Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, Monsieur

Monsieur le Député, Monsieur le Sénateur, Monsieur le Maire honoraire, Madame la Conseillère Régionale, Mesdames et Messieurs les Conseillers Départementaux, Mesdames et Messieurs les Elus, Madame l’Inspectrice de la circonscription d’Avion, Mesdames et Messieurs les Professeurs, Mesdames et Messieurs les parents d’élèves, Mesdames, messieurs et chers amis, « L’objectif, de toute éducation, devrait être de projeter chacun dans l’aventure d’une vie à découvrir, à orienter, à construire ». C’est à ces mots d’Albert Jacquard que je pense d’abord en mesurant la chance que nous avons d’inaugurer cette nouvelle école Maternelle. C’est un événement particulièrement important pour une commune et pour un quartier d’enrichir son patrimoine avec la construction d’une toute nouvelle école. C’est un privilège pour un Maire d’avoir à procéder à son inauguration. La dernière fois c’était mon prédécesseur Léandre Létoquart en 1971 avec l’école Suzanne Lannoy. Tous les Maires n’ont pas eu cette chance. C’est donc avec émotion et fierté que je m’adresse à vous. Emotion parce que l’école républicaine est une belle aventure humaine. La plus belle sans doute. Je pense aujourd’hui à ces milliers d’enfants qui depuis l’inauguration de la première école en 1958, par Maurice Thorez, ont commencé leur scolarité ici même, dans ce quartier fortement imprégné de ses traditions ouvrière et cheminote, de sa culture de solidarité et de résistance. Je pense à l’histoire du quartier des cheminots, détruit complétement par les deux conflits mondiaux, à ces dizaines d’habitants et de famille qui y ont laissé la vie. Ces pages douloureuses sont depuis longtemps tournées et c’est en se projetant dans le 21ème siècle que nous imaginons le quartier de demain. Je pense donc aussi à ces milliers d’enfants, qui ne sont pas encore nés et à qui nous devons déjà d’être à la hauteur des ambitions que nous portons pour les générations futures. Emotion certainement mais aussi fierté de vous présenter l’aboutissement de ce projet entouré des enfants d’aujourd’hui. Il est le fruit d’un travail et d’une réflexion en commun pour que cet outil corresponde précisément aux besoins. Je tiens à saluer l’ensemble des élus Avionnais actuels ou anciens pour leur implication. Nous tenions à ce que les enfants soient associés à la construction de leur école. Très vite le chantier a fait partie de leur univers. Nous avons pu le voir à travers la très belle exposition qu’ils ont réalisée. Je veux ici avoir aussi une pensée émue et triste pour Ali Sami qui suivait la maitrise d’œuvre pour le cabinet d’architecte Guèdes, et qui a coordonné la présence des enfants avec les impératifs évident de sécurité d’un tel chantier. Il a tragiquement perdu la vie cet été dans un accident de la circulation. Cet après-­‐midi c’est à lui aussi que nous pensons ainsi qu’à son épouse et ses enfants dont certains fréquentent l’école. Je veux leur dire à nouveau notre infinie tristesse face à ce drame. C’est aussi un morceau de lui-­‐même, de sa passion pour son métier et de l’affection qu’il portait aux enfants, qui est ici dans ces murs. Nous avons vécu à Avion ces dernières semaines une rentrée des classes unique comme nous n’en avions jamais vécu. Si le 2 septembre les enfants de Joliot-­‐Curie ont essuyé les plâtres si je puis dire de leur nouvelle école, dans le même temps d’autres élèves de Maternelle à l’école Parent se retrouvaient dans des classes surchargées. Sans compter 18 enfants de moins de 3 ans qui restaient eux carrément à la porte. La différence entre ces deux rentrées était pour nous inacceptable. Les parents d’élèves avec le soutien des élus ont organisé la riposte pour obtenir la création d’un poste supplémentaire. Un Conseil Municipal extraordinaire s’est tenu à l’école Parent et le lendemain les parents d’élèves occupaient l’Inspection jusqu’à obtenir satisfaction. Malgré l’absence cet après-­‐midi des représentants départementaux et régionaux de l’Education Nationale je tiens à les remercier de nous avoir entendus.. Merci aussi aux parents de s’intéresser à l’avenir de leurs enfants et d’être resté ouvert au dialogue. Je tiens à saluer la présence ici de Madame Depret inspectrice de la circonscription d’Avion et de Monsieur Cotton qui nous fait l’honneur de sa présence. De gouvernement en gouvernement la règle à calculer qui transforme nos enfants en statistique continue de faire des ravages. A Avion, avec l’enfance et la jeunesse, l’éducation est pour nous une priorité. Oui l’Education au final ne coûte pas grand-­‐chose mais l’absence d’éducation coûte très cher à la société. Au-­‐delà de la construction de cette école, nous entreprenons chaque année d’importantes rénovations dans toutes nos écoles et je pense qu’avec nos moyens nous faisons beaucoup. Mon adjoint à l’enseignement François PATYK peut en témoigner. La construction de cette école a été pour nous un véritable parcours du combattant notamment dans nos négociations avec les banques. Elles se sont montrées impitoyables et nous ont forcé à reporter de quelques années son ouverture et à revoir le projet. Je tiens à remercier l’architecte Michel Guèdes et ses collaborateurs pour la souplesse dont ils ont fait preuve en intégrant ces modifications sans dénaturer en aucune manière le projet final. Je veux aussi remercier l’Etat et l’ancien sous-­‐préfet Monsieur Clavreuil qui a été à nos côtés, et Monsieur François Lamy l’ancien ministre de la ville, qui est venu sur place à Avion et a su nous écouter en nous permettant de boucler le budget. Je tiens aussi à excuser Madame la Sous-­‐Préfète qui retenu en dernière minute par une réunion ministérielle ne peux être là. Elle m’a appelé et est véritablement désolée de ne pouvoir être parmi nous. Vous avez pu constater par vous-­‐même le résultat. Oui cette école est magnifique. Oui c’est un merveilleux outil que la municipalité met à disposition des enfants du quartier des cheminots et de Montgré. Alors nous aurions aimé demander aux services de Madame Vallaut-­‐Belkacem que dans les années à venir, l’Education Nationale laisse tomber la règle à calculer pour permettre à cette école maternelle de fonctionner normalement. Des postes ont été créés c’est un bon début après des années de casse, mais si besoin est ouvrons en de nouveaux. Ce n’est jamais de l’argent perdu et pour paraphraser Victor Hugo cela permet pour l’avenir de fermer des prisons. A Avion ont est comme ça, on n’a pas l’habitude de se laisser faire et en cas de problème s’il faut retourner à l’inspection, ou au rectorat pour faire entendre notre voix, nous y retournerons. Le 20 novembre, journée nationale et internationale des droits de l’enfant nous inaugurerons l’espace Iqbal Masih, du nom de cet enfant qui témoigna devant l’ONU des conditions de travail des enfants au Pakistan et qui fut ensuite sauvagement assassiné en 1995 à l’âge de 12 ans. Cet espace de loisirs fait partie intégrante de l’école mais nous tenions à conserver les noms de Frédéric et Irène Joliot Curie à l’école. D’abord je l’ai évoqué tout à l’heure parce que nous tenons à maintenir et à entretenir ce lien que nous rattache à notre histoire d’autant que l’ancienne école avait été inauguré par un illustre personnage de l’histoire de France, et que c’était tout sauf un hasard. Ensuite parce que dans notre ville meurtrie par les guerres notre combat pour la paix à toujours tenu une grande importance. Nous souhaitons maintenir le nom donné par nos prédécesseurs et continuer à rendre hommage à ce couple d’immenses savants, prix Nobel de physique, qui ont fait de ce combat pour la paix, le combat de toute une vie. Pour conclure et ne pas être trop long je tiens à saluer tous ceux qui nous permettent d’être là cet après-­‐midi. Les plus belles idées n’existeraient pas sans eux, leur professionnalisme et leur savoir-­‐faire. Je ne vais pas tous les citer, la liste est longue mais je remercie l’ensemble des ouvriers et chefs d’équipe de toutes les entreprises qui ont travaillé sur ce chantier, avec une pensée pour l’entreprise locale Canata d’Avion. Je veux aussi remercier Michel Guèdes et ses collaborateurs pour la mise en musique de nos rêves, Les services techniques de la ville, Patrick Herbaut et Tony Dupont, Madame la Directrice Générale des services si précieuse lorsqu’il s’agit d’assortir les couleurs. Je veux aussi associer à ces remerciements Madame Poudonson la directrice de l’école et l’ensemble de l’équipe éducative. Il leur appartient depuis la rentrée la responsabilité de faire vivre au mieux cette école de la République pour que nos enfants puissent s’y sentir bien et s’épanouir en apprenant Mesdames, Messieurs, J’ai débuté mon propos par une citation du généticien Albert Jacquard, Permettez moi de conclure en vous citant l’écrivain du 16ème siècle Montaigne : « L’élève n’est pas qu’un vase qu’on remplit mais un feu qu’on allume ». Devenir les rallumeurs d’étoiles de demain, c’est ce que je souhaite aux enfants de cette nouvelle école maternelle.