henry purcell the fairy queen
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HENRY PURCELL THE FAIRY QUEEN (extraits) No 5. Ouverture N o 1. Première Musique : Prélude No 2. Première Musique : Hornpipe No 4. Seconde Musique : Rondeau ACTE I No 7. Scène du Poète ivre (sopranos I et II, basse et chœur) ACTE II MASQUE DU SOMMEIL No 14. Air (NUIT, soprano), « See, even Night herself is here » No 15. Air (MYSTERE, soprano), « I am come to lock all fast » No 16. Air (SECRET, ténor), « One charming night gives more delight » No 17. Air (SOMMEIL, basse) et chœur, « Hush, no more » ACTE III No 20. Prélude, air (soprano) et chœur, « If love is a sweet passion » No 22. Danse des Fées N o 23. Danse des Hommes verts ACTE IV MASQUE DES SAISONS No 30. Symphonie No 31. Solo (soprano) et chœur, « Now the Night » No 34. Air (PHŒBUS, ténor), « When a cruel long winter » No 35. Chœur, « Hail ! great parent » ACTE V MASQUE DE L’HYMEN No 41. Prélude No 42. Epithalame (JUNON, soprano), « Thrice happy lovers » No 49. Danse des singes No 52. Solos (soprano et basse) et chœur, « Sure the dull god » N o 53. Prélude No 54. Solo (HYMEN, basse), « See, I obey » No 55. Duo (sopranos I et II), « Turn then thine eyes » N o 56. Solo (basse), « My torch indeed » No 57. Trio (sopranos I et II et basse), « They shall be as happy » No 58. Chaconne No 59. Chœur, « They shall be as happy » JEAN-PHILIPPE RAMEAU LES INDES GALANTES QUATRIEME ENTRÉE “LES SAUVAGES” SCÈNE 1 Ritournelle Récit (ADARIO), « Nos guerriers, par mon ordre » Air (ADARIO), « Rivaux de mes exploits » Récit (ADARIO), « Ciel, ils cherchent Zima » SCÈNE 2 Récit (ALVAR), « Damon, quelle vaine espérance » Air (DAMON), « L’inconstance ne doit blesser » Récit (DAMON, ALVAR), « Dans ces lieux fortunés » SCÈNE 3 Prélude et récit (ALVAR, DAMON, ZIMA), « Ne puis-je vous fléchir » Air (ZIMA), « Nous suivons sur nos bords » Récit (ALVAR, DAMON), « Vous décidez pour moi » Prélude et air (DAMON), « La Terre, les Cieux » Récit et air (ZIMA), « Non, mais vous oubliez » Air (ALVAR, DAMON), « L’habitant des bords de la Seine » Récit (Damon, Alvar, Zima), « Belle Zima » SCÈNE 4 Récit (ALVAR, ZIMA, ADARIO, D AMON), « Que vois-je ? » Prélude et récit (DAMON, ALVAR), « Déjà, dans les bois » SCÈNE 5 Récit (ADARIO, ZIMA), « Je ne vous peindrai point » Air (ZIMA), « Sur nos bords » Récit et Duo (ADARIO , ZIMA), « Viens, hymen, hâte-toi » SCÈNE 6 Prélude et air (ADARIO), « Bannissons les tristes alarmes » Chœur des Sauvages, « Bannissons les tristes alarmes » Danse du Grand Calumet de la Paix, exécutée par les Sauvages Duo (ZIMA, ADARIO), « Forêts paisibles » et Chœur des Sauvages Premier Menuet pour les Guerriers et les Amazones Deuxième Menuet Premier Menuet da capo Prélude Air (ZIMA), « Régnez, triomphez » Chaconne HENRY PURCELL (1659-1695) THE FAIRY QUEEN [La Reine des fées] Fondé sur une adaptation anonyme du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare (1595), The Fairy Queen appartient au genre typiquement britannique du semi-opéra : une pièce de théâtre que l’on « truffe » de masques, c’est-à-dire d’intermèdes mêlant musique instrumentale, chant, danse et effets scéniques complexes, propres à divertir et à impressionner l’auditoire. Ce genre, qui fleurit en Angleterre de 1673 à 1710, autorisait les plus grands bouleversements dans la pièce originale ; il se caractérisait en outre par une claire démarcation entre rôles parlés (personnages principaux) et rôles chantés et dansés (personnages secondaires). Les personnages principaux du S o n g e, tels Titania, Oberon ou le lutin Puck, n’apparaissent donc pas dans la partition de Purcell : elle introduit de nouvelles figures, grotesques, féeriques ou allégoriques, et souvent anonymes. Peu importe pour Purcell que sa musique ait un réel rapport avec l’intrigue théâtrale : plus que tous ses prédécesseurs, il s’approprie le genre pour faire de chacun de ses masques des entités presque autonomes. La seule relation avec le drame original est métaphorique, à l’instar du Masque des Saisons, à l’acte IV, qui symbolise la réconciliation entre Titania et Oberon. Par ailleurs, au contraire de ses prédécesseurs, Purcell compose à l’intention de chanteurs professionnels, et non pour des acteurs chanteurs aux moyens vocaux limités : le chant déploie donc une variété et une virtuosité inhabituelles dans le semi-opéra. Troisième œuvre du genre composée par Purcell, après Dioclesian et King Arthur (Le Roi Arthur), The Fairy Queen fut présenté au public londonien le 2 mai 1692, au Théâtre de la Reine à Dorset Garden. En février de l’année suivante, à l’occasion d’une reprise de l’ouvrage, Purcell étoffa la musique de l’acte I d’un duo et de la scène du Poète ivre, formant un masque miniature, et composa ex nihilo le masque de l’acte V. 3 HENRY PURCELL L’intrigue de la pièce A Athènes, Hermia, qui aime Lysandre d’un amour partagé, fuit son père, Egée, qui veut la marier à Démétrius, lui-même convoité par Hélène. Lysandre, Démétrius et Hélène poursuivent la jeune femme et la retrouvent, la nuit, dans une forêt sur laquelle règnent Oberon, roi des elfes, et Titania, reine des fées. Titania cherche querelle à son époux. Par vengeance, Oberon commande à son fidèle Puck de verser sur les yeux de Titania un philtre qui la rendra amoureuse du premier être qu’elle verra à son réveil : le sort tombe sur le tisserand Bottom, comédien amateur qui, venu répéter la tragédie Pyrame et Thisbé avec ses compagnons, se retrouve, par la malice de Puck, affublé d’une tête d’âne. Titania n’est pas la seule victime de l’étourdi lutin qui, chargé par son maître de réconcilier les amants mortels à l’aide du même philtre, sème en fait la confusion générale... Mais tout finit par rentrer dans l’ordre : Titania retrouve la maîtrise d’elle-même et Bottom sa tête d’homme, Hermia épouse Lysandre et Hélène gagne l’amour de Démétrius. La partition The Fairy Queen débute par une succession de morceaux symphoniques : une « First Music » (Première Musique) en sol mineur, formée d’un prélude et d’un « hornpipe » (danse d’allure populaire, tirant son nom d’un ancêtre de la cornemuse), une « Second Music » (Seconde Musique) en si bémol majeur, formée d’un air et d’un rondeau, et enfin une ouverture en ré majeur. En 1693, la première scène de la pièce fut coupée pour laisser place à la Scène du Poète ivre, où le malheureux homme, cerné par les fées, est tourmenté par elles jusqu’à admettre qu’il est un « piè – piè – piètre poète » [scurvy poet]. L’alternance de soli et de chœurs, l’habileté avec laquelle sont traitées des mélodies toutes simples en brillants échafaudages donnent le ton de l’œuvre entière. Le Masque du Sommeil, à l’acte II, accompagne l’endormissement de Titania. Quelques numéros en ut majeur, formant le divertissement que les fées offrent à leur reine, introduisent l’un des morceaux clefs de l’ouvrage : une longue scène allégorique, remarquable de poésie et d’invention, au cours de laquelle se succèdent les personnages de la Nuit, du Mystère, du Secret et du Sommeil. La voix de la Nuit émerge d’un accompagnement de cordes avec sourdines fait d’un lent contrepoint en imitations. Le Mystère, « sans [qui] l’amour ne peut durer », chante accompagné de la seule basse continue. Le Secret salue la beauté de la nuit dans un air exquis, accompagné par deux flûtes à bec obligées. Le Sommeil, enfin, appelle au silence et au repos dans un air entrecoupé de longs silences – Purcell est expert en ces figuralismes, illustrations sonores très précises des mots. 4 THE FAIRY QUEEN Au cours de l’acte III, une grande confusion règne entre les couples d’amants, à cause de la maladresse de Puck. Titania, quant à elle, s’éprend du sot Bottom, transformé en âne. Elle ordonne à ses fées d’exécuter un masque en son honneur. Les fées chantent l’amour dans « If love’s a sweet passion » [Si l’amour est une douce passion], puis leur danse légère est interrompue par celle, plus rustique, des quatre hommes verts. Le Masque des Saisons, à l’acte IV, symbolise la réconciliation de Titania et Obéron, tandis que les amants mortels sont eux aussi progressivement rappariés. Une symphonie éclatante en donne le signal, avec trompettes et timbales. Cette vaste page orchestrale comporte six mouvements, notamment une canzone (pièce en imitations). Sa longueur se justifiait par un changement scénique important, avec la mise en place d’un lever de soleil et d’une fontaine « dont l’eau jaillit à une hauteur d’environ douze pieds ». Un suivant et le chœur saluent l’astre du jour et rendent hommage à Oberon pour son anniversaire dans « Now the night is chas’d away » [A présent la nuit est chassée], construit sur une basse obstinée de deux mesures. Le dieu Phœbus (alias Apollon, dieu de la lumière) apparaît « sur un chariot tiré par quatre chevaux » et annonce la fin de l’hiver, dans un air exubérant ponctué avec solennité par le chœur. Le dernier masque, ajouté à l’occasion de la reprise de 1693, est le plus développé et intervient dans l’acte qui prend le plus de libertés avec Shakespeare. Oberon et Titania invoquent Junon afin qu’elle bénisse leur lit nuptial. La déesse apparaît sur un char tiré par des paons et chante son fameux épithalame, « Thrice happy lovers » [Amants trois fois heureux]. Cet air construit sur une courte basse obstinée est interrompu à plusieurs reprises par un récitatif très ornementé. Il s’inscrit dans un patchwork de pages extravagantes, sans lien réel les unes avec les autres – telle la danse de six singes. Quelques vives mesures de prélude annoncent l’entrée d’Hymen. Après un duo, puis un trio, l’orchestre déploie une majestueuse chaconne (morceau instrumental construit sur une longue basse obstinée), puis un ultime chœur acclame l’amour restauré. 5 HENRY PURCELL JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764) LES INDES GALANTES 6 Rameau venait de fêter son cinquantième anniversaire lorsque fut créé son premier opéra, Hippolyte et Aricie, en 1733. Non qu’il ait chômé jusque-là. Organiste réputé, il eut de 1702 à 1722 la charge successive de tribunes à Avignon, Clermont, Dijon et Lyon. Il composa également un nombre important de pièces sacrées, de cantates profanes et d’œuvres pour clavecin. En 1722, s’installant à Paris, il publia son Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels , premier d’une série d’écrits théoriques qui firent date, non sans susciter des controverses. Et il composa pour la Foire Saint-Laurent un certain nombre de divertissements et de musiques de scène, tels L’Enrôlement d’Arlequin ou Les Jardins de l’Hymen. Depuis la disparition de Lully en 1687, la tragédie en musique s’essoufflait. Le public s’enthousiasmait pour un genre moins empesé, moins édifiant, plus en phase avec l’actualité : l’opéra-ballet, surgi sous les plumes de Pic et Colasse (Les Saisons, 1695) et Campra (L’Europe galante , 1697). Dans l’opéra-ballet, les dieux grecs et les empereurs romains, auxquels il était aisé d’identifier Louis XIV, laissaient place à des personnages moins élevés socialement, courtisans, bourgeois et même paysans. La mort de Louis XIV en 1715, puis l’accession au trône de Louis XV confirmèrent, dans tous les arts, cet appétit nouveau de frivolité : Racine laissait place à Marivaux. Au lieu du prologue suivi de cinq actes formant la tragédie en musique, l’opéra-ballet consiste en un prologue et trois ou quatre entrées, tableaux autonomes que ne relient entre eux qu’un vague prétexte. Chaque entrée possède ses propres décors, ses propres personnages et une intrigue propre aux chorégraphies et aux costumes les plus extravagants. LES INDES GALANTES Embrassant la carrière lyrique, Rameau commença par se confronter au genre roi de la tragédie lyrique, mais en le rénovant profondément. Hippolyte et Ariciedéchaîna les passions au sein de l’intelligentsia française, que son avant-gardisme subjuguait ou révoltait selon le cas. Ensuite, il caressa le projet d’un Samson en collaboration avec Voltaire. Les opinions religieuses du philosophe ne manquèrent pas d’alerter les censeurs, et Rameau abandonna le projet au début de 1736. Entre-temps, Rameau avait fait monter un ouvrage d’un type tout différent, Les Indes galantes, sur un livret de Louis Fuzelier. Le sujet exotique répondait à un engouement massif pour les contrées lointaines et mystérieuses qu’incarnaient notamment les deux héros des Lettres persanesde Montesquieu, publiées en 1721. Mais, pas plus que la Perse de Montesquieu, les Indes de Fuzelier n’ont de réalité géographique ni ethnique, recouvrant successivement la Turquie, le Pérou, la Perse et l’Amérique du Nord... Pour de nombreux exégètes, Les Indes galantes constitue le sommet du genre de l’opéra-ballet. Pourtant, à sa création, le 23 août 1735, à l’Académie royale de musique, les critiques fustigèrent le livret de Fuzelier et le public se montra plus réceptif aux ballets qu’aux numéros de chant. Cela n’empêcha pas l’ouvrage de rester à l’affiche et de rencontrer un succès croissant. Il s’intitulait au commencement Les Victoires galantes et ne comprenait que le prologue et deux entrées : « Le Turc généreux » et « Les Incas du Pérou ». Bientôt, les auteurs ajoutèrent une nouvelle entrée, « Les Fleurs, fête persane ». Le 10 mars 1736, à la vingt-huitième exécution (nombre considérable qui témoigne du succès de l’ouvrage), ils ajoutèrent la quatrième et dernière entrée, « Les Sauvages ». Il ne s’agissait pas pour autant d’une version définitive. Chacune des reprises qui eurent lieu du vivant de Rameau (1743, 1751, 1761) occasionna de nombreux remaniements, si bien qu’il est aujourd’hui bien difficile d’établir la version définitive de l’opéra-ballet. Seule entrée gravée du vivant du compositeur, « Les Sauvages » échappe cependant à ce casse-tête. Le fil conducteur dramatique est exposé dans le prologue. Hébé, déesse de la jeunesse, rassemble auprès d’elle la jeunesse valeureuse de quatre nations alliées : France, Espagne, Italie et Pologne, en l’honneur de Marie Leczynska. Elle leur offre une vie de plaisirs et d’amour. Survient Bellone, sœur de Mars et déesse de la guerre ; pour les détourner de ce riant destin, elle fait miroiter devant eux les lauriers de la gloire. Les jeunes amants et amantes suivent la belliqueuse déesse. Hébé appelle l’Amour à la rescousse. Puisque Bellone a ravi les cœurs européens, que l’Amour déploie ses charmes sur les contrées lointaines. L’Amour envoie sa troupe de petits cupidons armés de flèches conquérir les contrées lointaines, au-delà des mers. Quelles que soient les critiques qu’il ait pu susciter, le livret de Fuzelier présente de nombreuses qualités. Il a notamment su offrir à chacune des entrées une couleur propre, « Les Incas » frôlant la tragédie 7 JEAN-PHILIPPE RAMEAU tandis que l’entrée finale adopte le ton de la comédie. Il a également ménagé avec habileté les effets spectaculaires et les ballets fastueux dont le public était friand, sans sacrifier l’intérêt dramatique. Sur cette base, Rameau put donner le meilleur de son talent. L’orchestration éveille tout particulièrement l’admiration, tant elle se montre riche et inventive. La variété des airs et des danses n’est pas moins étonnante : avec Les Indes galantes, le genre léger de l’opéra-ballet s’élève à un niveau d’intensité inhabituel. Quatrième entrée “Les Sauvages” L’idée des « Sauvages » d’Amérique du Nord remonte loin dans la vie de Rameau, bien avant que se dessine devant lui une carrière de compositeur de théâtre. En 1725, à la Foire Saint-Laurent, il avait vu chanter et danser deux Indiens de Louisiane (qui était encore une colonie française). Cette expérience inspira une pièce pour clavecin, Les Sauvages, que le compositeur publia en 1728 dans le Troisième Livre de clavecin. Cette danse restée fameuse forme le cœur du grand divertissement final des Indes galantes, sous le titre de « Danse du Grand Calumet de la Paix ». L’action de la quatrième et dernière entrée se déroule dans la forêt nord-américaine, parmi une tribu d’Indiens qui se préparent à célébrer la paix avec leurs conquérants européens. Deux officiers, le Français Damon et l’Espagnol Don Alvar, sont tombés sous le charme de Zima, « fille du chef de la nation sauvage ». Au lever de rideau, Adario, « commandant des armées de la nation sauvage », fait part de son inquiétude : il a compris qu’il devait voir, en ces deux étrangers, des rivaux. Il se cache dans un bosquet et les observe. Les deux jeunes gens se querellent : Damon prône les amours légères, tandis qu’Alvar vante les vertus de la constance. A l’entrée de Zima, ils essaient tous deux de la fléchir. « Je ne veux, conclut-elle, d’un époux ni jaloux ni volage. » L’un aime trop, l’autre pas assez : son cœur ira au valeureux Adario. Alvar s’éloigne, tout à sa peine. Quant à Damon, il appelle ses guerriers à se joindre aux Indiens pour célébrer la cérémonie du Grand Calumet de la Paix. L’autre poutre maîtresse de cette ultime scène est la chaconne finale, éblouissante par ses dimensions et son imagination, et autre emprunt de Rameau à lui-même : elle est rescapée du Samson avorté. 8 LES INDES GALANTES WILLIAM CHRISTIE Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est né à Buffalo (Etat de New York), a étudié à Harvard et à Yale, est s’est installé en France depuis 1971. Sa carrière a pris un tournant décisif quand il a fondé en 1979 Les Arts florissants. Mais c’est la création d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique qui lui a offert, en 1987, sa véritable consécration publique. Maître incontesté du baroque français, il explore avec un égal bonheur la musique italienne, Purcell, Haendel, Mozart ou Haydn. Son abondante production discographique (plus de 70 enregistrements couronnés de nombreux prix et distinctions) chez Harmonia Mundi et Warner Classics/Erato en témoigne. Depuis novembre 2002, William Christie et Les Arts florissants enregistrent pour Virgin Classics. Régulièrement sollicité par les plus grandes scènes internationales, William Christie a été en octobre 2002 le premier chef invité par Simon Rattle à diriger l’Orchestre philharmonique de Berlin. En charge de la classe de musique ancienne du Conservatoire national supérieur de musique de Paris de 1982 à 1995, il a fondé à Caen une académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin des voix, dont la première édition en 2002 a eu un très large retentissement en France et en Europe. Il a acquis la nationalité française en 1995. Il est officier de la Légion d’honneur et dans l’ordre des Arts et des Lettres. Sophie Daneman, soprano Elève de Johanna Peters à la Guildhall School of Music de Londres, Sophie Daneman s’est imposée sur la scène internationale dans un répertoire allant de Monteverdi et Haendel à Schoenberg et Berg. Elle s’est fait remarquer en Mélisande à l’Opéra-Comique, dans L’Orfeo de Monteverdi à l’Opéra de Bavière et dans le rôle titre de Theodora de Haendel avec William Christie à New York, Paris et Salzbourg (enregistré par Erato). Spécialiste du répertoire ancien, elle se produit fréquemment avec William Christie et les Arts florissants, ainsi qu’avec Christopher Hogwood, Sir Neville Marriner, Gérard Lesne, Jean-Claude Malgoire, Marcus Creed, Philippe Herreweghe, Robert King, Paul Daniel et Richard Hickox. De sa discographie, on retient notamment le rôle titre de Rodelinda de Haendel avec Nicholas Kraemer (Virgin Classics) et Ottone in Villa de Vivaldi avec Richard Hickox (Chandos). Elle a participé à de nombreux enregistrements de William Christie et des Arts florissants (Grands Motets et Les Fêtes d’Hébéde Rameau, Acis and Galatea de Haendel, œuvres de Charpentier, Couperin, Mondonville, Montéclair et Purcell). Plus récemment, elle a chanté le rôle titre de Semele avec Nicholas McGegan, L’Allegro de Haendel avec William Christie, elle est retournée à l’Opéra de Bavière pour Didon et Enée et a fait ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Berlin. 9 LES INTERPRÈTES Sunhae Im, soprano Née en 1976, à Cholwon (Corée du Sud), Sunhae Im étudie le chant auprès de Lokyung Pak à l’université de Séoul, avant d’entrer, grâce à une bourse, dans la classe de Roland Hermann à la Hochschule de Karlsruhe. En 1997, elle obtient le premier prix de la Société Schubert coréenne ainsi que le grand prix des Jeunesses musicales de Corée. En décembre 1999, elle se fait remarquer en chantant Mozart sous la direction de Philippe Herreweghe, à l’occasion d’un remplacement au pied levé. Elle est invitée dans la foulée pour des concerts au Konzerthaus de Berlin, à Anvers et à Baden-Baden. En 2000, elle incarne également Les Noces de Figaro (Barberine) et Le Couronnement de Poppée (Valetto, Amor) à l’Opéra de Francfort. A Hanovre, on l’entend dans Don Giovanni (Zerlina), La Flûte enchantée (Papagena), Orphée aux Enfers (Cupidon), L’Enlèvement au sérail (Blondchen) et Pelléas et Mélisande (Yniold). Au concert, elle chante avec Wolfgang Gönnenwein, Frans Bruggen, Herbert Blomsted, Riccardo Chailly et Kent Nagano. Elle fait deux tournées internationales avec William Christie, dans Les Saisons de Haydn et Le Messiede Haendel. Elle a en projet avec lui La Descente d’Orphée aux Enfersde Charpentier en tournée européenne et à Washington, New York, Chicago et Atlanta. Paul Agnew, ténor Originaire de Glasgow, Paul Agnew a étudié la musique au Magdalen College d’Oxford. Interprète hors pair du répertoire baroque et classique, il travaille régulièrement avec les chefs les plus réputés. On se rappelle notamment King Arthur avec le Monteverdi Choir et John Eliot Gardiner, L’Enfance du Christ avec la Chapelle royale et Philippe Herreweghe, Joshua avec l’Academy of Ancient Music et Christopher Hogwood, Dioclesian avec Tafelmusik et Trevor Pinnock, la Messe en si, la Passion selon saint Matthieu et les cantates de Bach avec l’Orchestre baroque d’Amsterdam et Ton Koopman, les cantates de Bach avec l’Orchestre de l’Age des Lumières et Médée de Charpentier avec les Arts florissants et William Christie. Avec l’English Concert, il a chanté Fairy Queen, Dioclesian, Timon d’Athènes, King Arthur et la Messe en side Bach. A la scène, il a fait des débuts remarqués au palais Garnier dans le rôle titre d’Hippolyte et Aricieavec les Arts florissants et William Christie, et au Festival d’Aix-en-Provence dans Le Combat de Tancrède et Clorinde avec Marc Minkowski. Il a également chanté Les Indes galantes et Platée à l’Opéra-Bastille et Le Retour d’Ulysse avec Harnoncourt à l’Opéra de Zurich. Sa discographie, très abondante, laisse une large place à Bach, Rameau, Charpentier, Haendel et Purcell. 10 Jean-Sébastien Bou, baryton Issu d’une famille de musiciens, Jean-Sébastien Bou étudie le chant avec Mady Mesplé au Conservatoire national de région de Saint-Maur, puis avec Franz Pétri au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Très vite, il est engagé sur les scènes françaises et étrangères. Affectionnant tout particulièrement le répertoire français, il incarne régulièrement Pelléas. Il a chanté le rôle titre de Wertherdans la version pour baryton à Tours, ainsi qu’Iphigénie en Tauride à Nantes, LeMédecin malgré lui à l’Opéra de Lyon, Béatrice et Bénédictà Toulouse et à Paris, Véronique de Messager à Lausanne, Les Boréades sous la direction de William Christie à New York et plus récemment La Vie parisienne à Tours. Il a également chanté La Bohème à Nantes et à Toulon, Paillasse à Saint-Etienne, DerFreischützà Tours et Lohengrin à Nantes et Dijon. En concert, invité par Marc Minkowski, il a chanté le Requiem de Fauré avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, Les Evocations de Roussel avec l’Orchestre national de France et Charles Dutoit, L’Enfance du Christ à Lille et au Théâtre des Champs-Elysées et L’Arche de Noéde Britten avec l’Orchestre philharmonique de Radio France. Jean-Sébastien Bou a enregistré notamment Werthersous la direction de Jean-Claude Casadesus chez Naxos. Il a été nommé aux Victoires de la musique 2003. Paul Gay, baryton-basse Paul Gay fait ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et y obtient un premier prix de chant en 1996. Il complète sa formation auprès de Kurt Moll à Cologne. Depuis 1997, il chante beaucoup en Allemagne (Pforzheim, Hanovre, Cologne, Hambourg) des rôles tels que Don Giovanni et Leporello, Figaro (Les Noces de Figaro), Publio (La Clémence de Titus), Walter (Luisa Miller) ou Colline (La Bohème). Il a participé à la création de 60e Parallèle de Philippe Manoury au Châtelet et, en mars 2002, a incarné Temrouk dans Ivan IV de Bizet au Théâtre des Champs-Elysées. Au concert, il chante Monteverdi, Charpentier, Mozart (Grande Messeen ut avec Renée Fleming), Mendelssohn, Verdi. Membre de la troupe de l’Opéra de Lyon de 2000 à 2003, il y a interprété notamment Alidoro (La Cenerentola), Collatinus (Le Viol de Lucrèce), l’Orateur (La Flûte enchantée), Don Basile (Le Barbier de Séville), Colline, Rangoni (Boris Godounov)et le Bailli (Werther). Récemment, il a chanté Lulu à Francfort, Le Trouvère (Ferrando) à Liège, Le Messie de Haendel et Les Indes galantes de Rameau avec l’Orchestre philharmonique de Berlin et les Arts florissants (direction William Christie) en tournée en Asie. Parmi ses engagements en 2004, citons Leporello (Don Giovanni) à l’Opéra de Francfort et Garibaldo (Rodelinda de Haendel) au Festival de Glyndebourne. 11 LES INTERPRÈTES Rédaction Sophie Gretzel Conception & Réalisation Brigitte Rax / Clémence Hiver Impression Horizon Opéra national de Lyon Saison 2003/04 Président Gérard Collomb Directeur général Serge Dorny OPERA NATIONAL DE LYON Place de la Comédie 69001 Lyon Renseignements & Réservation 04.72.00.45.45 www.opera-lyon.com L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône.