Autoroutes gratuites le week-end : «Je parle avec bon sens», réagit

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Autoroutes gratuites le week-end : «Je parle avec bon sens», réagit
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Autoroutes gratuites le week-end : «Je parle avec bon sens», réagit Royal
J.Cl. | Publié le 14.10.2014, 09h05 | Mise à jour : 18h40
«Je parle avec bon sens». Ségolène Royal a réagi mardi après-midi au débat qu'elle avait lancé le matin sur RTL, en proposant la gratuité pour les autoroutes le week-end. Alors que le Premier
ministre et de nombreuses associations ont écarté cette proposition censée rendre «un peu de la rente» des groupes autoroutiers aux automobilistes, la ministre de l'Ecologie a assumé ses propos,
assurant qu'elle avait voulu «mettre des idées sur la table».
«J'ai ma liberté de parole, je voulais montrer qu'il faut bouger, a expliqué Ségolène Royal. Pourquoi pas cette idée là ? Je ne veux pas épiloguer sur le mode d'application. En tout cas, les sociétés
d'autoroutes sont très réticentes à l'idée de faire de la gratuité», a-t-elle glissé dans un sourire.
VIDEO. Autoroutes gratuites : «Une idée parmi d'autres», selon Royal
VIDEO. Royal : «J'ai la liberté de faire des propositions»
Notre question du jour : Ségolène Royal a-t-elle raison de revendiquer sa «liberté de parole » ?
La semaine dernière, après l'abandon de la dernière mouture de l'écotaxe, Ségolène Royal avait appelé les sociétés d'autoroutes à rendre «un peu de leur rente» pour financer une partie des
travaux d'infrastructures routières. Interrogée ce mardi matin par un auditeur de RTL, la ministre avait dit, sans vouloir taxer les sociétés d'autoroutes, ce qui conduirait probablement à une hausse
des péages, qu'elle souhaiterait amener rendre «les 20 euros de trop» perçus pour 100 euros encaissés aux péages, selon la Cour des Comptes. «Il n'y a pas de raison que les Français paient deux
fois», a-t-elle asséné.
VIDEO. Royal souhaite la «gratuité des autoroutes le week-end»
Dès lors, l'ancienne présidente de la région Poitou-Charentes s'interrogeait sur la possibilité de rendre ces axes gratuits aux automobilistes les week-ends ou aux heures de pointe, «par exemple».
Une idée populaire qui devrait faire grincer les dents des transporteurs routiers : outre qu'ils sont eux-aussi nombreux à se reposer les samedi et dimanche, ils ont des restrictions de circulation les
fins de semaine et les veilles de jour férié.
Quand bien même elle serait populaire, Manuel Valls l'a déjà retoquée, la jugeant «difficilement envisageable». S'exprimant depuis le perron de Matignon à l'issue d'une réunion avec les sociétés
d'autoroute, à laquelle assistaient, outre Ségolène Royal, les secrétaires d'Etat au Budget et aux Transports, Christian Eckert et Alain Vidalies, le Premier ministre a souhaité un accord «dans les
prochaines semaines». «La Cour des comptes, l'Autorité de la Concurrence ont déjà fait un certain nombre de préconisations. Le Parlement à travers une mission à l'Assemblée nationale aussi sera
amené à faire un certain nombre de propositions dans quelques semaines. Moi je souhaite que ce débat se déroule dans la sérénité et dans l'intérêt de tous, et ça a été le sens de cette réunion», at-il conclu. «Je crois que (la gratuité le week-end) est une éventualité qu'il ne faut pas envisager», a ajouté un peu plus tard Manuel Valls, sortant d'une réunion au Sénat.
VIDEO. Valls : la gratuité des autoroutes «n'est pas à l'ordre du jour»
Résolument opposée à la fiscalité écologique
Sur la fiscalité verte, Ségolène Royal affiche sa volonté d'aider fiscalement les Français à rénover de manière économe en énergie leurs logements et leurs bureaux. Elle se dit par ailleurs convaincue
par le principe pollueur=payeur à l'égard des industriels. Pourtant, le péage transit poids lourds, qui devait remplacer l'écotaxe, a été suspendu sine die.
«Découragé», le président du comité pour la fiscalité verte a démissionné lundi. «Voilà trois mois que j'ai fait des propositions de relance du comité. Comme je n'ai pas de réponse, je me suis
découragé», a déclaré l'économiste Christian de Perthuis, nommé en 2012 à la tête de cette instance consultative. «En l'absence de réponse de vos deux ministères», a-t-il écrit à Michel Sapin et
Ségolène Royal, «je comprends que les travaux conduits (...) ne répondent plus aux priorités du gouvernement». Aussitôt la nouvelle connue, les députés écolos Cécile Duflot, ancienne secrétaire
d'Etat, et Denis Baupin, ont réagi sur Twitter. Au «c'est décourageant» de la première a répondu le «signal alerte rouge» du second. «Déjà mise à terre par l'abandon de l'écotaxe, l'écologie
encaisse un nouveau coup dur», a également estimé le député UDI Bertrand Pancher.
Ce mardi matin sur RTL, Ségolène Royal, qui s'est toujours dite opposée à la fiscalité écologique, qui serait, selon elle, une écologie punitive, a refusé d'indiquer le montant de l'indemnité à verser
à l'entreprise Ecomouv' pour l'abandon des portiques d'identification des poids-lourds. «Nous le saurons lorsque j'aurai entièrement remis le dossier à plat», s'est contentée de dire la ministre de
l'Ecologie, qui a pourtant ce dossier sur son bureau depuis des mois. Et d'estimer que «ce contrat aurait dû être résilié dès notre arrivée aux responsabilités parce qu'il est excessif et qu'il spolie
l'argent public».
L'opposition, par la voix de l'UMP Christian Jacob, s'est empressée de moquer «la machine à couacs» du gouvernement Valls, après les déclarations contradictoires sur la réforme de l'assurancechômage. «C'est n'importe quoi, pourquoi ne pas mettre les pâtisseries gratuites le dimanche également?» a ironisé le président du groupe UMP à l'Assemblée.
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