Chef de chantier et conducteur de travaux
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Chef de chantier et conducteur de travaux
MARCHÉ DE L’EMPLOI ANALYSE SEPTEMBRE 2013 Un ZOOM sur les métiers Chef de chantier - Conducteur de travaux Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, Plan stratégique transversal pour la Wallonie, le Forem poursuit la mise en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré d’analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de main-d’œuvre. Il doit avoir une bonne appréciation des conditions concrètes de réalisation des tâches, des besoins en hommes et du matériel à mettre en œuvre. La fin de la journée est dédiée aux travaux administratifs : comptes rendus et préparations de réunions de chantier. Cette synthèse présente les métiers de « chef de chantier » et de « conducteur de tra1 vaux » ainsi que leurs caractéristiques sur le marché de l’emploi wallon et fait le point sur les enseignements tirés tout au long de l’action d’analyse, de traitement et de suivi de ces métiers. Le chef de chantier veille également à l’hygiène et au respect des règles de sécurité particulièrement importantes dans le domaine des travaux publics. Sommaire Description et conditions de travail ...1 Le métier et le contexte énergétique..2 Le métier sur le marché de l’emploi ..2 La demande d’emploi ..............................3 Les opportunités d’emploi ....................4 L’appariement entre la demande et l’offre d’emploi. ....................................4 Comment se former au métier ? ........4 Description et conditions de travail Selon la taille du chantier, le chef de chantier dirige en partie ou en totalité les travaux. Il supervise l’installation du chantier, la livraison et la réception des engins et des matériaux. Présent en permanence sur le chantier, il organise le travail à partir des plans qui lui ont été confiés et coordonne l’action des différents corps de métiers présents simultanément ou successivement sur le chantier. Il est responsable des délais d’exécution et définit les volumes d’heures et de main-d’œuvre nécessaires. Respectivement, REM 6123101 et REM 6123201 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem. 1 Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation Très mobile, le chef de chantier est appelé à se déplacer et à effectuer de nombreuses visites sur le terrain. Son rythme de travail peut être modifié par des impératifs tech2 niques, des délais à respecter et surtout les intempéries. Moyennant la formation, le métier peut offrir de réelles perspectives d’emploi et de carrière à celui qui, après plusieurs années passées en tant qu’ouvrier sur chantier, souhaite pour diverses raisons - de santé ou autres - se reconvertir professionnellement. 3 Le conducteur de travaux prévoit, organise et met en œuvre, à partir d’un dossier technique, les différents moyens et ressources permettant l’exécution des travaux dans les meilleures conditions de délais et de coûts. Il gère un ou plusieurs chantiers de construction, rénovation… C’est également lui qui va choisir, négocier puis assurer le suivi des entreprises sous-traitantes. 2 3 Source : www.jcomjeune.com/article-metier/chef-de-chantier Source : www.aquadesign.be/actu/article-920.php 1 Le métier de conducteur de travaux est polyvalent. Il est en relation permanente avec l’architecte ou le bureau d’étude. C’est lui qui doit rendre des comptes sur l’avancée du projet mais également signaler tout problème technique et proposer des solutions. Sa tâche n’est pas simple puisqu’il lui incombe de faire respecter les délais et les coûts prévus au début du projet. Le conducteur de travaux doit également avoir une connaissance des obligations légales en termes de sécurité sur le chantier. La directive européenne du 19 mai 20105 sur la performance énergétique des bâtiments prévoit que d’ici au 31 décembre 2020, tous les nouveaux bâtiments devront être à consommation d’énergie quasi nulle. Les bâtiments occupés et possédés par les er pouvoirs publics devront répondre à cette exigence dès le 1 janvier 2019. D’où la nécessité de former les (futurs) chefs de chantier et conducteurs de travaux aux normes et méthodes sous-jacentes. Outre ses compétences techniques très variées, le conducteur de travaux a le sens de l’organisation et des responsabilités : il assure notamment l’exécution correcte des cahiers des charges, la sécurité des ouvriers et le respect des délais de livraison. Il sait écouter et communique facilement. Il se montre dynamique, capable de motiver et de commander les équipes de chantier. Il réagit rapidement et prend des initiatives 4 afin de résoudre les problèmes qui entravent le travail. Le métier sur le marché de l’emploi On peut devenir conducteur de travaux par promotion interne, en gravissant tous les échelons hiérarchiques de l’entreprise. Les jeunes ingénieurs de la construction commencent généralement leur carrière comme conducteur de travaux. La distinction faite entre le chef de chantier et le conducteur de travaux est propre aux grandes entreprises. Tous deux gèrent mais à des niveaux différents. Le chef de chantier est davantage un(e) homme/femme de terrain qui seconde le conducteur de travaux dans ses tâches de planification et de coordination. Dans les PME, le chef de chantier et le conducteur de travaux ne font bien souvent qu’un. C’est pourquoi les deux métiers sont traités ici conjointement. Le métier et le contexte énergétique Le secteur de la construction est directement concerné par les préoccupations environnementales et énergétiques. Le décret sur la Performance Energétique des Bâtier ments (PEB), entré en vigueur le 1 mai 2010, établit de nouvelles exigences qui visent à diminuer la consommation d’énergie du bâtiment en tenant compte du niveau d’isolation thermique, de la ventilation et de l’étanchéité à l’air, etc. Si une bonne étanchéité à l’air doit être prévue dès la conception du bâtiment, c’est la mise en œuvre par les différents corps de métier, y compris le chef de chantier et le conducteur de travaux qui garantira une bonne performance énergétique. 4 Source : www.humanitech.be Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation En matière d’emploi, il n’existe pas de données précises sur le nombre de personnes exerçant les métiers de chef de chantier Près d’un employé sur et de conducteur de travaux. Cependant, dans son étude sur 6 cinq travaillant dans la les structures de professions en CPNAE, le CEFORA estime que construction est 19,7 % des employés du secteur de la construction sont chefs de chef de chantier ou chantier/conducteurs de travaux. Il s’agit dès lors de la profession la mieux représentée parmi les professions d’employé de la conducteur de travaux. construction. Par ailleurs, selon les statistiques décentralisées de 7 l’ONSS , fin 2011, 9 734 employés travaillent dans le secteur de la 9 construction8 en Wallonie. Par extrapolation , il y aurait dès lors environ 1 900 chefs de chantier/conducteurs de travaux dans le secteur de la construction en Wallonie, sans compter les chefs de chantier et conducteurs de travaux issus d’autres secteurs d’activité de l’économie comme l’administration publique par exemple. Les permis de bâtir délivrés sont un indicateur qui permet de prévoir l’activité du secer teur de la construction.10 Ils sont en baisse au 1 trimestre 2013, excepté les permis er pour bâtiments non résidentiels neufs (+28 %, 226 permis délivrés au 1 trimestre er 2013 contre 177 au 1 trimestre 2012). La baisse la plus importante se situe au niveau er des bâtiments résidentiels neufs (-19 %, 1 544 permis délivrés au 1 trimestre 2013 er contre 1 896 au 1 trimestre 2012). En outre, un autre indicateur très souvent utilisé est celui des faillites.11 Fortement dépendant de la conjoncture, il permet de mesurer er l’état de santé du secteur. Au 1 semestre 2013, leur nombre a augmenté de 20 % en Source : eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2010:153:0013:0035:fr:PDF CEFORA, Structures de professions en CPNAE : Construction, juin 2004. ONSS, statistiques décentralisées, 31/12/2011. 8 Codes NACE 41 à 43. 9 Calculs : le Forem. 10 SPF Economie 11 SPF Economie 5 6 7 2 er er ème Wallonie (344 faillites au 1 semestre 2013 contre 286 au 1 semestre 2012), soit bien plus que dans l’ensemble de l’économie (+7 %). mandeurs d’emploi ont un diplôme de l’enseignement secondaire du 3 degré. Ils proviennent majoritairement de l’enseignement technique (construction et travaux publics). Les demandeurs d’emploi inscrits sur le métier de conducteur de travaux sont globalement plus scolarisés que ceux positionnés sur le métier de chef de chantier ; Le dernier baromètre de conjoncture de la Banque Nationale de Belgique (juillet 2013) indique un recul de la confiance des entrepreneurs de la construction. Ce ralentissement survient à la suite d’une moindre utilisation du matériel disponible.12 Néanmoins, selon le dernier baromètre de l’emploi de Manpower (Q3 2013), le secteur échapperait à la morosité ambiante puisque seuls les employeurs de la construction envisageraient de renforcer légèrement leurs effectifs dans les prochains mois.13 Répartition des D.E.I. selon la durée d'inoccupation (1er janvier 2013) 70 % 60 % La construction reste l’un des moteurs de l’économie wallonne. Sous l’impulsion de l’Alliance Emploi Environnement, la rénovation du bâti se veut source d’opportunités économiques et de créations d’emplois. En outre, les besoins liés aux perspectives démographiques que ce soit en termes de nouveaux logements ou d’infrastructures (écoles, hôpitaux…) vont croissants. 50 % 60 % 56 % 58 % 45 % 38 % 40 % 30 % 30 % 26 % 22 % La demande d’emploi 20 % Début 2013, le Forem dénombre 301 demandeurs d’emploi inoccupés (D.E.I.) positionnés sur le métier de chef de chantier et 342 sur le métier de conducteur de travaux. Parmi eux, 79 sont positionnés sur les deux métiers, soit 26% des D.E.I. positionnés sur le chef de chantier et 23% des D.E.I. positionnés sur le conducteur de travaux. L’analyse ci-dessous porte sur le profil de ces 564 demandeurs d’emploi : 10 % 18 % 17 % 15 % 16 % 0% Moins d'un an Chef de chantier (CC) Un à deux ans Conducteur de travaux (CT) Deux ans et plus CC et CT Tous métiers Source et calculs : Le Forem 0 Seuls 2 % des demandeurs d’emploi sont des femmes alors qu’elles représentent 49 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi, tous métiers confondus ; 0 45 % ont plus de 45 ans (contre 32 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi) ; 0 58 % des demandeurs d’emploi sont inoccupés depuis moins d’un an (45 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi) ; 0 37 % des demandeurs d’emploi disposent d’un diplôme du supérieur. Il s’agit pour la plupart de bacheliers en construction ou urbanisme mais aussi de diplômés ingénieurs industriels en construction ou d’un master en architecture. 35 % des de- 12 BNB, Baromètre de conjoncture, juillet 2013. Manpower, Baromètre de l’emploi, Q3/2013. 13 Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation 0 78 % des demandeurs d’emploi inscrits sur le métier de chef de chantier ont une expérience récente14, soit dans le métier, soit principalement en tant que conducteur de travaux ou ouvrier de la construction. Il en va de même pour les demandeurs d’emploi positionnés sur le métier de conducteur de travaux. 68 % ont une expérience, soit dans le métier, soit principalement en tant que chef de chantier ou ouvrier de la construction ; 0 47 % des demandeurs d’emploi ont des connaissances linguistiques (tous niveaux confondus) en anglais, 32 % en néerlandais et 23 % dans les deux langues ; 0 21 % ont eu un au moins un contrat en 2012. 14 Expérience calculée sur les 5 dernières années. 3 Les opportunités d’emploi L’appariement entre la demande et l’offre d’emploi En 2012, le Forem a géré – hors mobilité interrégionale – 591 opportunités pour le métier de chef de chantier (+33 % par rapport à 2011) et 519 pour le métier de conducteur de travaux (+7 % par rapport à 2011). Notons toutefois que le nombre d’opportunités d’emploi diffusées par le Forem ne représente qu’une part des embauches du marché. En effet, le bouche à oreille reste un canal de recrutement fort 15 utilisé dans la construction. Le chef de chantier et le conducteur de travaux font partie des métiers détectés « cri16 tiques » par le Forem dans son dernier rapport. L’analyse des opportunités d’emploi et de la demande d’emploi laisse apparaître que tous deux sont en proie à des tensions quantitatives et qualitatives. C’est le contrat à durée indéterminée qui est le plus souvent proposé par les employeurs (47 % des opportunités), suivi du contrat intérimaire (32 %). Le contrat à durée déterminée concerne 9 % des opportunités. Quasi 100 % des contrats sont à temps plein. D’un point de vue quantitatif, les candidats aux postes vacants sont rares. La pénurie est d’autant plus accentuée que les sorties de l’enseignement de sont limitées. En 2011, 163 diplômes de bachelier en construction (options bâtiment, génie civil ou technologie du bois) et 57 diplômes d’ingénieur industriel (finalité construction) ont été délivrés en Fédération Wallonie-Bruxelles.17 Les métiers de chef de chantier et de conducteur de travaux sont « critiques » en Wallonie. Le niveau d’études est un critère de sélection important pour les employeurs. Un diplôme est ainsi mentionné dans 75 % des opportunités. Le plus souvent, il s’agit d’un BAC (48 %) ou d’un master (15 %). Par ailleurs, les employeurs sont à la recherche de candidats possédant de l’expérience et donc directement employables. Une expérience est ainsi demandée dans 70 % des opportunités. Ceci est d’autant plus vrai pour les contrats intérimaires (90 %) et de chef de chantier (79 % contre 57 % pour les contrats de conducteur de travaux). D’un point de vue qualitatif, les qualifications exigées et l’expérience attendue par les employeurs restent supérieures au profil des candidats. L’application des nouvelles normes PEB devrait également accentuer les tensions d’ordre qualitatif puisqu’elle implique l’acquisition de nouvelles connaissances et la maîtrise de nouvelles compétences. Enfin, le permis de conduire est tout de même exigé dans 43 % des opportunités et la connaissance d’une autre langue que le français est requise dans près d’une opportunité sur 4 (24 %). Il s’agit essentiellement du néerlandais (17 %) ou de l’anglais (6 %). La connaissance de ces deux langues est souhaitée dans moins de 2 % des opportunités. Les formations préparant aux métiers de chef de chantier et de conducteur de travaux sont multiples et peuvent se faire via plusieurs filières et réseaux. La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée via la page d’accueil du Forem : www.leforem.be ou encore via la plateforme « Horizons emploi » aussi accessible par le site du Forem. Le Forem, Les attitudes et les pratiques à l’égard de la gestion des ressources humaines dans l’écosystème de la CONSTRUCTION en Région wallonne, 2006. 15 Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation Comment se former au métier ? Dans l’enseignement secondaire de plein exercice, il existe les formations qualifiantes de : ème 0 technicien en construction et travaux publics (3 0 technicien en encadrement de chantier (7 année). 16 17 degré : 5 ème et 6 ème années) ; e Le Forem, La détection des métiers en pénurie et des fonctions critiques en 2012, juin 2013. Source : ETNIC 4 Au sein de l’enseignement supérieur de plein exercice, les étudiants peuvent suivre : 0 la formation de bachelier en construction, option bâtiment, génie civil ou technologie du bois ; 0 le master en sciences de l’ingénieur industriel – finalité construction : orientation génie civil et bâtiments, orientation énergie et environnement. Depuis septembre 2011, il est possible de suivre un master en gestion de chantier à finalité construction durable à la Haute Ecole Robert Schuman à Arlon. Ce master a la particularité d’être en alternance, en ce sens qu’il allie des cours de type « classique » 18 à un apprentissage en entreprise. L’enseignement de promotion sociale propose également : 0 au niveau secondaire, une formation de technicien en construction et travaux publics ; 0 au niveau supérieur de type court, une formation de bachelier en construction. Enfin, il existe des formations professionnelles de technicien de chantier à l’attention des demandeurs d’emploi. A noter que l’ensemble des métiers de la construction sont repris dans la liste des 19 métiers en pénurie de l’Onem. Les demandeurs d’emploi qui souhaitent reprendre des études préparant à l’un de ces métiers, y compris ceux de chef de chantier et de conducteur de travaux, peuvent donc le faire tout en continuant à bénéficier des allocations de chômage. Des précisions concernant les études et formations pour exercer les métiers de chef de chantier et de conducteur de travaux peuvent être obtenues sur le site internet du Forem.20 Pour plus d’informations : www.hers.be/index.php/technique/gestionnaire-de-chantier Pour plus d’informations : www.onem.be 20 Pour plus d’informations : www.leforem.be/Horizonsemploi/rome/61231.html et www.leforem.be/Horizonsemploi/rome/61232.html# 18 19 Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation Vous recherchez plus d’informations sur ce métier, rendez-vous sur www.leforem.be 5