De l`éphémère au permanent

Transcription

De l`éphémère au permanent
De l’éphémère au permanent
Le processus de reconstruction d’une ville après
une catastrophe naturelle
remerciements
Gachoud Clio, Pham Minh-Luc
Enoncé théorique
Section d’architecture
EPFL-ENAC-SAR
Semestre 2011-2012
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidées dans
notre travail:
Hossein Sarem Kalali, Shelter and Built Environment Advisor, au PNUD
Julien Grisel, Architecte, qui a écrit une thèse: Le processus de projet dans
La reconstruction urbaine suite à une catastrophe.
L’équipe de Shelter Center et Rob Fielding, Programme Manager
Cyrus Mechkat, Architecte, pour son expérience dans les projets participatifs.
Marie Schärlig, Directrice ad interim, Centre de Compétences Reconstruction- CCR, à la DDC.
Marion Bordier, Information Management Consultant, chez OIM.
Peter Van Der Auweraert, Head, Land, Property and Reparations Division
Department of Operations and Emergencies, chez OIM.
Ivan Vuarambon, Architecte, Team Leader, Haïti chez SDC.
Fanny Ducommun, Graphic designer.
Jean Du Prés (nom fictif), résident de Port au Prince.
Jean-Pierre et Josiane Gachoud, Pham Nam Kim et Pham Van, ainsi que
nos amis pour leur soutien et leur aide.
Equipe de suivi:
Professeur énoncé théorique: November Valérie
Directeur pédagogique:
Dietz Dieter
Maître EPFL: Schmit Marc
Au groupe de suivi du diplôme :
Professeur énoncé théorique: Valérie November, Professeure FNS
Directeur pédagogique: Dieter Dietz, Architecte et Professeur associé en
architecture. Faculté ENAC
Maître EPFL: Marc Schmit, Architecte
preface
Nous observons ces dernières décennies de plus en plus de catastrophe
naturelle . Elles affectent un nombre croissant de personnes au niveau mondial.
Le droit à un abri convenable fait partie des droits humains, l’architecte doit
se soucier de ce phénomène qui ne cesse d’augmenter et qui actuellement
n’a toujours pas trouvé de solution satisfaisante. Est-il possible de trouver
un processus de reconstruction efficace, c’est-à-dire qui limite les phases
de construction, le temps passé dans les camps de réfugiés et rend les
étapes moins séquentielles? La cohésion urbaine lors de la reconstruction
est l’un des problèmes clé car souvent les premiers abris sont établis de
manière spontanée et ne cohabitent pas bien avec la ville. Quelle part de
liberté devons nous laisser aux victimes lors d’une reconstruction, quelle
doit être leur implication?
Chaque reconstruction est unique, cependant les processus sont similaires. Il faut donc identifier ces processus et en extraire les lignes directrices et ce à différentes échelles: en effet les réponses proposées ne
doivent pas uniquement se focaliser sur l’échelle de l’habitation, mais se
développer également à l’échelle urbaine.
Nous allons commencer par une approche allant du macro au micro, du
monde à l’être humain et examiner comment les catastrophes affectent différemment l’être humain à chaque échelle. A noter que la catastrophe n’est
pas distribuée de manière égale en terme de territoire ou dans les couches
de la population, ce qui nous amènera à la notion de vulnérabilité.
Dans le relogement après une catastrophe naturelle, ce qui est particulièrement intéressant ce sont les différentes phases de reconstruction,
bien souvent les enjeux de la catastrophe dépassent la simple reconstruction. Des effets dans les domaines politiques, économiques et de la santé
naissent avec la catastrophe.
Nous aborderons également les différentes problématiques liées au relogement des victimes, aux camps de réfugiés (quels sont leur type, leur organisation et leur temporalité). Nous nous interrogerons sur les conséquences
de ces réponses et comment peuvent-elles être améliorées? En effet, la
sérialité et le manque de flexibilité des camps ne permettent pas une solution satisfaisante aux besoins de la population sinistrée. En réponse à
cette problématique, des théoriciens de la reconstruction ont proposé une
approche participative au projet, elle fera l’objet d’un chapitre dans lequel
nous mettrons en évidence les enjeux d’un projet participatif.
D’un point de vue plus général, il est important de tenir compte de l’échelle
de la reconstruction, si celle-ci se situe au niveau d’une ville, il ne s’agit
pas uniquement de reconstruire des maisons individuelles. Le nombre de
personnes touchées lors de désastres naturels représentent parfois l’équivalent d’une ville entière, de ce fait, il faut reconstruire un centre d’activité
et redévelopper une économie locale. C’est pourquoi nous allons également utiliser des notions d’urbanisme afin de bien comprendre les éléments
structurels des lieux de vie d’une communauté. L’une des problématiques
de la reconstruction est la rigidité des plans. Nous ferons un parallèle avec
les villes informelles, tels que les slums afin de mieux comprendre les degrés de liberté que nous devons accorder dans notre plan urbain ainsi que
la part de participation des victimes. A l’échelle de l’habitat, nous verrons
que les logements spontanés ont des caractéristiques similaires à celles de
la reconstruction post catastrophe.
Cette approche théorique sera confrontée à un cas d’étude, celui d’Haïti.
Ceci permettra d’avoir une vision plus précise quant aux difficultés du terrain, de la gestion de crise, des enjeux de la reconstruction, des procédures qui ont fonctionné et celles qui ont échoué.
Nous avons choisi Haïti pour deux raisons: pour son environnement urbain
qui a été fortement touché, et par la forte présence de quartiers spontanés
au sein de la ville.
Nous conclurons notre travail par une synthèse de tous les sujets abordés
sous la forme de lignes directrices pour la reconstruction.
La structure de notre énoncé ainsi que la relation entre les différents thèmes
abordés, est illustrée dans la figure 1. Elle est divisée en quatre parties qui
contiennent chacunes les thématiques abordées. Leur niveau d’importance
est représenté par leur taille. Les couleurs indiquent les interactions entre
les différentes parties.
abreviations
L’utilisation de notre énoncé peut se faire comme un manuel. Une série
de pictogramme à été conçu pour faciliter une navigation thématique (cf.
schéma ci-dessous).
CCR : Commission Coordination Romande
A la fin de chaque chapitre une page est dédiée aux points clés de celui-ci.
DTM : Displacement Tracking Matrix
CCCM : Camp Coordination Camp Management
CICR : Comité International de la Croix Rouge
DDC : Direction du Développement et de la Coopération
GHRAP : Groupe Haïtien de Recherches et d’Actions Pédagogiques
IFRC : Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge
IDP : International Displaced Person
pictogrammes
Catastrophe naturelle
MTPTC : Ministère des Transports Publics, Transport et Communication
Camps
NRC : Norwegian Refugee Council
Ville
Processus de reconstruction
OCHA : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
OIM : Organisation Internationale pour les Migrations
Société
Cas d’étude
Reconstruction
Points clés
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
SERTIT : Service Régional de Traitement d’Image et de Télédétection
UN-HABITAT : United Nations Habitat
Participation
UNHCR : United Nations High Commissioner for Refugees
UNITAR : United Nations Institute for Training and Research
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Niveau d’importance
figure 1. «mind map»
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Les désastres
Constructio
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Interactions sociales
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Type de loge
La théorie
Processus
Urbanisme
Théorie
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La reconstruction
Réponse à la
catastrophe
Processus de
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Catastrophe cyclique
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introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
planifie versus non planifie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
du macro au micro. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
La ville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Les bidonvilles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Le monde et les désastres naturels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
La catastrophe au sein de la ville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Relation entre la catastrophe et l’être humain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
les differentes phases du relogement apres
une catastrophe naturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Une reconstruction en trois phases. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Les différentes phases du relogement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
La temporalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Le lieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Les problèmes fonciers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Les méthodes de reconstruction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
le processus participatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
La participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Les types de participation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
La dynamique du pouvoir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Les techniques de communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
L’architecte et la participation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
La gradation de la participation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
la problematique des camps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
Les camps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Les camps planifiés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Les camps spontanés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
cas d’etude: haïti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Haïti avant le 12.01.2010. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Contexte historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Une centralisation des pouvoirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
L’urbanisme informel de Port-au-Prince. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Haïti après le 12.1.2010. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Les répercutions matérielles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Répercutions sociales, politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Une capitale après désastre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Les migrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Analyse de la réponse post-catastrophe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Typologie des camps à Haïti. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Naissance et évolution du camp. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Composition des camps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
La problématique foncière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
La reconstruction en milieu urbain. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
La participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Les visions futures d’Haïti. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Points clés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
conclusion: vers une reconstruction
evolutive et durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Processus de reconstruction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
La temporalité et flexibilité du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Proctocole de la reconstruction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
references. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Iconographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
1
introduction
La catastrophe est faite d’un avant et d’un après. C’est un « achèvement
brutal », c’est également un tournant dans l’évolution et amène à un questionnement sur la situation passée, actuelle et future. Julien Grisel parle de
la catastrophe comme d’une opportunité au renouveau et au développement de nouvelles idées ou techniques. Elle permet d’imaginer de nouveaux
scénarios, parfois utopistes, qui dans une situation normale ne le permettrait pas ou ne viendrait pas à l’esprit. Pour James K.Mitchell, les désastres
naturels sont une forme « d’antidote » contre les éléments fabriqués en
série et une uniformisation du contexte urbain et social.
Les catastrophes naturelles semblent être des déclencheurs de projets
d’urbanisation, cependant cette reconstruction est très délicate et engendre bien plus de problèmes qu’il n’y paraît, car ces projets sont souvent
trop ambitieux et malheureusement peu d’entres eux voient le jour. C’est
pour cela que notre recherche se concentre sur la reconstruction et essaye
d’extraire les problématiques principales et d’y trouver une alternative, afin
de réduire le temps du relogement et le rendre plus accessible.
2
3
du macro au
micro
Dans ce premier chapitre nous allons définir ce que représente un désastre
naturel à l’échelle mondiale, puis de la ville et ensuite de l’être humain. Ceci
permettra de mieux comprendre les enjeux généraux afin d’avoir une vue
d’ensemble de la situation et d’obtenir un processus de reconstruction
mieux adapté.
4
5
Désastre naturel :
«a situation or event which overwhelms local capacity, necessitating
a request to a national or international level for external assistance;
an unforeseen and often sudden event that causes great
damage,destruction and human suffering.
For a disaster to be entered into the database, at least one of the
following criteria must be fulfilled:
10 or more people reported killed;
100 or more people reported affected;
declaration of a state of emergency;
call for international assistance.»
(D. Guha-Sapir et al., 2011)
Il existe différents types de risques, (cf. tableau1) et leurs répercutions ne
sont pas toujours égales, celles-ci dépendent de nombreux facteurs : de
l’environnement construit, du type de construction, du terrain, de la capacité de la population à réagir contre une catastrophe.
Pour mieux comprendre les répercutions des catastrophes naturelles dans
le monde, nous avons produit différentes cartes qui représentent la localisation et le nombre de désastres au cours de ces dix dernières années. Les
différents types de catastrophe ne sont pas répartis équitablement autour
du globe.
Nous observons également que le nombre de victimes n’est pas comparable, par exemple une catastrophe qui touche les pays du nord aura un
impact moindre que dans les pays du sud.
A noter que la majorité des désastres qui se sont produits lors de ces dix
dernières années sont d’ordre hydrologique, mais ces derniers ne sont pas
les plus meurtriers: les tremblements de terre font en général plus de victimes. Nous remarquons que la sensibilité aux catastrophes dépend de la
richesse du pays: des pays avec des constructions précaires seront plus
affectés par un désastre qu’un pays ayant une construction selon des
normes parasismiques.
Les cartes suivantes (cf. figures 2 et 3) montrent que les pays répondent
différemment aux catastrophes: le nombre de victimes ne dépend pas uniquement de la fréquence des désastres, mais aussi de la vulnérabilité du
pays.
Tableau 1: les types de catastrophes naturelles
Géophysique
Tremblement de terre
Volcan
Glissement de terrain
Météorologique
Tempête
Cyclone
Ourgan
Hydrologique
Inondation
Coulée de boue
(Tableau fait à partir des données de D. Guha-Sapir et al., 2011)
Les pays « riches » auront un ratio victime/catastrophe plus bas que celui
des pays en voie de développement.
Nous ne sommes donc pas tous égaux devant la catastrophe, que ce soit
par la localisation ou par la précarité des constructions tous les pays ont
une vulnérabilité différente quant à la catastrophe. Cette constatation nous
a amené à nous intéresser aux types de populations qui étaient le plus gravement touché, les populations des pays défavorisés.
Il est important de distinguer deux situations: les catastrophes cycliques
et les catastrophes ponctuelles. Bien souvent les pays qui sont touchés
de manière régulière ne sont pas les mieux équipés et la population reste
sur les lieux à risque dans la majorité des cas. (Centre for Research on the
Epidemiology of Disaster (CRED) s. d.)
Du macro au micro
le monde et les desastres
naturels
6
7
figure 2. nombre de desastres naturels
2000-2011
Hydrologique
2000-2011
Désastres naturels
de 2000 à 2010
Météorologique
Index de vulnérabilité des
risques de désastres naturels
Très élévé
Elévé
Moyen
Faible
Très faible
Pas de données
2000-2011
Nombre de désastres naturels de 2000 à 2010
Accumulation des désastres naturels
Météorologique
Hydroligique
Géophysique
500
400
300
200
100
0
Cette carte nous montre le nombre de catastrophe dans le monde au cours
de 2000-2010. Les pays les plus vulnérables se trouvent dans les pays du
sud, autour de la bande équatoriale. Les Etats Unies, la Chine, l’Inde ainsi que
l’Indonésie sont les zones les plus touchées.
Prendant la période étudiée, nous ne voyons pas une augmentation significative du nombre de catastrophe, cependant, nous savons que ces dernières ont
augmenté depuis les années 50.
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Du macro au micro
Géophysique
8
9
figures 3. population affectee par les catastrophes
Index de vulnérabilité des
risques de désastres naturels
Très élévé
Elévé
Très faible
Pas de données
>100
>10000
>100000
>1Mio
800Mio
700Mio
>100Mio
600Mio
500Mio
400Mio
>400Mio
300Mio
200Mio
Nombre de désastres naturels par années
Accumulation des désastres naturels
Personnes affectées
Personnes sans abri
Morts
100Mio
7Mio
6Mio
Cette carte nous montre les nombres de personnes affectées par
les catastrophes entre 2000 et 2010. Nous voyons clairement que
les populations touchées sont majoritairement celles des pays
proche de la ceinture équatoriale. En comparant cette carte avec
la précédente, nous observons que les pays du sud sont plus fortement affectés.
5Mio
4Mio
3Mio
2Mio
1Mio
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Du macro au micro
Moyen
Faible
10
11
étaient urbains, la moitié
l’était en 2007, et 60 % le
seront probablement en
2030 (surtout dans les pays
en développement qui selon
les prospectivistes devaient
accueillir 4 milliards d’urbains
en 2030, soit 80 % des
citadins de la planète).»
(ONU, Banque mondiale, 2007)
Du macro au micro
«En 1950, 30 % des humains
13
30 MILLIONS de personnes
Du macro au micro
12
4X
affectées en 2010 par des désastres naturels
2,5 MILLIONS de sans abris
en 2010 dù aux désastres naturels
0.3X
360’390 morts en 2010 dûs
2X
aux désastres naturels
GENEVE
14
15
«La catastrophe place la collectivité face à sa capacité de résilience.
Elle défie ainsi la solidité de ses valeurs, sa cohésion et révèle sa
vulnérabilité au sein de son environnement naturel.»
figure 4. relation entre le site et la catastrophe et les dommages engendrés:
Non construit
(J.Grisel, 2010)
La ville est un équilibre dynamique, nous y retrouvons la plupart des activités humaines. Elle est parcourue par une grande quantité d’événements.
Il existe une certaine stabilité entre la destruction et la reconstruction, qu’
elle soit planifiée ou non. La croissance d’une ville n’est pas linéaire, en effet
des facteurs externes vont modifier son comportement. Elle devra s’adapter
à ces nouvelles conditions afin de protéger les activités humaines qu‘elle
renferme.
Que se passe-t-il quand cet équilibre est ébranlé lors d’un événement naturel ?
Comment réagir lorsque un tiers du pays est inondé ?
Julien Grisel met en évidence la « rupture » que cet événement crée et
fait ressortir la vulnérabilité de la ville, ainsi qu’un questionnement sur son
emplacement ou même son passé et son futur. La ville doit désormais « survivre ». Cette problématique se situe à plusieurs échelles, au niveau du « développement physique de la ville», de « son environnement » et de l’individu.
Le facteur temps est un élément prédominant dans la reconstruction de la
ville après une catastrophe naturelle. Comment reconstruire ce qui a été
construit en plusieurs années, voir décennies, en un laps de temps des plus
réduit ?
Nous parlons à ce moment d’un phénomène de ville spontanée, ou alors de
ville dans la ville. Quel est ce phénomène et comment peut-il nous aider à
trouver des outils architecturaux pour mieux comprendre le processus de
reconstruction d’une ville après un désastre naturel. Nous retrouvons deux
nouvelles sociétés : les victimes et les non victimes, il faudra également
prendre en compte cette relation, comprendre ses limites et comment intégrer ces deux entités l’une dans l’autre.
Selon Ian Davis, la catastrophe est perçue différemment selon le lieu d’impact, si elle est située dans une zone qui n’est pas peuplée, le désastre
est vécu différemment, ce n’ est plus un désastre, mais une catastrophe
naturelle. Par contre dans une zone construite, la catastrophe sera transformée en désastre. Nous pouvons distinguer trois situations : non construit,
Bonne construction
Ville de mauvaise construction, sur un site à risque
0
Dommages urbains
de bonne construition, de mauvaise construction sur un site à risque (cf.
figure 4).
L’approche du désastre est passablement différente entre les pays en voie
de développement et ceux développés. Par exemple, les pays développés
ont tendance à prévoir, à essayer de contrôler la catastrophe naturelle, les
bâtiments sont construits avec des normes antisismiques ou alors, une
série de barrage contre des écoulements sont planifiés, etc. En Suisse,
les mesures préventives contre tout type de catastrophe sont nombreuses,
alors que le pays est rarement touché par celles-ci.
A noter que la plupart du temps les populations pauvres se retrouvent avec
des logements vulnérables et en plus dans des zones à risque plus prononcé, ce qui accentue les dégâts lors de catastrophes naturelles. Dans
ce cas, ce sont en général des actions individuelles qui sont prises pour
combattre le désastre, les habitants solidifient leur construction, ou alors
décident d’aller vivre ailleurs.
«In very broad terms the distinction can be summarized by saying that
in the developed world we seek for material solutions, while in the
developing world the solutions are primarily social mechanisms.»
(I.Davis, 1978)
Du macro au micro
la catastrophe
au sein de la ville
17
Le modèle de vulnérabilité qu’il faut considérer est le “pressure and release
model”(cf. figure 5), dans ce dernier, le désastre est la résultante de deux
forces opposées, d’une part les processus qui créent une vulnérabilité et
de l’autre les désastres naturels. Selon Blaikie et al (1994), le modèle fonctionne comme un casse noix, lorsque les pressions sont exercées sur les
deux côtés, nous avons une augmentation du risque. L’idée de “release”
permet de conceptualiser l’idée de réduction du désastre, en mettant
moins de pression, la vulnérabilité peut être diminuée.
figure 5. “pressure and release model”
THE PROGRESSION OF VULNERABILITY
1
ROOT CAUSES
«More than 98 percent of people affected by disaster are from
developing countries. »
(Red Cross, 2008)
Le modèle présuppose que les conditions à risque naissent de pressions
dynamiques (provoquées par des facteurs politiques, économiques et/ou
sociaux), elles-mêmes créées par des circonstances politiques ou économiques nommées « root cause ».
Ce modèle permet de comprendre la catastrophe comme une accumulation de conditions à risque. Il explique aussi les différentes vulnérabilités
qu’il peut y avoir au sein d’une ville. Si la catastrophe va toucher l’entier
d’une ville, nous verrons qu’il y a de grandes différences de vulnérabilité,
ainsi les populations les plus défavorisées seront aussi les populations les
plus fortement touchées, car plus vulnérables.
«The study of disasters is almost by definition a study of poverty
within the developing world»
(I.Davis, 2008)
Du macro au micro
16
Limited access to
Power
Structures
Ressources
Ideologies
Political systems
Economic systems
2
DYNAMIC
PRESSURE
Lack of
Local institutions
Training
Appropriate skills
Local investments
Local markets
Press Freedom
Ethical standards
in public life
Macro-forces
Rapid population
growth
Rapid urbanisation
Arms expediture
Debt repayment
schedules
Deforestation
Decline in soil
productivity
3
UNSAFE
CONDITIONS
DISASTER
Fragile
Physical
Environment
Dangerous locations
unprotected building
and infrastructure
Fragile local economy
Livelihood at risk
Low income level
Vulnerable society
Special groups at risk
Lack of local institutions
Public actions
Lack of disaster
preparedness
Prevalence
of endemic
disease
HAZARDS
Earthquake
High winds
(cyclone/hurricane/
typhoon)
RISK =
Hazard +
Vulnerability
Flooding
Volcanic eruption
Landslide
Drought
Virus and pests
(Blaikie et al., 1994)
18
19
Nous allons nous concentrer sur l’échelle locale de la catastrophe,
notamment sur son impact chez l’homme, ainsi que sur ses habitudes et
son comportement.
« Alors que la préoccupation du danger n’est pas formulée dans un
discours où ne prend pas forme dans des pratiques propre, elle se
lit dans les faits et gestes des habitants et situations quotidiennes.»
(J.Lagumier, 2009)
J.Lagumier montre que la catastrophe va modifier les habitudes de la population. Par exemple, certains parcours vont être changés, nous verrons
aussi naître de nouvelles pratiques. Ainsi les victimes d’inondation auront
tendance à être beaucoup plus attentives au niveau de la rivière organisant même des rondes lors de fortes pluies. Ce changement d’habitude
et de pratique aura aussi un impact architectural, certains habitants vont
construire des chambres spéciales afin de se protéger de la catastrophe
en cas de récidive.
Ce changement de moeurs a aussi été observé par Sandrine Revêt qui
analyse le cas de Vargas, où elle note des changements d’habitude, de
pratique de la part de certains habitants.
«Cette perte s’accompagne de la disparition de certaines pratiques.
Par exemple, Carolina, une jeune femme de la classe moyenne,
ne parcours plus le matin, comme elle avait l’habitude de faire le
kilomètre de plage qui séparait son immeuble du centre de la ville
pour aller y acheter le journal et qui aujourd’hui est un terrain vague
encombré de troncs d’arbres et de pierre. Elle vit plus enfermée et
affirme se sentir plus isolée.»
(Sandrine Revêt, 2007)
Selon Lagumier les attitudes des sinistrés oscillent entre le déni, matérialisé
par le silence, ils ne veulent pas parler de la catastrophe et une peur qui
modifie leur quotidien.
Le traumatisme psychologique doit être pris en compte lors du processus
de reconstruction. La population touchée devra être rassurée, se sentir à
l’abri dans son nouvel habitat. La relation au terrain sera à considérer, ainsi
que les méthodes de constructions pour sécuriser le nouveau ou l’ancien
terrain.
Il est important que la communauté puisse se recréer afin de consolider les
bases de la reconstruction durable.
Du macro au micro
relation entre
la catastrophe et
l’etre humain
20
21
1. La vulnérabilité des pays par rapport à la catastrophe est inégale, ceux
en voie de développement sont les plus touchés : il existe plus de
construction dans des zones à risque, les moyens techniques contre
les catastrophes sont peu développés. Le potentiel d’action sur place
est réduit.
2. Nous pouvons réduire ce degré de vulnérabilité avec des constructions mieux adaptées et réévaluer le degré de risque des terrains.
3. La relation au territoire est très importante.
4. Chaque catastrophe est unique et nécessite une réponse adaptée.
5. Les catastrophes entrainent des mouvements migratoires au sein du
pays et vers l’étranger, mais la population essaye de rester sur sa terre.
6. La gestion du risque est cruciale au niveau de l’habitat ainsi que du
territoire.
7. La catastrophe peut être un déclencheur d’urbanisation.
8. La catastrophe détruit une communauté.
9. La catastrophe chez l’être humain détruit son habitat, donc ses repères
et crée un sentiment d’insécurité. Nous pouvons aider les victimes en
proposant un lieu où la population touchée pourra reconstruire une
nouvelle vie, retrouver une communauté et un sentiment de sécurité.
10. La structure sociale est importante.
Du macro au micro
points cles
22
23
les
differentes
phases du
relogement
apres une
catastrophe
naturelle
Le relogement est une partie importante de notre travail. Nous essayerons
de faire une liste exhaustive des différents moyens de relogement et de
comprendre ses différentes phases, ainsi que l’importance du lieu et de la
notion de temps. Ceci permettra d’enrichir notre stratégie pour le processus de reconstruction.
« Un abris est plus qu’un toit: c’est un moyen de garantir la santé, la
sécurité, l’intimité et la dignité des habitants du camp.»
(NRC, 2008)
24
25
la phase de l’urgence C’est la première qui se met en place, elle consiste au relogement rapide
des sinistrés dans des structures d’accueil ou des tentes. En général
comme l’a remarqué Cassidy Johnson, cette phase permet au gouvernement de montrer qu’il est présent et sait agir dans une situation de crise.
Cette phase est temporaire et ne dure qu’un laps de temps très court.
la phase de transition
La réalité du terrain ainsi que la complexité des enjeux de la reconstruction
font que le temps nécessaire pour une reconstruction permanente est relativement long. Une solution de transition est donc mise en place, elle offre
plus de confort que les tentes en attendant la reconstruction des habitations. Cette réponse est parfois mal adaptée aux besoins des utilisateurs,
car bien souvent ce sont des modules préfabriqués produits en séries, et
les coûts de ces habitations peuvent dans certains cas être aussi chers que
le coût de la reconstruction permanente. De plus ces logements de transitions tendent à devenir permanents au fils du temps, car les matériaux utilisés dans les logements transitoires ont des durées de vie de l’ordre de 10
ans. Nous sommes dans une temporalité qui se rapproche du permanent.
Le terme abris de transition signifie que c’est un élément qui peut être déplacé, adapté ou agrandi (NRC,2008).
la phase permanente
C’est la dernière phase. Les réponses proposées sont des constructions
en dur qui doivent perdurer et offrir un environnement adéquat pour le développement de la vie futur d’une famille.
Ces phases sont illustrées en figure 6.
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
une reconstruction en trois
phases
26
27
figure 6. tableau des differentes solutions de relogements apres
desastre
3-4
6-8
~24
Sur leur propre propriété
Utilisation de bâtiments existants
Chez des proches
Unité Individuelle
Basé sur des plans militaire
Plan d’évacuation du gouvernement
Camps de réfugiés
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
Plan informel
~24
Tentes
Unité à multiple familles
Solution importée
?
Logement d’urgence
Savoir faire local,
matériaux locaux
Savoir faire local,
matériaux locaux,
design de l’ ouest
Squats
Solution indigène
Fondation de la maison
et services
?
Logement permanent
Design et construction fait
par un entrepreneur
Semaines
?
Dans des centres
de réfugiés
Déplacement vers des zones
moins vulnérables
Nouvelle division des villes
et vilages existants
Graphique fait à partir des données de Shelter Project 2009
?
28
29
«La
planification est une tentative de « remise en ordre » des
choses, des aménagements humains, des éléments constitutifs du
territoire.»
(J.Grisel, 2010)
Selon Ian Davis, nous imaginons que le gouvernement se doit de fournir un
maximum de logements de premier secours, mais il faut se rendre à l’évidence, les personnes essayeront de trouver d’autres moyens avant d’aller
dans des abris fournit par les différents organismes. Ils vont d’abord aller :
1. Chez des proches parents ou amis.
2. Improviser eux-mêmes leur abri.
3. Aller dans des lieux qui auront été convertis, tels que des écoles, des
centres sportifs etc...
4. Dans les abris fournis.
Par la suite, il est important de distinguer deux approches différentes qui
sont directement liées au temps. Après la venue d’une catastrophe naturelle, il existe une phase que nous pourrions appeler « de survie »: le plus
important est de trouver un logement pour s’y abriter et de survivre à cet
événement, dès lors la perception et l’approche du logement est tout autre.
Une fois cette période révolue, nous entrons dans la période de reconstruction d’une vie, il ne s’agit plus de survivre, mais de retrouver un quotidien
rassurant qui permette un développement à long terme. Il faudra promouvoir les échanges sociaux et également retrouver une place au sein de la
communauté.
réduit, néanmoins le problème subsiste. Dans notre processus de reconstruction, nous partions de l’idée que le plan final ne pourra pas être connu
et nous tiendrons compte de la part d’incertitude et de spontanéité qui va
s’ajouter au plan initial. Il est important de proposer un plan qui incorpore au
mieux les éléments externes et non prévisibles issus de la communauté, tels
que les conflits, les désastres naturels, les crises économiques qui peuvent
être pris en compte lors de l’établissement du plan, mais à un faible degré
car ce sont des éléments imprévisibles.
«Time is another factor that is difficult to anticipate. It is a familiar but
devilish dilemma: a design is made using today’s data for the city of
tomorrow. Naturally, every designer tries to take it into account, but
in reality this is impossible.»
(Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010)
figure 7. modele de l’activite de retablissement post-catastrophe.
la temporalite
Le temps est un facteur important dans le processus de reconstruction (cf.
figure 7 et 8). Il intervient à de multiples niveaux. Il est divisé en fonction
d’une échelle de temps plus ou moins précise et prédictible. La reconstruction se fait en plusieurs phases clés, essentiellement trois : urgence, transition, reconstruction. Cependant elles s’entrelacent fréquemment. L’une des
difficultés lors de la planification de la reconstruction est que les besoins
d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que demain et ce problème est fréquent dans les villes d’aujourd’hui. La différence essentielle dans notre cas
est que le temps de construction est accéléré, de ce fait la différence de
temps entre le plan établi et le développement final est considérablement
(Vale et al., 2005)
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
les differentes phases
du relogement
30
31
figure 8. duree du processus de reconstruction
et taille de logement
Indonésie
Amériques
Chine
Pérou
Indonésie
Amerique du sud
Asie
Bengladesh
Amériques
2 ans
3 ans
Pérou
Chine
Bengladesh
Pérou
1 an
2 ans
Pérou
Pérou
Indonésie
6 mois
Inde
Honduras
Sri Lanka
1 an
Pérou
Amerique du sud
Asie
Honduras
Indonésie
Sri Lanka
Mozambique
6 Pers
Honduras 11m2
Mozambique 12m2
Haïti 18m2
Somalie 13.5m2
Mozambique 12m2
Eritrée 16m2
4 Pers
8 Pers
2 Pers
Pérou 9-18m2
Asie
Haïti 18m2
Indonésie
6 mois
Haïti
8 Pers
Honduras 11m2
Inde
Indonésiem2
Pérou
9-18m224m2
Jogyakarta
6 Pers
Indonésiem2
Afganistan 21m2
4 Pers
Jogyakarta 24m2
Sri Lanka 18-20.5m2
2 Pers
Afganistan 21m2
Pakistan 18m2
Somalie 13.5m2
Soudan 20m2
Myanma
Haïti
Asie
Indonésie
Pakistan
Congo
Mozambique
Myanma
Pakistan
Kenya
Eritrée 16m2
Congo 24m2
Sri Lanka 18-20.5m2
Thaïland16m2
Soudan 20m2
Kenya 18-25m2
Pakistan 18m2
Inde 10m2
Congo 24m2
Liberia 25m2
Thaïland16m2
Italie 74m2
Kenya 18-25m2
Rwanda 48m2
Inde 10m2
Liberia 25m2
Italie 74m2
Pakistan
Congo
Afrique
Turquie
Pakistan
Kenya
Italie
Afrique
Europe
Turquie
Italie
Afrique
Rwanda 48m2
Europe
Afrique
Europe
Processus de reconstruction
accompli jusqu’aux habitats de
transitions
Processus de reconstruction
accompli jusqu’aux habitats
permanents
Europe
(Graphique fait à partir des données de Shelter Project 2009)
(Graphique fait à partir des données de Shelter Project 2009)
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
En moyenne la mise en place des éléments de transitioins prennent six mois et
3 ans
la reconstruction à long terme se fait sur plusieurs années.
33
le lieu
L’appartenance au territoire est très présente. Julien Grisel fait référence au
lieu comme « une composante identitaire de la collectivité ». C’est aussi un
lieu de commémoration.
Lors des différentes phases du relogement la relation au territoire pose souvent des problèmes, car malgré le fait que la zone soit à haut risque les
gens souhaitent retourner sur leur terrain. C’est un phénomène qui peut
s’expliquer de différentes manières et qui doit être pris en compte dans
notre processus de reconstruction.
L’ importance dû lieu est du au fait que dans les pays en voie de développement, le terrain est une des seules richesses dont la population dispose.
Souvent l’emplacement de l’habitat est fortement lié au travail et un déplacement dans des zones plus sûres, souvent éloignées est un problème
considérable. Par exemple, pour une famille de pêcheurs ou de fermiers
en Asie, se déplacer dans une zone éloignée, mais sécurisée, représente
parfois un grand sacrifice. Ils s’éloignent de leurs proches, de leurs repères.
Cela a un impact économique, les gens se retrouvent loin de leur travail et
le prix du déplacement est trop conséquent comparé à leur salaire.
De ce fait, nous pouvons comprendre la réflexion suivante: il est préférable
de rester au même endroit et prendre le risque qu’une catastrophe réapparaisse, sachant que celle-ci pourrait se reproduire que dans 5 ans voir 10
ans, ou même jamais. La relocalisation est un problème majeur en soi et
reconstruire sur le lieu de la catastrophe dans la plupart des situations est
nécessaire.
Le questionnement de l’emplacement de la reconstruction est également
lié à «la mémoire collective du lieu ». Un groupe qui habite un lieu, s’approprie l’espace et le module selon ses besoins et parfois il se soumet
aux éléments physiques qu’il contient. C’est en même temps un lieu de
confiance car il est familier et sert de repère au quotidien. « L’image » du
lieu prend une place prédominante, il a une « empreinte du groupe», les
différents éléments du lieu ont un sens bien précis pour ses habitants, ce
sont des facteurs parfois invisibles. Le lien particulier au lieu se précise et
ressort lorsque le désastre naturel soumet une cassure avec celui-ci. Cet
événement crée une cassure et fait paraitre un nouveau rapport au lieu,
il est découvert sous un autre angle et les éléments, les souvenirs qui le
lient à ses habitants se transforment. La mémoire collective sera également
ébranlée et transformée. Les structures physiques du lieu sont changées
et possèdent dorénavant des traces de l’événement. Le choix du site peut
aussi être perturbé par l’illustration physique de la catastrophe. D’ailleurs
Julien Grisel se questionne sur la position de la reconstruction par rapport
à la mémoire collective et de ce fait où se positionne la reconstruction, en
tant que « rupture », dans la « continuité », comme une « commémoration »
ou alors en tant que « compromis » avec le milieu urbain préexistant.
Comme le dit aussi Cambrézy)
« L’enracinement d’un groupe ou d’une communauté dans son
territoire ou son espace de vie est la manifestation la plus tangible
de l’existence de ce groupe. Le territoire produit l’identité en même
temps qu’il en est le produit.»
(L.Cambrézy, 2001 )
les problemes fonciers
Il existe un autre élément à ne pas négliger dans la reconstruction et qui
prend du temps, c’est l’acquisition de terrain. Souvent les problèmes fonciers ralentissent énormément ou même empêchent le développement du
projet.
«La planification de grandes zones dévastées suppose que les
autorités publiques soient suffisamment puissantes pour pouvoir
exproprier ou racheter de grandes zones urbaines. Mais même
dans ce cas, les autorités doivent trouver des compromis afin que
les propriétaires ne quittent pas la ville, car une des conséquences
d’une catastrophe est engendrer des changements importants des
prix des terrains et des matériaux de construction.»
(J.Grisel, 2010)
Cette thématique est un problème en soi très vaste que nous avons choisi
de ne pas traiter en détail dans notre recherche.
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
32
35
les methodes de reconstruction
Selon Ian Davis, il est important de comprendre la culture locale ainsi que
sa relation avec la forme construite qui l’entoure. Comprendre le vernaculaire, nous permettra de mieux comprendre les besoins existants et de
mieux s’adapter au lieu. Le vernaculaire doit être une source d’inspiration
pour le processus de reconstruction. Souvent les techniques constructives parasismiques sont amenées par les ONG, mais ces méthodes sont
très difficiles à reproduire dans le pays. Dans ce cas, le vernaculaire peut
nous être utile. Il nous faudra trouver un compromis entre le vernaculaire et
les constructions contemporaines. Julien Grisel note d’ailleurs.
«En se plaçant en rupture complète avec le modèle de l’ancienne
ville, on a sans doute permis l’émergence d’un modèle basé sur des
contraintes nouvelles liées à une société nouvelle, mais on a perdu
également des éléments qui faisaient la force de la collectivité,
dans sa manière de vivre ensemble et de construire le territoire.»
(J.Grisel 2010)
Une autre question est celle d’une maison inadéquate aux normes sismiques, qui va prendre en charge l’adaptation de l’habitat? Comment changer la méthode de construction, faire que celle-ci devienne partie intégrante
des mœurs et ne reste pas un cas isolé et étrange qui n’appartient pas à la
société qui l’habite? Il faut trouver un compromis entre l’habitant et sa sécurité, puis déterminer les connaissances et outils qu’il maitrise, pour créer
un dialogue constructif. C’est un point qui sera abordé plus précisément
lors du développement sur la participation et la relation entre le «bottom up»
et le «top down».
Selon Ian Davis il existe trois types de reconstructions :
1. Celle qui décide d’ignorer complètement l’aspect culturel et ne s’intéresse pas au vernaculaire, et apporte une solution étrangère à ce qui
existe habituellement et espère changer les mœurs.
2. Celle qui essaie de trouver une solution universelle et qui met également de côté l’aspect culturel et pense que la manière de vivre de
l’individu est plus ou moins identique dans le monde entier.
3. Celle qui a tenu compte de toutes les contraintes culturelles et essaie
de modifier la technique constructive des maisons pour les rendre plus
sûres.
Les éléments reconstruits ou même la fortification des maisons non détruites est un thème très important dans une situation post-désastre. Souvent
les gens reconstruisent de la même manière, même si ils ont eu la preuve
que cette solution est inadéquate. Un travail important de prévention et
de formation est à faire pour prévenir les incidents futurs. (Entretien, DDC,
Marie Schärlig, 2011)
Actuellement, la situation a changé. Les différents organismes essayent de
mieux prendre en compte les besoins de fortification des habitations, mais
cela ne se fait pas partout ni spontanément.
Les ONG se heurtent également à des facteurs externes lors de la prévention et de la formation de la population pour une construction plus sûre. Ils
retrouvent des obstacles culturels et économiques qui viennent entraver la
sensibilisation à la prévention, car dans la majorité des cas le groupe social
concerné est passablement pauvre et la reconstruction d’une maison plus
sûre coûte plus cher, il est donc difficile de les en persuader. Cette situation
pousse les personnes à rester sur place et empêche de reconstruire dans
une zone plus sûre.
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
34
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
36
37
38
39
in response to their everyday
needs their occupations,
their wealth, their traditional
construction techniques
and their cultural patterns.
Secondly, the return period
of most forms of disaster is
so infrequent that it has no
influence whatsoever on local
construction techniques or
the siting of settlements»
(I.Davis,1978)
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
«First, people build their homes
40
41
figure 9. exemples d’extensions
Maison donnée
L’un des autres facteurs essentiel est l’évaluation des besoins des sinistrés. Après un désastre, il faut établir quels sont les besoins minimaux de
chacun. Nous avons: les besoins des personnes sans abris; un besoin immédiat, ce qui ne correspond pas forcément à ce qu’ils veulent ou auront
besoin à long terme; les exigences du gouvernement, des associations et
les besoins qui nous semblent nécessaires, qui sont souvent liés à des préjugés et pas forcément les mieux adaptés; les besoins sociaux et matériels,
comme nous l’avons vu auparavant. Les besoins sociaux dans des pays en
voie de développement seront plus adéquats que des solutions matérielles.
(I.Davis, 1978)
Gazebo et support pour les plantations
Extension en bois (cuisine)
La relation aux besoins est liée au temps. Les exigences évoluent avec celui-ci. Vivre dans une tente est acceptable pour une durée limitée et répond
à des besoins immédiats, mais devient inadéquat après 6 mois. Pour la
reconstruction, il faut trouver un système qui comprend et différencie les
besoins immédiats et futurs (cf. figure 9). Il faut trouver un arrangement qui
permette de répondre à ces différentes nécessités de manière continue en
évitant les sauts d’échelle et de temps trop radical.
Clôture et avant-toit
Extension de la terrasse
Terrasse à demi fermée par des
cloisons en bois
Terrasse à demi fermée par un mue
en maçonnerie
Remplacement de l’escalier et de
la balustrade par des modèles plus
décoratifs
Clôture de la parcelle et cages pour
l’élevage de poules ou de canards
Exemples d’extensions observées
à Sigli, de la plus simples à la
plus sophistiquées. Ce registre
Extension en maçonnerie et parking
couvert
d’extensions se rencontre sur
tous les types de maisons reconstruites par l’aide humanitaire (ici:
Architectes de l’Urgence).
Multilples extensions qui métamorphosent la maison d’origine et
doublent la surface habitable
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
Commerce à l’avant de la parcelle
42
43
1. Il y a trois phases dans le relogement: l’urgence, la transition, la
permanence. Le but est de réduire la durée et la discontinuité de ces
trois phases et n’en créer plus qu’une seule.
2. Le temps d’exécution des différentes phases est important. Les
éléments transitoires prennent en moyenne 6 mois à être établis, la
reconstruction permanente ne commence en général pas avant un
ans après la catastrophe et prend souvent plusieurs années pour être
achevée. Les camps peuvent exister pendant de nombreuses années.
Il faut donc être conscient du développement à long terme et essayer
d’incorporer cette notion le plus tôt possible dans la reconstruction.
3. Les victimes vont généralement se réfugier en premier lieu chez leurs
proches, dans des lieux publics transformés pour l’occasion ou à côté
de leurs maisons détruites. Les camps sont leur dernier recourt.
4. L’importance du lieu: les gens sont très attachés à leur terrain,
souvent c’est leur seule richesse. Il faut privilégier le relogement et la
reconstruction, sur le terrain touché, lorsque cela est possible.
5. L’adaptation et la flexibilité des solutions proposées aux victimes sont
très importantes.
6. La notion de participation lors de la reconstruction est essentielle. Il
faut être capable d’intégrer au mieux les besoins de la population. La
réponse sera mieux adaptée si nous associons à la reconstruction un
processus de participation, mais il faut savoir que la participation a ses
limites et peut rapidement être ingérable. Il faut clairement établir les
domaines et les limites de chacun, afin d’éviter des conflits d’intérêts
supplémentaires.
7. La reconstruction est essentiellement du cas par cas, elle doit être
flexible pour permettre une meilleure appropriation de l’habitat.
Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle
points cles
44
45
le processus
participatif
L’aspect social de la réponse à la catastrophe est un élément important
de la reconstruction. La notion de participation est aujourd’hui incontournable dans les projets de reconstruction. Nous verrons dans ce chapitre
les enjeux de la participation, ses types, sa mise en place et introduirons la
notion de gradation de la participation.
46
47
Comme nous l’avons vu auparavant et comme le montre Lizzaralde, nous
somme face à deux approches dans la reconstruction : le « top down » et
le « bottom up ».
L’approche top down :
C’est une approche qui est apparue dans les années 70-80, en plein boom
des techniques d’industrialisation et de production en série. Elle se caractérise par une standardisation de l’habitat. Ce système ne prend pas en
compte les réels besoins des sinistrés ainsi que l’aspect social, elle s’est
révélée être un échec. En réponse à cela, les ONG et des spécialistes de
la reconstruction ont favorisé une approche beaucoup plus participative.
L’approche bottom up :
Il n’y a pas de réponse standardisée, mais une pluralité de réponses aux différents besoins de chaque sinistré. Les acteurs sont également multiples.
De nos jours, il est clair qu’aux réponses des approches «top down
», doivent être associées les réponses « bottom up » aux processus de
reconstruction. Les nombreuses directives collectées et résumées par «
Shelter Center » mettent un poids très important sur l’aspect participatif
dans les projets de reconstruction
Comme décrit précédemment, les solutions formelles de part leurs rigidités peinent à répondre aux besoins des usagers. Comme solution à ces
problèmes, les organisations onusiennes ainsi que les ONG se focalisent
sur une approche participative. Cette approche permet en effet d’établir un
dialogue avec la population touchée. Celle-ci pourra identifier au mieux ses
besoins mais aussi la meilleure manière d’y répondre. Elle permet de créer
une synergie entre les organisations et les populations afin d’améliorer l’efficacité et la pertinence du projet. Anderson et Woodrow démontrent d’ailleurs l’importance de la participation dans le processus de reconstruction
qui permet de renforcer les communautés locales et favoriser leur autonomisation (M.Anderson,1989).
La reconstruction après un désastre est un processus social qui implique
des notions symboliques, politiques et économiques (I.Davis, 1978).
L’aspect social de la réponse à la catastrophe devient donc un élément
important de la reconstruction. Comme nous allons le voir, la participation
tout comme la reconstruction est un processus complexe qui va évoluer
au cours du temps. Une grande flexibilité des projets est donc nécessaire
dans un projet participatif ce qui exclut toute solution standardisée.
Il est aujourd’hui reconnu que la participation est un élément clé de la reconstruction :
«The joint strategy of government and the humanitarian agencies
should involve and support the entire population affected by the
disaster, fairly and equitably, responding to the different needs
of different groups and with special attention given to those who
are most vulnerable. The strategy and its implementation must be
accountable and include ways of redressing grievances.»
(Shelter Center, 2010)
Comme le note le manuel de l’URD,
«Les
organisations humanitaires internationales fonctionnent
souvent à l’écart des institutions et des structures locales.»
(Groupe Urgence, réhabilitation, développement 2004)
Ce dernier décrit les buts d’une approche participative:
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.
Prolonger l’impact de l’aide humanitaire.
Rendre le projet plus pertinent.
Eviter ou réduire les impacts des réponses humanitaires.
Accroître l’efficacité du projet.
Aider à établir une relation basée sur le respect et la compréhension
mutuelle.
Rendre le projet plus réactif aux changements des besoins.
Augmenter les ressources disponibles pour le projet.
Améliorer l’efficience d’un projet.
Aider à acquérir de nouvelles compétences.
Respecter le mandat et les principes de votre organisation.
Nous constatons que les buts sont multiples, le point clé de cette approche
est : une véritable synergie entre la population locale et les organisations.
La participation permet d’utiliser au mieux les ressources locales, que ce
soit en termes d’informations, de moyens ou de forces de travail. Lors d’une
Le processus participatif
la participation
49
conférence donnée à l’EPFL sur les projets participatifs au Brésil («Crise du
logement ?» ,Réponse des mouvements sociaux Brésilien 8.11.11, EPFL),
Angela Godinho décrit la participation comme un apprentissage des deux
parties, chaque partie apprend l’une de l’autre. Nous sommes à l’opposé
d’une position colonialiste des organisations dans laquelle celles-ci imposent leur système de pensée et leurs méthodes. Nous nous trouvons
dans une approche qui privilégie l’écoute et le partage de l’information. Il
est nécessaire de poser un cadre dans lequel ces échanges peuvent se
produire et fonder une collaboration à partir d’une notion d’égalité. Il est
alors important de ne pas considérer les victimes uniquement comme des
victimes, mais comme des acteurs de la reconstruction.
les types de participation
Il existe différentes manières de participer pendant le projet.
La participation est vue comme un processus évolutif dans le temps.
« La participation n’est pas statique mais dynamique et changeante:
le niveau de participation dans les réponses humanitaires
d’urgence peut être assez faible au départ mais être augmenté et
amélioré au fil du temps. »
(Groupe Urgence, réhabilitation, développement, 2004)
Il en découle différentes approches :
1. Instrumentale: atteindre les objectifs d’un programme.
2. Collaboratrice: mise des ressources en commun pour atteindre un
même objectif.
3. De soutien: soutenir la population en réalisant ses initiatives.
Ces différentes approches correspondent à différents besoins du projet
et interviennent à des moments différents. Il sera donc important de bien
distinguer dans quel cas telle ou telle approche sera la plus utile
la dynamique du pouvoir
Les dynamiques du pouvoir sont des éléments incontournables de la participation. Un des enjeux de la compréhension est l’analyse des dynamiques
du pouvoir. Il faut être capable de reconnaître et atteindre les populations
marginalisées et leur offrir la possibilité de s’exprimer. Ces dynamiques sont
complexes et doivent être gérées avec doigté. Le fait de travailler uniquement avec un groupe donné risque de provoquer des conflits ou le manque
d’intérêt des autres groupes. Par exemple, travailler qu’avec des minorités
ou des marginaux peut engendrer un désintérêt des communautés favorisées ou ayant du pouvoir. Ils risquent alors de retirer leurs soutient.
Les relations humaines sont cruciales, la participation peut être un moyen
de reconstruction du tissu social après la crise. Il est nécessaire d’établir
une relation de confiance entre les organisations et les populations locales.
Cet échange ne doit pas être unilatéral.
Ainsi A Sliwinski souligne, dans son article «the politics of participation,
Rebuilding After Disasters from Emergency to Sustainability. 2010», la
composante politique de la participation. Il met en garde les adeptes d’une
idéalisation des termes de communauté et de participation. Il faut comprendre que les décisions prisent servent un contexte politico-économique
qui dépasse le cadre de la catastrophe. Un autre point important est qu’une
communauté n’est pas un groupe homogène, il existe des tensions internes
à ne pas négliger. La population d’un camp est composée de personnes
issues de quartiers, villes ou villages, différents et peuvent avoir des pratiques religieuses différentes, certaines communautés peuvent avoir été
scindées pendant la catastrophe. Elles n’ont pas choisi de vivre ensemble.
Cette pluralité d’origines et de groupes sociaux est importante à prendre en
compte. Comme le préconise l’URD, les populations minoritaires ou marginales doivent faire l’objet d’une attention particulière car elles sont plus
vulnérables aux situations de crises.
La catastrophe génère aussi un grand nombre de personnes handicapées.
Il est nécessaire de penser à intégrer ce groupe à la participation. Il est fort
possible que la participation passe par un système d’élection de représentant, dans ce cas il est d’autant plus important de faire attention à ce que
tout le monde soit représenté, y compris les groupes minoritaires, qui par
définition risquent d’être évincés du processus de décision.
Le processus participatif
48
51
«L’expérience montre qu’une
approche participative est
plus efficace si elle est utilisée
systématiquement tout au
long du projet.»
(Groupe Urgence, réhabilitation, développement, 2004)
Le processus participatif
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53
les techniques de communication
La manière de communiquer est aussi un des points essentiel mit en évidence par l’URD. Les technologies et l’apparence des organisations
peuvent nuire à la communication. Il faut installer un climat de dialogue
entre les organisations et les populations locales. Une trop grande sophistication des réunions ou des moyens technologiques utilisés (téléphone
satellite, GPS, ordinateur) peuvent impressionner et décourager les populations locales à donner leur opinon.
Les connaissances locales sont cruciales pour les différentes phases du
projet, que ce soit dans l’identification des besoins, la priorisation des objectifs ou la réalisation des objectifs.
Le processus participatif décrit par l’URD se révèle être un processus qui
pour fonctionner nécessite une adaptation constante, les besoins et priorités des sinistres évoluant avec le temps. Il est donc difficile, voire impossible d’avoir une solution unique adaptable à toutes les situations.
Un aspect important de la participation est le partage avec la culture locale.
En effet c’est la population qui sera le plus à même de connaître ses besoins ainsi que son territoire.
« Pour mettre en place ses activités dans les camps de réfugiés ou
dans les zones de reconstruction, le personnel humanitaire peut
protéger les réfugiés en engageant un processus participatif à tous
les niveaux de gestion, de la planification à la mise en œuvre des
programmes d’assistance. Les réfugiés connaîtront ainsi mieux
leurs lois et leurs propres communautés. Ce processus peut aussi
créer un sentiment de confiance mutuelle. Au final, le personnel
humanitaire aura un meilleur et plus riche accès à la population des
réfugiés.»
(Protect Refugees : Field guide for NGOs, publié conjointement par le HCR et des ONG partenaires, matériel
de formation pour le Reach Out – Refugee Protection Training project.)
La participation est donc une notion complexe dans laquelle beaucoup de
facteurs sont à prendre en compte. Il est nécessaire d’instaurer un dialogue entre les organisations et les communautés locales. Chacunes des
parties doivent se mettre sur un pied d’égalité afin d’établir une plate forme
d’échange dans laquelle chacunes puissent apprendre de l’autre. Cet aspect est très important car les projets qui fonctionnent le mieux sont ceux
où ce travail à été fait.
«Très peu d’ONG nous demandent ce que nous voulons faire…
Nous avons une vision à long terme et ils n’arrivent pas à voir plus
loin que douze ou même six mois… On était juste censés être là
un an ! Quand vont-ils nous laisser faire quelque chose par nousmêmes ? Nous sommes là depuis 1993 !»
(Réfugié du Sierra Leone vivant dans le camp de réfugiés d’Albadaria, Guinée Forestière)
Le processus participatif
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54
55
Le processus participatif
figure 10. exemples d’extension
l’architecte et la participation
Nous avons vu que la participation est définie comme la création d’un espace de dialogue entre les différentes parties qui composent un projet. La
question qui est légitime de se poser est la position de l’architecte dans ce
processus. Selon Yvan Vuarambon, la main de l’architecte ne se voit pas
dans un projet participatif. En effet le rôle de l’architecte dans un tel projet
est celui de médiateur objectif entre les différentes parties.
«Architect can no longer be the lone developers and designers who
attempt to impose preconceived structural or formal solutions onto
reality. Rather, they must fonction as moderators in a wide range
of decision-making processes that define the result little by little.»
(A. Schmeddind, 2011)
La capacité de synthèse et la vision à différentes échelles fait de l’architecte un bon intermédiaire entre les utilisateurs, les politiques et les financiers. L’architecte va construire un cadre dans lequel les différentes parties
peuvent trouver un terrain d’entente. Ce processus est plus long et plus
compliqué que celui d’un projet non participatif. Cependant cette approche
répond à un enjeu de taille qui est l’appropriation du projet par les usagers.
L’intégration de ces derniers dans la reconstruction aura pour effet de renforcer le lien qu’ils entretiennent avec le projet. L’appropriation de celui-ci
sera meilleure ce qui permet au projet de s’inscrire dans une demarche de
développement durable (cf. figure10).
(Simon Deprez, Eléonore Labattut, 2010)
57
la gradation de la participation
Le processus que nous voulons développer au cours de
cet énoncé théorique va instaurer une gradation de la participation. Cette gradation se fera de manière différenciée
selon l’échelle de l’intervention. Le degré de participation de
la population sera inversement proportionnel à l’échelle du
projet. En effet alors que les habitants auront un degré élevé
de participation à l’échelle de la maison, ce degré va diminuer avec l’échelle du projet. Le nombre d’interlocuteurs va
diminuer avec l’échelle du projet, alors que chaque ménage
sera représenté lors de la reconstruction de leur propre maison, la reconstruction d’un quartier ou de plusieurs quartiers se fera avec une participation représentative.
La gradation selon la taille du projet est justifiée par le fait
que les usagers ont plus de difficulté à percevoir un projet
dans sa totalité et à sortir de l’échelle de l’habitat (cf. figure
11 et 12).
La taille du projet n’est pas le seul paramètre qui fait varier le
degré de participation. Le temps est une variable essentielle
des projets de reconstruction. Les différentes temporalités
des trois phases de reconstruction, urgence, temporaire et
permanant suscitent aussi un niveau de participation différent. Lors de la phase d’urgence, alors qu’il faut prendre
des décisions rapides, il sera difficile de mettre en place un
processus participatif,car comme nous l’avons vu la mise
de place de ce genre de pratique est relativement longue.
Le degré de participation va augmenter avec la temporalité
du projet.
La variabilité du degré de participation selon la taille et la
temporalité du projet, permettra d’intégrer au mieux le processus participatif dans la reconstruction.
Les avantages de la participation sont l’implication des habitants et dont une meilleure appropriation du projet, une reduction de coûts de main-d’oeuvre, une liberté plus grande
figure 11.
la gradation de
la participation
Extension
Usagers:
participation des usagers élevée
Habitat
Architecte et usagers:
participation des usagers et architrecte
plus ou moins égale
Infrastructures
Architecte et usagers:
participation des usagers faible
participation de l’ architecte élevée
Le processus participatif
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58
59
points cles
1. L’ approche participative permet de renforcer les communautés locales
et favoriser leur autonomisation.
2. Elle exclu les solutions architecturales standardisées
3. Il y a différents types de participation selon les étapes du projet.
4. La participation est un apprentissage entre les deux parties impliquées.
5. Il faut prêter une attention particulière aux populations marginales.
6. Notre démarche intègre une gradation de la participation.
(Varella et al., 2002 in New Towns for the 21st Century the Planned Vs. the
Unplanned City, 2010)
Le processus participatif
figure 12. evolulution d’habitat dans la favela da mare,
rio de janeiro
60
61
la
problematique
des camps
Les camps sont un point majeur dans le relogement des victimes. Il est
intéressant de noter où se forment les camps, quelle est leur rapidité de
croissance, quelle typologie ont-ils? Comment gérer la durée des camps
et leurs emplacements pour permettre un passage plus efficace à l’habitat
permanent? Le camp évolue au cour des trois phases de reconstruction :
urgence, transition, permanent.
62
63
Premièrement, il faut distinguer les camps créés par des catastrophes naturelles qui sont souvent situés proche de la ville détruite contrairement aux
camps de réfugiés dûs à un conflit qui sont généralement situés à l’extérieur
du pays et créent des problèmes supplémentaires tels que la relation avec
le pays d’accueil ou l’impossibilité de rentrer chez soi sous peine de mort.
Lorsque la création d’un camp est due à des éléments externes tels que
des conflits armés, des raisons économiques ou des désastres naturels,
le site et la taille du camp ainsi que sa durée sont tout autre. Les volontés
et les choix des habitants sont différents. Habiter un lieu par obligation ou
par choix change notre façon d’appréhender l’espace et d’y vivre. Une des
problématiques lors de la reconstruction après un désastre naturel est la
notion de liberté et d’autonomie que l’on perd.
Nous nous concentrerons sur les camps des victimes des catastrophes
naturelles bien que le fonctionnement et l’organisation à l’intérieur du camp
soitent similaires à ceux formés par des conflits.
«I had always thought of camps as ephemeral things, as fleeting
event spaces. Certainly the summer camp season passes and
images of disaster areas fade, but camp spaces endure. In fact,
we are immersed in this camping world, both ideological and
experimental. We camp with kids in our backyards, we arrange
ourselves in partisan camps, we watch as camps overflow with
twenty millions refugees, we fill arenas with disaster victims, we
speculate about the locations of terrorist camps, and we marvel
at North American’s burgeoning RV culture. Camp spaces have
become our environment.»
(C.Hailey, 2009)
Initialement les camps étaient installés et dirigés par des militaires, ces derniers avaient l’expérience nécessaire pour gérer de grands mouvements
de masse et ceci s’accompagnait de quelques contraintes autoritaires: ils
imposaient des couvres feux, des rations alimentaires et l’aide en soi aux
victimes venait par la suite. L’objectif premier était de contrôler les différents
groupes de population afin d’éviter d’éventuels conflits. (J.Grisel, 2010)
De nos jours, l’aide militaire est toujours utile notamment pour maintenir la
sécurité au sein des camps. L’organisation des camps nécessite occasionnellement de regrouper les gens de même religions ou ethnies afin que le
déroulement de la vie quotidienne soit plus simple, ceci crée parfois des
conflits éthiques au sein des organisations. (I.Vuarambon, entretient, 2011)
Selon C.Hailey, les espaces des camps sont à la fois « ouverts et fermés »,
ce qui particularise leur organisation.
Si nous nous référons à une notion de camp qui nous est plus familière,
c’est-à-dire les campings, nous pouvons voir qu’ils suggèrent un espace
libre et ouvert, cependant la plupart du temps c’est le contraire. Les limites
sont précises avec un agencement interne plus ou moins libre et ceci même
dans les campings publics. La grande différence entre le camping que nous
connaissons et les camps de réfugiés est le libre choix, l’obligation domine
la volonté dans les camps de réfugiés.
Le camp est donc à la fois un espace ouvert, mais délimité selon des règles
strictes, l’individu a un certain degré de liberté au niveau de son habitation.
Hailey souligne que les victimes sont souvent devenues plus vulnérables
avec l’apport d’une aide, car la vulnérabilité insinue que la population touchée ne peut pas se débrouiller seule et nous pousse à tout organiser et
gérer à sa place, ce qui ne convient pas aux habitants du camp et ôte leur
capacité d’autogestion. Nous avons remarqué dans les différents témoignages que malheureusement les camps sont souvent synonymes de mise
à l’écart, de ségrégation et tendent à enfermer les habitants dans un milieu
informel.
Dans l’exemple du tremblement de terre de Gibellina en Italie en 1968,
nous retrouvons des témoignages qui comparent les camps de réfugiés à
des camps de concentration.
«The barrack cities have been called concentration camps by their
inhabitants, and while that may be an exaggeration, the comparison
is not without some validity. These 45’000 people are living surrogate
lives in surrogate towns.
It has been seven years of fire and ice. In the summer the scorching
Sicilian sun turns the barracks into ovens, especially the metal
Quonset huts. In the winter the cold wind whips through the thin walls
of the wooden barracks and rattles the metal sheet of the Quonset
huts, making it difficult to sleep. The only source of heat is a small
electric heater; it must be small and therefore inadequate because
the insufficient electrical lines will not support heavier loads.
For seven years the barracks dwellers have known no privacy in their
tiny homes […]. Cardboard-thin walls provide the only separation
La problématique des camps
les camps
65
between one family and another, and the least sound can be heard
in the adjoining living unit. […] Under these conditions there is no
possibility, not even even structurally, to concentrate, to escape,
simply to be alone.»
(L. Baldassaro, 1975)
Les camps ont une durée de vie parfois très longue et créent une nouvelle dynamique dans la société. La taille des camps varie, dans certain cas
nous retrouvons une « ville dans la ville », c’est une nouvelle ville avec une
nouvelle dynamique, de nouvelles méthodes de logements et de nouveaux
repères. Des commerces et autres activités peuvent naître aux coeur des
camps. La vie dans les camps est rhytmée par les distributions des ONG
ou recensement. Hors de ces périodes, le camp vit au rhytme des pendulaires, les résidents quittent le camp le matin pour aller travailler et rentrent
le soir pour aller dormir. (entretien, chez OIM, M. Bordier, 2011)
La relation entre les camps et la ville est importante, des échanges se font
régulièrement entre ceux-ci que ce soit au niveau du travail ou alors des rapports sociaux, c’est pour cela que l’emplacement des camps par rapport à
la ville est un point crucial (M. K. Doraï,2008). Il existe beaucoup de camps
ou même de reconstructions durables qui ont été construits trop à l’extérieur de la ville et qui sont inhabités actuellement.(S. Deprez et al., 2010).
Les camps ne sont normalement pas faits pour durer, l’un des problèmes
lors du « durcissement » des logements à l’intérieur d’un camp est la transformation de celui-ci en bidonville. Après un certain temps la population du
camp ne diminue plus car les personnes relogées ont été remplacées par
d’autres qui avant la catastrophe ne disposaient pas de logement convenable. Les camps servent parfois de second refuge pour les migrants. (entretien chez OIM, P. Van Der Auweraert, 2011), ils sont également des lieux
vulnérables, ils ne sont pas égaux à la ville, des asymétries se développent
et ne permettent pas une acceptation de ce tissu urbain au sein de la ville.
Des limites immatérielles subsistent et les droits des personnes touchées
ne sont pas les mêmes que celles épargnées, ceci se remarque essentiellement dans le cas de camps établis dans d’autres pays, où les réfugiés n’ont
pas les même droits que les citoyens du pays. (M. K. Doraï, 2008)
Les camps nous aident à mieux comprendre les besoins des victimes, ainsi
que leur développement et leur impact social. La structure du camp est intéressante de part son niveau informel, elle nous permet de mieux assimiler
l’implication de la population dans la reconstruction ainsi que leurs astuces
pour améliorer leur habitat.
Le camp comporte trois notions importantes : autonomie, contrôle et nécessité.
Un camp est sensé être éphémère, si celui-ci perdure, quelles sont les
conséquences sur le développement social et de l’habitat? Si des méthodes dites de “camping“ deviennent des éléments du quotidien, quelles
sont leurs répercutions sur l’espace environnant, privé ou public?
La notion du temps est élémentaire, en effet le camp se situe entre l’éphémère et la permanence, il est impossible de déterminer avec exactitude sa
durée. Les éléments qui constituent le camp influencent la notion de temporalité, les accès aux besoins vitaux, les échanges sociaux et la connexion
du camp à son environnement extérieur. Il existe passablement de « va et
vient» entre les camps, le niveau de sécurité n’est pas le même, ces différents facteurs interviennent dans la longévité du camp. (entretien, chez
l’OIM, M. Bordier, 2011)
«Camps are not intended to be sustainable settlements, but every
effort should be made to create and support livelihood opportunities
for displaced populations, to empower them by increasing their
self-sufficiency, and to reduce demands upon the aid community.»
(C.Hailey, 2009)
La plupart des camps sont construits pendant les jours qui suivent la catastrophe, et ont un fort taux d’occupation, puis la population au sein du camp
diminue progressivement. La majorité des camps, sont des camps spontanés. Ce qui nous intéresse c’est les différences entre les camps planifiés
organisés par des ONG et les camps spontanés formés par la population
affectée.
La problématique des camps
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67
« De par leur hétérogénéité
même, les camps peuvent être
la genèse de villes imprévues,
de nouveaux contextes de
socialisation, de relations et
d’identification.»
(M.Agier, 2002)
La problématique des camps
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69
les camps planifies
Idéalement le camp devrait être établi en premier lieu par les ONG, malheureusement ceci est quasi impossible (cf. figure 13). Selon C.Hailey, le
camp organisé, facilite l’accessibilité à la sécurité ainsi qu’aux besoins des
victimes, ils sont souvent organisés en quadrillage. C’est un modèle simple,
préconçu et qui s’adapte facilement à tout type de terrain, par contre il
génère des problèmes au niveau de la standardisation qui souvent met
de côté les modes de vie locaux qui sont indispensables au bon fonctionnement de la société relogée. (Y. Miara, 2009) Nous observons souvent
un mélange entre une base qui ressemble à une structure militaire et des
éléments d’auto-organisation qui viennent des réfugiés. Il faut également
considérer la nécessité d’une certaine contrainte organisationnelle, par
exemple au niveau du plan de masse qui peut être difficilement perçu par
les habitants du camp. Le camp est souvent fermé afin de contrôler l’accès
et la population qui habite les lieux, c’est ce qui distingue un camp informel
de celui des ONG. (I.Vuarambon, entretient, 2011). Il existe une base de
données établie par les associations telle que : « UNHCR » et « sphère
project » (cf. figure 14)
1. Les camps sont limités à 20 milles personnes.
2. Le camp doit fournir un espace suffisant et une protection contre le
froid, l’humidité, la chaleur, la pluie, le vent ou d’autres menaces pour la
santé, notamment les risques structurels et les vecteurs de maladies.
3. Il faut prévoir des coupes feux de 30 m tous les 300 mètres et un
minimum de 2m entre les logements, mais de préférence deux fois la
hauteur de l’habitat.
4. L’espace minimum pour chaques personne est de 4,5 mètre carré et
de 3,5 mètre carré de surface couverte.
5. La distance maximum séparant tout ménage du point d’eau le plus
proche est de 500 mètres.
6. Le temps passé à faire la queue au point d’eau ne doit pas dépasser
30 minutes.
7. 250 personnes pour un robinet, ceci est établi en fonction du débit et
de la disponibilité de l’eau avec une accessibilité à l’eau d’environ 8
heures par jour.
8. Zones de défécation : durant la phase initiale d’une catastrophe et si
du terrain est disponible, il faut délimiter une zone de défécation et/ou
construire des latrines en tranchées.
9. Les toilettes sont situées de manière à réduire au minimum les risques
pour la sécurité des utilisateurs, en particulier des femmes et des filles,
à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit.
10. 20 personnes au maximum se servent de chaque toilette.
11. Les toilettes se situent tout au plus à 50 m des habitations.
figure 13. couverture des agences de gestion de camp (cma)
Nombre de camps gérés par un CMA
Nombre de camps spontanés sans CMA
51%
Nombre de déplacés internes dans
des camps gérés par un CMA
17%
83%
Seulement 17% des camps après le tremblement de terre à Haïti en 2010, étaient pris en
charge par des CMA. Ceci est du entre autre
à la rapidité de la création de camps spontanés ainsi qu’aux nombre exeptionnellement
élevé de camps (plus de 1200 camps).
Par contre plus de la moitié des déplacés
internes se trouvent dans les camps géré
par un CMA, car l’organisation et l’accès à
l’aide y est plus facile. Une autre raison est
également la fermeture des camps spontanés
formés sur des terrains à risque ou illégaux,
sans CMA.
(Graphique fait à partir des données d’OIM)
La problématique des camps
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70
71
figure 14. camp de 20’000 personnes etablit selon les normes des ong
La problématique des camps
650 m
Tranchée coupe
feu de 30m tous
les 300 m
450 m
Point d’eau à
moins de 500m
pour 250 personnes
12 toilettes pour
250 personnes, à
moins de 50m des
abris
(Graphique fait à partir des données de Sphere Project)
Abris de 4
personnes avec
18m2, espacés
les uns des autres
par 2m
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73
figure 15. trois plans communautaires pour des abris transitoires
figure 16. subdivision d’un camp en secteurs, ilots et communautes
Camp d’approximativement 20’000 habitants
4 secteurs:
L’organisation du camp est souvent faite en
secteur, (module de famille, communauté). Les
recommandations ne sont souvent pas respectées et l’organisation du camp devient difficile à gérer. Ce que nous retrouvons comme
éléments de base dans les camps sont: les
points d’eau, les moyens d’accès qui se font
essentiellement à pied, des services d’éducation et de santé, une structure sécuritaire,
un système d’évacuation des déchets et eaux
usées. (entretien, I .Vuarambon, 2011)
«Hollow square plan»
Secteur d’approximativement 5’000 habitants
4 îlots:
«Staggered plan»
1. Coupe feu de 15m entre les blocs
2. Doit contenir des espaces centraux com-
merciaux ou de loisirs
Ilots d’approximativement 1250 habitants
16 communautés:
1. Coupe feu de 6m (chemin)
Communauté d’approximativement 80 habitants
16 emplacements avec 16 abris:
«Community Road plan»
1. Coupe feu de 2m entre chaque abris
2. Le drainage doit être bien établis et bien maintenu
3. Les eaux usées ne doivent pas polluer les sources d’eaux ou créer de l’érosion
(Shelterproject,1997, in Design like you give a
Damn, 2008)
Il est important d’aborder le camp sous différentes échelles (cf.figure 15 et 16). Il faut
observer le camp dans son contexte, c’est-àdire par rapport à la ville, le lieu qui l’entoure
ce qui nous ramène à l’échelle du master plan,
ensuite voir le camp en lui-même, puis en un
groupement de logement ce qui correspond à
l’échelle du quartier et pour finir son unité d’habitation qui revient à l’échelle humaine.
1. Coupe feu de 30m tous les 300m
2. Les routes suivent le contour et amènent du centre vers l’extérieur
3. La canalisation suit également le contour
4. Centre administratif situé au centre du camp
5. Eléments utilisés pour empêcher la répéti-
tion de l’agencement du camp
La problématique des camps
Un camp doit fournir: un logement, une protection, un lieu de développement pour les gens
affectés.
75
les camps spontanes
Les camps spontanés sont une réponse directe à la nécessité du logement
d’urgence, c’est aussi une réaction innée, parfois les gens n’ont pas besoin
d’aide externe car ils peuvent très bien s’organiser et trouver des solutions
efficaces. Rendre la population dépendante d’une aide externe n’est pas
nécessairement la meilleure des solutions. (I.Davis,1978)
Il est vrai que dans une situation de crise, les victimes ne vont pas attendre
qu’ont leur fournisse de l’aide, elles réagissent avec les moyens qui les
entourent. Il ne faut pas sous-estimer l’instinct de survie de chacun. La
population touchée va s’installer « de proche en proche » sans réel sens
de l’organisation (Y.Miara, 2009). Les problèmes apparaissent essentiellement lorsque la situation perdure, dès lors des aides externes sont nécessaires pour un développement durable. L’effet de spontanéité peut aussi
engendrer des problèmes supplémentaires tels que des risques sanitaires,
des emplacements ou des structures non sécurisées, ou alors des confits
internes entre les populations ou les gens avoisinant. Néanmoins, il est intéressant de considérer cette organisation car certains points pourraient être
implémentés dans les camps organisés. Ces camps s’organisent également en quartier avec leur propre communauté, parfois cette communauté
ne découvrira pas l’entier du camp car elle restera surtout dans son quartier. (entretien chez OIM, M.Bordier, 2011). La formation de ces camps
nous aide à comprendre les déplacements de la population ainsi que son
organisation, en repérant les lieux de rencontre ou alors de distribution de
vivres ou de médicaments. Malheureusement, il est très difficile de distinguer ces différents éléments au sein d’un camp spontané.
La problématique des camps
74
77
Les camps pour réfugiés peuvent également servir aux ONG de moyens de
pression sur différentes organisations gouvernementales afin d’obtenir une
reconstruction permanente plus rapide.
La question est comment intégrer dans un camp des éléments de base
pour la construction du permanent et ainsi éviter des phases de reconstructions séparées? Dans bien des cas, les différentes phases de reconstruction qui se veulent discontinues ne le sont jamais réellement, car la population fait des «va et vient» entre la zone détruite, le camp et la nouvelle zone
de relogement permanente. Les différents matériaux (toile de tente) sont
souvent utilisés de multiples manières au cour des différentes phases de
reconstruction.
Par exemple, dans le cas du tremblement de terre de 1968 à Gibellina
en Italie, le gouvernement lors de la planification percevait ces trois zones
comme, « une ville perdue », « une ville à supprimer » et enfin « une ville
nouvelle ». La notion d’échange que pouvait subsister entre ces éléments
n’était pas prise en compte. La communauté s’était recréée autour de ces
trois zones. La proposition du gouvernement pour la nouvelle planification
de la ville,était celle de la « tabula rasa », ce qui laissait croire que le lieu
n’avait aucune « spécificité » et que par là, un modèle universel pouvait être
proposé. (J.Grisel, 2010)
Lorsque les gouvernements donnent de nouveaux emplacements éloignés
les uns des autres, le lien social est dissolu une seconde fois et tout est à
recommencer. La vie sociale au sein du camp est importante pour le bon
fonctionnement de la reconstruction.
Dans la situation du camp de Gibellina en1968, les réfugiés sont restés 14
ans dans les camps.
Le parcours de la reconstruction après le tremblement de terre de Gibellina
est un des seuls exemples détaillé où nous pouvons observer l’entier de la
phase de reconstruction (cf. figure 17)
Pour de notre travail, nous souhaitons trouver des éléments au sein du
camp qui soient capables de lier les différentes phases de reconstruction
entre elles de manière plus concrète afin de redynamiser le relogement permanent des victimes avec un processus participatif et également relancer
l’économie locale.
La problématique des camps
76
78
79
figure 17. tremblement de terre de gibellina, sicile
Carte présentant les positions des centres anciens
et nouveaux ainsi que les baraquements
Système de voiries
différenciées et habitation en
rangées.
A gauche projet construit
par l’état, à droite
construction individualisées,
répondant au même principe
urbanistique.
Gibellina avant et après la catastrophe
1er mars, Marche à
Rome
pour protester contre le
retard de la reconstruction
janvier 1968
TREMBLEMENT DE
TERRE
L’armée déclare la
ZONE SINISTREE,
monte des TENTES
pour abriter les victimes
L’état facilite
l’émigration à l’étranger,
il fournit des VISA.
Construction en
premier des infrastructures routièes
principales, puis des
zones industrielles.
Pourquoi ne pas
reconstruire en
premier les logements et services
sociaux?
L’état décide de raser
certaines villes passablement détruites
9 juillet, autre manifestation devant le parlement Sicilien pour
solliciter une action
rapide du
gouvernement local
pour la reconstruction
Décide de transferer la ville de
Gibellina sur un
AUTRE SITE.
janvier 1969
janvier 1970
1972
Proposition d’un plan
de développement
démocratique pour la
vallée du Belice, du
Carboi et du Jato.
Idée d’avoir une ville
territoriale composée
de plusieurs centralités.
Le gouvernement
construit finalement des
BARAQUES de 16m2
par famille dans des
camps.
Fragmentation des
baraques afin de mieux
contrôler les gens et
éviter des révoltes.
Apparition de plans
détailés pour chacunes
des communes.
1976
1977-1980
Construction de
MAISONS en rangée
et d’écoles
TRANSFERT de la
population dans les
baraquements vers la
nouvelle ville.
1977
1979
1976-1977
Construction des
premières structures
de DEVELOPPEMENT URBAIN
1980
1er initiative du
conseil communal
pour corriger les
orientations du plan
initial suite aux
revendications de la
population.
Tentes et baraquements
Exemple de sité jardin qui ont inspirée la
proposition pour les villes du Belice.
Exemple de différence morphologique à la
même echelle, entre la ville ancienne de
Poggioreale et la ville nouvelle.
Comparaison à la même echelle entre
l’ancienne et la nouvelle ville.
Graphique fait à Partir des données de Grisel, Julien.
La problématique des camps
185 morts
190 blessés
80
81
points cles
2. La formation des camps est essentiellement spontanée.
3. Très peu de camps sont gérés par des ONG.
4. La formation des camps est inévitable.
5. Il est admis que les déplacements de la population sur des sites éloignés sont à éviter.
6. La plupart des camps sont construits pendant les quelques jours qui
suivent la catastrophe, et ont un fort taux d’occupation, puis la population au sein du camp diminue petit à petit.
7. La population au sein du camp varie selon les différentes activités du
jour et de la nuit.
8. Il existe différents types de camps : au sein, aux frontières et à l’extérieur de la ville.
9. Les camps se forment surtout sur des zones dégagées et faciles d’accès: parcs, bordure de forêts, bordure de routes, terrain de sport.
10. Il est important de différencier chaques types de camps : à court
terme, à moyen terme et à long terme, car la réponse au relogement
est différente ainsi que le type d’habitat à fournir.
11. Les camps ne sont pas sensés être permanents, le but est de diminuer
leur nombre par le biais de la reconstruction et du relogement.
12. Les camps de grandes tailles fonctionnent comme des villes, la structure au sein du camp est similaire à celle-ci, il y existe des structures
scolaires, des commences. Les camps s’organisent en quartier avec
une communauté qui lui correspond.
13. Les échanges entre la ville et les camps sont importants, que ce soit au
niveau du travail, de la vie sociale ou lors du relogement.
14. A long terme les logements au sein du camp peuvent se « durcir » et
devenir permanents. De ce fait, ils deviennent partie intégrante de la
ville.
La problématique des camps
1. Fournir un abri sûr.
82
83
planifie
versus
non planifie
Pour mieux comprendre le processus de reconstruction, il est essentiel d’introduire quelques notions de planifications urbaines, nous abordons la reconstruction comme un phénomène global qui comprend la
reconstruction d’une ville, d’une société et non pas uniquement de logements individuels. C’est avant tout la reconstruction d’une collectivité.
Nous parlerons du courant actuel des différents types d’organisation urbaine, qui nous semble utile dans notre recherche pour le processus de
relogement.
Dans ce chapitre, nous nous intéressons également au monde de l’informel.
Notre analyse portera sur l’échelle de l’habitat et nous verrons comment les
réponses informelles peuvent être utiles à notre problématique.
84
85
Avant d’établir une stratégie pour le relogement, il nous faut comprendre les
bases de la constitution d’une ville, comprendre ce qui permet à la société
de s’y développer. Nous partons également de l’idée qu’il est possible de
planifier une ville jusqu’à un certain niveau de finalité, étant donné que nous
ne pouvons que partiellement déterminer comment les gens vont réagir.
F.Ascher montre l’importance de la polyvalence et de la multiplicité, et non
pas l’idée de répétition et de production à grande échelle utilisé parfois par
les ONG pour la reconstruction urbaine. Les lieux de connections entre
les différents réseaux sont importants. Ils sont des enjeux clé dans la dynamique urbaine.
Le néo-urbanisme comporte certains éléments qui pourraient nous être
utiles. Il admet la complexité et propose une variété de formes, d’ambiances
architecturales et urbaines à une société de plus en plus différenciée dans
sa composition, ses pratiques et ses goûts.
Définition du néo-urbanisme:
«Le néo-urbanisme doit s’efforcer d’aménager ces possibilités,
de concevoir des espaces multiples à n dimensions sociales et
fonctionnelles, des hyperespaces combinant le réel et le virtuel,
propices tant à l’intimité qu’à des sociabilités variées.»
(F.Ascher, 2010)
Il faut trouver un système qui ait une structure et procure une liberté à l’habitant, pour occuper au mieux l’espace mit à sa disposition, s’y développer et
engager une dynamique sociale positive. Nous retrouvons certains de ces
critères dans le néo-urbanisme.
Nous pouvons distinguer les points importants suivants pour une reconstruction après un désastre :
1. Multiplicité des solutions
2. Flexibilité des espaces
3. Adaptation dans le temps
Il existe aussi l’idée d’une coopération du “bottom up” et “top down” qui
nous est indispensable.
«Dans les pays en développements, les villes planifiées génèrent
en parallèle des villes informelles, ce sont deux phénomènes
indissociables de nos jours. L’un est une réponse à l’autre. Le
problème est que les villes ne sont pas construites pour des gens
qui ont de faibles revenus, elles ne sont également pas conçues
pour le bon nombre de personne.»
(Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010)
Ceci nous fait penser qu’il faut dorénavant considérer le planifié et l’informel
comme un tout et non des facteurs indépendants.
«Both the New town and the Free Town might be interpreted as
symbols of segregation. However, they can also be viewed as
a disproof of the “identity crisis” of the welfare city, as well as a
proof of its possible adaptation by contemporary society with all its
complexities and challenges.»
(Ibid.)
Lors de la reconstruction l’informel et le formel ne devront former qu’un.
La structure du formel devra aider l’informel et ce dernier aidera le formel
afin d’augmenter la rapidité de construction et surtout correspondre aux
problèmes du foncier.
«La
ville n’est jamais simplement l’organisation spatiale de la
mosaïque de territoires : les territoires de deuxième implantation
viennent tôt ou tard bousculer cette organisation pour fabriquer un
moral bien plus confus, composés d’hybrides culturels produits par
la succession des populations migrantes, appartenant à la même
communauté ou à des communautés différentes.»
(J.Jureidini, 1998)
Planifié vs. non planifié
la ville
87
Planifié vs. non planifié
86
« La performance voire la
durabilité s’obtiennent plutôt
par la variété, la flexibilité, la
réactivité.»
(F.Ascher, 2010)
Cette image illustre les milliards d’interactions sociales quotidiennes.
88
89
Lizzaralde propose une approche qui se base sur des formes d’habitats
autogérés et constate qu’ils ont des contraintes matérielles, financières et
temporelles proche de la reconstruction après un désastre. L’analyse des
habitats spontanés montre aussi un phénomène de durcissement de certaines habitations. A la base temporaires, elles évoluent pour devenir des
logements permanents. Les conclusions de cette étude sur les différences
entre design informel et solutions standardisées sont les suivantes:
Il y a également une ambiguité entre ce qui est temporaire et permanent.
Dans le processus informel, nous notons une solidification des habitations
temporaires.
Il n’ existe pas de réelle temporalité, car c’est une évolution de l’espace bâti,
selon les besoins et moyens des habitants. C’est un processus progressif
avec une première construction très rapide, puis une évolution sans fin distincte.
Il y a un usage flexible des espaces clos et ouverts. Toutes les activités
sociales se déroulent en général dans des espaces semi-fermés, à l’extérieur de la maison, ceci surtout dans les pays chauds. Ainsi les activités,
telles que la lessive, les repas, le jeux avec les enfants, se déroulent dans un
espace semi cloisonné. Le déplacement de ces activités dans des espaces
extérieurs ou semi extérieurs permet de réduire le coût de construction.
La variabilité des unités d’habitation est grande, les façades ne sont pas
uniformes, contrairement à ce que nous imaginons, une attention élevée
est apportée à l’esthétique des façades des logements informels avec
une grande variété de couleurs, de matières et de textures. Le manque de
moyens ne rime pas forcément avec une limitation de l’esthétique des logements. Nous notons le contraire dans les solutions adoptées par l’approche
formelle, les maisons préfabriquées ont une uniformté de la façade. La
préfabrication offre le même module à chacun avec peu de possibilités de
personnalisation et présuppose que les besoins sont les mêmes pour tous.
Dans la solution planifiée, il y a soit un extérieur, soit un intérieur, mais rarement un entre-deux.
Dans le secteur informel, les habitants conçoient leur habitat de manière
dynamique en y intégrant la possibilité d’évolution selon leurs besoins et
leurs moyens. Contrairement aux solutions proposées dans le secteur
formel, les types d’habitats ne se limitent pas à un seul étage. Selon les
moyens des familles, les habitations peuvent s’agrandir, soit de manière
horizontale ou verticale. En effet dans certains cas, comme au Vietnam, un
surdimensionnement des murs porteurs permet une possibilité d’agrandissement futur. (R.Metzger, 2000)
Les solutions habituelles pour des raisons économiques et de simplicité de
construction, se limitent souvent à un seul étage.
Il y a un soin particulier apporté aux espaces intérieurs. Ces derniers sont
équipés du confort moderne, Tv, DVD, ordinateurs, et... Les espaces ont
une grande flexibilité et pièce peut avoir plusieurs fonctions au cours de la
journée. Dans le design occidental, il y a par contre plus souvent une subdivision claire des espaces pour une activité spécifique.
Il est difficile de distinguer la construction originelle des parties qui ont été
ajoutées. Les matériaux utilisés rendent cette distinction difficile. Ce type
de construction utilise le même type de matériaux, en général des matériaux
légers ou recyclés dont la mise en œuvre permet une grande flexibilité.
Comme nous l’avons vu précédemment, les espaces intérieurs sont conçus
avec une flexibilité pour accueillir plusieurs types d’activité. Ainsi, il n’est pas
rare que le programme soit mixte, nous observons alors une transformation
de certains espaces domestiques en espaces commerciaux la journée.
C’est souvent le choix des femmes qui veulent travailler et en même temps
s’occuper de leurs enfants.
La multiplicité du programme est négligée dans les reconstructions où les
associations préfèrent définir clairement les programmes commerciaux et
résidentiels.
Nous retrouvons une diversité dans les espaces publics, c’est important
pour les interactions sociales. Ces espaces se forment vers des points
d’intérêts, tels que des arbres qui offrent de l’ombre ou des châteaux
d’eaux.
L’utilisation des produits et du savoir faire local est en effet essentiel dans
le processus de reconstruction. Cependant la préfabrication de petits
éléments légers (à la différence de la préfabrication d’éléments lourds
dans les années 80) peut s’avérer économiquement viable et peut aider
considérablement la reconstruction.
Planifié vs. non planifié
les bidonvilles
91
Un des moyens pour réduire les coûts est la réutilisation des matériaux
de construction. Cette pratique est pourtant peu utilisée par les ONG qui
peinent à se distancier de la construction standard, beaucoup de matériaux sont perdus lors des catastrophes alors qu’ils pourraient être recyclés. Un autre problème est le recyclage des éléments de manière efficace,
c’est-à-dire ne pas réutiliser des briques mal adaptées dès le départ et qui
risquent de se casser à la moindre secousse, mais de les réutiliser dans
des éléments qui n’ont pas de fonction sécuritaire, comme des éléments de
cuisine, ou salle de bain ou même de revêtement de sol. (entretien, DDC,
M. Schärlig, 2011)
De part la disparité des éléments trouvés et réutilisés, nous retrouvons dans
les constructions une combinaison de différentes technologies. Il n’est
d’ailleurs pas rare de voir des technologies légères se transformer en technologies lourdes dès que les moyens le permettent.
Les avantages des bidonvilles:
•
les liens sociaux
«… One hears the slums praised as a social construct. Briefly, what
this amounts to is that the people in these slums may be poor,
but nonetheless they are very happy. They have one another, the
social structures are strong, and the alienation and the loneliness
of modern life have yet make themselves felt here.»
(Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010)
•
Le design répond immédiatement aux besoins des habitants. Ceci permet de redonner une échelle architecturale qui correspond réellement
à la société qui habite les lieux.
•
Les structures urbaines sont bien établies, par exemple, les écoles
sont placées en bon nombre et au bon endroit (entretien, I. Vuarembon, 2011). Les infrastructures spontanées répondent correctement
aux besoins des usagers.
•
Urbanisation autogérée
Planifié vs. non planifié
90
92
93
«Self-organization is of course one of the key elements of the informal
city that could inspire the formal city.»
(Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010)
Les inconvenient des bidonvilles:
•
Insalubrité et insécurité
«Research shows that slum dwellers die earlier, experience more
hunger, have less education, have fewer chances of employment
and suffer more ill-health than the rest of the urban population…The
prevalence of killer diseases in slums is associated with very poor
and inadequate living and housing conditions rather than income
levels.»
(Ibid.)
•
Il est difficile de placer des infrastructures, les espaces entres les différentes maisons sont très petits voir inexistants.
1. L’urbanisme formel peut être utile à l’échelle d’une planification urbaine,
car nous avons besoin de structures de bases bien organisées et qui
soient également capables d’accueillir un degré de flexibilité élevé.
2. La structure des bidonvilles est un bon exemple d’autogestion et est
un exemple de structure informelle qui peut être utile lors de planification urbaine pour des projets de reconstruction, ainsi que le développement des habitations qui répondent aux besoins essentiels de
l’habitant.
3. Les méthodes de « planification » des bidonvilles et du logement nous
permettent de travailler sur la flexibilité du plan à l’échelle du master
plan ainsi qu’à l’échelle de l’habitat.
4. Dans les slums, il y a un usage flexible des espaces clos et ouverts.
5. Il faut faire attention à l’ambiguité entre ce qui est temporaire et permanant.
6. Il faut s’inspirer de l’usage intensif du recyclage des matériaux de
construction.
7. Prendre en compte l’importance de la mixité des activités.
8. Prendre en compte l’importance de la variété des espaces publics.
Planifié vs. non planifié
points cles
94
95
cas d’etude:
haïti
Nous examinerons ici l’impact d’une catastrophe sur une région très vulnérable. Nous considérerons dans un premier temps le contexte dans lequel
elle s’est produite, puis nous aborderons les effets de cette catastrophe et
la réponse proposée par les organisations sur place. Nous nous concentrerons plus particulièrement sur Port au Prince.
96
97
Contexte historique
Haïti a été fondé en 1804 suite à une révolution d’esclaves contre les
troupes de Bonaparte. Elle devient alors la première république indépendante dont la population est majoritairement noire. L’histoire politique
d’Haïti est une succession de dictateurs, et de coup d’Etat.
Cas d’étude: Haïti
haïti avant le 12.01.2010
haïti
Population en 2009
9’923243 hab
Densité
367 hab/km2
Superficie
27’750 km2
«Haiti’s political, judicial and security institutions have been riven
by dictatorship, military intervention and instability, and remain
extremely weak. Political structures are prey to personal ambition
and factionalism among politicians, while the judicial system suffers
from inadequate resources, inefficiency and corruption.»
(Economist Intelligence Unit ,2006)
Haïti est une des régions les plus pauvres du monde. La pauvreté n’est pas
seulement matérielle, l’IDH (Indice de Développement Humain) est relativement bas 0.54 (en comparaison, la suisse est à 0.96). C’est aussi l’un des
pays dans lequel les différences sociales sont les plus prononcées.
«Haiti is one of the wolrd’s most unequal societies. The richest 10%
has almost 50% of the country’s total income, whereas the prrorest
10% only has 0,7% of the income.»
(United Nations Human Settlements Programme et Forsman, 2010)
Une centralisation des pouvoirs
Haïti est caractérisé par une centralisation des pouvoirs dans la capitale
(Port au Prince). La majorité des institutions, qu’elles soient politiques ou
économique s’y trouvent.
La zone métropolitaine de Port-au-Prince est devenue le centre de toutes
les décisions politiques et administratives, le monopole de l’administration
publique (75 % de fonctionnaires et d’employés) – un centre du point de
vue économique et financier comprenant 80 % des installations industrielles, commerciales et bancaires. La capitale dispose également du
niveau le plus élevé d’équipements et de services avec plus de la moitié
des hôpitaux du pays, plus d’un quart des écoles primaires, secondaires
Amérique du nord
Haïti
Port-au-Prince
(carte, United Nation cartographic)
99
figure 18. augmentation de la population de port-au-prince
rapide de la population le gouvernement a eut de la peine à fournir des
logements adéquats pour tous, surtout pour la population pauvre. L’incapacité de l’Etat à contrôler cette expansion a donné naissance à un important
secteur informel, que ce soit au niveau du logement ou du travail.
«More than half of today’s population in metropolitan Port-au-Prince
originally lived elsewhere, and in the informal areas more than 70%
of the inhabitants came from the countryside.»
(GHRAP, 2008).
et techniques, plus de 3/4 des écoles supérieures et facultés.(Haïti PDNA,
2010)
La concentration de toutes les activités dans la métropole a provoqué un
exode rural important.
«Around 30% of Haiti’s population live in metropolitan Port-au-
Prince, where 90% of the country’s total investments and formal
jobs are found.»
(Republic of Haiti, 2003)
La population de Port-au-Prince a donc augmenté fortement surtout à partir
des années 80 (cf. figure 18.), la crise aidant, une grande partie de la population rurale a cherché un emploi dans la capitale. Face à cet accroissement
Cas d’étude: Haïti
98
100
101
A partir des années 80, l’accroissement de la population a provoqué un
tournant dans l’urbanisation de Port-au-Prince. Le développement de la
ville se fait selon deux directions, d’une part un urbanisme contrôlé avec
un accès aux infrastructures et de l’autre, une urbanisation chaotique (cf.
figure 19). Nous observons alors le début de la « bidonvilisation » de Portau-Prince.
Les logements informels sont souvent situés aux abords de la ville. Ils vont
s’installer sur des terrains non constructibles, ou à risque. Ce phénomène
est renforcé par une législation floue: il n’y a pas de cadastre à Haïti, de
zonage, de directives ou restrictions dans l’utilisation du sol. Ceci permet à
la population de construire ou bon lui semble. La conséquence de ce développement anarchique est la colonisation des zones à risques.
«Port-au-Prince is a densely populated city, characterised by what
many Haitians call wild urbanization (urbanization sauvage). The
small hills surrounding the city are being covered with dwellings
of different quality, many of them situated precariously on steep
slopes and in danger of being washed away by the next torrent or
hurricane. Other slum dwellers, in the centre of the city, risk flooding
due to their location in the bottom of the basin of Port-au-Prince.»
(United Nations Human Settlements Programme. et Forsman, 2010)
La deuxième conséquence de ce type d’implantation est celle de l’inaccessibilité aux services de base (cf. figure 20). Le manque d’infrastructure
touche aussi la gestion des déchets, et l’accessibilité à des toilettes dont
seul la moitié des habitants des bidonvilles ont accès. Les solutions de
fortunes trouvées par les résidents, fosses septiques et autres toilettes
improvisées, ne sont pas reliées aux égouts. Les risques de débordement
de ces derniers peuvent provoquer une contamination des eaux de la ville.
Il en est de même pour les déchets: il n y a pas de réel traitement des déchets ou du moins pas adapté à une ville de près de 3 millions d’habitants,
par exemple, le taux de collecte des déchets est de 7 à 40% (République
d’Haïti). Face à ce manque de moyens de l’Etat, les habitants se tournent
vers des solutions informelles qui sont dangereuses pour l’environnement.
L’incinération en plein air des déchets est fréquente et non réglementée.
«In many places in Port-au-Prince, basic services (water, sanitation,
roads) are not provided for the population due to difficult access
to the area. In some informal areas the houses are built too close
together for any pipes to be laid, sewers or drainage to be installed
or roads to be built. In other areas the access problem is related to
the hilly topography. Some slums are so prone to flooding that any
infrastructure built would be destroyed by heavy rainfall.»
(United Nations Human Settlements Programme. et Forsman 2010)
Cas d’étude: Haïti
l’urbanisme informel de
port-au-prince
102
s, périphérie
figure 19. typologie des quartiers de port-au prince
Au centre ville:
Cas d’étude: Haïti
Une trame orthogonale définit des îlots
à l’interieur desquels grandissent une
forte densité de bâtiment. La rigeur
de la trame des rues contraste avec
le chaos apparent de l’organisation
interne de l’îlot.
Il est rare de voir des constructions de
plus de 2-3 étages.
En périphérie, quartier résidentiel:
De manière similaire au centre ville, on
retrouve une trame de rues orthogonales qui forment des îlots. L’organisation est plus ordonée qu’au centre
ville et moins dense. Les constructions
comportent 1-2 étages.
En périphérie, bidonville:
Il est difficile de distinguer les accès.
Le quartier spontané se développe en
général sur les hauteurs, l’organisation des habitation semble suivre les
courbes de niveau de la colline. Il y a
une forte densité et très peu, voir pas
d’espace entre les construction. Elles
dépassent rarement les 2 étages et
sont faites en matériaux legers.
Graphique fait à partir des
données de Goolgle earth
ie
103
Sources: ICOMOS
104
105
figure 20. densite de population et bidonville de port-au-prince
Cas d’étude: Haïti
La carte suivante nous montre la
localisation des bidonvilles dans
Port-au-Prince. Ils sont généralement placés à des endroits difficiles
à construire; sur les reliefs et dans
les zones à risque de la ville.
Route principale
Route secondaire
Route tertiaire
Limite de Port-au-Prince
Cours d’eau
Haute densité de population
Densité moyenne de population
Bidonville
(Graphique fait à partir des données de l’OIM, SERTIT, United Nation, NOAA)
106
107
haïti apres le 12.1.2010
Port au Prince
Densité
les repercutions materiellesSuperficie
Cas d’étude: Haïti
Haïti
Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 a été le désastre le plus important que le pays ait connu depuis 170 ans. Il a provoqué
plus de 220’000 morts et plus d’un million
de sans abris.
Population en 2009
9’923 243 hab
port-au-prince
367 hab/km2
27 750 km2
Environ 105’000 résidences ont été totalement détruites, plus de 208’000
endommagées, plus de 1’300 établissements scolaires et environ 50 hôpitaux et centres de santé se sont effondrés ou sont inutilisables (cf. figure
21). Le port principal du pays est devenu partiellement inopérant. Le palais
présidentiel, le parlement, le palais de justice et la majorité des bâtiments
des ministères et de l’administration publique sont détruits.
Selon l’organisation “Haïti Earthquake”, le séisme a produit environ 40 millions de m3 de débris.
Tremblement de terre en janvier 2010
Personnes affectées ~3,7 millions hab
Personnes sans abri ~1, 5 millions hab
repercutions sociales, politiques
Personnes décédées
~316000 hab
Que ce soit au niveau des soins, de l’éducation ou de la culture, tous ces
secteurs ont subi de nombreuses pertes. La situation était déjà difficile
auparavant, elle a pris ici des proportions énormes. Le pourcentage de
ménages en situation d’insécurité alimentaire est passé de 40 à 50%, la
région touchée par le séisme accueillait 50% de l’effectif scolaire du pays,
30 hôpitaux sur 49 ont été détruits ou endommagés. La crise a touché à
tous les niveaux les infrastructures sociales.
Dommages très visibles à généralisés >40%
Dommages localement bien visibles 11-40%
Dommages peu ou pas visibles 0-10%
Population en 2009
875 978 hab
Tremblement de terre en janvier 2010
Densité
24 305,7 hab/km2
Personnes sans abri
609000 hab
Personnes décédées
112250 hab
Superficie
36,04 km2
une capitale apres desastre
Les administrations et les services publics ont été fortement atteints, ce
qui a accru la faiblesse politique du pays. Selon un témoignage d’un représentant de l’Etat, il était très difficile pour eux de réagir, car ils n’avaient pas
l’infrastructure minimum nécessaire, ils n’avaient pas de téléphones,
ni de
Amérique du nord
photocopieuses, bon nombre de dossiers et registres ont été détruits. La
perte matérielle et humaine au sein du gouvernement a considérablement
ralentis les processus de décisions. Il a alors été difficile pour les ONG de
pouvoir collaborer avec le gouvernement.
Haïti
0,5
X
0,2
X
2
X
= personnes affectées par le tremblement de terre à Haïti
Catastrophique
= personnes sans abri dû au tremblement de terre à Haïti
Genève
= personnes décédées dû au tremblement de terre à Haïti
Port au Prince
Destructeur
Désastreux
Fort
3
4
5
6
7
Haïti
8
9
108
109
figure 21. carte des degats et emplacements des camps a port-au-prince
Nous voyons ci-contre en rouge l’ampleur des dégats
provoqué par le tremblement de terre à Port-au-Prince.
Cas d’étude: Haïti
Toute la ville a été sévèrement touchée. Notre première
intuition était que les quartier les plus défavorisés seraient les plus touchés. En réalité, certains d’entres eux
ont été épargnés par la catastrophe. Cela est majoritairement dû au mode de construction en structure légère qui
resiste mieux au tremblement de terre que des structures
en béton de piètre qualité.
Courbes de niveau
Route primaire
Route secondaire
Route tertiaire
Limite de Port-au-Prince
Cours d’eau
Zone industrielle
Végetation
Bidonville
Bâtiments principaux
Camps
Bâtiments partiellement endommagés
Bâtiments très endommagés
(Graphique fait à partir des données de l’OIM, SERTIT, United Nation, NOAA)
110
111
figure 23. comparaison du nombre de menages deplaces par communes
en juillet 2010, mai 2011 et juillet 2011
Environ 1,3 millions de personnes vivent dans des abris provisoires dans la
zone métropolitaine de Port-au-Prince et plus de 500’000 personnes ont
quitté les zones sinistrées pour trouver refuge dans le reste du pays.
Delmas
Cas d’étude: Haïti
les migrations
82,086
49,790
Selon les statistiques d’OIM, environ trois quart des personnes déplacées
sont restées dans la même commune et un quart sont parties dans une
autre commune. La plupart des personnes sont restées près de leur habitat
que ce soit sur leur terrain ou dans des camps à proximité. (cf. figure 22 et
23)
49584
Cité Soleil
16,535
Port au Prince
5,603
5268
70,856
Ganthier
1,436380
304
39,530
37,350
Nombre de ménages
Tabarre
17,177
11,948
10,533
Gressier
figure 22. lieu de deplacement signales
par les deplaces enregistres
48,273
10,014
951 927
Leogane
10,624
4,777
27’105
2’293
11’987
12,250
2,098
Grand-Goave
1,507
10,015
9,709
12,228
39,260
Petit-Goave
24,604 Piéton-Ville
Carrefour
Croix des Bouquets
24,772
19,346
3,727
18,365
8157
602 321
Jacmel
6,145
1,169
1,178
Juillet 2010
Même commune, même section
communale
Même commune, Même Section Communale
Même commune, autre section
Même commune, Autre Section Communale
communale
Autre section communale
Autre commune,
Mai 2011
Juillet 2011
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
112
113
typologie des camps a haïti
Il y a une grande diversité dans la forme des camps de même que dans leur
taille. La majorité des camps se composent de 20 à 99 familles et la variabilité de la taille des camps est grande (cf. figure 24 et 29).
Dès le lendemain de la catastrophe, des camps spontanés se sont organisés. Ils étaient situés en général dans les hauteurs (cf. figure 26). La population craignait la venue d’un tsunami, elle a donc préféré se réfugier sur
les collines avoisinantes. Les sinistrés se sont ensuite réunis soit sur leur
terrain, à côté de leur maison, où il y avait de la place: dans les espaces
publics.
figure 25. dimension des camps par famille
La majorité des camps se sont établis dès le lendemain de la catastrophe.
Après le mois de janvier, le nombre de formation de nouveaux camps à bien
diminué (cf.figure 24)
1000 familles
et plus
1 à 9 familles
figure 24. etablissement et evolution de la taille des camps
808
50%
Nb Individus
500 à 999
familles
40%
1’536447
1’374’273
Nb Sites
30%
1’555
1’356
1’068’882
806’377
1152
1’199
10 à 19 familles
1152
680’494
1061
20%
634’807
594’811
894
802
550,560
10%
JUL ‘10
SEP‘10
NOV‘10
JAN‘11
MAR‘11
MAY‘11
JUL‘11
100 à
499
familles
SEP‘11
45
10
12
2
JAN ‘10
FEB’10
MAR’10
APR’10
MAY’10
4
JUL’10
5
2
SEP’10
OCT’10
20 à 99 familles
6
Etablis en 2011
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
Cas d’étude: Haïti
analyse de la reponse
post-catastrophe
114
115
figure 26. carte des camps dans port-au-prince
Cas d’étude: Haïti
La carte ci-contre nous montre les différents camps à Port-auPrince. Nous remarquons que les camps se sont développés
dans les espaces vides. Les grands camps se situent au nord sur
un ancien aéroport et au centre sur une grance place publique.
Le reste des camps est dispersé dans la ville.
Courbes de niveau
Route primaire
Route secondaire
Route tertiaire
Limite de Port-au-Prince
Cours d’eau
Zone industrielle
Végetation
Bidonville
Bâtiments Principaux
Camps
PDI
1km
(Graphique fait à partir des données de l’OIM, SERTIT, United Nation, NOAA)
117
Les camps spontanés sont organisés en communauté de quartier dans le
cas des plus grands camps. Ils s’installent dans les espaces vides, terrains
de sports, place publique, cour d’école. (cf. figure 27). Il est difficile de
distinguer une réelle trame. Les éléments structurants les camps sont des
routes, des rivières ou des bâtiments qui empêchent leur croissance.
Dans les camps organisés par les ONG, l’organisation est plus stricte (cf.
figure 28). En effet, les camps sont soumis à différentes règles afin de garantir un espace de vie minimum. En général ces derniers sont placés en
périphérie de la ville.
figure 27. exemple de camp spontane dans port-au-prince (ecole nationale dumerlin)
figure 28. exemple de camp organise (tabarre isa)
(Image Google Earth)
(Image Google Earth)
Cas d’étude: Haïti
116
118
119
1000 familles et plus
1 à 9 familles
500 à 999 familles
10à 19 familles
100 à 499 amilles
20 à 99 familles
Cas d’étude: Haïti
figure 29. typologie des camps par taille
(Graphique fait à partir des données de l’OIM et Google Earth)
121
L’établissement de camp de grande taille provoque des « effets secondaires» : la population est attirée par l’aide fournie dans les camps et s’installe en périphérie de celui-ci, ce qui donne naissance à des camps spontanés supplémentaires (cf. figure 30).
figure 30. exemple de camps spontanes autour du
camp corail
(Image Google Earth)
Camp spontané
Camp Corail (organisé)
Cas d’étude: Haïti
120
122
123
naissance et evolution du camp
L’évolution du camp est très rapide, seulement quelques mois séparent la
première image de la dernière, ce qui nous montre l’ampleur du phénomène. Nous avons ensuite regardé de plus près quel était le processus
d’évolution de ce camp et quels sont les éléments qui lui ont donné sa
forme finale (cf.figure 32).
Nous avons suivi l’évolution d’un camp. Cela nous a permis d’ observer qu’il
y avait plusieurs éléments qui structurent les camps à l’échelle de la ville :
les routes, les cours d’eau, le consrtuit. (cf. figure 31).
T3
13.01.2010
09.03.2010
T2
23.02.2010
T4
09.04.2010
T5
08.07.2010
T6
08.11.2010
(Dessin fait à partir des mages de Google Earth)
T1
Cas d’étude: Haïti
figure 31. evolution d’un camp (terrain toto)
124
125
figure 32. formation d’un camp
Cas d’étude: Haïti
Le camp est né de trois plus petits camps spontanés qui se sont étendus en longeant les rues. Après
une période de trois mois, on voit l’apparition d’une quatrième entité, probablement une ONG qui
vient réorganiser le camp. Cette dernière va exercer son influence par rayonnement en se plaçant au
centre des trois camps spontanés.
T2
Développement
des trois pôles
spontanés
T1
Naissance de trois
pôles spontanés en
fonction des accès
depuis les routes
T3
Intervention des ONG
et développement des
trois pôles spontanés
T4
Développement des ONG
et développement des trois
pôles spontanés
T3
Développement des ONG
(Dessin fait à partir des mages de Google Earth)
126
127
figure 33. structure d’un camp ( terrain toto)
Cas d’étude: Haïti
Début d’organisation avec les ONG
Structure spontanée
Organisation avec les ONG
Construction légère, tente
Construction légère, tôle
Construction durable
Eléments structurants
Il existe différents types de constructions au sein de ce camp et
différentes formes d’organisation. Certaines parties sont de type
spontané et qui est majoritairement composée de tentes.
Lorsqu’une ONG va intervenir pour organiser le camp, nous allons voir apparaître des constructions plus durables, en tôles. Les
parties organisées par les ONG se distinguent par une structure
plus visible et une proportion de construction en tôle ou durable
plus grande.
Nous voyons dans toutes les formes d’organisation des éléments
plus grands que nous identifions comme élément structurel. Il
peut s’agir de centre de soin, ou de tentes plus grandes dans
lesquelles se passent les réunions ou les distributions.
(Dessin fait à partir des mages de Google Earth)
129
En regardant de plus près la structure même des camps, nous notons
qu’au sein même de celui-ci se trouvent différents types d’organisations
(cf. figure 33). Les ‘’quartiers‘’ ne vont pas évoluer de la même façon ni au
même rythme.
Les parties spontanées du camps ne sont pas pour autant complètement
chaotiques, les personnes se réunissent essentiellement par quartier ou
réseaux sociaux.
Nous remarquons également différents types de construction, nous avons
identifié des constructions qui paraissent être les plus permanentes, des
construction en tôle et les tentes. Le type de construction change aussi
avec le type d’organisation: les parties gérées par les ONG sont plus durables que les parties spontanées.
Sur les photos de gauche, nous pouvons distinguer les différentes parties du camp. Nous voyons entre sur
la dernière image les terrassements
établis par les ONG.
Cas d’étude: Haïti
128
131
composition des camps
Le gouvernement (Ministère des Travaux Public, Transport et Communication) a établit un système de notification des maisons des personnes
déplacées. Les maisons endommagées sont classées selon leur dommage.
Dans la figure 33, la majorité des personnes ayant eut leur maison complètement détruite sont locataires et il y a très peu de propriétaires. La grande
proportion d’inconnu concernant le statut MTPTC est du fait que la majorité
des ménages interrogés ne pouvaient pas fournir d’information sur le statut.
L’intention principale des sinistrés est d’aller dans un camp planifié, cela
s’explique par les conditions de vie difficile dans les camps spontanés. Ces
dernières sont les raisons principales évoquées par les personnes interrogées pour quitter le camp, car les constructions sont mal adaptées aux
intempéries, c’est une aussi une raison qui les poussent à partir du camp
(cf. figure 34 et 35).
Selon un sondage d’OIM, 94% des PDI vivant au sein des sites d’hébergement veulent les quitter. Il est probable que ces derniers restent car ils n’ont
pas d’autres alternatives. En effet près de la moitié des personnes sondées
(53%) ne sauraient pas ou aller s’il devaient quitter le camp immédiatement.
Cependant à la question « Quelles seraient vos inquiétudes si vous quittiez
le camp aujourd’hui ?» 68% des personnes interrogées indiquent ne pas
avoir d’inquiétudes particulière. Selon le rapport d’OIM, cela pourrait ce lire
comme un désir de quitter le camp, indépendamment de leur condition matérielle (OIM, 2011). Toujours selon ce sondage, les principaux besoins des
PDI s’il avaient à sortir du site seraient, de l’argent(57%), des opportunités
économiques(53%), un abris transitoire(37%). Ces chiffres nous montrent
que la problématique de la reconstruction ne touche pas uniquement la
reconstruction de logement mais aussi la reconstruction d’une économie
locale.
Cas d’étude: Haïti
130
figure 34. types d’abris occupes par statut de propriete, 2011
132
133
3%
4%
2%
3%
19%
35%
5%
7%
2%
67%
5%
Les camps ne sont pas la seule réponse lors d’une catastrophe, il existe
d’autres lieux de refuge pour les sinistrés. Dans la figure 35, nous présentons les différentes solutions adoptées par les déplacés internes.
La moitié des personnes ont trouvé refuge dans des maisons sans dommages. Pour les personnes dont la maison a été détruite la tendance
semble être de continuer d’y habiter si elle n’est pas trop détruite ou de
chercher un abri de fortune sur son terrain. Dans les cas de logement de
fortune ou de tente sur un terrain, nous observons que le statut de propriété
n’est pas clair. La tendance à rester sur son terrain malgrès une destruction
partielle ou complète de l’habitat s’explique par le risque de pillage des maisons laissées vides. Selon le temoignage d’une victime de la catastrophe,
les voyoux volent tout ce qu ils peuvent trouver. (entretien, Jean Du Prés,
2012)
Cas d’étude: Haïti
30%
9%
5%
38%
40%
18%
8%
?
Maison détruite
3%
Maison
partiellement
détruite
Maison intacte
52 %
26 %
Abris de
fortune sur
le terrain
Ne sait pas
Tentes
4%
7%
8%
?
Ne sait pas
Locataires
Propriétaires
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
134
135
figure 35. statuts mtptc, statuts de proprietes et intentions
48%
Statut MTPTC
29%
48%
4%
19%
29%
4%
19%
4%
Statut MTPTC
29%
19%
4%
77%
29%
Maison détruite
Maison partiellement détruite
Maison intacte
Maison partiellement détruite
Maison intacte
49%
Ne sait pas
16%
4%
30%
16%
4%
12%
3%
5%
1%
50%
8%
3%
29%
48%
Statut des maisons
55%
12%
3%
3%
29%
3 % 10 %
Statut des maisons
75%
3 % 10 %
?
10 %
Propriétaire peut
réparer
15%
75%
10 %
17%
Ne sait pas
Locataire
1%
17%
50%
8%
24%
Ne sait pas
48%
16%
24%
17%
Propriétaire ne
peut pas réparer
5%
10 %
Intentions
2%
15%
Locataire
Propriétaire peut
réparer
77%
Intentions
Propriétaire ne
peut pas réparer
17%
10 %
?
77%
55%
10 %
10 %
16%
30%
77%
Maison détruite
48%
49%
Ne sait pas
Cas d’étude: Haïti
19%
29%
19%
4%
15%
29%
48%
2%
19%
4%
15%
47%
5%
Retourne au lieu
d’origine
Va dans des sites
planifiés
Retourne au lieu
d’origine
47%
Famille d’acceuil
Reste où il est
Va dans des sites
planifiés
Famille d’acceuil
Part hors de la
commune
Reste où il est
Raisons pour quitter un camp:
T-Abri
Autre
Nul
Pas décole
1% un camp:
Raisons pour quitter
Ma maisona été réparle
Pluie / Cyclone
44%
32%
16%
3%
35%
16%
3%
3%
5%
55%
47%
22%
20%
17%
4%
55%
22%
4%
51%
1%
25%
5%
17%
4%
Emploi
Support offert par 1%
la Famille / les amis
Crime / Insecurité
Eviction
Cholera
Emploi
51%
15%
3%
58%
4%
21%
21%
4%
16%
6%
15%
3%
4%
19%
21%
16%
6%
15%
5%
51%
1%
1%
3%
28%
19%
15%
3%
2%
13%
3%
58%
2%
7%
13%
1%
21%
16%
0,2%
Ma maisona été réparle
5%
Support offert par la Famille / les amis
Manque Général de Services
Eviction
7%
Pacquet d’assistance
25%
16%
3%
0,2%
Crime / Insecurité
20%
32%
1%
Nul
47%
5%
21%
3%
Mauvaise Conditions
Cholera
35%
47%
5%
1%
Pas décole
Manque Général de Services
Pacquet d’assistance
Ne sait pas
15%
21%
T-Abri
Autre
47%
44%
Part hors de la
commune
15%
Pluie / Cyclone
Mauvaise Conditions
Ne sait pas
51%
28%
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
5%
136
137
la problematique fonciere
Selon un relevé d’OIM de septembre 2011 environ 73% (584 sites) des
camps sont localisés sur des terrains privés et 25%(203 site) sur des terrains publics. L’évolution dans le temps montre que les sites privés disparaissent (les camps ferment) beaucoup plus rapidement que les sites
publics (cf. figure 36). Les baux accordés sont en général beaucoup plus
courts. Dans la période de novembre 2010 à septembre 2010, les camps
privés sont passés de 882 à 584 soit 34% de diminution contre une diminution de 9% pour les sites publics de 222 à 203 sites. Nous voyons en
effet une augmentation des camps sous menace d’expulsion (cf. figure 38).
Très peu de camps sont équipés avec des abris provisoires de type T-Shelter (constructions plus durables), seulement 1% des camps sont équipés
avec ces abris (cf. figure 37). Ce sont en général des organisations comme
OIM, Concern Worldwide ou World Vision par exemple, qui mettent en
place ce type de construction. Ces abris offrent de meilleures conditions
de vie aux sinistrés. La grande majorité des sites (90%) possèdent des
abris de fortune et des tentes. La précarité de ces constructions rend les
conditions de vie très difficiles. Les tentes et abris de fortune ne sont pas
faits pour perdurer et résistent mal aux intempéries.
64
Structures mélangées
(entre 1-90% des abris sont des
T-Shelters)
9
Pratiquement que des T-Shelters
(au moins 91% des habitations sur
le site sont des T-Shelters)
685
Pas de T-shelter sur le site de
déplacés
figure 36. comparaison du statut foncier des sites d’hebergement de
novembre 2011 a septembre 2011
100
90
100.0
100.9
98.5
92.2
98.1
100.9
92.3
86.5
90
80
82.9
78.0
74.1
60
1,150
JAN
128
71.3
70
Privé 50
Public
Total
91.4
figure 38. nombre de camps sous menace d’explusion vs nombre total de camps existants, janvier-mai, 2011
66.2
222
222
224
224
205
203
882
865
794
731
656
584
NOV’11
JAN’11
MAR’11
MAY’11
JUL’11
1,061
MAR
178
1,001
MAI
187
SEP’11
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
Cas d’étude: Haïti
figure 37. presence d’abris de transition sur le site
138
139
Ces difficultés font que certaines personnes quittent le camp pour aller
vivre ailleurs, mais gardent une tente dans le camp. Ils font cela pour bénéficier de l’aide des organisations. Ce phénomène est fréquent et touche
un certain pourcentage d’abris, entre 1-30%. et c’est souvent dans les
communes rurales que le phénomène est le plus important notemment à
Grand-Goave, Petit-Goave, Leogane et Gressier (cf. figure 39).
Cas d’étude: Haïti
Photo de tente vide dans un camp à Grand goave
figure 39. nombre et pourcentage de tentes vides par communes
Port au Prince
33,039
Delmas
16,732
Cité Soleil
762
5%
3,138
6%
200
Ganthier
5%
612 2%
Nombre total d’abris
55 3
Tabarre
Nombre total d’abris vides
5134
23%
Pourcentage approximatif d’abris
vides
8,075
Carrefour
37%
Petit-Goave
5%
263
Gressier
31%
652153
Leogane
7%
Piéton-Ville
249
23%
553
3,559
Grand-Goave
8,085
3%
Croix des Bouquets
15,287
17%
827
2637
440 163
1279
327
Jacmel
644 36
6%
(Graphique fait à partir des données de l’OIM)
141
la reconstruction en milieu urbain
La reconstruction est un défi dans le contexte d’Haïti. Nous distinguons, la
reconstruction dans les zones urbaines et dans les zones rurales. Chacune
de ces localisations imposent des contraintes différentes et des solutions
différentes. Pour rappel, les camps ont différentes formes, les camps organisés se situent en général en périphérie de la ville alors que les camps
spontanés sont en ville.
«On ne peut même pas rebâtir aux mêmes endroits où il y avait des
bâtiments, parce qu’il y a des gens qui disent que c’est leur terrain.
Le cadastre, là-bas, c’est le bordel. [... Alors] les grands gestes
d’éclat en urbanisme [comme faire passer un boulevard quelque
part] sont impossibles en ce moment, et même à moyen terme. [...]
Il y a tout ce monde-là qui empêche de développer. Ce ne sont pas
des terrains vacants sur lesquels on doit construire: il y a des gens
qui vivent dessus, dans des tentes. Alors les grands travaux ne sont
pas évidents à faire.»
(Y.Langevin, 2011)
Nous voyons par ce témoignage une des difficultés symptomatiques de
la situation foncière d’Haïti: l’absence de cadastre et de titres légaux de
propriété, ou la passation des titres due à la mort du propriétaire, rend la
reconstruction très difficile. De plus, le contexte urbain laisse peu de place
au passage des machines de chantier.
«An assumption made was that working in urban contexts would be
easier than working in rural ones; which in fact was the opposite.»
(Acting Country Director, member agency, 2010)
la participation
Nous avons peu parlé de l’approche participative dans ce chapitre, car
nous n’avons pas trouvé suffisamment de données. Par contre lors de notre
entretien avec Marie Schärlig de la DDC, celle-ci nous a dit qu’une campagne de formation pour des méthodes de reconstruction plus sûres avait
été implantée. Nous avons également rencontré M. Jean Du Prés (haïtien
en séjour en Suisse pour visiter sa famille) et qui préfère garder l’anonymat, qui nous a dit que malheureusement ce type d’initiative était sujette à
corruption et que l’accessibilité à cette formation était difficile sans «passedroit» au préalable.
les visions futures d’haïti
Haïti est un pays fortement centralisé autour de sa capitale, le tremblement
de terre a touché de plein fouet cette dernière ce qui a rendu difficile le rôle
du gouvernement dans sa réponse à la crise.
La catastrophe a provoqué de nombreuses migrations de Port-au-Prince
vers les villes voisines.
Une des stratégies du gouvernement haïtien est de profiter de cet exode
pour développer les villes secondaires, créant de nouveaux pôles économiques en accélérant le processus de décentralisation.
Cas d’étude: Haïti
140
143
«Le risque, c’est que les tentes,
que les maisons cheap qu’on
a construites rapidement, que
les containers qu’on a envoyés
deviennent des habitations
permanentes. Ça va nous
empêcher de construire pour
de vrai. [...] On est en train de
refaire des bidonvilles.»
(Y.Langevin interview dans Le Soleil. « Haïti un an plus tard:
l’urbanisme en plein chaos | Séisme en Haïti », 2011)
Cas d’étude: Haïti
142
144
145
1. Population d’Haïti : 9’923’243 hab.
2. Tremblement de terre le 12 janvier 2010.
3. Le tremblement de terre a touché : 3,7 millions de personnes dont 1,5
millions de sans abris et 316’000 de décès.
4. La situation de Haïti est particulière car le gouvernement ainsi que la
majorité des structures du pays étaient regroupées à Port au Prince et
ont été passablement touchées par le tremblement de terre, ce qui a
compliqué l’organisation de la reconstruction.
5. Du fait du nombre élevé d’ONG impliquées, l’organisation et la communication a été très difficile.
6. Deux ans après la catastrophe, il reste énormément à faire. Il reste
encore beaucoup de camps.
7. La pression démographique à Port au Prince ne facilite pas la reconstruction.
8. La reconstruction en milieu urbain est difficile, car il manque de place
et les débris n’ont pas encore été complètement déblayés.
9. Les solutions sont très différentes en périphérie ou au centre ville.
10. Il est nécessaire de ne pas uniquement penser aux logment mais aussi
développer des opportunités économiques dans le processus de reconstruction.
Cas d’étude: Haïti
points cles
146
147
conclusion:
vers une
reconstruction
evolutive et durable
«Shelter and resettlement should fit into a comprehensive urban
strategy and development plan supported by the government and
people of Haiti. That plan must take into account the availability of land
and improved security of tenure; land use and environmental issues;
the improved delivery of basic services, including water, sanitation,
health services and transportation; national economic development
and job-creation opportunities; measures to reduce disaster risks;
input from those who have lost their homes and communities; and
the needs of renters, who make up the majority of the population in
spontaneous settlements.»
(Habitat for humanity, 2010)
148
149
la temporalite et flexibilite du projet
Les conséquences de la catastrophe sont nombreuses. La destruction
n’est pas seulement physique, elle détruit aussi les communautés. Comme
nous l’avons vu, le processus de reconstruction est un processus complexe
qui engage un grand nombre de variables.
Le temps est une variable importante dans le projet de reconstruction.
La démarche dans laquelle nous nous inscrivons tend vers une approche
incrémentale. Au contraire de la tripartition urgence, transition et reconstruction, nous cherchons une approche en une seule phase (cf. figure 40).
Notre approche va donc s’implémenter après la phase d’urgence et évoluer
jusqu’à la reconstruction.
Les camps dans ce processus sont inévitables. Les temps de séjours dans
les camps dits transitoires dépassent souvent la période dite d’urgence
de 3-6mois (à Haïti des personnes sont dans des camps depuis 2ans).
Cet état de fait nous pousser à rechercher une solution pour améliorer la
condition de vie dans les camps (par consolidation de ceux-ci) ou par des
solutions permettant un retour plus rapide des sinistrés chez eux.
figure 40. etapes du processus de reconstruction
“GAP”
?
La participation est un élément important du projet de reconstruction. Elle
permet une meilleure appropriation du projet. Cependant cette approche
ne peut, selon nous, pas avoir les mêmes degrés d’importance selon la
taille et la temporalité du projet. Les besoins de l’urgence nécessitent une
participation moindre que le design du futur habitat. L’échelle du projet aura
aussi une incidence sur le degré de participation. Un projet urbain ne peut
pas prendre en compte l’avis de chacun et utilisera plutôt une participation
représentative. Ce type d’approche nécessite donc une grande flexibilité
du projet.
GUIDE LINES
RECONSTRUCTION
3 PHASES
URGENCE
Catastrophe
PROCESSUS DE RECONSTRUCTION
APRES DESASTRE NATUREL
PROCESSUS DE RECONSTRUCTION
APRES DESATRE NATUREL
Catastrophe
Reconstruction
achevée
URGENCE
“1 PHASE”
Reconstruction
achevée
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
processus de
reconstruction
150
151
La flexibilité du projet est inspirée du néo-urbanisme ainsi que par l’étude
de l’architecture spontanée. Notre démarche intégrera donc une médiation
entre des éléments planifiés et d’autres éléments non planifiés (cf. figure
41). Par rapport à la participation, la démarche que nous proposons est une
négociation entre l’élément contrôlé à une certaine échelle, proposé par
l’architecte, intégrant un cadre dans lequel le spontané peut se produire.
Notre réflexion repose sur une analyse des flux engendrés par la catastrophe. Des flux se créent entre la ville et les camps (cf. figure 42) et ce à
différentes échelles temporelles.
Un afflux massif va se produire au lendemain de la catastrophe, puis va
s’estomper au fils du temps. Les retours au logement permanent sont relativement longs.
Ville et société
Compromis entre Top Down
& Bottom Up
Top Down
?
Planifier
Cependant des flux continuent à exister. Les habitants des camps continuent à aller travailler ce qui provoque un flux de «pendulaires» entre le
camp et la ville.
Bottom Up
Ces changements de flux au cours du temps sont des éléments à prendre
en compte lors du design du camp, notamment dans la gestion de sa croissance, mais aussi dans sa décroissance.
Notre processus s’implante dès l’apparition des camps (cf. figure 43).
Dans le cas d’étude d’Haïti, un relevé est fait en fonction du niveau de destruction des habitations et des personnes qui vivent dans le camp. Le système de classement a quatre degrés: maison complétement détruite, partiellement détruite, intacte et non identifié. Cette information nous permet
d’organiser le camp avec une vision dans le temps.
Notre intervention va donc se produire après l’apparition des camps spontanés et aura pour but, dans un premier temps, de « remettre de l’ordre »
dans le camp afin de faciliter l’organisation des secours et de l’aide et le
développement à long terme.
Auto-géré
Spontané, Auto-géré
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
figure 41. parametres de la plannification
152
153
figure 42. flux entre la ville et les camps
Après quelques semaines cet afflux diminue, mais des échanges continuent à se faire. Les habitants des camps travaillent
en général en ville. Le camp quant à lui a besoin de certaines
ressources que peut lui apporter la ville.
Quelques mois après la catastrophe il est possible que certains
habitants des camps puissent rentrer chez eux et le quittent définitivement.
Plus la reconstruction avance, plus le nombre de personnes quittant
définitivement le camp va augmenter. Mais les échanges entre la ville
et le camp vont rester.
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
Il y a des flux de migration constant entre la ville
et les camps. Au lendemain de la catastrophe, on
voit un grand mouvement qui part de la ville vers
les camps (t0).
154
155
sont les plus vulnérables car ils habitaient dans des régions à risque et ne
peuvent donc plus rentrer chez eux.
La place laissée par les sinistrés rentrés chez eux va permettre d’installer
des équipements et aux ménages restant d’améliorer leur confort en consolidant et agrandissant leur habitat. A terme l’ancien camp se transforme en
un nouveau quartier.
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
Les différents degrés de dommage des maisons correspondent aux temps
de séjour des personnes sur le camp. Les personnes ayant leurs maisons
intactes partirons dès que le danger sera écarté, puis les personnes qui ont
réparé leur maison et ainsi de suite.
Ce flux de personne qui quitte le camp va libérer de la place, et laisser plus
d’espace aux personnes qui doivent rester plus longtemps. Ces derniers
figure 43. processus de reconstruction a long terme
Phase d’urgence
T1
Camp spontané
organisation par communauté
T2
Camp organisé
organisation par communauté et par statut de
maison
Personnes avec des maisons très
endommagées ou va être détruite
Ne sais pas
Personnes avec des maisons partiellement
endommagées
Personnes ayant quitté le site
Personnes avec des maisons intactes
Nouvelle institution publique
Transformations ajoutées par l’habitant
Départ des premiers ménages et
durcification des tentes des personnes qui resteront à long terme
T3
Départ d’autres ménages,
durcification et création
d’espace public
T4
Mise en place d’infrastructures
157
Chaque famille a des besoins spécifiques. Afin d’y répondre au mieux, il est
important d’offrir une grande flexibilité du logement.
A l’échelle de l’habitat, notre proposition, inspirée par la démarche de
Cyrrus Meshcat fonctionnera avec des matériaux durs et mous. Le dur étant
défini comme un élément plus difficile à construire pour la population locale,
tel que un mur sanitaire, autour duquel les ménages construiront leur logement avec leur propre moyen. Les leçons tirées de l’analyse des bidonvilles
prennent forme dans une structure adaptable et évolutive (cf. figure 46).
figure 46. processus d’evolution du bati
Ce schéma représente l’évolution d’un habitat post désastre, de la tente à l’habitat permanent.
La durcification du bâti commence avec un mur autour duquel vont successivement s’ajouter
les différents éléments de la maison.
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
156
159
proctocole de la reconstruction
Nous concluons notre travail par l’élaboration d’un tableau (en annexe) qui
définit les différentes situations territoriales ainsi que les interventions qui
leur correspondent.
Nous distinguons trois environnements construits: urbain, en périphérie
immédiat de la ville et rural.
Ces différentes situations nécessitent des réponses adaptées.
milieu urbain
Echelle de l’intervention
La difficulté de la reconstruction dans un environnement urbain est le
manque de place. Il est difficile de faire de grands travaux dans ce contexte.
Il est rare qu’une grande partie de la ville soit entièrement détruite, c’est
pourquoi l’échelle d’intervention se situe en général au niveau du quartier
ou de l’habitat.
Participation
Au niveau de l’habitat: l’intervention est prioritairement participative et
d’une grande flexibilité afin de satisfaire au mieux les besoins des usagers.
Au niveau du quartier : l’organisation est plus structurée. L’architecte au
travers d’une participation représentative, décide des éléments qui structurent le quartier et laisse un espace de liberté aux usagers quant au design de leur habitat.
Infrastructure
L’environnement urbain doit faciliter l’accès aux différentes infrastructures,
route, eau, électricité, etc...
Evolution et variabilité
Nous avons observé à Haïti, que les premiers endroits colonisés par les
sinistrés sont les espaces publics, il faut donc les prendre en compte dans
le cadre du projet de reconstruction. Les espaces occupés par les camps
peuvent-ils redevenir des espaces publics? Dans le cas contraire, il est
important de prévoir des espaces publics qui les remplacent.
Nous distinguons deux cas en ce qui concerne la temporalité du projet. Le
premier est celui du terrain appartenant aux sinistrés, dans lequel il sera
possible d’obtenir une consolidation du logement temporaire.
Le deuxième est celui du camp situé sur un espace privé ou public. Nous
savons que ces camps ne pourront pas durer éternellement. Le camp
devra donc être pensé en terme de croissance, mais aussi en terme de
décroissance. Dans le cas d’un espace public, comment se transforme-t-il
en camp, puis redevient espace public?
Le manque de place ne permettra que rarement une extension horizontale
du projet, la variabilité du projet et son évolution dans le temps doivent se
concevoir dans une dimension verticale.
milieu en peripherie immediate de la ville
Echelle d’intervention
Les possibilités de développement dans les zones périurbaines sont
plus grandes que dans le milieu urbain. Il est possible d’intervenir sur des
échelles plus grandes, celle du quartier et du groupement de quartier.
Ce sont en général dans ces zones que se trouvent les plus grands camps
ainsi que les camps gérés par les organisations.
Participation
La participation est dominante au niveau de l’habitat. Comme dans le cas
du milieu urbain, elle sera représentative à l’échelle du quartier et à l’ensemble de quartier.
La population peut être hétéroclite. Il faut respecter les besoins de chacunes des communautés et éviter les situations conflictuelles.
Infrastructure
L’accès aux infrastructures est peut-être plus difficile qu’au centre ville, mais
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
158
161
il est toujours possible de se raccorder au réseau de la ville.
Evolution et variabilité
La possibilité d’évolution et de développement est différente par rapport
aux projets urbains. La possibilité d’extension horizontale est plus grande.
La proximité avec la ville permet aux habitants des camps de continuer à travailler et à conserver leurs réseaux sociaux. Il est donc possible de consolider le camp pour qu’il devienne partie intégrante de la ville.
milieu rural
Echelle d’intervention
Les reconstructions dans le milieu rural sont très différentes de celles du
milieu urbain. La place est plus grande ce qui permet, comme dans la solution périurbaine, un développement horizontal du projet.
L’emplacement de la reconstruction doit être suffisamment accessible, afin
d’éviter un isolement de la population et de permettre un développement
durable.
Participation
De manière générale dans les projets en milieux ruraux, il est important de
respecter les communautés locales et de les intégrer dans le processus
du projet. Cela permet aux nouveaux arrivants de créer des liens avec la
population locale et de créer ainsi une cohésion sociale.
Infrastructure
Les infrastructures ne sont en général pas présentes. Une des priorités
sera de les incorporer dans le plan urbanistique.
Evolution et variabilité
Comme dans le milieu périurbain, le développement horizontal est possible.
La particularité du projet dans un contexte rural est la possibilité de créer
une économie locale. Dans le cas d’Haïti, la tendance est de maintenir la
population dans les villages en périphérie de la capitale. En faisant cela, il
serait possible de développer l’économie locale et de lutter contre l’exode
rural.
Nous tenons à préciser que ce travail n’aurait pas pu être réalisé sans les
entretiens que nous avons eus avec les différentes ONG. Effectivement,
l’expérience sur le terrain est indissociable à ce type de travail, l’apport
théorique est utile, cependant nous avons remarqué que depuis 30 ans il
n’y a pas eu d’évolution particulière dans le processus de reconstruction si
ce n’est au niveau du processus de participation qui devient de plus en plus
important. La situation après une catastrophe naturelle est très complexe,
elle comprend énormément de variables, c’est pour cette raison que l’évolution du processus de reconstruction n’est pas évident.
Les réponses invraisemblables que nous avons observées au court de nos
recherches sont difficiles à comprendre étant donné que toutes les erreurs
commises sont décrites dans une grande partie des ouvrages. Ceci est dû
entre autre à la formation de nouvelles ONG qui interviennent sans expérience. Nous nous sommes également rendu compte lors de notre entretien avec Jean Du Prés que la sécurité est un facteur très important au sein
du camp.
Malgré le fait que la situation après une catastrophe naturelle soit complexe, nous avons noté des solutions prometteuses qui nous permettent de
rester confiants par rapport à l’évolution de la reconstruction et à l’approche
participative.
Face à toutes ces interrogations, nous allons proposer des solutions qui
répondent au mieux à celles-ci dans la deuxième partie patrique de notre
travail.
Conclusion: vers une reconstruction évolutive et durable
160
162
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image/0,,15161215_1,00.jpg
Données sur le nombre de catastrophes: http://www.emdat.be
Page 10, Photographie : http://www.
eukn.org/ Dossiers/ E U_presidencies/ Polish_Presidency/
The_Urban_Dimension_of_Cohesion_Policy_the_past_present_
and_future/Cohesion_Policy_in_
the_past_2000_2006_Making_
enlargement_a_succes/URBAN_II
Page 13,
Données : http://www.emdat.be
Carte de Suisse :http://www.dididou.fr/coloriage/cartes/suisse-region.gif
Page 17, figure5. Pressure ans release
model :
Graphique fait à partir des données de Blaikie, Piers M., etc, Terry
Cannon, Ian Davis, et Ben Wisner.
At Risk: Natural Hazards, People’s
Vulnerability, and Disasters. Routledge, 1994.
Page 25, en haut :Tentes du Camp de
Grand Goave, Haïti, Photographie
de Marion Bordier, OIM, 2010,
au milieu : http://www.humanitarianinfo.org/srilanka/images/shelter/
Jaffna%20-%20Temporary%20shelter%202006%20stage%20III.jpg,
en bas : Joseph Ashmore, Indonesia,
Aceh, 2004, UN Habitat, et IFRC.
Shelter Projects 2009. UN Habitat,
2009. http://sheltercentre.org/sites/
default/files/204800-sheltercatalogue2009-en.pdf.
Pages 26-27, figure 6. Tableau des différentes solutions de relogement
après désastre :
Graphique fait à Partir des données
et Photographies de UN Habitat, et
IFRC. Shelter Projects 2009. UN
Habitat, 2009. http://sheltercentre.
org/sites/default/files/204800-sheltercatalogue2009-en.pdf.
Photographies tirée de Google
Earth.
Page 29, figure 7. Modèle de l’activité de
rétablissement post-catastrophe.
Vale, Lawrence J. et Campanella,
Thomas J.(dir.), The Resilient City.
How Modern Cities recover from
Disasters, Oxford University Press,
2005: Fig. 7.
Pages 30-31, figure 8. Durée du processus
de reconstruction et taille des logements.
Graphique fait à partir des donnée
de UN Habitat, et IFRC. Shelter
Projects 2009. UN Habitat, 2009.
http://sheltercentre.org/sites/
default/files/204800-sheltercatalogue2009-en.pdf.
Pages 36-37, Photographie différents types
de logements (de gauche à droite):
Isaac Boyd, Darfur, 2004; Agostino
Pacciani(IFRC/CRI), Italie,2009; Xavier Génot, IFRC,Bengladesh, 2009
; Dave Hodgkin, Bengladesh, 2009;
Melisa Tan, China (Sichuan),2009;
Low
tech
balloon
system,TechnoCraft,1999; Shaun
Scales, Afganistan,2009; Xavier
Génot, IFRC, Bengladesh,2009;
IFRC, Ugenda, 2007; Paper Log
houses Shigeru Ban, Japan, 1995;
Dave Hodgkin, Bengladesh 2007;
Dave Hodgkin, Bengladesh 2007;
Joseph Ashmore, Somalia, Somaliland, 2009; Jake Zarins, Kenya, Dadaab, 2009; Dave Hodgkin, Jogyakarta, 2006; Varatharajah Ramesh et
Glenn Costes, Sri Lanka, 2007
Dave Hodgkin, Bengladesh, 2007;
Mia.y Ferrara/Ferrara Design, ;
Joseph Ashmore, Somalia, 2008;
oseph Ashmore, Somalia, 2008; Milton Funes , Honduras, 1998;
Joseph Ashmore, Indonesia, Aceh,
2004; Safe (R) House,Ellen Chen,
Sri Lanka, 2005; Xavier Génot,
IFRC, Bangladesh, 2007; Varatharajah Ramesh et Glenn Costes, Sri
Lanka, 2007; Jake Zarins, Sri Lanka,
2007;
Joseph Ashmore, Somalia, Somaliland, 2009;Chris Cattaway, India,
Gujarat 2001; Ombretta Tempra,
168
169
Somalia, 2007; Core housing, Relief
International,1995-2001 ; Xavier
Génot, IFRC,Bengladesh, 2009
Page 38, Photographies de Dave Hodgkin,
Bengladesh 2007
Page 41, 55, figure 9,10. Exemples d’extensions,
Deprez, Simon, et Eléonore LABATTUT. Après le tsunami, reconstruire
l’habitat en Aceh. Karthala, 2010.
Page 50, Photographie, Quinta Monroy,
Elemental Chile,2004, http://www.
elementalchile.cl/viviendas/quintamonroy/quinta-monroy/
Page 58, figure 12. Evolution d’habitat dans
la favela da mare, rio de janeiro.
Dessin tiré de New Towns for the
21st Century the Planned Vs. the
Unplanned City. Amsterdam: SUN
architecture, 2010.
Page 66, Activités des les camps de Grand
Goave et Leogane,
Page 75, Activités des les camps de Grand
Goave et Parc heritier,
Page 110, Camp Corail, Haïti,
Page 128, Terrain ToTo,
Page 131, Tentes vides aux camps de Parc
Héritier et Grand , Haïti,
Page 139, Tentes vides au camp de Grand
Goave , Haïti,
Page 142, Camp de Leogane, Haïti,
Photographies de Marion Bordier,
OIM, 2010
Page 69, figure 13. Couverture des
agences de gestion de camp (CMA).
« HAITI Camp Coordination Camp,
Management Cluster ,DTM v2.0
Displacement Tracking Matrix
v2.0 Update, May, 2011 », mai
2011. http://iomhaitidataportal.
info/dtm/downloads.aspx?file=~/
downloads\4.DTM%20Report_
May%2711/ DTM V2_Report_
May_2011_English_FINAL.doc.
Pages 70-71, figure 14. Camp de 20’000
personnes établit selon les normes
des ONG.
Dessin fait à partir des données de
Le Projet Sphère. « Le projet sphère,
La Charte humanitaire et les standards minimumss de l’intervention
humanitaire », 2011. www.sphereproject.org.
Page 72, Figure 15. Trois plans communautaire pour des abris transitoire
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en secteur, block et communauté.
Shelterproject,1997, in Architecture,
for Humanity. Design Like You Give
a Damn Architectural Responses to
Humanitarian Crises. Reprint. London: Thames & Hudson, 2008.
Pages 78-79, Figure 17. Tremblement de
terre de Gibellina, Sicile
Graphique fait à partir des données
de Grisel, Julien. Le Processus
De Projet Dans La Reconstruction
Urbaine Suite À Une Catastrophe.
Lausanne: EPFL, 2010.
Page 86, Image de J-B, Dumont, 2009,
http://dumont.typepad.com/.a/6a0
0e398220def8833011570b5899
7970b-pi
Page 90, Photographie de jan kudlicka,
http://www.archdaily.com/146314/
regeneration-of-the-favela-de-rocinha-slum-jan-kudlicka/picture-2-5/
Page 97, Carte, OCHA, http://www.docstoc.com/docs/43987677/Haiti---Population-Density-and-EarthquakeEpicentre
Page 98, Figure 18. augmentation de la
population de Port-au-Prince
Graphique: source Republic of Haïti
(2003), Républic of Haïti (2007), The
Economic intelligence Unit (2007),
CLED/IDL(1998) in United Nations
Human Settlements Programme.,
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spatial planning : a situational analysis of metropolitan Port-au-Prince,
Haiti : summary report. Nairobi:
United Nations Human Settlements
Programme (UN-HABITAT), 2010.
Pages 102-103, figure 19. Typologie des
quartiers de Port-au Prince
Dessins fait à partir des données de Google Earth, Images:
Pictometry Corporation, http://
w w w. c o n s e r v a t i o n t e c h . c o m /
PROJECTS/2010HAITI/Haiti-Gingerbread.htm
Page 107, Carte des dommages de Port-au
Prince.
Carte faite à partir des données GIS
de la base de donnée ESRI (http://
www.esri.com),
Haiti Basemap Data from the United
Nation, MINUSTAH and United Nations Cartographic Section
Sertit, http://sertit.u-strasbg.fr/SITE_
RMS/2010/01_rms_haiti_2010/
mid/SERTIT_CHARTE287-290_
SAFER_ERCS024_P03B_Haiti_
PortAuPrince_Damage_30k_en_
midres.jpg
Pages 104-105, figure 20. Densité de
population et bidonville de Port-auPrince.
Pages 108-109, figure 21. Carte des dégats et emplacement des camps a
Port-au-Prince.
Pages 114-115, figure 26. Carte des
camps dans Port-au-Prince.
Carte faite à partir des données :
GIS de la base de donnée ESRI
(http://www.esri.com), Haiti Basemap Data from the United Nation,
MINUSTAH and United Nations Cartographic Section United Nations
Institute for Training and Research
(UNITAR), Haiti- Port-au-Prince,
Leogane, Carrefour- Ground survey
tracks as of 02/03/2010, ITHACA
with WFP
Atlas of building damage assessment, Operational Satellite Applications Programme (UNOSAT) and
European Commission (EC) Joint
Research Centre (JRC) and The
World Bank
Hospital Locations, Dipsplaced
Persons Sites, UNOSAT(01-2010),
M I NUSHAT-UN/OSOCC, U.S.
Health and human Services/CDC,
U.S. Agency for International Development-Health Office
Page 110, figure 22. Lieu de deplacement
signales par les déplacés enregistrés.
Graphiques fait à partir des données
d’OIM, « HAITI Camp Coordination
Camp, Management Cluster ,DTM
v2.0 Displacement Tracking Matrix
v2.0 Update, March , 2011 », mars
2011. http://iomhaitidataportal.
info/dtm/downloads.aspx?file=~/
downloads\3.DTM%20Report_
M a r % 27 1 1 / DT M _ V 2 _ R e p o r t _
March_2011_English_FINAL.pdf.
Page 111, figure 23. Comparaison du
nombre de ménages déplacés par
communes en juillet 2010, mai 2010
et juillet 2010
Carte faite à partir des données:
carte: GIS de la base de donnée ESRI
(http://www.esri.com),
Haiti Basemap Data from the United
Nation, MINUSTAH and United Nations Cartographic Section
United Nations Institute for Training
and Research (UNITAR)
Graphique:« HAITI Camp Coordination Camp, Management Cluster
,DTM v2.0 Displacement Tracking
Matrix v2.0 Update, May, 2011 »,
mai 2011. http://iomhaitidataportal.
info/dtm/downloads.aspx?file=~/
downloads\4.DTM%20Report_
M a y % 27 1 1 / DT M _ V 2 _ R e p o r t _
May_2011_English_FINAL.doc.
Page 112, figure 24. Etablissement et évolution de la taille des camps.
Page 113, figure 25. Dimension des camps
par famille.
Graphiques fait à partir des données
d’OIM,« HAITI Camp Coordination
Camp, Management Cluster ,DTM
v2.0 Displacement Tracking Matrix
v2.0 Update, November, 2011 »,
novembre 2011. http://iomhaitidataportal.info/dtm/downloads.
aspx?file=~/downloads\7.DTM%20
Report_Nov%2711/DTM_V2_Report_November2011_English_Final.
pdf.
Page 116, figure 27. Exemple de camp
spontanes dans Port-au-Prince
(Ecole Nationale Dumerlin)
Page 117, figure 28. Exemple de camp
organisé (Tabarre ISA)
Page 121, figure 30. Exemple de camps
spontanés autour de camp corail.
Pages 122-123, figure 31. Evolution d un
camp (Terrain Toto).
Pages 124-125, figure 32. Formation d’un
camp.
Pages 126-127, figure 33. Structure d’un
camp ( terrain toto)
Dessin fait à partir des
Photographie de Google Earth
(http://www.google.fr/intl/fr/earth/
index.html)
Pages 118-119, figure 29. Typologie des
camps par taille.
Photographie de Google Earth
(http://www.google.fr/intl/fr/earth/
index.html)
Géométrie d’OIM,DTM Camps
(KMZ File), Last Update : September 19, 2011, http://www.
eshelter-cccmhaiti.info/kmz/DTM_
V2_0_30092011.kmz
Pages 133,134-135,136,137,138,
figure 34. Types d’abris occupes par
statut de propriété, 2011
figure 35. Statut mtptc, statut de
propriete et intentions,
figure 36. Comparaison du statut
foncier des sites d’hebergement de
novembre 2011 à septembre 2011,
figure 37. Présence d’abris de transition sur le site,
figure 38. Nombre de camps sous
menace d’explusion vs nombre total
de camps existants, janvier-mai, 201
figure 39. Nombre et pourcentage
de tentes vide par communes.
Graphiques fait à partir des données
d’OIM, « HAITI Camp Coordination
Camp, Management Cluster ,DTM
v2.0 Displacement Tracking Matrix
v2.0 Update, July, 2011 », juillet
2011. http://iomhaitidataportal.
info/dtm/downloads.aspx?file=~/
downloads\4.DTM%20Report_
M a y % 27 1 1 / DT M _ V 2 _ R e p o r t _
May_2011_English_FINAL.doc.