La facture sociale est lourde pour les salariés du groupe Doux

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La facture sociale est lourde pour les salariés du groupe Doux
La facture sociale est lourde pour les salariés du groupe Doux
GuinGamp (Côtes-d’armor) Correspondance spéciale
La Croix – mercredi 12/09/2012 - (p 12)
‣ Un millier d’emplois seront supprimés à la suite de la reprise de cinq des huit sites du pôle frais du
volailler breton. ‣ Les élus s’inquiètent des conséquences économiques régionales. ‣ La procédure
judiciaire se poursuit pour les activités produits élaborés.
Seulement 700 des 1 700 emplois du pôle frais du groupe Doux vont être préservés. La décision du tribunal
de commerce de Quimper, lundi, a validé les offres de reprise partielle de cinq des huit sites de l’entreprise
en liquidation judiciaire. Blancafort (Cher), Boynes (Loiret), Laval (Mayenne), Sérent et Pleucadeuc
(Morbihan) conserveront une activité. Mais Graincourt (Pas-deCalais), Le Pontet (Vaucluse) et La VraieCroix (Morbihan), faute de repreneurs, sont liquidés. Dans cette dernière commune, les 113 salariés du
service administratif du pôle frais seront licenciés. « Beaucoup ont entre 50 et 56 ans, dont plusieurs
femmes seules avec enfants. Ils auront du mal à retrouver du travail sans coup de pouce », estime Monique
Danion, maire de La Vraie-Croix et conseillère régionale.
Depuis déjà deux semaines, un plan d’accompagnement a débuté, avec des réunions organisées par Pôle
emploi et des rencontres individuelles dirigées par un cabinet de reclassement. Une psychologue a aussi été
sollicitée. « Nous mettons la mairie à leur disposition, et nous essayons de monter un plan de formation
avec la région », ajoute l’élue. Pour la commune, la liquidation d’une partie du groupe Doux représente une
double peine : c’est elle qui avait construit les bâtiments au début des années 1980. ppp
« Beaucoup ont entre 50 et 56 ans, dont plusieurs femmes seules avec enfants. »
Suite - La Croix – mercredi 12/09/2012 - (p 17)
TLa facture sociale est lourde pour les salariés du groupe Doux
RaphaëL BaLDos
ppp Les ouvriers du site de Sérent se demandent, amers, qui fera partie des 60 emplois sauvegardés par le
repreneur LDC, sur un effectif de 178 personnes. Pleucadeuc, à quelques kilomètres, se trouve dans une
situation similaire, avec la reprise partielle de 135 des 407 emplois par Galina, filiale de Doux. « Le bilan
est incontestablement lourd, regrette Pierrick Massiot, le président de la région. Aujourd’hui, l’heure est
donc à la responsabilisation de tous. Le conseil régional, à côté de l’État, prendra sa part pour
accompagner les salariés et les territoires concernés par ce choc social et économique. »
La déléguée syndicale FO Nadine Hourmant ne cache pas sa déception. « On savait qu’il n’y avait plus
grand espoir, mais avec davantage de volonté et de concertation des acteurs concernés, on aurait pu sauver
plus de postes », dit-elle. Les syndicats vont désormais se concentrer sur le plan de continuation proposé par
Charles Doux pour les activités export et produits élaborés. Le tribunal de commerce de Quimper, déjà très
critiqué pour sa gestion du dossier par Xavier Beulin, président de Sofiprotéol et de la FNSEA, et par la
CGT, devrait rendre sa décision le 30 novembre. « Aucune information du plan de continuation n’a été
communiquée aux représentants du personnel, c’est une vraie nébuleuse, ajoute la syndicaliste. De
nombreux sites des produits élaborés étaient approvisionnés par le pôle frais, que va-t-il se passer
maintenant ? On constate déjà des baisses d’activité. »
Pour obtenir des éclaircissements sur la situation financière de leur employeur, les élus du CE ont saisi, le
7 septembre, le procureur de la République. « Il y a eu un endettement extrêmement important depuis
plusieurs années, des alertes des commissaires aux comptes restées sans suite ou des versements
extrêmement importants de dividendes, alors que la société était déjà quasiment en faillite, laissant penser
qu’il a pu y avoir de graves fautes de gestion » , souligne leur avocat, Me Dominique Riera. « Vu le nombre
de licenciés, on a le droit de connaître la vérité, estime Nadine Hourmant. La balle est dans le camp du
procureur. Nous, on aura fait notre boulot jusqu’au bout. »
« Vu le nombre de licenciés, on a le droit de connaître la vérité. »

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