Quotidien : Email Plantagenet

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Quotidien : Email Plantagenet
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Conseillers pédagogiques en arts visuels de la Sarthe
Le vêtement au Moyen-Âge
Geoffroi Plantagenêt,
Comte d'Anjou et du Maine.
Émail champlevé sur cuivre
vers 1155 - Le Mans.
Portrait de la Reine Ute,
cathédrale de Naumbourg (détail),
XIIIe siècle.
Sculpteur florentin, vêtu de la tenue que
l’on portait dans les ateliers.
Bas-relief du XIIIe siècle.
Au XIIIème siècle, les vêtements homme et femme étaient relativement semblables, et ont évolué très
lentement. Le siècle a vu de grands progrès dans le domaine de la teinture et du travail de la laine, qui
était de loin le matériau le plus résistant à l'usure. Le cuir, la fourrure et la soie, grâce aux croisades
étaient aussi largement utilisés dans les classes aisées.
Les vêtements pour hommes
Ils portaient une tunique ou cotte, longue ou courte. Une de ces cottes nommée cyclas, n'était qu'un
morceau de tissu rectangulaire avec un trou pour la tête. Au fil du temps, les côtés ont été cousus
ensemble pour faire une longue tunique sans manches, la chainse. Quelquefois des manches et parfois
un capuchon étaient ajoutés, les cyclas sont devenus une ganache (une cotte avec manches et
capuche). S'ajoute enfin, chez les gens aisés, le surcot, tunique courte serrée par une ceinture, avec ou
sans manches. Le costume était complété par des braies et des chausses, plus ou moins ajustées.
Pour voyager on porte un garde-corps (une longue robe de voyage, à capuchon, à très larges
manches). Un mantel fixé sur l'épaule gauche, était porté par l'aristocratie comme un vêtement formel.
Les hommes portaient aussi des chaussures à poulaine et une coiffure : une cale de toile pour les
paysans, un chaperon drapé pour les autres, ou un chapeau de feutre à large bord.
Les vêtements pour femmes
Elles portaient une robe : mot générique désignant l'ensemble du vêtement féminin. Les femmes du
peuple portaient une cotte sans manche ou à manches courtes (rallongées en hiver par laçage ou
épinglage) sur leur chemise. Les autres portaient une longue cotte, doublée de fourrure en hiver (le
pelisson), ajustée au niveau du buste puis évasée à partir de la taille, avec de longues manches très
ajustées (et cousues tous les matins) ; au contraire les manches larges laissaient voir la chemise nouée
d’une ceinture étroite, à laquelle elles accrochaient une aumônière.
La chemise (chainse) portée à même la peau, en général blanche (en chanvre pour les paysannes, en
lin ou en soie pour les plus riches) était parfois colorée ou brodée. Les femmes de condition portaient
volontiers des broderies ou des applications.
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Le manteau (mantel), sans manches, était doublé ou au moins bordé de fourrure (loutre, écureuil,
renard, hermine...). Progressivement un surcot, parfois très long et nécessitant d'être relevé pour
marcher s'ajoute sur la cotte. Il est à longues manches larges ou sans manches et très échancré,
laissant voir la cotte en dessous au niveau des hanches.
Les femmes portent aussi des chausses retenues par une jarretière et des chaussures flexibles en cuir
ou en tissu (poulaines), comme les hommes.
L’émail Plantagenêt
A l'origine, cette effigie émaillée était apposée sur le tombeau de Geoffroi le Bel, élevé à l'instigation de
l'évêque Guillaume Passavant dans la cathédrale du Mans. Cette plaque représentait l'image vénérable
du comte incrustée d'or et de pierreries, dans l'attitude d'un prince qui semble vouloir ruiner les
orgueilleux et combler de faveurs les humbles. La plaque fut mise en place en 1155. En 1562, les
protestants saccagèrent la cathédrale et endommagèrent le tombeau. On sait que la plaque se trouvait
en 1648 sur l'avant-dernier pilier de la nef.
Geoffroi le Bel (1113-1151) "de haute taille et de beau visage" est représenté en pied, bien vivant, et non
pas mort dans l'attitude d'un gisant. Il est vêtu d'une longue tunique bleue richement décorée d'orfrois
(1), recouverte aux trois-quarts par un bliaud (2) vert, sans doute en soie, également orné d'orfrois. Un
grand manteau doublé de menu vair (3) est attaché sur son épaule droite. Les souliers laissent
apparaître des chausses vertes. Un bonnet d'intérieur conique (et non un casque, il manque le nasal
caractéristique) complète le costume d'apparat.
Geoffroi brandit fièrement une épée. La lame et le pommeau ont perdu leur revêtement qui devait être
constitué d'une feuille d'or. Il se protège d'un haut bouclier, maintenu sur l'épaule par une longue
courroie, l'énarme. Cet écu, de forme triangulaire convexe, est décoré d'un umbo (4) très saillant et de
quatre lionceaux rampants d'or (en semis sur champ d'azur) ou de six en extrapolant le profil.
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(1) Orfroi : large bande richement brodée d'or ou d'argent, destinée à l'ornement des capes, chasubles et
tuniques.
(2) Bliaud ou bliaut : tunique de dessus, portée par les personnes des deux sexes, entre le IXème et le XIIIème
siècles.
(3) Menu vair : fourrure d'un écureuil d'Europe du Nord faisant alterner la peau blanche du ventre et grise du
dos.
(4) Umbo : latin ombo, bouclier. Partie hémisphérique, le plus souvent bombée, du centre d'un bouclier, destinée
à protéger la main et écarter les traits.
Le lion était l'animal le plus redouté des chevaliers croisés d'où le symbole du lion " terreurs des
ennemis ". Il s'agit, selon le terme héraldique, de lions dressés, alors que celui ornant le bonnet est dit
passant. C'est le plus ancien exemple connu d'écu à devise personnelle. Les lions se transformeront en
léopards dans les armes définitives de l'Angleterre.
Le personnage est figuré sous un dais architecturé, supporté par deux colonnettes à rubans ondés et
composé d'une arcade et d'arcatures semi-circulaires. Au-dessus, trois petits édicules à appareillage
bicolore surmontés probablement de clochetons complètent l'ensemble. On a voulu voir dans cette
architecture mythique la représentation de la Jérusalem céleste
La figure émaillée se détache sur un fond réservé décoré de fleurs de lys bleus et blancs à l'intérieur
d'un réseau d'écailles imbriquées. On a trouvé des traces de paillons d'or sur le visage, la main, la
chevelure rousse, la barbe et le bandeau inférieur du bonnet certainement pour augmenter leur éclat.
Cette figure représente un personnage puissant. Assez rare pour l'époque, elle sera intéressante à
comparer avec d'autres images représentant le pouvoir ou la force guerrière.
Geoffroi n'est pas en tenue de combat mais bien en tenue d'apparat à comparer avec d’autres portraits
en pied des rois de France :
Henri IV en armure
Franz II Pourbus, 1610
Louis IX
Le Greco, XVIème siècle
Louis XIV
H. Rigaud, 1701
Maréchal de Tessé
J. Laumosnier, 1705
(Le Mans)
L'émail est un matériau vitreux, composé d'un mélange de silice, d'oxyde de plomb et de fondants
alcalins, coloré par des oxydes métalliques (étain, cuivre, antimoine, etc.).
L'émaillage consiste à réduire l'émail en poudre et à l’appliquer sur un support métallique : or, argent,
fer et surtout cuivre. Pendant la cuisson (ente 700 et 800 degrés), l'émail se liquéfie et adhère au
support. En refroidissant, il se solidifie et prend l'aspect d'un verre coloré ; il ne reste plus qu'à le polir
pour lui donner tout son éclat.
Deux procédés vont dominer le Moyen-âge :
1) dans l'émaillerie cloisonnée, on fait adhérer sur une plaque métallique des petites cloisons
très fines en métal à l'aide d'une colle de pépins de fruits. Ces délimitations dessinent des alvéoles que
l'on remplit d'émail.
2) pour l'émaillerie champlevé, on procède à l'inverse : on creuse au burin des petites cavités
(environ 8 mm de profondeur) en fonction du dessin et que l'on remplit d'émail.
Pour donner plus d'éclat à l'œuvre et la protéger de l'oxydation, on "vernit" la plaque de cuivre au
mercure.
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Pratiques artistiques
Le portrait
Se représenter avec les attributs du pouvoir ou d'un pouvoir particulier. A partir de sa propre photo
d'identité, se dessiner en personnage puissant : portrait en pied, costume, armes, écu, objets ou signes,
environnement symbolique et décoratif exagérément mis en scène.
Le blason
A partir de l'écu de Geoffroi, réaliser son blason. Couleurs, partitions et meubles seront à choisir en
fonction de ses goûts, de ses centres d'intérêt ou purement imaginaires.
L'émail champlevé
Dans du métal à repousser, on dessinera un personnage en formant de petites cavités qu'on remplira de
peinture acrylique un peu épaisse. Laisser sécher longuement et observer les transformations, les effets
produits.
Se parer de plus beaux atours
Par groupe, choisir un vêtement usagé et décider de le transformer en un habit d’un personnage
patrimonial du Moyen-Âge (ogre, fée, roi, ménestrel, sorcière, fantassin…). Le broder, le customiser par
collage, tissage, enfilage d’éléments divers. Ne pas oublier les accessoires (objets du quotidien
détournés). Avant de rédiger sa fiche d’identité ou un court portrait, prendre des clichés d’élèves habillés
de ce vêtement customisé devant un décor d’inspiration médiévale (vieux murs, grilles, portes en
bois…).
Objectifs
Programme Cycle 1 - 2015
Le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève (BO n°2 du 26 mars 2015)
L’école maternelle joue un rôle décisif pour l’accès de tous les enfants à ces univers artistiques ; elle constitue la première
étape du parcours d’éducation artistique et culturelle que chacun accomplit durant ses scolarités primaire et secondaire et
qui vise l’acquisition d’une culture artistique personnelle, fondée sur des repères communs.
Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
Les productions plastiques et visuelles
- Choisir différents outils, médiums, supports en fonction d’un projet.
- Réaliser des compositions plastiques en choisissant et combinant des matériaux, en réinvestissant des techniques et des
procédés : dessin, peinture, volume…
- Décrire une image et exprimé son ressenti ou sa compréhension en utilisant un vocabulaire adapté.
Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions
- S’exprimer dans un langage syntaxiquement correct et précis. Reformuler pour se faire mieux comprendre.
- Pratiquer divers usages du langage oral : raconter, décrire, évoquer, expliquer, questionner, proposer des solutions,
discuter un point de vue.
- Vivre et exprimer des émotions, formuler des choix.
- L’enseignant invite les élèves à expliciter leurs choix, à formuler ce à quoi ils pensent et à justifier ce qui présente à leurs
yeux un intérêt.
Programme Cycle 2 - 2016
Le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève (circulaire du 03 mai 2013)
Dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle, les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des
œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier. Selon la proximité géographique, des musées, des ateliers d’art, pourront être
découverts ; ces sorties éveillent la curiosité des élèves pour les activités artistiques de leur région.
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Programmes 2016 de l’école élémentaire - Cycle 2
Expérimenter, produire, créer
- S’approprier par les sens les éléments du langage plastique : matière, support, couleur…
- Observer les effets produits par ses gestes, par les outils utilisés.
- Tirer parti de trouvailles fortuites, saisir les effets du hasard.
- Représenter le monde environnant ou donner forme à son imaginaire en explorant la diversité des domaines (dessin,
collage, modelage, sculpture, photographie…).
Domaines du socle : 1, 2, 4, 5
Mettre en œuvre un projet artistique
- Respecter l’espace, les outils et les matériaux partagés.
- Mener à terme une production individuelle dans le cadre d’un projet accompagne par le professeur.
- Montrer sans réticence ses productions et regarder celles des autres.
Domaines du socle : 2, 3, 5
S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité
- Prendre la parole devant un groupe pour partager ses trouvailles, s’intéresser à celles découvertes dans des œuvres d’arts.
- Formuler ses émotions, entendre et respecter celles des autres.
- Repérer les éléments du langage plastique dans une production : couleurs, formes, matières, support…
Domaines du socle : 1, 3
Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions de l’art
- Effectuer des choix parmi les images rencontrées, établir un premier lien entre son univers visuel et la culture artistique.
- Exprimer ses émotions lors de la rencontre avec des œuvres d’arts, manifester son intérêt pour la rencontre directe avec
des œuvres.
- S’approprier quelques œuvres de domaines et d’époques variées appartenant au patrimoine national et mondial.
- S’ouvrir à la diversité des pratiques et des cultures artistiques.
Domaines du socle : 1, 3, 5
Programme Cycle 3 - 2016
Le parcours d’éducation artistique et culturelle de l’élève (circulaire du 03 mai 2013)
Dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle, les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des
œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier. Selon la proximité géographique, des musées, des ateliers d’art, pourront être
découverts ; ces sorties éveillent la curiosité des élèves pour les activités artistiques de leur région.
Programmes 2016 de l’école élémentaire - Cycle 3
Expérimenter, produire, créer
- Choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent.
- Représenter le monde environnant ou donner forme à son imaginaire en explorant divers domaines (dessin, collage,
modelage, sculpture, photographie, vidéo…).
- Rechercher une expression personnelle en s’éloignant des stéréotypes.
- Intégrer l’usage des outils informatiques de travail de l’image et de recherche d’information, au service de la pratique
plastique.
Domaines du socle : 1, 2, 4, 5
Mettre en œuvre un projet artistique
- Identifier les principaux outils et compétences nécessaires à la réalisation d’un projet artistique.
- Se repérer dans les étapes de la réalisation d’une production plastique individuelle ou collective, anticiper les difficultés
éventuelles.
- Identifier et assumer sa part de responsabilité dans un processus coopératif de création.
- Adapter son projet en fonction des contraintes de réalisation et de la prise en compte du spectateur.
Domaines du socle : 2, 3, 5
S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité
- Décrire et interroger à l’aide d’un vocabulaire spécifique ses productions plastiques, celles de ses pairs et des œuvres d’art
étudiées en classe.
- Justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de l’intention à la réalisation.
- Formuler une expression juste de ses émotions, en prenant appui sur ses propres réalisations plastiques, celles des autres
élèves et des œuvres d’art.
Domaines du socle : 1, 3
Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions de l’art
- Repérer, pour les dépasser, certains a priori et stéréotypes culturels et artistiques.
- Identifier quelques caractéristiques qui inscrivent une œuvre d’art dans une aire géographique ou culturelle et dans un
temps historique, contemporain, proche ou lointain.
- Décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée.
Domaines du socle : 1, 3, 5
CPD Arts visuels – DSDEN72 – 02.43.86.27.26 – [email protected]