david aniñir guilitraro

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david aniñir guilitraro
david aniñir guilitraro
2009
David Aniñir Guilitraro, poète Mapuche
De « Mapurbe » Leonel Lienlaf (un des poètes Mapuche les plus populaires et respectés) a dit: «Aniñir, assis sur sa périphérie,
construit le centre de son univers avec ses mots, construit, à partir de sa chute, le chemin de son retour, tout en balbutiant des
mots en mapudugun, s’accrochant à la mémoire de la nuit et aux
histoires oubliées de la terre. Mapurbe se présente avec des mots
forts, comme des coups de fouet, non pas des prières, comme des
secousses enhardies lors du réveil d’un cauchemar où les esprits
externes ont dérangé nos rêves. »
D’origine mapuche, de père et mère, enfant de la migration forcée,
David Aniñir Guilitraro est né dans la banlieue de Santiago, ville où
se sont rencontrés ses parents, expulsés de leurs terres ancestrales par la pauvreté et des siècles de spoliation.
Ses débuts dans l’expression écrite sont loin des conventionnalismes : « Mes premiers écrits ont été les lettres que j’écrivais pour
ma mère quand elle devait contacter sa famille qui habitait le
sud du pays, j’avais 11 ans ». Plus tard, raconte David, « malgré des
grands obstacles et difficultés, j’ai réussi à suivre l’enseignement
secondaire à l’école du soir. Durant la journée, je travaillais dans
le bâtiment. Actuellement, je suis des études de Gestion en Éducation Sociale et je continue à travailler dans le bâtiment. »
Mapuche de la ville, poète et ouvrier du bâtiment, qu’est ce qu’on
pouvait attendre de ce mélange d’identités, si ce n’est une écriture d’urgence, par moments virulente, toujours ironique et même
parfois corrosive ? Dans les poèmes d’Aniñir Guilitraro réside la
tension du dominé qui s’exprime dans la langue du dominateur. il le
sait, et loin de se démonter, il prend avantage de ce désagrément.
Les Indiens mapuches
Dans la langue mapudungun, le mot mapuche signifie «les gens de la terre». Au début du XIXe siècle, quand le Chili était encore une colonie espagnole, les Mapuches occupaient un territoire aussi grand que le Portugal, soit 100 000 km2, au centre du pays. De 1866 à 1927, ils ont été relégués
sur 5 000 km2 de réserves, à peine plus de 5% de leur territoire d’origine.
Les Indiens mapuches représentent 10% de la population adulte du Chili. La moitié d’entre eux, vivent à Santiago. Bien qu’ils soient de nationalité
chilienne, les 600 000 Indiens mapuche que l’exode rural, le plus souvent sous la forme d’un déplacement forcé, a poussés à Santiago, vivent comme
des citoyens de seconde zone, condamnés à dissimuler leur identité. Les restrictions imposées sur leurs droits de propriété et l’appauvrissement
ont été à l’origine d’un exode rural massif.
Aujourd’hui, 20% seulement de la population mapuche vit sur les réserves.
Plus ou moins consciemment, pourtant, la mentalité collective chilienne continue à les percevoir au travers de stéréotypes qui font obstacle à
leur insertion dans la communauté nationale.
Pour la majorité des Chiliens, cependant, un Mapuche est un paysan qui vit sur une réserve, et qui lutte pour sa terre. Les autres sont ignorés et discriminés.
À ce jour, 50 Mapuche sont emprisonnés, 15 sont assignés à résidence sous contrôle judiciaire en attente de leur procès. 3 sont réfugiés, l’une en Suisse,
les deux autres en Argentine. 6 militants chiliens solidaires de la cause mapuche sont assignés à résidence, en attente de leur procès.
Mapurbe
Néologisme du terme mapudungun « mapuche » ou du terme « mapu » (terre) et du terme castillan « urbe » (ville).
peut autant signifier « les Mapuche urbains» que la « terre urbaine ».
Tiré du recueil de poésie de David Añinir, Mapurbe – Venganza a Raíz, Editions Lord Carter – La Lle’a, Santiago, 2005
Somos mapuche de hormigón
Debajo del ásfalto duerme nuestra madre
Explotada por un cabrón
Nacimos en la mierdopolis por la culpa del buitre cantor
Nacimos en panaderias para que nos coma la maldición
Somos hijos de lavanderas, panaderos, feriantes y ambulantes
Somos lo que quedamos en pocas partes
El mercado de la mano de obra
Obra nuestras vidas
y nos cobra
Madre, vieja mapuche, exiliada de la historia
Hija de mi pueblo amable
Desde el sur llegaste a parirnos
Un circuito eléctrico rajó tu vientre
Y así nacimos gritándoles a los miserables
Marri chi weu !!!!
En lenguaje lactante.
Padre, escondiendo tu pena de tierras tras el licor
Caminaste las mañanas heladas enfriándote el sudor
Somos hijos de los hijos de los hijos
Somos los nietos de Lautaro tomando la micro
Para servirle a los ricos
Somos parientes del sol y del trueno
Lloviendo sobre la tierra apuñalada
La lágrima negra del Mapocho
Nos acompañó por siempre
En este santiagoniko wekufe maloliente
Nous sommes les Mapuche de béton
Sous le bitume sommeille notre mère (1)
exploitée par un salaud
à cause des charognards nous sommes nés dans la merdopole (2)
nous sommes nés dans les boulangeries pour que la malédiction nous ronge
Nous sommes des enfants de blanchisseuses, boulangers, forains
et marchands ambulants
Nous sommes ce qui reste de nous dans peu d’endroits
Le marché de la main d’œuvre
bâtit nos vies
et nous taxe
Mère, vieille mapuche, exilée de l’histoire
Fille de mon peuple aimable
Depuis le sud tu es venue nous accoucher
Un circuit électrique t’a déchiré le ventre
Et ainsi nous sommes nés, en criant aux misérables
Marri chi weu !!!! (3)
Dans la langue des nourrissons
Père, cachant ta souffrance de la terre sous la liqueur
Tu as marché les matinées gelées t’enrhumant de sueur
Nous sommes les enfants des enfants des enfants
Nous sommes les petits-fils de Lautaro (4) prenant le bus
Pour servir les riches
Nous sommes parents du soleil et du tonnerre
pleuvant sur la terre poignardée
La larme noire du Mapocho (5)
Nous a accompagnés pour toujours
Vers ce Santiagoniko wekufe (6) malodorant.
(1) La mère des Mapuche est la terre. Dans le cas de Santiago, la terre a été enfouie sous le béton.
(2) Union des termes castillan « mierda » (« merde ») et « metropolis » (« métropole »)
(3) mari chi weu !!!!, en mapudungun. Cri de guerre mapuche signifiant « Nous vaincrons dix fois !!!! »
(4) Lautaro (Lefxaru en mapudungun) est le grand héros mapuche, celui qui a tué le premier Conquistador espagnol, Don Pedro de Valdivia, en 1554. Avec un
autre héros mapuche de la même époque, Caupolican (Kallfvlikan en mapudungun, qui signifie « pierre bleue »), ils sont les deux seuls Mapuche ayant une
place dans les livres d’histoire du Chili.
(5) Mapocho Fleuve traversant Santiago. Fleuve très pollué et dont le courant est très puissant.
(6) wekufe, en mapudungun : esprit ou sorcier maléfique. « Santiagoniko wekufe » : L’esprit maléfique de Santiago qui agonise.
ir al hueso
hacerla cortita
sin asco, con ajo
puñalada certera
a la médula
a la hiel
con verso punzante
a la tráquea
a la yugular
bajo la piel
con certeza
con dolor
sin tristeza
con amor y odio.
con ternura
sin vergüenza,
con verdad
con templanza
con la esperanza de la venganza
ir, hacer y decir.
acción directa
recuperando memoria
levantando la vista
observando al fascista
al poeta de pelos en el pecho
y en la lengua
y en el silencio que lo acusa
porque el silencio también es resistencia.
recorre tu tierra-mapu
con la mochila cargada de sueños
y un lápiz,
con un dedo cruzas el mundo,
sé niño
tropieza una vez o más
descubriéndote
levantándote levemente
se joven al fornicar
y viejo al enseñar
sin remordimiento
a los tuyos
ve
anímate
y
hazlo...
Aller à l’os
faire vite
sans dègout, avec de l’ail
coup de poignard franc
à la moelle
à la bile fielleuse
Avec un vers lancinant
à la trachée
à la veine
Sous la peau
avec certitude
avec douleur
sans tristesse
avec amour et haine
avec tendresse
sans aucune honte
avec véritÈ
avec prudence
avec l’espoir d’une vengeance
aller, faire et dire
action directe
récupérant la mémoire
levant les yeux
en observant le fasciste
le poète qui a des poils sur le torse
et sur la langue
et sur le silence qui l’accuse
car le silence est une forme de rèsistance
parcours ta terre-mapu
ton sac a dos rempli de rêves
et un stylo
avec un doigt tu traverses le monde,
sois un enfant
trébuches une fois ou plus
te révelant
te levant doucement
sois jeune quand tu baises
et vieux quand tu enseignes
sans remords
aux tiens
vas’ y
courage
et
fais-le…
LAUTARO
Eres caballo galopando sobre el mar
subiendo y bajando ventisqueros
en esta Época del mal
Galopas, brincas y relinchas sin apero
solo,
a pelo,
contemplativo
reflexivo
Cicatrizando la costra diaria del vuelo.
Ciber lautaro cabalgas en este tiempo TecnoMetal
Tu caballo trota en la red
Las riendas son un cable a tierra
Que te permiten avanzar
Como un werkén electróniko
De corazón eleck –trizado
Lautaro
Montado sobre este peludo sistema
Cabalgando en la noche
Pirateando sin miedo el medio
Chateando cerebros y conciencias
Pasando piola en la red
Atorando la flema...
Neo lautaro
Peñi pasajero de este viaje
Cachaste que hay vida después de la muerte
Y muerte después de la vida
Como lo decían aquellas mariposas
Con el zumbido de sus alas aceradas
Escuchando IRON MAIDEN
LAUTARO
Tu es cheval au galop sur la mer
Qui Monte et descend les collines
Dans cette Èpoque du mal
tu Galopes, sautes et tu hennis sans selle
Seul,
A crue,
Contemplatif
Réflexif
En cicatrisant la croûte journalière du vol.
Ciber-lautaro tu chevauches dans ce temps technomètal
Ton cheval trotte sur le réseau
Tes rênes sont un câble à terre
Qui te permettent d’avancer
Comme un werkén electronike
De cœur eleck –trizé
Lautaro
MontÈ sur ce difficile système
Tu chevauches de nuit
Piratant sans crainte la peur
tChatant les cerveaux et les consciences
surfant invisible Sur le reseau
obstruant le lymphe...
Neo lautaro
Peñi passager dans ce voyage
T’as remarqué qu’il y a de la vie après la mort
Et mort après la vie
Comme disaient ces papillons
Avec le bruit de leurs ailes
En Ècoutant IRON MAIDEN
A-LA CABRA-PANK
A LA FILLE PUNK
Quiero besarte los ojos
y tragármelos
como las ostras a las perlas
para que me mires por dentro
y cachÌ que no soy de acero
Je veux embrasser tes yeux
et les avaler
comme les huitres le font avec les perles
pour que tu puisses regarder en mon intèrieur
et que tu captes que je ne suis pas en acier
Quiero besar tu boca
masticar tu lengua
y succionar tu vomito
al decirme te quiero
Je veux embrasser ta bouche
mastiquer ta langue
et lècher ton vomit
quand tu me dis je t’aime
Quiero navegar sobre tu blanda piel
lubricarte de miel
y dejar que el amor sangre
Je veux naviguer sur ta peau souple
te lubrifier de miel
et laisser l’amour saigner
Quiero encontrarte en la esquina frÌa y solitaria
violar la invisibilidad de tus prejuicios
y drogarte de amor
Je veux te trouver à l’angle de la rue froide et
solitaire
violer la transparence de tes préjugés
et te droguer d’amour
$
PEWKAJEAL PODRIDO DINERO
La vida es como el pico
Larga y dura;
La dura hermano (tuto)
No quiero seguir en esto
Te dejo Gran Hermano Dinero
Salgo de tu santuario
Dejo los dÌas y de mamá los besos diarios
Dejo las noches de calvario
Con mi cuerpo enterrado al sueño.
Dejo el sol y la luna
Dejo el ruido urbano tus palabras TeleAfónicas
Dejo mi sombra
(espejo de la oscura conciencia)
Quizá me prive
De futuros ataos con los pacos
Y de que tengamos que refugiarnos
Pa’ fumarnos el paraguayo prensa’o piola
Voy al UNI-VERSO de los pipazos y la vola eterna
PEWKAJEAL (au revoir) POURRITURE D’ARGENT
La vie est comme la bite
Longue et dure :
La dure mon frere (tuto)
$
Je veux plus continuer comme ca
Je te quite Grand Frère Argent
Je sors de ton sanctuaire
Je quitte les jours et de maman les baisers quotidiens
Je quitte les nuits de calvaire
Avec mon corps enterré au sommeil.
Je quitte le soleil et la lune
Je quitte le bruit urbain tes paroles TeleAphoniques
Je quitte mon ombre
(miroir de la sombre consience)
Peut etre que je me prive
De futurs embroulles avec les flics
Et de devoir nous refugier
Pour fumer l’herbe bon marche bien pressée
Je vais a l’UNI-VERS des tafs de pipe et de l’ivresse Èternelle
Dejo esto :
La conciencia humana e inhumana,
Las dos
Ante los ojos
Se pulverizan las moléculas de las CINCOCIENCIAS
Sobre las cenizas del sinsentido.
Je quitte cela :
La conscience humaine et inhumaine,
Les deux
Devant les yeux
Sont pulverisées les molécules des CINQconsCIENcES
Sur les cendres du nonsens.
Me quiebro
Me jacto de saber que no estarÈ
Cuando esto llegue a su fin
Cuando la huida a la ciudad glacial del Polo Sur
Sea el único escape
Para la venganza del sol.
Je me casse
Je me vante de savoir que je ne serai pas là
Quand cela finira
Quand la fuite vers la ville glaciale du Pole Sud
Sera la seule Èchappatoire
Pour la vengeance du soleil.
No quiero seguir en esto
Te dejo Gran Hermano Dinero
Creador del sueldo y de la guerra
Dejo todo
Me espera la isla de mis antepasados guerreros
Dejo mis poemas
Y mis peotikas narraciones en las calles malolientes
Donde las encontrÈ,
dejo el privilegio de haber amado y odiado
y de haberte amado tambiÈn a ti podrido hermano dinero
aceite del engranaje humano,
$
CHAO ° !!
PEWKAJEAL
NOS “BELMONT” EN OTRA “LIFE”
Vuelo negro agitándose
En el horizonte
Alas de acero
Rebanando el cielo
Je ne veux plus continuer comme ça
Je te quitte Grand Frère Argent
Createur du salaire et de la guerre
Je quitte tout
L’ile de mes ancètres guerriers m’attend
Je quite mes poèmes
Et mes pÈotiques narrations dans les rues puantes
Ou je les ai trouvÈes,
Je laisse le privilège d’avoir aimÈ et haî
Et de t’avoir aimÈ aussi toi frère argent pourri
Huile de l’engrenage humain.
CHAO ° !!
PEWKAJEAL
A LA REVOIYURE DANS UNE AUTRE “LIFE”
Vol noir qui s’agite
A l’horizon
Ailes d’acier
Hachant le ciel
$
Oda al hambre
ODE A LA FAIM
Siempre y cuando tengas hambre
Abre el apetito de tus instintos
Busca en medio de la basura o pide fiado
Siempre hay algo esperando
Una boca desmuelada siempre espera algo
Chaque fois que t’auras faim
Ouvre l’appètit de tes instincts
Cherche dans la poubelle ou demande un crèdit
Il y a toujours quelque chose qui attend
Une bouche affamée attend toujours quelque chose
El hambre es la constante orgánika de que estás vivo
Vivo en medio del hambre te vives
La faim est la constante organique tant que tu es en vie
Vivant au milieu de la faim tu vis
Acompañada de mal genio, desolación y miradas perdidas en el techo
El hombre fantasma de la pobla ronda día y noche
Por sowetos vigila a los niños muertos por inanición
Por las favelas desnuda a los turistas
Por los suburbios rapea como primitivo
Y en los campamentos empapela tu visión
Elle est toujours accompagnée de mauvaise humeur, désolation et regards
perdus au plafond
L’homme fantôme du bas quartier rôde jour et nuit
Par sowetos regarde les enfants morts par inanition
Par les favelas mets à nu les touristes
Par les banlieues rappe comme primitif
Et dans les campements tapisse ta vision
Siempre y cuando no finjas siéntala en ti
Muy adentro
No te engañes con consumos varios de sospechoso origen
Siéntela
Deja que te seque las tripas
Evita la lombriz solitaria
Deja dividir tu estómago
Retuerce tus entrañas
Desecha glucosa a tu amargura de existir
Revuelve tus órganos con vendavales y fuego
Eructa llamaradas de hambre
Defeca ventosidades anales al viento norte
Siente profundo lo que vanamente
Es el pan de cada día
De muchos como tu
Y otros no tan parecidos a ti
No alucines con porotos enriendados en una sarta de tallarines
No pretendas comer del plato ajeno
Mantén apagada la tele
Evita memorizar imágenes gastronómicas
Desecha toda posibilidad de degustar
Las delicias que para ti no alcanzan
Aleja el tenedor
La cuchara
Y el cuchillo... aleja el cuchillo
Deshazte del cuchillo, controla tus impulsos suicidas
Contrólalos
Algo puede suceder mañana,
Evita pensar
¡¡ No pensar peligro de muerte !!
reserva tu última dosis de neurona
antes de caer a la psicosise del hambre.
Calama 2000
Sans simuler sens-la en toi
Bien profonde
Ne te trahie pas avec la consommation des produits d’origine suspecte
Vas’ y sens-là
Laisse-la te sécher les trippes
Evite le vers solitaire
Laisse diviser ton estomac
tords tes viscères
Rejette du glucose à ton amère existence
Remue tes organes avec rafales et feu
Eructe des flammes de faim
Défèque des vents anaux au vent du nord
Sens profondément ce qui est banalement
Le pain de chaque jour
De beaucoup comme toi
Et d’autres pas très semblables à toi
N’hallucine pas avec des haricots dans un tas de pâtes
Ne cherche pas à manger à l’assiette d’à coté
Garde la télé éteinte
Evite de mémoriser des images gastronomiques
Elimine toute possibilité de déguster
Les dèlices qui ne sont pas pour toi
Eloigne la fourchette
La cuillère
Et le couteau…. Eloigne le couteau
débarasse toi du couteau, contrôle tes impulsions suicidaires
Contrôle-les
Il peut se passer quelque chose demain,
Evite d’y penser
Ne pas penser, danger de mort !!
garde ta dernière dose de neurone
avant de tomber dans la psychose de la faim.
Calama 2000
MARIA JUANA LA MAPUNKY DE LA PINTANA
Gastarás el dinero
del antiquÌsimo vinagre burgués
Para recuperar lo que del no es.
volarás sobre la nube de plata
arrojarás bolas y lanzas de nieve
hacia sus grandes fogatas
Eres tierra y barro
mapuche sangre roja como la del apuñalado
Mapuche en F. M. (o sea, Fuera del Mundo)
eres la mapuche «girl» de marca no registrada
de la esquina frÌa y solitaria apegada a ese vicio,
tu piel oscura es la red de SuperHiperArchi venas
que bullen a gorgotones sobre una venganza que condena.
Las mentiras acuchillaron los papeles
y se infectaron las heridas de la historia.
Un tibio viento de cementerio te refresca
mientras de la nube de plata estallan explosiones elektricas
llueven indios en lanza
Lluvia negra color venganza.
Oscura negrura of Mapulandia street
si, es triste no tener tierra
loca del barrio La Pintana
el imperio se apodera de tu cama
Mapuchita kumey kuri MalÈn
vomitas a la tifa que el paco Lucia
y el sistema que en el calabozo crucificó tu vida
In the name of father
of the son
and the saint spirit
AMEN
y no estas ni ahí con éL
Lolindia, un xenófobico Paco de la Santa Orden
engrilla tus pies para siempre
sin embargo,
tus pewmas conducen tus pasos disidentes
Mapulinda, las estrellas de la tierra de arriba son tus liendres
los rÌos tu pelo negro de deltikas corrientes
kumey kuri MalËn
loca mapunky pos-tierra
entera chora y peluda
pelando cables pa` alterar la intoxicada neuro
Mapurbe ;
la libertad no vive en una estatua allá en Nueva York
la libertad vive en tu interior
circulando en chispa de sangre
y pisoteada por tus pies
amuley wixage anay
Mapunky kumey kuri MalËn
LA AZCURRIA ES GRATIS.
MARIA JUANA LA MAPUNKY DE LA PINTANA
Tu dépenseras l’argent
de l’ancien vinaigre bourgeois
Pour récupérer ce qui n’est pas de lui.
tu voleras sur le nuage d’argent
tu balanceras des boules et des lances de neige
sur leurs Ènormes feux de bois
Tu es terre et boue
mapuche de sang rouge comme celui du poignardÈ
Mapuche en F.M. (en fait, hors de ce monde)
tu es la mapuche «girl» de marque non déposée
du coin de rue froid et solitaire collée à ce vice,
ta peau sombre est le réseau de veines SuperHiperArchi
en Èbullition sur une vengeance qui condamne.
Les mensonges ont poignardÈ les papiers
et les plaies de l’histoire se sont infectées.
Un vent tiéde de cimetière te rafraichit
pendant que du nuage d’argent des explosions electriques Èclatent
des indiens aux lances pleuvent
Pluie noire couleur vengeance.
Sombre noirceur of MAPUland street
oui, c’est bien triste de ne pas avoir de terre
folle du quartier la Pintana
l’empire prend possession de ton lit
P’tite Mapuche kumey kuri malén
Tu vomis à la plaque que le flic fringuant
et au système qui a crucifié ta vie dans un cachot
In the name of father
of the son
and the saint spirit
AMEN
et tu n’a rien à foutre de LUI
Jeune indienne, un xénophobe Flic du Saint Ordre
enchaine tes pieds à jamais
pourtant,
tes rêves guident tes pas dissidents
Belle mapuche, les Ètoiles de la terre d’en haut sont tes lentes
les riviËres, tes cheveux noirs de courants abruptes
Kumey Kuri MalËn (jolie brunette)
folle mapuche punk post-terre
entièrement fière et poilue
dÈlirant pour altÈrer la nÈvrose intoxiquÈe
Mapurbe ;
la libertÈ n’habite pas dans une statue là-bas à New York
la libertÈ vit en ton intÈrieur
circulant en Ètincelles de sang
et piÈtinÈe par tes pieds
Amuley wixage anay (vas-y ! debout)
Mapunky kumey kuri malËn (jolie brunette)
LA AZCURRIA EST GRATUITE. (piger c’est gratuit).
ARTE PEOTIKA
Quien pagará el arriendo de esa pieza porteña
Donde sus ventanales antiguos dieron alguna vez al mar ?
Quien valorar· esos espacios
Donde renació la poesÌa aleteando
Sobre esa inspiración her-musa ?
Nadie señoras y señores quitados de bulla !!!
Los miserables orÌgenes de la poesÌa son desconocidos
En escritorios, editoriales y bibliotecas
Los orígenes paupérrimos de este Arte
Desarte
O desastre
Son inmundos,
Siendo así
y a pesar de los desiertos
las flores silvestres seguirán creciendo en tu tierra
y en todas partes
para escribir con los nervios llenos
succionando tinta
néctar para endulzar los versos
besos
y voces al vacío
el poema
estado subliminal de conciencia
pos estado de descomposición
engaño corporal en su máxima esencia
escritural acción torturando el silencio
asesinato innato del espacio vacío
al abismo del poema
el poema a la vena entra
alterando las pulsaciones x minuto x hora
x dÌa x noche
x vida x muerte
el poema a la vena entra lloviendo por el pasaje
envenando la piel que nos cubre el alma
licuando cual pulso apuntando con la 9 milimetros
bajando y subiendo temperaturas temperamentos y tempestades
entiendo la poesía no como el ave sino como el vuelo
( a las aves no me las toquen más en su virtud aérea, oh poetas)
entiendo las cicatrices envueltas de poesÌa blanca y roja
escurriendo hemorragias amarillentas y pus del pecho
embelleciendo el temple del REO sangrando IRA
enmudeciendo a los perros en noches de luna llena
poesÌa sin IVA incluido
vÌa bono previsional
inseguros todos de su uso
desuso
o abuso
poesÌa pan nuestro de cada dÌa
es ahÌ el no tener nada que echarle al pan
o nada con que untar el alma
Para alimentarnos en ella.
Antofagasta 2000
ART PEOTIKE
Qui va payer le loyer de cette chambre portuaire
Où jadis ses anciennes baies vitrées regardaient la mer ?
Qui donnera de la valeur à ces espaces
D’où la poésie à coup d’aile renacquit
Sur cette belle-muse inspiration?
Personne messieurs-dames vous si sages !!!
Les misérables origines de la poésie sont inconnues
Dans les bureaux,les maisons d’éditions et les bibliothèques
Les origines miséreux de cet Art
Désart
Ou désastre
Sont immondes,
en étant ainsi
et malgré les déserts
les fleurs sauvages continueront de grandir dans ta terre
et partout
pour écrire avec les nerfs remplis,
absorbant l’encre
le nectar pour sucrer les vers
les baisers
et les voix au vide
le poème
état subliminal de conscience
post état de décomposition
mensonge corporel dans son essence maximale
action écrite qui torture le silence
meurtre inné de l’espace vide
à l’abîme du poème
le poème pénètre dans la veine
en altérant les pulsations x minute x heure
x jour x nuit
x vie x mort
le poème pénètre dans la veine comme pluie à travers le passage
en empoisonant la peau qui nous recouvre l’âme
liquéfiant comme si le pouls visait avec une 9 millimètres
en descendant et en montant des températures
des tempéraments et des tempêtes
je comprends la poésie non pas comme l’oiseau mais comme le vol
(aux oiseaux ne me les touchez plus dans sa vertu aérienne, oh poètes)
je comprends les cicatrices enveloppées de poésie blanche et rouge
dégoulinant hémorragies jaunâtres et pus de la poitrine
embellissant la bravoure du taulard qui saigne la rage
rendant muets les chiens dans les nuits de pleine lune
poésie sans tva incluse
par le biais d’une aide sociale
tous insécurisés de leur usage
désuétude
ou abus
poésie notre pain quotidien
c’est ça que de ne rien avoir à mettre sur le pain
ou de quoi tremper l’âme
pour nous nourrir d’elle.
Antofagasta 2000
Vino y Muerte
Cuando la muerte vino a buscarme
yo trabajaba de enfierrador en el centro de Santiago
era Lunes, un lunes con caña
el sol destrozaba mi cabeza de araña
haciéndola capitular pausadamente
hacia la lucidez.
anoche t· no estuviste conmigo como ves
pero ya no importa
han sido ya las mil unas tantas noches
las ya no acaricio tu cuerpo
con mis seis dedos.
Era lunes con resaca cuando la muerte
vino con una caja.
Ella me miraba y entendÌa el radio de mi ira.
Desde España a Argentina
mi grito destemplaba la coyuntura
desarticulando la estructura de tus huesos
y los fierros de este mall.
Un vahío vertiginoso me arrojo al vacío
las pilsens y los arreglados
me convulsionaron las vísceras
el ñiachi de mis sesos se licuaba en mis ojos
mi piel se erizaba como el grito
el sudor lentamente empezaba a humedecerse
mis recuerdos eran únicos y diáfanos
circulaban imágenes de infancia y de más atrás
abajo el abismo era púrpura, atemporal y musical
mis compañeros me veían con la boca
sus ojos los cerraban o tapaban con los guantes,
mi caída era eterna
jamás pensaba que en mi muerte pensara
era conciliatorio y sin dramas
los labios eran la cuenca de mis últimas palabras
con sus suspiros
la cinematografía del final me hacían verte llorando
pero ya no por mí
sino por ti
y esa era mi venganza
ya no tendrás a quien despechar
la única flor de la tierra estará a mi lado
cuando esta carne pútrida sea un nido de moscas
Vin et Mort
Quand la mort vint me chercher
je travaillais comme ferrailleur dans le centre de Santiago
c’était Lundi, un lundi avec la gueule de bois
le soleil détruisait ma tête d’arraignée
la faisant abdiquer lentement
vers la lucidité.
la nuit dernière tu n’a pas été avec moi comme tu le vois bien
mais ça n’a plus d’importance
c’est déjà la mille et unième nuit
que je n’ai pu caresser ton corps
avec mes six doigts.
C’était Lundi avec la gueule de bois quand la mort
est venue avec une boîte.
Elle me regardait et entendait le rayon de ma rage.
De l’Espagne à l’Argentine
Mon cri dèsaccordait la conjoncture
Désarticulant la structure de tes os
Et les fers de ce centre commercial.
Un étourdissement vertigineux me lança dans le vide
les pilsen et les vins-coca
me convulsionnèrent les viscères
le sang de ma cervelle se liquéfiait dans mes yeux
ma peau s’hérissait comme le cri
la sueur commençait lentement à être humide
mes souvenirs étaient uniques et diaphanes
des images d’enfance et des plus anciennes encore circulaient
en bas l’abîme était pourpre, intemporel et musical
mes compagnons me regardaient avec la bouche
Ils fermaient leurs yeux ou les couvraient avec les gants,
ma chute était éternelle
jamais je n’aurrais imaginé qu’au moment de ma mort je penserai
c’était conciliant et sans drames
les lèvres étaient le bassin de mes derniers mots
avec ses soupirs
la cinématographie finale faisait que je te voyais en pleurs
mais là non pas pour moi
mais pour toi
et c’était ça ma vengeance
tu n’auras plus personne pour qui éprouver du dépit
la seule fleur de la terre sera à mes côtés
quand cette chair putride sera un nid de mouches
TEMPORADA APOLOGIKA
Mis mapuchemas no entienden nada
Extienden el descontento de los muertos
Y su futura compañía,
Mis mapuchemas son elásticos quemados
Cenizas
Rimas de vientos ancestrales.
Mis tristemas se fecundan en el vientre
De la madre más puta
Mis putesías son como gotas de semen
Cómicas cuestiones que SEMENacen
Mis problemas vienen de nativos
árboles de cemento
Confusión tierra asfalto
Elektrica alegría
Paciencia de ratos.
TEMPORADA APOLOGIKA
Mes mapuchèmes ne comprennent rien
Ils étendent le mécontentement des morts
Et sa future compagnie,
Mes mapuchèmes sont des élastiques brûlés
Cendres
Rimes de vents ancestraux.
Mes tristèmes se fécondent dans le ventre
De la mère la plus pute
Mes putesíes sont comme des gouttes de sperme
Des questions comiques qui SEMENaissent
Mes problèmes viennent des natifs
Arbres de ciment
Confusion entre terre et asphalte
Joie électrique
Patience de moments.
El lexema recorre mi poca carne
De pronto el lenguaje es liquido y diferente
Es sombra que se le antoja hacer lo que quiera
Es la misma sombra que se agarra a cabezazos.
le lexiquanathème parcours ma maigre chair
soudain le langage est liquide et différent
c’est l’ombre qui n’en fait qu’à sa guise
c’est la même ombre qui se donne des coups de tête.
Es como empezar escribiendo ES
........ Es.....es.....es....
es escribir los verbos más tristes esta noche
colocando a todos enfrente
es escribir los verbos màs tristes “tonight”
los verbos son pequeños roquerÌos de nuestras
montañas pensantes
verbo azul
ver-bo-luble
c’est comme commencer à écrire c’est
........ c’Est.....c’est.....c’est....
c’est écrire les vers les plus tristes cette nuit
les plaçant tous devant
c’est écrire les vers les plus tristes “tonight”
les verbes sont les petits massifs rocheux de nos
montagnes pensantes
verbe bleu
ver-bo-lubile