La photo qui tue Une inunenge leçon de ehegeo
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La photo qui tue Une inunenge leçon de ehegeo
apprentis chasseurs disposant du bagage culturel le plus faible qui échouent. Alors, ne dressons pas mille obstacles à la jouissance de ce droit. D'autant que la Multiplication des «chasseurs à condition qu'on poursuive la tendance actuelle vers une diminution des jours de chasse — est entièrement compatible avec la multiplication du gibier. tion avait fait un désert. La photo qui tue Saint-Blandine est un petit village des DeuxSèvres où les progrès dé l'agriculttire, le remembrement, la mécanisation,. les pesticides ont porté, dans les années 1960, un Coup presque mortel à une faune auparavant très abondante. Pour répondre aux agressions de la vie moderne, les chasseurs se sont organisés. D'abord en constituant des réserves, en traqtiant le braconnage, en limitant les jours de chasse, en remettant un peu de gibier d'élevage en dehors de là saison de tir. Mais, surtout, en essayant de réaménager un territoire" dont la mécanisaIls ont replanté des haies 'et des bosquets, constitué des abris pour le gibier, dissérniné des postes d'agrainage, semé des bandes de terrain réservées à des cultures à gibier. Ces Opérations requièrent du chasseur un travail 'continu: tout au long de l'année. « Ce dernier point a des effets psychologiques iiïzportant.s. », sonligne Pierre Salez, conseiller cynégétique de l'Office national de la Chasse pour la région de l'Ouest. «. Veillant semaine après semaine au ; , - bien-être de « ses » perdreaux, le chasseiir perd bientôt — sibesoin 1 en était — toute mentalité de tueur ; non seulement les restrictions de chasse et de tir deviennent ainsi facilement supportables mais encore il prend 'èonsciençe de son rôle de protecteur actif de la natüré: » L'homme qui a toujours modifié 1' équilibre naturel à son profit a complètement remis en question cette notion de nature sairvage où les animaux pouvaient circuler et se reproduire à leur gré. Pas seulement parce qu'il a Construit des canaux, macadamé des forêts, bétonné des plaines, construit des terrains de golf 01.1 largué des pesticides sur toute l'étendue du territoire. Mais aussi parce qu'il a tracé, précisément pour les amoureux de la nature, ces sentiers pédestres ou équestres, nécessaires certes, mais qui constituent autant d'agressions à l'égard des bêtes. Sait-on que le grand tétras, l'oiseau le plus prestigieux de notre faune sédentaire, qui peut atteindre un mètre d'envergure et peser six kilos, est en progression dans les Pyrénées où on le chasse, et en régression dans les Vosges où sa chasse est interdite ? Pourquoi ? Simplement parce que cet animal, particulièrement sauvage, ne supporte pas la présence de nombreux promeneurs dominicaux dans ce massif. Sait-on que les randonneurs ou les chasseurs de photographies dérangent à ce point certains oiseaux en période de nidification que les femelles deviennent stériles ? Que les lièvres, qui n'aiment pas avoir les pattes mouillées, yiennent, en période humide, se les sécher sur les routes et que, du coup, trente pour cent de ce gibier sont tués par les voitures (selon une enquête réalisée sur un territoire de mille cinq cents hectares, dans l'Eure, qui établit, d'autre part, que quarante pour cent des lièvres sont tués par les pesticides). On ne peut empêcher les Français de rouler en voiture, de se promener, de photographier ou d'utiliser des pesticides. Mais, à défaut de le faire, il faut bien que des gens prennent en charge le rétablissement de cet équilibre faune-flore totalement disparu. Et, cela, de deux manières. En reconstituant artificiellement des territoires de chasse en plaine, comme on le fait à Sainte-Blandine, et, de plus en plus, ailleurs. En éliminant, dans certains massifs forestiers, les animaux en surnombre qui provoquent des dégâts considérables. - « Eh bien, remettez les prédateurs au lieu de les éliminer et vous rétablirez dans ces massifs un certain équilibre cynégétique », pro- clament les antichasseurs. Allons donc. La plupart des grands rapaces ne résistent pas aux pesticides. Quant aux loups, renards, lynx ou autres belettes, leur fâcheuse myopie les empêche de distinguer entre les animaux domestiques ou sauvages. Les paysans n'en veulent donc pas. Un malheureux loup (ou était-ce un Victorieux retour au printemps dans les Vosges et qui avait massacré une centaine de moutons, a fait remonter très haut la fièvre des grandes peurs ancestrales. Cinquante cantons au moins couraient « sus à la bête ›. chien ?), égaré « L'homme doit désOrmais assumer la fonction de celui qu'il a éliminé, assure Bernard Magniny, directeur de l'Office 'national de la Chasse. Or ce n'est pas le rôle d'un fonctionnaire, le garde fédéral, mais celui du chasseur de tuer les animaux en surnombre. C'est aussi le rôle du chasseur de reconstituer la faune là bit elle a disparu. Nous l'y aidons grâce aux conseillers, aux ingénieurs et aux techniciens que nous mettons à sa disposition ; grâce aussi au travail d'éducation que nous poursuivons à travers la .France. Mais nous devons nous appuyer sur le chasseur. Lui, au moins, se sent motivé puisqu'il touchera sa récompense à l'automne. » Une inunenge leçon de ehegeo De fait, si le chasseur revêt l'aspect d'un monstre aux yeux de Certains fanatiques qui ne connaissent la nature qu'a travers le prisme de la télévision ou des randonnées dans des réserves de type l'hOiry, pour le paysan qui a môdelé sa terre, pour le citadin qui découvre un monde nouveau, la chasse est une récompense et une immense leçon de choses. Certaines personnes qui mangent des escalopes achetées eh barquette jouent les ahuris en feignant d'ignorer les conditions dans lesquelles le veau a été élevé et massacré. C'est leur droit puisque notre Société veut ignorer la mort des bêtes tout en cons6mmant les restes. Pour ma part, je rejoins le gros peloton des chasseurs qui assument pleinement leur fonction de prédateurs, connaissent les bonheurs des givres matinaux, tuent avec modération et bouclent le circuit en plumant, vidant et consommant ensuite. On l'aura compris : je suis de ceux-là. Et j'accepte volontiers de laisser aux fanatiques de l'antichasse qui Se réjouissent de la mort du chasseur, quand un accident survient, la liberté de s'amuser entre eux. L'homme doit désormais assumer la fonction de celui qu'il a éliminé F. D.