Vers une redistribution des cartes dans l`e-commerce
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Vers une redistribution des cartes dans l`e-commerce
COMMUNIQUE DE PRESSE – 04 avril 2014 Vers une redistribution des cartes dans l’e-commerce XERFI-PRECEPTA vient de publier une étude approfondie, après plusieurs mois d’enquêtes, sous le titre : « L’e-commerce en France à l’horizon 2020 – Marketplaces, cross canal, plateformes de consommation collaborative… quel sera l’e-commerce de demain ? » Auteur de l’étude : Delphine David Voici les principaux enseignements de cette analyse de 220 pages : 1 Dire que l’e-commerce recèle un important potentiel de croissance est un doux euphémisme. Les ventes en ligne devraient ainsi bondir de presque 60% d’ici 2020 pour frôler les 90 milliards d’euros et représenter 6,5% de la consommation totale des ménages, selon les prévisions des experts de Xerfi-Precepta. La multiplication des points d’accès à internet (ordinateurs, tablettes, smartphones, TV et bientôt voitures connectées), la croissance de la population connectée mais aussi les arbitrages des ménages et le développement de l’offre en ligne sont les principaux moteurs d’un tel dynamisme. Il convient toutefois de nuancer le tableau. D’abord, le panier moyen diminuera encore pour finir par se stabiliser. Ensuite, la croissance du nombre de transactions par cyberacheteur va sérieusement ralentir. Sans oublier que la population de cyberacheteurs pourrait atteindre sa limite dès 2020-2021 (environ 44 millions de personnes). Au final, le rythme de croissance des ventes en ligne continuera de se tasser pour passer sous la barre des 10% en 2016. L’évolution des ventes en ligne à l’horizon 2020 Unité : % des variations annuelles en valeur Traitement, estimations (2013) et prévisions (2014-2020) Xerfi-Precepta / Sources primaires : FEVAD, Médiamétrie Des perspectives inégales selon les secteurs Par ailleurs, cette vision d’ensemble ne doit pas masquer l’inégalité des perspectives de croissance selon les marchés. Grâce à l’évolution de la législation, les marchés à dimension médicale (optique et automédication en particulier) seront les mieux orientés. Ceux de la bijouterie-horlogerie, du bricolage-jardinage, des articles de sport et de l’alimentation, où le poids du commerce organisé indépendant est important, peuvent aussi espérer une forte hausse des ventes en ligne à l’avenir. Les marchés de l’équipement de la personne et de la maison (prêt-à-porter, chaussures, meubles, articles de décoration,…), où le poids des ventes en ligne est déjà supérieur à la moyenne, seront toujours dynamiques sur internet. En toute logique, les marchés pionniers de l’e-commerce (multimédia, électroménager, biens culturels) seront, eux, moins porteurs. La bataille se jouera toujours sur le terrain des volumes et des prix, 1 COMMUNIQUE DE PRESSE – 04 avril 2014 La rentabilité opérationnelle des sociétés écrasant encore un peu plus les marges. Dans ces conditions, il faut s’attendre 2013 à d’importantes restructurations : rapprochements entre opérateurs mais aussi évictions et retraits du marché de certains acteurs. Unités : chiffre d’affaires des sociétés en million d’euros HT (axe horizontal), résultat d’exploitation/chiffre d’affaires en % (axe vertical), entre parenthèses sous le nom de la société la date de clôture des derniers comptes déposés Des règles du jeu concurrentiel bouleversées Confrontés à un problème de marge, les grands pure players ont cherché à valoriser leur audience en commercialisant des espaces publicitaires. Cette source de revenus est néanmoins soumise aux aléas conjoncturels et pâtit de la dégradation du marché publicitaire. D’autres encore ont monétisé leur audience via la mise en place d’une marketplace (Amazon en tête) sur leur site. Certes, la dynamique des effets de réseaux croisés a permis à certains d’entre eux d’établir des positions fortes. Toutefois, cette dynamique a aussi atteint ses limites chez certains. D’ailleurs, l’audience de la plupart des gros sites stagne, voire diminue. C’est pourquoi les e-commerçants s’efforcent de se différencier en développant un écosystème de fonctionnalités et de services pour fidéliser et optimiser le réseau de vendeurs professionnels de leur place de marché et, avec eux, les internautes. En réalité, les efforts déployés et les investissements consentis par les grands pure players de l’e-commerce pour fidéliser les vendeurs de leur marketplace s’inscrivent plus largement dans une évolution de leur business model vers le BtoB. Alors que se profile un ralentissement de l’activité et des pressions croissantes sur les marges, les ecommerçants sont en train de devenir des prestataires de services pour d’autres e-commerçants. Ils sont ainsi récemment passés à l’offensive dans le domaine de la logistique. C’est ce qu’illustre le rachat du logisticien ADS par le groupe Rakuten pour permettre à Priceminister de lancer un service de stockage et d’expédition de com- Ne figurent pas dans ce graphique les sociétés qui ne déposent pas de compte, les sociétés qui n’ont pas déposé de compte depuis 2010, les sociétés dont le chiffre d’affaires n’est absolument pas représentatif de l’activité du site en France En marron, les bulles représentant des sites avec marketplace Traitement Xerfi-Precepta / Source primaire : greffes des tribunaux de commerce -mandes en 2013. Le mouvement ne fait que commencer. Reste à savoir si ces activités prendront un jour le pas sur celles de commerce de détail en ligne en termes de contribution au chiffre d’affaires. 2 COMMUNIQUE DE PRESSE – 04 avril 2014 Les enseignes physiques reprennent la main… On aura compris que l’e-commerce n’a pas terrassé la distribution traditionnelle, même si les disquaires et les libraires ont beaucoup souffert du développement des ventes en ligne. Les consommateurs réalisent toujours l’essentiel de leurs achats en magasins, lesquels représentent plus de 90% du chiffre d’affaires du commerce de détail. Longtemps reléguées au second plan par la dynamique d’innovation des pure players, les enseignes physiques reviennent sur le devant de la scène internet. Les règles du jeu concurrentiel sont en réalité en train d’évoluer sous l’effet de la quête de rentabilité des pure players, de la crise traversée par les véadistes et des efforts des distributeurs traditionnels pour rattraper leur retard sur le net. Ces derniers représentent déjà 35% du chiffre d’affaires du top 30 du e-commerce de Xerfi-Precepta. Et leur influence va aller croissant. Les lancements de nouveaux sites marchands vont se poursuivre, à l’image de la boutique en ligne d’H&M en mars 2014. Les acquisitions de pure players vont également se multiplier pour renforcer les compétences, diversifier l’offre ou encore déployer des synergies. Darty est ainsi entré en négociation fin 2013 pour racheter Mistergooddeal à M6. client. Complément indispensable aux dispositifs web-to-store, la digitalisation des points de vente doit, elle, permettre de revaloriser l’expérience client. Les commerces indépendants de proximité à la manœuvre Jusqu’ici restés en retrait du e-commerce, les petits commences indépendants de proximité passent à l’offensive. Désormais conscients que l’immédiateté est leur carte maîtresse, les unions d’artisanscommerçants locales s’organisent pour se déployer sur le web et créer des plateformes marchandes proposant une livraison à domicile, un retrait en points de vente, voire en consignes automatiques. Ces nouveaux sites marchands devraient se multiplier sur le modèle de ceux d’Achetezaupuy.com ou de Sceaux-shopping.com. Avec 36 600 communes et plus de 600 000 commerces de proximité, le potentiel est énorme. Le marché pourrait toutefois échapper aux principaux intéressés s’ils ne réagissent pas avant que les leaders de l’e-commerce ne s’en emparent. … et jouent la carte du cross canal Click & mortar depuis des années ou récemment converties au ecommerce, les enseignes cherchent aujourd’hui à faire valoir leur avantage concurrentiel : leur réseau de magasins. Surtout, elles replacent le magasin au centre du processus d’achat. Ce qui passe par la mise en place de dispositifs web-to-store et la digitalisation des points de vente. Les premiers permettent de répondre aux comportements cross canal de consommateurs en quête du meilleur prix, de générer du trafic en magasin (où les taux de transformation sont 20 fois plus élevés que sur internet) et d’apporter des solutions à la problématique du dernier kilomètre en laissant son coût à la charge du 3 COMMUNIQUE DE PRESSE – 04 avril 2014 CONTACT PRESSE : [email protected] ou standard 01.53.21.81.51 QUI SOMMES-NOUS ? XERFI-PRECEPTA, division du groupe Xerfi, est un cabinet d’analyse indépendant, qui mène des études stratégiques, publiées à sa propre initiative. Il apporte à ses lecteurs, par son expertise professionnelle, sa liberté éditoriale, son ouverture intellectuelle, l’accès à la connaissance actualisée des évolutions sectorielles, des stratégies des acteurs économiques et de leur environnement. Les études Precepta fournissent des clés pour mieux comprendre les enjeux d’un secteur, les rapports de forces qui s’opèrent et les axes stratégiques en cours, ceci dans le but d’éclairer le changement stratégique. 4