B/Brisbane/60/2008 (Victoria)
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B/Brisbane/60/2008 (Victoria)
Dossier thématique Grippe Saison 2016/2017 1 Sommaire 1) 2) 3) 4) Les virus de la grippe La grippe pandémique Les systèmes de surveillance de la grippe La vaccination antigrippale pour la saison 2016-2017 a) b) c) d) e) Composition des vaccins antigrippaux dans l’hémisphère Nord Les recommandations pour la vaccination Les vaccins disponibles en France La vaccination antigrippale en pratique Bilan de la campagne de vaccination saison 2015/2016 5) Bilan épidémiologique grippe 2015-2016 en France métropolitaine a) b) c) Données cliniques Données virologiques Efficacité vaccinale 2 1) Les virus de la grippe Les virus de la grippe appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae et au genre Influenzavirus. Il en existe trois types : A B C Les virus de type A et B varient régulièrement (glissement ou cassure antigénique) et sont responsables des épidémies saisonnières. Le virus de type C semble lié à des cas sporadiques et donne le plus souvent une grippe d'expression modérée. Les sous types A Les virus de la grippe de type A sont séparés en sous type en fonction de deux glycoprotéines de surface : • l'hémagglutinine (H1 à 17) • la neuraminidase (N1 à N9) Les deux sous-types circulants actuellement sont : • H1N1 • H3N2 A l'intérieur des sous-types, les virus sont classés en souches en fonction de l'origine géographique, de leur découverte et de leur année d'isolement. Par exemple : A/Fujian/411/2002(H3N2) Les lignages B Depuis les années 1980 est observée une co-circulation de deux lignages des virus influenza B : • • Lignage B Yamagata Lignage B Victoria 3 Réservoir Il existe de nombreux hôtes pour la grippe, à savoir : les oiseaux sauvages et domestiques, les mammifères marins, porcs, chevaux, autres (chat, chien, visons, furets) et l’Homme. Le réservoir du virus Influenza A virus est constitué des oiseaux aquatiques. Ces derniers peuvent contaminer les mammifères (surtout Homme et porc) ainsi que les oiseaux domestiques par l’intermédiaire de leurs déjections. Les principales hémagglutinines (H) et neuraminidases (N) pour l’Homme sont H1 à H3, et N1-N2. Pour les oiseaux aquatiques ce sont les H1 à H15 et N1 à N9. Transmission Le virus se transmet par voie aérienne (chez l’Homme et l’animal) à partir des sécrétions (toux, éternuements…) et des déjections d’animaux infectés. La personne infectée est contagieuse jusqu’à 7jours après la fin des symptômes. Pathologie Après une incubation de 1 à 3 jours, apparaissent des symptômes non spécifiques tels que fièvre forte avec frisson, céphalées rétro-orbitaires, myalgies, arthralgies, asthénies, myalgies et toux. La guérison se fait de façon spontanée en une semaine. Complications possibles Surinfections bactériennes broncho-pulmonaires, pneumopathie sévère, décompensation d’une insuffisance cardiaque ou respiratoire, encéphalite, myocardite, péricardite… Recherche des virus La recherche du génome viral se fait par RT-PCR, typage par des amorces spécifiques ou séquençage. La grippe survient dans les pays tempérés par épidémies hivernales de 6 à 12 semaines, et reste présente tout au long de l’année dans les 4 pays tropicaux. 2) La grippe pandémique Une pandémie grippale est une épidémie qui sévit au niveau d’une zone géographique très grande, suite à l’apparition d’un nouveau sous-type de virus résultant d’une modification génétique conséquente. Historique des dernières pandémies En 1918-1919, la pandémie de la « grippe espagnole » (virus A(H1N1)) a touché le monde entier. Selon les estimations de l’OMS 40 millions de personnes en sont décédées. D’autres pandémies moins graves ont eu lieu : en 1957-58, la « grippe asiatique » (virus A (H2N2)) et en 1968-69, la « grippe de Hong-Kong » (virus A(H3N2)). La dernière pandémie est survenue en 2009, causée par un nouveau virus A(H1N1)pdm09 (combinaison de virus aviaire, porcin et humain). Le risque pandémique semble lié au virus grippal de type A. A(H1N1) Sous-types A(H1N1) A(H2N2) A(H3N2) 1968 Grippe Hong Kong Pandémies 1918 Grippe Espagnole 1957 Grippe Asiatique 1977 Grippe Russe 2009 Grippe Mexicaine L’apparition d’un nouveau virus entraine une pandémie car l’homme n’a pas d’immunité contre ce dernier. Le nouveau virus remplace le virus qui était jusqu’alors responsable des grippes saisonnières, et ce jusqu’à la pandémie suivante. C’est comme cela que le virus A(H1N1), responsable de la pandémie de 1918 a été remplacé en 1957, par le virus A(H2N2) avec la grippe asiatique. Pendant 10 ans, ce dernier a été responsable des grippes saisonnières jusqu’à la pandémie de 1968 où le virus A(H3N2) a pris sa place. En 1977, une réémergence du virus A(H1N1) a été observée (grippe russe). Depuis cette date les virus H1N1 et H3N2 circulent ensemble chaque année lors des grippes saisonnières. 5 3) Les systèmes de surveillance de la grippe La surveillance de la grippe en France est coordonnée par Santé Publique France. Elle allie surveillance épidémiologique et virologique, cidessous un schéma synthétique des différentes entités de surveillance au niveau national : • • • • GrippeNet.fr est mise en place par le réseau Sentinelles et Santé Publique France. Cette surveillance recueille directement auprès de la population des données épidémiologiques sur la grippe, par Internet et de façon anonyme Le réseau Sentinelles en collaboration avec les deux CNR (Paris et Lyon) et l’Université de Corse effectue une surveillance clinique et virologique des syndromes grippaux en médecine ambulatoire. Depuis septembre 2015 une centaine de pédiatres ont intégré la surveillance virologique. A l’hôpital, la surveillance s’appuie sur le suivi du nombre de passages et d’hospitalisations pour grippe à partir d’un réseau hospitalier de services d’urgence (réseau Oscour) et du nombre d’admissions en service de réanimation. Une surveillance virologique est également effectuée à ce niveau grâce au réseau Renal-CNR Le CépiDc (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès) et l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) participent à la collecte des données concernant les décès causés par la grippe La surveillance des pandémies La surveillance des pandémies s’appuie sur la surveillance de la grippe classique, à laquelle peuvent se rajouter d’autres outils spécifiques. Par exemple pour la pandémie de 2009, une surveillance des cas graves admis en réanimation ou unités de soins intensifs a été mise en place, ainsi qu’un dispositif particulier pour suivre les décès par grippe en temps réel. 6 4) La vaccination antigrippale pour la saison 2016-2017 a) Composition des vaccins antigrippaux dans l’hémisphère Nord Pour la saison grippale 2016-2017, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande la composition suivante: • vaccins antigrippaux trivalents: • A/California/7/2009 (H1N1) • A/Hong Kong/4801/2014 (H3N2) • B/Brisbane/60/2008 (Victoria) • vaccins antigrippaux quadrivalents: en plus des trois souches du vaccin trivalent, la souche B/Phuket/3073/2013 (Yamagata) Par rapport à la saison 2015-2016, les modifications pour le vaccin 2016-2017 concernent le lignage B et le sous-type A(H3N2). (cf. tableau ci-dessous) Souches entrant dans la composition du vaccin antigrippal pour l’hémisphère NORD depuis la saison 2008/2009 Type A(H1N1) A(H3N2) B B (quadrivalent) 2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 A/Brisbane/59/2007 A/Brisbane/10/2007 2012-2013 2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017 A/California/7/2009 A/Perth/16/2009* B/Florida/4/2006 B/Brisbane/60/2008 (Yam) (Vic) Non disponible A/Texas/50/2012 A/Victoria/361/2 Ou A/Texas/50/2012 A/Switzerland/97 A/Hong 011 A/Victoria/361/2 * 15293/2013 Kong/4801/2014 011 B/Wisconsin/1/2 B/Massachusetts/2/2012 B/Phuket/3073/2 B/Brisbane/60/20 010 013 (Yam) 08 (Vic) (Yam) (Yam) B/Brisbane/60/20 B/Phuket/3073/2 B/Brisbane/60/2008** (Vic) 08 (Vic) 013 (Yam) 7 b) Les recommandations pour la vaccination Les recommandations du Ministère de la Santé pour la vaccination n’ont pas évolué par rapport à la saison dernière, elles concernent : • les personnes âgées de plus de 65 ans, • Toutes personnes présentant des facteurs de risque de grippe sévère à partir de l’âge de 6 mois (maladies respiratoires chroniques, MCV, diabète, immunodépression, troubles rénaux) • Femmes enceintes, quel que soit le trimestre de grossesse • Les personnes obèses dont l’IMC ≥ 40 kg/m² • Les personnes séjournant dans des établissements de soins de suite ou médico-social d’hébergement quel que soit leur âge • Entourage des nourrissons de moins de 6 moins présentant des facteurs de risque de grippe grave (prématurés, cardiopathie congénitale, déficit immunitaire congénital, etc.) • Personnel de Santé, contact avec personnes à risque de grippe grave, personnels bateaux de croisière et avions, guides de voyage Contre-indications principales : allergies aux œufs et protéines de poulet Plus d’information : Ministère de la santé : Actualités sur la politique vaccinale Composition du vaccin antigrippal 2016-2017 : Recommandations OMS Règles d'hygiène : Recommandations Santé Publique France Prévenir la grippe : « Fiche aide personnel de santé » 8 c) Les vaccins disponibles en France IMMUGRIP® (Pierre Fabre Médicament) INFLUVAC® (Abbott Products) VAXIGRIP® (Sanofi Pasteur MSD) FLUENZ TETRA® (Astra Zeneca) Année de commercialisation 1991 2010 2010 Disponibilité à confirmer** Description Inactivé trivalent à virion fragmenté Inactivé trivalent à antigène de surface Inactivé trivalent à virion fragmenté Quadrivalent - Virus grippal vivant atténué Indications Adultes et enfants de plus de 6 mois présentant un risque élevé de complications Enfants âgés de 2 ans à 18 ans présentant un risque élevé de complications Administration IM ou SC profonde Nasale Composition 2016-2017 Prix A/California/7/2009 (H1N1) A/Hong Kong/4801/2014 (H3N2) B/Brisbane/60/2008 (Victoria) 5,36€* (prix TTC) Cf. trivalent + B/Phuket/3073/2013 (Yamagata) 35,64€ (Non remboursé)*** Sources : ANSM, Vidal, MesVaccins.net *Les vaccins sont pris en charge à 100% pour les patients pour lesquels la vaccination antigrippale est recommandée (cf. page 8), et à 65% pour les autres personnes. **Le 4/10/2016, l’ANSM indique que le vaccin Fluenz Tetra « devrait être mis à disposition dans les officines ». *** Prix valable en 2015, non confirmé par l’ANSM pour l’année 2016. 9 d) La vaccination antigrippale en pratique Cette saison, la date de début de la campagne de vaccination antigrippale est le 7 Octobre 2016. Les courriers d’invitation personnalisés ont été adressés aux personnes appartenant à une catégorie « à risque » entre fin Aout et fin septembre 2016. La prise en charge est valable jusqu’au 31 Janvier 2017. Personnes invitées déjà vaccinées au cours des 3 dernières années ** (non primo vaccinant) Personnes invitées non vaccinées au cours des 3 dernières années ** (primo vaccinant) Personnes ciblées par la vaccination mais non identifiées par l’Assurance Maladie (ex. femmes enceintes, personnes obèses, entourage familial des nourrissons…) 1. 1. Un accès simplifié 1. 2. Retrait du vaccin chez le pharmacien, sur présentation du bon de prise en charge, sans consultation médicale préalable Injection par un médecin, une sage-femme ou un infirmier * (* injection par l’infirmier sur simple présentation du bon, sans prescription médicale préalable) 2. 3. Prescription du vaccin par un médecin ou une sage-femme Retrait du vaccin chez le pharmacien, sur présentation du bon de prise en charge Injection par un médecin, une sage-femme ou un infirmier * 2. 3. (* injection par l’infirmier sur prescription médicale) Prescription du vaccin par un médecin ou une sage-femme sur le bon téléchargé et imprimé par le professionnel depuis Espace Pro*** Retrait du vaccin chez le pharmacien, sur présentation du bon de prise en charge Injection par un médecin, une sage-femme ou un infirmier * (* injection par l’infirmier sur prescription médicale) Sources : Ministère des affaires sociales et de la santé et Caisse nationale de l’assurance maladie ** sauf enfants et femmes enceintes *** Les médecins et sages-femmes peuvent télécharger et imprimer, depuis leur Espace Pro (rubrique commande / imprimés) des bons de prise en charge sur support vierge. 10 e) Bilan de la campagne de vaccination saison 2015/2016 Campagne 2015 Campagne 2014 65-69 ans 70 ans et plus Total personnes âgées ALD (moins de 65 ans) Asthme, BPCO… (moins de 65 ans) Total Vaccinés 1 040 330 3 350 378 4 390 708 587 778 319 904 5 297 390 Invités* 2 771 308 5 870 597 8 641 905 1 581 087 739 304 10 962 296 Taux 2015 37,5% 57,1% 50,8% 37,2% 43,1% 48,3% Vaccinés 910 491 3 147 998 4 058 489 550 593 300 058 4 909 140 Invités* 2 598 252 5 770 247 8 368 499 1 533 066 737 965 10 639 530 Taux 2015 35% 54,6% 48,5% 35,9% 40,7% 46,1% Sources : Données DCIR/Régime général hors SLM/France métropolitaine * Les « invités » sont les personnes identifiées par l’Assurance Maladie comme étant à risque de complications en cas de grippe (hors femmes enceintes, personnes obèses, entourage familial des enfants de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave). 11 5) Bilan épidémiologique grippe 2015-2016 en France métropolitaine a) Données cliniques Une épidémie de grippe de taille modérée, assez longue et tardive L’épidémie de grippe 2015/2016 a été plus longue que la moyenne et tardive. En effet, elle a duré 11 semaines (moyenne historique à 9), entre la semaine 4 et la semaine 14 (Figure 1). Seulement 4 épidémies ont été plus tardives depuis 1984. Concernant le nombre de cas cumulés, elle se classe en 21ème position sur les 32 épidémies surveillées par le réseau depuis 1984 (Figure 2). Près de 2,3 millions de personnes auraient consulté leur médecin généraliste pour un syndrome grippal sur l'ensemble du territoire métropolitain (moyenne historique à 2,5 millions de personnes). Le pic a été franchi après 8 semaines d’épidémie en semaine 11 (du 14 au 20 mars 2015), avec 467 cas pour 100 000 habitants (Figure 1). Toutes les régions ont été touchées. Figure 1. Taux d’incidence hebdomadaires des syndromes grippaux et seuil épidémique, saison 2015/2016 Des cas plutôt jeunes, sans gravité particulière Durant la période épidémique, l'âge médian des cas a été de 20 ans (de 3 mois à 101 ans), dont 49% d’hommes. Les tranches d’âge les plus touchées ont été les 0-4 ans et les 5-14 ans. Une hospitalisation à l’issue de la consultation a été demandée dans 0,3% des cas, une proportion habituelle comparativement aux années passées. Figure 2. Taux d’incidence cumulée des épidémies de syndromes grippaux, 1984-2016 12 b) Données virologiques Forte mobilisation des médecins Sentinelles pour cette deuxième saison de surveillance virologique. Arrivée des pédiatres ! Entre septembre 2015 et mai 2016, 314 médecins Sentinelles ont participé à la surveillance virologique des syndromes grippaux. L’ensemble des régions a été représenté et 77% des départements couverts. Parmi ces médecins, 95 étaient des pédiatres et 219 des médecins généralistes. Au total 4029 prélèvements ont été envoyés aux laboratoires du CNR (Institut Pasteur à Paris et Hospices Civils de Lyon) et de l’Université de Corse. Parmi l’ensemble des prélèvements analysés, 2123 (52,8%) ont été positifs pour un virus influenza. Le virus influenza B Victoria majoritaire Pendant la période épidémique, le virus B Victoria a prédominé représentant 70% des virus grippaux isolés, suivi du virus A(H1N1)pdm09 (27%). Cette proportion a été assez constante durant l’épidémie (proportion maintenue de la semaine 4 à la semaine 12). La dernière épidémie avec une dominance d’un virus B remontait à 2002/2003 (lignage Victoria), des codominances sont cependant intervenues en 2010/2011 (A(H1N1)pdm09 et B Victoria ) et 2012/2013 (A(H1N1)pdm09 et B Yamagata). L’épidémie a été marquée par la circulation majoritaire du virus B Victoria non présent dans le vaccin antigrippal cette année, qui contenait l’autre lignage de virus B (Yamagata). En revanche, les souches A(H1N1)pdm09 circulantes cette saison ont été similaires à celles incluses dans le vaccin. Evolution des différents sous-types des virus grippaux isolés et taux de positivité, 2015/2016 Taux de positivité des prélèvements élevé durant la période épidémique Le taux de positivité hebdomadaire des prélèvements pour les virus grippaux a été élevé durant l’épidémie (7 semaines consécutives avec un taux supérieur à 70%), atteignant 77% au moment du pic épidémique. 13 c) Efficacité vaccinale Un vaccin d’efficacité modérée L’efficacité vaccinale (EV) estimée a été modérée lors de la saison 2015-2016 (51%, IC95% [42 ; 59]), plus faible chez les plus de 65 ans (37%, IC95% [21 ; 49]). Elle a été estimée à 65% (IC 95% [54 ; 73]) chez les moins de 65 ans avec une maladie chronique. Efficacité vaccinale du vaccin antigrippal saisonnier, 2015-2016 14