ND DU LAUS
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ND DU LAUS
Notre-Dame du Laus Vénérable benoîte RENCUREL (1647-1718) procès en béatification en cours Enfance / La pauvreté des Rencurel devient une profonde misère à la mort du père de famille. Benoîte, alors âgée de sept ans, est chassée avec les siens du logis où elle avait passé ses premières années. Elle doit bientôt gagner son pain comme gardienne de troupeaux. À partir de l'âge de douze ans, elle travaille chez deux maîtres : Jean Roland, cultivateur brutal que Benoîte convertit par sa douceur et Louis Astier, homme de bien. Apparition de saint Maurice / En mai 1664, alors que Benoîte conduit ses chèvres le long d'un bois, sur la montagne de Saint-Maurice, un vieillard s'approche d'elle. Il se révèle comme étant saint Maurice lui-même et annonce à la bergère qu'elle verra la Mère de Dieu dans un vallon voisin. La basilique Notre-Dame du Laus, face à sommets alpins enneigés, du Piolit au Pic de Chabrières. Apparitions de la grotte « des fours » et de Pindreau / Confiante et simple, comme elle le sera toute sa vie, Benoîte guide dès lors son troupeau dans une autre vallée, s'arrêtant dans la grotte dite « des fours » pour y réciter son chapelet. C'est en ce lieu que la Vierge Marie lui apparaît un jour, son Fils dans les bras. Quatre mois durant jusqu’au 29 août 1664, jour de la fête du martyre de saint Jean-Baptiste, la merveilleuse apparition se renouvelle, laissant chaque fois Benoîte dans l'extase. Ce jour-là, la Vierge Marie lui dit : « Je suis Dame Marie, la Mère de mon Fils et vous ne me verrez plus de quelque temps ». Fin septembre, après un mois d'absence, la Vierge se manifeste à nouveau sur l'autre versant de la vallée, à Pindreau. Elle ordonne à Benoîte de chercher au Laus une petite chapelle, où flottent de suaves odeurs, et de venir l'y prier. Là elle lui parlera et la verra très souvent. Apparition de Notre-Dame de Bon-Rencontre / Le lendemain, Benoîte découvre sur la colline du Laus, située de l'autre côté de l' Avance, un oratoire couvert de chaume, dédié à Notre-Dame de Bonne-Rencontre, et dont il ne reste guère que des ruines. De merveilleux parfums s'y font sentir. Et voici que la Vierge apparaît sur le pauvre autel de plâtre, à droite du tabernacle. Le geste qu'a Benoîte, à cette vue, est exquis de naïveté : « Permettez que je mette mon tablier sous vos pieds » dit-elle à celle qu'elle appelait sa Bonne mère : « Il est tout blanc de lessive ». La Vierge, en refusant, lui sourit, puis lui annonce qu'une grande église sera bâtie, en ce lieu destiné à la conversion des pécheurs. Benoîte indique que Marie a voulu « bastir une église en l'honneur de son très cher Fils et au sien, où beaucoup de pécheurs et de pécheresses se convertiront ». Dès lors les apparitions se succèdent pour Benoîte, durant cinquante-trois années, et sur la foi de ses dires, les pèlerins affluent au Laus, vite encouragés par des grâces extraordinaires. Benoîte exerce au Laus sa mission d'accueil, de prière et de pénitence en mettant en œuvre son charisme de connaissance des cœurs. Des centaines de guérisons physiques opèrent au Laus, notamment pas les onctions de l'huile de la lampe du sanctuaire, appliquées avec foi, selon le conseil de la Vierge Marie. Les témoignages / Le bruit de ses faveurs divines s'étant répandu alentour, les magistrats et les théologiens cherchent à constater leur exactitude. Ainsi l'avocat Grimaud, juge de paix de la baronnie d'Avançon vient au Laus, à plusieurs reprises : il ne découvre ni supercherie ni illusion dans les merveilles de la petite chapelle. Bien mieux, sa relation, tenue pendant les deux premières années du pèlerinage, signale soixante guérisons miraculeuses. Le chanoine Pierre Gaillard, docteur en théologie, conseiller et aumônier du Roi, qui remplit à Gap les fonctions d' archidiacre, vicaire général et official de l'évêché, se rend au Laus le 17 août 1665. L'autorité diocésaine d' Embrun constate à trois reprises des prodiges indéniables. La vénérable Benoîte Rencurel, bergère de la vallée de l’Avance. L’apparition du Christ en croix / En juillet 1673, Benoîte voit Notre-Seigneur fixé à la Croix et elle se sent inondée de son sang. Elle se trouve brusquement raidie, chaque semaine dans la pose de crucifiée et reste ainsi du jeudi au samedi, sans pouvoir faire un geste. Cette « crucifixion mystique » va durer de 1673 à 1684. Elle s'effare, dans son humilité, de l'attention générale qu'attire sur elle ce prodige et demanda que d'autres souffrances, moins visibles, lui soient accordées. C'est à partir de 1689 qu'elle subira des sévices nocturnes et combattra spirituellement le démon toutes les nuits jusqu'à sa mort. L'oratoire de l'ange : endroit où Benoîte a été transportée par l'ange, notamment dans la nuit du 16 septembre 1701 où « l'ange éclaire tout le vallon d'un flambeau rayonnant » La maison où a vécu Benoîte Rencurel à partir de 1673 Les dernières années / Torturée alors par le démon, elle vit des années terribles, consolée seulement par ses apparitions. Le 15 août 1698, la Vierge lui apparaît entourée par des anges qui emportent Benoîte jusqu'au ciel puis la rapportent ensuite dans son hameau. Lisant dans les âmes, elle ramène au bien les pécheurs en leur disant le nombre et la gravité de fautes qu'ils croyaient ignorées de tous. À Marseille, elle montre à M. de Coulonge, alors vicaire-général, qu'elle connaît sa pensée et le doute qu'il garde en l'écoutant. Cette traversée du désert due au clergé janséniste qui n'accepte pas les événements du Laus ne cessera qu'en 1712 grâce à l'arrivée des pères de Sainte-Garde, ce qui amène un renouveau du pèlerinage. Benoîte meurt le 28 décembre 1718, en la fête des saints Innocents, laissant la réputation d'une sainte dont la vie fut entourée de faits merveilleux. Elle aura vécu jusqu'à 71 ans malgré de cruelles souffrances et les plus grandes austérités. Benoîte a d'abord été enterrée au cimetière du Laus qui, alors, jouxtait l'église. Son corps fut ensuite déposé dans le caveau actuel dans le chœur même de la basilique. Le procès en béatification / Dès 1865, on signale que 13 processions, venues de régions différentes, se trouvèrent à la fois dans la vallée du Laus. La chapelle fut, dans cette même année, visité par 135 000 fidèles. La rapide célébrité du pèlerinage ne devait d'ailleurs pas s'affaiblir dans la suite. Depuis deux siècles, 100 000 pèlerins y viennent prier chaque année et le couronnement de la statue par Mgr Depèry, s'est fait, le 23 mai 1855 en présence de 40 000 personnes. Celle qui servit si bien la gloire de Notre-Dame, méritait de connaître quelque gloire à son tour. Les premières démarches en vue de l'introduction de sa cause furent faites par Mgr Bernadou, mort cardinal-archevêque de Sens, alors évêque de Gap. Le procès s'ouvrit le 11 septembre 1864. Benoîte Rencurel est la première voyante d'apparition mariale à voir sa cause de béatification introduite en cour de Rome. Le 7 septembre 1871, le pape Pie IX déclare Benoîte Rencurel « Vénérable servante de Dieu ». Le décret sur les écrits a été promulgué le 7 juillet 1896. Le 28 août 1966, alors qu’il se trouvait à Notre-Dame du Laus en la fête de saint Augustin, Jean Guitton a dit de Benoîte Rencurel qu'elle est « un des ressorts les plus cachés et les plus puissants de l’Europe » La reconnaissance des apparitions / Le 4 mai 2008, l'évêque français Jean-Michel di Falco reconnaît officiellement le caractère surnaturel des apparitions de Marie à Benoîte Rencurel. Par ailleurs, il soutient le procès en béatification de Benoîte Rencurel. Ce sont les premières apparitions reconnues en France depuis celles de Lourdes, il y a 146 ans. Apparition du Christ en croix à Benoîte Rencurel, en juillet 1673. VENERABLE / Une personne décédée, en ayant une réputation de sainteté, est dite vénérable lorsque « l'héroïcité des vertus » de la personne a été reconnue par l' Église catholique romaine. Le diocèse peut alors lancer un procès en vue d'une éventuelle béatification. « L'héroïcité des vertus » désigne les efforts réalisés par la personne en vue de devenir meilleure, d'accueillir la grâce de Dieu, de pratiquer la charité, de se conformer à l'évangile et d'être fidèle à l'Eglise. Ce critère est bien plus important que les faits extraordinaires, voire miraculeux, réalisés au cours de la vie du chrétien dont la cause est introduite. Chapelle du Précieux Sang, construite en 1862. Elle abrite, dans une chasse de cristal et de bronze doré, la vieille croix en bois érigée à cet emplacement et au pied de laquelle Benoîte eut à 5 reprises la vision du Christ lui disant : Ma fille, je me fais voir en cet état afin que vous participiez aux douleurs de ma Passion. »