que les enfants talibés doivent chaque jour rapporter au
marabout un quota en argent qui leur est fixé par lui-même. Cette nouvelle vision de la mendicité
dénature l’acte. C’est ainsi que de petites voix nous interpellent tous les matins, pour nous
demander timidement la charité, et très souvent nous faisons la sourde oreille. Ils courent dans
tous les sens, ces petits enfants, en quête de nourriture ou de petites pièces, ils reçoivent parfois
des choses très bizarres, bougies, noix de cola, etc.
Avec leurs guenilles, le vent glacial du matin leur fouette la peau. On se retourne rarement pour
jeter un regard attendrissant à ces petits. Et Dieu seul sait, les aumônes que l’on donne à ces
enfants ne sont pas toujours signe de piété ^ni de pitié pour ces petits. Il arrive que des hommes
essayent de résoudre leurs propres problèmes par le biais de l’aumône. A ces enfants, c’est nous
qui leur devons le bien-être, et c’est ainsi que la grâce de Dieu sera en nous.
C’est dans une optique de lutte contre le « détournement » de la pratique traditionnelle de la
mendicité que depuis mai 2005, la loi interdisant la mendicité a été votée. Déjà, dès 1896,
l’autorité coloniale avait tenté de règlementer la pratique de la mendicité en l’interdisant dans les
maisons et dans les rues. Et elle proposait comme solution, d’imposer des contributions
mensuelles en monnaie et/ou en nature aux familles pour prendre en charge les talibés.
Aujourd’hui, au Sénégal, selon certains organismes, les mendiants sont entre 6000 et 10000 à
arpenter les artères des grandes villes chaque matin. Les talibés représenteraient 15 à 20% de ces
mendiants. C’est pourquoi une étude sérieuse permettant de dénombrer de façon exacte les
talibés est nécessaire pour leur venir en aide.
Au passage, il est indispensable de lever tout équivoque concernant les talibés et les enfants de la
rue. Il faut savoir que tout enfant habillé en haillon, pot à la main, pieds nus, n’est pas un talibé.
Parmi ces enfants mendiants, arpentant les rues des villes tous les jours et à n’importe quelle
heure de la journée, il y a les enfants de la rue. Ils n’ont rien avoir avec les talibés.
En effet, la mendicité est devenue un prétexte pour certaines couches sociales, surtout les plus
défavorisées, pour « gagner » leur vie. Ainsi, elle est actuellement un phénomène répandu. De
par son ampleur, elle est maintenant incontrôlée.
C’est ainsi que certains maîtres coraniques abusent de leurs talibés. Ils ont un comportement peu
scrupuleux envers ces enfants. Ainsi, s’il arrive qu’au soir, au moment de rentrer, le talibé n’a
pas amassé la somme requise, il sera victime de menaces ou de châtiment. De ce fait, l’enfant, en
voulant éviter de se faire avoir, préfère bouder le daara par peur et se verser dans la délinquance.
Malgré cela, certaines personnes ont pourtant l’intime conviction qu’obliger ces enfants à trouver
leur propre pitance constitue la meilleure école d’humilité et d’aguerrissement pour se préparer à
une vie future (17).
C’est au terme de cette vision dramatique de la vie de l’enfant-talibé que nous nous sommes
posés la question de savoir « quel peut-être l’état de santé bucco-dentaire de cet enfant
vulnérable ?
C’est à cette question que nous allons répondre dans la seconde partie de ce travail.
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’ETAT DE SANTE BUCCODENTAIRE DE L’ENFANT-TALIBE
I. OBJECTIFS DE L’ENQUETE
I. 1 OBJECTIF GENERAL :
Déterminer les besoins en santé bucco-dentaire des enfants-talibés.
I. 2 OBJECTIFS SPECIFIQUES :
•
Déterminer la prévalence de la carie dentaire chez les talibés ;
•
Identifier les principales pathologies odonto-stomatologiques inhérentes aux enfantstalibés ;
•
Evaluer les besoins en soins carieux, parodontal, occlusal et fluorétique ;
•
Constituer une base de donnée pour l’évaluation future des programmes de soins
dentaires ;
•
Proposer à partir de ces résultats un programme de prévention des maladies buccodentaires au sein des écoles coraniques.
II. MATERIELS ET METHODES
II. 1 CADRE D’ETUDE
L’enquête s’est déroulée dans des daaras (écoles coraniques) situés en zone urbaine et rurale.
II. 2 MATERIELS D’ETUDE
II. 2-1 Population d’étude
L’enquête épidémiologique a concerné 293 enfants-talibés dont 209 garçons et 84 filles et a
intéressé huit écoles coraniques.
Tableau III : Site des écoles coraniques
ECOLES
CORANIQUES
Serigne Mansour
MILIEU
Urbain
Nombre
talibés
36
Dabakh
Peri-urbain
26
Hamo 4
Malikiyatou
Urbain
70
Khombole
Thieneba
Rural
24
Thieneba
Luqman
Peri-urbain
30
Doro Aw
Ablaye Barro
Peri-urbain
30
Doro Aw
Serigne Modou Diouf
Rural
31
Refan Bokh
Seybatou Fall
Peri-urbain
46
Doro Aw
II. 2-2 Matériel technique
II. 2-2-1 Matériel d’examen
L’examen s’est fait au moyen de plateaux d’examen classique.
Les examinateurs utilisaient aussi au besoin des abaisses langue.
de LIEU
Khombole
Un bain antiseptique a base d’eau de javel et de cotol a servi pour désinfecter le matériel
d’examen.
II. 2-2-2 Fiches d’enquête (voir annexe)
Ce sont des fiches « formule de L’OMS pour l’évaluation de la santé bucco-dentaire » (simplifié)
que nous avons modifié et adapté à nos objectifs.
II. 3 METHODE D’ETUDE
II. 3-1 Composition de l’équipe
Notre équipe de travail était constituée par :
•
Un chirurgien dentiste qui assurait la supervision
•
Un médecin responsable de l’équipe
•
Trois enquêteurs chargés de faire l’examen clinique et de relever les données. Ils faisaient
également le nettoyage des instruments.
•
Un assistant qui avait les listes des talibés
Nous signalons que l’enquête a été menée conjointement avec une équipe de médecins qui
s’intéressait sur l’état de santé générale des talibés. Ils étudiaient les maladies de l’enfance
(dermatoses, anémies, diarrhées, conjonctivites, etc).
II. 3-2 Déroulement de l’enquête
Des volontaires étaient chargés de rassembler les talibés en accord avec leur marabout. En
effet, l’enquête se faisait sur place au sein des daaras avec un horaire défini selon la disponibilité
des talibés. L’enquête étant divisée en sous secteur, chaque jour on examinait une sous secteur
sous le contrôle et la supervision du responsable.
Les fiches d’enquête étaient mises à la disposition des examinateurs lors de l’examen.
L’étude a consisté à un examen buccal complet c’est-à-dire un examen clinique et un examen
fonctionnel ayant intéressé les muqueuses buccales, les dents, le parodonte et tous les fonctions
bucco-dentaires (mastication, déglutition, phonation, respiratoire etc.).
Les données recueillies sont notées sur une fiche d’enquête préparée à cet effet (voir annexe).
II. 4 VARIABLE D’ETUDE
II. 4-1 La carie dentaire
L’indice utilisé est l’indice CAO moyen qui est défini par le rapport de la somme des dents
cariées, extraites et obturées sur le nombre de sujets examinés.
Cet indice sera obtenu grâce au décompte des dents cariées, extraites et obturées chez chaque
sujet de l’échantillon.
II. 4-2 Les parodontopathies
Le CPITN permet de classer les sujets en quatre catégories de besoins en soins selon l’échelle de
gravité .C’est un indice de besoins en soins parodontaux et de traitements nécessaires .La
catégorie à laquelle appartient un sujet est déterminée par le signe le plus sévère découvert en
bouche, après sondage des dents indices d’une bouche divisée en six (6) sextants.
Les catégories de besoins en soins sont, par ordre décroissant :
-
les traitements complexes (présence d’au moins une poche parodontale supérieure à 45mm) ;
-
La prophylaxie, détartrage- surfaçage (présence de tartre) ;
-
L’enseignement en matière d’hygiène bucco-dentaire (saignement observé après
sondage) ;
-
Absence de traitement bucco-dentaire.
Les indices gingivaux :
•
l’indice de Schour et Massler
•
l’indice G.I (gingival index) de Loe et Silness.
Pour ces auteurs, il faut examiner toutes les faces de la dent ; on divise par 4 la somme des
scores.
Le score de la bouche est égal à la somme des scores de chaque dent divisée par le nombre
de dents examinées.
Les valeurs du score varient de 0 à 3 :
0 = pas d’inflammation
1 = inflammation légère : Pas de saignement au sondage
Changement de couleur de la gencive
Changement de texture
2 = inflammation modérée : Saignement au sondage
Gencive modifiée
3 = inflammation sévère : Saignement spontané
Gencive ulcérée
II. 4-3 L’hygiène bucco-dentaire
L’hygiène buccale est étudiée en utilisant l’IHOS (indice d’hygiène oral simplifié) qui
permet d’avoir l’indice de tartre (I.T) et l’indice gingival (I.G).
L’hygiène bucco-dentaire est aussi appréciée sur la base de l’interrogatoire portant sur les
habitudes d’hygiène orale à savoir :
-
le brossage ou non ;
-
les moyens utilisés (brosse à dents plus dentifrice, bâtonnet frotte dents) ;
-
la technique de brossage utilisée (horizontale ou verticale).
Les indices d’hygiène :
Nous avons :
•
L’indice de plaque
•
L’indice de tartre
•
L’indice de plaque d’Oleary
On examine les dents sur toutes les faces. L’indice représente le score par dent divisé par le
nombre de dents examinées.
•
L’indice IHOS de GREENE et VERMILLION L’auteur apprécie 2 démembrements
IHOS = IT + ID avec IT = indice de tartre et
ID = indice de débris
On cote séparément IT et ID.
ID = 0 : Pas de plaque ou débris
1 : Débris ou débris au niveau 1/3 coronaire seulement.
2 : Débris ou débris au niveau des 2/3 coronaires.
3 : Plaque ou débris jusqu’au dernier 1/3 occlusal
IT = 0 : Pas de tartre
1 : Tartre sus gingival
2 : Tartre sus gingival qui dépasse le 1/3 cervical ou tartre sous gingival en bandes
discontinues.
3 : Tartre sus gingival en bandes continues
On examinera 6 dents que sont : la 16 – 11 – 26 et 46 – 31 – 36 qui son représentatives de
l’hygiène.
L’indice pour la bouche est :
∑ IT + ∑ ID
IHOS=
6
II. 4-4 L’occlusion
Le terme malocclusion regroupe toutes les perturbations de l’occlusion. Il s’agit en faite
d’un engrainement anormal en intercuspidie maximale.
Des codes permettent de classer les enfants en trois catégories :
-
code 0 : normal
-
code 1 : malocclusion légère
-
code 2 : malocclusion modérée à grave.
II. 4-5 La fluorose dentaire
L’indice utilisé est l’indice de fluorose de DEAN. Chaque sujet examiné est marqué de l’indice
le plus élevé observé en bouche ce qui nous permet d’avoir l’indice de fluorose individuel. Selon
ce dernier la fluorose est un problème de santé publique si l’indice de fluorose commune est
supérieur à 6.
L’examen dentaire nous a permis d’apprécier la fluorose. Les observations cliniques sont
codifiées selon le degré d’atteinte des dents.
Ainsi nous avons :
-
code 0 : absence de fluorose
-
code 1 : fluorose douteuse
-
code 2 : fluorose légère à modérée
-
code 3 : fluorose sévère.
II. 4-6 RESULTAT DE L’ENQUÊTE EPIDEMIOLOGIQUE
II. 4-6-1 REPARTITON DE L’ECHANTILLON
II. 4-6-1-1 Selon les tranches d’age
La répartition de l’échantillon selon les tranches d’age donne :
•
25% des talibés de l’échantillon ont entre 2 et 6 ans ;
•
49% des enfants sont âgés de 7 à 12 ans ;
•
26% des talibés ont plus de 12 ans (voir figure 2).
classe d'age
60
50
49
40
Pour-cent
30
26
25
20
Pour-cent classe d'a
ge
(2-6)
(7-12)
(13-24)
classe d'age
Figure 2 : Répartition de l’échantillon selon les tranches d’age
II. 4-6-1-2 Selon l’ethnie
La répartition selon l’ethnie de l’échantillon donne les résultats sur le graphique :
ETHNIE
50
43
40
30
27
Pour-cent
20
21
10
3
0
r
of eu
ol ul
W co
ou
T E
C
O
S re é
é l
ér o
S kh
ra
sa lh
eu
P re ue
au ng
M di
an
M a
l a
io r
D ba
am te
an
al
B
B
ETHNIE
Figure 3 : Répartition ethnique de l’échantillon
Pour-cent ETHNIE
II. 4-6-1-3 Selon le niveau d’urbanisation
La répartition selon le niveau d’urbanisation donne les résultats suivants: 119 talibés ont été
examiné en zone urbaine soit 46,6 %. Cette proportion de talibés est aussi obtenue en zone périurbaine. Enfin 55 enfants-talibés soit 18,8 % ont été enregistrés en zone rurale (voir figure).
LIEU
Péri_urbain
Urbain
40,6%
40,6%
18,8%
Rural
Figure 4 : Répartition de l’échantillon selon le niveau d’urbanisation
II. 4-6-1-4 Selon les tranches d’âge
La répartition selon les tranches d’âge révèle que :
En zone urbaine sur 119 talibés :
•
45 talibés ont entre 2 et 6 ans
•
54 talibés ont entre 7 et 12 ans
•
20 talibés ont plus de 13 ans
En zone périurbaine : sur 119 talibés :
•
13 enfants ont entre 2 et 6 ans
•
68 enfants sont âgés de 7 à 12 ans
•
38 enfants ont plus de 12 ans
En zone rurale sur 55 talibés :
•
15 talibés ont entre 2 et 6 ans
•
23 talibés ont entre 7 et 12 ans
•
17 talibés ont plus de 12 ans
Tableau V: Répartition des tranches d’âge selon le niveau d’urbanisation
classe d'age
Lieu
Péri_urbain
Rural
Urbain
Total
Total
[ 2-6]
[ 7-12]
[ 13-24]
13
68
38
119
17,8%
46,9%
50,7%
40,6%
15
23
17
55
20,5%
15,9%
22,7%
18,8%
45
54
20
119
61,6%
37,2%
26,7%
40,6%
73
145
75
293
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
II. 4-6-2 ETAT DENTAIRE
II. 4-6-2-1 La prévalence de la carie dentaire (p) :
Nombre d’enfants ayant au moins 1dent cariée
P=
Nombre d’enfants examinés
La prévalence de la carie dentaire calculée sur l’échantillon global est égale à 152/293=0,52 soit
51,9 %.
Par rapport au groupe d’âges, les valeurs observées sont les suivantes :
•
52,1% pour la tranche d’âge [2-6 ans]
•
53,8% pour la tranche d’age [7-12 ans]
•
48% pour la tranche d’age [13-24 ans]
Tableau VI : Distribution de la carie selon les tranches d’âge
Tableau croisé classe d'age * C
% dans classe d'age
C
Total
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1,00
47,9%
15,1%
19,2%
5,5%
5,5%
2,7%
1,4%
2,7%
100,0%
classe d'age
2,00
46,2%
9,7%
15,2%
6,9%
6,9%
6,2%
4,8%
,7%
2,8%
,7%
100,0%
3,00
52,0%
16,0%
14,7%
6,7%
6,7%
2,7%
1,3%
100,0%
Total
48,1%
12,6%
16,0%
6,5%
6,5%
3,8%
3,4%
,7%
2,0%
,3%
100,0%
II. 4-6-2-2 Prévalence de la carie selon le niveau d’urbanisation :
En zone Urbain la prévalence est de 62,2%
En zone Périurbain la prévalence est de 52,9%
En zone Rural la prévalence est de 27,3%
Tableau VII : Distribution de la carie selon le niveau d’urbanisation
Tableau croisé LIEU * C
C
LIEU
Péri_urbain
Rural
Urbain
Total
Effectif
% dans LIEU
Effectif
% dans LIEU
Effectif
% dans LIEU
Effectif
% dans LIEU
45
37,8%
40
72,7%
56
47,1%
141
48,1%
18
15,1%
5
9,1%
14
11,8%
37
12,6%
26
21,8%
5
9,1%
16
13,4%
47
16,0%
9
7,6%
1
1,8%
9
7,6%
19
6,5%
5
4,2%
3
5,5%
11
9,2%
19
6,5%
7
5,9%
1
1,8%
3
2,5%
11
3,8%
4
3,4%
0
,0%
6
5,0%
10
3,4%
2
1,7%
0
,0%
0
,0%
2
,7%
3
2,5%
0
,0%
3
2,5%
6
2,0%
0
,0%
0
,0%
1
,8%
1
,3%
119 100,0%
55 100,0%
119 100,0%
293 100,0%
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Total
II. 4-6-2-3 Prévalence de la carie selon classe d’age :
En zone Rurale :
Pour la tranche d’age [2 -6 ans] on a 27%
[7 -12 ans] on a trouvé 26%
[13 -24 ans] 29%
En zone Urbaine :
Pour la tranche d’age [2 -6ans] on a 56%
[7 -12 ans] on a 54%
[13 -24 ans] on a 45%
En zone péri-urbaine :
Pour la tranche d’age [2 -6 ans] on a 69%
[7 -12 ans] on a 63%
[13 -24 ans] on a 58%
II. 4-6-3 L’INDICE C A O
II. 4-6-3-1
Le CAO moyen
Nombre total de dents C, A et O
CAO moyen=
Nombre total d’enfants examinés
Les composantes du CAO au sein de l’échantillon global se présentent comme suit :
On dénombre au total 519 dents cariées, extraites et obturées sur un ensemble de 293 enfants
examinés soit un indice CAO moyen de 1,77.
Le CAO calculé en fonction des tranches d’âge révèle que :
Pour la tranche d’âge 2 à 6 ans, le CAO moyen=107/73=1,46
Pour les enfants de 7 à 12 ans, le CAO moyen= 310/145=2,13
Pour ceux de 12 ans et plus, le CAO moyen = 102/75=1,36
Tableau VIII: Distribution de l’indice CAO selon les tranches d’âge dans l’échantillon global
Indices
[ 2-6]
[ 7-12]
[ 13-24]
Total
Pourcentage
C
102
263
85
450
87%
A
5
43
11
59
11%
O
0
4
6
10
2%
Total
107
310
102
519
100
II. 4-6-3-2 Résultats selon le niveau d’urbanisation
Selon le niveau d’urbanisation, nous avons enregistré les résultats suivants :
CAO rural = 41/55 =0,74
CAO péri urbain = 269/119 =2,26
CAO urbain = 209/119 =1,75
II. 4-6-3-3 Distribution du CAO dans l’échantillon global
La composante « C » concerne :
•
102 dents pour les enfants [2 -6 ans]
•
263 dents pour le groupe [7- 12 ans]
•
85 dents chez les enfants [13 -24ans]
La composante « A » concerne :
•
5 dents pour les enfants [2 -6 ans]
•
43 dents pour le groupe [7- 12 ans]
•
11 dents chez les enfants [13 -24ans]
La composante « O » concerne :
•
0 dent pour les enfants [2 - 6 ans]
•
4 dents pour le groupe [7- 12 ans]
•
6 dents chez les enfants [13 -24ans.
II. 4-6-3-4 Distribution des caries dans l’échantillon global
La répartition des caries au sein de l’échantillon global donne les résultats suivants :
•
51,9% ont au moins une carie en bouche ;
•
48,1% sont indemnes de caries.
répartition des caries au sein de l'échantillon
sans carie
48,1%
au moins une carie
51,9%
Figure 5 : Répartition des caries au sein de l’échantillon
II. 4-6-3-5 Selon les tranches d’âge
En se qui concerne la distribution des carie en fonction des groupes d’age nous avons noté :
•
25% des caries chez les enfants [2- 6 ans]
•
51% des caries chez les enfants [7- 12 ans]
•
24% des caries chez les enfants [13- 24 ans]
classe d'age
60
50
51
40
30
25
24
Pour-cent
20
10
0
[2-6]
[7-12]
[13-24]
classe d'age
Figure 6 : Distribution des caries selon les classes d’âge au sein de l’échantillon
II. 4-6-3-5 Selon le niveau d’urbanisation
Tableau IX : Distribution des caries selon les classes d’âge et le lieu
Classe d’âge
[2-6 ans]
[7-12ans]
[13-24ans]
Total
LIEU
Rural
Urbain
23,7%
10,5%
65,8%
55,1%
7,7%
37,2%
61,1%
13,9%
25,0%
48,7%
9,9%
41,4%
Péri_urbain
II. 46-4
ETU
DE
DU
CPIT
N
Nos études ont montré que 55% des enfants examinés ont du tartre en bouche, 33,1% des sujets
ont un saignement de gencive au sondage et seulement 11,9% ne présentent pas d’affections
parodontales. Il faut dire que nous n’avons pas trouvé de poches supérieures à 3mm.
Tableau X : Distribution de l’échantillon par rapport à l’état parodontal
Etat
Fréquence
Pourcentage
Aucune
35
11,9
Saignement
97
33,1
Tartre
161
55
0
0
293
100
Poche moyenne
Profondeur > 3mm
Total
II. 4-6-4-1 Par rapport aux groupes d’âge
Nos résultats ont montré que 11,9% présentant un parodonte sain sont réparties comme suit :
•
4,1% pour les talibés de 2 à 6 ans ;
•
2,4% pour ceux de 7 à 12 ans ;
•
5,4% pour les sujets de 13 à 24 ans.
En outre, 33,1% ont un saignement gingival dont 7,51% chez les talibés de 2 à 6 ans, 16,03%
pour ceux de 7 à 12 ans et 9,55% chez les talibés de 13 à 24 ans.
Les besoins en détartrage sont de l’ordre de 55% avec 12,21% chez les talibés de 2 à 6 ans,
27,49% pour ceux de 7 à 12ans et 15,3% pour les talibés de 13 à 24 ans.
Tableau XI : Distribution de l’état parodontal par rapport aux groupes d’âge
Etat du Parodonte
Sain
Age
Nbre
Saignement
%
Nbre
Tartre
%
Nbre
%
[2-6 ans]
12
4,1
22
7,51
36
12,21
[7-12 ans]
7
2,4
47
16,03
80
27,49
[13-24 ans]
16
5,4
28
9,55
45
15,30
Total
35
11,9
97
33,1
161
55
II. 4-6-4-2 Par rapport au niveau d’urbanisation
L’étude du CPITN par rapport au niveau d’urbanisation a montré que sur 97 enfants-talibés
examinés et présentant un saignement 10,23% sont en milieu urbain, 16,05 sont en péri-urbain et
6,82 sont en zone rurale.
Nous avons aussi noté que sur les 161 sujets qui ont des dépôts tartriques ; 20,5% sont en milieu
urbain, 20,9% sont en zone péri-urbaine et 13,65% sont des ruraux.
Il est aussi sorti de notre étude que les 35 enfants exempts de maladies parodontales, 5,12%
sont en zone urbaine, 4,1% en milieu péri-urbain et 2,77% sont des ruraux.
Tableau XII : Distribution de l’état parodontal selon le niveau d’urbanisation
Etat du Parodonte
Sain
Nbre
Milieu
Saignement
%
Nbre
Tartre
%
Nbre
%
Urbain
15
5,12
30
10,23
60
20,5
Péri-urbain
12
4,1
47
16,05
61
20,9
Rural
8
2,77
20
6,82
40
13,65
Total
35
11,9
97
33,1
161
55
II. 4-6-5 ETUDE DES MALOCCUSIONS
Notre étude a montré que sur 293 talibés l’étude des malocclusions donne les résultas suivants :
•
44% des talibés ne présentent aucunes malocclusions ;
•
18,4% présentent une malocclusion modérée à grave;
•
37,5% des talibés ont une légère perturbation.
Tableau XIII : Distribution des malocclusions dans l’échantillon globale
MALOCCLUSION
Aucune
Légère
Modérée à grave
Total
Fréquence
Pourcentage
129
44,0
110
37,5
54
18,4
293
100,0
II. 4-6-5-1 Selon les tranches d’âge
La répartition des malocclusions selon les tranches d’âge donne les résultats suivants :
•
37,2% des talibés à occlusion normale ont entre 2 et 6 ans, 65,8% au sein de cette
population sont indemnes ;
•
38,8% des talibés à occlusion normale ont entre 7 et 12 ans, 34,5% au sein de cette
population sont indemnes ;
•
24,0% des talibés à occlusion normale ont entre 13 et 24 ans, 41,3 % au sein de cette
population sont indemnes ;
•
26,6% des talibés ayant une malocclusion légère ont entre 2 à 6 ans contre 53,8% chez les
enfants de 7 à 12 ans et 26,2% chez les plus âgés. Nous signalons aussi que 30,1% des
talibés de 2 à 6 ans ont une malocclusion légère, 41,4% des enfants de 7 à 12 ans sont
consernés et 37,3% des talibés de 13 à 24 ans ;
•
5,6% des talibés ayant une malocclusion modérée à grave ont entre 2 à 6 ans contre
64,8% chez les enfants de 7 à 12 ans et 29,6% chez les plus âgés.
•
Nous constatons aussi que 4,1% des talibés de 2 à 6 ans ont une malocclusion légère,
24,1% des enfants de 7 à 12 ans sont consernés et 21,3% des talibés de 13 à 24 ans.
Tableau XIV : Distribution des malocclusions selon les tranches d’âge
MALOCCLUSION
Aucune
[2-6ans]
48
37,2%
Age
[7-12ans]
50
38,8%
Total
[13-24ans]
31
24,0%
129
100,0%
65,8%
34,5%
41,3%
44,0%
22
20,6%
60
53.8%
28
26.2%
110
100,0%
30,1%
41,4%
37.3%
37.6%
3
5,6%
35
64,8%
16
29,6%
54
100,0%
4,1%
24,1%
21,3%
18,4%
73
24,9%
100,0%
145
49,5%
100,0%
75
25,6%
100,0%
293
100,0%
100,0%
Légère
Modérée à grave
Total
II. 4-6-5-2 Selon le niveau d’urbanisation
La répartition des malocclusions selon le niveau d’urbanisation révèle que :
•
31% des talibés en zone péri-urbaine ont une occlusion normale contre 17,8% en milieu
rural et 51,2% en milieu urbain ;
•
48,6 % des sujets examinés en milieu péri-urbain présentent une malocclusion légère
contre 22,4% et 29% respectivement en zone rurale et urbaine ;
•
50% des enfants-talibés en milieu péri-urbaine ont une malocclusion modérée à grave
contre 9,3% et 40,7% respectivement en zone rurale et urbaine (voir tableau XV).
Tableau XV : Distribution des malocclusions selon le niveau d’urbanisation
MALOCCLUSION
Aucune
LIEU
Rural
23
17,8%
Urbain
66
51,2%
129
100,0%
33,6%
41,8%
55,5%
44,0%
52
48,6%
27
22,4%
31
29%
110
100,0%
43,7%
49.1%
26,1%
37,6%
27
50,0%
5
9,3%
22
40,7%
54
100,0%
22,7%
9,1%
18,5%
18,4%
119
40,6%
100,0%
55
18,8%
100,0%
119
40,6%
100,0%
293
100,0%
100,0%
Péri_urbain
40
31,0%
Total
Légère
Modérée à grave
Total
II.4-6-6 ETUDE DE LA FLUOROSE
L’étude de la fluorose au sein de notre échantillon a donné les résultats suivants : 68,6% ne
présentent pas de fluorose, 20,1% ont une fluorose douteuse, 7,5% ont une fluorose légère, 1,7%
sont atteints modérément et 2% sont atteints sévèrement.
Tableau XVI : Distribution de la fluorose au sein de l’échantillon global
Fluorose
Normale
Fréquence
201
Pourcentage
68,6
Douteuse
59
20,1
Légére
22
7.5
Modéréé
5
1,7
Sévère
6
2,0
Total
293
100,0
II. 4-6-6-1 Selon les tranches d’âge
Tableau XVII : Distribution de la fluorose selon les tranches d’âge
FLUOROSE
[2-6ans]
59
AGE
[7-12ans]
96
Total
[13-24ans]
46
201
20,1%
32,8%
15,7%
68,6%
10
34
15
59
3,4%
11,6%
5,1%
20,1%
4
12
6
22
1,3%
4,1%
2,0%
7,5%
0
1
4
5
0%
0,3%
1,4%
1,7%
0
2
4
6
0%
0,7%
1,4%
2,0%
73
24,9%
145
49,5%
75
25,6%
293
100,0%
Normale
Douteuse
Légére
Modéréé
Sévère
Total
II. 4-6-6-2 Selon le niveau d’urbanisation
Les données sur la fluorose selon le niveau d’urbanisation révèlent que 20,1% présentent une
fluorose douteuse dont 9,2% sont en zone péri-urbaine, 4,8% en zone rurale et 6,1% en milieu
urbain.
Parmi eux 7,5% ont une atteinte légère, 1,7% ont une fluorose modérée et 2% seulement sont
sévèrement atteints. Par contre 68,6% sont indemnes de caries dont 28,3% en péri-urbain et
32,8% en milieu urbain.
Tableau XIII : Distribution de la fluorose selon le niveau d’urbanisation
FLUOROSE
Péri_urbain
83
LIEU
Rural
22
Total
Urbain
96
201
28,3%
7,5%
32,8%
68,6%
27
14
18
59
9,2%
4,8%
6,1%
20,1%
9
10
3
22
3,1%
3,4%
1,0%
7,5%
0
4
1
5
0%
1,4%
0,3%
1,7%
0
5
1
6
0%
1,7%
0,3%
2,0%
119
40,6%
55
18,8%
119
40,6%
293
100,0%
Normale
Douteuse
Légére
Modérée
Sévère
Total
II.4-6-7 ETUDE DU NIVEAU PREVENTO-CONSCIENCE BUCCO-DENTARE
II. 4-6-7-1 Utilisation et méthode de brossage
II. 4-6-7-1-1 Dans l’échantillon
La notion d’utilisation du brossage donne les résultats suivants :
•
75,8% des enfants-talibés n’utilisent pas la brosse à dent ;
•
24,2% d’entre eux seulement se brossent les dents.
Tableau XIX : Utilisation du brossage
BROSSAGE
Non
Fréquence
222
Pourcentage
75,8
Oui
71
24,2
Total
293
100,0
•
75,4% utilisent la méthode verticale ;
•
24,6%d’entre eux utilisent la méthode horizontale.
Tableau XX: Méthode de brossage
MÉTHODE
Fréquence
Pourcentage
Verticale
221
75,4
Horizontale
72
24,6
Total
293
100,0
II. 4-6-7-1-2 Selon le niveau d’urbanisation
L’étude du brossage selon le niveau d’urbanisation révèle que :
•
En milieu péri-urbain 42,3% n’utilisent pas la brosse alors que 35,2% l’utilisent
•
En zone rurale 23,4% des talibés ne se brossent pas contre seulement 4,2% qui se
brossent
•
En milieu urbain 34,2% des talibés n’ont pas la notion de brossage contre 60,6%.
Tableau XXI : Utilisation du brossage selon le niveau d’urbanisation
LIEU
BROSSAGE
Non
Total
Péri_urbain
94
Rural
52
Urbain
76
222
42,3%
23,4%
34,2%
100,0%
25
3
43
71
35,2%
4,2%
60,6%
100,0%
119
55
119
293
40,6%
18,8%
40,6%
100,0%
Oui
Total
II. 4-6-7-2 Utilisation du cure-dent
L’utilisation du cure-dent donne les résultats suivants:
•
62,1% des talibés n’utilisent pas le cure-dent ;
•
37,9% seulement sont intéressés (voir tableau XXII).
Tableau XXII: Utilisation du cure-dents
Utilisation cure dents
Non
Oui
Total
Fréquence
Pourcentage
182
62,1
111
37,9
293
100,0
III. COMMENTAIRES- DISCUSSION
III. 1 ETUDE DE L’ECHANTILLON
Au cours de notre étude, 293 enfants-talibés ont été examinés. La très grande est composée de
garçon. Ce contraste reflète effectivement la répartition de la population des talibés à travers le
Sénégal (56). Cette supériorité numérique des garçons sur les filles s’explique par le fait que les
daaras; depuis leur implantation, ont su garder leur caractère traditionnel qui veut que le garçon
seul est talibé.
En effet, tout au début de leur création, seul les garçons y étaient admis. C’est un fait qui reste
jusqu'à nos jours très considéré. Nous signalons que les filles ne sont pas en général dans l’école
coranique traditionnelle. Les talibés filles ne sont que dans les villes, elles ne sont pas internes et
ne demandent pas l’aumône. Elles n’incarnent pas le talibé au vrai sens du mot. Pour ces raisons
nous ne tenons pas compte du sexe dans notre étude d’autant qu’il n’ y a pas de différence entre
filles et garçons dans les autres paramètres sanitaires étudiés.
Mais cette tendance commence à s’inverser avec l’envoi des filles dans les daaras. Ce qui entre
en parfaite adéquation avec la politique d’alphabétisation et de scolarisation des filles.
Notre enquête s’est déroulée à trois niveaux d’urbanisations : urbain, péri-urbain et rural.
L’âge de notre échantillon a un éventail plus ou moins large, variant entre 2 et 24 ans.
La tranche d’âge de 2 à 6 ans est considérée comme des non talibés car ne pouvant pas encore
subir les vraies difficultés de la vie du talibé. Néanmoins, c’est un âge intéressant car à 6 ans
l’enfant à toutes ses dents temporaires en bouche.
La fourchette de 7 à 12 ans constitue l’âge du vrai talibé. En effet, à cet âge, l’enfant vit sa
véritable condition de talibé. Il faut noter aussi que cette tranche d’âge est très importante car elle
correspond à la transition entre denture mixte et denture permanente.
Aussi, est-il choisi partout dans le monde pour la surveillance des caries à des fins de
comparaison et de prévention (44).
La distribution de l’échantillon selon l’age montre que les enfants de 7 à 12 ans sont les plus
nombreux 49% puis viennent les talibés de 13 ans et plus 26 % et 25 % pour ceux de
2 à 6 ans. Il faut aussi souligner que les talibés de plus de 13 ans ne sont plus considérés comme
de vrai talibés.
Ils sont déjà des hommes et sont le plus souvent en fin de cycle ou même certains se sont mariés.
En plus ce sont eux qui assurent l’enseignement aux plus petits.
La répartition des talibés selon le niveau d’urbanisation donne : 40,6% aussi bien en zone
urbaine qu’en zone péri-urbaine et 18,8% en zone rurale. Ceci confirme la forte tendance
d’implantation des daaras dans les centres urbains. C’est la nouvelle donne des daaras, car
traditionnellement les daaras étaient en zone rurale c'est-à-dire loin des tumultes citadines.
III. 2 ETUDE DE LA CARIE
III. 2-1 LA PREVALENCE
Dans la définition des critères de sévérité d’après les niveaux d’atteinte carieuse par l’OMS, la
prévalence est modérée si elle est située dans l’intervalle 2,7<CAO<4,4.
Notre étude révèle que la prévalence de la carie sur un effectif de 293 enfants-talibés est de 51,9
%.
Cette prévalence est élevée au sein des talibés certes, mais ces résultats sont superposables à
ceux des études menées par Sembène et Kane en 1988 – 1994 (47) et qui donnaient
respectivement 52,1 % et 52,7 %.
L’étude de Fall A. en 2002 sur un échantillon de 1010 élèves avait montré une prévalence de
68,3% dans la région de Thiès (18).
En outre, les études de M. LO (32) concernant les écoles primaires publiques dans la région de
Dakar ont donné une prévalence de 82,09%.
Ceci est en contradiction avec ce qu’on pourrait penser, c’est à dire que les talibés devraient
avoir un fort taux de prévalence. Malgré cela nos résultats sont inquiétants car un talibé sur deux
est concerné donc, la carie est encore un problème de santé publique chez les talibés.
Cependant, cela ne doit pas nous faire dormir sur nos lauriers car cette situation peut s’expliquer
par le fait que les talibés ont une alimentation saine.
Encore si nous faisons le rapprochement avec les résultats de Mbengue A.W. de 34,1% (36)
réalisés sur les enfants du département de Tivaouane, où les talibés sont très nombreux, nous
constatons que la carie est en nette progression dans cette population.
En outre, nous avons remarqué qu’il existe une grande différence de prévalence selon le niveau
d’urbanisation avec : 27,3 % en milieu rural 52,9 % en milieu péri-urbain et 62,2 % en milieu
urbain.
Ceci conforte notre opinion selon laquelle en zone rurale l’alimentation des talibés reste
traditionnelle et saine alors qu’en zone urbaine, ils subissent l’influence de l’alimentation
artificielle riche en hydrates de carbone telles que les pâtisseries et autres sucreries. Cela
confirme la règle que la carie est une maladie de la modernisation et de la richesse.
III. 2-2
LE C A O
Les résultats de notre enquête ont révélé un C A O de 1,77 au sein des talibés.
Nous avons en outre constaté que les enfants-talibés pouvaient avoir jusqu'à neuf (9) dents
cariées en bouche. En moyenne chaque enfant a deux (2) dents cariées ce qui constitue un signe
inquiétant.
Sembène et ses collaborateurs avaient constaté que le C A O chez les enfants de 12 ans au
Sénégal variait de 1,0 à 2,0 (47).
En outre, les études de M. LO (32) avaient montré un CAO de 3,93 dans les écoles primaires
publiques de la région de Dakar.
Par ailleurs, des enquêtes épidémiologiques menées dans d’autres pays en développement
donnent les résultats suivants :
En Haïti C A O =0,5 (7), au Niger C A O =1,5 (1), au Togo C A O =1,1 (1), au Burkina C A O
=1,2 (1), en Afrique du Sud C A O =0,4 (8) et au Mali C A O = 1,8 (1).
Si nous comparons nos résultats à ceux des autres pays en développement, nous constatons que
l’état carieux des enfants-talibés n’est pas aussi défectueux. Mais toujours est il que ce constat
doit amener à mettre sur pied des politique de prévention pour amortir ce taux.
Aussi le CAO étudié selon les tranches d’age révèle une forte prévalence de la carie pour les
enfants de 7 à 12 ans qui est de 2,13. Par contre elle est de 1,46 pour ceux de 2 à 6 ans et de 1,36
pour les talibés de plus de 12 ans.
Ce fort taux de prévalence peut s’expliquer par le fait que l’age 7 -12 ans constitue la période la
plus difficile de la vie du talibé. En effet l’enfant n’a pas le temps pour s’occuper de son hygiène
corporelle en général et bucco-dentaire en particulier. En plus il n’a pas encore ces notions.
En outre, parle t-on de la relation entre la prévalence de la carie et le mode de vie.
Nous avons constaté que les sucreries mises à la disposition des populations étaient responsables
de la forte prévalence des caries surtout en zone urbaine et péri-urbaine.
C’est ainsi que dans nos études nous avons relevé un C A O de l’ordre de 1,75 en zone urbaine,
2,26 en péri-urbain et que le C A O restait faible en zone rurale avec seulement 0,74.
III. 3 ETUDE DES PARODONTOPATHIES
L’état parodontal dépend en partie de l’hygiène bucco-dentaire.
Les parodontopathies, de par leur diversité et la méconnaissance très large de leur mécanisme
pathogénique doivent être une préoccupation quotidienne du praticien.
A travers notre étude nous avons constaté que seulement 11,9% ont le parodonte sain et 33,1%
présentent un saignement gingival.
Le tartre est retrouvé chez 55% des enfants-talibés.
Nous avons en outre constaté que 10,23% de saignement sont retrouvés chez les talibés en milieu
urbain, 16,05% chez les enfants en zone péri-urbain et 6,82 pour ceux en milieu rural.
De plus, le tartre est noté chez 20,5% des enfants en milieu urbain, 20,9% en zone péri-urbain et
13,65%en milieu rural.
Cette présence massive de tartre et de saignement surtout chez les talibés de 13 à 24 ans pourrait
s’expliquer selon BA (3) par le fait qu’à cet âge il y’a moins de rigueur dans le nettoyage des
dents du fait de la présence d’un capuchon muqueux douloureux.
Nous constatons que nos résultats sont à cheval entre ceux de MBENGUE (36) avec une
prévalence de 32,6% de tartre et ceux de WADE (56) avec un taux de tartre de 87%.
Nous notons l’absence de poches parodontales supérieures à 3mm au sein de l’échantillon
contrairement aux études de HANNE (21) avec un taux de 0,3% d’élèves présentant un cul de
sac et de FALL T. M. à Diourbel avec 3% (19).
Ce taux élevé de tartre s’explique également par le fait que la grande majorité des talibés
(62,1%) n’utilise pas de cure-dents et qu’en plus peu d’entre eux se brossent les dents (24,2%).
Nos scores avoisinent ceux de DIEYE F. (15) 63% mais sont en deçà de ceux de IDE (25)
98,5%. Cela montre que d’une manière générale l’hygiène bucco-dentaire des enfants-talibés est
relativement mauvaise et cela est dû à l’ignorance des méthodes d’hygiène alors que l’hygiène
occupe une place de choix dans la pratique religieuse.
III. 4
ETUDE DES MALOCCLUSIONS
Nos résultats ont montré que 44% de talibés ont une occlusion normale, 37,5% ont une
malocclusion légère et 18,4% une malocclusion modérée. Ceci montre un besoin en traitement
orthodontique plus ou moins important chez les talibés de l’ordre de 55,4%.
Les résultats sont confirmés par ceux de Diouf (17) qui a trouvé que 57% de sa population
d’étude présentaient des troubles de l’occlusion.
Ces mêmes études réalisées par Diagne (13) et Ndiaye (40) ont trouvé respectivement 25,94% et
23,6%. D’autres résultats enregistrés font état d’une prévalence élevée des maladies
orthodontiques.
De toutes façon, ces malocclusions ne seraient en relation avec leur état de talibé que dans une
proportion moindre. En effet, selon Diagne F. (13), 25% des malocclusions seraient en relation
avec les caries des premières molaires. On pourrait donc retrouver la même situation chez ces
talibés.
En tout cas, ce fort taux de malocclusion édicte une attitude préventive par la prise en charge des
caries des premières molaires et l’interception de la biproalvéolie qui est un prognathisme relatif
chez l’africain mélanoderme, donc normal.
Vu la prévalence élevée en besoin en traitement orthodontique, il est nécessaire de mettre en
place une stratégie de prévention. Cela pour la simple raison qu’il n’y a pas beaucoup de
spécialistes en la matière et que le coût du traitement est excessivement élevé.
N’est ce pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir.
III. 5 ETUDE DE LA FLUOROSE
Il est sorti de notre étude que 68,6% des talibés examinés ne présentent pas de fluorose, 20,1%
ont une fluorose douteuse, 7,5% avec une fluorose légère, 1,7% à fluorose modérée et 2% de
fluorose grave. Ces résultats montrent que les daaras rassemblent des talibés de diverses origines.
En effet, tous les daaras visités sont en dehors de la zone de fluorose endémique du Sénégal.
Autrement dit, tous ces enfants présentant de la fluorose sont nés en zone de fluorose endémique
et y ont passé au moins leurs quatre premières années ce qui justifie l’atteinte des premières
molaires et du bloc incisivo-canin.
Mbengue A. a trouvé dans le département de Tivaouane que 93,3% ne présentaient pas de
fluorose.
De même Fall A., dans le département de Thiès montrait que 87% de ses sujets étaient indemnes
de fluorose. Les départements de Thiès et de Tivaouane sont dans la zone pauvre en fluor
exception faite de village de Mont Rolland.
Or, selon Travi (53), par rapport à la cartographie du fluor, le Sénégal est divisé en deux zones
bien distinctes :
- Une zone riche en fluor qu’on appelle la zone de fluorose endémique (ZFE) regroupant les
grandes régions de Kaolack, Diourbel, Fatick, Bambey, Gossas, des îlots du fleuve et de Thiès.
Dans la ZFE on découvre jusqu'à 97% de fluorose grave selon Ndiaye (45).
- Une zone pauvre en fluor comprenant les régions de Dakar, Saint Louis, Tambacounda et de la
Casamance naturelle. Le taux de fluor dans la région de Dakar est inférieur à 0,1 mg/L ;
IV. RECOMMANDATIONS
IV. 1 PROMOTION DE L’EDUCATION POUR LA SANTE
L’éducation pour la santé a pour objectif d’informer les populations sur les problèmes de
santé, leur faire prendre conscience de leur responsabilité à ce sujet, obtenir la participation de
chacun à un effort individuel et collectif (57-58).
Aussi, même si les talibés sont nos cibles potentiels, nous restons convaincu que les maîtres
coraniques sont incontournables pour réussir le pari.
Au cours de notre étude nous nous sommes rendus compte que bon nombre de talibés ignorent
les préceptes de base de l’hygiène buccale. Et cela est du à un manque d’information relative à la
sauvegarde de leur santé bucco-dentaire. Ce qui est un paradoxe car l’hygiène et la propreté sont
des préceptes fondamentaux de la pratique religieuse de l’Islam dont ils se réclament. C'est dire
que les marabouts n’enseignent pas ces notions aux talibés.
Donc les maîtres coraniques devraient être conscientisés sur le danger que comporte une
mauvaise hygiène bucco-dentaire afin qu’il y aient des comportements plus responsables à
l’égart des talibés.
L’enseignement pour une diététique appropriée doit occuper une place de choix dans les
stratégies de prévention, car les habitudes alimentaires et le régime ont un impact sur l’état de
santé bucco-dentaire. Ainsi on enseigne aux marabouts, donc aux talibés les méfaits d’une
alimentation riche en hydrates de carbone.
IV. 2 PROGRAMMES DE PREVENTION
De l’indépendance à nos jours, les efforts déployés par les pouvoirs publics pour la prise en
charge de la santé bucco-dentaire des populations, étaient axés essentiellement sur la formation
de chirurgiens dentistes et la création de centres curatifs.
Or, l’expérience a montré que quel que soit le système de santé d’un pays, quel que soit son
niveau socio-économique, un programme de soin non accompagné de prévention n’a jamais
permis d’arriver à des résultats satisfaisants. Cause pour laquelle les pays, surtout développés,
optent pour des politiques de prévention. Il faudrait donc un programme de prévention contre les
maladies bucco-dentaires, destiné aux talibés vu leur nombre dans la société Sénégalaise.
La journée du 20 Avril (Journée du talibé) devra être officialisée et ainsi, elle pourra servir de
point de départ des programmes de prévention et d’éducation pour la santé destinés aux enfantstalibés.
IV. 3 LIBRE SERVICE AUX TALIBES
Les élèves de l’écoles francophones sont pris en charge du point de vu de la santé par
l’Inspection Médicale des Ecoles (IME). Les talibés devraient y être intégrés ce qui veut dire que
les daaras doivent être enregistrés au Ministère de l’Education National.
Ainsi les talibés, tout comme leurs camarades de l’école francophone, pourront accéder aux soins
gratuits.
En somme, pour atteindre ces objectifs :
- Les daaras doivent être répertoriés et enregistrés au M.E.N ;
- Par voie de conséquence le nomadisme des daaras doit être supprimé ;
- Pour lutter contre la mendicité et la migration des daaras, ces derniers doivent intégrer ; dans
leur formation coranique, des modules de formation professionnelle (menuiserie, maçonnerie,
agriculture : plan Reva) ;
- Dans le cursus, le M.E.N devra, à l’instar des écoles francophones, exiger l’intégration de
l’enseignement de l’éducation sanitaire et civique ;
- les marabouts des daaras devront être formés à cela.
V. CONCLUSION
Les talibés font partie de notre société. C’est pourquoi, nous avons mené une étude sur la
santé générale et bucco-dentaire de ces derniers. Cette étude-ci concerne l’état bucco-dentaire, et
l’état de santé générale ayant été traité ailleurs. Au cours de notre étude, nous avons pu noter que
le cadre d’évolution des talibés c'est-à-dire le daaras n’était pas favorable à une bonne santé
bucco-dentaire. En effet, l’enfant-talibé ne mange que de l’aumône, même si, certains daaras se
modernisent peu à peu en créant un internat où les enfants mangent sur place. D’autre part,
l’enfant-talibé est laissé à lui-même du point de vue de son hygiène corporelle et bucco-dentaire
en particulier. Ceci a été prouvé par les résultats de notre étude qui s’est déroulée du 8 au 15 août
2006 et a concerné 8 daaras soit 293 enfants-talibés.
Ces daaras sont répartis selon le niveau d’urbanisation comme il suit : deux (2) daaras en milieu
urbain avec 119 talibés examinés (40,6%) ; quatre (4) sites en milieu péri-urbain regroupant 119
enfants consultés (40,6%) et deux (2) daaras en zone rurale avec 55 talibés examinés (18,8%).
Du point de vue de l’âge, nous avons 49% des enfants-talibés sont âgés de 7 à 12 ans, 26% de 13
à 24 ans et 25% de 2 à 6ans.
Du point de vue clinique nous avons enregistré les résultats suivants :
La carie dentaire
La prévalence globale est de 51,9 %.
Selon les tranches d’âge elle est de :
-
52,1% pour la tranche d’âge [2-6 ans]
-
53,8% pour la tranche d’âge [7-12 ans]
-
48% pour la tranche d’âge [13-24 ans]
La répartition selon le niveau d’urbanisation donne les résultats suivants : 62,2 % (CAO=1,75)
en zone urbaine, 52,9 % (CAO=2,26) en zone péri-urbaine et seulement 27,3% (CAO=0,74) en
milieu rural.
Le CAO moyen est de 1,77.
Selon les tranches d’âge nous avons enregistré un CAO de 2,13 pour les talibés de 7 à 12 ans qui
ont enregistré le plus fort taux, suivent ensuite les talibés de 2 à 6 ans avec 1,46 et 1,36 pour ceux
de 13 à 24 ans.
Les parodontopathies
Les parodontopathies ont été étudiées en utilisant l’indice CPITN qui nous a permis de
déterminer les besoins en soins parodontaux.
En ce qui concerne les parodontopathies:
Seuls11,9% des enfants-talibés présentent un parodonte sain ; en effet :
33,1% d’entre eux ont un saignement gingival et 55% présentent du tartre en bouche.
Nous n’avons pas enregistré de poches parodontales supérieures à 3mm.
Cette absence de poches parodontales prouve que les atteintes chez ces talibés concernent surtout
le parodonte superficiel (gencive). Nous avons à faire avec des gingivites de causes locales que
nous pouvons prévenir par une bonne hygiène bucco-dentaire.
Les malocclusions
Pour les malocclusions nous avons enregistré:
- 44% ont une occlusion normale.
- 37,5% ont une malocclusion légère.
- 18,4% ont une malocclusion modérée.
La fluorose
Pour la fluorose les résultats suivants ont été recueillis: 68,6% ne présentent pas de fluorose
dentaire et 25,1% ont une fluorose douteuse. Les formes modérées et graves intéressent
respectivement 1,7 et 2%.
Il ressort de ces études que la fluorose n’est pas un problème de santé publique chez ces talibés
en dehors de la zone de fluorose endémique.
Mais toujours est-il que la prévention reste le meilleur moyen de lutte contre les maladies buccodentaires et en particulier les maladies infectieuses constituées par la carie et les
parodontopathies.
Au terme de notre étude, nous notons que les maladies infectieuses (caries et gingivites) sont des
problèmes de santé au sein des enfants-talibés. La prévalence de ces maladies au sein de cette
frange spéciale de la population juvénile reflète les tendances nationales. C’est dire qu’elles
tendent vers l’augmentation.
Nous devons donc parer à cette tendance au sein de ce groupe communautaire car une réduction
voire une éradication de ces maladies au sein de cette frange veut dire leur réduction voire leur
éradication au niveau national dans la population juvénile et c’est possible.
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ANNEXE I
FORMULE DE L’OMS POUR L’EVALUATION DE LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
(SIMPLIFIEE)
PAYS……………………………..
Laisser
En blanc
Année
Mois Jour
Numéro
d’identification
RENSEIGNEMENT D’ORDRE GENERAL
Nom
Prénom
Lien
Age (en années)
1.Urbain
Sexe (M=1 ; F=2)
2. Péri-urbain
Ethnie…………………..
3. Rural
EXAMEN EXOBUCCAL
Visage
Symétrique Asymétrique Profil Concave Convexe Droit EXAMEN ENDOBUCCAL
Age dentaire…………………..
Formule dentaire
18 17 16 15 14 13 12 11
55 54 53 52 51
21 22 23 24 25 26 27 28
61 62 63 64 65
65 64 63 62 61
48 47 46 45 44 43 42 41
71 72 73 74 75
31 32 33 34 35 36 37 38
ATM
CAO…………………
Déglutition
1.
2.
Typique
Atypique
FLUOROSE
0. Normale
1. Douteuse
2. Légère
3. Modérée
4. Sévère
Malocclusion
0. Aucun
1. Légère
2. Modérée
UTILISATION CURE-DENT
1. Oui
2. Non
1. Bonne
2. Mauvaise
3. Enduit
4. Tartre
BROSSAGE
1. OUI
2. NON
HBD
METHODE
1. Horizontale
2. Verticale
Normal Dévié Limité Bruit ETAT PARODONTAL
-
IHOS
ID
0.
1.
2.
3.
IT
pas de plaque
plaque recouvrant moins du 1/3 de la SC
plaque recouvrant entre 1/3 et 2/3 de la SC
plaque recouvrant plus de 2/3 de la SC
0. pas de tartre
1. tartre sus-gingival sur
1/3 SC
2. tartre sus-gingival sur
sur 1/3 SC ou tartre
sous gingival en bande
discontinues
3. tartre sus gingival sur
Plus de 2/3 SC, ou
Tartre sous gingiv
Bandes discontinues
IT
ID
16
11
26
46
31
36
IT
ID
ΣIT + ΣID
.
IHOS=
6
INDICE GINGIVAL
17/16
11/12
26/26
D
M
V
V
M
D
P
P
L
L
M
D
V
V
D
M
46/47
31/32
0 : gencive normale
1 : inflammation légère
2 : inflammation légère
Hémorragie provoquée par le sondage
3 : inflammation sévère
36/37
CPITN
17/16
11
26/27
46/47
31
36/37
0 : parodonte sain
1 : saignement
2 : tartre
3 : poche parodontale
4 : poche parodontale de 6mm ou plus
X : sextant exclu
ANNEXE II
VU
LE PRESIDENT DU JURY
VU
LE DOYEN
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
LE RECTEUR DE L’UNIVERSITE

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