primes, actions, salaires, que pour les patrons

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primes, actions, salaires, que pour les patrons
AIRBUS
Toulouse, le 3 mars 2010
PRIMES, ACTIONS, SALAIRES,
QUE POUR LES PATRONS ?
Selon que l’on soit patron ou salarié, « la crise » n’a pas les mêmes effets.
Bon nombre d’entreprises ont fermé leurs portes, laissant derrière elles leurs lots de drames
familiaux.
Coups de gueules ou pneus qui brûlent devant les entreprises n’émeuvent plus personne !
L’injustice est banalisée et c’est en séquestrant le PDG ou malheureusement après un suicide
dans l’entreprise que l’affaire devient médiatique !
La médiatisation est parfois une arme plus efficace que la grève, quand elle met au grand jour
les abus de toutes natures.
Comment fermer « la boutique » pour aller s’installer en zone « low-cost », alors que l’on a
bénéficié des aides du contribuable français ?
Par exemple, Renault et Peugeot, qui ont battu des records de ventes de voitures en 2009,
grâce à la prime à la casse, ont fabriqué 80% de ces nouveaux véhicules en zone « low-cost » !
Renault ne fabrique plus que 25% de ses charges en France et devient par conséquent un des
premiers IMPORTATEURS de véhicules.
Ou encore, le vendredi vous avez terminé la semaine de travail et le lundi à votre retour les
portes de l’entreprise sont fermées à jamais ! (Philips).
Résultat, des milliers d’emplois sont supprimés dans notre pays !!
Nous avons fait en peu de temps un retour en arrière de 50 ans au niveau des relations
sociales !
Les banques qui étaient en déroute en janvier 2009 ont fait en décembre de la même année
des bénéfices colossaux. Et sans complexe, elles reversent avec notre argent, des primes
scandaleuses, des Stocks Options et actions gratuites à leurs PDG et dirigeants !
Avec des milliards de bénéfices, Total tente de fermer certaines raffineries sans tenir compte
des problèmes sociaux qui en découlent pour les salariés !
La seule morale qui guide l’ensemble des dirigeants c’est celle de leur enrichissement
personnel ! Peu importe l’avenir de l’entreprise, ils seront patrons ailleurs demain !
Les conflits sur l’emploi, mais aussi sur les salaires sont nombreux dans notre pays et les
salariés ont raison dans leurs revendications ! La crise est un bon prétexte pour ne pas
distribuer aux salariés les fruits de leurs efforts dont l’entreprise et ses dirigeants tirent
les bénéfices.
L’écart entre le PDG, les cadres « exécutives » et les autres salariés qui apportent la
valeur ajoutée, se creuse de jour en jour !
La crise devait être une leçon dont on nous a promis, il y a quelques mois, qu’elle servirait à
opérer un changement de comportement. Pour l’instant, rien n’a changé !
A titre d’exemple: les salaires de 2008 des grands PDG du CAC 40 se situent pour les mieux
payés aux alentours de 13 Millions d’Euros et de 3 Millions d’Euros annuels environ « pour les
plus mal payés ».
Mais il n’y a pas que les patrons du CAC 40 qui touchent des salaires faramineux.
Nombreux sont ceux, dans les états major et les structures dirigeantes des entreprises,
qui se rapprochent de ces revenus.
Chez Renault les salariés sont en colère. Après avoir appliqué une augmentation unilatérale de
0,7% à l’ensemble des salariés et une prime de 500€, Renault veut donner aux cadres
dirigeants des primes plus conséquentes de 5 000 à 10 000€.
Chez EDF les syndicats ont conclu un accord à 4,4% pour 2010. Bravo ! Merci à Mr Proglio
PDG d’EDF qui a touché 4 Millions d’Euros en 2008 lorsqu’il était PDG de VEOLIA. Ceci
explique-t-il cela ?
Tout le monde se souvient du récent scandale très médiatisé sur sa double paye.
A FORCE OUVRIERE nous n’avons jamais été opposés à ce que les
managers aient de bons salaires si ceux-ci se situent dans une fourchette
raisonnable et à condition surtout que le reste des salariés de l’entreprise
bénéficie d’une bonne politique salariale eux aussi !
Cette nouvelle façon qu’ont les entreprises en France de ne rétribuer, que les
« grassement payés », l’entreprise allant bien ou mal, est inadmissible et dangereuse !
Les salaires des hauts dirigeants pèsent sur les résultats des entreprises.
Chez EADS et AIRBUS les négociations salariales ne se sont pas encore engagées, même si
nos « exécutives » ont déjà perçu leurs actions gratuites.
Les comptes d’EADS seront publiés le 9 mars.
Pour AIRBUS sur le plan industriel l’année 2009 a été très bonne, car jamais dans notre
histoire, nous n’avons livré autant d’avions !
498 en 2009 et en 2010 nous espérons dépasser une fois de plus ce record !
Sur le plan financier aussi les résultats sont bons et AIRBUS se porte bien !
Nos A320 et nos A330 sont les pourvoyeurs des bénéfices et les garants du « cash » de
tout EADS, et cela se chiffre en milliards d’Euros. D’autre part, notre couverture de taux de
change nous a fait gagner de l’argent en 2009, alors qu’on nous promettait le pire à cause
d’une parité €/$ défavorable. Compte tenu de la remontée du Dollar face à l’Euro, cette
évolution financière positive pour AIRBUS et EADS doit perdurer !
Notre problème :
« Les péripéties » financières de l’A400M continuent de plomber les comptes d’AIRBUS.
A FORCE OUVRIERE nous ne sommes pas d’accord sur la stratégie du Groupe, qui consiste à
faire payer à AIRBUS et à ses seuls salariés, les erreurs de stratégie.
Rappel : l’A400M a été lancé par EADS. C’est un programme politique avant tout. Le retard de
l’A400M n’est pas de la responsabilité de ceux qui travaillent dur sur ce programme ou sur les
autres.
Vouloir faire payer les salariés d’AIRBUS est inacceptable !
Les pertes de l’A400M doivent sortir des comptes d’AIRBUS !
En 2012 l’A400M sera mis en service et à ce titre il devrait commencer à rapporter de l’argent.
Alors qui en tirera les bénéfices, EADS, AIRBUS ou AIRBUS Military ?
FORCE OUVRIERE revendique que si demain on doit isoler les profits de l’A400M,
alors il faut aussi isoler les pertes dès aujourd’hui !
Il en va de nos salaires, de nos primes d’intéressement et de participation.
FORCE OUVRIERE, un syndicat qui reste un syndicat.