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30/03/07 11:15 Page 1 P. 14 La mobilisation pour Airbus continue sur tous les sites P. 16 FO se bat aussi pour Alacatel/Lucent P. 18 Sortir Ford du marasme Fédération confédérée Force Ouvrière de la métallurgie LE JOURNAL w w w. f o - m e t a u x . o r g L’assemblée générale d’EADS DÉFENDRE AIRBUS AUJOURD’HUI POUR PRÉSERVER LE GROUPE DEMAIN 455 • Avril 2007 N°CPPAP 0210s07170 30/03/07 9:52 Page 2 s o m m a i r e Avril 2007 Pratique contractuelle Accords de salaires 19 InFOs Les cadres FO d’EADS prêts à l’abordage du troisième collège Résolution de la Commission administrative fédérale 20 21 Vos droits Qu’est-ce qu’une section syndicale ? Editorial L’événement 3 Défendre Airbus aujourd’hui pour préserver le groupe demain 4-11 Chiffres à connaître ® SMIC horaire brut: Affiche 8,27 euros Le livre blanc 12-13 Actualité sociale La mobilisation pour Airbus continue sur tous les sites 14-15 FO se bat aussi pour Alcatel/Lucent 16 Après un mouvement de contestation, FO obtient la revalorisation des salaires chez Alcan Packaging 16 Sortir Ford du marasme 18 Et toujours l’information en ligne sur... www.fo-metaux.org 2 • FO Métaux 23 Avril 2007 ® SMIC brut mensuel: 1254,28 euros ® Plafond de la sécurité sociale: 2 589 euros par mois (pour l’année 2006 : 31 068 euros) ® Coût de la vie: +0,2% en février (+0,2% sans tabac); +1 % en glissement sur les 12 derniers mois (+1% sans tabac). ® Chômeurs (au sens du BIT) : 2 340 000 fin janvier (-0,5 %) ® Taux de chômage (au sens du BIT): 8,5% de la population active . ® Coût INSEE de la construction: 1.381 (3 e trimestre 2006). ® Indice de référence des loyers : 106,36 (3 e trimestre 2006). ® Taux d’intérêt (28/03) : 3,81% au jour le jour. 30/03/07 9:52 Page 3 numéro 455 é d i t o r i a l Défense de l’industrie : nous lancons le débat N ous publions ce mois-ci un Livre blanc pour la défense de l’industrie. Celui-ci sera envoyé à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle afin de les sensibiliser sur ce point et les faire réagir au cours de leur campagne. Car c’est bien pour attirer l’attention des différents acteurs de notre pays sur la nécessité de se mettre en ordre de marche pour la bataille de la défense de l’industrie que Frédéric Homez, nous avons réalisé cet ouvrage. Secrétaire général. Cette bataille, il convient de la livrer, tant vis-à-vis de la mondialisation, qui n’est pas une mauvaise chose en soi, à condition de la maîtriser, que de l’évolution de certaines contraintes qu’engendre l’Europe et qui ne sont pas une fatalité. Pour autant, nous n’oublions pas que nous vivons, grâce à l’Union européenne, dans un espace de paix, qui était l’un de nos premiers objectifs lors de la construction européenne que nous avons ardemment soutenue à FO Métaux. Aujourd’hui, nous faisons le constat, au niveau tant européen que mondial, d’une guerre industrielle rude dans laquelle les entreprises françaises et les salariés sont engagés. S’il nous paraît évident qu’il faut relever les défis économiques qui nous sont lancés, fautil pour autant que cela se fasse au détriment des garanties sociales, en opposant les salariés entre eux, voire en les menaçant de déloOrgane officiel de la Fédération confédérée calisations comme le font certains FO de la Métallurgieemployeurs ? A FO Métaux, nous pensons Directeur de la publication: fortement que non. Des solutions peuvent Frédéric Homez être trouvées, par le biais des négociations Imp.Spéciale FO Métaux, et de la pratique contractuelle que nous avons n° de la CPPAP toujours mise en œuvre dans la métallur0210s07170- Rédaction gie. C’est pourquoi nous avons entamé depuis ADH - Publicité : PMV plusieurs années une démarche de soutien 9, rue Baudoin, 75 013 à l’industrie qui ne peut se faire sans des Parisorganisations syndicales responsables et souAbonnements: cieuses de l’avenir de l’industrie, des 01 53 94 54 00 entreprises, des salariés et des emplois, ni sans des employeurs responsables ayant plus la fibre industrielle que la seule préoccupation financière à court terme. Nous n’avons pas besoin de patrons « voyous » comme Metaleurop ou Daewoo nous en ont donné les exemples ! Ce qu’il nous faut, c’est davan- tage de grands capitaines d’industrie qui participent au développement de notre pays ! Nous entendons parfois des employeurs dire que l’Etat ne doit pas intervenir ni s’ingérer dans la vie des entreprises et que le protectionnisme, au nom du patriotisme national, n’est pas forcément bon. Cependant lorsque leurs entreprises sont en difficulté, ils n’hésitent pas un seul instant à solliciter l’Etat, sous des formes variées. Que l’Etat ne souhaite pas trop intervenir dans la gestion ou la stratégie des entreprises, nous pouvons le comprendre. Mais faut-il attendre les difficultés ou des catastrophes avant toute intervention ? Jusqu’à la crise d’Airbus, nous n’entendions pas beaucoup de candidats à l’élection présidentielle parler de l’industrie, qui est pourtant créatrice de richesses pour notre pays et ses habitants. Les pouvoirs publics ont pourtant un rôle important à jouer. C’est quand même à l’Etat qu’il revient de défendre notre pays et les intérêts français en intervenant à tous les niveaux, tant national qu’européen et mondial. Dans le reste de l’Europe et du monde, nous avons le sentiment que chaque pays défend son industrie à sa façon. Sauf en France, ou à tout le moins de manière bien trop insuffisante, ce que nous regrettons. Certes, des groupes de travail commencent à se mettre en place pour analyser les difficultés et l’avenir de certains secteurs industriels, mais chaque acteur a tendance à travailler dans son coin. Ces dernières décennies, des millions d’emplois industriels ont disparu et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Métallurgie n’a pas été épargnée. Certains métiers ou activités ont également tendance à disparaître ou à être externalisés avec des garanties conventionnelles généralement inférieures à celles existant dans l’industrie. Il est grand temps d’inverser cette spirale infernale. Rien n’est inéluctable et nous osons espérer qu’après la lecture de ce Livre blanc chacun en prendra conscience en agissant pour la défense de l’industrie. Avril 2007 FO Métaux • 3 30/03/07 11:15 Page 4 L’ é v é n e m e n t Assemblée générale d’EADS : Défendre Airbus Au lendemain de l’annonce du plan « Power 8 », 150 délégués FO d’EADS Alors que les problèmes de câblage mal maîtrisés sur l’A380 se sont transformés supprimer 10 000 postes de travail en Europe et instaurer des partenariats qui, à terme, Après le traumatisme de la Sogerma l’année dernière, les délégués FO Philippe Fraysse : « Nous ne laisserons pas une logique purement financière remettre en cause Airbus » « L’ année 2006 aura été particulièrement dure pour l’industrie aéronautique européenne et française, alors que le niveau de production atteint de sommets inégalés, a affirmé Philippe Fraysse à la tribune. Mais même dans cette période difficile, les salariés continuent à nous faire confiance : nous avons progressé partout lors des dernières élections professionnelles. » Le secrétaire fédéral et coordinateur EADS a bien évidemment consacré une grande partie de son intervention aux conséquences du plan « Power 8 », arguant que si FO entendait bien trouver des solutions pour sortir de cette crise, il était hors de 4 • FO Métaux Avril 2007 question que notre organisation accepte de sacrifier l’emploi et la pérennisation des sites. Revenant sur la crise de gouvernance que rencontrait EADS, il a assuré que celle-ci tendait à prouver que le système EADS avait atteint ses limites. « De par son mode de fonctionnement, le groupe n’a pas su maîtriser un problème industriel. Nous ne laisserons pas une logique purement financière remettre en cause Airbus ». Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas qu’Airbus devienne, comme Boeing, un gigantesque bureau d’études avec des sites de fabrications externalisés ». C’est pourquoi FO Métaux refuse les licenciements secs, la fermeture ou la cession de sites, la remise en cause du statut des salariés d’Airbus ou encore le marchandage sur le futur A350. Philippe a appelé l’ensemble d e s p a r t i c i p a n t s à s e m o b i l i s e r. « Ensemble, nous y arriverons ! Nous avons, et nous aurons toujours, la volonté de poursuivre la belle aventure de l’aéronautique française avec des usines Airbus et des salariés protégés par le statut que nous leur avons construit grâce à la pratique contractuelle. » Philippe a tout de même rappelé que d’un point de vue industriel, 2006 s’est bien terminée avec la certification de l’A380 et la décision de lancer l’A350. Il é également salué la signature d’accords salariaux de bons niveaux dans l’ensemble des sociétés d’EADS. a e p d 30/03/07 11:15 Page 5 L’ é v é n e m e n t aujourd’hui pour préserver le groupe demain se sont réunis à Bordeaux pour l’assemblée générale du groupe. en une crise sans précédent, la direction du groupe souhaite désormais peuvent conduire à la cession des sites Airbus de Méaulte et Saint-Nazaire Ville. du groupe doivent de nouveau éviter une catastrophe. Frédéric Homez : « Si Airbus est touché aujourd’hui, d’autres entités peuvent l’être bientôt » treprise de connaître la situation qui est la sienne actuellement. C’est pourquoi FO Métaux revendique une hausse de la participation de l’Etat français dans le capital d’EADS, ainsi qu’une implication financière des régions possédant un site d’Airbus sur son territoire. FO Métaux revendique l’ouverture de nouvelles négociations avec l’UIMM V u les circonstances, le secrétaire général de la Fédération a débuté son allocution en proposant à l’ensemble des syndicats FO d’EADS de lancer une journée d’action pour le 6 mars sur tous les sites pour soutenir Airbus. Cette proposition a été adoptée à l’unanimité. Il a félicité les délégués pour leurs interventions et remercier les militants de la Gironde pour leur accueil. Il est ensuite revenu longuement sur l’inquiétante actualité liée aux conséquences du plan « Power 8 ». Après avoir apporté son soutien total aux équipes syndicales d’Airbus, en les complimentant sur leur excellente coordination, il a passé en revue les différentes actions menées par la Fédération. « Nous sommes interve- nus à de nombreuses reprises auprès des pouvoirs publics et des directions. A chaque fois, nous réaffirmons nos principales revendications : pas de licenciements secs, pas d’externalisation ou de vente de site et la défense des emplois. Déclaration de guerre contre le plan “Power 8” Les difficultés que rencontrent Airbus sont avant tout liées à des problèmes financiers. Lorsque l’on voit la façon dont l’Allemagne se mobilise pour défendre son industrie, on est en droit de regretter que la France ne fasse pas de même. » Il a également déploré que les différents actionnaires peinent autant à mettre la main à la poche, ce qui aurait évité à l’en- Frédéric a affirmé que si notre organisation a toujours défendu, et défendra toujours, la pratique contractuelle, lorsque les intérêts des salariés sont menacés à ce point, FO Métaux est susceptible de changer de vocabulaire. D’où l’expression « déclaration de guerre » reprise par l’ensemble des médias après l’annonce du plan « Power 8 ». Le secrétaire général a appelé l’ensemble des participants à se mobiliser dès à présent, car si hier c’était la Sogerma, aujourd’hui Airbus, quelle autre entité sera touchée demain ? Frédéric a également fait le point sur les différentes négociations menées par FO sur le plan national, notamment celle sur la parité hommes/femmes qui devrait aboutir en juin prochain. FO Métaux revendique aussi l’ouverture de discussion avec l’UIMM sur la pénibilité, la mise en retraite et les salariés handicapés. Enfin, il a annoncé la tenue, le 9 et 10 mai 2007, d’une journée des délégués syndicaux centraux et des secrétaires d’USM. Avril 2007 FO Métaux • 5 30/03/07 9:52 Page 6 L’ é v é n e m e n t Jacques Bénitah : « Investir le troisième collège » blèmes. » Jacques a rappelé que le contexte est favorable à leur syndicalisation. De plus en plus nombreux, les cadres sont désormais des salariés comme les autres pour les directions. De plus, ils ne bénéficient pas des augmentations générales, ce qui entraîne des disparités importantes dans leurs rémunérations. Le mot de l’USM L e responsable de la syndicalisation des cadres au sein d’EADS est intervenu sur la situation de cette catégorie professionnelle, profondément concernée par les conséquences du plan « Power 8 ». « N’oublions pas q u ’ A i r b u s C e n t r a l e n t i t y, q u i s e r a durement touché, est composé de près de 90% de cadres. » C’est pourquoi il a appelé à continuer le travail syndical en leur direction. « Nous avons su investir le 2ème collège, nous saurons faire de même avec le 3ème. Les cadres ont besoin d’être écoutés et les organisations syndicales doivent prendre en compte leurs pro- Les militants de la Gironde ont été remerciés par l’ensemble des participants pour leur accueil et leur organisation. 6 • FO Métaux Avril 2007 Stéphane Martegoute, secrétaire général de l’USM de Gironde, a souhaité la bienvenue aux participants en leur présentant l’activité économique du département. Celui-ci, au sein duquel tous les grands groupes nationaux de l’aéronautique sont représentés, compte 25 000 salariés de la métallurgie. Stéphane s’est alarmé de la baisse des effectifs salariés de la métallurgie depuis 3 ans. Il a également présenté les actions menées par l’USM pour défendre l’industrie et les emplois qui en dépendent. 30/03/07 9:52 Page 7 L’ é v é n e m e n t Les interventions des délégués : « Tous solidaires avec Airbus » Bernard Tachoires, DSC EADS Astrium « Je ne peux pas commencer mon intervention sans une pensée pour la Sogerma, au sein de laquelle j’ai travaillé durant 27 ans. Je remercie une fois de plus le courage et la fidélité des militants FO de cette entreprise. En passant de Sogerma Services à EADS Astrium, j’ai connu un changement de culture d’entreprise, mais la fraternité syndicale y est la même. Avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, EADS Astrium occupe une place de leader dans son domaine. Notre entreprise se porte donc bien mais sa situation reste fragile. L’industrie spatiale européenne subit depuis 5 ans une cure d’austérité sans précédente, l’Union européenne ne faisant pas d’investissements suffisants pour soutenir l’activité. Il n’en reste pas moins que le succès que nous rencontrons actuellement est le résultat de l’engagement, du savoirfaire et des compétences des salariés. Depuis des décennies, l’aventure spatiale est une passion pour l’homme. C’est de cette passion que découle en partie la motivation des salariés d’Astrium. » Marc Migayron, EADS Astrium Aquitaine « Notre établissement a changé de raison sociale pour la troisième fois en 6 ans, suite à la fusion juridique d’EADS-ST (fabricant de lanceurs) avec Astrium (fabricant de satellites). A FO, ce rapprochement nous semble être un bon projet industriel. Concernant la Sogerma, l’équipe FO de Saint-Médard s’est investie autant qu’elle a pu pour venir solidairement en aide à nos amis de Mérignac. Suite à son action continue, notre établissement a accueilli une vingtaine de salariés de la Sogerma. Pour ce qui est de Power 8, il n’est pas envisageable d’appliquer des mesures de rationalisations industrielles à Astrium. Ceci a déjà été réalisé à travers les plans SARA I et II. Nous sommes compétitifs industriellement parlant, nos résultats 2006 le prouvent. Il nous faut casser dans l’œuf toutes les mesures de centralisation des fonctions support qui ne peuvent que mener l’établissement d’Aquitaine à sa mort par hémorragie de personnels. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 920 salariés. » JeanBernard Bessard, DSC MBDA « La situation de notre entreprise n’est pas mauvaise. Nous a v o n s notamment engrangé un marché phare, avec le SCALP N AVA L . N o s i n q u i é t u d e s n e s o n t donc ni conjoncturelles, ni financières mais structurelles. Les périmètres et les activités de certains sites sont incertains. Si le sort du site de Selles Saint-Denis semble réglé dans le bon sens avec l’arrivée des inté- grations missiles, l’activité de Bourges reste à consolider. Le pilotage de notre entité devient de plus en plus lourd du fait de la forte intégration entre MBDA Angleterre et MBDA France, le partenaire britannique étant plus tourné vers la coopération avec les Etats-Unis. Des restructurations son en cours, notamment ALKAN qui disparaît en tant que filiale à 100% de MBDAF et qui voit son activité scindée en deux. Nous sommes largement tributaires du budget de la défense, qui sert bien souvent de variable d’ajustement. N’attendons pas les catastrophes pour agir. Nous allons prochainement engager plusieurs négociations, notamment sur la GPEC, les handicapés et le PERCO. » M a r c Partouche, Seca « Au sein de la Seca, n o u s croyons en notre entreprise. Nous sommes persuadés de son potentiel pour se développer et dégager des profits bénéfiques pour tous, actionnaires comme salariés. Nous sommes sûrs qu’EADS pourrait y trouver son compte en conservant une activité maintenance avec la Seca. Il existe au sein de notre entité, comme dans tous les sites du groupe, la plus grande valeur ajoutée qu’une entreprise puisse espérer : des hommes et des femmes passionnés par leur métier, attachés à leur société et compétents dans leur travail. Ceux-ci sont reconnus dans tous les pays. Mais les salariés ont besoin, pour Avril 2007 FO Métaux • 7 30/03/07 9:52 Page 8 L’ é v é n e m e n t donner la pleine mesure de leur potentiel, de sérénité dans leur environnement professionnel et de reconnaissance. » Didier Grégory, Airbus Toulouse « A To ulouse comme sur tous les sites Airbus, la tension est grande. Le plan « Power 8 » suscite la colère et la révolte au sein des salariés. Nous regrettons amèrement le manque de soutien de nos politiques. Les revendications de nos partenaires allemands ont été soutenues à tous les niveaux, y compris par leurs dirigeants. En revanche, quels poids les politiques français ont-ils mis dans la balance ? Si nous avons rencontré des problèmes sur l’A380, ceux-là sont seulement de cause électrique. Les responsables d’Airbus ont sous-estimé les difficultés techniques et organisationnelles qui découlent de la dimension transnationale de notre entreprise. To u t c e q u i p o u r r a i t r e m e t t r e e n cause le périmètre actuel d’Airbus France doit être combattu. » Patrice Petetin, DSC Eurocopter « N o t r e direction clame haut et fort qu’Eurocopter a battu tous les records 8 • FO Métaux Avril 2007 de commandes en 2006 avec un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d ’ e u r o s . L’ a n n é e 2 0 0 7 a é g a l e ment bien commencé. Mais un problème demeure : allons-nous pouvoir construire tous les appareils dans les délais ? Comme tout le monde, nous rencontrons des problèmes d’approvisionnements, parfois à cause des fournisseurs, mais parfois aussi à cause de certains décideurs. Fort heureusement, l’année dernière près de 700 embauches ont été réalisées pour palier les départs, avec quelques créations de postes. Il n’en reste pas moins qu’une grande partie du personnel travaille en heures supplémentaires. Pour que celles-ci ne se fassent pas au détriment de leurs intérêts, nous avons négocié sur ce point. Notre taux d’intérimaires est à la limite de l’acceptable. Nous sommes aussi touchés par le regroupement de certains métiers, comme la paye ou l’informatique. Nos élections ont eu lieu fin 2006. Nous avons augmenté nos suffrages en obtenant 43,5%. Je tiens à dire à nos camarades d’Airbus que nous serons solidaires pour défendre notre outil de travail. » Christophe Lemercier, Sodern « L a S o d e r n , s o c i é t é d’études et de réalisat i o n nucléaire, a rejoint le g r o u p e EADS en tant que filiale. Elle regroupe 350 salariés en région parisienne. La section FO a été créée début 2005. Les militants ont travaillé dur pour montrer aux salariés qu’ils pouvaient compter sur eux. Ces 8 derniers mois, nous avons triplé nos effec- tifs. Lors des élections profess i o n n e l l e s , e n f é v r i e r d e r n i e r, nous sommes devenus majoritaires. Nous avons également obtenu plus de 60% chez les cadres. Nous continuons à agir et à revendiquer pour défendre au mieux les salariés qui nous font confiance. Mais comme cette réussite ne nous fait pas oublier l’actualité, la section FO de Sodern apporte son plus vif soutien à nos camardes d’Airbus. Nous serons solidaires et actifs dans ces moments difficiles. » Alain Sadou, Sogerma Rochefort « Le personnel de Rochefort a traversé récemment des jours difficiles. Quotidiennement, les médias ont sans cesse annoncé une vente ou une cession de notre établissement. Nous préférons nous en remettre à la Fédération et à ses représentants qui sont, à nos yeux, la seule source d’information fiable e t s é r i e u s e . A c e j o u r, i l s e m b l e q u e la Sogerma ne sera pas touchée par le plan « Power 8 ». Mais pour combien de temps encore ? Les salariés ont besoin de travailler dans la sérénité et la stabilité. Nos militants participeront bien évidemment activement à une riposte syndicale coordonnée. Lors de nos élections professionn e l l e s , e n j a n v i e r d e r n i e r, n o u s avons conservé notre première place avec 41% des suffrages, et ce malgré un climat difficile. » 30/03/07 9:52 Page 9 L’ é v é n e m e n t Pascal Tagliapietra, Latécoère « Récemment, nous avons regroupé nos trois sections syndicales pour créer le syndicat FO Latécoère. Nous venons également de signer un accord sur le compte épargne temps. D’autres négociations sont en cours. Notre entreprise a déjà connu un début d’externalisation des charges. Aujourd’hui les donneurs d’ordres, quels qu’ils soient, attendent dans les réponses aux divers appels d’offres des montages industriels qui incluent des charges external i s é e s . E n c e q u i c o n c e r n e l ’ a v e n i r, nous avons comme objectif de maîtriser la fabrication de pièces de grandes tailles en composite. Pour cela, la société est prête à investir dans la construction d’une usine à Nantes. Elle participe également à des projets de r e c h e r c h e s u r a é r o s p a c e v a l l e y. L’ é q u i p e s y n d i c a l e d e L a t é c o è r e apporte tout son soutien aux camardes d’Airbus. La décision de la direction d’EADS de se séparer de plusieurs sites doit être considérée comme un abandon. Si vous avez besoin de nous, nous serons à vos côtés pour soutenir votre action. » Jean-Paul Portac, Socata « Depuis notre dern i è r e assemblée, la Socata a continué de croître. Le lancement du TBM 850 en remplacement de notre TBM 700 a permis une progression de notre chiffre d’affaires. Nous bénéficions d’un carnet de commandes exceptionnel pour 2006 et p r o m e t t e u r p o u r 2 0 0 7 . L’ a c t i v i t é aérostructure a également progressé de 13% Notre importante charge de travail a permis la création de 70 CDI sur le site de Ta r b e s . N o u s s o u h a i t o n s q u e 2 0 0 7 soit encore plus fertile en matière d’embauches. Nous avons remporté nos dernières élections professionnelles en augmentant nos suffrages. En ce qui concerne le plan « Power 8 », nous serons solidaires de toutes les décisions prises par l’assemblée générale FO d’EADS. » Joseph Fleury, Airbus Nantes « N o u s s o m m e s désormais dans une situation extrêmement préoccupante. Lorsqu’un établissem e n t EADS est attaqué, nous sommes tous attaqués. Et l’ensemble de ce que notre organisation a réussi à mettre en place est aussi attaqué. Nous ne pouvons pas accepter que l’on remette en cause tout ce que des années de pratique contractuelle a apporté aux salariés. Notre objectif est désormais de faire échec au plan « Power 8 ». L’ i n q u i é t u d e d e s s a l a r i é s d e l ’ e n semble des entités du groupe grandit. Nous devons mener des actions pour faire aboutir nos revendications. N’oublions jamais notre défi syndical, qui est de soutenir l’industrie et les emplois qui s’y rattachent. » Dominique Allo, Alctalel Space Alenia « Je vous remercie de m ’ a c c u e i l l i r dans votre assemblée générale. L e s secousses que connaît actuellement EADS me font penser à ce que les salariés d ’ A l c a t e l o n t d û t r a v e r s e r. E A D S , comme Alcatel, se dirige doucement, par petites touches, vers des délocalisations néfastes pour l’avenir de nos sociétés. C’est pourquoi l’heure est à la mobilisation. Ensemble, nous devons faire pression sur les pouvoirs publics et sur les dirigeants des entreprises. Les emplois industriels ne doivent pas disparaître de France ! Nous sommes à un tournant de notre histoire. Pour cela, FO et ses militants ont une c a r t e i m p o r t a n t e à j o u e r. » Didier Ulrich, Eurocopter La Courneuve « Actuellement, nos charges de travail a u g m e n tent. Il ne faut cependant pas croire que tout va très b i e n c h e z E u r o c o p t e r. C e r t a i n e s productions, comme le MH90 et le Tigre connaissent des difficultés. Les effectifs ont été en grande partie renouvelés depuis 2 ans, ce qui entraîne une véritable interrogation quant aux résultats de nos prochaines élections prévues en Avril 2007 FO Métaux • 9 30/03/07 9:52 Page 10 L’ é v é n e m e n t juin. Nous sommes prêts à soutenir Saint-Nazaire, Méaulte et EADS dans sa globalité. » JeanFrançois Knepper, DSC Airbus « Je vous apporte les excuses de nos camarades de Méaulte qui ne peuvent pas être parmi nous aujourd’hui pour des raisons que vous comprenez amplement. Les salariés de notre entreprise vivent aujourd’hui une situation extrêmement préoccupante. Après la Sogerma, ce qui arrive à Airbus est significatif du destin qui nous est promis si nous ne réagissons pas. C’est pourquoi il est de notre devoir à tous de défendre le maintien de Saint-Nazaire et de Méaulte au sein d’Airbus. Les sous-traitants doivent être pleinement associés à nos actions. Les politiques aussi sont concernés, ils doivent faire bloc, comme en Allemagne. Je remercie l’ensemble de nos militants pour leur mobilisation et la Fédération pour ses actions et son soutien sans faille. La solidarité est belle lorsqu’elle s’exprime dans les discours, mais elle est plus belle encore lorsqu’elle se traduit par des actes. » Jacques Denis, Astrium Toulouse « Je tiens avant tout à exprimer la solidarité des lanceurs envers Airbus. Au 10 • FO Métaux Avril 2007 sein de notre entité, nous avons peut-être la tête dans les étoiles mais nous gardons les pieds sur terre. La Sogerma a été touchée h i e r, a u j o u r d ’ h u i c ’ e s t a u t o u r d’Airbus. Nous devons amplifier notre vigilance car les externalisations prennent de l’ampleur partout. Nous avons un exemple avec la centralisation des moyens informatiques de toutes les sociétés EADS. Ne nous leurrons pas. Lorsque cette société d’informatique aura été créée, avec comme client unique EADS, un dirigeant trouvera astucieux de la confronter à la logique concurrentielle et cela entraînera une externalisation. Et derrière l’informatique, de telles démarches sont possibles pour les achats généraux, la finance et d’autres activités encore. Nous refusons cette logique. Au sein de notre établissement, nous œuvrons beaucoup pour la syndicalisation. Fin 2006, nous avons doublé le nombre de nos adhérents.» Corneille Mensah-Gafa, Sogerma Services Bordeaux « Pourquoi faut-il que les salariés paient systématiquement pour les erreurs de stratégie d e s d é c i d e u r s ? Av e c l a S o g e r m a , nous avons vécu une véritable casse organisée, notamment avec la fermeture programmée du site de Mérignac, qui comptait 1285 salariés en janvier 2005 et qui en compte aujourd’hui 150. Grâce à l’action de FO, nous avons pu obtenir le maintien d’une activité industrielle en Gironde. Mais les difficultés ne s’arrêtent pas pour autant, et les mauvaises nouvelles qui frappent A i r b u s s o n t l à p o u r l e p r o u v e r. Aujourd’hui, des camarades FO ont su relever de nouveaux défis au sein de Sogerma services et EADS Sogerma. Les résultats des élections professionnelles de janvier dernier s o n t l à p o u r l e p r o u v e r. F O s ’ i m p o se comme première organisation. » Jean-Jacques Marcel, ATR « Après une nette reprise du secteur turbo propulsion en 2005, 2006 a confirmé cette tendance avec un chiffre d’affaires en hausse de 30%. Cependant, nos partenaires et nos sous-traitants rencontrent des difficultés à répondre aux exigences d’une remontée aussi imprévue que rapide. Des retards s’accumulent et se traduisent, sur notre chaîne d’assemblage, par des pressions et des heures supplémentaires. L’année 2007 sera pour nous celle du changement, avec la décision de c o n f i e r l e m a n a g e m e n t d ’ E A D S AT R à Airbus. Nous accueillons cette décision de manière positive. Celle-ci devrait renforcer nos liens et l’esprit de solidarité que nous entretenons depuis tant d’années. » Yvonnick Dreno, Airbus S a i n t Nazaire « Le site de S a i n t N a z a i r e subit actuellement la situation la plus difficile qu’il lui ait 30/03/07 9:52 Page 11 L’ é v é n e m e n t été donné de vivre. Nous ne devons pas nous tromper de combat et nous mobiliser pour faire aboutir nos revendications. EADS doit remettre en place une gouvernance responsable et cohérente. Rien ne peut justifier qu’Airbus se sépare d’activités qui sont rentables. De plus, aucune garantie pour l’avenir et aucune activité nouvelle ne sont apportées en compensation. Je pense avant tout aux salariés qui sont extrêmement mobilisés pour défendre leur outil de travail. FO sera avec eux à chaque instant pour sauver les emplois et l’avenir des établissements. » Claude Delamaere, Airbus Central Entity Toulouse « A p r è s l’annonce du plan « Power 8 », nous avons a p p r i s qu’Airbus Central Entity sera touché par une r é d u c t i o n d ’ e f f e c t i f s d e 11 0 0 p e r sonnes. Dans un tel contexte, le pouvoir politique a un rôle import a n t à j o u e r. N o u s a t t e n d o n s d e s pouvoirs publics qu’ils soutiennent notre industrie. Pour nous, le risque est grand de perdre de nombreuses compétences. Le secteur engineering va être fortement restructuré. FO ne pourra accepter que ces réorganisations ne se fassent pas dans tous les niveaux hiérarchiques. Il apparaît également que « Power 8 » considère le volet des rémunérations comme une source possible d’économie. Nous le refusons. Nous exigeons une négociation salariale à la hauteur des efforts demandés aux salariés. » Hervé Lévèque, Composites Aquitaine « Nos salariés travaillent à flux tendus, subissant des plans de p r o g r è s répétitifs et des pressions de certaines hiérarchies. Le plan « Power 8 » inquiète fortement les sous-traitants comme notre société, dont 50% de la production découle directement d’Airbus. Le moral dans les ateliers est au plus bas. Les militants FO passent beaucoup de temps auprès des salariés pour leur expliquer que nous sommes pré- sents et que nous ne les abandonnerons pas. » Alain Négrier, Sogerma Services TAT « Av e c la composition de cette nouvelle entité, S o g e r m a S e r v i c e s TAT, j ’ i n t e r viens désormais en tant qu’invité car notre entreprise ne fait plus directement partie du groupe. Nous risquons de quitter la convention collective de la métallurgie et cette perspective nous inquiète grandement. Nous avons remporté nos dernières élections professionnelles, faisant de FO la première organisation syndicale. Actuellement, notre direction tente d’augmenter le temps de travail sans réelle compensation salariale. Il est évident que nous n’acceptons pas cette démarche et nous nous battrons pour obtenir un accord qui soit digne pour les salariés. Concernant les difficultés que rencontre actuellement Airbus, nous avons connu cette situation il n’y pas si longtemps et nous savons ce que ressent le personnel de cette entreprise. » Avril 2007 FO Métaux • 11 30/03/07 9:52 Page 12 30/03/07 9:52 Page 13 30/03/07 9:52 Page 14 Actualité sociale La mobilisation pour Airbus Alors que les journées d’actions, lancées notamment par FO Métaux, d’intervenir à tous les niveaux pour défendre l’emploi et et ses sites, par l’engagement des actionnaires publics et privés FO a su mobiliser ses troupes dans l’ensemble du groupe EADS, comme ici à Eurocopter Marignane. « P ower8 est un mauvais choix et nous risquons de le payer dans l’avenir, au-delà des nombreux avions que nous avons à livrer, au moment où il faudra pallier les montées en charge de l’A380 et la production de l’A350. » Ce message, FO Métaux n’a cessé de le marteler depuis plus d’un mois ! Le plan « Power 8 », et son approbation le 28 février par les administrateurs et les actionnaires d’EADS, ont sonné comme un coup de semonce pour les salariés d’Airbus. Depuis, FO Métaux et tous ses syndicats n’ont eu de cesse de dénoncer les mesures comprises dans ce plan. Après l’appel de notre organisation pour une journée d’action le 6 mars, les salariés ont exprimé leur colère face à une stratégie qui les a profondément choqués. Les arrêts de travail dans l’ensemble des sites d’EADS ont été un grand succès et ont prouvé la détermination du personnel. La Fédération de la Métallurgie, de son côté, a continué de mener le combat à leurs cotés, en intervenant à tous les niveaux, dirigeants et politiques, pour défendre les emplois, qu’ils soient directs ou indirects. Particulièrement concernés par le plan “Power 8”, les salariés de Méaulte ont réagi en masse. 14 • FO Métaux Avril 2007 c o l à 30/03/07 9:52 Page 15 Actualité sociale s , t s continue sur tous les sites ont connu un succès retentissant, notre organisation continue l’avenir des sites industriels. Il est urgent de renforcer Airbus à financer les dépenses de recherche et technologies. Le 16 mars, la Fédération Européenne de la Métallurgie (FEM) a lancé un mot d’ordre de grève de deux heures, dans tous les sites d’Airbus en Europe. FO Métaux, syndicat fondateur de la FEM, a appelé l’ensemble des salariés à suivre ce mot d’ordre. Une forte mobilisation s’est de nouveau exprimée avec plus de 30 000 participants lors des différentes manifestations sur tous les sites en Europe. Le cortège était massif à Nantes également. Une rencontre a notamment été organisée avec les dirigeants du groupe pour obtenir des garanties sur le maintien du site de Méaulte dans le périmètre d’Airbus, s’assurer du maintien du site de Saint-Nazaire ville et des emplois qui s’y rattachent, empêcher le transfert de l’assemblage de l’A320 à Hambourg au-delà de la cadence 14. Des propositions ont également été faites afin de mettre en place une organisation plus cohérente que celle qui est annoncée et obtenir des garanties de l’implication d’Airbus France sur des charges cœurs de métiers, dans le programme NSR, futur A320. Pour notre organisation, il est urgent de renforcer Airbus et ses sites, par l’engagement des actionnaires publics et privés à financer les dépenses de Recherche et Technologies, ainsi que les investissements. Le groupe EADS a enregistré un chiffre d’affaire en hausse de 15 %, soit 3,9 Millions d’euros, mais celui-ci est impacté par les pertes d’AIRBUS. L’EBIT est de 399 millions d’euros contre 2,9 milliards d’euros en 2005. Il serait tout de même scandaleux que les salariés soient punis financièrement ! Le personnel n’est en rien responsable de la situation actuelle. A Toulouse, les salariés sont plus motivés que jamais. Une très grande mobilisation aussi à Saint-Nazaire Dans cette période difficile, les salariés continuent massivement de faire confiance à FO. Lors des élections professionnelles d ' A i r b u s To u l o u s e , n o t r e o r g a n i sation a obtenu 47 % des suffrages, soit une progression de 2,7 %. Ces bons résultats confirment ceux des autres sites : Méaulte 53 %, St Nazaire 36 % et Nantes 40 %. FO Métaux continue le mouvement jusqu’à ce que des décisions pérennes soient trouvées pour protéger l’emploi et les sites industriels. Avril 2007 FO Métaux • 15 30/03/07 9:52 Page 16 Actualité sociale FO se bat aussi pour Alcatel/Lucent L a mobilisation de FO Métaux continue également pour défendre les intérêts des salariés d’Alcatel/ Lucent. Plusieurs journées d’actions ont récemment été organisées avec succès, dont la dernière le 15 mars. A l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, les salariés ont manifesté sur plusieurs sites français pour dénoncer le plan de restructuration prévoyant 12 500 suppressions de postes d'ici à 2008 dans le monde, dont 1 468 en France. Des cortèges ont notamment eu lieu à Vélizy (Yvelines), Colombes (Hauts-de-Seine), Ormes (Loiret) et Orvault (LoireAtlantique). Les suppressions d'emplois devraient particulièrement toucher les sites bretons, notamment Lannion, Orvault et Rennes. Pour FO, la stratégie d’Alcatel / Lucent n’est décidément pas celle d’un grand groupe industriel, mais celle d’une holding dont le but est de gérer l’avenir au travers de la seule variable d’ajustement que ses dirigeants reconnaissent : la réduction des coûts par la suppression de milliers d’emplois. « Notre société, longtemps à la pointe de la technologie, ressemble doré- navant à un bateau ivre qui oscille au gré de la météo boursière », affirment les délégués FO. Inquiétudes sur l’avenir des activités en France Il est vrai qu’à peine la fusion entre Alcatel et Lucent terminée, un séisme social s’est profilé à l’horizon. Force Ouvrière comme l’ensemble des salariés n’accepte pas d’être mis devant le fait accompli et condamne vigoureusement ce plan de réduction des effectifs. FO s’inquiète de l’avenir des activités en France et en Europe. « Ces postes perdus aujourd’hui, le sont à jamais dans nos pays, alors que dans le même temps les effectifs croissent de façon importante en Chine et en Inde », continuent les délégués. Après la réunion du Comité Européen du groupe, le 20 mars, la direction a affirmé vouloir maintenir le dialogue. Pourtant aucune avancée n’est à noter à ce jour. La direction a même affirmé dans la presse que l’objectif de 12 500 suppressions de postes n’était pas négociable. Loin de se laisser aller au défaitisme, notre organisation poursuit sa mobilisation. Une partie de l’équipe fédérale, dont le secrétaire général Frédéric Homez, participait à la manifestation du 15 mars. Après un mouvement de contestation, FO obtient la revalorisation des salaires chez Alcan packaging A lcan packaging, entreprise de 557 salariés située à Sélestat (BasRhin), est spécialisée dans la fabrication d’emballages souples alimentaire et pharmaceutique. Cet établissement connaît depuis quelques années une situation difficile. Les causes de mécontentement se multiplient : de nombreux départs ne sont pas palliés par des embauches, un manque d’investissement dans l'appareil productif, ou encore la centralisation de certains services. Lors des récentes négociations salariales, la direction n’a pas souhaité négocié et prendre en compte les revendications FO. Devant l’impossibilité de faire avancer la pratique contractuelle, un appel à la grève de deux heures par jour a été lancé le 14 16 • FO Métaux Avril 2007 février. Les salariés y ont répondu massivement. Dans un premier temps, la direction a cru que le mouvement ne durerait pas. Elle s’est trompée ! Accablés par les nombreuses tentatives de revenir sur leurs garanties, le personnel s’est mobilisé en masse. Les pouvoirs publics locaux ont même soutenu leur action. Suite à une semaine de grève, la direction a finalement accepté de revenir à la table des négociations et de revoir ses propositions. Après de nouvelles négociations difficiles, FO a obtenu une augmentation générale de 40 euros mensuel pour les collèges A et B (ce qui représente 3% d’augmentation générale pour les bas salaires), 1,6% d’augmentations individuelles pour le collège C ainsi qu’une augmentation de la prime de vacance de 35 euros et la revalorisation des frais kilométriques de 5% De plus, les heures supplémentaires au volontariat ont été maintenuesFiers de cette nouvelle victoire, les militants FO continuent leur action pour Une partie des militants FO lors du mouvement de grève. 30/03/07 9:52 Page 17 30/03/07 9:52 Page 18 Actualité sociale Sortir Ford du marasme Alors qu’au niveau international le groupe automobile connaît des difficultés importantes, FO tente de trouver des solutions pour sauver l’emploi sur le site de Blanquefort. F ord Motor Company ne se porte pas au mieux ! L’ e n t r e p r i s e a d é c i d é l a f e r meture de 14 usines sur le continent nord-américain. Plus de 50 000 salariés perdront dans les mois à venir leur emploi. Des répercutions ont également l i e u e n F r a n c e . L’ u n i t é d e f a b r i c a tion de boites automatiques de Blanquefort (Gironde) a vu, depuis fin 2004, sa production lourdem e n t c h u t e r. D e 6 9 0 0 0 0 e n 2 0 0 4 , le volume annuel pour 2006 aura atteint seulement que 330 000 boites de vitesse. Pour faire face à cette crise, l’entreprise souhaite reconquérir le marché américain avec des véhicules de plus petites cylindrées. Pour autant, aucun investissement ne sera fait sur Blanquefort concernant ces types de produits. Il a été décidé de confier la fabric a t i o n d e s B VA 6 v i t e s s e s à t r o i s sites « Ford Amérique » et de confier la production des « power shift » à Getrag à une usine mexicaine. Cette décision impacte directement l’avenir de l’établissement français, Blanquefort risquant de réduire sa production déjà faible. La France risque ainsi de voir disparaître l’une de ses deux usines. Sur le site de Blanquefort, les deux unités de fabrication employaient 3500 salariés et 300 intérimaires jusqu’en octobre 2005. Aujourd’hui, l’effectif actif est de 2400 salariés et 70 intérimaires, travaillant essentiellement sur l’usine GFT qui fabrique des transmissions manuelles destinées au marché européen. Cette u s i n e , e n « J o i n t Ve n t u r e » d e p u i s 2002 avec Getrag, produit 2700 t r a n s / j o u r. I l e s t p r é v u p o u r 2 0 0 9 , un volume annuel de 900 000 trans avec à la clef plus de 200 emplois supplémentaires. 18 • FO Métaux Avril 2007 Une partie des militants FO de Ford. Mais cela ne compensera pas les emplois qui seront perdus sur Autotrans (usine de fabrication des transmissions automatiques) d’ici là, car à l’issue du nouveau plan de départ en préretraite, 185 personnes de plus de 53 ans auront quitté la société. Il existe un sureffectif de 100 personnes en 2007 sur Autotrans. Grâce à la négociation, FO a obtenu que le plan de préretraite maison proposé aux salariés prévoit une indemnisation d’une allocation mensuelle égale à 65% du brut de la moyenne des 12 derniers mois travaillés toutes primes incluses. sitif « double embrayages » pour la Power Shift de GFT Slovaquie et un frein parking pour des boites auto traditionnelles. Pour FO, il est désormais clair que la survie du site passe par une ouverture sur le marché européen en plus de ces trois potentialités. L’usine de Blanquefort est l’une des plus performantes de Ford Europe. Les profits financiers réalisés par la vente des boites sur le marché américain ont permis à Ford Europe durant plusieurs années d’équilibrer ses comptes. Malheureusement tous les nouveaux investissements sont réalisés sur les pays de l’Europe de l’Est. FO continue sa mobilisation. Continuer la mobilisation De plus, Ford Europe impose à la direction locale, une baisse de coût de 8% pour l’année 2007, ce qui se traduit sur le budget prévisionnel par un manque à gagner de 14 millions d’euros. Pour sortir des difficultés, FO revendique la fabrication de boites à vitesse type 6F qui sont destinées à équiper les marques PAG (Volvo, Range Rover Jaguar) appartenant à Ford. Deux autres pistes sont à l’étude depuis de nombreux mois : un dispo- De bons accords de salaires Malgré le marasme ambiant, FO parvient à maintenir une bonne politique salariale grâce à la pratique contractuelle. En 2005, notre organisation a obtenu 2,5% AG et une prime exceptionnelle de 300 euros. Pour 2006, l’AG a été de 2% avec une prime de 100 euros. Quant au budget des augmentations individuelles il a été pour ces deux dernières années de 0,5% de la masse salariale. 30/03/07 9:52 Page 19 Pratique contractuelle Un bon accord de salaires et de nombreuses garanties à Turbomeca Snecma Moteurs Après négociation, FO a signé chez Turbomeca un accord de salaires comprenant une augmentation générale de 1,5% (1,2% au 1er janvier et 0,3% au 1er septembre) et des augmentations individuelles de 1,5% (0,8% au 1er avril et 0,7% au 1er novembre). Un budget spécifique d’AI de 0,1% est destiné aux BTS administratifs et aux reclassements. Le forfait de MSU (La Majoration de Salaire Uniforme) est porté à 46 points, soit une augmentation d’environ 97 euros par an. Le nouveau plancher du 13e mois est fixé à 247 points, majorés de 15% d’ancienneté. Pour un salarié à 200 points, le 13e mois équivaut donc à environ 140% d’un mois de salaire. Les cas éventuels d’ajustement de rémunération des nouveaux embauchés 2006 seront traités hors budget. De plus, une nouvelle classification pour les ouvriers a été mise en place. Ce niveau V échelon 1 est créé pour permettre une meilleure perspective d’évolution. Le nombre de points de base de cette classification est fixé à 320, et pourra aller bien au-delà, suivant des modalités à définir en cours d’année, avec les signataires de l’accord. Pour les Techniciens, un niveau VI sera mis en place cette année. Le personnel « agent de maîtrise » verra sa situation également réexaminée. Pour les cadres, un budget d’augmentations individuelles de 3,1% a été négocié. Un budget de 0,3% spécifique destiné à l’évolution de carrière des nouveaux embauchés est également prévu. Il a été décidé que la direction recrutera au moins 6 salariés handicapés La politique d’égalité professionnelle sera améliorée avec la création d’un budget supplémentaire de formation pour les femmes. Enfin, à la demande de FO, une charte de gestion des intérimaires sera mise en place. A la Snecma Moteurs, après négociations, FO a obtenu 1,4% d’augmentation générale, avec un montant minimum de 33 euros, et 1,4% d’augmentations individuelles (0,7% en mai et 0,7% en septembre). Un budget de 0,1% est également affecté aux évolutions de carrières. Les cadres bénéficient de 3,1% d’augmentations individuelles. Hispano Suiza Messier Dowty Teuchos Chez Hispano Suiza, FO a obtenu un accord salarial comprenant 1,5% d’AG (avec un minimum de 36 euros) et 1,5% d’augmentations individuelles. Un budget de 0,2% sera consacré aux mesures particulières. Les cadres bénéficient de 3% d’augmentations individuelles, avec un montant minimum de 75 euros pour les bénéficiaires. Chez Messier Dowty, FO obtient 1,5% d’AG, 1,4% d’AI et 0,10% d’ancienneté. Les cadres bénéficient de 3% d’augmentations individuelles. En cas d’augmentation individuelle, aucune mesure spécifique ne pourra être inférieure à 1,5%. Un budget de 0,3% sera consacré aux mesures particulières. FO a signé l’accord salarial de Teuchos. Celui-ci comprend un budget d’augmentations individuelles de 2,7%, auquel s’ajoute un budget exceptionnel de 0,2% au titre des performances de Teuchos en 2006. Microturbo L’accord salarial a été signé par FO chez Aubert et Duval. Celui-ci comprend 2,1% d’augmentation générale, 1% d’augmentations individuelles (dont les 2/3 au premier semestre) ainsi qu’une enveloppe de 0,1% pour l’harmonisation des sites qui sera à négocier sur chaque établissement. L’enveloppe globale correspond à 3,2%, alors qu’à l’ouverture des négociations, le 19 décembre, la direction n’était prête à accorder que 2,4%. Ce résultat est le fruit d’une négociation soutenue dont FO a été une nouvelle fois l’élément moteur. De plus, un accord groupe sur les frais de santé a été négocié pour tous les établissements d’Eramet. Il s’agit d’un accord d’étapes qui doit être harmonisé site par site dans les années à venir. Technofan Lors des négociations salariales, FO a obtenu chez Technofan 1,3% d’augmentation générale et 1,2% d’augmentations individuelles. Les cadres bénéficient de 3% d’augmentations individuelles. Une attention particulière sera portée sur la réduction des inégalités salariales entre hommes et femmes par le biais d’un budget de 0,1%. Une enveloppe salariale de 0,2% sera également consacrée aux cas particuliers, individuels ou catégoriels. Chez Microturbo, FO a obtenu 1,6% d’augmentation générale et 1,2% d’augmentations individuelles. Un budget de 0,3% sera attribué aux mesures spécifiques. La direction s’engage à ce que tous les salariés non-cadres bénéficiant d’une prime d’ancienneté, et en tenant compte des AG et AI, voient leur salaire augmenter d’un montant minimum de 60 euros entre décembre 2006 et décembre 2007. Les cadres obtiennent 3,3% d’augmentations individuelles (dont 0,3% affecté pour l’égalité hommes/femmes et les jeunes embauchés). De plus, une prime exceptionnelle égale à 6% du salaire brut de mars 2007, avec un plancher de 260 euros, sera versée à tous les salariés. Snecma propulsion solide Après négociations, FO a signé l’accord de salaires chez Snecma propulsion solide. Celui-ci comprend une augmentation générale de 1,5% avec un plancher de 33 euros et 1,4% d’augmentations individuelles. Les cadres bénéficient de 3,2% d’augmentations individuelles, avec un minimum de 1,5% pour les bénéficiaires. En mars, les salariés percevront une prime de 4% de leur salaire de décembre 2006. Aubert et Duval Avril 2007 FO Métaux • 19 30/03/07 9:52 Page 20 InFOs Les cadres FO d’EADS prêts pour l’abordage du troisième collège Notre fédération continue ses actions en vue de la syndicalisation des cadres. C’est dans cette optique que ce sont réunis dans les locaux toulousains d’Airbus les principaux responsables syndicaux d’EADS. Les militants cadres d’EADS réunis à Toulouse S i le nombre d’adhérents cadres chez FO continue de grossir, année après année, le travail réalisé par les équipes FO d’EADS n’y est pas étranger. Car bien qu’une partie de cette catégorie professionnelle ne soit pas encore convaincue de son intérêt à s’engager syndicalement, les difficultés inhérentes au monde du travail, elles, n’ont pas attendu bien longtemps pour les rattraper. C’est pourquoi notre organisation intensifie ses actions envers cette population. Pour FO, le leitmotiv tient en une phrase : « Ne pas se satisfaire de notre majorité actuelle mais préparer l’avenir pour renforcer et pérenniser notre position ». C’est dans les locaux toulousains d’Airbus que se sont réunis une soixantaine de délégués cadres FO d’EADS ayant répondu à l’appel de cette journée, organisée sous l’égide du secrétaire fédéral et coordinateur FO d’EADS Philippe Fraysse. MarieJosée Millan-Noirault, responsable du SNICM, était également venu débattre des actions à entreprendre. Appréhender la juste dimension de cette problématique et mieux comprendre les attentes des cadres sans pour autant négli- 20 • FO Métaux Avril 2007 ger les autres salariés figuraient parmi les thèmes abordés par les participants. Jean Luc Lhardy (Astrium Les Mureaux), José Fernandez et Jean Marc Escourout (Airbus), Jean Bernard Bessard (MBDA) ainsi que Raymond Perdigon et Patrice Pétetin (Eurocopter) ont contribué par la pertinence de leurs témoignages à enrichir cette rencontre. Prenant tour à tour la parole, les participants ont fait part de leurs témoignages et de leurs interrogations en tant que militants et cadres à la fois. Ils ont détaillé leurs démarches et leurs efforts en matière de syndicalisation. Tous ont affirmé leur conviction que les cadres sont désormais incontournables pour l’avenir de notre organisation syndicale. Une feuille de route est fixée Jacques Bénitah (Eurocopter) a fait un point sur la syndicalisation des cadres chez EADS. « Sous l’impulsion de la Fédération, une importante dynamique s’est créée et a permis à FO de progresser sur ce point, que ce soit dans l’ensemble des Métaux ou au sein de notre groupe», s’est-il félicité. Il a également salué le travail réalisé par MarieJosée et tous les délégués en charge du SNICM. Prenant la parole à son tour, Marie-Josée Millan-Noirault a détaillé les actions menées par la Fédération et a remercié les cadres d’EADS pour leur implication, les assurant au passage du soutien du SNICM. Enfin, Philippe Fraysse a dressé la liste des défis à relever. « Les transformations qui se sont opérés ces dernières années ne manqueront pas de se poursuivrent. La place de plus en plus importante que vont occuper les ingénieurs et cadres au sein de notre groupe doit être prise en compte Les avancées réalisées dans le groupe nous permettent d’être confiant. L’équipe est prête, elle est mobilisée et compétente.» Une feuille de route a d’ailleurs d’ores et déjà été fixée. Jacques Bénitah en assurera la coordination. Dans leur action quotidienne, Philippe a appelé l’ensemble des participants à intensifier leurs efforts pour investir le 3e collège lors des prochaines élections professionnelles, prévues dans 4 ans. Un objectif qui peut paraître loin pour certains mais qui, pour être atteint, doit se préparer dès aujourd’hui. 30/03/07 9:52 Page 21 InFOs Résolution de la Commission administrative fédérale R éunie au siège de la Fédération Force Ouvrière de la Métallurgie les 16 et 17 mars 2007, la Commission Administrative Fédérale a analysé la situation économique et sociale de l’ensemble de ses secteurs d’activité. La Commission Administrative Fédérale constate que la plupart des grands groupes industriels ont fait en 2006 de très bons résultats financiers. Certains annoncent même une année record à l’instar de ST Microélectonics+194,6%, d’Alstom+178%,deVallourec + 93,9%, de Schneider Electric + 31,7 % etc… Pour la Commission Administrative Fédérale, ces excellents résultats des entreprises concernées, comme toutes celles qui font des bénéfices, devraient être redistribués, pour assurer l’avenir des différentes sociétés, pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés qui font la valeur ajoutée des entreprises. La Commission Administrative Fédérale constate au vu de la situation de l’ensemble des secteurs d’activité que cette corrélation n’est pas évidente. De plus, malgré une bonne situation financière et industrielle, la dégradation de l’emploi dans la métallurgie continue, moins 31.095 emplois en 2005. Alors que plusieurs entreprises de la métallurgie se portent bien, d’autres sont touchées par des restructurations importantes dont les équipementiers automobiles, l’aéronautique, les fonderies, les télécommunications, le petit et le gros électroménager, la mécanique… Face à ces restructurations, la Commission Administrative Fédérale reste persuadée que seul un soutien actif à l’industrie permettra le maintien ainsi que la création d’emplois stables dans le long terme. Elle revendique la mise en place d’une véritable politique industrielle soutenue par l’Etat et regrette que le gouvernement, les différents partis politiques et les candidats à l’élection présidentielle ne s’expriment pas plus fortement sur la défense de l’industrie. La France se doit de soutenir énergiquement son industrie, comme le font d’autres grands pays à l’image des USA,de l’Allemagne, de la Suède, de l’Espagne qui, eux, n’hésitent pas à protéger la leur. Acetégard,laCommissionAdministrativeFédérale approuve l’excellente initiative de la Fédération de réaliser un livre blanc sur la défense de l’industrie afin de diffuser ses analyses, choix et propositions, auprès des candidats à l’élection présidentielle, des principaux ministères et des employeurs. Concernant la situation de la métallurgie, la Commission Administrative Fédérale apporte son soutien aux syndicats FORCE OUVRIERE qui se mobilisent pour défendre leurs emplois et l’avenir de l’industrie en France. Concernant Airbus, et ses sous-traitants, la Commission Administrative Fédérale soutient ses syndicats dans leurs actions et revendique que l’Etat augmente sa participation au sein du capital de EADS et que les actionnaires se préoccupent plus du développement de l’aéronautique que de leurs seuls résultats financiers. Elle revendique également que les régions françaises concernées soit, entrent dans le capital d’EADS, comme l’ont fait les landers allemands (régions) soit, participent au développement de projets permettant à Airbus de passer le cap des nouvelles technologies notamment, concernant les matériaux composites. La Commission Administrative Fédérale dénonce la plan « Power 8 » et revendique que EADS, au travers des négociations à venir, maintienne dans Airbus, les sites industriels et les emplois qui s’y rattachent. Dans ce sens, la Commission Administrative Fédérale apporte également son soutien aux salariés d’Alcatel-Lucent, Euralcom, Faurecia, Idéal Standard, Manzoni Bouchot, Niex Plastic, SEB, THALES, TRW, Valéo etc…, ainsi qu’à ceux qui subissent le chômage partiel. La Commission Administrative Fédérale constate que l’augmentation du coût de la vie pèse de plus en plus sur le budget des ménages. A ce titre, elle revendique pour l’année 2007 la mise en place d’une politique salariale permettant de garantir une augmentation du pouvoir d’achat, par des augmentations générales, pour tous les salariés. S’agissant des salaires, la Commission Administrative Fédérale se félicite de la conclu- sion de nombreux accords salariaux pour 2007. La Commission Administrative Fédérale appelle tous ses syndicats, dans les entreprises où il n’y a pas encore eu d’accord conclu, à revendiquer et à négocier des augmentations de salaires pour aboutir à des accords augmentant le pouvoir d’achat pour tous les salariés. Elle rappelle son attachement aux augmentions générales avec, en complément, des mesures salariales garantissant un vrai déroulement de carrière. La Commission Administrative Fédérale appelle l’ensemble des USM à poursuivre les négociations auprès des Chambres Patronales pour l’année 2007 afin d’obtenir l’augmentation des salaires minimum annuels garantis, ainsi que l’augmentation de la valeur du point servant au calcul de la prime d’ancienneté, à laquelle nous restons fortement attachés. La Commission Administrative Fédérale se félicite de l’ouverture de négociations sur l’égalité Hommes/Femmes. Elle appuie les revendications de la Fédération auprès de l’UIMM et demande la mise en place d’un calendrier sur l’ensemble des sujets suivants : • sur les seniors et la pénibilité afin d’obtenir la mise en place de dispositifs de départs anticipés (type CASA/CATS), • sur le travail des handicapés. Dans le cadre des négociations interprofessionnelles sur la pénibilité, la Commission Administrative Fédérale appuie l’initiative de la Confédération FORCE OUVRIERE qui tend à ne pas rompre, comme le souhaitent les employeurs, ces négociations afin d’aboutir à un accord. La Commission Administrative Fédérale appelle ses syndicats à participer au Congrès Confédéral qui se déroulera du 25 au 29 juin 2007 à Lille. En conclusion, la Commission Administrative Fédérale invite les salariés (ouvriers, Etam, ingénieurs et cadres, intérimaires, CDD) ainsi que les retraités à se mobiliser et à se regrouper en adhérant à FORCE OUVRIERE, le seul syndicat libre et indépendant, garant de la défense des intérêts des salariés. Paris, les 16 et 17 mars 2007 Avril 2007 FO Métaux • 21 30/03/07 9:52 Page 22 30/03/07 9:52 Page 23 Vos droits Qu’est ce qu’une section syndicale ? Quel est le rôle de la section syndicale ? Les syndicats représentatifs de salariés peuvent créer des sections syndicales d’entreprise quelque soit l’effectif des salariés dans l’entreprise. La section syndicale a pour rôle de représenter les intérêts matériels et moraux de ses membres, conformément à l’objet des syndicats. C'est donc la section syndicale qui est « titulaire » des moyens d'action permettant au syndicat de communiquer dans l'entreprise : tracts, local, affichage, réunions. Le délégué syndical membre de la section en bénéficie au premier chef ; Quels sont les moyens financiers de la section syndicale ? La section syndicale n'ayant pas la personnalité morale, elle ne dispose d'aucun moyen financier. Cependant ses membres peuvent collecter les cotisations syndicales dans l'entreprise. La collecte des cotisations syndicales peut être effectuée à l'intérieur de l'entreprise. Elle peut être effectuée aussi bien pendant les heures de travail qu'en dehors de celles-ci, sur les lieux de travail ou en dehors. Cependant, lorsque la collecte est réalisée par l'un des membres de la section et non par le délégué syndical, elle ne peut avoir lieu pendant ses heures de travail car les membres de la section syndicale ne bénéficient pas, sauf accord plus favorable, d'un crédit d'heures. Comment est organisée la diffusion de tracts ? Les délégués syndicaux peuvent librement diffuser des publications et des tracts de nature syndicale aux travailleurs de l'entreprise dans l'enceinte de celle-ci. Le droit de diffusion peut être élargi ou assoupli par voie d'accord entre employeurs et syndicats. Les accords peuvent également préciser les modalités de diffusion des tracts et publications syndicales dans l'entreprise En particulier, ils peuvent porter sur le lieu et les heures de diffusion de ces documents. Par contre, le chef d'entreprise ne peut pas fixer par décision unilatérale un endroit où devrait s'effectuer la diffusion à l'exclusion de tout autre. Est-ce que tout document constitue un tract ? Le Code du travail ne définit pas le tract. La Cour de cassation a précisé qu'un document distribué aux salariés, concernant les conditions de travail et leur proposant de participer à une réunion syndicale, constitue un tract, peu important qu'il leur ait été remis sous enveloppe. En revanche un questionnaire établi par un syndicat afin de recueillir les avis ou suggestions ainsi que les revendications des salariés intéressant leur vie professionnelle ne constitue pas un tract, mais un mode de consultation du personnel. La distribution d'un tel questionnaire sur les lieux de travail et pendant le temps de travail est donc licite. Quand peut-on distribuer le tract ? La jurisprudence a apporté un certain nombre de précisions : Selon l'article L. 412-8, alinéa 4 du code du travail, les publications et tracts peuvent être diffusés aux heures d'entrée et de sortie de travail. Par cette expression il faut entendre les heures auxquelles les salariés regagnent ou quittent leur poste. Dans quelles circonstances la diffusion de tracts est-elle illicite ? La jurisprudence considère que la diffusion de tracts est illicite dans les circonstances suivantes : -Si la diffusion de tract peut avoir lieu à un autre endroit qu’à proximité immédiate de l’enceinte de l’entreprise, il ne faut pas qu'elle ait été abusivement faite dans des conditions de nature à apporter un trouble injustifié à l'exécution normale du travail ou à la marche de l'entreprise - la distribution de tracts par un syndicat d'une des sociétés dans le hall d'entrée car le hall d'entrée d'un immeuble à usage de bureaux utilisé collectivement par les sociétés locataires de cet immeuble ne constitue pas l'enceinte de l'entreprise. - l'employeur peut interdire qu'une liasse de ces tracts soit déposée en permanence sur une table du hall d'entrée d'un hôpital. Du fait de ce dépôt permanent, les tracts auraient été mis à la disposition non seulement des employés mais aussi des malades ainsi que des visiteurs, pratique qui n'entrait pas « dans les limites des prérogatives qui sont reconnues par la loi » à la section syndicale. L'employeur en s'y opposant ne commet donc pas le délit d'entrave. - en distribuant des tracts à une période au cours de laquelle il n'y avait pas d'entrée ou de sortie de travail et en mettant à profit les allées et venues des salariés pour raison professionnelle, un délégué syndical commet une faute. En s'y opposant, l'employeur ne commet pas le délit d'entrave. Quelle est la réglementation concernant la diffusion des tracts par l’intranet ou la messagerie professionnelle ? Un accord est nécessaire pour permettre aux syndicats d'utiliser l'intranet de l'entreprise ou sa messagerie électronique. Depuis sa modification par la loi du 4 mai 2004 relative au dialogue social, l'article L. 412-8 du code du travail fixe les conditions dans lesquelles il est possible de diffuser des tracts et publications de nature syndicale sur l'intranet de l'entreprise et/ou sur les messageries professionnelles des salariés. A cet effet il est prévu que : -qu'un accord d'entreprise peut autoriser la mise à disposition des publications et tracts de nature syndicale, soit sur un site syndical mis en place sur l'intranet de l'entreprise, soit par diffusion sur la messagerie électronique de l'entreprise. - qu'en cas d'utilisation de la messagerie électronique, cette diffusion doit être compatible avec les exigences de bon fonctionnement du réseau informatique de l'entreprise et ne pas entraver l'accomplissement du travail. - que l'accord définit les modalités de cette mise à disposition ou de ce mode de diffusion, en précisant notamment les conditions d'accès des organisations syndicales et les règles techniques visant à préserver la liberté de choix des salariés d'accepter ou de refuser un message. Avril 2007 FO Métaux • 23 30/03/07 9:52 Page 24