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Contacts
Présidente
Pa sca l d e M ont ai gn e - compositeur
Vice-président
Pa tri ck Dy an – Artclub Gallery
Directeur artistique
Je an L oui s B erg er ard
[email protected]
06 87 45 08 63
Administration/Production
M ari e M ari ne Poud ero u x
Anne Claire Rigaud
[email protected]
[email protected]
04 72 73 77 69
06 71 61 39 76
Dans ce dossier :
-
Biographie de l’ensemble
Propositions de programmes
Discographie de l’ensemble
Biographie des Musiciens
Revue de presse
Biographie de l’Ensemble
Créé en 1993 à Lyon par le clarinettiste Jean-Louis Bergerard et le
flûtiste Michel Lavignolle, "Les Temps Modernes" réunit des
musiciens désireux de défendre et de mettre en valeur le répertoire
contemporain. C'est au contact des grandes œuvres du XXe siècle
que l'unité de l’ensemble s’est forgée.
Musique de chambre et œuvres pour ensemble, répertoire et
créations vont constituer l’identité du groupe qui, par affinité, va
développer des relations privilégiées avec certains compositeurs.
La rencontre avec de nouveaux univers sonores liés aux récents
développements de la mixité entre l'instrumental et l'électronique a
donné lieu en septembre 2002 à la sortie d’un disque consacré à
Tristan Murail (Choc du Monde de la Musique) et d’un DVD associant
les images vidéo d’Hervé Bailly-Basin à la musique du compositeur
(Grand Prix de l' Académie Charles Cros).
Aussi, en tant qu’interprètes, les musiciens de l’ensemble se sont donnés pour finalité de mettre en
valeur, dans l’univers des compositeurs qu’ils choisissent de jouer, ce qui s’adresse directement à la
signification de la poétique sonore : la sensibilité, le rêve, l’interrogation et la sensualité. Ils veulent ainsi
montrer que les composantes essentielles de l’art musical sont toujours présentes et que la « musique
contemporaine » n’est pas nécessairement en rupture avec les œuvres du passé, mais peut continuer,
par ses nouveaux apports, l’histoire de l’art d’une civilisation.
Aussi, en ce début de XXIe siècle, ont-ils envie de porter un regard distancié sur les différents courants
esthétiques ayant jalonné le siècle passé. L’impressionnisme, le modernisme, l’avant-gardisme, la
révolution conceptuelle, la nouvelle modernité, les retours au classicisme ou au romantisme ont bien sur
un sens historique. Mais que reste t-il finalement de ces musiques une fois les passions retombées ? Où
se situe la valeur intrinsèque d’une œuvre? Choix de sensibilité ? C’est afin de faire connaître ces
musiques à un plus large public que celui des initiés, que Les Temps Modernes ont conçu différentes
propositions de concerts dans lesquelles peuvent s’entremêler des œuvres issues de ces différents
courants. Ils proposent en quelque sorte une forme de voyage sonore dans le XXe, une façon de revisiter
un siècle qui, comme les siècles précédents, a été balisé d’a priori, d’interdits, de pensées et de
jugements préconçus. Ils espèrent ainsi aider à la diffusion des œuvres essentielles du siècle passé,
œuvres, à ce jour, encore trop méconnues.
Les Temps Modernes se sont produits dans de nombreux festivals français tels que Musica (Strasbourg),
Why Note (Dijon), Territoires Polychromes (Paris), Festival de Besançon, Messiaen au Pays de la Meije (La
Grave)… A l’étranger, ils ont été les invités du festival La Bâtie (Genève), de la Saison de la France au
Québec (Montréal), du NYYD festival (Tallinn) et du Gaida festival (Vilnius).
Propositions de concerts
Le trio flûte, alto et harpe
Claude Debussy : Sonate ( 19 1 5)
Toru Takemitsu : And then I knew’t was wind ( 19 92 )
Philippe Hersant : Trois Nocturnes (2 0 00 )
Ton-That Tiet : Poème (2 00 6 )
Budget : 2 300 !
Le trio clarinette, violoncelle et piano
Alexander von Zemlinsky : Trio op.3 (1 8 95 )
Gerald Levinson : Trio ( 1 97 6)
Toshio Hosokawa : Vertical Time Study I ( 1 99 2)
Budget : 2 300 !
Le quatuor clarinette, violon, violoncelle et piano
Olivier Messiaen : Quatuor pour la fin du temps (1 94 1 )
Philippe Hersant : Nachtgesang ( 1 98 8)
Budget : 3 000 !
Quatuor à cordes, clarinette et piano
Serge Prokofiev : Ouverture sur des thèmes juifs ( 19 1 9)
Krzysztof Penderecki : Quartett ( 19 93 )
Pascal de Montaigne : Sarn VI ( 20 04 )
Philippe Hersant : Im Fremde Land (2 0 02 )
Budget : 4 300 !
Le quintette flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano (+ direction)
Arnold Schönberg : Kammersymphonie op.9 (1 9 06 )
tra nsc ri ptio n d’ A nto n W ebe rn ( 19 21 )
Philippe Leroux : Continuo(ns) ( 19 9 4)
Tristan Murail : Les treize couleurs du soleil couchant (1 9 78 )
Gérard Grisey : Taléa ( 19 8 5)
Budget : 4 500 !
La Harpe soliste
André Caplet : Le masque de la mort rouge (1 90 8 )
Claude Debussy : Danse sacrée et Danse profane ( 19 0 3)
Maurice Ravel : Introduction et allegro (1 9 05 )
Formation : harpe, quatuor à cordes, flûte et clarinette
Budget : 4600 !
Le sextuor flûte, clarinette, trio à cordes et piano (+direction)
Hanns Eisler : Vierzehn Arten den Regen zu beschrieben (1 94 1)
Marc-André Dalbavie: In advance of the broken time ( 1 9 93 )
Gérard Grisey : Vortex Temporum ( 19 96 )
Budget : 5 200 !
Le « cabaret » : Schönberg / Weill
Arnold Schönberg : Pierrot lunaire ( 19 12 )
Kurt Weill : Chansons
Formation : soprano, flûte, clarinette, trio à cordes et piano (+direction)
Budget : 6 400 !
L’intégralité de notre répertoire est disponible sur notre site internet :
www.ensemble-lestempsmodernes.com
Discographie 2007
« Fixé en France depuis 1958, Ton-That Tiêt est toujours resté fidèle à ses racines vietnamiennes, ce qui
lui permet de composer, avec une originalité inaltérable, une musique conforme aux critères esthétiques
de l’avant-garde occidentale post-webernienne. Grands intervalles mélodiques, tension instrumentale,
éclatement sonore, dissonances convenues, tout y est, et cependant il emmène l’auditeur dans un
monde bien à lui, acéré, lumineux, d’une transparence cristalline caractéristique. Les longues tenues qu’il
ménage à bon escient, les répétitions structurantes, la qualité acoustique invitent à une écoute
fructueuse. Ton-That Tiêt possède un rare sens du timbre, de son éloquence, il excelle à créer et à
entretenir un climat.
Les jardins d’autre monde (1987, pour harpe et petit ensemble) est une évocation des tombeaux-palais
de quatre empereurs, l’un austère et majestueux, l’autre géométrique et mystique, le troisième presque
anodin et le dernier un jardin plein de la vie de l’au-delà. Nulle description directe, seulement des
équivalences musicales qui stimulent l’imagination.
La formation du trio à cordes ne réussit pas aussi bien au compositeur : Et le rivière chante l’éternité
(2000) semble beaucoup personnel, presque académique. Tel n’est pas le cas des Poèmes (2004).
Inspirée par des aphorismes de Li Po, cette partition pour flûte, alto, harpe et trois musiciens traditionnels
(chant, luth, tambour) préenregistrés entend réaffirmer la communion de l’homme avec la nature ; elle y
parvient à travers la fusion harmonieuse des deux cultures qui, tout en conservant leur cachet propre,
s’interpénètrent fructueusement.
Pour cette musique très écrite, techniquement exigeante, il faut des interprètes impeccables et en phase
avec sa dimension métaphysique. L’ensemble Les Temps Modernes, sous la direction taoïste de Fabrice
Pierre, semble bien proche de l’idéal, et la prise de son y ajoute encore une présence sensible. »
! Gé ra rd C ondé, DIA P AS O N, avril 2 00 7
« Depuis une quarantaine d’année, nombreux sont les compositeurs à tenter la fusion entre Orient et
Occident. Rares sont ceux qui comme Ton-That Tiêt, né en 1933, le font avec sobriété. Nourri de
spiritualité asiatique , ce Français d’origine vietnamienne développe une expression personnelle qui sonne
avant tout comme de la musique d’aujourd’hui « sans étiquette »,âpre et insolite. Elle procède par
éclosion (éclats de la harpe principale des
jardins d’autres mondes, crépitements du trio à cordes, et la rivière chante l’éternité),
avec une remarquable sureté de geste. Couvrant prés de deux décennies, le programme enregistré par
l’ensemble les temps modernes révèle que la source vietnamienne remonte peu à peu à la surface. »
! Pie rre Gerva so ni, Le Mo nde, 17 avril 20 0 7.
Discographie antérieure
! UNIVERSAL
!
UNIVERSAL – Label Accord
– Label Accord
Biographies des interprètes de l’Ensemble Les Temps Modernes
Fab rice Pie rre, di rectio n
Harpiste et chef d'orchestre, Fabrice Pierre a suivi l'enseignement de Pierre Jamet pour la harpe, de Paul
Ethuin et Franco Ferrara pour la direction d'orchestre.
En 1980, il est nommé chef assistant de l'ensemble Intercontemporain auprès de Pierre Boulez et Peter
Eotvos. Il remporte en 1984 le Premier Prix à l'unanimité du concours international de harpe "MarieAntoinette Cazala" à Gargilesse (France). Il est nommé la même année professeur de harpe au CNSM de
Lyon où il se voit également confier, à partir de 1997, la direction de " L'Atelier du XXè Siècle".
Fabrice Pierre mène une double carrière de chef d'orchestre et de harpiste, consacrant la majeure partie
de ses activités à la musique de chambre. Il est régulièrement invité dans les grands festivals
internationaux (Kuhmo, Prades, Portogruaro...) et a enregistré pour divers firmes (Calliope, DGG, EMI,
Forlane, D...).
So p hie Bell ange r, harpe
Sophie Bellanger a étudié au CNSMD de Lyon dans la classe de Fabrice Pierre où elle a obtenu en 1991
un Diplôme National d’Etudes Supérieures Musicales.
Depuis, elle joue comme première harpe au sein de l’Orchestre de l’Opéra National de Lyon.
Passionnée de musique de chambre, elle a remporté en Octobre 1997 le Premier Prix du Concours
International de musique de chambre en Arles dans laformation flûte, violoncelle et harpe. Elle fait
également partie de l’ensemble Agora (quintette à vents et harpe)
Michel La vi g no lle, fl ûte
Professeur au CNR de Lyon, Michel Lavignolle a reçu l'enseignement d'Alain Marion au CNSM de Paris
où il a obtenu un Premier Prix de flûte avant de se voir décerner le diplôme d'honneur du Concours
International Jean-Pierre Rampal. Il se consacre depuis à la musique de chambre au sein de formations
allant de la sonate au grand ensemble. Membre fondateur de l'ensemble " Les Temps Modernes".
Clai re Be rnard, viol o n
Au cours de ses années d'étude Claire Bernard ne cesse de jouer sur les scènes françaises et
internationales. Elle obtient rapidement les Premiers Prix de violon et de musique de chambre du CNSM
de Paris puis la médaille des cours Carl Flesch à Baden-Baden et le Grand Prix du 3è Concours
International Georges Enesco. Jury des concours nationaux et internationaux, elle est professeur certifié
sur notoriété et enseigne tout d'abord à Paris puis au CNR de Lyon. Parallèlement à sa carrière de
musique de chambre, elle a joué en soliste et enregistré de nombreux disques avec les plus grands
orchestres européens.
Marie-Anne Hovasse, alto
Après avoir obtenu en 2003 un Diplôme National d’Etudes Supérieures Musicales du CNSMD de Lyon
dans la classe de Tasso Adamopoulos , Marie-Anne Hovasse poursuit ses études en tant qu’altiste du
Quatuor opus 33 à la Haute Ecole de Musique de Genève. Elle est depuis 2003 altiste au sein de
l’Orchestre des Pays de Savoie et se consacre à la musique de chambre.
Luc Ded re uil-M o net, vi ol o ncelle
Après avoir obtenu en 1998 un Diplôme National d’Etudes Supérieures Musicales du CNSMD de Lyon
dans la classe d’Yvan Chiffoleau, Luc Dedreuil-Monet remporte, en tant que violoncelliste du Trio Novalis,
les Prix des Concours Internationaux de musique de chambre de Lyon et « Trio di Trieste ».
Il se produit dans de nombreux festivals en tant que chambriste ou soliste et enseigne à l’Ecole Nationale
de Musique du Nord Isère.
Jean- Louis Be rgera rd, c lari nette
Premiers Prix de clarinette et de musique de chambre du CNSM de Paris, Jean-Louis Bergerard est
actuellement professeur au CNR de Lyon. Il a joué avec les ensembles Kaleïdocollage, Fa, Itinéraire, 2E
2M et l' Ensemble Moderne dans le cadre des plus grands festivals européens, a enregistré pour le
disque (Chant du Monde, Adda...) et la radio. Membre fondateur et actuel responsable artistique de
l'ensemble "Les Temps Modernes".
Wilhe m Latcho umia, pia no
Admis au CNSMD de Lyon, il reçoit l’enseignement de Eric Heidsieck et Géry Moutier et obtient en 1999
son premier Prix à l’unanimité avec les félicitations du jury, ainsi qu’une Licence en Musicologie à
l’Université de Lyon II.
Lauréat de la Fondation Hewlett-Packard « Musiciens de Demain » en 2004, il remporte cette même
année le 2ème Prix au XII ème Concours International de Musique Contemporaine pour piano Xavier
Montsalvatge (Girona - Espagne)
Il remporte brillamment en février 2006 le 1er Prix du 7ème Concours International de Piano XXème Siècle
d’Orléans
Il se produit en récital, concerto et musique de chambre. Ainsi on a pu l’entendre dans le cadre de
Festivals en France et à l’étranger (Konzerthaus de Berlin, Cité de la Musique, Salle Cortot, Musée
d’Orsay, Festival Xeraciòn 2000+4 (Vigo, Espagne), à New York, en Chine...)
Revue de presse de l’Ensemble
« Le concerte de l’ensemble Les Temps Modernes (diffusé à 10heures) s’ouvre avec une création de
Trstan Murail, dont les occasions d’entendre la musique raffinée se font rares depuis qu’il est partie
enseigner aux 2tat Unis ; mais l’extraordinaire Trio pour cor, violon et piano de Ligeti risque d’emporter
tout sur son passage, la récente disparition du compositeur hongrois ajoutant une dimension
supplémentaire à cette œuvre visionnaire. »
! Gé. C. Le Mo nde, 17 ao ût 2 0 06
« Avec « trio pour cor, violon et piano » de Ligeti, avec la pimpante et diaboliquement difficile « Sonata
pour flûte et piano » de Michel Reverdy, l’ensemble lyonnais à géométrie variable Les Temps Modernes
se met en forme pour offrir la création mondiale, en présence du compositeur, de la première partie de
« Portulan » de Tristan Murail, voyage insolite et fascinant pour diverses formations instrumentales,
combinaisons sonores invitant à rêver. »
! Mic he l Pa rout y, Les Ec ho s, 25 j ui llet 2 00 6
« Bien d’autres concerts de Musica traduisaient la variété des langages contemporains. Ainsi, comment
ne pas se souvenir de la perfection sonore de l’ensemble Les Temps Modernes, dirigé par Fabrice Pierre,
dans Bois Flotté et Winter Fragments de Tristan Murail, dont le style coloré, basé sur une exploration du
son, des textures changeantes et un rythme ondulatoire, éveille un monde énigmatique et sensuel ? »
! Franc k M ALLE T, Le Monde la Musiq ue, nove mbre 20 0 2
« … L’alliance des vagues sonores de l’informatique et de l’instrumentarium à l’ancienne (piano, cordes,
clarinette, flûte, trombone) s’accomplit avec raffinement mais aussi selon les perspectives d’ensemble qui
rendent justice au propos musical d’un Tristan Murail en correspondances permanentes avec l’histoire
picturale. […] L’ensemble est magnifiquement mené par Fabrice Pierre en une réussite qui consacre le
rigoureux travail du groupe Les Temps Modernes. »
! D omi niq ue DU BREUIL, Pl uma rt, no vem bre 2 0 02
« Fruits d’analyses incroyablement sophistiquées menées sur deux spectres sonores, Bois Flotté et
Winter Fragments de Tristan Murail, où s’agencent et prolifèrent, selon les calculs les plus savants, des
processus complexes, n’en possèdent pas moins un intense pouvoir de suggestion poétique. Les
instrumentistes lyonnais, dirigés avec précision, elle aussi mathématique, par Fabrice Pierre, sont les
vigilants explorateurs de ces irisations chargées de rêve »
! C hri stia n FRU CH AR T, L’ Alsac e, se ptemb re 2 00 2
« Le concert proposé par Les Temps Modernes baignait dans une atmosphère de douceur sereine. […]
La formation dirigée par Fabrice Pierre se montre plein de tact et de discrétion, incitant l’auditeur à cette
rêverie qui naît de l’abandon au fil de l’eau … »
! D.D., Dia pas o n, j uillet-a o ût 2 00 2
« Le programme était riche dimanche après-midi avec le Trio des Esprits de Beethoven et le Quatuor
pour la fin des Temps de Messiaen. Une œuvre d’un très grande intensité mystique et dramatique,
exécutée magistralement par les musiciens. […] Un concert de très grande qualité. Un moment d’intense
émotion où les musiciens ont mis tout leur talent pour exprimer l’esprit de la musique. »
!Le P ro g rès, 28 ao ût 2 0 01
Co nc er t d u 9 n ove mb re 20 07
!Le t o ut Lyo n si g né P hi lip pe A ndri ot
! Cla ssi que ne ws.c om
Le groupe lyonnais des Temps Modernes - des instrumentistes de haut niveau qui sont aussi
enseignants – poursuit son si utile effort de création (avec Tristan Murail ou Ton-That-Thiêt) et de
diffusion, ici avec deux compositeurs américains (Crumb, Levinson) et un « jeune » français (B.Mantovani).
En pleine diversité des langages et des intentions….
Bonbons, zestes et verres
Un zeste d’aujourd’hui dans un grand verre d’hier ? Un bonbon d’hier dans un brouet
d’aujourd’hui ? On sait que la question n’a jamais de réponse vraiment satisfaisante en matière de
concerts où les concepteurs de programmes cherchent a habituer le public à l’art actuel. Le groupe
lyonnais des Temps Modernes, de petite géométrie variable, a depuis l’origine opté pour une formulation
rigoureuse, néanmoins sans rigidité ni obstination. On en avait encore un exemple salle Molière avec un
Mozart qu’encadraient deux partitions américaines et une française contemporaines. Donc d’abord un
Américain à… Lyon, et puis un autre : mais on ne risquait évidemment pas le sirop de l’école-johnadams et de ses complaisants clones. Car il s’agissait d’abord de George Crumb né en 1929) et de ses
Onze échos de l’automne, émouvante et subtilissime façon de défroisser le silence. Glas funèbre en
leitmotiv, comme l’indique le prière d’insérer ? En tout cas, rien de précis sur la mort, à plus forte raison
d’être cher ou simplement connu. Davantage un voile tendu qui étouffe ce qui dépasserait le mzp, c’est
une sourdine sur la création, sauf pour le déchirement « féroce » du 8e Echo, et une ode endeuillée à la
Nature déclinante. Ces aventures et nouvelles aventures d’une partition s’exercent surtout dans la
raréfaction , la mise en parcelles des unités, tout comme ce qui sort d’un piano préparé –( mais pas
selon l’idée cagienne, bien sûr) ou la parole chuchotée par les instrumentistes des mots de Lorca sur
« les arcs brisés où le temps souffre ». Et quel automne ? Celui de cette année 2007, à la lumière si
parcimonieuse et souvent décolorée ? On cherche à savoir l’essence, la raison de cette distance
probablement désolée : peut-être le lointain, l’écho d’un romantisme inguérissable, et ce que sous l’aileabri du piano vont confier d’éolien la flûte et la clarinette…
Un autre Américain, Mozart et un Français d’avenir
Le 2nd Américain, Gerald Levinson, la cinquantaine et demi, et justement l’enseignement de
George Crumb, est aussi sous influence de son maître français Messiaen. Cela s’entend à certains
passages d’un piano du genre « XX Regards », dans des ardeurs d’ostinato à la clarinette ou au clavier,
des mélodies graves du violoncelle. La « suite de rêves » qui constitue le 2e temps du Trio est d’une
écriture raffinée, d’une confidence émouvante – la clarinette qui va « se réfugier » dans les harmoniques
du piano -, d’une immobilisation progressive en songe qui s’effiloche. Et ensuite, un bonbon mozartien,
sous la forme du Quatuor avec flûte K.285 : le bercement de l’adagio évoque, en carte postale de
vacances, le sublime «soave si’al vento » de Cosi fan tutte, une risée inquiète passe sur les eaux de
l’allegro initial, et c’est assez délicieuse respiration avant Les Danses Interrompues de Bruno Mantovani,
l’auteur de 33ans à l’irrésistible ascension médiatico-spécialiste. Pour cette partition française, on
pourrait paraphraser Mallarmé : « rêches blocs ici-bas chus d’un désastre obscur »… Sauf que le
déroulement de ces Danses traduit une esthétique mouvante et une dramaturgie souvent frénétique, en
rupture(s) dont le piano à coulées avalancheuses fort impressionnantes (étonnant Wilhem Latchoumia)
souligne les obsessions rythmiques. Le désir de réécouter « à tête reposée » (mais est-ce possible ?) une
œuvre aussi dense, volontaire et qui traque l’intimité réflexive du spectateur souligne en tout cas la
nécessité des interventions de « Temps Modernes », si généreusement voué à faire écouter des écritures
fort diverses. Car il n’y a pas d’attitude soliste en cet ensemble, dont les participants témoignent d’une
parfaite précision et d’une belle inventivité sonore : pour ce concert ; Michel Lavignolle à la flûte (donc
Papageno chez Mozart), Claire Bernard au violon, Anne-Marie Hovasse à l’alto, Luc Dedreuil au
violoncelle, le fondateur et clarinettiste Jean-Louis Bergerard, Wilhem Latchoumia au piano, et pour
Mantovani, Fabrice Pierre à la direction, incisive et engagée. Nécessaire, oui : qu’on veuille bien, en
attendant leurs prochains concerts (à Avignon, 25 novembre ; à Lyon, 16 décembre 2007, puis février et
mars 2008), se reporter aux disques, exemplaires : Murail (Winter-Fragments, Universal, en version DVD
avec images de H.Bailly-Basin), Ton-That-Thiêt (Jardins d’autre monde, Hortus), bientôt participation
pour E.Canat de Chizy (Livre d’heures, Hortus). Dans le paysage contemporain un peu désolé d’entre
Rhône et Saône (hormis la Salle Varèse, et cette si kitsch Salle Molière qui n’a pas trop l’habitude
contemporaine, mais sert de façon acoustiquement idéale tous répertoires), on voudra bien aussi se
reporter à ce que nous écrivions sur la disparition de Roger Accart et au devoir de transmission des arts
à naître et connaître.
Co nc er t d u 1 5 févri er 200 8
! Cla ssi que ne ws.c om
Le groupe chambriste des Temps Modernes – ici, 7 instrumentistes autour du clarinettiste Jean-Louis
Bergerard – mêle des esthétiques du XXe, cette fois plus douces et facilement accessibles : Ravel
décoratif, du Jongen (un Wallon post-franckiste), Penderecki néo-tonal, et les subtilités-poèmes du
Japonais Takemitsu, « de natura ventorum »…
Esprit rude et esprit doux
A propos du groupe chambriste des Temps Modernes, nous posions en novembre la
question raisonnable : comment mieux faire passer l’art contemporain, en pur-et-dur ou en mélange ?
Les T.M. lyonnais – peut-être aussi parce ce que ces excellents instrumentistes expérimentent depuis
longtemps l’action pédagogique, notamment au Conservatoire de Lyon – ont choisi le mélange, ce qui ne
signifie pas qu’ils renient leur vocation, conjuguant Mantovani et Mozart, comme dans leur concert de
novembre 2007. Le milieu de l’hiver – si clément, pour l’heure, entre Rhône et Saône, et dans une belle
lumière bleu-doré sur la Cité aux deux fleuves – les voit rallier la Presqu’ïle, et la salle aux décors néobaroques un rien chargés de l’Hôtel-de-Ville n’entendra cette fois que du XXe siècle. Sans grand écart
chronologique, d’ailleurs, ni surtout esthétique, car entre Jongen et Takemitsu, Ravel et Penderecki, leur
programme est cette fois esprit doux plus qu’esprit rude, comme on disait en grammaire grecque….
Ravel au salon et Jongen le Wallon
Cela commence avec un Ravel de 1905, Introduction et Allegro, décoratif et sans la fougue juvénile du
Quatuor, la noble ampleur du Trio, ou les audaces grinçantes de la Sonate violon-violoncelle. C’est le
principe du kaléidoscope élégant qui domine le développement, et la harpe ruisselle ou médiévalise pour
la réjouissance d’Infantes très Vivantes. Mais sous la convention aimable, voire un rien salonnarde, Ravel
signe et persiste, ainsi dans une Coda bien abrupte. Puis vient, un peu après la Grande Guerre, un
Concert à cinq, de Joseph Jongen. Ce compositeur belge fut Prix de Rome, enseignant dans les
conservatoires de Liège puis de Bruxelles (jusqu’en 1939), pianiste, organiste et chef d’orchestre. Il a
beaucoup composé, surtout dans le domaine symphonique et plus encore dans la musique de chambre.
Influencé par Richard Strauss – tôt rencontré -, ce dévôt de César Franck – son compatriote liégeois –
n’a jamais renié ses origines post-romantiques, fussent-elles muées en classicisme et sonnant un rien
désuètes aux temps de Stravinsky ou Schoenberg. Sans donner d’échos à de la musique folklorique
proprement dite, il s’est attaché à citer sa Wallonie natale, dont le titre apparaît dans plusieurs de ses
œuvres et pour qui il écrivit même en 1912 un hymne officiel.
Les deux vies de Penderecki
On pourrait dire que Krzystof Penderecki, du moins en tant que compositeur, aura eu deux vies. La
première a été dans la modernité parfois violente, par ailleurs nourrie des tragédies de l ’Histoire- son
Thrène à la mémoire des victimes d’Hiroshima, en 1961 -, et à l’école du Darmstadt de la grande
époque, en un langage assez rude. La seconde semble avoir débuté au milieu des années 1960, et ce
tournant symbolique a été pris avec sa Passion selon Saint Luc, où le retour au religieux se greffe sur un
éloge des traditions – médiévales, romantiques -, qui fait désormais du révolutionnaire esthétique initial
une personnalité au souffle généreux et lyriquement médiatique, fort aimée d’un public bien plus large
que celui de l’expérimental contemporain. Son Quatuor avec clarinette est de 1994, de deux ans ultérieur
à l’œuvre de Toru Takemitsu, mais paraît assez éloigné des préoccupations du compositeur japonais.
Le vent comme une aube dans la forêt
Toru Takemitsu (1930-1996), élève de Yasuji Kiyose qui en compagnie de Matsudaïra, avait tôt montré la
voie vers une reprise de la musique traditionnelle du Japon sans nier l’importance et la nécessité des
nouveaux langages issus des laboratoires européens du sérialisme ou des sons électroniques. A 40
ans, Takemitsu devint un ambassadeur itinérant de cette doctrine Orient-Occident, porteur d’un Requiem
pour cordes, de Ring, Cor al Island, ou November Steps qui le firent connaître et aimer en Europe et aux
Etats-Unis. Il meurt en 1996 sans avoir pu mener à bien l’écriture d’un Opéra qui eût sans doute
synthétisé sa démarche lyrique, intense, subtile et discrète. Et c’est dans la musique de chambre que
son style est encore plus reconnaissable, complètement liée à son exploration poétique de la Nature
chère à l’Extrême-Orient, et fidèle à une esthétique du haï-ku, intense et bref. Arbre(s) à pluie, J’écoute le
rêve de l’eau, Citations de rêves, ses œuvres sont très fréquemment une interrogation du monde et des
éléments, par le biais de regards patients, minutieux, entrecoupés de silences expressifs et usant de
l’imperceptible sonore. Dans « And then I knew’t was wind », la démarche, comme bien souvent chez
Takemitsu , d’aller « Vers » (…La mer », c’est un autre de ses titres, hommage réitéré à l’un de ses
compositeurs occidentaux fétiches, Debussy) conduit vers l’impalpable par excellence, pour essayer de
« savoir ce qu’est le vent ». On songe aux rêveries de Bachelard – un philosophe français que le
compositeur japonais aimait particulièrement -, dans sa méditation sur « l’air et les songes ». Chez
Takemitsu, c’est bien moins le romantique « vent d’ouest » du poète anglais Shelley ou sa vision violente
chez le Debussy de La Mer ou des Préludes, qu’un souffle plus léger, d’intervalles et lyrisme tendre,
« comme une aube dans la forêt » selon un poème de Vaehaeren que cite Bachelard…
Par D omi ni q ue Dubreui l
Les Temps Modernes bénéficient du soutien de la Direction Régionale des Arts et de la Culture Rhône Alpes, de
la Région Rhône Alpes, de la Ville de Lyon et de la SACEM.
www.ensemble-lestempsmodernes.com

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