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L'HERITAGE DES VOLTERRA
39 – La réponse
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La réponse
Nuit du dimanche 17 au lundi 18 février - Détroit (Etats-unis)
Charlotte venait de raccrocher avec Evan. Allongée dans sa baignoire remplie de mousse, elle
réfléchissait. La nouvelle était surprenante et elle se demandait comment Marco gérait cela. En plus
du reste. Décidément, elle n'aurait pas pu plus mal tomber. Enfin elle avait déjà fait sa demande et
c'était trop tard pour remettre ça. Mais tout de même, elle avait un peu de peine pour lui. Il faudrait
qu'elle le ménage la prochaine fois qu'ils se verraient.
Ce n'est qu'au milieu de la nuit qu'elle reçut un appel de Marco. Sa voix trahissait sa fatigue, mais il
était pourtant sûr de lui quand il lui demanda de le rejoindre sur les quais de Hart Plaza.
Charlotte avait pris sa nouvelle voiture pour se rendre au lieu de rendez-vous. Elle s'était habillée
assez simple d'un pantalon noir, un tee shirt sur New-York resserré sur les hanches. Ses cheveux
flottaient librement sur ses épaules. Elle s'était maquillée très simplement mais avait rehaussé son
visage par le port de créole en or blanc.
Ses bottines claquèrent sur le quai alors qu'elle cherchait Marco, tendant sa présence vers lui.
Elle le trouva assis en équilibre sur la rambarde du quai. Sa veste était posée à côté de lui. Il avait
remonté les manches de sa chemise et desserré sa cravate. Il fumait un cigarillo tout en contemplant
la vue de la ville qui s'étalait devant ses yeux.
Marco avait senti Charlotte, mais n'avait pas bougé. Il était tout simplement crevé et tout ce qui lui
tombait sur la tête depuis cinq nuits achevait de l'épuiser. Il se faisait du souci pour ses garçons et
spécialement pour Luca. Sans compter qu'il s'en faisait aussi un peu pour Jeni. Il se sentait également
responsable de la mort de Elisabeth Kane et de la fuite de Tilda Downey.
Elle posa ses mains de chaque côté de lui et posa son menton sur son épaule.
- Des vacances. Je sais que c'est un concept totalement inconnu et qui te semble même incongru à
cet instant... Mais je pense que tu en as besoin, lui dit elle avec douceur.
Marco souffla la fumée de son cigarillo sans tourner la tête vers elle.
- Les prochaines seront à HellGate. Je vais être obligé d'y aller, soupira-t-il.
Cette perspective ne l'enchantait guère. Déjà, parce que cela bougeait beaucoup là-bas et qu'il
craignait que les conneries de Luca et Sixtine Sullivan aient déclenché un truc ingérable par ricochets.
Ensuite, parce qu'il ne voulait pas laisser les enfants ici alors que la situation n'était pas éclaircie.
Charlotte fronça les sourcils. Elle trouvait ça assez mesquin que Marco aille se faire tuer pour éviter le
mariage. Elle enroula ses bras autour de sa taille.
- Je peux venir avec toi ? demanda-t-elle.
Sa main libre se posa sur une des siennes avec douceur.
- Je compte pas me faire tuer, tu sais ? ironisa-t-il.
Il souffla à nouveau sa fumée et jeta le cigarillo dans le fleuve avant d'écarter Charlotte pour revenir
sur la terre ferme. Il la regarda de haut en bas. Même vêtue si simplement, elle restait la plus belle.
- Mais si tu y tiens, je suis pas contre. T'y es déjà descendue ?
Il savait que Hayden y faisait des séjours réguliers, mais il ignorait si sa mère avait été du voyage.
- Une fois mais c'était il y a très longtemps. Je ne sais même pas si tu étais au courant de l'existence
de HellGate à l'époque, dit elle avec un léger sourire.
Elle se sentit plus détendue de ne pas le voir agressif. Elle pencha la tête sur le côté.
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- Et je ne disais pas ça pour veiller en personne sur mes intérêts. Simplement que ça fait longtemps
qu'on n'a pas bossé ensemble.
- C'est de ta faute : t'as pas voulu entrer chez les W, la railla-t-il, retrouvant son sourire en coin.
Il récupéra sa veste et la passa, plus pour avoir les mains libres que par réelle nécessité malgré les
températures glaciales. Il se mit à marcher le long du quai, invitant Charlotte à le suivre.
- Y a des moments, je me dis que j'y arriverais jamais, reprit-il sans la regarder. Que la tâche est
insurmontable...
Cela pouvait autant valoir pour son boulot que pour ce qui se passait avec les garçons. Il ignorait
encore que Evan lui avait raconté la situation.
- Et il y en a d'autres où tu sais que tu vas y arriver, dit elle en lui souriant. Parce qu'on ne connait pas
grand chose qui te résiste.
Marco tourna la tête vers elle, mais son sourire était peu convaincu. Il regarda à nouveau devant lui.
- Malgré tout, tu as toujours eu confiance en moi, dit-il tout bas. Que ce soit en tant que Chasseur ou
en tant que père. Tu as toujours dit que j'y arriverai. Mais là... Je ne sais plus comment faire avec
Luca et la situation s'est encore compliquée...
Il soupira.
- Désolé, c'est pas pour ça que je t'ai appelée. Je veux pas que tu crois que je voulais te voir pour
régler mes problèmes...
- Luca a besoin de temps. Il a besoin d'espace. Quand il sera en paix avec lui-même, il pourra faire un
pas vers toi.
Elle lui sourit avec douceur.
- Fais-lui confiance. Quant à cette fille... Je crains que les interdits renforcent les passions. Alors il vaut
peut être mieux le laisser saboter tout seul son histoire. Crois-moi si on avait laissé Roméo et Juliette
s'aimer tranquillement, leur amourette se serait terminée en quelques jours.
Elle précisa.
- Evan m'a téléphoné.
Il hocha la tête. Il aurait dû s'en douter.
- On verra bien. Evan et Luca ne le savent pas encore, mais il y a de grandes chances que la mère
adoptive de Jeni soit la responsable de l'accident qui a couté la vie à leurs parents. En plus, Jeni a
une gamine, peut-être alpha. Quand je te dis que c'est loin d'être simple.
Il soupira.
- Et voilà, je recommence.
Il s'arrêta et s'appuya contre la rambarde.
- Constance et moi, c'est terminé, dit-il soudain en la regardant.
Elle hocha la tête.
- Je suis désolée. C'était pas contre elle, dit elle honnêtement. Mais à un moment donné, je devais
aussi protéger mes intérêts.
- Je sais.
Il haussa les épaules.
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- C'était étrange... Elle est venue discuter, mettre les choses au point et je n'avais rien à dire. J'ai
même pas cherché à la retenir.
Marco regarda Charlotte dans les yeux.
- Je ne pensais qu'à tes larmes... avoua-t-il à demi-mots.
- Une petite allergie, ça va mieux maintenant, dit elle avec un léger sourire gêné.
Elle détourna les yeux.
- Il y a des choses assez désagréables à entendre mais à force de ne pas le montrer, je suppose que
tu ne peux pas le deviner, murmura-t-elle.
Le vampire lui attrapa la main pour l'attirer doucement à lui.
- Il y a des choses que je n'ai pas voulu voir, continua-t-il tout bas. Tu sais, les souvenirs s'estompent
et sans les photos, j'aurai du mal à me souvenir de mon frère, mais je me rappelle parfaitement de ce
qu'il disait sur toi et moi. J'aurai juste mis un peu de temps à le croire.
Il leva la main jusqu'à son visage pour la forcer à le regarder.
- J'ai pas envie que tu épouses Evan, ça, c'est sûr. Mais en fait, j'ai pas envie que tu épouses qui que
ce soit. J'ai besoin de toi, Charlotte. Même si je parie qu'on ne tiendra pas cinq ans sans s'écharper.
Elle eut un sourire amusé.
- Tu dois vraiment être très fatigué pour reconnaître toutes ces choses.
Elle appuya ses hanches contre les siennes, sans le quitter du regard.
- Tu sais que tu vas en baver dans les mois qui viennent ?
- Pourquoi tu crois que je vais à HellGate ? ironisa-t-il.
Il posa son front sur son épaule.
- J'en ai assez de courir partout. Je crois que t'as raison : j'ai besoin de vacances...
Il glissa ses mains sur ses hanches puis ses fesses. Sa simple présence lui faisait du bien.
Elle noua ses bras autour de son cou et approcha ses lèvres de son oreille.
- Si tu éteignais ton portable juste quelques heures, tu crois vraiment que la terre s'arrêterait de
tourner, lui murmura-t-elle.
Il redressa la tête pour la regarder dans les yeux.
- Tu crois que Evan va m'en vouloir ? Ce môme est tellement dingue de toi...
Cela l'inquiétait quand même un peu.
- Tu serais prêt à me laisser à Evan, finalement ? demanda-t-elle avec un sourire plus large encore.
Elle leva sa main pour caresser sa joue de son pouce.
- Evan t'adore. Il serait prêt à tout pour ton bonheur... Et s'il était avec moi, il se demanderait sans
cesse si je ne préférerai pas être avec toi. ça ne le rendrait pas heureux au final.
- Tu n'as... pas profité de lui, n'est-ce pas ? demanda-t-il toujours un peu inquiet.
- ça ne fait pas quatre jours, dit elle en glissant sa main sur sa nuque.
Elle approcha ses lèvres des siennes pour l'embrasser mais se recula au dernier moment pour lui
donner une gifle. Mais à force humaine cependant.
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- Avant de me montrer gentille, tu méritais bien ça pour ne pas être revenu vers moi alors que j'avais
raison pour Luca, pour ne pas avoir rompu correctement et pour avoir vécu avec une autre pendant
des mois.
Elle se coula ensuite contre lui pour l'embrasser. Elle le sentit sourire sous ses lèvres et répondre à
son baiser avec ardeur. Il ne pouvait nier qu'elle lui avait énormément manqué et qu'il tenait à elle plus
qu'à aucune autre. Il baissa ses dernières barrières alors qu'il la serrait encore plus contre lui, lui
laissant tout le loisir de connaître ses sentiments.
Elle finit par s'écarter.
- Tu éteints ton portable ou pas ? demanda-t-elle avec une lueur de défi dans le regard.
Elle savait que c'était une décision cruelle pour lui. Surtout avec son boulot, HellGate et les garçons à
gérer en ce moment.
- Tu es impitoyable, répondit-il en sortant le téléphone de sa poche.
Il hésita un court instant. Luca n'était sans doute pas rentré. S'il lui arrivait quelque chose alors qu'il
avait coupé son téléphone, il ne se le pardonnerait jamais...
- Et je suis irrécupérable...
Elle attendit, regardant Marco et le téléphone à tour de rôle pour voir ce qu'il allait faire. Elle savait que
pour les garçons, il ne prenait pas grand risque puisque Evan pouvait toujours la joindre. Mais le geste
restait hautement symbolique.
Finalement, il l'éteignit, mais elle put voir et sentir combien cela lui coûtait. S'il n'y avait pas eu cette
histoire avec les garçons, il n'aurait pas hésité, il le savait. Il pensait bien que s'il y avait un problème,
Evan essayerait de joindre Charlotte ou Hayden au pire.
Il rangea son téléphone, puis regarda Charlotte avec une certaine tendresse. Il prit son visage entre
ses mains pour l'embrasser longuement.
Elle lui sourit.
- Cette nuit, je suis à toi. Mais demain, il faut que tu m'emmènes choisir une bague de fiançailles et
puis tu feras ta demande avant qu'on aille à HellGate, dit elle.
- Tu n'es pas sérieuse ? demanda-t-il avec une moue dubitative. Et puis, t'es vraiment sûre de vouloir
te marier ?
Elle le repoussa et croisa les bras.
- Tu ne veux pas faire de moi ta femme ? demanda-t-elle avec un regard désapprobateur. Je ne suis
pas assez bien pour être Madame Salvelli ?
Il lui sourit, amusé de la voir prendre la mouche. Il l'attrapa par la taille, l'enserrant de ses bras pour
qu'elle ne s'écarte plus.
- Si tu deviens ma femme, interdiction d'aller voir ailleurs, c'est bien compris ? dit-il sérieusement.
Juste toi et moi.
Pour lui, l'engagement n'était pas anodin et il tenait à ce qu'elle respecte cela, au moins quelques
temps.
- On divorcera plus tôt que je ne le pensais, se moqua-t-elle.
Elle le regarda dans les yeux.
- Si tu ne veux pas que j'aille voir ailleurs, tu n'auras qu'à assurer au lit, dit elle avec un sourire.
- Comme si je t'avais déjà déçu, la railla-t-il.
Il l'embrassa à nouveau puis s'écarta, lui donnant une petite tape sur les fesses avec un sourire
amusé avant de reprendre son chemin.
Elle marcha à côté de lui.
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- Bella va se charger de tout. Mais je ne te cache pas que je veux un vrai mariage. Pas un simple
formulaire, poursuivit elle. Tu as une idée d'un lieu qui te plairait ?
Marco l'attrapa par la taille pour la garder près de lui.
- Y a une question que j'ai toujours voulu te poser. Ton amie Bella... C'est Isabella de Kain, non ?
Il avait fini par le déduire avec les années, même s'il ne l'avait jamais rencontrée encore. Mais la
vampire avait disparu de Castle Leoch peu avant la naissance de Hayden s'il ne s'était pas trompé
dans ses calculs et personne n'ignorait là-bas qu'elle était très attachée à Charlotte. Sans compter
qu'il avait fini par savoir que Laurent de Létès, l'ancienne Lame Noire, avait été à New York du temps
de Haley.
- Oh mon dieu, il y a donc encore des choses que le directeur des W ne sait pas, dit elle choquée.
Elle éclata de rire et sourit.
- Soyons sérieux un instant, Marco Salvelli. Il est hors de question de bâcler ce mariage. Je veux une
belle demande. Enfin pas les panneaux lumineux ni le saut en hélicoptère. Une demande honnête,
dans un lieu agréable.
- Me dis pas que tu veux que je mette à genoux avec tout le tralala... soupira-t-il.
Il sentait qu'il allait avoir sous peu très mal au crâne.
- Tu sais très bien ce qu'une femme peut vouloir. Alors tâche de ne pas me décevoir, dit elle en
réponse.
Elle le regarda dans les yeux.
- Tu ne penses pas que je mérite que tu me rendes heureuse ? Et je ne parle pas d'orgasmes là...
- Ah ? Il existe un autre moyen ? la taquina-t-il.
A vrai dire, la seule fois où il avait voulu rendre une femme heureuse, il s'était planté sur toute la ligne.
Cela dit, les motivations n'étaient pas les mêmes à l'époque et il n'avait voulu le bonheur de Jennifer
seulement parce qu'elle portait son enfant. Enfin, elle était censée porter son enfant... Il écarta cette
pensée. Il ne ressentait plus de rancoeur pour elle, mais la déception était toujours un peu là, même
si, depuis, il avait élevé et aimé deux garçons comme les siens.
Elle s'arrêta devant sa nouvelle voiture et s'appuya contre le capot.
- Puisque tu le prends comme ça.
Elle enleva une bague qu'elle portait à son doigt et lui remit dans la main.
- Tu as la taille. Tu feras les bijoutiers tout seul, demain soir. Et elle aura intérêt à me plaire, dit elle.
Il se retint de lui dire que demain soir, il risquait d'être vraiment très pris suivant les résultats du test
ADN de Jeni. Il se pencha vers elle, s'appuyant sur la carrosserie de part et d'autre d'elle.
- Et il faudra que je t'emmène en lune de miel aussi, j'imagine, dit-il doucement. Tu as déjà une idée ?
- Je ne sais pas encore, dit elle avec un sourire. Une croisière en Méditerranée ne me déplairait pas.
Coincés sur un bateau, je serai presque sûr que tu ne me larguerais pas pour retourner bosser à la
première vague de panique du bureau...
Marco éclata de rire.
- Tu n'as pas tort.
L'idée n'était pas déplaisante. Avant d'avoir les garçons dans sa vie, il avait appris à conduire un
bateau. Il se demandait s'il saurait toujours...
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- Mais je crois que c'est ce côté consciencieux qui te plait le plus chez moi, dit-il en replaçant une
mèche de ses cheveux derrière son oreille.
- Non. C'est ton mauvais caractère, corrigea-t-elle. Tu es venu en voiture ?
- Non, je l'ai laissée au bureau. Je suis venu à pieds jusqu'ici. J'avais besoin de marcher, répondit-il
avec un sourire en coin. Tu m'enlève jusqu'à ton hôtel ?
- Evan est chez toi alors autant en profiter. Tu vas pouvoir découvrir notre petit nid douillet, dit elle en
le repoussant un sourire aux lèvres.
Elle s'installa derrière le volant et mit le contact.
Il glissa sur le capot de la voiture et la rejoignit. Il n'arrivait pas encore à bien concevoir qu'il avait
accepté d'épouser Charlotte. Pourtant, il n'était nullement dans ses intentions de revenir sur sa
décision. Il avait bien réfléchi et il s'était rendu compte autant de ses sentiments pour elle que de son
envie d'essayer de vivre avec elle. Mais le mariage, son organisation, tous les détails matériels le
dépassaient franchement.
Elle attrapa sa main et la posa sur sa cuisse. Elle ne portait pas de jupe mais il n'y avait pas de raison
qu'il se tourne les pouces pendant qu'elle conduisait.
- J'hésite entre Caroline ou Charlotte Salvelli. Tu as une préférence ?
Marco sourit en caressant doucement la cuisse de Charlotte.
- Les garçons t'ont toujours appelée Caroline, dit-il en l'observant. Mais je n'ai jamais aimé ça. Je crois
que je préférai encore Nelly...
Il tourna la tête pour regarder devant lui.
- J'ai pas envie d'épouser une de tes fausses identités. C'est toi que je veux : Charlotte de la Varenne.
Il rit doucement.
- Bon dieu, j'ai encore du mal à croire que je parle vraiment de t'épouser et que tu me forces presque
pas la main !
Il était pourtant heureux de cette perspective, comme s'il arrivait enfin à un but qu'il ignorait s'être fixé,
mais au prix de très nombreux détours. Assumer ses sentiments pour elle de cette façon était pour le
moins nouveau, mais pas désagréable. Quelque part cependant, il ne pouvait s'empêcher de se sentir
un peu triste à cette idée car, immanquablement, celui lui rappelait son frère.
- Ne te plains pas, j'aurai pu garder Andrea et ça aurait été encore plus bizarre, non ? dit elle en
souriant.
Elle s'arrêta à un feu rouge et le regarda.
- Je me demande ce que Abel dira quand il saura que son fils adoptif m'a demandé en mariage.
Enfin... Quand il l'aura fait. Tu es encore capable de te dégonfler, se moqua-t-elle.
- Me tente pas, répondit-il sur le même ton. Et Hayden ? Tu crois qu'il va m'appeler "papa" ?
Elle redémarra et sourit.
- Pour t'embêter, peut être bien. Il a surtout hâte que je lui donne un petit frère ou une petite soeur.
- Il va déjà hérité de deux petits frères, dont un avec qui il s'entend tellement bien, surtout depuis qu'il
lui a plus ou moins sauvé la peau, ironisa-t-il.
Il la regarda en coin.
- Tu dis ça pour plaisanter, hein ? demanda-t-il plus sérieusement.
- Je ne serai pas contre être à nouveau enceinte. Hayden est moins câlin qu'avant depuis quelques
années, dit elle amusée. Je crois même que j'adorerai ça. La première fois je n'en ai pas bien profité.
J'avais peur que ça se passe mal. Et puis la situation entre Haley, Damian... C'était compliqué.
- Charlotte... J'ai pas les pouvoirs de Damian, moi.
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L'idée de voir Charlotte enceinte le laissait perplexe. Il avait beau savoir maintenant que Hayden était
son fils, l'avoir vue avec les garçons quand ils étaient plus petits, il y avait des choses qu'il avait du
mal à imaginer. Cependant, il ne pouvait nier qu'il ne serait pas contre.
- Je doute que ce soit possible, soupira-t-il avec une très légère déception qu'il ne voulait pas montrer.
- Les pouvoirs de Damian, répéta-t-elle en éclatant de rire.
Elle le regarda.
- Moi je crois que quand un homme et une femme s'aiment très fort, Dieu les entend, dit elle avec un
sourire mystique.
- Laisse moi en douter, tu veux ? Enfin... On n'en est pas là.
Il avait laissé sa main sur sa cuisse, mais ne la bougeait plus. Tout allait soudain très vite, c'était
déstabilisant. A peine 24h plus tôt, il était encore avec Constance et là, il allait épouser Charlotte et
parlait enfant... C'était... bizarre.
- Je suis bien d'accord. Il va d'abord falloir que tu m'achètes une bague. Je ne porterai pas ton môme
avant de porter ton nom.
Elle se gara devant un petit hôtel qui ne payait pas de mine. Il rit doucement.
- T'as perdu tes habitudes de luxe ? dit-il en sortant, observant l'hôtel.
- J'attends toujours d'être payé, dit elle.
Elle descendit et referma la portière.
- Puis Evan est galant, il a insisté pour me payer l'hôtel, dit elle avec un sourire provoquant.
Il la regarda d'un air navré et leva les yeux au ciel.
- Ce gamin... soupira-t-il exagérément. Je t'assure qu'il va repartir vite fait pour l'Ecosse.
Il jeta un nouveau coup d'oeil à l'hôtel.
- Je pense que vu ses maigres moyens, il ne s'est pas trop mal débrouillé, approuva-t-il.
- Oh oui, le lit est très confortable, dit elle avec un sourire en coin.
Elle monta les escaliers et s'arrêta devant la chambre. Elle ouvrit et entra. Elle s'assit sur le lit défait
pour ôter ses bottines.
Marco referma la porte et ôta sa veste et sa cravate qu'il ne supportait plus. Il se demanda un instant
si Evan avait dormi dans le même lit qu'elle, mais écarta la question. Il fit le tour des fenêtres pour
fermer les rideaux et jeta un oeil dans la salle de bain.
Il revint près d'elle et lui prit la main pour l'obliger à se lever. Il l'attira contre lui, les mains sur ses
hanches.
- Y a un truc qu'on n'a jamais fait tous les deux encore, dit-il en souriant. La baignoire à la maison est
plus grande, mais, si ça te te tente...
- On a déjà testé avec Evan, hier et c'est pas évident dans une si petite baignoire...
Elle éclata de rire et lui vola un baiser.
- Je plaisante... Je n'ai rien fait avec lui. Enfin presque. Je dois reconnaître que je lui ai réclamé un
baiser mais c'était en souvenir du bon vieux temps.
Elle eut un sourire mystérieux et le lâcha pour ôter son tee shirt dévoilant un soutien gorge noir.
Il soupira et se jeta sur le lit, se débarrassant de ses chaussures avec ses pieds. Il ne la quittait pas
des yeux alors qu'il mettait ses mains derrière la tête.
- Si tu le prends comme ça, je vais juste dormir et je te ramènerais une bague de fiançailles en
provenance de HellGate.
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Elle continua de se déshabiller. Une fois nue, elle alla dans la salle de bain pour ouvrir les robinets
afin de faire couler un bain.
- Je me fiche d'où elle vient mais je veux que tu me demandes en mariage rapidement, dit elle de
l'autre pièce.
Il se rassit pour enlever sa chemise et ses chaussettes.
- On dirait que t'es vraiment pressée de me passer la corde au cou.
Il se leva pour se débarrasser de son pantalon et de ses sous-vêtements, puis la rejoignit dans la salle
de bain pour se coller à son dos, la tenant contre lui par la taille.
- T'as vraiment peur que je m'enfuis ou quoi ? demanda-t-il en la regardant dans le miroir.
Elle était vraiment belle et il devait reconnaître qu'ils allaient bien ensemble. Il regarda ses cheveux
longs d'un air perplexe. Il était peut-être temps de les couper, de laisser le passé une bonne fois
derrière lui...
- Non mais je te connais. Si on ne règle pas ça rapidement, ça ne se fera jamais. Ou alors tu en
épouseras une autre, dit elle en le regardant par le miroir.
Ses mains quittèrent sa taille pour remonter le long de ses bras et venir masser doucement ses
épaules. Puis, il l'embrassa dans le cou avec douceur avant d'arrêter l'eau et de lui faire signe d'entrer
dans le bain. Il vint s'asseoir derrière elle et l'attira contre lui, une main venant prendre un de ses seins
en coupe.
- Viens avec moi à New York, dit-il en l'embrassant sur l'épaule.
- Tu n'auras pas peur pour moi ? demanda-t-elle en tournant son visage vers lui.
Cela faisait plusieurs années qu'ils n'avaient plus été ensemble mais après tout ce temps à se
connaître, les gestes venaient facilement.
Cette proximité lui donnait terriblement soif.
Il plongea ses yeux bleus dans les siens.
- T'es la meilleure chasseuse que je connaisse, à part moi, bien sûr. Il faudra juste cacher cette jolie
tête pour pas trop attirer l'attention. Il suffit que ton fils ai sa tête dans le journal, la railla-t-il avant de
l'embrasser.
Elle plongea sa main dans ses cheveux sur sa nuque pour répondre à son baiser, écorchant sa
langue à ses crocs. Elle aimait qu'il reconnaisse enfin qu'elle faisait du bon boulot. Certes les moeurs
avaient changé et Marco avait tout de même évolué avec elles. Mais il fut un temps où il estimait
qu'une femme avait plus sa place à la maison que sur le terrain. Et ce, même quand Anita était sa
supérieure...
- J'aimerai bien lire le dernier numéro qui a valu tant d'ennuis à ton fils, dit elle en écartant ses lèvres
des siennes.
Il eut un sourire moqueur.
- Celui où on voit le cul du tien en gros plan ?
- Oh vraiment ? Je ne savais pas. Il ne s'en est pas vanté, de ça, dit elle en riant.
Elle embrassa son cou, faisant une légère entaille de la pointe de ses canines pour goûter son sang
qu'elle lécha.
- "Testé et approuvé par la rédaction", c'était la légende de la photo, répondit-il, amusé.
Il imaginait sans peine la tête de Hayden en constatant cela. Pourtant, cela ne l'avait pas empêché de
prendre en main la recherche de Sixtine Sullivan. A moins que ceci explique cela.
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Il tendit le cou pour lui faciliter l'accès à la veine. Il la serra plus fort contre lui.
Ton sang m'a manqué aussi, dit-il par la pensée.
- Dit il alors qu'il avait une vampirette à domicile, se moqua-t-elle.
Elle chercha ses lèvres des siennes pour l'embrasser, plongeant sa main dans l'eau pour glisser
derrière son dos et se poser sur son entrejambe. Elle libéra ses lèvres pour le regarder.
Mords le premier.
Il eut un léger mouvement de recul, surpris, mais elle put constater, si elle en avait encore besoin, qu'il
avait envie d'elle.
Marco ne se fit pas prier. Il l'embrassa à l'endroit où la veine battait et plongea ses crocs, ce qui
accentua son désir physique. Elle fit glisser sa main le long de la jambe de Marco dans une lente
caresse. Elle n'était pas la mieux placée pour ça. Aussi décida-t-elle de se laisser faire, fermant les
yeux. Elle le faisait très rarement mais elle envoya une simple pensée à Hayden.
Il va m'épouser. Il a accepté.
Il put ressentir toute la joie que ça lui prodiguait mais qu'il y avait malgré tout encore de la prudence
de sa part. Comme si elle s'attendait à ce que Marco recule.
Faut que je te félicites alors... répondit son fils sans grand enthousiasme.
Elle le sentit hésitant, puis, il reprit :
Excuse moi, maman... Je suis content pour toi. Je suis juste un peu crevé. Quand j'aurai retrouvé
Sixtine, je viendrais te féliciter comme il se doit.
Hayden ne s'amusa pas à contacter Marco. Le contact à cette distance le surprendrait sûrement, s'il
fonctionnait car il n'avait jamais essayé.
Oui et tu me raconteras comment tes fesses ont atterris dans le dernier Sucker.
Elle se coupa avant d'avoir une réponse, serrant une main de Marco entre les siennes.
Finalement, Marco trouvait qu'il avait eu une mauvaise idée avec la baignoire. Elle était bien trop
étroite pour qu'ils soient à l'aise. Il cessa de la mordre mais récupéra le sang qui coulait encore du
bout de la langue tandis que sa main droite se frayait un chemin entre les jambes de Charlotte. Cela
faisait trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ainsi tous les deux, sans téléphone, sans
urgence, pour qu'il ait envie de précipiter les choses. Il ne leur restait plus beaucoup d'heures avant
l'aube, mais tous les deux étaient maintenant suffisamment âgés pour ne plus souffrir du lever du
soleil et gagner quelques heures avant de sombrer dans le sommeil.
Elle laissa ses lèvres se faire un chemin jusqu'à son cou pour mordre à son tour, alors qu'elle écartait
un peu plus ses cuisses. Du moins autant que la baignoire et les jambes du vampire le lui
permettaient.
Le goût de son infant avait quelque chose de particulier pour elle. Même si sa préférence allait à celui
de Hayden, elle avait appris à aimer celui de ses proches comme Bella et Marco. Le fait est qu'elle
prenait généralement celui de ce dernier d'une manière plus agréable que celui de son amie.
Ses caresses se firent plus appuyées alors qu'il prenait autant de plaisir à être mordu qu'à le faire.
Que ce soit par Charlotte était toujours particulier pour lui et bien plus jouissif qu'avec n'importe qui
d'autre, même si peu de ses maîtresses vampires y avaient eu droit.
Il s'appliqua à lui donner du plaisir, leur position ne lui laissant d'autre choix que de se laisser faire. Il
ne cacha pas sa satisfaction quand il la sentit frémir sous ses doigts et alors qu'elle atteignait
l'orgasme, il plongea à nouveau ses crocs dans son cou.
Elle finit par insister pour qu'ils sortent de la baignoire pour gagner le lit.
L'aube était levée depuis au moins une heure qu'ils étaient encore entrain de faire l'amour avec cette
fois plus de lenteur et de douceur que la première fois.
Avant de s'endormir, tout contre lui, elle murmura :
- Je peux rentrer avec toi ce soir au duplex ?
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L'HERITAGE DES VOLTERRA
39 – La réponse
Elle savait que Constance avait investi les lieux ces derniers mois et ne voulait pas donner
l'impression de prendre une place chaude. Du moins pour ce qui concernait la maison.
- J'espérais bien que tu le fasses.
Il caressa doucement son dos et ses épaules, ne se lassant pas de sa peau.
- On saura ce soir si Jeni est leur soeur ou pas. Et il va falloir annoncer à Evan qu'il n'est plus dans la
course...
Il se demanda si Constance était venue chercher ses affaires ou pas.
- Avec la famille qui s'agrandit, va falloir déménager et trouver plus grand, dit-il en baillant.
Elle ébaucha un sourire, gardant ses paupières closes.
- La famille, répéta-t-elle doucement. Je gage qu'il y a cinquante ans si tu avais vu cette scène, tu n'y
aurais pas cru.
Lui le chasseur solitaire...
- Comme quoi, je ne suis pas tout à fait un cas désespéré, répondit-il dans un murmure ensommeillé.
Cela dit, elle n'avait pas tort. Il ne le regrettait absolument pas. Il n'avait jamais été aussi bien que
depuis qu'il avait Evan et Luca dans sa vie, même si tout n'était pas rose, et il ne reviendrait en arrière
pour rien au monde. La solitude lui avait suffisamment pesé. Et maintenant, il allait vivre avec
Charlotte. Il aurait mis le temps, mais pour la première fois, il se sentait vraiment heureux, même si
cela ne l'empêchait pas d'appréhender un peu cette nouvelle façon de vivre.
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