le journal

Transcription

le journal
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P. 14
La mobilisation pour Airbus
continue sur tous les sites
P. 16
FO se bat aussi pour
Alacatel/Lucent
P. 18
Sortir Ford du marasme
Fédération confédérée Force Ouvrière de la métallurgie
LE JOURNAL
w w w. f o - m e t a u x . o r g
L’assemblée générale d’EADS
DÉFENDRE AIRBUS AUJOURD’HUI
POUR PRÉSERVER LE GROUPE DEMAIN
455 • Avril 2007
N°CPPAP 0210s07170
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s o m m a i r e
Avril 2007
Pratique contractuelle
Accords de salaires
19
InFOs
Les cadres FO d’EADS prêts à l’abordage
du troisième collège
Résolution de la Commission
administrative fédérale
20
21
Vos droits
Qu’est-ce qu’une section syndicale ?
Editorial
L’événement
3
Défendre Airbus aujourd’hui pour préserver
le groupe demain
4-11
Chiffres à connaître
® SMIC horaire brut:
Affiche
8,27 euros
Le livre blanc
12-13
Actualité sociale
La mobilisation pour Airbus continue
sur tous les sites
14-15
FO se bat aussi pour Alcatel/Lucent
16
Après un mouvement de contestation, FO obtient
la revalorisation des salaires chez Alcan Packaging
16
Sortir Ford du marasme
18
Et toujours l’information en ligne sur...
www.fo-metaux.org
2 • FO Métaux
23
Avril 2007
® SMIC brut mensuel:
1254,28 euros
® Plafond de la sécurité
sociale:
2 589 euros par mois (pour
l’année 2006 : 31 068 euros)
® Coût de la vie: +0,2% en
février (+0,2% sans tabac);
+1 % en glissement sur les 12
derniers mois (+1% sans
tabac).
® Chômeurs (au sens du
BIT) : 2 340 000 fin
janvier (-0,5 %)
® Taux de chômage (au sens
du BIT): 8,5% de la population active .
® Coût INSEE de la
construction:
1.381 (3 e trimestre 2006).
® Indice de référence des
loyers :
106,36 (3 e trimestre 2006).
® Taux d’intérêt (28/03) :
3,81% au jour le jour.
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numéro 455
é d i t o r i a l
Défense de l’industrie : nous lancons le débat
N
ous publions ce mois-ci un Livre blanc
pour la défense de l’industrie.
Celui-ci sera envoyé à l’ensemble
des candidats à l’élection présidentielle afin
de les sensibiliser sur ce point et les faire
réagir au cours de leur campagne.
Car c’est bien pour attirer l’attention des différents acteurs de notre pays sur la nécessité de se mettre en ordre de marche pour
la bataille de la défense de l’industrie que
Frédéric Homez, nous avons réalisé cet ouvrage.
Secrétaire général. Cette bataille, il convient de la livrer, tant
vis-à-vis de la mondialisation, qui n’est pas
une mauvaise chose en soi, à condition de
la maîtriser, que de l’évolution de certaines
contraintes qu’engendre l’Europe et qui ne
sont pas une fatalité.
Pour autant, nous n’oublions pas que nous
vivons, grâce à l’Union européenne, dans
un espace de paix, qui était l’un de nos premiers objectifs lors de la construction européenne que nous avons ardemment soutenue à FO Métaux.
Aujourd’hui, nous faisons le constat, au niveau
tant européen que mondial, d’une guerre
industrielle rude dans laquelle les entreprises
françaises et les salariés sont engagés.
S’il nous paraît évident qu’il faut relever les
défis économiques qui nous sont lancés, fautil pour autant que cela se fasse au détriment
des garanties sociales, en opposant les salariés entre eux, voire en les menaçant de déloOrgane officiel de la
Fédération confédérée
calisations comme le font certains
FO de la Métallurgieemployeurs ? A FO Métaux, nous pensons
Directeur de la publication:
fortement que non. Des solutions peuvent
Frédéric
Homez
être trouvées, par le biais des négociations
Imp.Spéciale FO Métaux,
et de la pratique contractuelle que nous avons
n°
de
la
CPPAP
toujours mise en œuvre dans la métallur0210s07170- Rédaction
gie. C’est pourquoi nous avons entamé depuis
ADH - Publicité : PMV
plusieurs années une démarche de soutien
9, rue Baudoin, 75 013
à l’industrie qui ne peut se faire sans des
Parisorganisations syndicales responsables et souAbonnements:
cieuses de l’avenir de l’industrie, des
01 53 94 54 00
entreprises, des salariés et des emplois, ni
sans des employeurs responsables ayant plus
la fibre industrielle que la seule préoccupation financière à court terme. Nous n’avons
pas besoin de patrons « voyous » comme
Metaleurop ou Daewoo nous en ont donné
les exemples ! Ce qu’il nous faut, c’est davan-
tage de grands capitaines d’industrie qui participent au développement de notre pays !
Nous entendons parfois des employeurs dire
que l’Etat ne doit pas intervenir ni s’ingérer dans la vie des entreprises et que le protectionnisme, au nom du patriotisme national, n’est pas forcément bon. Cependant
lorsque leurs entreprises sont en difficulté, ils n’hésitent pas un seul instant à solliciter l’Etat, sous des formes variées.
Que l’Etat ne souhaite pas trop intervenir
dans la gestion ou la stratégie des entreprises,
nous pouvons le comprendre. Mais faut-il
attendre les difficultés ou des catastrophes
avant toute intervention ?
Jusqu’à la crise d’Airbus, nous n’entendions
pas beaucoup de candidats à l’élection présidentielle parler de l’industrie, qui est pourtant créatrice de richesses pour notre pays
et ses habitants.
Les pouvoirs publics ont pourtant un rôle
important à jouer. C’est quand même à l’Etat
qu’il revient de défendre notre pays et les
intérêts français en intervenant à tous les
niveaux, tant national qu’européen et mondial.
Dans le reste de l’Europe et du monde, nous
avons le sentiment que chaque pays défend
son industrie à sa façon. Sauf en France, ou
à tout le moins de manière bien trop insuffisante, ce que nous regrettons. Certes, des
groupes de travail commencent à se mettre
en place pour analyser les difficultés et l’avenir de certains secteurs industriels, mais chaque
acteur a tendance à travailler dans son coin.
Ces dernières décennies, des millions
d’emplois industriels ont disparu et le moins
que l’on puisse dire, c’est que la Métallurgie
n’a pas été épargnée. Certains métiers ou
activités ont également tendance à disparaître ou à être externalisés avec des garanties conventionnelles généralement inférieures
à celles existant dans l’industrie. Il est grand
temps d’inverser cette spirale infernale. Rien
n’est inéluctable et nous osons espérer qu’après
la lecture de ce Livre blanc chacun en prendra conscience en agissant pour la défense de l’industrie.
Avril 2007
FO Métaux • 3
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L’ é v é n e m e n t
Assemblée générale d’EADS : Défendre Airbus
Au lendemain de l’annonce du plan « Power 8 », 150 délégués FO d’EADS
Alors que les problèmes de câblage mal maîtrisés sur l’A380 se sont transformés
supprimer 10 000 postes de travail en Europe et instaurer des partenariats qui, à terme,
Après le traumatisme de la Sogerma l’année dernière, les délégués FO
Philippe Fraysse : « Nous ne laisserons pas une logique
purement financière remettre en cause Airbus »
« L’
année 2006 aura
été particulièrement dure pour
l’industrie aéronautique européenne
et française, alors que le niveau de production atteint de sommets inégalés,
a affirmé Philippe Fraysse à la tribune.
Mais même dans cette période difficile, les salariés continuent à nous
faire confiance : nous avons progressé partout lors des dernières
élections professionnelles. »
Le secrétaire fédéral et coordinateur EADS a bien évidemment consacré une grande partie de son intervention aux conséquences du plan
« Power 8 », arguant que si FO
entendait bien trouver des solutions
pour sortir de cette crise, il était hors de
4 • FO Métaux
Avril 2007
question que notre organisation
accepte de sacrifier l’emploi et la
pérennisation des sites. Revenant sur
la crise de gouvernance que rencontrait EADS, il a assuré que celle-ci
tendait à prouver que le système EADS
avait atteint ses limites. « De par son
mode de fonctionnement, le groupe n’a
pas su maîtriser un problème industriel. Nous ne laisserons pas une
logique
purement
financière
remettre en cause Airbus ». Et
d’ajouter : « Nous ne voulons pas
qu’Airbus devienne, comme Boeing,
un gigantesque bureau d’études avec
des sites de fabrications externalisés ».
C’est pourquoi FO Métaux refuse les
licenciements secs, la fermeture ou
la cession de sites, la remise en cause
du statut des salariés d’Airbus ou
encore le marchandage sur le futur
A350. Philippe a appelé l’ensemble
d e s p a r t i c i p a n t s à s e m o b i l i s e r.
« Ensemble, nous y arriverons ! Nous
avons, et nous aurons toujours, la
volonté de poursuivre la belle aventure de l’aéronautique française avec
des usines Airbus et des salariés protégés par le statut que nous leur avons
construit grâce à la pratique
contractuelle. »
Philippe a tout de même rappelé que
d’un point de vue industriel, 2006 s’est
bien terminée avec la certification de
l’A380 et la décision de lancer l’A350.
Il é également salué la signature d’accords salariaux de bons niveaux dans
l’ensemble des sociétés d’EADS.
a
e
p
d
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L’ é v é n e m e n t
aujourd’hui pour préserver le groupe demain
se sont réunis à Bordeaux pour l’assemblée générale du groupe.
en une crise sans précédent, la direction du groupe souhaite désormais
peuvent conduire à la cession des sites Airbus de Méaulte et Saint-Nazaire Ville.
du groupe doivent de nouveau éviter une catastrophe.
Frédéric Homez : « Si Airbus est touché aujourd’hui,
d’autres entités peuvent l’être bientôt »
treprise de connaître la situation qui
est la sienne actuellement. C’est
pourquoi FO Métaux revendique une
hausse de la participation de l’Etat
français dans le capital d’EADS,
ainsi qu’une implication financière des
régions possédant un site d’Airbus sur
son territoire.
FO Métaux revendique
l’ouverture de nouvelles
négociations avec l’UIMM
V
u les circonstances, le secrétaire
général
de
la
Fédération a débuté son allocution en proposant à l’ensemble des
syndicats FO d’EADS de lancer une
journée d’action pour le 6 mars sur tous
les sites pour soutenir Airbus. Cette
proposition a été adoptée à l’unanimité.
Il a félicité les délégués pour leurs
interventions et remercier les militants
de la Gironde pour leur accueil. Il est
ensuite revenu longuement sur l’inquiétante actualité liée aux conséquences du plan « Power 8 ». Après
avoir apporté son soutien total aux
équipes syndicales d’Airbus, en les
complimentant sur leur excellente
coordination, il a passé en revue les
différentes actions menées par la
Fédération. « Nous sommes interve-
nus à de nombreuses reprises auprès
des pouvoirs publics et des directions.
A chaque fois, nous réaffirmons nos
principales revendications : pas de
licenciements secs, pas d’externalisation ou de vente de site et la
défense des emplois.
Déclaration de guerre
contre le plan “Power 8”
Les difficultés que rencontrent
Airbus sont avant tout liées à des problèmes financiers. Lorsque l’on voit
la façon dont l’Allemagne se mobilise pour défendre son industrie, on est
en droit de regretter que la France ne
fasse pas de même. » Il a également
déploré que les différents actionnaires peinent autant à mettre la main
à la poche, ce qui aurait évité à l’en-
Frédéric a affirmé que si notre organisation a toujours défendu, et
défendra toujours, la pratique
contractuelle, lorsque les intérêts des
salariés sont menacés à ce point, FO
Métaux est susceptible de changer
de vocabulaire. D’où l’expression
« déclaration de guerre » reprise par
l’ensemble des médias après l’annonce
du plan « Power 8 ».
Le secrétaire général a appelé l’ensemble
des participants à se mobiliser dès à présent, car si hier c’était la Sogerma,
aujourd’hui Airbus, quelle autre entité sera
touchée demain ?
Frédéric a également fait le point
sur les différentes négociations
menées par FO sur le plan national,
notamment celle sur la parité
hommes/femmes qui devrait aboutir
en juin prochain. FO Métaux revendique aussi l’ouverture de discussion
avec l’UIMM sur la pénibilité, la mise
en retraite et les salariés handicapés.
Enfin, il a annoncé la tenue, le 9 et
10 mai 2007, d’une journée des délégués syndicaux centraux et des secrétaires d’USM.
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L’ é v é n e m e n t
Jacques Bénitah :
« Investir le troisième collège »
blèmes. » Jacques a rappelé que le
contexte est favorable à leur syndicalisation. De plus en plus nombreux, les cadres sont désormais
des salariés comme les autres
pour les directions. De plus, ils ne
bénéficient pas des augmentations générales, ce qui entraîne des
disparités importantes dans leurs
rémunérations.
Le mot de
l’USM
L
e responsable de la syndicalisation des cadres au
sein d’EADS est intervenu
sur la situation de cette catégorie
professionnelle, profondément
concernée par les conséquences du
plan « Power 8 ». « N’oublions pas
q u ’ A i r b u s C e n t r a l e n t i t y, q u i s e r a
durement touché, est composé de
près de 90% de cadres. » C’est
pourquoi il a appelé à continuer le
travail syndical en leur direction. « Nous avons su investir le
2ème collège, nous saurons faire
de même avec le 3ème. Les cadres
ont besoin d’être écoutés et les
organisations syndicales doivent
prendre en compte leurs pro-
Les militants de la Gironde ont été remerciés par l’ensemble des participants
pour leur accueil et leur organisation.
6 • FO Métaux
Avril 2007
Stéphane Martegoute, secrétaire général de l’USM de Gironde,
a souhaité la bienvenue aux participants en leur présentant l’activité économique du département. Celui-ci, au sein duquel tous
les grands groupes nationaux de
l’aéronautique sont représentés,
compte 25 000 salariés de la
métallurgie. Stéphane s’est alarmé de la baisse des effectifs salariés de la métallurgie depuis 3 ans.
Il a également présenté les
actions menées par l’USM pour
défendre
l’industrie
et
les
emplois qui en dépendent.
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Les interventions des délégués :
« Tous solidaires avec Airbus »
Bernard
Tachoires,
DSC EADS
Astrium
« Je ne peux
pas commencer
mon
intervention
sans
une
pensée pour
la Sogerma,
au sein de
laquelle j’ai
travaillé durant 27 ans. Je remercie une
fois de plus le courage et la fidélité des
militants FO de cette entreprise. En passant de Sogerma Services à EADS
Astrium, j’ai connu un changement de culture d’entreprise, mais la fraternité syndicale y est la même. Avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, EADS
Astrium occupe une place de leader dans
son domaine. Notre entreprise se porte donc
bien mais sa situation reste fragile.
L’industrie spatiale européenne subit
depuis 5 ans une cure d’austérité sans précédente, l’Union européenne ne faisant pas
d’investissements suffisants pour soutenir
l’activité. Il n’en reste pas moins que le
succès que nous rencontrons actuellement
est le résultat de l’engagement, du savoirfaire et des compétences des salariés.
Depuis des décennies, l’aventure spatiale
est une passion pour l’homme. C’est de cette
passion que découle en partie la motivation des salariés d’Astrium. »
Marc
Migayron,
EADS
Astrium
Aquitaine
« Notre établissement a
changé de
raison sociale pour la
troisième
fois en 6 ans, suite à la fusion juridique d’EADS-ST (fabricant de lanceurs) avec Astrium (fabricant de satellites). A FO, ce rapprochement nous
semble être un bon projet industriel. Concernant la Sogerma, l’équipe FO de Saint-Médard s’est investie
autant qu’elle a pu pour venir solidairement en aide à nos amis de
Mérignac. Suite à son action continue,
notre établissement a accueilli une
vingtaine de salariés de la Sogerma.
Pour ce qui est de Power 8, il n’est pas
envisageable
d’appliquer
des
mesures de rationalisations industrielles à Astrium. Ceci a déjà été réalisé à travers les plans SARA I et II.
Nous sommes compétitifs industriellement parlant, nos résultats 2006 le
prouvent. Il nous faut casser dans l’œuf
toutes les mesures de centralisation
des fonctions support qui ne peuvent
que
mener
l’établissement
d’Aquitaine à sa mort par hémorragie de personnels. Aujourd’hui, nous
ne sommes plus que 920 salariés. »
JeanBernard
Bessard,
DSC MBDA
« La situation
de
notre entreprise n’est
pas mauvaise.
Nous
a v o n s
notamment
engrangé un
marché phare, avec le SCALP
N AVA L . N o s i n q u i é t u d e s n e s o n t
donc ni conjoncturelles, ni financières mais structurelles. Les périmètres et les activités de certains sites
sont incertains. Si le sort du site de
Selles Saint-Denis semble réglé dans
le bon sens avec l’arrivée des inté-
grations missiles, l’activité de
Bourges reste à consolider. Le pilotage
de notre entité devient de plus en plus
lourd du fait de la forte intégration
entre MBDA Angleterre et MBDA
France, le partenaire britannique
étant plus tourné vers la coopération
avec les Etats-Unis. Des restructurations son en cours, notamment
ALKAN qui disparaît en tant que filiale à 100% de MBDAF et qui voit son
activité scindée en deux. Nous
sommes largement tributaires du
budget de la défense, qui sert bien souvent de variable d’ajustement.
N’attendons pas les catastrophes
pour agir. Nous allons prochainement
engager plusieurs négociations,
notamment sur la GPEC, les handicapés et le PERCO. »
M a r c
Partouche,
Seca
« Au sein
de la Seca,
n o u s
croyons en
notre entreprise. Nous
sommes persuadés de
son potentiel pour se
développer et dégager des profits
bénéfiques pour tous, actionnaires
comme salariés. Nous sommes sûrs
qu’EADS pourrait y trouver son
compte en conservant une activité
maintenance avec la Seca. Il existe
au sein de notre entité, comme dans
tous les sites du groupe, la plus grande valeur ajoutée qu’une entreprise puisse espérer : des hommes et
des femmes passionnés par leur
métier, attachés à leur société et compétents dans leur travail. Ceux-ci
sont reconnus dans tous les pays.
Mais les salariés ont besoin, pour
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donner la pleine mesure de leur
potentiel, de sérénité dans leur
environnement professionnel et de
reconnaissance. »
Didier
Grégory,
Airbus
Toulouse
« A To ulouse
comme sur
tous
les
sites Airbus,
la
tension
est grande.
Le
plan
« Power 8 »
suscite
la
colère et la révolte au sein des
salariés. Nous regrettons amèrement le manque de soutien de
nos politiques. Les revendications de nos partenaires allemands ont été soutenues à tous
les niveaux, y compris par leurs
dirigeants. En revanche, quels
poids les politiques français
ont-ils mis dans la balance ? Si
nous avons rencontré des problèmes sur l’A380, ceux-là sont
seulement de cause électrique.
Les responsables d’Airbus ont
sous-estimé les difficultés techniques et organisationnelles qui
découlent de la dimension transnationale de notre entreprise.
To u t c e q u i p o u r r a i t r e m e t t r e e n
cause
le
périmètre
actuel
d’Airbus France doit être combattu. »
Patrice
Petetin,
DSC
Eurocopter
« N o t r e
direction
clame haut
et
fort
qu’Eurocopter
a battu tous
les records
8 • FO Métaux
Avril 2007
de commandes en 2006 avec un
chiffre d’affaires de 3,8 milliards
d ’ e u r o s . L’ a n n é e 2 0 0 7 a é g a l e ment bien commencé. Mais un
problème demeure : allons-nous
pouvoir construire tous les appareils dans les délais ? Comme
tout le monde, nous rencontrons
des problèmes d’approvisionnements, parfois à cause des fournisseurs, mais parfois aussi à
cause de certains décideurs. Fort
heureusement, l’année dernière
près de 700 embauches ont été réalisées pour palier les départs,
avec quelques créations de postes.
Il n’en reste pas moins qu’une grande partie du personnel travaille en
heures supplémentaires. Pour que
celles-ci ne se fassent pas au
détriment de leurs intérêts, nous
avons négocié sur ce point. Notre
taux d’intérimaires est à la limite de l’acceptable. Nous sommes
aussi touchés par le regroupement de certains métiers, comme
la paye ou l’informatique. Nos
élections ont eu lieu fin 2006. Nous
avons augmenté nos suffrages en
obtenant 43,5%. Je tiens à dire à
nos camarades d’Airbus que nous
serons solidaires pour défendre
notre outil de travail. »
Christophe
Lemercier,
Sodern
«
L a
S o d e r n ,
s o c i é t é
d’études et
de réalisat i o n
nucléaire, a
rejoint le
g r o u p e
EADS
en
tant
que
filiale. Elle regroupe 350 salariés
en région parisienne. La section FO
a été créée début 2005. Les militants ont travaillé dur pour montrer aux salariés qu’ils pouvaient
compter sur eux. Ces 8 derniers
mois, nous avons triplé nos effec-
tifs. Lors des élections profess i o n n e l l e s , e n f é v r i e r d e r n i e r,
nous sommes devenus majoritaires. Nous avons également
obtenu plus de 60% chez les
cadres. Nous continuons à agir et
à revendiquer pour défendre au
mieux les salariés qui nous font
confiance. Mais comme cette réussite ne nous fait pas oublier l’actualité, la section FO de Sodern
apporte son plus vif soutien à nos
camardes d’Airbus. Nous serons
solidaires et actifs dans ces
moments difficiles. »
Alain
Sadou,
Sogerma
Rochefort
« Le personnel de
Rochefort
a traversé
récemment
des jours
difficiles.
Quotidiennement,
les médias
ont
sans
cesse annoncé une vente ou une
cession de notre établissement.
Nous préférons nous en remettre
à la Fédération et à ses représentants qui sont, à nos yeux, la
seule source d’information fiable
e t s é r i e u s e . A c e j o u r, i l s e m b l e q u e
la Sogerma ne sera pas touchée par
le plan « Power 8 ». Mais pour
combien de temps encore ? Les
salariés ont besoin de travailler
dans la sérénité et la stabilité.
Nos militants participeront bien
évidemment activement à une
riposte syndicale coordonnée.
Lors de nos élections professionn e l l e s , e n j a n v i e r d e r n i e r, n o u s
avons conservé notre première
place avec 41% des suffrages, et
ce malgré un climat difficile. »
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L’ é v é n e m e n t
Pascal
Tagliapietra,
Latécoère
« Récemment,
nous avons
regroupé nos
trois
sections syndicales pour
créer le syndicat
FO
Latécoère.
Nous venons également de signer
un accord sur le compte épargne
temps. D’autres négociations sont
en cours. Notre entreprise a déjà
connu un début d’externalisation
des charges. Aujourd’hui les donneurs d’ordres, quels qu’ils
soient,
attendent
dans
les
réponses
aux
divers
appels
d’offres des montages industriels
qui incluent des charges external i s é e s . E n c e q u i c o n c e r n e l ’ a v e n i r,
nous avons comme objectif de
maîtriser la fabrication de pièces
de grandes tailles en composite.
Pour cela, la société est prête à
investir dans la construction
d’une usine à Nantes. Elle participe également à des projets de
r e c h e r c h e s u r a é r o s p a c e v a l l e y.
L’ é q u i p e s y n d i c a l e d e L a t é c o è r e
apporte tout son soutien aux
camardes d’Airbus. La décision de
la direction d’EADS de se séparer
de plusieurs sites doit être considérée comme un abandon. Si vous
avez besoin de nous, nous serons
à vos côtés pour soutenir votre
action. »
Jean-Paul
Portac,
Socata
« Depuis
notre dern i è r e
assemblée,
la Socata a
continué de
croître. Le
lancement
du
TBM
850 en remplacement de notre
TBM 700 a permis une progression
de notre chiffre d’affaires. Nous
bénéficions d’un carnet de commandes exceptionnel pour 2006 et
p r o m e t t e u r p o u r 2 0 0 7 . L’ a c t i v i t é
aérostructure a également progressé de 13% Notre importante
charge de travail a permis la
création de 70 CDI sur le site de
Ta r b e s . N o u s s o u h a i t o n s q u e 2 0 0 7
soit encore plus fertile en matière d’embauches. Nous avons remporté nos dernières élections professionnelles en augmentant nos
suffrages. En ce qui concerne le
plan « Power 8 », nous serons
solidaires de toutes les décisions
prises par l’assemblée générale FO
d’EADS. »
Joseph
Fleury,
Airbus
Nantes
« N o u s
s o m m e s
désormais
dans une
situation
extrêmement préoccupante.
Lorsqu’un
établissem e n t
EADS est attaqué, nous sommes
tous attaqués. Et l’ensemble de ce
que notre organisation a réussi à
mettre en place est aussi attaqué.
Nous ne pouvons pas accepter que
l’on remette en cause tout ce que
des années de pratique contractuelle a apporté aux salariés.
Notre objectif est désormais de
faire échec au plan « Power 8 ».
L’ i n q u i é t u d e d e s s a l a r i é s d e l ’ e n semble des entités du groupe
grandit. Nous devons mener des
actions pour faire aboutir nos
revendications. N’oublions jamais
notre défi syndical, qui est de soutenir l’industrie et les emplois qui
s’y rattachent. »
Dominique
Allo,
Alctalel
Space
Alenia
« Je vous
remercie de
m ’ a c c u e i l l i r
dans votre
assemblée
générale.
L
e
s
secousses
que connaît actuellement EADS me
font penser à ce que les salariés
d ’ A l c a t e l o n t d û t r a v e r s e r. E A D S ,
comme Alcatel, se dirige doucement, par petites touches, vers des
délocalisations néfastes pour
l’avenir de nos sociétés. C’est
pourquoi l’heure est à la mobilisation. Ensemble, nous devons
faire pression sur les pouvoirs
publics et sur les dirigeants des
entreprises. Les emplois industriels ne doivent pas disparaître
de France ! Nous sommes à un
tournant de notre histoire. Pour
cela, FO et ses militants ont une
c a r t e i m p o r t a n t e à j o u e r. »
Didier
Ulrich,
Eurocopter
La
Courneuve
« Actuellement,
nos charges
de travail
a u g m e n tent. Il ne
faut cependant
pas
croire que
tout va très
b i e n c h e z E u r o c o p t e r. C e r t a i n e s
productions, comme le MH90 et le
Tigre connaissent des difficultés.
Les effectifs ont été en grande partie renouvelés depuis 2 ans, ce qui
entraîne une véritable interrogation quant aux résultats de nos
prochaines élections prévues en
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FO Métaux • 9
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L’ é v é n e m e n t
juin. Nous sommes prêts à soutenir Saint-Nazaire, Méaulte et
EADS dans sa globalité. »
JeanFrançois
Knepper,
DSC Airbus
« Je
vous
apporte les
excuses
de
nos
camarades
de
Méaulte qui
ne peuvent
pas
être
parmi nous
aujourd’hui
pour des raisons que vous comprenez
amplement. Les salariés de notre
entreprise vivent aujourd’hui une
situation extrêmement préoccupante.
Après la Sogerma, ce qui arrive à
Airbus est significatif du destin qui
nous est promis si nous ne réagissons
pas. C’est pourquoi il est de notre
devoir à tous de défendre le maintien
de Saint-Nazaire et de Méaulte au sein
d’Airbus. Les sous-traitants doivent
être pleinement associés à nos
actions. Les politiques aussi sont
concernés, ils doivent faire bloc,
comme en Allemagne. Je remercie l’ensemble de nos militants pour leur
mobilisation et la Fédération pour ses
actions et son soutien sans faille. La
solidarité est belle lorsqu’elle s’exprime dans les discours, mais elle est
plus belle encore lorsqu’elle se traduit
par des actes. »
Jacques
Denis,
Astrium
Toulouse
« Je tiens
avant tout à
exprimer la
solidarité
des
lanceurs envers
Airbus. Au
10 • FO Métaux
Avril 2007
sein de notre entité, nous avons
peut-être la tête dans les étoiles
mais nous gardons les pieds sur
terre. La Sogerma a été touchée
h i e r, a u j o u r d ’ h u i c ’ e s t a u t o u r
d’Airbus. Nous devons amplifier
notre vigilance car les externalisations prennent de l’ampleur
partout. Nous avons un exemple
avec la centralisation des moyens
informatiques de toutes les sociétés EADS. Ne nous leurrons pas.
Lorsque cette société d’informatique aura été créée, avec comme
client unique EADS, un dirigeant
trouvera astucieux de la confronter à la logique concurrentielle et
cela entraînera une externalisation. Et derrière l’informatique, de
telles démarches sont possibles
pour les achats généraux, la
finance et d’autres activités encore. Nous refusons cette logique. Au
sein de notre établissement, nous
œuvrons beaucoup pour la syndicalisation. Fin 2006, nous avons
doublé le nombre de nos adhérents.»
Corneille
Mensah-Gafa,
Sogerma
Services
Bordeaux
« Pourquoi
faut-il que
les salariés
paient systématiquement
pour
les erreurs
de stratégie
d e s d é c i d e u r s ? Av e c l a S o g e r m a ,
nous avons vécu une véritable casse
organisée, notamment avec la fermeture programmée du site de
Mérignac, qui comptait 1285 salariés en janvier 2005 et qui en compte aujourd’hui 150. Grâce à l’action
de FO, nous avons pu obtenir le
maintien d’une activité industrielle en Gironde. Mais les difficultés
ne s’arrêtent pas pour autant, et les
mauvaises nouvelles qui frappent
A i r b u s s o n t l à p o u r l e p r o u v e r.
Aujourd’hui, des camarades FO ont
su relever de nouveaux défis au sein
de Sogerma services et EADS
Sogerma. Les résultats des élections
professionnelles de janvier dernier
s o n t l à p o u r l e p r o u v e r. F O s ’ i m p o se comme première organisation. »
Jean-Jacques
Marcel,
ATR
« Après une
nette reprise
du secteur
turbo propulsion en
2005, 2006 a
confirmé
cette
tendance avec
un
chiffre
d’affaires en hausse de 30%.
Cependant, nos partenaires et nos
sous-traitants rencontrent des difficultés à répondre aux exigences
d’une remontée aussi imprévue que
rapide. Des retards s’accumulent et
se traduisent, sur notre chaîne
d’assemblage, par des pressions et
des
heures
supplémentaires.
L’année 2007 sera pour nous celle du
changement, avec la décision de
c o n f i e r l e m a n a g e m e n t d ’ E A D S AT R
à Airbus. Nous accueillons cette décision de manière positive. Celle-ci
devrait renforcer nos liens et l’esprit de solidarité que nous entretenons depuis tant d’années. »
Yvonnick
Dreno,
Airbus
S a i n t Nazaire
« Le site de
S a i n t N a z a i r e
subit actuellement
la
situation la
plus difficile
qu’il lui ait
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L’ é v é n e m e n t
été donné de vivre. Nous ne devons
pas nous tromper de combat et
nous mobiliser pour faire aboutir nos
revendications. EADS doit remettre
en place une gouvernance responsable et cohérente. Rien ne peut justifier qu’Airbus se sépare d’activités qui sont rentables. De plus,
aucune garantie pour l’avenir et
aucune activité nouvelle ne sont
apportées en compensation. Je
pense avant tout aux salariés qui
sont extrêmement mobilisés pour
défendre leur outil de travail. FO
sera avec eux à chaque instant
pour sauver les emplois et l’avenir
des établissements. »
Claude
Delamaere,
Airbus
Central
Entity
Toulouse
« A p r è s
l’annonce du
plan
«
Power 8 »,
nous avons
a p p r i s
qu’Airbus
Central Entity sera touché par une
r é d u c t i o n d ’ e f f e c t i f s d e 11 0 0 p e r sonnes. Dans un tel contexte, le
pouvoir politique a un rôle import a n t à j o u e r. N o u s a t t e n d o n s d e s
pouvoirs publics qu’ils soutiennent
notre industrie. Pour nous, le
risque est grand de perdre de
nombreuses compétences. Le secteur engineering va être fortement
restructuré. FO ne pourra accepter que ces réorganisations ne se
fassent pas dans tous les niveaux
hiérarchiques. Il apparaît également que « Power 8 » considère le
volet des rémunérations comme une
source possible d’économie. Nous
le refusons. Nous exigeons une
négociation salariale à la hauteur
des efforts demandés aux salariés. »
Hervé
Lévèque,
Composites
Aquitaine
« Nos salariés
travaillent
à
flux tendus,
subissant
des plans de
p r o g r è s
répétitifs et
des
pressions de certaines hiérarchies.
Le plan « Power 8 » inquiète fortement les sous-traitants comme
notre société, dont 50% de la production
découle
directement
d’Airbus. Le moral dans les ateliers
est au plus bas. Les militants FO
passent
beaucoup
de
temps
auprès des salariés pour leur
expliquer que nous sommes pré-
sents et que nous ne les abandonnerons pas. »
Alain
Négrier,
Sogerma
Services
TAT
« Av e c
la
composition
de cette nouvelle entité,
S o g e r m a
S e r v i c e s
TAT, j ’ i n t e r viens désormais en tant
qu’invité car notre entreprise ne fait
plus directement partie du groupe.
Nous risquons de quitter la convention collective de la métallurgie et
cette perspective nous inquiète
grandement. Nous avons remporté
nos dernières élections professionnelles, faisant de FO la première
organisation
syndicale.
Actuellement, notre direction tente
d’augmenter le temps de travail
sans réelle compensation salariale.
Il est évident que nous n’acceptons
pas cette démarche et nous nous battrons pour obtenir un accord qui soit
digne pour les salariés. Concernant
les difficultés que rencontre actuellement Airbus, nous avons connu
cette situation il n’y pas si longtemps
et nous savons ce que ressent le personnel de cette entreprise. »
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Actualité sociale
La mobilisation pour Airbus
Alors que les journées d’actions, lancées notamment par FO Métaux,
d’intervenir à tous les niveaux pour défendre l’emploi et
et ses sites, par l’engagement des actionnaires publics et privés
FO a su mobiliser ses troupes dans l’ensemble du groupe EADS, comme
ici à Eurocopter Marignane.
« P
ower8 est un mauvais
choix et nous risquons de le payer
dans l’avenir, au-delà des nombreux
avions que nous avons à livrer, au
moment où il faudra pallier les montées en charge de l’A380 et la production de l’A350. » Ce message, FO
Métaux n’a cessé de le marteler depuis
plus d’un mois !
Le plan « Power 8 », et son approbation le 28 février par les administrateurs et les actionnaires d’EADS, ont
sonné comme un coup de semonce
pour les salariés d’Airbus. Depuis, FO
Métaux et tous ses syndicats n’ont eu
de cesse de dénoncer les mesures
comprises dans ce plan.
Après l’appel de notre organisation
pour une journée d’action le 6 mars, les
salariés ont exprimé leur colère face
à une stratégie qui les a profondément
choqués. Les arrêts de travail dans l’ensemble des sites d’EADS ont été un
grand succès et ont prouvé la détermination du personnel.
La Fédération de la Métallurgie, de
son côté, a continué de mener le combat à leurs cotés, en intervenant à tous
les niveaux, dirigeants et politiques,
pour défendre les emplois, qu’ils
soient directs ou indirects.
Particulièrement concernés par le plan “Power 8”, les salariés de Méaulte ont réagi en masse.
14 • FO Métaux
Avril 2007
c
o
l
à
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Actualité sociale
s
,
t
s
continue sur tous les sites
ont connu un succès retentissant, notre organisation continue
l’avenir des sites industriels. Il est urgent de renforcer Airbus
à financer les dépenses de recherche et technologies.
Le 16 mars, la Fédération
Européenne de la Métallurgie (FEM)
a lancé un mot d’ordre de grève de deux
heures, dans tous les sites d’Airbus
en Europe. FO Métaux, syndicat fondateur de la FEM, a appelé l’ensemble
des salariés à suivre ce mot d’ordre.
Une forte mobilisation s’est de nouveau exprimée avec plus de 30 000 participants lors des différentes manifestations sur tous les sites en
Europe.
Le cortège était massif à Nantes également.
Une rencontre a notamment été
organisée avec les dirigeants du groupe pour obtenir des garanties sur le
maintien du site de Méaulte dans le
périmètre d’Airbus, s’assurer du
maintien du site de Saint-Nazaire
ville et des emplois qui s’y rattachent,
empêcher le transfert de l’assemblage
de l’A320 à Hambourg au-delà de la
cadence 14. Des propositions ont également été faites afin de mettre en place
une organisation plus cohérente que
celle qui est annoncée et obtenir des
garanties de l’implication d’Airbus
France sur des charges cœurs de
métiers, dans le programme NSR,
futur A320.
Pour notre organisation, il est
urgent de renforcer Airbus et ses
sites, par l’engagement des actionnaires
publics et privés à financer les
dépenses
de
Recherche
et
Technologies, ainsi que les investissements.
Le groupe EADS a enregistré un
chiffre d’affaire en hausse de 15 %, soit
3,9 Millions d’euros, mais celui-ci est
impacté par les pertes d’AIRBUS.
L’EBIT est de 399 millions d’euros
contre 2,9 milliards d’euros en 2005.
Il serait tout de même scandaleux que
les salariés soient punis financièrement ! Le personnel n’est en rien responsable de la situation actuelle.
A Toulouse, les salariés sont plus motivés que jamais.
Une très grande mobilisation
aussi à Saint-Nazaire
Dans cette période difficile, les
salariés continuent massivement
de faire confiance à FO. Lors des
élections
professionnelles
d ' A i r b u s To u l o u s e , n o t r e o r g a n i sation a obtenu 47 % des suffrages,
soit une progression de 2,7 %. Ces
bons résultats confirment ceux
des autres sites : Méaulte 53 %, St
Nazaire 36 % et Nantes 40 %.
FO Métaux continue le mouvement jusqu’à ce que des décisions
pérennes soient trouvées pour
protéger l’emploi et les sites
industriels.
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Actualité sociale
FO se bat aussi pour Alcatel/Lucent
L
a mobilisation de FO Métaux continue également pour défendre
les intérêts des salariés
d’Alcatel/ Lucent. Plusieurs journées
d’actions ont récemment été organisées
avec succès, dont la dernière le 15 mars.
A l’appel de l’ensemble des organisations
syndicales, les salariés ont manifesté sur
plusieurs sites français pour dénoncer le
plan de restructuration prévoyant 12 500
suppressions de postes d'ici à 2008 dans
le monde, dont 1 468 en France. Des cortèges ont notamment eu lieu à Vélizy
(Yvelines), Colombes (Hauts-de-Seine),
Ormes (Loiret) et Orvault (LoireAtlantique). Les suppressions d'emplois
devraient particulièrement toucher les sites
bretons, notamment Lannion, Orvault et
Rennes.
Pour FO, la stratégie d’Alcatel /
Lucent n’est décidément pas celle
d’un grand groupe industriel, mais celle
d’une holding dont le but est de gérer
l’avenir au travers de la seule variable
d’ajustement que ses dirigeants reconnaissent : la réduction des coûts par
la suppression de milliers d’emplois.
« Notre société, longtemps à la pointe de la technologie, ressemble doré-
navant à un bateau ivre qui oscille au
gré de la météo boursière », affirment
les délégués FO.
Inquiétudes sur l’avenir des
activités en France
Il est vrai qu’à peine la fusion
entre Alcatel et Lucent terminée, un
séisme social s’est profilé à l’horizon.
Force Ouvrière comme l’ensemble des
salariés n’accepte pas d’être mis
devant le fait accompli et condamne
vigoureusement ce plan de réduction
des effectifs.
FO s’inquiète de l’avenir des activités
en France et en Europe. « Ces postes perdus aujourd’hui, le sont à jamais dans nos
pays, alors que dans le même temps les effectifs croissent de façon importante en Chine
et en Inde », continuent les délégués.
Après la réunion du Comité Européen
du groupe, le 20 mars, la direction a affirmé vouloir maintenir le dialogue.
Pourtant aucune avancée n’est à noter à
ce jour. La direction a même affirmé dans
la presse que l’objectif de 12 500 suppressions de postes n’était pas négociable.
Loin de se laisser aller au défaitisme,
notre organisation poursuit sa mobilisation.
Une partie de l’équipe fédérale, dont le secrétaire général Frédéric Homez, participait
à la manifestation du 15 mars.
Après un mouvement de contestation, FO obtient la
revalorisation des salaires chez Alcan packaging
A
lcan packaging, entreprise de 557
salariés située à Sélestat (BasRhin), est spécialisée dans la
fabrication d’emballages souples alimentaire
et pharmaceutique. Cet établissement
connaît depuis quelques années une situation difficile. Les causes de mécontentement
se multiplient : de nombreux départs ne sont
pas palliés par des embauches, un manque
d’investissement dans l'appareil productif,
ou encore la centralisation de certains services.
Lors des récentes négociations salariales, la direction n’a pas souhaité négocié et prendre en compte les revendications
FO. Devant l’impossibilité de faire avancer
la pratique contractuelle, un appel à la grève
de deux heures par jour a été lancé le 14
16 • FO Métaux
Avril 2007
février. Les salariés y ont répondu massivement. Dans un premier temps, la direction a cru que le mouvement ne durerait pas.
Elle s’est trompée ! Accablés par les nombreuses tentatives de revenir sur leurs garanties, le personnel s’est mobilisé en masse.
Les pouvoirs publics locaux ont même soutenu leur action.
Suite à une semaine de grève, la direction a finalement accepté de revenir à la table
des négociations et de revoir ses propositions.
Après de nouvelles négociations difficiles,
FO a obtenu une augmentation générale de
40 euros mensuel pour les collèges A et B
(ce qui représente 3% d’augmentation
générale pour les bas salaires), 1,6% d’augmentations individuelles pour le collège C
ainsi qu’une augmentation de la prime de
vacance de 35 euros et la revalorisation des
frais kilométriques de 5% De plus, les heures
supplémentaires au volontariat ont été maintenuesFiers de cette nouvelle victoire, les militants FO continuent leur action pour
Une partie des militants FO lors
du mouvement de grève.
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Actualité sociale
Sortir Ford du marasme
Alors qu’au niveau international le groupe automobile connaît des difficultés importantes, FO
tente de trouver des solutions pour sauver l’emploi sur le site de Blanquefort.
F
ord Motor Company ne se
porte pas au mieux !
L’ e n t r e p r i s e a d é c i d é l a f e r meture de 14 usines sur le continent
nord-américain. Plus de 50 000
salariés perdront dans les mois à
venir leur emploi.
Des répercutions ont également
l i e u e n F r a n c e . L’ u n i t é d e f a b r i c a tion de boites automatiques de
Blanquefort (Gironde) a vu, depuis
fin 2004, sa production lourdem e n t c h u t e r. D e 6 9 0 0 0 0 e n 2 0 0 4 ,
le volume annuel pour 2006 aura
atteint seulement que 330 000
boites de vitesse.
Pour faire face à cette crise,
l’entreprise souhaite reconquérir le
marché américain avec des véhicules
de plus petites cylindrées. Pour
autant, aucun investissement ne
sera fait sur Blanquefort concernant
ces types de produits.
Il a été décidé de confier la fabric a t i o n d e s B VA 6 v i t e s s e s à t r o i s
sites « Ford Amérique » et de
confier la production des « power
shift » à Getrag à une usine mexicaine. Cette décision impacte
directement l’avenir de l’établissement français, Blanquefort risquant de réduire sa production
déjà faible. La France risque ainsi
de voir disparaître l’une de ses deux
usines.
Sur le site de Blanquefort, les
deux
unités
de
fabrication
employaient 3500 salariés et 300
intérimaires jusqu’en octobre
2005. Aujourd’hui, l’effectif actif est
de 2400 salariés et 70 intérimaires, travaillant essentiellement sur l’usine GFT qui fabrique
des transmissions manuelles destinées au marché européen. Cette
u s i n e , e n « J o i n t Ve n t u r e » d e p u i s
2002 avec Getrag, produit 2700
t r a n s / j o u r. I l e s t p r é v u p o u r 2 0 0 9 ,
un volume annuel de 900 000 trans
avec à la clef plus de 200 emplois
supplémentaires.
18 • FO Métaux
Avril 2007
Une partie des militants FO de Ford.
Mais cela ne compensera pas les
emplois qui seront perdus sur
Autotrans (usine de fabrication des
transmissions automatiques) d’ici là,
car à l’issue du nouveau plan de
départ en préretraite, 185 personnes de plus de 53 ans auront quitté la société. Il existe un sureffectif de 100 personnes en 2007 sur
Autotrans. Grâce à la négociation,
FO a obtenu que le plan de préretraite maison proposé aux salariés
prévoit une indemnisation d’une
allocation mensuelle égale à 65% du
brut de la moyenne des 12 derniers
mois travaillés toutes primes
incluses.
sitif « double embrayages » pour la
Power Shift de GFT Slovaquie et un frein
parking pour des boites auto traditionnelles. Pour FO, il est désormais
clair que la survie du site passe par une
ouverture sur le marché européen en
plus de ces trois potentialités.
L’usine de Blanquefort est l’une des
plus performantes de Ford Europe. Les
profits financiers réalisés par la vente
des boites sur le marché américain ont
permis à Ford Europe durant plusieurs
années d’équilibrer ses comptes.
Malheureusement tous les nouveaux
investissements sont réalisés sur les
pays de l’Europe de l’Est. FO continue
sa mobilisation.
Continuer la mobilisation
De plus, Ford Europe impose à la
direction locale, une baisse de coût
de 8% pour l’année 2007, ce qui se traduit sur le budget prévisionnel par
un manque à gagner de 14 millions
d’euros.
Pour sortir des difficultés, FO revendique la fabrication de boites à vitesse type 6F qui sont destinées à équiper les marques PAG (Volvo, Range
Rover Jaguar) appartenant à Ford.
Deux autres pistes sont à l’étude
depuis de nombreux mois : un dispo-
De bons accords de
salaires
Malgré le marasme ambiant, FO
parvient à maintenir une bonne politique salariale grâce à la pratique
contractuelle. En 2005, notre organisation a obtenu 2,5% AG et une prime
exceptionnelle de 300 euros. Pour
2006, l’AG a été de 2% avec une prime
de 100 euros. Quant au budget des augmentations individuelles il a été pour
ces deux dernières années de 0,5% de
la masse salariale.
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Pratique contractuelle
Un bon accord de salaires et de
nombreuses garanties à Turbomeca
Snecma Moteurs
Après négociation, FO a signé chez
Turbomeca un accord de salaires comprenant une augmentation générale de
1,5% (1,2% au 1er janvier et 0,3% au 1er
septembre) et des augmentations individuelles de 1,5% (0,8% au 1er avril et 0,7%
au 1er novembre). Un budget spécifique
d’AI de 0,1% est destiné aux BTS administratifs et aux reclassements.
Le forfait de MSU (La Majoration de
Salaire Uniforme) est porté à 46 points,
soit une augmentation d’environ 97
euros par an.
Le nouveau plancher du 13e mois est
fixé à 247 points, majorés de 15% d’ancienneté. Pour un salarié à 200 points, le
13e mois équivaut donc à environ 140%
d’un mois de salaire.
Les cas éventuels d’ajustement de
rémunération des nouveaux embauchés
2006 seront traités hors budget.
De plus, une nouvelle classification pour
les ouvriers a été mise en place. Ce niveau
V échelon 1 est créé pour permettre une
meilleure perspective d’évolution. Le
nombre de points de base de cette classification est fixé à 320, et pourra aller
bien au-delà, suivant des modalités à définir en cours d’année, avec les signataires
de l’accord.
Pour les Techniciens, un niveau VI sera
mis en place cette année. Le personnel «
agent de maîtrise » verra sa situation également réexaminée.
Pour les cadres, un budget d’augmentations individuelles de 3,1% a été
négocié. Un budget de 0,3% spécifique
destiné à l’évolution de carrière des
nouveaux embauchés est également
prévu.
Il a été décidé que la direction recrutera au moins 6 salariés handicapés La
politique d’égalité professionnelle sera améliorée avec la création d’un budget supplémentaire de formation pour les
femmes. Enfin, à la demande de FO, une
charte de gestion des intérimaires sera
mise en place.
A la Snecma Moteurs, après négociations, FO a obtenu 1,4% d’augmentation
générale, avec un montant minimum de
33 euros, et 1,4% d’augmentations individuelles (0,7% en mai et 0,7% en septembre). Un budget de 0,1% est également
affecté aux évolutions de carrières. Les
cadres bénéficient de 3,1% d’augmentations individuelles.
Hispano Suiza
Messier Dowty
Teuchos
Chez Hispano Suiza, FO a obtenu un
accord salarial comprenant 1,5% d’AG (avec
un minimum de 36 euros) et 1,5% d’augmentations individuelles. Un budget de
0,2% sera consacré aux mesures particulières. Les cadres bénéficient de 3%
d’augmentations individuelles, avec un
montant minimum de 75 euros pour les
bénéficiaires.
Chez Messier Dowty, FO obtient 1,5% d’AG,
1,4% d’AI et 0,10% d’ancienneté. Les cadres
bénéficient de 3% d’augmentations individuelles. En cas d’augmentation individuelle, aucune mesure spécifique ne pourra être
inférieure à 1,5%. Un budget de 0,3% sera
consacré aux mesures particulières.
FO a signé l’accord salarial de Teuchos.
Celui-ci comprend un budget d’augmentations individuelles de 2,7%, auquel s’ajoute un budget exceptionnel de 0,2% au titre
des performances de Teuchos en 2006.
Microturbo
L’accord salarial a été signé par FO chez
Aubert et Duval. Celui-ci comprend 2,1% d’augmentation générale, 1% d’augmentations
individuelles (dont les 2/3 au premier
semestre) ainsi qu’une enveloppe de 0,1% pour
l’harmonisation des sites qui sera à négocier
sur chaque établissement. L’enveloppe globale
correspond à 3,2%, alors qu’à l’ouverture des
négociations, le 19 décembre, la direction n’était
prête à accorder que 2,4%. Ce résultat est le
fruit d’une négociation soutenue dont FO a été
une nouvelle fois l’élément moteur.
De plus, un accord groupe sur les frais de
santé a été négocié pour tous les établissements
d’Eramet. Il s’agit d’un accord d’étapes qui doit
être harmonisé site par site dans les années
à venir.
Technofan
Lors des négociations salariales, FO
a obtenu chez Technofan 1,3% d’augmentation générale et 1,2% d’augmentations individuelles. Les cadres bénéficient
de
3%
d’augmentations
individuelles. Une attention particulière
sera portée sur la réduction des inégalités salariales entre hommes et femmes
par le biais d’un budget de 0,1%. Une
enveloppe salariale de 0,2% sera également consacrée aux cas particuliers,
individuels ou catégoriels.
Chez Microturbo, FO a obtenu 1,6% d’augmentation générale et 1,2% d’augmentations
individuelles. Un budget de 0,3% sera attribué aux mesures spécifiques. La direction s’engage à ce que tous les salariés non-cadres bénéficiant d’une prime d’ancienneté, et en tenant
compte des AG et AI, voient leur salaire augmenter d’un montant minimum de 60 euros
entre décembre 2006 et décembre 2007. Les
cadres obtiennent 3,3% d’augmentations individuelles (dont 0,3% affecté pour l’égalité
hommes/femmes et les jeunes embauchés). De
plus, une prime exceptionnelle égale à 6% du
salaire brut de mars 2007, avec un plancher
de 260 euros, sera versée à tous les salariés.
Snecma propulsion solide
Après négociations, FO a signé l’accord de salaires chez Snecma propulsion solide. Celui-ci comprend une augmentation générale de 1,5% avec un
plancher de 33 euros et 1,4% d’augmentations individuelles. Les cadres
bénéficient de 3,2% d’augmentations
individuelles, avec un minimum de
1,5% pour les bénéficiaires. En mars,
les salariés percevront une prime de
4% de leur salaire de décembre 2006.
Aubert et Duval
Avril 2007
FO Métaux • 19
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InFOs
Les cadres FO d’EADS prêts pour
l’abordage du troisième collège
Notre fédération continue ses actions en vue de la syndicalisation des cadres.
C’est dans cette optique que ce sont réunis dans les locaux toulousains d’Airbus
les principaux responsables syndicaux d’EADS.
Les militants cadres d’EADS réunis à Toulouse
S
i le nombre d’adhérents cadres chez
FO continue de grossir, année
après année, le travail réalisé par
les équipes FO d’EADS n’y est pas étranger. Car bien qu’une partie de cette catégorie professionnelle ne soit pas encore
convaincue de son intérêt à s’engager syndicalement, les difficultés inhérentes au
monde du travail, elles, n’ont pas attendu
bien longtemps pour les rattraper. C’est pourquoi notre organisation intensifie ses
actions envers cette population. Pour FO,
le leitmotiv tient en une phrase : « Ne pas
se satisfaire de notre majorité actuelle mais
préparer l’avenir pour renforcer et pérenniser notre position ».
C’est dans les locaux toulousains
d’Airbus que se sont réunis une soixantaine
de délégués cadres FO d’EADS ayant
répondu à l’appel de cette journée, organisée
sous l’égide du secrétaire fédéral et coordinateur FO d’EADS Philippe Fraysse. MarieJosée Millan-Noirault, responsable du
SNICM, était également venu débattre des
actions à entreprendre.
Appréhender la juste dimension de cette
problématique et mieux comprendre les
attentes des cadres sans pour autant négli-
20 • FO Métaux
Avril 2007
ger les autres salariés figuraient parmi
les thèmes abordés par les participants.
Jean Luc Lhardy (Astrium Les
Mureaux), José Fernandez et Jean Marc
Escourout (Airbus), Jean Bernard Bessard
(MBDA) ainsi que Raymond Perdigon et
Patrice Pétetin (Eurocopter) ont contribué
par la pertinence de leurs témoignages à
enrichir cette rencontre.
Prenant tour à tour la parole, les participants ont fait part de leurs témoignages
et de leurs interrogations en tant que militants et cadres à la fois. Ils ont détaillé leurs
démarches et leurs efforts en matière de syndicalisation. Tous ont affirmé leur conviction que les cadres sont désormais incontournables pour l’avenir de notre
organisation syndicale.
Une feuille de route
est fixée
Jacques Bénitah (Eurocopter) a fait un
point sur la syndicalisation des cadres chez
EADS. « Sous l’impulsion de la Fédération,
une importante dynamique s’est créée et a
permis à FO de progresser sur ce point, que
ce soit dans l’ensemble des Métaux ou au
sein de notre groupe», s’est-il félicité. Il a
également salué le travail réalisé par MarieJosée et tous les délégués en charge du
SNICM.
Prenant la parole à son tour, Marie-Josée
Millan-Noirault a détaillé les actions
menées par la Fédération et a remercié les
cadres d’EADS pour leur implication, les
assurant au passage du soutien du SNICM.
Enfin, Philippe Fraysse a dressé la liste
des défis à relever. « Les transformations
qui se sont opérés ces dernières années ne
manqueront pas de se poursuivrent. La place
de plus en plus importante que vont occuper les ingénieurs et cadres au sein de notre
groupe doit être prise en compte Les avancées réalisées dans le groupe nous permettent
d’être confiant. L’équipe est prête, elle est
mobilisée et compétente.» Une feuille de route
a d’ailleurs d’ores et déjà été fixée. Jacques
Bénitah en assurera la coordination.
Dans leur action quotidienne, Philippe a
appelé l’ensemble des participants à intensifier leurs efforts pour investir le 3e collège lors des prochaines élections professionnelles, prévues dans 4 ans. Un objectif qui
peut paraître loin pour certains mais qui, pour
être atteint, doit se préparer dès aujourd’hui.
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InFOs
Résolution de la Commission
administrative fédérale
R
éunie au siège de la Fédération
Force
Ouvrière
de
la
Métallurgie les 16 et 17 mars
2007, la Commission Administrative
Fédérale a analysé la situation économique et sociale de l’ensemble de ses secteurs d’activité.
La Commission Administrative Fédérale constate que la plupart des grands groupes industriels ont
fait en 2006 de très bons résultats financiers. Certains
annoncent même une année record à l’instar de ST
Microélectonics+194,6%, d’Alstom+178%,deVallourec
+ 93,9%, de Schneider Electric + 31,7 % etc…
Pour la Commission Administrative Fédérale, ces
excellents résultats des entreprises concernées, comme
toutes celles qui font des bénéfices, devraient être
redistribués, pour assurer l’avenir des différentes
sociétés, pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés qui font la valeur ajoutée des entreprises.
La Commission Administrative Fédérale constate au vu de la situation de l’ensemble des secteurs
d’activité que cette corrélation n’est pas évidente. De
plus, malgré une bonne situation financière et industrielle, la dégradation de l’emploi dans la métallurgie
continue, moins 31.095 emplois en 2005.
Alors que plusieurs entreprises de la métallurgie se portent bien, d’autres sont touchées
par des restructurations importantes dont les
équipementiers automobiles, l’aéronautique,
les fonderies, les télécommunications, le petit
et le gros électroménager, la mécanique…
Face à ces restructurations, la Commission
Administrative Fédérale reste persuadée
que seul un soutien actif à l’industrie permettra
le maintien ainsi que la création d’emplois stables
dans le long terme.
Elle revendique la mise en place d’une véritable politique industrielle soutenue par
l’Etat et regrette que le gouvernement, les différents partis politiques et les candidats à l’élection présidentielle ne s’expriment pas plus fortement sur la défense de l’industrie.
La France se doit de soutenir énergiquement son industrie, comme le font d’autres grands
pays à l’image des USA,de l’Allemagne, de la
Suède, de l’Espagne qui, eux, n’hésitent pas
à protéger la leur.
Acetégard,laCommissionAdministrativeFédérale
approuve l’excellente initiative de la Fédération de
réaliser un livre blanc sur la défense de l’industrie
afin de diffuser ses analyses, choix et propositions,
auprès des candidats à l’élection présidentielle, des
principaux ministères et des employeurs.
Concernant la situation de la métallurgie, la
Commission Administrative Fédérale apporte
son soutien aux syndicats FORCE OUVRIERE
qui se mobilisent pour défendre leurs emplois
et l’avenir de l’industrie en France.
Concernant Airbus, et ses sous-traitants, la
Commission Administrative Fédérale soutient
ses syndicats dans leurs actions et revendique
que l’Etat augmente sa participation au sein du
capital de EADS et que les actionnaires se préoccupent plus du développement de l’aéronautique que de leurs seuls résultats financiers.
Elle revendique également que les régions françaises concernées soit, entrent dans le capital d’EADS,
comme l’ont fait les landers allemands (régions) soit,
participent au développement de projets permettant
à Airbus de passer le cap des nouvelles technologies
notamment, concernant les matériaux composites.
La Commission Administrative Fédérale
dénonce la plan « Power 8 » et revendique que
EADS, au travers des négociations à venir, maintienne dans Airbus, les sites industriels et les
emplois qui s’y rattachent.
Dans ce sens, la Commission Administrative
Fédérale apporte également son soutien aux salariés d’Alcatel-Lucent, Euralcom, Faurecia, Idéal
Standard, Manzoni Bouchot, Niex Plastic,
SEB, THALES, TRW, Valéo etc…, ainsi qu’à ceux
qui subissent le chômage partiel.
La Commission Administrative Fédérale constate que l’augmentation du coût de la vie pèse de plus
en plus sur le budget des ménages. A ce titre, elle
revendique pour l’année 2007 la mise en place d’une
politique salariale permettant de garantir une augmentation du pouvoir d’achat, par des augmentations générales, pour tous les salariés.
S’agissant des salaires, la Commission
Administrative Fédérale se félicite de la conclu-
sion de nombreux accords salariaux pour 2007.
La Commission Administrative Fédérale
appelle tous ses syndicats, dans les entreprises
où il n’y a pas encore eu d’accord conclu, à revendiquer et à négocier des augmentations de salaires
pour aboutir à des accords augmentant le pouvoir d’achat pour tous les salariés. Elle rappelle
son attachement aux augmentions générales avec,
en complément, des mesures salariales garantissant un vrai déroulement de carrière.
La Commission Administrative Fédérale appelle l’ensemble des USM à poursuivre les négociations
auprès des Chambres Patronales pour l’année 2007
afin d’obtenir l’augmentation des salaires minimum
annuels garantis, ainsi que l’augmentation de la valeur
du point servant au calcul de la prime d’ancienneté, à laquelle nous restons fortement attachés.
La Commission Administrative Fédérale se félicite de l’ouverture de négociations sur l’égalité
Hommes/Femmes. Elle appuie les revendications
de la Fédération auprès de l’UIMM et demande
la mise en place d’un calendrier sur l’ensemble
des sujets suivants :
• sur les seniors et la pénibilité afin d’obtenir
la mise en place de dispositifs de départs anticipés
(type CASA/CATS),
• sur le travail des handicapés.
Dans le cadre des négociations interprofessionnelles sur la pénibilité, la Commission
Administrative Fédérale appuie l’initiative de la
Confédération FORCE OUVRIERE qui tend à ne
pas rompre, comme le souhaitent les employeurs,
ces négociations afin d’aboutir à un accord.
La Commission Administrative Fédérale appelle ses syndicats à participer au Congrès Confédéral
qui se déroulera du 25 au 29 juin 2007 à Lille.
En
conclusion,
la
Commission
Administrative Fédérale invite les salariés
(ouvriers, Etam, ingénieurs et cadres, intérimaires, CDD) ainsi que les retraités à se mobiliser et à se regrouper en adhérant à FORCE
OUVRIERE, le seul syndicat libre et indépendant, garant de la défense des intérêts des
salariés.
Paris, les 16 et 17 mars 2007
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Vos droits
Qu’est ce qu’une section syndicale ?
Quel est le rôle de la section syndicale ?
Les syndicats représentatifs de salariés
peuvent créer des sections syndicales d’entreprise quelque soit l’effectif des salariés dans l’entreprise. La section syndicale a pour rôle de représenter les
intérêts matériels et moraux de ses
membres, conformément à l’objet des syndicats. C'est donc la section syndicale qui
est « titulaire » des moyens d'action permettant au syndicat de communiquer dans
l'entreprise : tracts, local, affichage,
réunions. Le délégué syndical membre de
la section en bénéficie au premier chef ;
Quels sont les moyens financiers de la
section syndicale ?
La section syndicale n'ayant pas la personnalité morale, elle ne dispose d'aucun
moyen financier. Cependant ses
membres peuvent collecter les cotisations
syndicales dans l'entreprise.
La collecte des cotisations syndicales
peut être effectuée à l'intérieur de l'entreprise. Elle peut être effectuée aussi bien
pendant les heures de travail qu'en
dehors de celles-ci, sur les lieux de travail ou en dehors.
Cependant, lorsque la collecte est réalisée par l'un des membres de la section
et non par le délégué syndical, elle ne peut
avoir lieu pendant ses heures de travail
car les membres de la section syndicale
ne bénéficient pas, sauf accord plus favorable, d'un crédit d'heures.
Comment est organisée la diffusion
de tracts ?
Les délégués syndicaux peuvent librement diffuser des publications et des tracts
de nature syndicale aux travailleurs de
l'entreprise dans l'enceinte de celle-ci.
Le droit de diffusion peut être élargi
ou assoupli par voie d'accord entre
employeurs et syndicats. Les accords peuvent également préciser les modalités de
diffusion des tracts et publications syndicales dans l'entreprise En particulier,
ils peuvent porter sur le lieu et les heures
de diffusion de ces documents.
Par contre, le chef d'entreprise ne peut
pas fixer par décision unilatérale un
endroit où devrait s'effectuer la diffusion
à l'exclusion de tout autre.
Est-ce que tout document constitue
un tract ?
Le Code du travail ne définit pas le tract.
La Cour de cassation a précisé qu'un
document distribué aux salariés, concernant les conditions de travail et leur proposant de participer à une réunion syndicale, constitue un tract, peu important
qu'il leur ait été remis sous enveloppe.
En revanche un questionnaire établi par
un syndicat afin de recueillir les avis ou
suggestions ainsi que les revendications des salariés intéressant leur vie professionnelle ne constitue pas un tract, mais
un mode de consultation du personnel.
La distribution d'un tel questionnaire sur
les lieux de travail et pendant le temps
de travail est donc licite.
Quand peut-on distribuer le tract ?
La jurisprudence a apporté un certain
nombre de précisions :
Selon l'article L. 412-8, alinéa 4 du
code du travail, les publications et tracts
peuvent être diffusés aux heures d'entrée
et de sortie de travail. Par cette expression il faut entendre les heures auxquelles
les salariés regagnent ou quittent leur
poste.
Dans quelles circonstances la diffusion
de tracts est-elle illicite ?
La jurisprudence considère que la diffusion de tracts est illicite dans les circonstances suivantes :
-Si la diffusion de tract peut avoir lieu
à un autre endroit qu’à proximité immédiate de l’enceinte de l’entreprise, il ne
faut pas qu'elle ait été abusivement faite
dans des conditions de nature à apporter un trouble injustifié à l'exécution normale du travail ou à la marche de l'entreprise
- la distribution de tracts par un syndicat d'une des sociétés dans le hall d'entrée car le hall d'entrée d'un immeuble
à usage de bureaux utilisé collectivement
par les sociétés locataires de cet
immeuble ne constitue pas l'enceinte de
l'entreprise.
- l'employeur peut interdire qu'une liasse de ces tracts soit déposée en permanence sur une table du hall d'entrée d'un
hôpital. Du fait de ce dépôt permanent,
les tracts auraient été mis à la disposition non seulement des employés mais
aussi des malades ainsi que des visiteurs,
pratique qui n'entrait pas « dans les limites
des prérogatives qui sont reconnues par
la loi » à la section syndicale.
L'employeur en s'y opposant ne commet
donc pas le délit d'entrave.
- en distribuant des tracts à une
période au cours de laquelle il n'y avait
pas d'entrée ou de sortie de travail et en
mettant à profit les allées et venues des
salariés pour raison professionnelle, un
délégué syndical commet une faute. En
s'y opposant, l'employeur ne commet pas
le délit d'entrave.
Quelle est la réglementation concernant
la diffusion des tracts par l’intranet ou
la messagerie professionnelle ?
Un accord est nécessaire pour permettre aux syndicats d'utiliser l'intranet
de l'entreprise ou sa messagerie électronique.
Depuis sa modification par la loi du 4
mai 2004 relative au dialogue social, l'article L. 412-8 du code du travail fixe les
conditions dans lesquelles il est possible
de diffuser des tracts et publications de
nature syndicale sur l'intranet de l'entreprise et/ou sur les messageries professionnelles des salariés. A cet effet il
est prévu que :
-qu'un accord d'entreprise peut autoriser la mise à disposition des publications et tracts de nature syndicale, soit
sur un site syndical mis en place sur l'intranet de l'entreprise, soit par diffusion
sur la messagerie électronique de l'entreprise.
- qu'en cas d'utilisation de la messagerie électronique, cette diffusion doit être
compatible avec les exigences de bon fonctionnement du réseau informatique de l'entreprise et ne pas entraver l'accomplissement du travail.
- que l'accord définit les modalités
de cette mise à disposition ou de ce mode
de diffusion, en précisant notamment
les conditions d'accès des organisations
syndicales et les règles techniques
visant à préserver la liberté de choix
des salariés d'accepter ou de refuser
un message.
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