Présentation Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats
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Présentation Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats
Présentation Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats Unis est un tableau de Frida Kahlo, artiste mexicaine du XXième siècle. C’est une huile sur métal qui mesure 31cmx35cm et a été peint en 1932 Genèse du tableau En 1930, Frida Kahlo est l’épouse du célèbre peintre muraliste Diego Rivera. Ce dernier reçoit diverses commandes de « murales » aux Etats Unis, c’est ainsi qu’il part s’installer là-bas avec Frida, pendant 4 ans. Si le peintre se sent bien dans ce pays, Frida, elle, s’ennuie du Mexique. C’est ce sentiment de manque et de nostalgie qui lui inspire son tableau Autorretrato en la frontera entre México y Estados Unidos. (Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les Etats Unis) Analyse du titre Autoportrait : C’est Frida qui se représente au centre du tableau La frontière : Frida au centre du tableau symbolise la frontière entre deux mondes Entre le Mexique et les Etats Unis : Chaque partie du tableau représente l’un de ces deux pays (gauche : Mexique/ droite : Etats Unis). Si l’on observe attentivement ces deux moitiés de tableau on remarque une sorte de dialogue entre des éléments qui se répondent : Mexique Etats unis Les nuages Le temple aztèque Les pierres au sol Les couleurs chaudes Les éléments naturels Les fleurs et les racines La fumée Les gratte-ciel Les usines Les tons froids Les éléments industriels Les fils électriques Frida, élément central du tableau On peut observer que Frida est debout sur une sorte de piédestal avec l’inscription « Carmen Rivera pintó su retrato en 1931 » exactement sur la ligne symbolisant la frontière entre les deux pays. Elle apparaît étonnement calme et sérieuse. Vêtue d’une longue et élégante robe qui contraste avec ses habituelles tenues colorées et traditionnelles, typiquement mexicaines, elle nous regarde un peu comme si elle nous prenait à témoin. Mais son regard n’exprime aucun sentiment particulier. Avec ses très élégants gants roses, elle semble prête à se rendre à une invitation formelle. Dans sa main gauche, un drapeau mexicain symbolise son attachement à son pays d’origine alors que dans l’autre, la cigarette apparaît comme un signe d’émancipation. Frida apparaît ainsi comme une sorte de synthèse de deux mondes, dualité déjà présente dans ses origines familiales puisque son père était un juif allemand et sa mère une Mexicaine d’origine indienne. Le Mexique/Les Etats Unis Si l’on observe attentivement la composition du tableau on remarque effectivement que les deux côtés représentent respectivement le Mexique et les Etats Unis et qu’elles s’opposent. Le Mexique à gauche Au premier plan un parterre de fleurs tropicales exubérantes et colorées profondément enracinées au sol. Au deuxième plan, des statues précolombiennes, souvenirs vivants d’une histoire millénaire riche attestent de l’attachement de Frida au passé du Mexique et son implication dans la préservation de l’identité mexicaine. L’une d’elles représente la fertilité. Au troisième plan, une tête de mort renvoie là encore à la vision très mexicaine d’une mort apprivoisée, familière, perçue comme partie intégrante du cycle vital. A côté, un tas de pierres semble rappeler la destruction d’une partie de la civilisation mexicaine par les Espagnols. Au fond, apparaît une pyramide, on peut supposer qu’il s’agit de celle de Teotihuacan. Au fond, le soleil et la lune, symboles de la conception mexicaine du cycle de la vie et de la mort basée sur la coexistence des contraires (jour nuit, vie mort, masculin féminin…) apparaissent juxtaposés dans le tableau au milieu de nuages vaporeux A gauche de Frida on trouve des couleurs naturelles, chaudes, la terre nourricière qui évoque l’agriculture traditionnelle Les Etats Unis à droite A droite, tout n’est que contraste. Au fond, une épaisse fumée a remplacé les nuages vaporeux mexicains. C’est ce que rejettent les usines du troisième plan sur les cheminées desquelles on peut lire Ford. C’est le règne de machines étranges, des gratte-ciel immenses, symboles d’un monde moderne hyper industrialisé. Pour Frida, les Etats Unis sont un pays de progrès déshumanisé au milieu de la grisaille alors que le Mexique et ses terres agricoles est un lieu de vie chaleureux, propice aux relations humaines. Au premier plan, là aussi, les fleurs exubérantes ont été remplacées par des générateurs métalliques. La position centrale d’une Frida impassible, indécise entre deux mondes nous interroge. Frida se place au cœur d’un conflit entre modernité et tradition. Même si l’on peut imaginer que le drapeau mexicain dans ses mains nous indique sa préférence, elle a néanmoins choisi de se placer au centre. De même, les étranges machines américaines sont reliées par le sol à la terre mexicaine où elles semblent puiser leur énergie. Frida semble bien tiraillée entre ces deux pays, entre ces deux civilisations et ces deux modes de vie. Sa réponse se trouve sans aucun doute dans les machines côté américain reliées par des câbles électriques puisant leur force dans le sol mexicain. Ainsi, pour Frida le monde moderne puise définitivement sa force dans la tradition.