La DOUCEUR - Église de La Bonne Nouvelle

Livret d’étude pour les groupes de maison
« Le fruit de l’Esprit – la DOUCEUR »
Études suivies sur le « Fruit de l’Esprit »
Module 8
La DOUCEUR
Étude : mer 04/03/2009 – groupes de maison semaine du 11/03/2009
Étude biblique – module 8 – La DOUCEUR
Introduction
« Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29).
Jésus qui parle est la révélation suprême de la douceur de Dieu (Mt 12,18ss) ;
il est la source de la nôtre, quand il proclame : « Bienheureux les doux » (Mt
5,4)1.
Nous poursuivons notre série d’études thématiques sur le « Fruit de
l’Esprit ». Nous nous mettons ainsi à l’écoute de l’enseignement biblique
concernant notre caractère et sa transformation liée à la nouvelle naissance
et à l’œuvre de l’Esprit en nous.
Nous abordons ce soir le huitième aspect de ce fruit de l’Esprit. « Le fruit de
l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la
fidélité, la douceur, … ».
Plan de l’étude :
- Quelques repères linguistiques (en voyant les mots, dans l’AT et dans
le NT)
- Lecture de textes bibliques
- Essai de synthèse et questions
1. Tour d’horizon linguistique2
Qu’est-ce que la douceur qui trouve ainsi sa place dans ce merveilleux fruit de
l’Esprit ?
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Xavier Léon Dufour, in Vocabulaire de Théologie Biblique.
Sources principales :
En français :
Vocabulaire de théologie biblique de Xavier Léon Dufour, concordance de la Bible (NT) de sœur
Jeanne d’Arc, et Bible on line
En anglais :
Dictionary of The New Testament Theology, Evangelical Dictionary of Theology, Theological
Wordbook of the Old Testament
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« Le fruit de l’Esprit – la DOUCEUR »
Le dictionnaire biblique d’Emmaüs fait remarquer que l’adjectif hébreux (anav,
doux) et le nom grec (prautes, douceur) sont difficiles à traduire. La
signification de ces termes n’a pas d’équivalent exact en français, d’où
l’embarras des traducteurs - p. ex. pour la béatitude de Mt. 5.5: "Heureux les
doux ... les débonnaires ... les humbles" selon les traductions. Pour
comprendre au mieux le sens biblique il faut comprendre ce qui est en
définitive une disposition interne créée par la grâce de Dieu, et dépasser les
concepts humains de douceur.
Nous regarderons donc comme d’habitude ce qu’en disent les dictionnaires
bibliques, et aussi et surtout, nous relirons plusieurs textes qui replaceront ce
concept dans des récits et des textes bibliques qui en éclaireront le sens.
Dans le Nouveau Testament
Le mot praothv (prah-ot’-ace) peut être traduit par : douceur, gentillesse,
amabilité.
Le mot epieikeia (ep-ee-i’-ki-ah) évoque lui les notions de douceur, gentillesse,
honnêteté, clémence, bonté, indulgence
Dans l’Ancien Testament
Le mot wne (‘anav) peut être traduit par : pauvre, nécessiteux, humble, patient,
doux, condescendant.
Et le mot qwtm (maw-thoke’) par doux, douceur, sucré, plaisant, agréable.
Essai de synthèse
La douceur est associée à la petitesse, à l’humilité à l’acceptation de l’autre,
au désir de faire plaisir, et à la confiance.
2. Au fil du texte biblique
2.1 Dans l’Ancien Testament
• Parabole de Samson
La parabole de Samson nous offre un contexte très simple d’utilisation de ce
mot qui l’associe à ce qui est agréable (le miel) et qui l’oppose à la puissance
inquiétante du lion : « Les gens de la ville dirent à Samson le septième jour,
avant le coucher du soleil : Quoi de plus doux que le miel, et quoi de plus fort
que le lion ? » (Jug 14.18).
• Proverbes
De nombreux proverbes louent la douceur et les bienfaits qu’elle procure :
« L’huile et le parfum réjouissent le coeur, Et la douceur d’un ami vaut mieux
que les conseils qu’on se donne à soi–même » (Prov 27.9). Voir aussi Prov
16.21, 16.24.
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« Le fruit de l’Esprit – la DOUCEUR »
Que ce soient les paroles elles-mêmes, que ce soit un ami, la douceur des
uns et des autres procurent le bien-être et favorise la croissance vers la
maturité.
• L’exemple de Moïse
Moïse nous laisse un exemple de douceur en étant reconnu comme
« l’homme le plus wne (‘anav) [patient, humble, doux] de la terre » (Nb 12.3).
• Révélation de Dieu à Elie au mont Horeb
Et enfin un texte très connu de l’AT nous présente le grand Dieu de tout
l’univers dans sa douceur quand il se révèle à Elie dans un « son doux et
subtil » (1 Rois 19.12).
La douceur est ici associée à la bonté de Celui qui s’approche, qui veut le
bien, qui n’écrase pas malgré son immense grandeur et son immense
sainteté.
Et qui néanmoins RÈGNE sur toute la terre…
2.2 Nouveau Testament
• Le sermon sur la montagne
Le Sermon sur la montagne nous donne un tableau des enfants du royaume,
de ceux qui sont heureux d’être avec Dieu, à son écoute.
Il nous rappelle le psaume 1, et est aussi très proche de Gal 5.22 en faisant un
tour d’horizon de ce qui caractérise les enfants de Dieu.
Dans la liste nous trouvons les « doux » ou débonnaires ou humbles (selon les
trad) à côté des petits des pauvres et des affligés qui sont consolés. (Mt 5.5)
• Le caractère du Messie
Le Messie, JC, qui nous appelle à Lui, se présente comme celui qui est « doux
et humble de cœur » (Mt 11.29). Il est celui qui accueille, pas celui qui opprime
et rejette. De même quant il vient sur un ânon (Mt21.5) il est encore celui qui
accueille et non pas celui qui viendrait pour détruire et opprimer.
• Pour tout chrétien
Ce que Dieu est (1 Rois 19), ce que le Messie est, ses disciples doivent l’être
en suivant son exemple…
Les épîtres nous donnent de très nombreux enseignements et exhortations à
la douceur.
L’apôtre Paul nous enseigne que cela vient de Dieu (Gal 5.2 et le fruit de
l’Esprit). Il nous exhorte à le vivre dans nos relations avec ceux qui sont faibles
et qui s’égarent. Une attitude qui n’est vraiment pas naturelle… (Gal 6.1, voir
aussi Eph 4.2).
L’apôtre Jacques nous enseigne aussi que la douceur fait partie de la vie de
celui qui a reçu la sagesse d’en haut (Jac 1.21, 3.13).
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L’apôtre Pierre, nous donne un enseignement probablement central pour toute
réflexion sur l’évangélisation et la présence des chrétiens dans le monde :
toujours répondre, expliquer, se défendre… avec douceur ! (1 Pi 3.15). Il nous
enseigne aussi que la douceur fait partie des parures par excellence… (1 Pi
3.4).
Et enfin l’apôtre Paul nous exhorte à vivre la douceur avec tous les
hommes au point que nous soyons connu comme tels (Phil 4.5) ! Il s’agit
vraiment d’une attitude régulière et repérable (voir aussi Tite 3.2).
• Caractéristique du responsable
Ce qui est demandé de tout croyant, est en particulier demandé aux
responsables. L’apôtre Paul exhorte ainsi son jeune collègue Timothée à
pratiquer la douceur (1 Tim 6.11) et le recommande pour tout ancien (2 Tim
2.25). Lui, Paul peut dire avoir été « plein de douceur » au milieu des frères et
sœurs (1 Thess 2.7).
3. Synthèse et conclusion
• L’exemple parfait
Une fois de plus, une facette du fruit de l’Esprit évoque une attitude, un regard,
une qualité, parfaitement présente en Dieu lui-même et en particulier
manifestée en Jésus-Christ. Le fruit de l’Esprit qui se développe en nous c’est
donc bien ressembler toujours plus à Jésus-Christ.
• Douceur et confiance en Dieu
La douceur des croyants des béatitudes (Mt 5) est bien la douceur de ceux qui
placent leur confiance en Dieu et ne sont pas des bruts et des violents. C’est à
eux que Dieu veut pourtant « donner la terre » à ceux qui ne veulent pas
passer en force, jouer des coudes, écraser les autres, et ceci parce qu’ils
placent leur confiance en Dieu.
Sa douceur nous invite à aller vers Lui (Mt 11.29).
« La douceur envers Dieu est une disposition d’esprit par laquelle nous
acceptons tout ce qu’Il nous donne comme étant un bienfait, et ceci sans
discussion ni résistance. Dans l’A.T, les doux, les débonnaires, étaient ceux
qui s’en remettaient entièrement à Dieu et non à leur propre force pour les
défendre contre l’injustice. La gentillesse ou la douceur sont opposées à
l’affirmation de soi et à son intérêt propre. Cet état est une œuvre du SaintEsprit, non de la volonté humaine. (Ga 5:23) »
Dictionnaire Biblique Emmaüs
• Douceur envers tous
Nous devons pratiquer et vivre la douceur envers tous les frères (voir la
plupart des exhortations des épitres), en particulier pour reprendre et
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« Le fruit de l’Esprit – la DOUCEUR »
enseigner et avertir (1 Pi 3.15 ; Gal 6.1) ; et même au-delà, avec « tous les
hommes » (Phil 4) !
• Douceur et fermeté
Nous venons de parler d’avertir et de reprendre. Il est important de rappeler
que la douceur n’est pas mollesse. Elle permet d’avertir et même de
contredire.
Elle n’est pas le contraire de la fermeté mais du débordement, de
l’énervement et du manque de maîtrise (elle est donc proche du dernier
aspect du FE que l’on verra le mois prochain…)
D’ailleurs relisons ce que la douceur permet : Jn 2.15 !!
Voici ce que la douceur (même parfaite) permet. Je ne dis pas que c’est une
manifestation évidente de douceur, mais je dis que nous voyons ce qu’un
homme que le fruit de l’Esprit n’a jamais quitté a pu faire !
• Douceur et victoire
La douceur n’est pas non plus négligence et « laisser-aller ». Elle conduit avec
calme mais détermination à la victoire. Pensons à Celui qui est doux, monté
sur un ânon, et qui va à Jérusalem et à … Golgotha pour remporter la plus
grande des victoires !
Celui qui s’énerve est le faible qui ne sait plus où donner de la tête. Le
Seigneur peut nous transformer pour que nous soyons des doux qui avancent
avec fermeté sur le chemin qu’il nous trace, de victoire en victoire…
• Un dernier mot…
Un autre épisode de la vie du Maître (Jean 8.1-11) nous laisse un exemple
extraordinaire de douceur ferme. Ici encore Celui qui est doux n’en est pas
moins très ferme, très fort est rempli d’autorité !
Que Sa douceur nourrisse notre confiance en Lui et continue à nous
transformer nous-mêmes…
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« Le fruit de l’Esprit – la DOUCEUR »
Questions pour les groupes de maison
• Définir
Comment pouvons-nous redire ce qu’est la douceur (ses contours, ce qu’elle
est, ce qu’elle n’est pas…) avec nos mots ?
(faisons en particulier un effort pour bien la distinguer de la nonchalance ou de
la mollesse…)
• Agir
En quoi cet aspect du fruit de l’Esprit oriente notre façon d’envisager les efforts
à faire, les prochaines étapes de notre marche avec le Seigneur, notre
comportement dans l'Église, avec nos proches, et dans la société ?
• À l’écoute de la Parole
Et si nous relisions quelques textes bibliques pour les méditer ensemble, les
commenter, réagir, et prier ?
- Jacques 1.21, 3.13
(recevoir et vivre… )
- 1 Pierre 3.15
(répondre… )
- Galates 6.1
(reprendre…)
- Philippiens 4.5 et Tite 3.2
(en tout temps, avec tous…)
- …
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